Par une froide et sombre nuit à Al-Jeit, une âme solitaire partait en quête d'un repas. Son ventre grondait, fendant la nuit tel un orage. A la recherche d'un petit repas à dérober ou d'une personne à détrousser pour mieux diner, Mori marchait de ruelles en ruelles. Il croisa plusieurs mendiants, avec qui il partageait la faim mais pas les moyens, mais aucune cible alléchante, pas même la traditionnelle tarte oubliée sur le rebord d'une fenêtre. Rien. Désespéré, il s'éleva et continua sa recherche sur les toits. Son ventre le foudroya au moment où il passait sur le toit d'une auberge. Plus le temps passait et moins sa démarche était droite. Il regrettait amèrement d'avoir voulu s'accorder un peu de repos l'après-midi. Combien de bourses aurait été facile à prendre ? Combien de fruits prêts à être croqués directement sur les étals des marchés ? Il enrageait contre lui même.
Mais soudain, il s'arrêta. Une imposante silhouette se découpait dans la nuit. Seule. Mori l'observa attentivement. Il voyait assez mal dans la nuit noire, mais il remarqua que sa cible boitait. Il en conclu qu'il ne courait aucun risque à l'attaquer. Mori descendit rapidement du toit, avec la délicatesse d'une plume. Sa discrétion était parfaite, pas un craquement, pas un sifflement. Juste le silence. Mori s'approcha de sa cible avec la plus infinie discrétion. Mais alors qu'il s'apprêtait à lui bondir dessus et à lui couper les artères, elle se retourna. Un rayon lunaire l'éclaira. Mori repéra une armure rouge. Du sang. Sa cible était déjà la proie d'un autre chasseur. Avec une vitesse fulgurante, l'homme en armure sorti une épée. C'est à ce moment que Mori compris qui était face à lui: un mercenaire du chaos. Alors qu'il commençait à reculer, le mercenaire du chaos, lui, avançait vers lui. Mori voyait très mal et avait du mal à tenir debout. Son estomac le torturait. Il ferma les yeux. Un grondement sourd ce fit entendre. Il rouvrit un œil. Une seconde silhouette, fine et sombre, se tenait entre lui et le mercenaire du chaos. Ce dernier gisait par terre. Mori compris qu'il s'agissait d'un marchombre et décida de faire son possible pour le rejoindre... Avant de succomber au supplice perpétrer par son ventre et de s'évanouir...

Mori fut réveillé par une délicieuse odeur de nourriture. Il tentât tant bien que mal d’ouvrir les yeux… Mais sans succès. Il avait la tête lourde et les membres engourdis. Plus que tout, il se sentait faible. Il réussi finalement à ouvrir un œil et observa les environs. Il était dans une chambre, sans doute une auberge au vu de l’ameublement. Il s’intéressa à la décoration. Il remarqua que la fenêtre unique de sa chambre n’avait qu’un seul rideau, sur la droite, d’un noir profond. Mori ouvrit son autre œil. Le rideau était en fait une personne. Mori l’observa quelques instants. Elle prit la parole :
- Ca va mieux, demanda-t-elle.
- Pas vraiment… Comment suis-je arrivé ici, demanda-t-il à son tour.
- Je t’ai vu perdre connaissance hier soir, répondit Killian, je ne pouvais pas te laisser comme ça.
Mori se remémora les évènements de la veille. Il se souvint d’une armure, d’une ombre, et puis, plus rien. Il réfléchit un instant. L’homme en armure devait-être un mercenaire du chaos, et il était certain que l’ombre était un marchombre. Comme quoi ils tenaient bien leur nom, les marcheurs de l’ombre… Mori se ressaisit. Il devait en avoir le cœur net. C’était l’occasion où jamais.
- C’est toi qui as tué le mercenaire du chaos, dit-il.
- Oui, répondit-elle simplement.
- Tu es une marchombre, n’est-ce pas ?
- Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
- Ca se sent. Tu as tout à fait l’allure d’une marchombre, mais ton attitude en dit plus. Un simple voyageur ne se serait pas risquer face à un mercenaire du chaos, et ne m’aurait pas traîné jusqu’ici.
- Bonne déduction. Et en quoi cela t’avance ?
Mori bénis cette soirée où il avait faillit mourir bêtement. Il avait gagné un entretient avec un marchombre, quelle chance ! Conscient de sa poisse naturelle, il se dit qu’il ferait mieux de manger avant de perdre de nouveau connaissance et de raté cette occasion. A ce moment, il se tordit face à la douleur de son ventre. Il se leva et tentât tant bien que mal de marcher jusqu’au plateau. Il commença à manger. Killian commença à marcher en direction de la porte. Il l’interpella :
- Attends, cria-t-il, j’aimerai te parler un instant.
Killian s’arrêta. Mais qu’est-ce qu’il lui voulait encore ?
- J’aurai quelque chose à te demander, commença-t-il. J’aimerai savoir… Comment devient-on marchombre ? J’aimerai beaucoup vous rejoindre, même si je vous connais assez peu, je sais que vous combattez les mercenaires du chaos, et que vous êtes des personnes très discrètes. Ca nous fait déjà deux points communs. Je ne suis qu’un assassin, mais j’aimerai mettre mes compétences au service d’une cause plus noble que mes trois repas journalier…