|  02.02.12 22:30 - Spoiler:
Ceci est un RP de transition pour l'histoire de mon perso, je demanderai à ce que personne ne poste dedans...
Suite de ceci. Alors que l'agitation dans l'auberge s'était un peu calmée, Adelgard se dirigea près de la table du colosse qui l'avait interpellé ; enfin plutôt de la colosse, puisqu'il s'agissait d'une femme. Elle devait mesurer un mètre quatre-vingts, et sa musculature rappelait plus celle d'un bûcheron que d'une demoiselle. Ses yeux bleus auraient sans doute pu être séduisants, s'ils n'étaient engoncés sous deux sourcils broussailleux ; son visage soutenu par un cou de taureau était constellé de tâches de rousseurs, en plus d'afficher une mâchoire solide et large.
L'impressionnante crinière rousse ponctuée de tresses qu'elle arborait fièrement, couplée à la courte hache à double-tranchant à sa ceinture et au fagot de javelots qui barrait son dos ne laissait aucun doute : il s'agissait d'une Thüle, et bien plus jeune qu'Adelgard — il ne lui donnait pas plus de vingt-cinq ans, même si elle le dominait de quelques centimètres et de beaucoup de kilos. Elle aurait largement pu défier tous les ivrognes de la salle au bras de fer, et leur coller une tôle mémorable.
À ses côtés se trouvait un petit homme, dégarni alors que la quarantaine n'était même pas encore passée sur lui. Une paire de binocles épaisses tenaient en équilibre sur le bout de son nez, comme par miracle.
Sitôt Adelgard fut assis que la Thüle lui tendit l'un des battoirs à linge qui lui servaient de main. Le berger la lui serra, sa paume disparaissant presque entièrement dans la large poigne de la colosse rousse.
- Je m'appelle Sirg Aghen, et voici Rudel Olliet, dit-elle en désignant l'homme qui était assis à la table, et auquel Adelgard serra la main également.
- Et moi, c'est Adelgard Huhl. Je peux vous aider ? s'enquit-il.
Sirg parut réfléchir quelques instants, avant de commencer avec un sourire incongru sur ce visage dur et légèrement renfrogné :
- Je devine à vos vêtements que vous n'êtes pas d'ici, un voyageur donc. Vous connaissez bien les terres au nord de cette ville ?
La prudence souffla au berger de ne rien dire. Après tout, à peine arrivé dans la ville s'était-il déjà fait attaquer. Rien ne lui permettait d'être sûr que ce n'était pas encore une sorte de piège. Il jeta un regard fugitif à la guerrière qui vidait sa chopine de bière, et contre toute attente, la trouva plutôt sympathique. De toute façon, si elle cherchait à le découper en morceaux, elle aurait aussi bien pu le faire sur l'heure.
- Oui, en quelques sortes. Je vis dans une petite ferme fortifiée, dans la plaine de Shaal. Je suis arrivé là par hasard, et je ne vais pas tarder à tenter de rentrer chez moi. Pour tout avouer, je suis un petit peu perdu ici.
La Thüle reposa bruyamment sa chopine sur la table.
- Les territoires du Nord sont dangereux, Adelgard Huhl. On a rapporté la présence de Raïs en maraudes, et ce n'est pas un endroit où s'aventurer seul, même pour un courageux combattant qui n'hésite pas à sauver une jeune fille, ajouta-te-elle avec un sourire.
Rudel vola à la rescousse du berger rougissant sous le demi-compliment.
- Laissez-moi vous offrir quelques précisions. Ma partenaire et moi-même sont des chasseurs de trésors : reliques, artefacts, nous les cherchons soit pour la gloire — il désigna Sirg — ou la richesse — et il se désigna. Mais aucun de nous deux n'a l'habitude de vivre dans la nature ; je suis un érudit, plus à l'aise dans une bibliothèque, à l'ombre des hautes étagères, que dans une forêt sous l'épais couvert des branches. Et quant à mon amie, son clan s'aventure plus au Sud de l'Empire.
Adelgard l'écoutait attentivement, mais ne put pourtant s'empêcher de l'interrompre.
- Et quel est mon rôle dans tout ceci ?
- J'y viens, j'y viens. Entre les ruines d'Al-Poll, notre objectif, et nous, se dresse la Plaine de Shaal. Un territoire hostile pour notre duo mais, j'ai cru comprendre, votre milieu habituel. Donc, voici ce que je vous propose : guidez-nous jusqu'aux ruines d'All-Poll, et en échange, nous nous chargerons de vous ramener en sécurité dans votre ferme. Qu'en dîtes-vous ?
Adelgard s'accorda quelques instants de réflexion : cette ville lui était étrangère, alors que les terres sauvages du nord constituaient quasiment un second foyer, ce qui semblait un peu paradoxal à première vue. Et il ne comptait pas rater une occasion de rentrer chez lui en saine compagnie. Aussi, il leur offrit un large sourire, et s'exclama :
- Parfait, quand partons-nous ? |
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