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Autre(s) Compte(s) : Caym Cali
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Mon personnage Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
| 06.02.18 22:15 Bonjour, bonjouuuur ! Après avoir parcouru du chemin dans l'univers du RP j'ai décidé de me lancer dans la fanfiction, ce qui assez différent mais fichtrement intéressant. Le grand avantage étant que mes partenaires ne peuvent pas disparaitre, donc je vais jusqu'au bout de mes idées. Le point négatif étant l'absence de partenaire (oui oui, mon avis est trèèèès partagé), j'aimais la surprise des RPs et de voir où nous menaient ces aventures, rencontrer d'autres gens... Enfin bref. J'ai donc commencé une fanfiction, dans l'univers d'Harry Potter. J'ai de sacrée lacunes, mais je trouve que l'univers est assez intéressant et surtout, dans de nombreuses fics il y avait un gros point noir qui me déplaisait et j'ai décidé de ré-écrire l'histoire à ma façon. Enfin la fin de l'histoire. Ma fic se déroule juste après la fin de la guerre et la "victoire des gentils", et ça traite de toute la psychologie post-guerre avec de graves conséquences psychologiques sur.. tout le monde. Donc je m'intéresse principalement aux Serpentards qui font partis des "perdants", même si j'essaye de traiter les effets généraux de la guerre sur tout le reste (mais dans une bien moindre mesure). J'ai publié ma fic sur un site qui propose une multitude de fanfiction, si ça vous intéresser d'aller la découvrir, vous avez juste à suivre le lien ici : http://www.hpfanfiction.org/fr/viewstory.php?sid=35615 (moi c'est Maloux, et la fic s'appelle "Au son des tambours") Je ne sais pas si publier l'histoire entière ici, ou pas... mais bon, pour les curieux vous pouvez toujours aller zieuter directement sur le site. ET, surtout, j'avais envie d'écrire un peu, donc vous avez le droit à un "hors sujet". Ce n'est pas un chapitre entier, c'est juste un moment que j'avais envie d'écrire, une petite parenthèse à l'histoire principale. Donc je partage avec vous, et j'espère que ça vous donnera envie d'en apprendre plus à propos de ma petite héroïne Abigail Turner et de ce drôle de contexte assez flippant. Le titre est "Neiges à Poudlard" parce que pour le moment j'ai rien trouvé de mieux. O.o Alors sur ce : bonne lecture ! n'hésitez pas à donner votre avis et... voilà. - Neiges à Poudlard:
Musique d'inspiration pour écrire ce chapitre : https://www.youtube.com/watch?v=IIsWmB28AdM
***
Abigail relève la tête en fermant les yeux. Un large sourire étire ses lèvres sans qu’elle ne puisse se contenir. Elle a envie d’éclater de rire, de hurler, de danser…. N’y tenant plus elle se laisse aller et se met à sautiller sur place. Redressant la tête, elle observe ses amis qui semblent dans le même état euphorique qu’elle. Tournoyant sur elle-même, les bras écartés, Abigail savoure le crissement de ses pieds sur la neige, les caresses gelées du vent, les flocons qui tombent avec acharnement sur son visage, le silence qui l’entoure… Un éclat de rire retentit. La jeune fille se joint à Phil dans son rire tandis que Luke préfère faire l’ange dans l’épaisse neige qui recouvre les immenses jardins de Poudlard. Les trois élèves sont probablement les premiers à fouler ce manteau de neige immaculée et profitent de leur solitude, qui ne saurait durer. Finalement, les trois Serpentards se mettent à courir, s’éloignant à grands pas du château. Abigail rit alors que ses chaussures s’enfoncent profondément dans la neige dans un bruit euphorisant. Les flocons lui tombant dans les yeux la forcent à baisser la tête. Ses yeux observent cette neige si belle et si pure qui défile sous ses pas, son énergie semble canalisée dans cette folle course lui permettant de profiter de ce sentiment de paix qui l’envahit peu à peu. Hélas, ne regardant pas où ses pieds la mènent, la jeune fille réalise trop tard que son ami devant elle a mis fin à sa course. Elle pile, créant un déséquilibre mineur mais qui, sur la neige, la fait glisser. Ses chaussures vernies à la perfection dérapent sur ce sol humide, la faisant perdre totalement son équilibre, et surtout, basculer en arrière ce qui la fait chuter pieds en avant sur Luke qui s’est figé devant elle. Se retrouvant les fesses dans la neige, Abigail ne peut retenir un cri de surprise, l’eau glacée s’infiltre immédiatement à travers ses collants en laine, se moquant de ses épaisses chaussettes ou du léger tissu qu’est sa jupe. Mais l’idée du froid lui mordant la peau est vite chassée par celle de Luke lui tombant dessus. Son ami n’est pas plus grand qu’elle mais il est plus gros –il a la musculature carrée, soit-disant- si bien qu’elle sent sa cage thoracique expulser tout son air et son corps s’enfoncer plus profondément dans le tapi de neige. Luke ne l’écrase allègrement que de courtes secondes, car, plus habitué à la neige, il réussit à se redresser afin de permettre à son amie de retrouver son souffle. Les yeux écarquillés, Abigail ne sait pas si elle doit hurler, l’insulter, lui taper dessus, éclater de rire ou… C’est Phil, qui a profité de leur chute ridicule qui met fin à son dilemme en leur lançant une boule de neige à chacun. La situation dérape et les trois amis se poursuivent dans la neige, se lançant des boules de neige ou allant jusqu’à tenter de faire chuter les autres afin de les rouler dans la poudreuse. Leurs trois rires résonnent dans la forêt déserte, faisant frissonner les longues branches recouvertes de neige des arbres majestueux les entourant. Finalement, après quelques minutes de folies les Serpentards ont froid, ou un point de côté, et négocient une trêve. Un sourire heureux sur les lèvres, Abigail se redresse et jette un coup d’œil malheureux à ses vêtements humides. Haussant les épaules, elle se contente de réajuster sa jupe, chassant les flocons qui s’y accrochent. Tandis qu’elle s’enroule dans son écharpe verte et argentée, la jeune fille tire la langue à Luke avant de rabattre le dernier pan de laine devant le bas de son visage, couvrant jusqu’à son nez rouge. Ses yeux pétillent de malice et finalement elle emboite le pas à ses camarades qui se dirigent vers le château.
Luke au contraire de ses amis possède un bonnet en plus de son écharpe aux couleurs de leur maison ne dévoilant ainsi que ses yeux plissés, laissant les flocons s’accrocher à ses cils sombres. Phil quant à lui, laisse sa folle chevelure bouclée attraper le plus de flocons possible, comme Abigail, se contentant de s’enrouler autant que possible dans sa chaude écharpe qui recouvre même ses oreilles. Une drôle d’équipe, songe la jeune fille amusée. Toutefois, toute trace d’amusement fuit de son esprit lorsqu’elle réalisa que les jardins de Poudlard sont envahis d’étudiants surexcités. Les trois amis se sont aventurés assez loin du château, en direction de la forêt interdite, si bien qu’en revenant sur leurs pas ils découvrent en gravissant une légère côte que l’unique façon de rentrer au chaud est de traverser ce champ de bataille. Les écharpes et bonnets aux couleurs de chaque maison leur permettent de reconnaitre rapidement leurs éventuels alliés. Ou plutôt leurs ennemis. Rouge, jaune, bleu… Toutes les couleurs sauf le vert sont présentes, ce qui est une très mauvaise nouvelle. La Serpentarde balaye rapidement les environs du regard, cherchant un moyen d’échapper à leur attention, ce qui sera difficile puisqu’ils seront les seuls verts et argentés. Elle note que les lions rouges et or sont les plus nombreux et principalement occupée dans de folles batailles de boules de neige. Les trois amis se tiennent immobiles, hésitant sur l’attitude à tenir. Ils se concertent du regard puis, sans le moindre mot, se mettent à courir.
Les trois Serpents se glissent au milieu de leurs ennemis en priant ne pas se faire remarquer dans la folie ambiante. Mais c’est peine perdue, car un cri retentit soudain au milieu de tous les autres, plus fort. -SEPRENTARDS ! C’est comme un signal et pratiquement tous les étudiants qui profitaient de la neige se mettent à observer autour d’eux à la recherche desdits Serpentards, ce qui n’est pas bien difficile puisqu’ils sont désormais les seuls à courir. Ils ont déjà fait presque la moitié du chemin lorsque les sorciers réagissent. Courir dans la neige est une très mauvaise idée, Abigail le sait, elle en a déjà fait l’expérience un peu plus tôt. Ici, la neige a fondu par endroits, se transformant en une sorte de bouille humide qui est encore plus glissante que la neige immaculée. Si bien que lorsque les premiers cris à son encontre retentissent, la jeune fille les ignore, préférant se concentrer sur ses appuis afin de ne pas déraper, car la moindre chute permettrait à ses assaillants de l’attraper. Et elle n’ose imaginer ce qu’ils lui feraient. La neige peut rendre heureux mais elle doute que tous ces idiots soient soudainement devenus des enfants de chœurs. Les boules de neige commencent à pleuvoir et Abigail rentre la tête dans les épaules, encaissant difficilement certains tirs qui mettent son équilibre en danger. Elle a perdu du regard ses amis mais elle ne parvient pas à s’inquiéter pour eux, elle est bien trop concentrée sur sa course puisque se dresse soudain devant elle un Gryffondor qui doit être en quatrième année vue son imposante taille. Il l’observe avec un sourire victorieux sur le visage. La colère s’insinue dans les veines de la sorcière et elle charge cet imbécile, courbant légèrement le dos. L’impact les envoie tous deux au sol, et son assaillant tarde quelques secondes à se remettre de cette attaque frontale. Quelques secondes nécessaires à ce qu’Abigail se redresse vivement afin de reprendre sa course. Quelques secondes nécessaires pour qu’une pluie de boules de neige s’abatte sur elle. Mais elle se moque de la neige qui fond dans son cou ou des boules qui atteignent son visage, la brulant et la griffant au passage. Elle continue de courir tout en prévoyant son plan. Elle savoure sa maigre revanche lorsqu’elle prend appui sur ses pieds afin d’effectuer un saut spectaculaire qui lui permet d’atterrir à pieds joints dans un bonhomme de neige. La pauvre sculpture s’écrase sous l’impact et un sourire mauvais étire les lèvres partiellement masquées par l’écharpe verte et argentée de la jeune fille, qui se défait à cause de sa course effrénée. Un léger silence accueille sa déclaration de guerre et elle ne réalise pas que la personne la plus horrifiée –et donc probablement l’investigateur de cette sculpture de glace- est son bon ami Garadan. Le Gryffondor a le visage déformé par la rage et il se jette sur Abigail, qui réussit in extremis à l’éviter. La situation commence alors à dégénérer. Les boules de neige semblent devenir de plus en plus dures, quelques étudiants se mettent à courir après la jeune fille tandis que d’autres se tiennent face à elle dans l’espoir de l’intercepter. Abigail aurait aimé tenter de feinter, de changer de direction mais elle craint glisser et ainsi se faire attraper. Elle devine une dizaine de mètres plus loin les premières marches menant au perron de l’école. La demoiselle réagit vivement. Devant elle, deux Poufsouffles l’attendent, côte à côte. Et entre leurs épaules, un peu en dessous, un maigre espace. Suffisant pour elle. Si elle ne peut les contourner, elle devrait pouvoir… Prendre appui. Bondir une nouvelle fois. Surprendre. Ne pas leur laisser le temps de comprendre ce qu’elle fait afin qu’ils ne bougent pas le moindre doigt. Plonger dans ce maigre interstice entre eux. Vriller légèrement son corps afin de frôler à peine les Poufsouffles. Effectuer un roulé boulé pour se réceptionner et profiter de son élan pour reprendre sa course. Se moquer de la neige qui s’infiltre désormais partout, sous l’écharpe, dans son cou, sous la jupe, dans ses chaussures, en dessous de sa veste… Courir.
Abigail est finalement rattrapée sans qu’elle le réalise. Son saut entre les Poufsouffles ne semble pas avoir empêché un Gryffondor de la rejoindre et de lui faire un impressionnant plaquage. La demoiselle s’étale dans la neige, se protégeant in extremis la tête ce qui n’empêche pas la neige d’envahir son visage et de s’infiltrer dans ses narines. Elle tente de se relever mais c’est peine perdue, son assaillant la tient toujours par les jambes, elle ne peut pas non plus se retourner. Alors elle se débat. Elle donne des coups dans l’air, elle frappe à l’aveuglette en espérant se débarrasser de cet idiot. Elle semble réussir puisqu’elle est finalement libérée, mais la durée de sa chute a permis à de nombreux étudiants de toutes les maisons de la rejoindre et un cercle semble se créer autour d’elle. De nouvelles boules de neige l’atteignent, aussi dures que la pierre mais elle n’y prête pas attention. Elle serre les dents, car elle sait que ce qui risque d’arriver après sera bien pire. Elle se jette épaule en avant contre la personne la plus proche sans s’intéresser à la couleur de son écharpe ou rien, elle s’en moque, elle doit s’enfuir. Elle réalise rapidement que Phil semble subir le même sort qu’elle non loin. Elle tente de se précipiter dans sa direction, elle frappe au visage le garçon qui l’enserre par la taille dans le but de la retenir. La douleur parvient à peine à son cerveau, la froid congèle totalement ses mains, elle n’a même pas réussi à fermer le poing en le frappant… Elle se débat, tandis que sur elle quelques coups commencent à pleuvoir. Mais elle ne se laisse pas faire. Le froid l’engourdit, elle n’arrive plus vraiment à penser correctement, elle a peur, elle essaye de frapper ses assaillants mais elle doute porter le moindre coup. Par contre eux y arrivent. Elle sent la douleur irradier son corps en divers endroits. Ça la réchauffe, et pourtant… elle s’inquiète. Des larmes brouillent sa vue. Elle craint que son sang vienne bientôt tacher la neige. -ÇA SUFFIT. Une voix claque dans l’air semblable à un coup de fouet et tous s’immobilisent. Abigail ne cesse pas de pleurer, car elle a reconnu la voix. Le directeur Regnart vient d’intervenir. Le prix à payer pour son intervention sera terrible, elle le sait, mais ses pensées ne sont plus cohérentes. Ne pas s’évanouir. Elle chancelle sur ses jambes et tente d’avancer en direction de Poudlard. Elle doit se montrer forte. Finalement, un voile noir passe devant ses yeux. Abigail s’écroule.
Je vous nem très fort, merci à ceux qui liront mes mots ! Pour les admins : je ne savais si c'était possible de publier ici ce genre de message, ou dans le coin pub... Comme c'est un écrit personnel dans un autre univers, et qu'en plus ça me fait un peu de "pub"... j'en savais fichtrement rien. désolée si je suis à côté de la plaque. Donc si mon sujet est mal rangé, bougez-le. ;) | | Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Kem Al'Ran
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| Killian DelkaïronMercenaire__Membre
07.02.18 18:45 Hello :) J'ai lu le petit bout que tu as mis en spoil dans ton post :) C'est très bien écrit :) j'ai été trop triste à la fin quand elle se fait limite enneiger... la pauvre T.T c'est super | | Âge : 30
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| 08.02.18 21:49 Coucou ma Kiki merciiiii J'ai hésité justement à mettre la deuxième partie ou à m'arrêter lorsqu'elle est heureuse mais.. j'avais la scène assez claire dans ma tête et je me dis que pour que ça colle à la vie de ma petite Abby, il fallait que cette scène "pas cool" vienne ternir son moment de tranquillité/bonheur. Du coup si jamais tu te lance dans la lecture de tout le reste, tu me diras ce que tu en penses | | Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Kem Al'Ran
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| Killian DelkaïronMercenaire__Membre
09.02.18 18:22 Vi :) je tenterais de le faire si je trouve le temps T.T
Mais continue, je ne peux que t'y pousser ! | | Âge : 29
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| Esrin IlïenLégionnaire__Membre
23.02.18 10:49 J'adore tellement ton style d'écriture De plus je trouve que tu t'es très bien imprégné de l'univers d'Harry Potter, et j'ai vraiment hâte de lire la lire de cette histoire. Bon courage :) ps de l'admin : On peut le laisser là, ça ne dérange pas | | Âge : 30
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| 13.04.18 19:35 merci ma Kiki <3 C'est mon "gros" projet d'écriture pour le moment, assez simple mais je suis pas mal emballée, j'entame la seconde année là. Après, j'aimerais entamer un autre projet d'écriture plus personnel, qui pourrait éventuellement déboucher sur une thèse ou.. je sais pas du tout, mais j'aimerais commencer à mettre mes idées par écrit et voir où est-ce que ça peut me mener (ça serait en rapport avec l'Architecture, la culture, la mondialisation...) Esrin : merci Merci pour les compliments n.n J'en avais besoin en ce moment pour me re-motiver à écrire cette fanfiction. Et comme tu le demande... je vais vous poster la fic originelle. Et sinon, j'ai vu qu'il y avait un coin "fanfiction" dans la galerie d'art, du coup je sais pas ce qui est le plus adapté en fin de compte... Donc, comme je vous aime, et qu j'ai envie de partager mon projet avec vous, voici les premiers chapitres d' Au son des tambours ! Vous retrouverez les personnages présent dans le "hors-texte" de mon premier texte. N'hésitez pas à commenter, si vous voyez des fautes, si vous avez des commentaires à faire, ou quoi que ce soit. - Prologue:
-TURNER, ABIGAIL.
Tandis que la voix se répercute sur les hauts murs de la salle et se perd dans la voie lactée qui les couronne, une silhouette frêle s’avance, les yeux rivés sur le tabouret.
Dans la salle, le silence s’est fait et chacun observe avec curiosité la jeune fille qui approche du tabouret. Elle n’a rien de particulier, elle est de taille moyenne, a des cheveux bruns et la peau plutôt claire. La robe noire qu’elle porte était identique à celle de tous les autres élèves, et neuve de quelques jours à peine. L’enfant -puisqu’elle en est encore une à à peine onze ans- vient de rejoindre le siège et lève les yeux vers le professeur au visage strict qui tient un chapeau rapiécé à bout de bras. Abigail a vu ses camarades passer tour à tour sur ce tabouret et sait ce qui va se passer. On va lui coiffer ce chapeau effrayant et il ouvrira la bouche afin de dire quelle sera sa maison.
Inspirant profondément, la jeune fille sent ses mains devenir moites et les pose sur le rebord du tabouret, de chaque côté de ses cuisses, au cas où. Le regard bleu vert de la jeune fille balaye l’assemblée silencieuse tandis que raisonnent sur le sol en marbre les pas du professeur. Le claquement familier de ses talons prend fin, mettant un terme à l’attente de l’élève qui ferme les yeux alors que le chapeau glisse sur le sommet de son crâne. Il est grand, et… Elle n’a pas le loisir d’étoffer ses pensées qu’une voix retentit dans son esprit.
"Intéressant…"
Sursautant, la jeune Turner s’agrippe au tabouret, tandis que ses muscles se crispent.
"Jeune demoiselle, tu me sembles avoir toutes les qualités pour être acceptée chez Serpentard…"
Fronçant les sourcils, désormais dissimulés sous les imposants rebords du chapeau, Abigail cherche à se souvenir ce que lui a dit son ami Shaun, dans le train. Quatre maisons, chacune a ses propres couleurs et ses propres qualités. Elle s’était alors sentie l’âme d’une Gryffondor, ceux à la bravoure exceptionnelle et…
"Et bla bla bla."
Serrant les dents, la jeune fille réalise que le chapeau entend tout ce qu’elle pense, mais également qu’il se moque d’elle. Vexée, elle le boude mentalement, bien q'elle doute que ça ait un quelconque effet.
"Écoute petite. Tu possèdes le courage d’un Gryffondor, je ne peux le nier, mais tu possèdes également la curiosité et l’intelligence des Serdaingles et les valeurs des Poufsouffles."
La jeune fille est perdue, elle ne comprend pas et elle a peur. Si elle a toutes ces qualités, pourquoi l’envoyer chez les Serpentards ?... Elle en a vaguement entendu parler avant de rejoindre Poudlard, mais elle a surtout vu l’accueil que leur réservent les autres élèves. Leur table, au contraire des trois autres maisons, est presque vide et seuls deux élèves y ont été envoyés. Sur les deux serpentards, seul le premier a semblé s’en réjouir, et personne dans la salle n’avait osé applaudir ni l’un ni l’autre lorsqu’ils s’étaient dirigés vers leur table. Il ne reste plus que trois élèves après elle, et la répartition est largemet inégale. Est-ce la raison pour laquelle cette… chose désire l’envoyer chez les verts et argents ? Le soupir du chapeau résonne dans son esprit, corroborant son hypothèse.
"En partie…"
Il semble à la jeune Abigail que la voix est plus fatiguée que quelques instants au paravent, comme si elle était lasse.
"Tous semblent avoir peur des Serpentards et même si leurs esprits ferait d’eux un élève exemplaire de cette maison, ils protestent à grands cris –enfin, grande pensées puisque l’on discute par pensée- et refusent cette option. Ils m’ont forcé la main et qui suis-je pour obliger un élève à rejoindre une maison qui le terrorise ?"
L’enfant reste silencieuse, ne comprenant pas parfaitement ce que lui raconte l’étrange couvre-chef. Mais on lui a appris la politesse, si bien qu’elle écoute patiemment ce que l’objet a à lui dire.
"Mais toi, tu es différente. Est-ce du courage ou de l’inconscience, je l’ignore. Tu n’as pas envie de rejoindre Serpentard, mais tu n’en as pas peur. Tu sais -je viens de le voir- que quelle que soit ta maison tu apprendras et tu seras une bonne élève. Tu possèdes également une force de caractère suffisamment forte pour faire face à toutes les épreuves qui se dresseront sur ton chemin, et je ne doute pas qu’elles seront nombreuses. Sache que Serpentard n’est pas une punition. Il s’agit d’une opportunité. Ton opportunité pour faire changer les choses, montrer à tous qu’ils ont tort."
Elle a peur.
Abigail Turner a peur. Peur parce que les mots du chapeau sonnent juste et la galvanisent. Peur parce que son destin est en train de se jouer. Peur de la direction que prend cette conversation et de ce qui en résultera.
Tandis que chacun de ces mots se fiche dans son cœur, elle se prépare -vainement- à ce qui va suivre. Le choix de sa maison. Une larme roule sur sa joue, témoin de sa détresse, tandis que le couperet tombe.
-SERPENTARD !
Le chapeau a parlé, son sort est scellé.
***
La Grande-Bretagne a été la scène de la guerre, plongée au coeur du chaos, sous les projecteurs. Si les moldus n’ont pas été épargnés, leurs pertes ne sont rien en comparaison de celles des sorciers. Leur monde a été ravagé, et,au lendemain de la guerre, tous pleuraient au moins un de leur proche. Poudlard a été converti en un champ de ruines où planait l’odeur de la mort. Symbole de leur survie, mais également apothéose de l’horreur, de la douleur et de la folie. Car la folie venait avec la perte d’êtres chers, douce et bienfaisante. La folie menait à la vengeance. À la rancœur et à cette force qui demandait justice.
La justice entama donc ses procès. De nombreux procès, de toutes les personnes étant impliquées de près ou de loin dans les atrocités commises au nom de celui-dont-on-ne-devait-prononcer-le-nom. Mais les jugements ont fini par être troublés par cette envie de punir. Il n’était plus question d’être mesuré, mais d’être exemplaire. Montrer ce qu’il se passait lorsqu’on s’en prenait à la communauté tout entière des sorciersest devenu le but de ces procès. ou plutôt de ces funèbres mises en scènes. Les journaux diffamèrent, les conclusions des enquêtes furent bâclées et la désinformation commença. Il n’était plus question de vérité, mais de soulager la peine et la fureur des citoyens Britanniques. Des mandats d’arrêt internationaux avaient été lancés tandis que les procès s’enchaînaient avec des condamnations similaires : mort, emprisonnement à Azkaban, et quelques très rares fois libération sous caution. Mais quelles vies étaient celles de ces hommes et femmes relâchés, lorsque leurs connaissances leur tournaient le dos les jugeant coupables ? Car dans la rue, le Bien reprend le pouvoir et compte purger le monde de tout partisan, ou même aspirant, à la magie noire et à ce culte du Mal. Une réponse extrême qui fait plus de mal que de bien et qui fait échouer Serpentard au fond du gouffre. Il ne fallut que peu de temps pour qu’une idée se généralise et qu’elle devienne vérité. Une vérité trouble et tellement loin de la réalité… Mais qu’importe, les associations d’idées étaient les plus fortes et bien plus simples à être adoptées par les Britanniques. C’est ainsi que Salazard Serpentar se retrouva au plus bas. La déchéance pour ce fondateur de Poudlard ainsi que pour tous ceux qui ont un jour été dans sa maison. La grande majorité de ces élèves ont été jugés, ou du moins été au centre d’une investigation. C’est la maison qui a le plus failli à Poudlard. La maison des traîtres. La maison des lâches. La maison de ceux qui ont abandonné leurs frères lors du combat. La maison des partisans de Lord Voldemort. Des idées fausses, mais tellement rassurantes pour tout un chacun. C’était la faute des Serpentards. Tom Jedusor -même si rares sont ceux à connaître sa véritable identité- était un serpentard, tout comme nombre de ses fidèles.
Alors, lorsque Poudlard rouvre ses portes sept mois plus tard, tout est différent. Les seuls élèves autorisés à y retourner sont ceux n’ayant pu achever leur année scolaire à cause de la guerre. L’union entre les quatre maisons n'est plus qu'un écran de fumée. Des charbons ardents. Il s’agit désormais d’une famille détruite par la guerre où le frère est montré du doigt. Les idées ont fait leur chemin et les préjugés ont balayé les années à se côtoyer : Serpentard est responsable.
À la rentrée suivante, seul un tiers de la maison verte et argentée subsiste, les persécutions en ont découragé plus de la moitié. Parmi les nouveaux élèves effectuant leur première rentrée à Poudlard, seuls quatre d'entre eux sont envoyés à Serpentard, accentuant plus encore l’inégalité entre les différentes maisons. Et l'une ces quatre brebis égarées n'est autre qu'Abigail Turner.
La balance est faussée et le déséquilibre créé. Les injustices peuvent reprendre sous couvert de la Justice et du Bien.
- Chapitre 1 - Descentes dans les abysses:
On lui retire le chapeau de la tête et la lumière de la salle l’aveugle un instant. Papillonnant des yeux, Abigail Turner ne distingue que vaguement les silhouettes immobiles des autres élèves, et le silence de la salle lui semble assourdissant. Son esprit demeure figé, pétrifié par la peur qui lui tord désormais les entrailles. Heureusement qu’elle est assise, sinon il y a fort à parier que ses jambes auraient flanché, tandis qu'elle demeure assise elle ne fait que devenir livide. À ses oreilles, son sang tambourine, comme pour la sortir de sa torpeur, mais c’est peine perdue. Sur l’ordre discret de la maîtresse de cérémonie, la jeune Turner se lève et se dirige vers la table des verts et argents, comme un automate. Le chemin lui semble terriblement long.
Son regard clair glisse sur tous ces visages, cherchant un regard auquel se raccrocher. Peine perdue, tous lui semblaient austères et malveillants. Elle se détourne des élèves afin de chercher du réconfort vers la table des professeurs, et plus particulièrement le professeur Brown, l’homme plutôt sympathique qui était venu lui annoncer chez elle qu’elle était une sorcière et qu’elle allait devoir aller dans une école de magie. Elle a besoin et de la bienveillance qui avait caractérisé cet homme svelte. Abigail repère rapidement la chevelure de feu du professeur, mais celui-ci au contact des yeux de sa protégée semble sortir de sa torpeur et évita son regard. Se reprenant rapidement, ses yeux auparavant doux deviennent froids et lointains. Ceux-ci se perdent dans la contemplation de la salle tandis qu’une moue que l’enfant ne parvient à identifier se peint sur son visage. Le cœur de la jeune fille se fissure et la peur lui broie le cœur, l’abandonnant à son sort. L’abandonnant à la tourmente qui couvait dans la salle. À la haine et au mépris de chacun. À son avenir, soudainement sombre et terrifiant.
Finalement, les secondes cessent de s’étirer et le temps reprend son cours. L’esprit d’Abigail semble réintégrer son corps lorsqu’elle atteint la table des Serpentards. Elle s’assoit à côté des deux nouveaux et prend ensuite le temps de regarder les autres de sa maison, notant leurs mines renfrognées et leurs sourires sincères, bien que peu chaleureux. Regrettent-ils qu’elle soit Serpentard ? Regrettent-ils le comportement de leurs camarades ? Des questions dont elle craint les réponses. Reportant son attention sur la répartition qui suit son cours, elle sourit avec plus d’enthousiasme à l’élève suivant qui rejoint les forces Serpentards, se demandant s’il avait une âme adaptée à cette maison ou si, comme elle, il n’avait pas eu la force de rejeter le choix du Choixpeau -puisque c’est ainsi que l’appelaient les autres élèves assis à sa table. Les quatre nouveaux se retrouvent réunis à la table et s’observent en coin, n’ayant pas le courage de lancer la conversation. Le préfet en chef de leur maison met fin à cette situation désagréable et se présente de manière succincte, leur demandant immédiatement après avoir révélé son nom lesquels d’entre eux sont des sangs purs. Le garçon qui avait été le plus enthousiasme à rejoindre cette maison -son nom de famille commence par un B, mais Abigail n’a pu réussir à le retenir à cause du stress qui l’étreignait alors- hoche vivement la tête tandis que ses deux autres camarades baissent piteusement la tête. Les regards de toute la tablée se portent désormais sur elle, Abigail Turner, attendant avec curiosité mêlée d’impatience sa réponse. La jeune fille prend son courage à deux mains et demande d’une voix faible, mais intelligible :
- Ca veut dire quoi être un sang pur ?
Le silence qui s’abat à la fin de sa question sur la tablée Serpentard est encore plus terrible que celui qui avait suivi son attribution à Serpentard. Les regards de tous les membres de sa maison sont figés, certains semblent même laisser transparaître du dégoût. Mais l’enfant ne comprend pas. Même ses camarades de première année semblent réaliser la gravité de sa question, mais.. pas elle. On lui a toujours dit qu’il n’y a aucun mal à poser une question, mais en cet instant, elle en doute.
-Une née-moldue chez les Serpentards… On aura tout vu.
Fronçant les sourcils, la nouvelle dite « née-moldue » tourne la tête vers le garçon qui vient de parler. Il secoue la tête en l’observant, toutefois bien que son ton soit mordant, ses yeux semblent pétiller, comme si cette situation était amusante. Le silence est demandé par le directeur de Poudlard avant qu’Abigail ne puisse questionner qui que ce soit, puis, après quelques mots de bienvenue succincts, le repas se matérialise sous leurs yeux. L’enfant écarquille les yeux devant une telle effervescence de nourriture, et non leur apparition subite –après tout, il s’agissait de Magie, faire apparaître/disparaître des objets devait probablement être courant. Il y de quoi nourrire toute une armée, et peut-être même deux ou trois et les plats sont particulièrement variés. Il y en a pour tous les goûts. Elle se demande un instant comment pourraient-ils tout manger.. Et que se passerait-il avec les restes ? Tous les repas étaient-ils pareils ? Voyant le plat de purée de… potiron ? Carottes ? Se vider à vitesse grand V, l’Anglaise ne tarde pas un instant de plus et se sert une portion raisonnable, bien décidée à goûter à la majorité de ces mets, si son estomac le lui permettait. Avec l’arrivée des plats les discussions ont repris, et elle en profite pour demander discrètement à son voisin de droite ce qu’il s’était passé, pourquoi sa question avait été si mal vue. Qu’était-ce un « né-moldu » ? Son voisin ne prend même pas la peine de finir sa bouché - faisant tirer une grimace de dégoût à la jeune Turner qui trouve ça absolument répugnant de pouvoir observer la mastication d’un humanoïde d’aussi près- et lui répond dans des termes approximatifs.
- Les ch-angs purs ch-ont les dé-ch-endants des ch-or-ch-iers, depuis des ch-énéra-ch-ions ils ch-ont tou-ch ch-or-ch-iers, tu vois.
L’enfant avale sa bouchée et se resserre en poulet, celui qui baigne dans une sauce jaune clair.
- La plupart des sangs-purs sont persuadés d’être meilleurs et plus purs que tous les autres : les sangs-mêlés qui ont un papa sorcier et un non-sorcier, et les né-moldus qui n’ont aucun de leurs parents sorciers. C’est devenu un tabou avec la guerre, et… les sangs-purs sont généralement envoyés chez Serpentards, jamais un né-moldu n’a été envoyé ici…
Le garçon enfourne une fourchetée impressionnante de poulet et de riz aux légumes dans sa bouche, recommençant à parler la bouche pleine et rendant la compréhension plus difficile.
- Enfin de ch-e que ch’ai compris, à la, mai-ch-on on parle pas trop de ch-a, tu ch-ais. Ch-uste que les fidèles de tu-ch-ais-qui -Abigail ne savait pas qui, mais resta muette, les yeux sur le poisson qui gisait dans son assiette- étaient pratiquement tou-ch de Ch-erpentard, ch-est pour ch-a que les ch-ens ne nous ch-aiment pas.
Les sourcils froncés, la jeune fille essaye de comprendre ce que lui raconte son voisin, mais… c’est peine perdue. Sa mastication y est fortement pour quelque chose, mais elle n’ose pas lui en faire la remarque et se contente d’hocher la tête. Finalement celui qui s’est moqué d’elle un peu plus tôt vint à sa rescousse. Il se présente aux nouveaux, les informant qu’ils peuvent l’appeler Nail, et il explique à Abigail un peu plus clairement le concept de sang-pur et tout ce qu’a tenté de dire son camarade avant qu’il ne s’étouffe avec l’os de vœux. Il s'attarde un long moment sur une question primordiale, les raisons pour lesquelles les gens ont si peur de Serpentard. C’est un mélange de peur et de haine. Le pire mélange qui soit.
***
Le repas est gargantuesque. Les plats vides disparaissent afin de permettre à d’autres plats de les remplacer. Ignorant de quoi seraient faits les prochains jours, Abigail imite ses camarades et mange au-delà du raisonnable, jusqu’à avoir l’impression d’être sur le point d’exploser.
Lorsque tous les élèves présents dans la grande salle sont rassasiés, sonne l’heure du départ. Les bancs raclent contre le sol dans un orchestre de crissements tandis que les capes bruissent dans l’air. Tandis que tous les autres élèves des différentes maisons sortent de la grande salle en discutant allègrement, les Serpentards restent quant à eux assis, et Abigail en fait de même. Les sourcils froncés, elle observe ses camarades, essayant de comprendre pourquoi eux restent assis, mais échoue. Elle n’ose pas parler devant les visages fermés de ses camarades. Lorsque le préfet en chef annonce leur départ, tous se lèvent rapidement et les petits nouveaux le suivent avec obéissance. Leur petit groupe se dirige rapidement vers les escaliers et descend vers ce qui ressemble à des sous-sols. Un chuchotement lui informe qu’il s’agit de cachots. Frissonnant, Abigail resserra les pans de sa cape autour d’elle et observe les lieux qui se dévoilent à elle.
-Voici la salle commune des Serpentards. N’oubliez pas le mot de passe pour y accéder, cette année il s’agit de…
Le préfet en chef fait une brève pause, puis crache le mot, avec un dédain évident.
- Traître.
La foule frémit et la nouvelle élève sent également que les choses ne sont pas vraiment en leur faveur. Ils sont détestés alors qu’ils sont innocents. Pourquoi Abigail serait-elle une traîtresse alors qu’un mois plus tôt elle ignorait encore l’existence de la magie ? Une pointe de frustration laisse place à la peur qui l’avait enveloppée tandis qu’elle avançait dans les couloirs humides et sombres avec ses camarades.
-Les chambres des garçons se trouvent par ici, le préfet désigne un couloir sur lequel se trouvaient plusieurs portes, et celles des filles par là, il pointe rapidement du doigt l’autre couloir qui donne sur la salle commune. Pour continuer avec les informations de base, ne vous promenez jamais seul, et évitez d’être moins de trois. À la moindre parole de travers, exercice raté ou regard mal-interprété, cela signifiera des points en moins pour Serpentard. Personne ne nous fera de cadeau, pas même notre directeur de maison… Donc, tenez-vous à carreau. Ah ! Et nouveauté : les sabliers pourront être négatifs, autrement dit, il se pourrait même qu’à la fin de l’année nous soyons en dessous de zéro. Sur ce : restez en vie, l’année va être longue.
Un discours terrifiant pour une gamine de onze ans qui se retrouve plongée dans un univers inconnu. Et pire encore : il s’agit d’un pensionnat, autrement dit, elle passerait ses jours et ses nuits ici. L’idée a de quoi l’effrayer et maintenant que l’excitation de découvrir ses pouvoirs se dissipe, il ne lui reste que la pure réalité… Tardant quelques secondes à quitter ses pensées, Abigail réalise que tous ses frères de maisons s’éparpillent, y compris Nail avec qui elle aurait aimé discuter plus, afin de mieux comprendre la situation. Se retrouvant seule au milieu de la pièce, elle se décide à aller voir sa chambre. Elle est la seule fille de son année, donc elle n’a pas à la partager avec qui que ce soit. Ce qui lui semblait être une bonne nouvelle s’avère bien moins enchanteur lorsqu’elle découvre la fameuse chambre. Elle n’avait plus aucun doute qu’il s’agisse de cachots. La chambre est dotée deux petites fenêtres en hauteur, semblable à des soupiraux, et de murs en pierre. Une pierre qui lui semble humide. Et il n’y a pas la moindre ampoule, ni interrupteur. La jeune fille réalise un peu plus tard que l’éclairage se réalise à l’aide de bougies, et qu’elle ne sait pas comment les allumer. Soupirant, elle sent que cette année ne sera vraiment pas de tout repos… Saisissant un bougeoir elle retourne dans la grande salle afin de demander de l’aide aux plus âgés et d’éventuellement réussir à discuter avec eux, parce qu’elle a beaucoup de questions.
Lorsqu’elle se glisse finalement sous ses draps, Abigail se sent seule. Terriblement seule. La flamme vacillante de sa bougie peint des ombres mouvantes sur les murs, tamisant l’ambiance et la rendant propice aux mauvais rêves. Non, elle ne veut pas dormir pas seule. Elle ne veut pas se retrouver dans le noir total, sans aucune présence rassurante à ses côtés. Elle se souvient du regard sarcastique que lui avait lancé Bowerst (quelle étrange idée que de s’appeler par son nom de famille) lorsqu’elle avait demandé l’autorisation de partager la chambre des garçons de son année, dont il faisait partie. Elle avait alors rougi et baissé le nez avant de tourner les talons. Après tout, ce ne devait pas être si terrible que de dormir seule dans un tel lieu. Elle y survivrait. Mais maintenant qu’elle y était, elle en doutait. Le noir ne l’a jamais rassurée et elle aime que la lumière de la lune filtre à travers les volets de sa fenêtre. Mais la lune ce soir semble absente, et c’est la bougie allumée qu’Abigail se prépare à dormir, se promettant que dès le lendemain elle s’installerait dans la chambre des garçons, même sans leur accord.
- Chapitre 2 - Immersion Glaciale:
Abigail écarquilla les yeux, incapable de lutter contre l’émerveillement qui s’insinuait en elle. Immobile, elle continuait de fixer le spectacle qui se dévoilait sous ses yeux.
-Bienvenue sur le Chemin de Traverse, Mademoiselle Turner.
La voix du professeur Brown sembla la tirer de la rêverie qui s’était emparée d’elle dès que le passage secret s’était révélé. L’homme avait tapoté quelques briques avec assurance et sous les yeux suspicieux d’Abigail et de son père, et, à leur plus grande surprise, les blocs rouges s’étaient agités afin de laisser un passage vers… Une rue magique. Une ruelle secrète en plein cœur de Londres. Si les Turner avaient ignoré la présence de la magie dans le monde, ils auraient cru se retrouver plongés dans un James Bond. Le professeur de Poudlard, chargé d’accompagner la jeune Abigail dans sa découverte du monde sorcier et de la préparer à sa rentrée prochaine à l’école de sorcellerie, ne s’attendait pas à produire un tel effet. Plus personne ne bougeait. Il se racla la gorge, les incitant à passer d’un geste de la main. Abigail referma la bouche, se remettant doucement de la surprise qui l’avait assaillie, et sentit la main de son père crispée sur son épaule, témoin du stress qui l’habitait. Elle avait beau être jeune, elle comprenait ce qu’il devait ressentir. Découvrir un Nouveau Monde, dissimulé au milieu du leur, avait de quoi déranger, même si elle trouvait ça assez cool. Un sourire étira ses lèvres tandis que son père reprenait également ses esprits. Il lui tapota l’épaule d’un geste paternel qui avait probablement pour but de le rassurer lui et de l’encourager à passer de l’autre côté du mur. Quels ques mots chuchotés parvinrent à l'oreille d'Abi.
-Quand faut y aller…
-Faut y aller.
La voix de sa fille était forte et allègre, ce qui contrastait avec celle de son père aux sonorités plutôt incertaines. Tandis que leur guide les précédait, la jeune fille leva les yeux vers son père et lui sourit, lui insufflant son énergie et surtout la joie qui vibrait dans chacune des cellules de son corps. Attrapant son bras, elle l’entraîna sur le fameux chemin de Traverse.
***
Abigail tire la langue et se concentre sur le parchemin posé sur sa table. Après trois jours de cours, écrire avec une véritable plume lui semble toujours aussi délicat. C’est pour la jeune fille un art, où il faut être souple du poignet et avoir la main légère, tout ce qu’elle n’est pas. Elle a tendance à se crisper sur le manche et à écrire de manière brusque, si bien qu’il lui arrive régulièrement de trouer son parchemin, ce qui a tendance à la frustrer plus encore. Un cercle vicieux. Mais pour ce second cours d’histoire de la magie, elle a décidé de s’appliquer, quitte à écrire plus lentement. Elle peste mentalement une nouvelle fois à l’encontre des sorciers et de leur sérieux retard quant à la modernité puis songe à apporter un stylo « made in moldu » à la prochaine rentrée, même si d’ici là elle espère sincèrement avoir réussi à dominer sa plume d’oie. Après avoir écrit le nom du professeur et précisé qu’il était mort, ce qu’elle trouve totalement ahurissant et exceptionnel, Abigail se concentre en sélectionnant uniquement les mots clefs. Elle a compris dès le premier cours que ce professeur est… particulier. Et pas uniquement parce que l’on peut voir à travers. Il est terriblement soporifique. Ennuyeux à mourir.
***
Après une heure de cours, Abigail décroche et jette un coup d’œil à ses camarades serpentards. Luke Medley et Phil Mc Caster sont assis côte à côte, en pleine confection de sarbacanes et de boulettes de papier dont le stock est déjà conséquent. Sentant le regard de la jeune fille, Luke relève la tête et leurs regards se croisent. Un sourire complice est échangé. Luke est, parmi les trois serpentards de son année, celui avec qui elle s’entend le mieux et le seul à l’appeler par son diminutif, Abby. Étant un sang mêlé et doté d’une grande patience, c’est lui qui se charge d’expliquer les différences entre le monde moldu et sorcier à Abigail, en y ajoutant souvent quelques remarques personnelles qui la font rire aux éclats. Leurs fous rires sont nombreux et même si son ami semble timide au premier abord, la jeune fille a rapidement compris que ce n’est qu’une façade qu’il se donne en cours. Jamais il ne répond aux questions des professeurs, même s’il a la réponse, ce qu’Abby trouve frustrant. Elle a toutefois renoncé dès le second jour de classe à lui faire changer d’avis, car le sorcier lui a expliqué de manière simple qu’il n’était pas fait pour être un bon élève et qu’il préfère largement chahuter avec Phil. C’est pourquoi les deux sang-mêlés s’installaient généralement côte à côte, afin de planifier leurs futures bêtises et de bousculer l’ordre qui règne généralement en classe. Et Abigail est un bon public. Son côté garçon manqué prend le dessus et elle s’entend à la perfection avec les deux comiques de leur petite bande. Si elle leur souffle parfois quelques idées ou améliorations à leurs plans grotesques, elle n’y prend jamais totalement part, peu désireuse de donner aux élèves des autres maisons une raison supplémentaire de les détester. De plus, contrairement aux autres de la bande, elle prend bien plus de temps à réaliser ses devoirs, et passe toutes ses soirées à essayer de combler son retard. Abigail reprend contact avec la réalité et le cours qui continue de se dérouler de manière monotone, lui assurant ce qu’elle avait compris dès la première classe : ce n’est pas avec le professeur Binns qu’elle va combler ses lacunes en Histoire de la magie, malheureusement. Elle soupire, songeant qu’elle est bonne pour se plonger dans de nombreux livres d’histoire afin de trouver les réponses à ses nombreuses questions…
Une voix répond au long soupire de la jeune fille et la tire de ses pensées, la faisant sursauter sur sa chaise.
-Ce cours est une véritable torture…
Se tournant brusquement vers son voisin de droite, Abigail dévisage Bowerst, surprise d’entendre le son de sa voix. Elle n’est d’ailleurs pas la seule, puisqu’elle aperçoit du coin de l’œil les deux autres Serpentards tourner la tête dans la direction du sang-pur, le dévisageant avec ahurissement. La jeune Turner referme la bouche et fronce les sourcils, se demandant comment réagir. Bowerst est hautain et peut ne pas décrocher un mot de la journée, alors pourquoi en cet instant gâche-t-il sa salive pour faire un commentaire qui ne soit pas calculé ni méchant à son encontre? Car c’était le seul à ne pas apprécier la jeune fille, du moins à donner l’impression qu’elle le répugne et à grimacer de temps à autre lorsqu’il la voit. La jeune fille hocha la tête en signe d’affirmation, ignorant que répondre. Elle sait que Bowerst écoute toutes les conversations et même s’il donne l’impression d’être imperméable à leurs propos, il les grave dans sa mémoire. Un garçon étrange. Mais ils forment une équipe, et Abigail pardonne à Bowerst ses écarts, ou se contente de l’ignorer. Elle n’est pas rancunière et préfère faire des efforts pour souder leur petit groupe. Petit groupe qui reste ensemble tout au long de la journée, puisqu’elle dort désormais dans le dortoir des garçons. Bowerst avait protesté le premier soir, mais la jeune fille ne s’était pas laissée faire et l’avait invité à dormir seul dans une cellule des cachots. Désormais, c’est naturellement que les quatre partagent leur chambre, sans se préoccuper d’avoir un dortoir mixte. Ledit dortoir, qui comporte quatre grands lits, est bien plus chaud et chaleureux que la chambre ou la jeune Turner avait passé sa première nuit. Ici, chacun personnalise un bout de mur, il y a quelques photos, quelques posters sportifs, quelques décorations aux couleurs de leur maison et trois grandes pochettes de disques de groupes moldus, que le frère d’Andy avait discrètement glissé dans son sac avant qu’elle ne parte. Mais elle garde caché au fond de son sac, roulé en boule dans son armoire, les quelques autres possessions moldues qu’elle avait emportées : cassettes, walkman et autres objets qui méritaient d’être soustraits à la curiosité de ses camarades de chambre. Même si elle les adore, Abby ne se sent pas de partager ses petits « trésors », craignant qu’ils ne se moquent, ne les lui volent (ou empreinte pour une longue durée) ou autre. Ils ont beau bavarder même après avoir soufflé les chandeliers, elle préfère garder certaines choses secrètes.
***
Sortant du cours d’Histoire de la magie avec précipitation et soulagement, les serpentards respirent plus librement et échangent quelques commentaires sarcastiques, savourant l’étonnante participation de Bowerst. Jusqu’à ce jour, aucun d’eux n’a eu à souffrir de manifestations hostiles des autres élèves. Tous leurs cours sont en commun avec d’autres maisons, mais les autres élèves de première année semblent méfiants, mais pas méchants. Quelques chuchotements ou insultes les accompagnent parfois dans les longs couloirs en pierre de Poudlard, mais la petite bande n’y prête pas vraiment attention. En fait, ils en viennent à oublier l’une des principales recommandations de leur préfet, faites le premier soir.
Ne jamais se promener seul.
***
Relevant la tête, Abigail remarque une silhouette familière, un peu plus loin. Shaun, le garçon avec qui elle s’était liée d’amitié dans le train. Il avait été envoyé chez pousfouffle, et depuis ce soir-là ils ne s’étaient pas reparlé. L’occasion ne leur avait pas été offerte, jusqu’à présent. Elle imagine que son ami du train va prendre sa place auprès du professeur Binns, d’ici une dizaine de minutes, et quant à elle, elle a une heure de libre, initialement prévue pour étudier à la bibliothèque. C’est l’occasion idéale, et dix minutes lui semblent entièrement suffisantes. Turner abandonne sa bande afin d’aller le saluer. Se dirigeant seule avec sa cravate verte et argenté nouée autour du cou au milieu des jaunes et noirs, elle ne réalise pas que tous les regards se tournent vers elle et qu’ils sont peu avenants. Non, Abigail ne voit que le visage de Shaun qui vient de l’apercevoir. Elle lui offre un large sourire et continue de s’approcher, même si sa progression semble plus difficile. Les autres élèves se mettent sur son chemin, l’agaçant prodigieusement. Levant les yeux au ciel, Abigail tourne la tête afin de chercher un chemin de substitution, puis sent l’inquiétude s’insinuer en elle lorsqu’elle réalise qu’elle est encerclée. Il n’y a aucun chemin naturel. C’est comme s’ils avaient fait exprès…
La marée se referme sur elle, et elle réalise soudainement que ces élèves plus âgés et plus grands qu’elle ne sont plus des Poufsouffles.
Rouges et or. Gryffondors.
Quelques insultes fusent, mais Abigail les ignore, cherchant du regard son ami. Ses yeux trop concentrés à fouiller la foule ne voient pas le pied tendu qui se met en travers de son chemin. Elle sent une légère pression dans son dos, bat des bras afin de tenter de rétablir son équilibre, mais elle se sent basculer vers l’avant. Ses mains tentent de la retenir en accrochant ceux qui l’entourent, mais quelques coups l’en empêchent et elle s’écrase face contre terre, serrant les dents afin de refouler autant que possible la douleur causée par l’impact. Le sol est lisse et la serpentard ne s’égratigne que légèrement, mais une chaussure lui marche accidentellement dessus, bientôt suivie d’une seconde, puis d’une troisième. La panique l’envahit, la peur laisse un goût amer dans sa bouche tandis qu'elle sent les larmes lui monter aux yeux. Tentant de se relever précipitamment, Abigail aperçoit entre les jambes qui se dressent autour d’elle Shaun. Leurs regards se croisent une fraction de seconde, suffisamment pour qu’elle ne manque pas sa réaction. Il se détourne d’elle. Il ne l’aide pas. Il tourne les talons, l’abandonnant à la terreur qui commence à faire trembler ses membres. Elle réussit à se relever en trébuchant, dans un ultime sursaut pour prendre la fuite. Prête à jouer des coudes, elle est cueillie par un poing. On la bouscule de nouveau, elle chute, on la frappe, on lui crache dessus, on la frappe encore, on l’insulte. Abigail se recroqueville au sol, tentant de se protéger de son mieux en position fœtale. Les larmes coulent tandis que la douleur lui vrille le crâne et lui brûle le corps tout entier. Le temps s’arrête, faisant durer l’enfer, lui tirant quelques cris de douleur avant qu’elle ne chute dans une inconscience salvatrice.
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Mon personnage Sexe et âge: Homme de 29 ans (je crois) Aptitudes: Comme tous les marchombres, grande agilité et rapidité, plus un petit cadeau du Rentaï...
| 29.04.18 22:11 Yop ! Sujet déplacé dans le bon coin madame !
Quant à ton écriture, je l'aime toujours autant. *^* C'est un vrai plaisir de lire un récit avec ta patte ! | | Âge : 30
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Mon personnage Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
| 01.05.18 3:49 Merci Sto ! .. Tu as lu ou tu dis ça par politesse parce que tu sais comment j'écris ? xD Si t'as lu je m'attendais à un commentaire plus.. détaillé ^^' Mais bon, merci quand même Sto T'es chouquette | | | |
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