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Dragon Lune (titre provisoire), je veux vos avis ! :D
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15.03.14 23:24
Alors alors, voici une pitite histoire (enfin, pitite pour l'instant, elle va finir par être trèèèèèès longue !  Dragon Lune (titre provisoire), je veux vos avis ! :D 513170 ... Si je la finis, bien sûr !  Dragon Lune (titre provisoire), je veux vos avis ! :D 832992 ). Je vous poste le chapitre 1 et j'attendrai vos avis pour mettre le deuxième, puis le troisième etc etc.
C'est de la fantasy, ça se passe dans un autre monde, il y a de la magie et des créatures surnaturelles et de l'aventure et de l'amouuuuur et tout plein de trucs ! Vous allez voir, vous allez adorer ! (Ouais, je sais, Modestie est mon deuxième prénom !  Dragon Lune (titre provisoire), je veux vos avis ! :D 818793 )
Bonne lecture !  Dragon Lune (titre provisoire), je veux vos avis ! :D 484724 


Chapitre 1

- Autrefois, la Mère-Terre était recouverte d'immenses étendues de terre qu'on appelait continents. Sur ces terres qui semblaient sans fin vivaient de nombreux animaux et des plantes en tous genres. Sur ces terres vivaient aussi des Humains, des Centaures, des Elfes et des Nains. Et puis, un jour, la Mère-Terre déchaîna sa colère. Ses continents se déchirèrent, ses immenses plaines verdoyantes furent englouties, ses majestueuses forêts brûlèrent, ses montagnes s'effondrèrent. Les continents disparurent. Seules de petites îles survécurent, émergeant un peu partout sur les océans réunifiés. Et, après cinq millénaires d'enfer, la Mère-Terre s'apaisa.

La voix grave et éraillée de la vieille Centaure résonnait avec force dans la grande salle silencieuse où elle faisait son cours. Ses élèves étaient bien évidemment majoritairement des Centaures, mais il y avait aussi beaucoup d'Humains, quelques Elfes et même un Nain. Tous ces enfants étaient suspendus à ses lèvres, attendant la suite de l'histoire, la suite de leur Histoire.

La Centaure, après un léger silence, reprit son récit.
- Pour continuer l'histoire, il me faut revenir en arrière. Avant la Grande Destruction, une race venue du Ciel dans de grands vaisseaux, ayant prédit la catastrophe, se fixa pour but de tous nous sauver. Elle construisit donc des caissons très très résistants où elle enfermerait tous les êtres vivants. Ces caissons devaient les maintenir en vie le temps de la Grande Destruction, puis ils s'ouvriraient lorsque la Mère-Terre se serait apaisée et qu'elle serait de nouveau habitable. Dans ces caissons furent enfermés le Peuple, mais aussi tous les animaux et les plantes présents sur la Mère-Terre. Après avoir fait tout ceci, la race venue du Ciel repartie avec ses vaisseaux.

- Qui est le Peuple ? demanda innocemment un petit garçon.

- On appelle le Peuple le regroupement des Elfes, des Centaures, des Humains et des Nains, lui répondit la vieille professeure avant de continuer son cours.

- Après la Grande Destruction donc, vint la Renaissance. Durant cette période, qui dura plus d'un siècle, les caissons libérèrent petit à petit leur contenu. D'abord, ce fut les plantes qui reconquirent la Mère-Terre, puis les animaux en prirent peu à peu possession. Une fois qu'un équilibre se fut installé, le Peuple se réveilla. Les caissons qui étaient à l'air libre, sur des îles, libérèrent des Centaures, des Elfes, des Humains et des Nains qui s'éveillaient d'un sommeil de cinq mille ans. Ils étaient bien sûr désorientés de voir que la Mère-Terre avait complètement changé de visage. Mais, peu à peu, ils la redécouvrirent grâce, notamment, aux Humains qui les premiers construisirent des bateaux afin de pouvoir voyager sur leur nouvelle planète. Ils enseignèrent ce savoir aux autres races, et tous partirent à la reconquête de la Mère-Terre. Mais qui dit reconquête dit bataille. Les races se battirent afin de conquérir les plus grandes îles et les plus fertiles. Le Peuple se déchira, s’entre-tua, et beaucoup trop de sang coula. Les plus puissants parvinrent à conquérir des îles entières, d'autres s'allièrent pour avoir une île. Les plus malchanceux, s'ils ne mourraient pas, se débrouillaient pour se fabriquer un bateau et vivaient dessus. Malheureusement pour eux, ils étaient totalement dépendants des personnes vivant sur les îles. Cela les poussa à perfectionner leur navires, à les armer afin d'attaquer les bateaux de ceux qu'ils appelèrent les terriens.  Dès qu'un terrien fabriquaient un bateau, ils le détruisaient impitoyablement, ils le pillait et tuaient l'équipage. Ils s'attaquaient même entre eux. Ces pirates, qui se nommaient les marins, devinrent les maîtres de l'océan. Ils commencèrent à commercer de diverses façons avec les terriens. Soit ils venaient les voir avec de l'or, des armes ou des bateaux qu'ils avaient eux-mêmes fabriqués, et ils les échangeaient contre des vivres, de l'eau douce et tout ce qu'ils ne pouvaient fabriquer sur leurs navires. Soit ils offraient leur protection à une île, et ils la défendaient contre les autres pirates, en échange d'or et de nourriture. Mais les marins se lassèrent d'être au service des terriens. Ils commencèrent à produire eux-mêmes leur eau douce avec de l'eau de mer, en la purifiant afin de la débarrasser du sel et des saletés. Petit à petit, ils parvinrent même à faire pousser leurs propres plantes et à élever leurs animaux. Lorsqu'ils furent totalement indépendants des terriens, ils perfectionnèrent leurs armes et, en formant parfois des alliances temporaires, ils attaquaient des îles entières. Ils récupéraient l'or, parfois les vivres, l'alcool. Ils en profitaient aussi pour réparer leurs bateaux, et parfois, ils massacraient totalement l'île. Lorsqu'ils la quittaient, elle était ravagée et, bien souvent, ils lui mettaient le feu, pour n'épargner aucun habitant.

- Mais ce que vous dites là ne concerne que les plus sanguinaires des pirates, l'interrompit un Elfe en prenant un petit air supérieur.

La Centaure lança au petit Elfe un regard qui, sans être méchant, lui fit fermer la bouche et se recroqueviller dans son coin, et elle reprit :
- Effectivement, certains pirates restaient relativement civilisés, et continuaient à commercer presque pacifiquement avec les terriens. Le commerce de bateaux se développa énormément à se moment-là. Mais presque tous les pirates attaquaient à un moment ou à un autre une île et la saccageaient.

- Mais alors, demanda une Centaure en levant la main, pourquoi les terriens continuaient-ils à commercer avec des pirates qui les attaquaient ? Ils avaient si peur que ça des marins ?

- Il y a trois raisons principales qui font que le commerce entre marins et terriens fut aussi répandu. Tout d'abord, comme tu l'as dit, les terriens avaient peur des marins qui n'hésitaient pas à les menacer. Ensuite, si les pirates gagnaient de l'or honnêtement, et donc en commerçant, ils attaquaient moins les îles. Enfin la marchandise qu'ils vendaient était des bateaux, et ils étaient les seuls à en fabriquer car les terriens avaient peu à peu perdu ce savoir pourtant essentiel à leur survie. Et puis, les navires des pirates étaient beaucoup plus performants et rapides que ceux des terriens.

- Est-ce qu'il y avait des femmes chez les pirates ?

- Bien sûr, et c'étaient même les plus cruelles. Dans les légendes, la plupart des pirates les plus sanguinaires sont des femmes. Elles avaient la réputations d'être impitoyables, tuant hommes, femmes et enfants sans un regret. Mais attention, il ne faut pas confondre légendes et Histoire.

- Mais alors il y avait aussi des bébés pirates ?

La question un peu naïve fit rire les élèves, mais la vieille Centaure y répondit.
- C'était plutôt rare, mais cela arrivait qu'une pirate élève son bébé sur son navire. Cependant, la plupart d'entre elles élevaient leurs enfants sur la terre ferme, sur l'île d'attache du navire. Lorsqu'ils étaient assez grands, ils devenaient à leur tour des pirates.

- C'est vrai qu'ils volaient les enfants des autres pour en faire des pirates ?

- Cela aussi était rare, mais oui, certains pirates volaient des enfants, avec leurs mères, et les déposaient sur leur île d'attache. Les mères élevaient leurs enfants et très souvent, lorsque ceux-ci devenaient des pirates, elles aussi intégraient l'équipage.

- Vous parlez d'île d'attache, mais vous avez dit que les pirates n'avaient pas d'île.

- La plupart d'entre eux avaient finalement réussi à en conquérir une, presque toujours par la force. Sinon, en échange d'or, ils pouvaient accoster sur une autre île pirate.

- Comment les Centaures ont-ils pu oublier comment construire un bateau alors qu'ils ont la Mémoire Collective ?

- Les bateaux dont ils avaient souvenir n'étaient ni aussi résistants ni aussi rapides que ceux des pirates qui les coulaient bien trop facilement. Les gens préféraient acheter des bateaux aux pirates et les Centaures arrêtèrent rapidement d'en fabriquer. En plus, vendre ou acheter un bateau qui n'était pas pirate revenait à s'attirer les foudres des pirates qui venaient immanquablement saccager l'île et le navire.

- C'est quoi la Mémoire Collective ?

- Les Centaures ont une particularité : ils ont ce qu'on appelle la Mémoire Collective. C'est comme un immense livre où chaque Centaure peut écrire ce qu'il veut, et que tous les Centaures peuvent consulter. Sauf que rien n'est écrit, ce sont des souvenirs. C'est ce qui permet aux Centaures de connaître des choses qu'ils n'ont jamais vécues.

- Ça veut dire que vous avez des souvenirs d'avant la Grande Destruction ?

- Malheureusement, la Mémoire Collective n'a pas survécu à la Grande Destruction. Les plus anciens souvenirs que nous ayons sont ceux des premiers Centaures qui se sont réveillés après la Renaissance, et leurs souvenirs à eux sont très flous.

Le flot de questions s'interrompit soudain et un silence s'installa dans la classe. Les enfants assimilaient peu à peu les informations qui leur avaient été données. Après quelques minutes de réflexion, le jeune Nain leva la main et demanda à la Centaure :
- Est-ce que vous connaissez les Cratasses ?

- Les Cratasses sont l'une des deux races qui apparurent lors de la Renaissance. Ils sont dérivés de l'Humain. Le caisson où ils se trouvaient fut endommagé et leur nature même fut modifiée. Ils forment désormais une race à part. Ce sont des humanoïdes plutôt petits, très larges et donc très musclés. Ils ont le dos courbé et, tout le long de leur colonne vertébrale, ils ont des cheveux qui sont très souvent noirs. Parfois, ils tressent leur crinière. Ils ont des yeux soit jaunes, soit rouges. On dit que les Cratasses aux yeux rouges sont fous, car ce sont les plus sanguinaires, pire encore que les pirates. Ils ont la peau foncée, et leurs dents et leurs griffes sont plus longues et plus dures que chez les Humains. Ils ont aussi des oreilles plus grandes. Leurs pieds et leurs mains sont beaucoup plus larges. Ils sont d'une manière générale beaucoup plus résistants et costauds que les Humains, et au moins autant que les Nains, si ce n'est plus. Ils se promènent soit nus, soit vêtus d'habits volés sur les navires ayant le malheur de croiser leur chemins. Ils n'ont pas de langage propre et communiquent uniquement par gestes et grognements.

- Et mon papa dit qu'ils sont très bêtes ! s'exclama le Nain.

- Il est vrai que leur intelligence est inférieure à celle du Peuple, et heureusement sinon ils auraient déjà envahis la Mère-Terre.

- Mais s'ils sont stupides, pourquoi sont-ils tellement craints par les marins et les terriens ? Même les pirates tremblent devant eux !

- Ils sont stupides, comme tu dis, mais extrêmement sauvages, et leur technique d'attaque est très perfectionnée. Lorsqu'un navire approche de leur île, ils se cachent pour faire croire qu'elle est inhabitée. Une fois que le bateau a accosté, ils bondissent dessus tous en même temps et attrapent toutes les personnes présentes sur le bateau. Ils en mangent une grande partie le soir lors d'un festin, et ils gardent quelque membres de l'équipage afin de manœuvrer le navire. Le lendemain, quelque Cratasses embarquent sur le bateau avec le reste de l'équipage et toutes leurs femelles en gestation. Dès qu'ils débarquent sur une île, ils en dévorent les habitants et s'y installent.

La Centaure se tut un instant, observant les visages des enfants en face d'elle, leurs grands yeux innocents brillants de dégoûts.
- Ils mangent vraiment les gens ?

La vieille professeure hocha la tête, tout en sachant pertinemment que les élèves étaient bien trop petits pour entendre toute la vérité, à savoir que les gens étaient mangés crus et surtout encore vivants. Une petite Humaine leva alors la main :
- Et la deuxième race ?

- J'allais y venir. On ne sait pas exactement à quel moment elle apparut sur la Mère-Terre, mais personne avant la Grande Destruction et la Renaissance ne l'avait aperçut. Ce sont de petits êtres très fins ayant un buste Humain et une queue de poisson. Ils vivent dans l'eau, ne commercent pas avec le Peuple et semblent pacifiques. Mais personne n'a jamais eu de vrai contact avec eux, et on ignore encore beaucoup de choses de leur race. Néanmoins, on connaît leur nom. Ce sont des Sirènes.

Un Centaure arriva soudain au galop, et cria :
- Tsylla !

La vieille professeure, à l'annonce de son nom, se retourna et le regarda avec surprise. Puis, comme si un message était passé entre eux, elle hocha la tête, s'adressant aux enfants, déclara :
- Les enfants, le cours est fini pour aujourd'hui. Vous pouvez y aller.

Aussitôt, ce fut la débandade et tous les petits se dispersèrent en bavardant, se racontant des légendes avec des pirates sanguinaires, des îles remplies de Cratasses et des mystérieuses Sirènes. Tsylla les regarda en souriant et, une fois de plus, se fit la réflexion que son métier était le plus beau au monde. Puis ses yeux se posèrent sur le Centaure et elle recouvra son sérieux. Ce dernier lui annonça avec un air grave :
- Ce soir se tiendra un Conseil Extraordinaire à propos des catastrophes naturelles qui surviennent depuis quelques semaines.

- Tu veux parler de tous ces cyclones, ces tempêtes, ces pluies diluviennes, des tremblements de terre et ces tsunamis ?

- Exact. Il faut que tu sois présente ce soir à la tombée de la nuit, à la clairière.

- Et qui a demandé ce Conseil ? Un Centaure ?

- Non...

- Un Elfe alors ? Ou peut-être un Humain... Quand même pas un Nain ?

- Ce sont les Sirènes qui l'ont demandé.

- Les Sirènes ?! Mais elles n'ont jamais participé à un Conseil !

- Et bien il semblerait qu'elles veuillent changer cela. Elles ont des informations importantes à nous donner.

Tsylla réfléchit un instant, prise de court par la tournure des événements, puis dit finalement :
- Bien... Je serais là.

Le Centaure hocha la tête et repartit aussi vite qu'il était arrivé. La professeure, elle, resta dans sa classe, songeuse. Voilà bien des années qu'il n'y avait pas eu autant d'agitation... Cela promettait d'être intéressant.
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Neleam
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Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Caym Cali
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Mon personnage
Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE
Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
Neleam
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16.03.14 17:17
https://ewilan.forumactif.fr/t1995-neleam-une-femme-de-legende
joli résumé :)
Maintenant... De l'action ! :D


Pour l'instant ça reste "banal" (ça reste proche des légendes avec elfes nains et autres, même si tu l'as retravaillé, avec tout une histoire et une culture qui leur est propre), mais t'as bien planté le décor.

J'ai juste une question : si toutes les îles sont "colonisées" par le peuple, comment est que les gens font pour tomber dans le panneau "oh une île déserte ! trop cool !".. ils savent que ça pousse pas donc qu'il est fort probable qu'ils se fassent dévorer.


Bref. La suie ! :D là c'était une petite mise en bouche ! Je veux de l'action de l'amour et des poissons :D
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16.03.14 17:39
Nel' : En fait, il y a des milliers d'îles sur l'Océan, et certaines d'entre elles sont trop petites pour que le Peuple s'y établisse, donc ça a l'air d'une île déserte (pas de village sur la plage, pas de signe d'activités "civilisées" etc).
(Rassure-moi, ça répond à ta question, hein ?)
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Neleam
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Neleam
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16.03.14 17:40
https://ewilan.forumactif.fr/t1995-neleam-une-femme-de-legende
oui ça répond bien à ma question ;)
Okayyy ! ben ça leur apprendra à laisser des iles désertes :D /PAN


tu penses nous donner la suite quand ?
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16.03.14 17:46
Hum, je sais pas encore, j'attends quelques avis de plus ! (Sous-entendu : Ramène des gens et fais-les commenter si tu veux la suite !  Dragon Lune (titre provisoire), je veux vos avis ! :D 225569 )
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13.04.14 16:35
Bon allez, chapitre 2 ! Avec plus d'action, promis !  Dragon Lune (titre provisoire), je veux vos avis ! :D 676356 


Chapitre 2


Lorsque Tsylla arriva à la clairière où se tiendrait le Conseil Extraordinaire, la nuit était déjà tombée et un immense feu brûlait au milieu. La Centaure se dirigea aussitôt vers ses congénères rassemblés à l'opposé de la clairière, non sans jeter auparavant un coup d’œil sur les personnes déjà présentes en traversant. Elle aperçut non loin la délégation des Elfes, composées des chefs des quatre Clans principaux et de leur suite. Elle en connaissait deux de vue et les salua d'un signe de tête. Le troisième, le chef du Clan du Feu, avec qui elle avait encore quelques contacts, était venu avec sa fille. Tsylla échangea quelques mots avec lui et il lui présenta sa fille, Amawelle, qui ne prit même pas la peine de la saluer. Mais le quatrième chef, celui du Clan de l'Eau, lui était totalement inconnu. Elle alla donc le voir et se présenta. Il en fit de même, dit s'appeler Ellyor, et Tsylla se rappela alors de son père, qu'elle avait déjà rencontré il y avait longtemps de cela.

Puis la Centaure passa devant les Nains, qui n'étaient que quatre, ce qui ne l'étonnait pas, car les Nains n'avaient jamais pris très au sérieux ces Conseils. Mais ils faisaient au moins l'effort d'être présents, c'était déjà pas mal. Ils parlaient fort, comme le font tous les Nains. L'un d'entre eux d'ailleurs, le plus petit, qui était vraiment minuscule, braillait encore plus fort que les autres en parlant d'une attaque de Cratasses. Il était le Nain type : tout petit, roux, avec des cheveux et une barbe si emmêlés qu'il était impossible de les différencier, aussi large que haut et possédant une voix très grave et forte. Il n'avait toutefois ni l'allure ni le langage d'un mineur et paraissait plus cultivé qu'il ne le laissait voir. Tsylla l'interrompit un instant pour les saluer, mais aucun ne donna son nom, excepté le Nain roux qui se nommait Gorim Leimerienza. Visiblement, il avait voyagé, parce qu'il parlait à la façon de certains pirates, bien qu'il fut plus poli.

La Centaure continua son chemin jusqu'aux Humains qui, en la voyant passer, inclinèrent tous la tête pour marquer leur respect envers elle. Elle les connaissait presque tous pour avoir déjà voyagé avec eux, ou pour les avoir rencontrés au détour d'un chemin et avoir discuté avec eux. Elle reconnut entre autre Hallur, un homme d'une quarantaine d'années qui était plus grand qu'elle, l'un des rares, car les Centaures étaient très grands de nature. Il avait des cheveux blonds qui les descendaient jusqu'aux épaules, de beaux yeux bleus et un éternel sourire accroché aux lèvres. Lorsqu'il vit Tsylla, il la salua bruyamment, presque plus qu'un Nain le ferait. Mais la vieille femme lui rendit son salut en souriant. Elle savait qu'Hallur était un des meilleurs Humains qu'elle ait jamais rencontré. Elle ne voulait pas s'attarder et reprit donc son chemin lorsque son regard croisa celui d'une jeune fille à l'écart du groupe. La capuche rabattue de sa cape ne laissait apercevoir qu'une mèche rebelle de sa chevelure blonde, et ses yeux noisette. Par sa taille, on lui donnerait quinze ans tout au plus, mais son regard avait quelque chose de magnétique qui démentait cela et qui la vieillissait.

La Centaure rejoignit enfin ses congénères, apercevant parmi eux Caleb, un de ses anciens élèves avec qui elle avait gardé d'excellents rapports. C'était d'ailleurs elle qui lui avait demandé de venir. Lorsqu'enfin elle arriva à sa hauteur, il lui sourit, sans toutefois que son visage d'ange ne perde cet air rêveur qu'elle lui connaissait. Il semblait un peu perdu au milieu de toute cette agitation et Tsylla se rappela alors que c'était la première fois de sa vie qu'il assistait à un Conseil. Il s'approcha du feu, sa robe et ses cheveux châtains se parant alors de reflets rouges-orangés. Il n'était pas spécialement curieux, mais tout ce vacarme l'intriguait. Il avait bien sûr entendu parler des Sirène, notamment par son ancienne professeure Tsylla mais aussi par ses parents et ses amis. C'était d'ailleurs eux qui l'avaient en partie poussé à accepter l'invitation de Tsylla, et il l'avait fait pour deux raisons : pour voir ce qu'était un Conseil et rencontrer les Sirènes. Dans les deux cas, ce n'était pas donné à tout le monde, et il avait su saisir sa chance. Il se retrouvait donc là, au milieu de gens qu'il ne connaissait nullement, pour faire il ne savait quoi et rencontrer un peuple dont personne ne savait rien.

C'est alors qu'il y eut un moment de flottement suivi d'un intense brouhaha tandis que les Nains et les Humains se reculaient pour laisser passer les invités exceptionnels de ce soir. Caleb, du fait de sa grande taille, put les observer à loisir. Très petits, avec une peau très blanche, ils avaient tous des cheveux allant du bleu au violet en passant par le vert. Ils avaient aussi des capes noires qui traînaient au sol et qui étaient bien trop grandes pour eux. Elles devaient être humaines et le jeune Centaure remarqua que les Sirènes étaient nus en dessous. Il aperçut aussi des jambes, alors qu'il croyait que les Sirènes avaient des queues de poisson ! Puis il se rappela une théorie de Tsylla selon laquelle leur queue se transformerait en jambes hors de l'eau.

À leur tête, un mâle plus grand que les autres, avec une spectaculaire coiffure d'un violet sombre. À ses côtés, un autre mâle plus musclé que les autres qui semblait presque renfrogné à côté de ses congénères qui étaient, eux, tous sourires. Après venaient encore d'autres Sirènes qui devaient occuper diverses fonctions plus ou moins importantes dans leur royaume. Une silhouette encapuchonnée fermait la marche. La procession avançait plutôt rapidement et elle atteignit le centre de la clairière.

L'un des chefs Centaures s'avança et commença à parler avec le dirigeant des Sirènes, mais Caleb ne prêta pas attention aux banalités qu'ils échangeaient. Il regardait Tsylla qui buvait les paroles de la petite créature, mais qui semblait se contenir pour ne pas parler et poser la question qui lui brûlait les lèvres. Caleb se demanda pourquoi, puisque le Chef Centaure le faisait. Puis il se rappela que, malgré sa réputation et son savoir immenses, elle n'occupait en réalité aucun rôle politique chez les Centaures. Cependant, bien souvent, les chefs l'écoutaient et suivaient ses conseils qui se révélaient toujours sages.

Le regard de Caleb glissa lentement sur la foule et s'arrêta sur une magnifique Elfe. Grande, svelte, blonde, avec de beaux yeux bleus et un visage angélique, elle forçait le respect par son charisme si envoûtant. Elle était chef, ou bien le deviendrait, à n'en pas douter. Tout en elle le clamait. Elle avait l'air calme de ceux qui ont l'habitude d'être obéi. Caleb, perdu dans sa contemplation de la belle jeune femme, n'avait pas suivi un traître mot du discours du Chef Sirène. Soudain, il eut un déclic. Les Sirènes parlaient leur langue ! Et sans la moindre trace d'accent. Comment était-ce possible ? Le jeune Centaure se promit de poser la question à Tsylla mais, pour l'heure, puisqu'il ne pouvait y répondre seul, il tourna à nouveau les yeux vers l'Elfe. Elle ne le regardait pas, ne semblant même pas sentir son regard sur elle, toute concentré qu'elle était sur les Sirènes. Il la trouvait encore plus belle ainsi.

À vrai dire, tout le monde avait les yeux braqués sur le Chef Sirène. Enfin, presque tout le monde. Pas lui, puisqu'il était occupé à regarder l'Elfe, mais pas non plus la Sirène encapuchonnée, ni une Humaine, blonde elle aussi, toute petite, qui avait l'air d'une enfant. Si la Sirène ouvrait de grands yeux violets émerveillés en regardant autour d'elle, l'Humaine, elle, jaugeait du regard toutes les personnes présentes, comme le Centaure le faisait. Soudain, semblant dérangée par quelque chose, elle tourna la tête vers lui et leurs regards se croisèrent. Ils avaient les yeux de la même couleur, à savoir un marron noisette. Un instant, l'air parut s'électrifier entre les deux, puis Caleb baissa les yeux d'un air gêné. Il y avait quelque chose chez cette fille qui intriguait et attirait en même temps. Une alchimie dangereuse selon le Centaure.

Le Chef Sirène et celui des Centaures semblaient en avoir fini avec le blabla de politesse, puisque tout le monde, dans un même mouvement, s'assit, excepté les Centaures, qui ne le faisait presque jamais, et les Nains qui se considéraient bien assez petits comme ça. Le Chef des Sirènes, après s'être hissé sur le piédestal qu'on lui avait amené afin que tous puissent le voir, se racla la gorge et aborda enfin le sujet pour lequel il était là.

- Comme vous avez pu le constater, notre planète est depuis quelques mois régulièrement ravagée par divers cataclysmes tels que des cyclones, des orages d'une ampleur démesurée, des inondations, des tsunamis, des tremblements de terre et autres catastrophes naturelles. Nous avons nous aussi remarqué des changements similaires dans les fonds marins. Certains volcans que l'on croyait définitivement éteints se sont réveillés, des séismes se font ressentir, des failles apparaissent brusquement mais surtout, certaines bêtes des profondeurs remontent à la surface. Ceci ne peut signifier qu'une seule chose : quelque chose, au fond de la mer, s'est réveillé, et ce quelque chose pourrait fort détruire notre planète si nous ne faisons rien.

- Mais, s'exclama un Nain d'une voix forte, peut-être que notre Mère-Terre est dans une mauvaise passe et qu'il faut juste attendre qu'elle se calme.

- Guerrier Océly, reprit le Chef Sirène, pourriez-vous nous faire un rapport des dernières attaques subies et nous parler des bêtes que nous attaquent ?

Le mâle le plus musclé, celui que Caleb avait déjà remarqué à cause de sa mine renfrognée, se redressa aussitôt et s'exécuta.

- Nous avons subi ces deux derniers mois plus d'une vingtaine d'attaques, soit plus que ces deux dernières années. À chaque fois, ce n'était non pas un mâle en manque de nourriture mais des femelles accompagnées de leurs petits, ce qui signifie qu'elles quittaient définitivement les fonds marins. Plus rarement, c'était même des troupeaux entiers qui migraient des abysses vers des endroits moins profonds. Ce qui a provoqué le plus de dégâts, c'est la panique totale des bêtes et non leur agressivité envers nous. Elles fuyaient les fonds marins par peur de quelque chose. Même durant les Grandes Pluies, alors que les importantes inondations sur terre provoquaient dans la mer des courants très violents, ces bêtes n'avaient pas quitté les profondeurs.

- Cela fait plus d'un siècle qu'aucune Sirène n'avait vu ces bêtes, et les voilà qui remontent à la surface, reprit le Chef Sirène. Cela soulève de nouvelles questions, et la réponse se trouve dans les abysses.

- Et vous n'êtes pas allés voir ? demanda un peu brusquement un Humain.

- À vrai dire, nous parlons de profondeurs que les Sirènes ne peuvent atteindre seuls. Nous ne nous y aventurons pas non pas parce que nous ne voulons pas ou que nous avons peur, mais parce que notre corps ne le supporterait pas. Nous mourrions avant d'avoir atteint le fond.

-Je ne pense pas que nos deux problèmes soient liés, dit soudainement un Centaure. Je ne vois pas comment quelque chose, aussi effrayant soit-il, puisse provoquer les catastrophes naturelles dont nous parlons en étant au fin fond de l'Océan.

- Mais notre problème va très vite devenir le votre, le contredit doucement le Chef Sirène. Si les choses restent en l'état, les bêtes des profondeurs vont toutes remonter à la surface, et elles vous attaqueront. Elles sont aussi longues que vos navires, aussi rapides, et vos boulets de canon de les tueront pas. Elles détruiront tous vos bateaux, elles vous empêcheront de naviguer. Et, lorsqu'une tempête ravagera une île, personne ne pourra venir au secours de ses habitants. Sans compter que nous autres Sirènes nous viendrons nous réfugier sur vos îles, avec ou sans votre accord. Ce sera de partout la surpopulation, il y aura des famines et des épidémies de maladies auxquelles personne ne pourra rien faire, et ce sera notre lente agonie. Est-ce vraiment ce que vous voulez ?

- Vous croyez vraiment que des bêtes marines, aussi grosses soient-elles, peuvent détruire les bateaux pirates ? se moqua un Nain. On voit que vous ne les avez jamais rencontrer !

- J'ai lu, il y a fort longtemps de cela, un récit d'un pirate devenu fou, seul survivant d'une attaque subie par trois navires lourdement armés, commenta calmement le plus petit des Nains, Gorim. Selon lui, les bateaux auraient été attaqués par une immense bête aussi longue qu'un navire. Les lames n'étaient pour elle que des aiguilles qui ne la gênaient même pas. Sa peau était plus épaisse qu'une coque de navire, les boulets de canon ricochaient dessus sans la blesser. D'un coup de queue, elle avait envoyé par le fond deux des navires. Le troisième, elle l'a brisé en se dressant en l'air puis en retombant dessus. Si nous parlons bien des mêmes bêtes, nous sommes effectivement – pardonnez-moi l'expression – dans la merde.

- Enfin quelqu'un doté d'un peu de bon sens ! s'exclama le Chef Sirène. Alors, allez-vous nous aider ?

- Mais, interrogea un Elfe, comment voulez-vous qu'on aille explorer des abysses sous-marines où vous-même vous ne pouvez aller, et ce alors que nous ne pouvons même pas aller sous l'eau ?

- J'ai... entendu dire que les Nains sont capables de construire un navire qui va sous l'eau. Un sous-marin.

Tous les regards se tournèrent vers la jeune Humaine encapuchonnée qui n'avait jusqu'alors pas prononcé un seul mot.

- C'est exact, répondit Gorim sans paraître gêné. Puis-je savoir d'où vous tenez cette information, mademoiselle ?

- J'ai mes sources, répliqua-t-elle sur la défensive.

Gorim, plein de tact, n'insista pas et s'adressa au Chef Sirène :

- Nous pouvons construire un sous-marin mais si nous ne savons pas où aller, il ne nous servira pas à grand chose.

- Vous serez bien évidemment accompagnés par certains de mes hommes qui vous guideront dans les profondeurs.

- Et que ferons-nous quand nous aurons trouvé votre ''quelque chose'' ? Je doute que nous puissions le détruire, même avec un sous-marin lourdement armé, surtout s'il fait peur aux bêtes des profondeurs.

- Je propose, s'écria alors Hallur en écartant les bras, que nous arrêtions de réfléchir maintenant. On fait ce qui vient d'être dit, et une fois qu'on aura trouvé votre truc, si on le trouve, on remonte et on refait un Conseil.

Alors qu'Amawelle, la magnifique Elfe que Caleb regardait, soupirait d'un air dédaigneux, trouvant cette idée stupide, Tsylla, elle, hocha la tête, songeuse.

- Un genre de mission d'observation, c'est ça ? Pourquoi pas. Ça nous permettrait d'avoir un peu plus d'informations pour nous préparer à ce qui nous attend.

- Excellente idée, acquiesça le Chef Sirène. Je pourrais vous donner Océly, l'un de nos meilleurs Guerriers, et puis peut-être un archéologue et un scientifique et un professeur en biologie marine et...

- Attendez attendez, le coupa Gorim. On ne va pas prendre quinze personnes que chaque race sinon on ne va pas s'en sortir. Le sous-marin n'aura certainement pas la taille d'un navire et je doute qu'on puisse être plus d'une douzaine à l'intérieur. Et puis, plus le voyage sera long, moins il faudra de personne. Une dizaine, ce serait l'idéal.

-Et bien, conclut Hallur, deux de chaque race !

Alors qu'un brouhaha s'éleva de la clairière, afin de déterminer qui ferait partie de cette expédition, un coup de feu retentit, et une petite troupe armée fit son apparition.

-Alors comme ça, on fait un Conseil sans nous ? s'exclama un pirate en rengainant son arme.
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