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Ne t'éloigne pas...je suis là....[Kem/Viladra]
Kem Alran
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14.07.12 21:21
[voilà donc tu me dis hein ?! Je me suis un peu emmêler sur la fin je crois mais bon...si jamais je modifie ^^]

Kem restait parfaitement immobile et tentait de maîtriser les infimes tremblements qui agitaient ses mains. Dans la ruelle, rien ne bougeait. Même pas eux. Il était aux côtés de Viladra. Son ancien Maître. Celle qui était son mentor, même si elle ne le savait pas. Même si pour l'heure il avait peur de ce qu'elle prévoyait pour lui.

Elle l'avait réveillé le matin même. Un réveil des plus…agités. Il dormait, torse nu, Misao dans ses bras, lorsqu'il eut la respiration coupée. Il s'était réveillé en sursaut, prêt à toutes les situations. Toutes sauf celle qu'il avait sous les yeux. Viladra était penchée sur lui et retirait son pouce et son index de son nez. Elle lui avait bouché le nez pour le réveiller ! Il avait tenté de parler, mais n'avait réussit qu'à balbutier, encore à moitié endormi. Misao s'était elle aussi réveillée, mais ne disait rien et se couvrait avec les draps. Viladra lui avait alors tout expliqué. Elle lui avait dit qu'elle l'emmenait en mission. Seuls. A Al'Jeit. Apparemment, un Légionnaire avait tué un apprenti Mercenaire lors de sa mission. C'était un légionnaire d'élite, extrêmement dangereux, qui vivait avec son frère Légionnaire, sa femme et ses enfants.

Alors, le sourire mystérieux peint sur ses lèvres, Viladra lui avait dit qu'ils allaient tuer les proches du Légionnaire, pour le faire souffrir, et ensuite qu'ils s'amuseraient avec lui, sans pour autant le tuer. Il avait plongé son regard bicolore dans celui, clair, de son ancien Maître, qui détourna son regard pour ajouter, préférant observer la réaction de Misao, qu'il allait devoir jouer le rôle de fiancé. Avec tout ce que cela impliquait. Son cœur avait accéléré et il avait sentit le regard de Misao sur ses épaules, le regard qui le prévenait que s'il osait ne serait-ce qu'embrasser Viladra elle le tuerait. Mais si son rôle le forçait à le faire, il le ferait. Elle n'avait rien à dire là-dessus. Et il pourrait toujours mentir. Elle ne serait pas à ses côtés. Oui, mais elle avait les étoiles. Tant pis. Kem ne pensait pas encore à cela. Il s'était levé en hâte, avait enfilé une simple chemise, s'était coiffé tant bien que mal, avait attaché dague et couteaux sur lui et avait rejoint Viladra. Il avait voulu embrasser une dernière fois Misao, s'en était abstenu. Pas devant Viladra. Alors il ne dit rien et ne fît rien envers la Rêveuse. Il devait la laisser seule dans la forteresse, sans défenses et cela l'inquiétait déjà.

Sauf que Misao s'en était chargé, des au revoir. Elle s'était jetée sur lui et l'avait embrassé à plein bouche, longtemps, sous le nez de Viladra. Comme pour la narguer et lui faire comprendre qu'il lui appartenait, à elle et non plus à la Chef des Mercenaires. Kem avait profité, oubliant son Maître, jusqu'à ce que celui-ci tousse bruyamment pour le rappeler à la réalité. Il n'avait pas osé lever les yeux sur elle. Il savait qu'il était descendu dans son estime et même qu'il l'avait déçue. C'est aussi pour cela qu'il ne comprenait pas pourquoi elle l'avait choisit lui pour cette mission.

Cette pensée le fît retourner au présent, dans la ruelle sombre d'Al'Jeit.  Pourquoi lui ? Il se doutait qu'elle avait un but particulier en tête. Mais que lui réservait-elle ? Voulait-elle le punir ? Le pousser dans une mission d'où il ne ressortirait plus ? Ou juste énerver Misao ? Ou encore les séparer ? Peut-être voulait-elle simplement voir s'il lui était toujours fidèle, à elle et aux Mercenaires…Il ne savait pas.

Il voulut lâcher la main de Viladra qu'il avait prise pour le pas sur le côté, mais elle serra plus fort. A oui, fiancés. Alors qu'ils commençaient à marcher, il observa son Maître en coin, comme si c'était la première fois. Ses longs cheveux noirs cascadaient le long de ses épaules, mettant en valeur sa peau diaphane et ses yeux clairs. Mystérieuse, dangereuse, mais belle. Séduisante. Il l'avait toujours trouvée séduisante, mais était tombé amoureux de Misao. Au moins, il était sûr que Misao ne le tuerait le lendemain…

Il jouerait son rôle. Il l'embrasserait si elle le voulait et ferait plus si la nécessité se faisait ressentir. Mais serrer sa main lui semblait être des chaînes. Il avait peur, il l'avouait. Lorsqu'il était son élève, il n'avait jamais eu peur. Parce qu'il savait qu'elle était là pour l'aider si jamais. Qu'elle le défendait tout de même un peu. Mais là…tout avait changé. Déjà, il n'était plus son élève. Ensuite, il l'avait déçue. Il se doutait qu'elle ne lui viendrait pas en aide en cas de danger. Et il n'en avait pas besoin. Il n'était pas Maître Mercenaire pour rien. Il savait se battre, quoiqu'elle puisse penser. Mais si jamais il devait mourir, elle ne lèverait pas le petit doigt pour empêcher le meurtre. Elle en serait ravie il en aurait mis sa main à couper. Parce que s'il mourrait, Misao ne poserait plus de problèmes non plus. Il était bien décidé à vivre.

Alors il marcha dignement, à côté de Viladra, main dans la main, sortant de la ruelle où ils avaient pu faire n'importe quoi, comme de vrais fiancés. Il avait peur pour lui, mais aussi pour la Rêveuse. Tout pouvait lui arriver à la Forteresse. Peut-être que Viladra avait tout monté. Elle l'avait éloigné exprès, chargeant un Mercenaire en qui elle avait un minimum de confiance de tuer Misao. Lorsqu'il reviendrait, il découvrirait un cadavre en putréfaction. Fronçant les sourcils, il éloigna l'image. Non. Viladra n'était pas aussi…prévisible. Elle agirait autrement pour le faire souffrir ou pour l'éliminer, lui ou Misao.

Mais il se força à arrêter de penser. Pour l'heure, il avait un rôle à tenir, une mission à accomplir et une estime à regagner…
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Viladra Memphis
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Viladra Memphis
Mentaï



15.07.12 16:44




.:I Tromperies... I:.



"Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.

J'ai demandé souvent à des vins captieux
D'endormir pour un jour la terreur qui me mine ;
Le vin rend œil plus clair et l'oreille plus fine !"


Ne t'éloigne pas...je suis là....[Kem/Viladra] 430919mSanstitre

J’étais de très mauvaise humeur. Aujourd’hui avait été une journée particulièrement désastreuse et j’avais du exercé un self-control afin de ne pas massacrer tous les imprudents qui s’étaient tenus trop près de moi. Non, rien n’allait…
Tout avait commencé dès le matin. Lorsque je m’étais réveillée dans les bras de l’homme que j’avais choisi la veille, j’étais de bonne humeur… Je m’étais même dit que je n’allais pas le tuer et le laisser vivre ce qui était un privilège que j’accordais à peu de personnes… Seulement, l’un de mes subalternes avait toqué à la porte et lorsque je le fis rentrer, les nouvelles qu’il m’apporta douchèrent froidement mon accès de gaieté. Egorgeant proprement mon amant de la nuit, je priai le messager d’expliquer ses dires. Inutile de dire qu’il ne semblait pas ravi d’avoir accepté cette mission… Mais j’étais de trop mauvaise humeur pour me satisfaire de sa peur.
Tremblant imperceptiblement, je voyais un goutte de sueur couler dans son dos tandis que sa respiration saccadée l’empêchait de parler d’une voix calme et sans émotion que nous, mercenaires, avions l’habitude d’employer.

Le jeune Reis Til Kanh a été tué… la… la nuit dernière par ce légionnaire, Lio Saker… Il… Il nous nargue depuis quelques temps mais nous n’aurions jamais pensé qu’il s’en prendrait à un ap-apprenti…

« Comment ose-t-il s’en prendre à des êtres qui lui sont dix fois supérieurs…
Calme toi, Vil’. C’est un membre de la légion noire…
Les membres de la légion noire sont stupides… Les frontaliers les mangent par dizaines…
… Et même ces marchombres peuvent les battre aisément. »

Je m’étais glissée hors de mes draps imbibés de sang sans voir les joues de mon mercenaire s’empourprer devant ma nudité. Je voyais le combat qu’il faisait pour détourner les yeux et pour essayer d’en voir le plus possible mais si en temps normal je l’aurais tué par simple caprice, j’étais trop énervée pour faire attention à lui.
Enfilant un kimono de soie noire, j’attrapai distraitement mon arme et sortis en trombe de la chambre afin d’organiser une réunion avec les hauts gradés de confiance. Je n’en avais pas beaucoup voire pas du tout… Mais certains me craignaient plus que d’autres ce qui était déjà un facteur de loyauté indéniable.
Lorsque quatre mentaïs et moi-même furent installés autour de la table, je lançai le sujet, voulant en envoyer deux punir la provocation de ce légionnaire. Malheureusement, la moitié avait déjà été assignée à des missions qu’ils n’allaient pas tarder à commencer et un autre avait déjà deux apprentis à sa charge ce qui n’était pas une bonne idée. L’envoyer avec des novices face à un membre de la légion noire n’était pas intelligent, j’avais besoin de garder de bons éléments…
De ce fait, il ne restait plus que le dernier et personne pour l’accompagner. Evidemment, seul il pouvait s’en sortir mais je voulais avoir une réussite prévue à 100% et elle était impossible si personne ne l’accompagnait. J’étais donc obligée d’y aller moi-même… Sauf qu’il y avait un détail à régler et l’âge trop élevé de mon mercenaire m’empêchait de pouvoir le combler… J’allais devoir choisir quelqu’un de plus jeune et de pas trop incompétent. Le choix était de plus en plus restreint…

« Pourquoi pas Karlson ?
Trop imprévisible, il ne serait pas impossible que je sois obligée de le tuer…
… Et de plus il est déjà en mission pour toi.
Pourquoi pas... Kem ?
Là, c’est mon imprévisibilité qui risquerait de le tuer…
Ce serait tout de même un bon moyen de vérifier sa loyauté. »

C’était une idée à réfléchir. Kem m’avait extrêmement déçu et dans ma grande bonté, je l’avais envoyé en mission avec Misao afin de ne pas être obligée de le tuer à cause de ses meurtres envers les mercenaires. J’avais été de bonne humeur ce jour là, d’autres que lui se seraient vus la gorge tranchée pour avoir contesté la pérennité de la forteresse… Encore une fois, son statut d’ancien apprenti lui avait laissé quelques avantages. J’espérais qu’il en était conscient car tôt ou tard, il allait falloir qui rende des comptes. Sa dette ne serait jamais payée à ce rythme là, surtout s’il persistait à s’éloigner de notre voie. Heureusement, j’avais appris par d’autres informateurs que dans les missions, il faisait en sorte de respecter les ordres que je lui donnais. Seulement, en face d’un réel dilemme, serait-il capable de poursuivre ? C’était donc une bonne idée pour moi de l’emmener avec moi… Car s’il n’obéissait pas, je pouvais toujours me débarrasser de lui. La petite rêveuse suivrait après… Mais pas avant de m’être amusée, bien sur.
Laissant la réunion là où elle en était, je dus d’abord utiliser le reste de la journée à chercher des informations… Et seule une personne, contact à Al-jeit, était suffisamment douée pour en avoir. Je la contactai donc mentalement.

« Il me faut des informations sur un légionnaire… Lio Saker. Ne me fais pas croire que tu n’es pas capable de m’en fournir…
Ca, ma belle, tout dépendra de tes moyens.
J’ai toujours eu suffisamment pour te payer.
Je veux plus, désormais, chasseuse de prime au regard de glace. Tu ne cesses de repousser mes avances avec une âme sœur imaginaire… Je commence à me lasser.
Je savais que tu me parlerais de cela. Alors soit, je viendrai te rendre visite avec lui, tu seras fixé au moins…
Je t’attends donc d’ici demain… Fais attention, ma jolie, ce légionnaire vit avec son frère qui lui aussi, fait parti de la garde… »

La transmission mentale étant terminée, j’esquissai un fin sourire. Yuan R’il Madaval était le meilleur espion d’Al’jeit. Homme d’une trentaine d’année, il possédait un sens aigu du respect et ne bafouait aucune loi. Pourtant… Il était le mieux informé et n’hésitait pas à travailler avec des gens peu recommandables… Evidemment, il me prenait pour une simple chasseuse de prime et je n’avais jamais eu la stupidité de faire allusion aux mercenaires du chaos. Ses avances m’avaient d’abord flatté puis finalement l’exaspération avait pris place en moi. Connaissant ses principes de justice, lui dire que j’étais déjà liée à quelqu’un avait stoppé ses ardeurs mais il avait fini par douter de moi. Trop important pour que je le tue, j’avais du ravaler ma rage… J’avais hésité à le torturer mais sa force psychologique lui permettrait de mourir sans rien dire. Décidemment, certains hommes étaient plus coriaces que prévu… C’était pour cette raison que j’avais du trouver un mercenaire de bon niveau suffisamment jeune pour jouer le rôle de mon amant.

Le reste de la journée se passa normalement et je terminai les préparatifs. Laissant les rennes de la forteresse aux mains de mes mentaïs, je vis leur regards satisfaits et me promis de leur donner une leçon d’humilité prochainement. Ce n’était pas un cadeau que je leur faisais, mais une épée de Damoclès…
Quand je réveillai Kem, mes pensées étaient accaparées parce qui allait suivre. Décidemment, cette mission allait être plus intéressante que je ne le croyais. Si tout se passait bien, nous reviendrons tous les deux. Sinon, je serais la seule à franchir à nouveau les portes de la forteresse…
Kem fit ses adieux à Misao qui se jeta sur lui, terrifiée à l’idée qu’il allait partir seul avec moi. En même temps, laisser son amour partir avec son ancien maitre qui était à deux doigts de le considérer comme un traitre… ce n’était pas très encourageant.
Lui prenant la main, j’effectuai mon pas sur le côté après avoir esquissé un sourire sombre à Misao qui blêmit. Désormais, elle allait douter… Le reverrait-il vivant ? Ou même, le reverrait-elle… entier ?

Le sentant me lâcher la main, je resserrai la prise et lui adressai un bref regard avant de tourner la tête vers le fond de la sombre ruelle. Affichant un grand sourire, je m’avançai dans cette direction, tirant mon ancien apprenti qui adoptait l’air joyeux que j’affichais.

Yuan, toujours là quand j’arrive… Lâchais-je, d’une voix faussement amusée.

Toujours, Leane…

De l’ombre se détacha alors une haute silhouette et un homme de grande stature aux longs cheveux chatins s’avança vers nous. Son regard se posa sur moi tandis qu’il inclinait légèrement la tête en souriant puis glissa sur Kem. Restant impassible, je me demandai s’il allait être dupe… Après des secondes qui me parurent être des heures, ses yeux se posèrent à nouveau sur moi.

Apparemment, tu préfères les jeunes de ton âge, Leane. Dit-il en souriant toujours. Dommage, ils n’ont pas tous la même expérience…

Quel beau parleur, Yuan… Répliquais-je d’une voix douce, effleurant la joue de Kem du bout de mes doigts. Maintenant, dis moi ce que je suis venue chercher… Nous sommes pressés, vois-tu.

Il nous lâcha alors ce qu’il savait, le lieu où vivait notre proie, ses horaires de travail, les activités de sa femme, l’académie où allaient ses deux enfants… Et surtout les personnes à qui il tenait. Des marchands, des amis, des simples soldats, des rêveurs… De quoi bien m’amuser. En attendant, il y avait une dernière personne qu’il fallait convaincre de nous aider. Une personne qui servait directement dans la maison de Lio Saker. Une jeune servante, particulièrement connue pour son avidité envers la dépendance de l’amour charnel. Puisqu’il était question de corps…

Kem, il va falloir que je t’apprenne deux trois choses sur un domaine que l’on n’a jamais vu ensemble. En fait, tu as du expérimenter avec ta rêveuse… Alors je suppose que tu ne t’en sortiras pas trop mal.

Je fis un pas sur le côté jusqu’à l’entrée d’une auberge et je montrai du menton une jeune fille qui papillonnait des cils en regardant les hommes qui passaient près d’elle. Elle était capricieuse et ne parlait pas facilement à moins qu’elle soit extrêmement satisfaite… Si Kem se débrouillait vraiment bien, il n’aurait pas à aller trop loin. Dans le cas contraire, il serait obligé de faire une entorse à ses principes… J’étais sympa de ne pas le forcer car l’idée m’avait tenaillé quelques brèves secondes.

Va, va donc lui arracher les éléments de protection de la maison du légionnaire. Je te laisse carte blanche… Mais sache que je te surveille, Kem.




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Kem Alran
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15.07.12 17:47
Avant d'être complètement sortis de la ruelle, un homme surgit de nulle part. Une trentaine d'année, les cheveux châtains, longs. Il semblait connaître Viladra.

-Apparemment, tu préfères les jeunes de ton âge, Leane. Dommage, ils n’ont pas tous la même expérience…

Leane ? Viladra ne donnait donc pas sa véritable identité à tout le monde. Les jeunes de son âge…Kem resta imperturbable. Et encore plus lorsque Viladra lui caressa la joue en répondant. Ce simple geste lui donna des frissons.

L'homme se concentra tout de suite et donna toutes sortes d'informations sur Lio Saker, le Légionnaire qu'ils devaient faire souffrir. Parmi ses proches il y avait donc sa famille, ses amis, des Rêveurs, des commerçants…
Un bon paquet de cibles donc. Viladra avait l'embarras du choix pour le tester, ou pour l'éliminer. Il lui suffisait de lui donner en adversaire quelqu'un de trop élevé pour lui. S'il devait affronter deux Légionnaires d'élite il était perdu.


-Kem, il va falloir que je t’apprenne deux trois choses sur un domaine que l’on n’a jamais vu ensemble. En fait, tu as du expérimenter avec ta rêveuse… Alors je suppose que tu ne t’en sortiras pas trop mal.

Il fronça les sourcils. Que voulait-elle dire par là ? Pas le temps de réfléchir plus qu'elle faisait un pas sur le côté, atterrissant devant une auberge. Entrant en silence, elle lui désigna une serveuse qui se déhanchait devant les hommes, son plateau en main.

-Va, va donc lui arracher les éléments de protection de la maison du légionnaire. Je te laisse carte blanche… Mais sache que je te surveille, Kem.

Avalant sa salive, Kem lâcha son Maître et avança dans l'auberge, se fondant dans la foule. Il s'installa à une table, près des escaliers. Les sous-entendus de Viladra étaient clairs et nets. Sa première phrase lui montrait que la serveuse ne lâchait pas facilement les informations. Qu'il faudrait lui faire plaisir pour briser son silence. Et la seconde phrase lui avait à nouveau glacé le dos. Il ne voyait déjà plus Viladra, mais savait qu'elle n'était pas loin, guettant ses moindres faits et gestes. Oserait-il passer à l'acte en se sachant observé ? Et surtout, il y avait Misao…Il lui avait juré d'être fidèle et de ne pas la tromper…oui mais c'était différent, parce que là il était en mission pour les Mercenaires. Sa Voie. Il était fidèle aux Mercenaires comme à Misao.
Il contrôlait le tremblement de ses mains lorsque la serveuse arriva, lui offrant un joli sourire et se mettant dans une posture plus que…suggestive.
Kem la regarda, lui donnant à son tour son plus beau sourire. Elle haussa les sourcils au vu de ses yeux, mais ne dit rien et demanda :


-Que puis-je pour vous ?

-Du vin. Je vous invite.

Elle sourit en pouffant stupidement et s'éloigna. L'inviter à sa table, espérer que l'alcool délie la langue et qu'il n'ait pas à faire ce que les sous-entendus de son Maître disaient…

Mais vu sa démarche, son regard et son corps en entier, elle devait être une femme qui aimait coucher avec les hommes. Les chances d'éviter l'inévitable s'amenuisaient donc s'il avait raison. Elle revint, posa son plateau avec la carafe et deux verres, regarda le tavernier du coin de l'œil puis s'installa. Elle avait mis sa tête entre ses mains et le regardait étrangement.


Lui opta pour l'allure d'un homme sûr de lui, calé contre le dossier, d'apparence détendue.
Il ne savait pas comment débuter, alors il posa la première question qui lui vint :


-Cela fait longtemps que vous travaillez ici ?

Elle sourit, dessinant une jolie fossette et répondit, aguicheuse :

-Si longtemps que je connais chaque recoin discret…

Il déglutit. Elle allait vite en besogne.

-Mais je ne fais pas que ça. Je ne pourrais pas rester ici tout le temps !

-Vous ne faites pas que cela ?

-Non ! Je sers dans une grande maison !

Il touchait le sujet. Il sourit et rétorqua après avoir bu une gorgée de vin :

-Je suis curieux de connaître cette maison, ou une si jolie femme est de service.

Elle pouffa et lui frôla la main avant de boire à son tour.

-Il n'y a rien à dire sur cette maison…

Et voilà, elle se refermait.

-Je pense que si. Peut-être serez-vous plus bavarde dans un endroit isolé ?

Là, elle se retint de crier de joie. Il ne savait pas pourquoi, mais elle se leva rapidement, lui agrippa le bras et l'emmena à l'étage sous les regards des clients. Elle le poussa presque dans une chambre et referma la porte à clé. Il ne voulait pas. Pas maintenant. Il n'arrêtait pas de penser à Misao, mais à Viladra aussi. A la mission. Misao avait été prévenue. Et là, il n'avait guère le choix, c'était une dingue doublée d'une accro qu'il avait devant lui. Elle se tortillait sous ses yeux, le poussant vers le lit.

-Attendez…je…

Elle lui plaqua sa bouche contre la sienne et força le passage jusqu'à ce qu'il cède. Il n'arrivait à rien faire et elle continuait sans relâche. Lorsqu'elle se détacha enfin, il lui dit :

-D'abord vous me parlez de cette maison...

-Non. Ce n'est pas important. Peut-être après…

Il ne voulait vraiment pas. Misao s'imposait dans son esprit. Que dirait-elle en l'apprenant, si elle l'apprenait ? Elle le tuerait sans doute. Ses jambes touchèrent le bas du lit et il tenta de conserver l'équilibre mais elle le poussa et il s'affala dessus.

-Je ne pense pas avoir le temps…

Il cherchait une excuse, n'en trouvait pas. Il était trop engagé. Il ne pouvait plus faire marche arrière. Et, effectivement, cela semblait être la seule façon de lui délier la langue…
Elle commença à se déshabiller, enlevant un à un ses habits, lentement. Comme Misao…sauf que là fois là il s'était tout de suite excité. Là…il était inquiet. La serveuse avait un corps de rêve, certes, mais il ne pouvait pas. C'était contre ses principes ! Et contre ses promesses ! Il avait promis qu'il ne tromperait pas la Rêveuse…
Une fois nue, elle s'installa sur ses jambes et commença à déboutonner sa chemise, s'emparant de sa bouche. Il résista moins que la première fois, se résignant à l'inévitable. Qu'était le pire ? Misao qui s'énerverait en l'apprenant ? Ou de savoir que Viladra voyait toute la scène ?


Elle s'occupa de son pantalon immédiatement après et l'entraîna avec elle. Il y était forcé. Il n'avait pas le choix. Il écarta du mieux qu'il put Misao et se laissa faire, jouant son rôle comme il le devait, donnant du plaisir à la serveuse comme elle l'attendait de lui.

Elle hurla même si fort à un moment qu'il eu peur que toute la taverne l'entende. Et le temps défila…


******

S'allongeant sur le lit, Kem était pris d'un remords atroce. Il venait de tromper Misao. Et pas par gaieté de cœur. La serveuse s'allongea près de lui, le collant.


-Alors ? Cette maison ?

-A oui…un Légionnaire avec sa famille. Il est parano je crois bien.

-Pourquoi ?

Il lui caressait le bras de haut en bas, ne pouvant empêcher les brûlures du remord de le harceler.

-Il met des protections partout ! Rien que pour entrer je dois montrer patte blanche ! Chaque visiteur est délesté de ses armes ! Et il poste des gardes un peu partout. Et chaque fois il les mets ailleurs.

Intéressant…

-Et pourquoi il fait tout ça ?

-J'en sais rien moi ! Je viens, je sers et je repars! Ya qu'ici que je trouve des hommes ! Comme toi !

Kem sourit, d'un sourire pincé. Si elle savait mon dieu…

-Mais le plus marrant c'est qu'il sort jamais sans au moins un à deux de ses gardes pour le défendre ! Un Légionnaire qui sait pas ce défendre !

-Peut-être a-t-il peur de quelque chose ?

-Je sais pas et m'en fiche ! Tant qu'il me paie et qu'ensuite je peux avoir des hommes au pieu je m'en moque.

Il voulut reposer une question mais elle lui sauta dessus et se tortilla sur lui, caressant son torse.

-Tu sais que tu as un magnifique torse…j'aime ça…

Il déglutit et la laissa reprendre possession de son corps…

******

La nuit tombait lorsque Kem réussit enfin à sortir de la chambre. Elle dormait profondément, heureusement. Il s'était décollé d'elle, épuisé. Trois fois tout de même ! Misao allait le tuer. Mais vraiment. Elle mettrait fin à son statut de non-violente et le tuerait, l'étriperait, l'égorgerait…
Le seul point positif était qu'il avait les informations. Il s'attendait à un commentaire de Viladra sur ce qu'il avait fait. Il était sûr qu'elle avait tout vu. Elle s'était peut-être délectée du spectacle, sadique comme elle l'était. Il avait le cœur pincé. Il avait trahi sa promesse. Il le supportait pas….


Il tentait de se convaincre. Il avait été forcé. Il n'avait pas eu le choix. Il sortit de l'auberge en silence. Les clients ne le regardèrent pas, la moitié étant ivre mort. Dans la rue, il chercha Viladra. Elle ne devait pas être loin. En effet, il l'aperçut sur un toit en face. Il s'empressa de la rejoindre, grimpant souplement et agilement.
Une fois en haut, il murmura :


-Il met des gardes en patrouille partout dans la maison mais pas aux même endroits à chaque fois qu'il les change. Il ne sort jamais sans être escorté d'un ou deux de ses gardes et enlève les armes des visiteurs pour être sûr. Il est parano.

Il regarda Viladra dans les yeux. Elle pouvait penser ce qu'elle voulait. Il n'avait pas eu le choix. Les cris de la serveuse avaient été violents à un moment, et il s'était demandé si elle ne faisait pas exprès. Les cris qu'il entendait toujours dans sa tête s'étaient eux aussi rajouté. Maintenant, ils n'étaient à nouveau plus que des murmures.

Qu'allait-elle dire ? Elle n'allait pas laisser passer une si belle occasion de le rabrouer et de l'humilier. Il le savait…
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Viladra Memphis
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Viladra Memphis
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15.07.12 19:48




.:I Trahison... I:.



"Gloire et louange à toi, Satan, dans les hauteurs
Du Ciel, où tu régnas, et dans les profondeurs
De l'Enfer, où, vaincu, tu rêves en silence!
Fais que mon âme un jour, sous l'Arbre de Science,
Près de toi se repose, à l'heure où sur ton front
Comme un Temple nouveau ses rameaux s'épandront!"


Ne t'éloigne pas...je suis là....[Kem/Viladra] 430919mSanstitre


Je m’étais demandée si Kem allait aller jusqu’au bout de ses devoirs. Après tout, j’avais été forcé de l’utiliser lui puisqu’il m’accompagnait et que je ne pouvais pas remplir ce rôle moi-même. Je l’avais donc regardé s’éloigner de moi pour s’approcher de sa cible. Je voyais le regard gourmand de la jeune fille lorsqu’il s’approcha d’elle. Une petite idiote… Un peu de plaisir devrait lui délier la langue facilement. Mais je comprenais la répugnance de Kem… L’idée de voir toucher à ça ne devait pas lui plaire, d’autant plus qu’il avait déjà juré fidélité à Misao. Etonnamment ça ne me fit ni chaud ni froid à l’idée de savoir qu’il allait devoir briser cette promesse. Pour l’instant, tout ce qui m’intéressait était de trouver le moyen de faire regretter à ce stupide légionnaire de s’en être pris aux mercenaires. On n’attaquait pas impunément la guilde… Mais s’il était un minimum intelligent, il avait du comprendre que son dernier acte le mettait en danger. Jusqu’à présent nous n’avions pas riposté à ses petites provocations comme lorsqu’il marchait dans les rues en clamant haut et fort que nous n’étions que de la vermine. A quoi bon me salir les mains pour un stupide combattant dans son genre qui n’avait eu son grade que grâce à du pistonnage ? Mais l’idée qu’il ait touché à un habitant de la forteresse m’était intolérable. Il n’imaginait pas sa chance, si ça avait été l’un de mes élèves, je l’aurais capturé pour le faire souffrir toute sa vie. Il aurait regretté d’être né et en aurait oublié jusqu’à son propre nom.

Laissez passer, laissez passer la garde !

Me retournant, je vis plusieurs cavaliers avancer dans la rue et je me dirigeai dans une autre passe afin de les éviter. Personne ne me connaissait ici mais je voulais éviter de me faire remarquer. Attendant qu’ils aient traversé la rue, je fis un léger pas sur le côté et me retrouvai en haut d’un toit. De là, je pouvais surveiller les passages et les sentinelles postées en hauteur ne me voyait pas à cause de la haute tour s’élevant dans mon dos. Un endroit parfait…
M’allongeant tranquillement, je ramenai mes bras derrière ma tête et fixai le soleil qui continuait de se lever. Bientôt il serait l’heure de manger pour les habitants d’Al’jeit mais pour nous, il serait temps de nous mettre au travail
J’avais aiguisé mes sens afin de pouvoir surveiller mon ancien élève et lorsque je compris qu’il était passé à l’acte, j’esquissai un sourire en annulant mon développement de l’ouïe. A quoi bon écouter le reste, je ne souhaitais pas particulièrement connaître les prouesses physiques de Kem… J’avais déjà fort à faire avec les miennes lorsque je rentrais dormir à la forteresse.

« Fufufu, à cause de toi on ne dort jamais.
Voyons, vous exagérez…
C’est vrai, tu n’es pas comme l’idiote que se tape actuellement Kem.
Mais lui au moins il va la laisser en vie… »

Le temps passa. Voyant qu’il n’avait pas terminé, j’eus le temps d’aller manger un morceau et de faire le tour des quartiers principaux. Cela faisait longtemps que je n’avais pas visité Al’jeit et Yuan fut heureux de me servir de guide. Heureusement qu’il avait une utilité… je n’étais pas du genre à aimer être collée.
Le soir tomba et j’abandonnai mon informateur principal pour regagner l’auberge. Tendant l’oreille, il me sembla que Kem avait terminé avec son… interrogatoire et je remontai sur le toit afin de l’attendre. Quelques minutes après, il me rejoint le visage fermé et je m’abstins de tout commentaire, préférant écouter ce qu’il avait à dire. Apparemment, notre cible modifiait tout le temps les tours de garde et ne se séparait jamais de deux gardes. Vu son grade, il devait avoir au moins deux gardes d’élite ce qui ne serait pas un problème à condition de bien s’y prendre. Mais avant de commencer à s’en prendre directement à lui, nous allions débuter par ses amis. A savoir un rêveur, deux marchombres et un légionnaire. Après nous passerons à sa famille… Et la terreur l’enveloppera peu à peut.
Sentant son regard sur moi, je tournai mes yeux dans les siens jusqu’à ce qu’il fixe autre chose. Oui, vu la situation je pouvais me permettre de te provoquer… Et m’amuser de te voir faire des efforts pour rester calme. Mais cette petite mission avait suffit. Maintenant que ton corps avait payé, il allait falloir que ton âme se purifie à ton tour.

Excellent travail, Kem… Lâchais-je d’un ton doucereux. Tu es quelqu’un de très influent quand tu t’appliques…

Et avec un dernier sourire narquois, je m’en arrêtai là, ne poussant pas plus loin. Roulant jusqu’au bord du toit, je me laissai tomber souplement, me recevant deux mètres plus bas avec souplesse. Le ciel était couvert par de légers nuages ce qui nous permettait de pouvoir nous déplacer sans trop de problème.
Attendant que Kem me rejoigne, je me mis alors en marche et nous nous déplaçâmes de longues minutes sans piper mot. Quand enfin on atteignit un petit pavillon à l’écart de la route, le bruit cristallin d’une fontaine nous accueillit et je poussai sans bruit le portillon qui traversait le jardin bordant la demeure. Me tournant alors vers Kem, je lui donnais son deuxième exercice.

Un rêveur vit à l’intérieur. Lui indiquais-je. Tu vas aller me le tuer, proprement et sans bruit. Ha, je crois qu’il s’agit d’un proche de l’oncle à Misao, ou de Misao elle-même… Mais je suppose que ça ne sera pas un problème pour toi. Je t’attends dehors, fais vite.

Appuyant mon regard dans le sien, j’attendis quelques secondes puis me détournai pour regagner le chemin inverse. Retournant au portillon, je me hissai sur un rocher d’une couleur bleuté et croisai les jambes, observant la silhouette de mon ancien apprenti qui s’éloignait pour affronter son destin. Evidemment, je n’avais aucune idée de si ce rêveur était un ami à sa dulcinée ou non. Mais je n’avais pas pu m’empêcher de rajouter ce détail pour tester l’efficacité de Kem lorsque le nom de sa femme était prononcé.

« Si ce n’est pas du sadisme à l’état pur, ça !
Ce n’est qu’un simple test… Il sera mis à l’épreuve bien après. Là c’est… un avant-gout.
Et si jamais il refuse un de tes ordres ?
Que veux-tu, même si je le voudrais bien, je ne peux pas tout contrôler…
Et du coup ?
Et du coup je me contente d’éliminer les difficultés quand elles se présentent.
Tu ne changeras plus. Dommage, je t’aimais bien comme tu étais avant. »

Agitant la tête d’un air agacé comme à chaque fois que l’on faisait allusion à mon passé, je fus assez surprise de me dire qu’il n’y a pas si longtemps, j’étais marchombre. Enfin, je faisais partie de leur guilde… Par leur rejet, je n’avais foncièrement jamais fait parti de ces êtres exécrables. Heureusement, faute de quoi, on aurait pu considérer que je les avais trahi. Au final, qui avait trahi qui ? Ha mon dieu… Mon seigneur, si seulement vous m’aviez accordé la possibilité de le ramener à la vie, cela ferait bien longtemps qu’à nous deux nous aurions plié le monde pour vous. Mais pour une raison que j’ignore, vous avez décide de me faire affronte la vie seule et malgré les difficultés que cela représente pour moi, je m’y attèle avec loyauté. Car je sais que lorsque la fin viendra pour moi, je retrouverai ce que l’on m’a arraché… En attendant, crois-moi, je continue d’œuvrer pour le chaos. Je continue d’œuvre pour toi, pour nous.
Inspirant longuement, je relâchai mon souffle après l’avoir bloqué quelques secondes et fermai les yeux, ramenant un genou contre ma poitrine avant de l’entourer de mes bras. Posant ma joue dessus, je me mis dans un état second, gardant conscience de ce qui m’entourait néanmoins. Enfin, au bout d’un moment, le retour de Kem se fit sentir et j’ouvris un œil sans pour autant changer de position. Parfait, je n’avais entendu aucun bruit… Etait-ce parce qu’il s’était montré efficace ou bien parce qu’il l’avait épargné ?

« Nous verrons bien à ses paroles s’il ment…
Oui, nous verrons bien. »

Te voilà de retour… l’accueillis-je. Alors, raconte moi la façon dont tu as procédé.




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Kem Alran
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15.07.12 20:34
Elle vrilla ses yeux dans les siens à son tour et il ne put soutenir le regard plus longtemps. Regardant ailleurs, mais ne baissant pas la tête, cela lui aurait fait plaisir, il l'écouta :

-Excellent travail, Kem… Tu es quelqu’un de très influent quand tu t’appliques…

Il ne répondit rien. Il n'y avait rien à redire. Il n'avait pas eu le choix. Point final. Mais le remord était toujours là. Viladra sauta du toit souplement, se rattrapant à deux mètres du sol. Kem l'imita, tout aussi agile, agrippant les prises et se laissant tomber au sol en silence.
Ils se remirent alors en route, en silence. Les rues étaient quasi-désertes et le ciel se couvrait, leur offrant la meilleure couverture qui soit. Kem savait qu'il allait devoir faire des choses bien différentes qu'avant.

Pour Viladra, c'était un apéritif. Elle lui réservait sans doute autre chose. Parce qu'elle pouvait penser qu'il y avait pris du plaisir, à coucher avec la serveuse. Mais non. Pas du tout. Ce n'était pas la même chose que lorsqu'il était avec Misao. Et il l'avait trahie. Rien que cela le faisait se sentir mal.
Ils s'arrêtèrent soudain devant un pavillon à l'écart, stoppant les pensées de Kem.


Viladra ouvrit en silence le portique et ils entrèrent. Une grande fontaine était au centre du jardin et le bruit de l'eau couvrait leurs pas comme leurs voix.

-Un rêveur vit à l’intérieur. Tu vas aller me le tuer, proprement et sans bruit. Ha, je crois qu’il s’agit d’un proche de l’oncle à Misao, ou de Misao elle-même… Mais je suppose que ça ne sera pas un problème pour toi. Je t’attends dehors, fais vite.

Elle le regarda et s'éloigna avec grâce. Kem soupira en silence et se retourna. La maison était grande. Mais elle ne semblait pas gardée. Avait-elle fait exprès de préciser que c'était un proche de la famille de Misao ? Si elle n'avait rien dit, cela aurait été simple. Mais là, elle semait à nouveau le doute.

Il se morigéna. Non, pas de doute à avoir. Il le tuait point. Elle pouvait très bien bluffer. En fait, elle ne savait rien sur l'arbre généalogique de Misao. Ce pouvait être un Rêveur comme un autre. Enfin, bref, il approcha d'une fenêtre et écouta. Rien.


La poussant, il fût surpris de la voir ouverte. Il entra en silence et la referma pour ne pas éveiller de soupçons. La pièce était plongée dans l'obscurité et il ne discerna qu'un divan et un piano. Le piano lui fît penser à Misao. A ce qu'il avait fait. A ce qu'il avait OSÉ lui faire. Il ferma et rouvrit les yeux. Le mal était fait. Il fallait assumer. Il sortit de la pièce et longea les murs jusqu'à entendre un bruit de vaisselle.
La porte était entrouverte et il jeta un coup d'œil.

Un homme était attablé et mangeait tranquillement, son domestique près de lui. Flûte !
Kem se tapit dans l'ombre et attendit. Il fallait qu'il le tue discrètement. Et tant que son serveur serait là, il ne pourrait pas agir. Il sortit sa dague et testa son tranchant. Puis il regarda une nouvelle fois.
Le domestique était repartit en cuisine.


Entrant délicatement, Kem s'approcha du Rêveur et lui mit la main sur la bouche pour l'empêcher de crier. Il avait de courts cheveux grisonnants, mais ses yeux étaient tout aussi violets que ceux de Misao…Simple coïncidence, pur hasard ?
Kem sentit son cœur se pincer. C'est comme s'il tuait Misao. L'homme le regardait, lui comme la dague, avec des yeux fous, ne comprenant pas.

Ne pas hésiter. Le faire. Maintenant. Il ne faisait pas partit de la famille de la Rêveuse. Il n'avait pas le temps. Kem rangea sa dague. Pas d'effusion de sang pour lui.
Il lâcha l'homme et lui fît signe de se taire.


-Qu'ais-je fais pour mériter la mort ?

Kem fût étonné qu'il lui pose une question au lieu d'alerter son domestique ou la garde.

-Rien. La mort se mérite en ne faisant rien la plupart du temps.

Kem le regarda une dernière fois, inspira un grand coup, prit sa tête entre ses mains et lui brisa la nuque dans un craquement d'os effroyable mais silencieux. Le corps s'effondra sur la table, flasque dans la mort et Kem marcha jusqu'à la porte, se faufila dans le couloir et se mit à courir discrètement. Il n'entendait rien derrière lui, donc personne n'avait été alerté. Ses mains tremblaient sans qu'il puisse les arrêter.

Les yeux du Rêveur le hantaient avec les cris et l'acte qu'il avait fait dans la journée. Et il était sûr que tout était fait exprès ! Il sortit par la même fenêtre et chercha Viladra.


Assise sur un rocher bleuté, elle avait un genou contre sa poitrine, un bras l'entourant, la joue posée dessus. Personne ne pouvait deviner qu'elle était la Chef des Mercenaires du Chaos, cruelle, froide, tuant sans états-d'âme. Il se hissa à ses côtés et s'assit en silence.

-Te voilà de retour…Alors, raconte moi la façon dont tu as procédé.

Tiens, elle voulait savoir comment il avait fait ? Ou voulait-elle juste vérifier qu'il avait bel et bien tué le vieil homme ?
Kem réfléchit un instant, choisissant ses mots. Les yeux étaient gravés sur sa rétine. Les yeux semblables à ceux de Misao. Tout se rapportait à elle, comme pour lui faire comprendre qu'il avait commis une grave erreur en tombant amoureux de la Rêveuse. C'était peut-être une erreur pour certains, mais lui ne voyait pas en quoi c'était si grave. Il était devenu trop mou pour être Mercenaire ? Sans doute. Mais de là à le torturer psychologiquement…
Il ne se plaignait pas. Il savait parfaitement que le pire était à venir. Et il y arriverait. S'il arrivait à écarter Misao de son esprit, ce qui n'était pas gagné…


-Je n'ai pas fait couler le sang.

Il sentit son regard sur lui. Un regard qui croyait déjà qu'il l'avait épargné…
Il sourit en coin en regardant l'horizon.


-J'ai préféré briser sa nuque. Plus propre.

Il inspira un grand coup, cachant tant bien que mal le tremblement de ses mains. Il ne fallait pas que Viladra le voie, même si elle voyait énormément de choses…

Les cris résonnaient dans sa tête, en même temps que les yeux du Rêveur. Il se demandait ce que serait sa prochaine épreuve. Parce qu'il avait compris maintenant. C'était des épreuves, destinées aussi bien à le tester qu'à le punir et le mettre devant ses erreurs. Tester sa loyauté envers les Mercenaires. Le punir de s'être trop écarté et d'être avec Misao. Les erreurs commises à cause de toutes ses histoires…Il était heureux avec elle, mais finalement, il aurait mieux fait de ne pas la capturer…cela aurait évité pas mal d'ennuis, surtout pour la Rêveuse…

Il espérait aussi que Viladra le croie. Il ne faudrait pas qu'elle interprète mal son regard dirigé au loin. Son cœur était toujours tiré, mais il obéirait à Viladra. Il n'avait pas le choix et ne voulait pas mourir…Et ses mains tremblaient toujours…

[je pari que tu as cru qu'il l'avait épargné !!!]
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Viladra Memphis
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16.07.12 20:31




.:I extermination. I:.



"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
II nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;"


Ne t'éloigne pas...je suis là....[Kem/Viladra] 430919mSanstitre

Kem affichait un air calme bien que sentais la crispation en lui. Finalement, peut-être que mes mots l’avaient choqué plus que je ne le pensais… Moi qui les avais rajoutés juste histoire de m’amuser un peu, je ne pensais pas qu’il prenait tout au pied de la lettre. En même temps, c’était moi qui l’avais formé pour qu’il accepte et comprenne mes ordres quels qu’ils soient… C’était donc en partie de ma faute, mais cela ne me dérangeait pas. Certains pouvaient y voir là un plaisir sadique et gratuit, mais d’un autre coté, même s’il avait toujours fait en sorte de respecter ses missions, son relâchement du à sa relation avec Misao m’avait extrêmement désappointé… Et il le savait. De ce fait, c’était aussi un peu une douce vengeance que de le mettre en face de ses réelles responsabilités.
La dernière mission qu’il avait effectuée avec sa dulcinée et Tsukiyomi avait été à mes yeux un fiasco total malgré que le but premier avait été atteint. Heureusement, j’avais tué les survivants, un peu par hasard, mais cela réparait considérablement son erreur. Même si Tsukiyomi n’avait au final rien fait, je lui avais fait clairement comprendre que la prochaine fois qu’elle accepterait quelque chose de la main d’une prisonière qui sortait de ses fonctions de rêveuse, à savoir l’unique utilisation de son don, les choses ne se passeraient pas comme elles s’étaient déroulées. Mais évidemment, cette remarque implicite avait surtout était pour la forme, j’étais tout de même fière de ce qu’elle était devenue… Elle manquait un peu de docilité mais c’était autant une bonne chose qu’une mauvaise. Au moins je savais que personne ne pourrait la corrompre… Et qu’elle assurerait parfaitement ses fonctions de bras droit.

« En attendant, ce n’est pas la question…
Oui, je me perds parfois dans mes pensées… mais quelles pensées !
En attendant il est en train de te répondre…
Ho, quelles rabat-joies… »

Reportant mon attention sur la scène, Kem était en train de m’expliquer à ce moment là qu’il n’avait pas voulu faire couler de sang et qu’il s’était contenté de lui briser la nuque. C’était étonnant dans le sens où il n’avait jamais hésité à trancher la chaire mais c’était aussi un bon point pour nous puisque les mercenaires étaient réputés pour les meurtres sanglants. Au moins, peut-être qu’on ne penserait pas directement à eux ce qui n’alarmerait pas notre proie… Encore que, il devait bien se douter que son crime ne resterait pas impuni. S’il savait la chance qu’il avait à recevoir en personne la mort de la main de la chef de la guilde…
Mon regard glissant alors le long de son visage, coulant le long de son torse pour s’arrêter à ses mains, j’haussai légèrement un sourcil en voyant le tremblement qui les agitait. Comme il me regardait, il comprit que j’avais repéré sa fébrilité mais je m’abstins une nouvelle fois de tout commentaire. Après tout, deux missions de données pour deux réussites, c’était appréciable… Mais c’était tout de même l’un de mes anciens apprentis, j’aurais été déçue qu’il échoue. Il avait beau s’être attiré ma méfiance, il n’en restait pas moins que nous avions crée un lien de maitre-élève incassable. J’avais changé son destin, je l’avais sauvé, il le savait et c’est tout ce qui comptait…

Poussant un long soupir, je lâchai ma jambe et me remis sur mes jambes, m’étira longuement dans une ondulation féline. Ha que la nuit était belle, c’était un temps parfait pour les prédateurs comme nous…
Jetant un bref regard à Kem, j’acquiesçai simplement et me remis en marche. Il restait deux marchombres à tuer, un marchand et un joueur de violon. Après, nous pourrons alors nous en prendre à sa famille… En attendant, c’était la nuit que sortaient nos chers ennemis naturels et comme il s’agissait d’un maitre et de son apprenti, ça serait un jeu d’enfant de les débusquer…
M’élançant à travers la rue, je posai un pied sur le mur d’une maison dans mon élan et poussai avec force pour crocheter le bord du toit sur lequel je me hissai souplement. Sans ralentir le rythme, je traversai une succession de maison sans faire de bruit et me laissai tomber sur une cheminée en contrebas avant de m’élancer à nouveau sur une tour que je commençai à escaler souplement. Kem me rejoignant après que j’eus fait quelques mètres, nous gravîmes rapidement l’obstacle et nous retrouvâmes bientôt à son sommet, perchés sur une plate-forme de deux mètres carrés seulement. M’accroupissant alors, je posai mes coudes sur mes genoux et balayai du regard ce qui se trouvait en contre bas. Coupant mon odorat pour améliorer ma vision, je ne tardai bientôt pas à reconnaître deux petites silhouettes qui escaladaient un mur à cent mètres de là. Yuan avait été précis : nos proies s’entrainaient que dans un seul quartier, je ne pouvais pas les rater…

Un petit plongeon, ça te tente ? Murmurais-je avec délice. De quoi nous rafraichir les idées…

Et pointant du doigt le profond bassin qui s’ouvrait cinquante mètres plus bas au pied de la tour que nous avions gravis, il du comprendre le danger autant que le plaisir. Ca serait une chute vertigineuse, pleine d’excitation mais la largeur du bassin était de trois mètres seulement. Autrement dit, la moindre erreur de départ et c’était la mort assurée… Beaucoup de voltigeurs inconscients l’avaient appris à leurs dépens et les maitres marchombres eux-mêmes hésitaient à tester cet exercice à leurs élèves. Pour ma part, c’était l’extase…
Me redressant alors, j’étendis les bras de chaque côté de mon corps et dos au vide, me laissai tomber comme au ralenti. Le vent sifflait à mes oreilles, tandis que je chutai la tête en bas. Le temps me parru infiniment long mais tout aussi rapide. Enfin, pivotant dans les airs, je plaquai mes bras le long du corps et m’enfonçai dans le bassin, perçant les flots en une unique ondulation. Heurtant légèrement le fond, je me propulsai à nouveau en avant et me hissai sur le bord. Levant la tête, je voyais la petite silhouette de Kem qui regardait d’en haut et m’en détournai.

S’il est réellement un mercenaire, plonger dans l’ombre ne devrait pas être un problème…

Pénétrant dans une ruelle, je ne l’attendis pas. Après tout, s’il réussissait, il me rejoindrait rapidement.
Mes vêtements se dégorgeant peu à peu de leur eau grâce à la chaleur de l’été, je fus bientôt suffisamment sèche pour ne plus laisser de traces derrière moi. Je me rapprochai peu à peu de ma cible, je pouvais presque sentir leur présence dans mon être… Je pouvais presque entendre le rythme de leur sang couler dans leurs veines. Un sang qui ne tarderait pas à couler.
Au bout de quelques minutes de marche, je rendis mon pas plus silencieux qu’il ne l’était et m’arrêtai à l’angle d’un mur, coulant un regard sur le côté pour voir s’ils étaient toujours là. A trente mètres de moi se tenait une femme à la silhouette déliée et aux longs cheveux blonds retenus par un lien de cuir. Les yeux levés vers le haut, je suivis son regard et vis une autre silhouette, plus frêle cette fois, qui escaladait un pylône finement ouvragé, haletant sous cet effort encore important pour lui. Pitoyable… Mes propres élèves ne s’étaient pas montrés aussi faibles.

« Rooh que tu es intransigeante.
Oui, effectivement. Mais dans ce cas, j’en ai le droit…
Mouais, ça m’étonne que l’un de tes élèves n’ait pas essayé de te buter…
Hu hu hu, ça pourrait arriver !
Oui, Kem par crainte, ou Tsukiyomi par envie de pouvoir… »

Esquissant un léger sourire, j’avouais que ces idées m’amusaient. Elles étaient possibles, après tout… Chacun pouvait avoir des raisons de le vouloir. Kem pour protéger Misao, par exemple et je savais que Tsukiyomi me ressemblait sur l’envie de vouloir toujours plus. Du coup… Même s’ils m’étaient redevables sur d’autres domaines, ça pouvait vite être oublié.
Arrêtant de regarder mes deux cibles, je me plaquai contre le mur et croisai les bras. Souriant légèrement quand je sentis un infime courant d’air effleurer la peau de mon dos, je pris une voix calme ce qui était assez étonnant chez moi.

J’ai failli attendre… Occupe-toi de la larve qui escalade cet escalier naturel. Je vais régler le compte de l’autre abruti…



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Kem Alran
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16.07.12 21:27
Viladra ne fît aucun commentaire, ce qui le surprit de prime abord. Puis elle se releva et s'étira avec grâce et finesse, comme pour tous les gestes qu'elle faisait. Elle commença alors à courir, s'élançant sur une maison, prenant de l'élan, s'agrippant à un toit, s'y hissant et continuant.
Kem ne réfléchit plus et la suivit. Il aimait courir, grimper. Cela l'apaiser plus que tout autre chose. Et, en ce moment, il en avait besoin. Il n'arrêtait pas de penser à Misao, à sa réaction lorsqu'elle apprendrait ce qu'il avait fait, à ce que lui devrait dire…et surtout, il imaginait les pires scénarios pour les autres missions que Viladra allait lui donner.

Crochetant un rebord de fenêtre, il se hissa à la force de ses bras derrière son Maître qui, accroupie, observait une tour, face à eux. Il ne bougea pas et ne la perturba pas. Il tenta à son tour de voir ce qu'il y avait, mais il faisait bien trop sombre.
Il devait donc faire confiance à Viladra…


-Un petit plongeon, ça te tente ? De quoi nous rafraichir les idées…

Kem regarda dans la direction pointée. En bas, il voyait un bassin d'eau. Une cinquantaine de mètre, au moins. Il ne voyait pas bien, juste les reflets de l'eau que les rares rayons de lune éclairaient.
Il se sentit sourire, involontairement. Sans tout ce qui était en jeu, sans ses erreurs, il se serait cru revenu au temps ou il était encore son élève.

Il savait que tout avait changé, mais le plongeon lui donnait envie. L'air sous son corps, accélérant la chute, l'entraînant vers la mort s'il ne calculait pas bien son saut…De loin, il voyait clairement que le bassin était étroit. Il devait donc ajuster son tir avant de sauter.


Viladra n'attendit pas de réponse et se releva, mit ses bras à l'horizontale de chaque côté de son corps et se laissa tomber en arrière. Kem se mit au bord et la regarda s'éloigner de lui, plongeant vers le bassin. Il savait qu'elle ne raterait pas son coup. Avait-il espéré qu'elle le fasse? Inconsciemment peut-être.
Il la vit plonger, disparaître dans l'eau pour en ressortir deux secondes après et s'éloigner dans la ruelle.

Kem inspira. Elle aussi pouvait peut-être prier pour qu'il rate. Mais il réussirait. Misao s'imposait encore dans son esprit, ses actes, les yeux du vieux, les cris qu'il entendait depuis son enfermement…il les mit tant bien que mal de côté et se laissa tomber dans le vide.


Le corps bien droit, il sentait les courants du vent se glisser sur lui pour le contourner, certains s'infiltrant même et le faisant frissonner. Au milieu de la descente, il glissa les bras le long de son corps et se retourna, juste à temps pour retenir son souffle et percuter l'eau. Mains tendues en avant, il attendit qu'elles touchent le fond pour se propulser vers le haut, vers l'oxygène.

Ressortant de l'eau en silence, trempé, il souriait. Le vent avait chassé certaines pensées, comme les yeux du vieux. Il était mort, tant pis. S'il était réellement de la famille de Misao, elle ne l'avait sans doute pas connu. Mais de l'avoir trompée…c'était toujours bien présent.

Ne perdant pas de temps, il rejoignit son Maître discrètement. Elle était adossée au mur, bras croisés et il était sûr qu'elle l'avait entendu, malgré sa discrétion. Et pour preuve :


-J’ai failli attendre… Occupe-toi de la larve qui escalade cet escalier naturel. Je vais régler le compte de l’autre abruti…

Il s'approcha et regarda la cible. Une silhouette grimpant sur la tour qui faisait face à la leur. Une seconde était au sol, observant celle qui grimpait. Des Marchombres. Élève et Maître. Il n'avait donc pas intérêt à échouer. Se faire battre par un apprenti Marchombre serait la honte pour lui, Maître Mercenaire. Enfin, en ce moment, il ne savait plus ce qu'il était.
Traître ? Mercenaire ? Commun des mortels ? Simplement Kem ?
Tout dépendait de la mission et de lui, il en était persuadé.

Laissant son Maître, il contourna la maison et avisa la scène sous un autre angle. S'il agissait dès à présent, le Marchombre en bas le verrait avant qu'il atteigne l'apprenti. Devait-il alors attendre que Viladra agisse pour avoir, lui, liberté de mouvements ?
Il ne savait pas trop, mais s'en fichait. Il contourna la place, restant dans l'ombre, en silence et arriva sur la façade opposée de la Tour. Une tour simplissime à escalader, qui plus est. Il commença son escalade et, arrivé à mi-hauteur, commença à contourner la tour pour arriver sur le même flanc que sa cible. De temps en temps, il tentait de voir le Maître Marchombre, mais ne voyait rien dans la pénombre. Il entendit les ahanements de l'apprenti avant de le voir. Lui n'était même pas essoufflé. Il attendit que l'autre le dépasse en hauteur pour se glisser dans son sillage. Lui crocheter la cheville et le tirer vers le bas. Tout en l'éloignant de la paroi, pour qu'il ne se rattrape pas. Il agit donc, agrippant fermement la cheville de sa proie.


Mais ce dernier, surprit, se retourna et rua, voulant le retirer. Kem se retint de tomber, n'ayant qu'une main et les pieds accrochés. En ayant assez, Kem tira un coup sec sur la jambe, détachant l'autre de la paroi. Il cria et chuta, mais Kem n'avait pas prévu qu'il l'entraîne avec lui. L'apprenti Marchombre réussit à lui choper le col de sa chemise et, entraîné par le poids de son corps, à tiré Kem loin de la Tour.

Se débattant, Kem sortit sa dague alors que l'autre le retenait toujours et était déterminé à mourir avec le Mercenaire. Kem voyait le sol se rapprocher dangereusement. D'un coup sec, il planta sa dague dans le cœur de l'apprenti, qui, mourant, le relâcha. Kem se retourna, le sol de plus en plus proche, et se raccrocha à la tour, glissant sur quelques mètres avant de se stopper, s'écorchant les doigts.


Sautant au sol, Kem se maudit de ne pas l'avoir poignardé immédiatement. Il faisait toujours compliqué et il avait failli y rester. Serrant les poings, ignorant les gouttes de sang qui tombait de ses doigts ouverts, il rejoignit son Maître. Et elle, cela faisait apparemment longtemps qu'elle avait achevé sa proie. Encore quelque chose qu'elle pourrait lui reprocher.

Allait-il réussir à la satisfaire ? A être un bon Mercenaire tout en restant avec Misao et sans passer pour un traître ?
Ou allait-il la décevoir une fois de plus ?

Il ne dit rien, restant sagement à ses côtés, la laissant l'analyser à sa guise. Il tremblait encore légèrement, voyait encore Misao et sa réaction, et sentait le sang couler de ses doigts. Mais il tenta de montrer un air calme et imperturbable.

Il n'était pas faible. Ne l'avait jamais été. Et ne le serait jamais.
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Viladra Memphis
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Viladra Memphis
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22.07.12 16:56




.:I Continuation. I:.



"QuJe veux dormir ! dormir plutôt que vivre !
Dans un sommeil, douteux comme la mort,
J'étalerai mes baisers sans remord
Sur ton beau corps poli comme le cuivre.

Pour engloutir mes sanglots apaisés -
Rien ne me vaut l'abîme de ta couche ;
L'oubli puissant habite sur ta bouche,
Et le Léthé coule dans tes baisers."


Ne t'éloigne pas...je suis là....[Kem/Viladra] 430919mSanstitre

Je le vis s’éloigner de moi d’une démarche décidée. Au moins il ne semblait pas hésiter à l’idée de tuer un jeune apprenti qui ne souhaitait que vivre… Peut-être avait-il compris qu’il s’agissait bien là d’ennemi naturel. Les marchombres… Le seigneur du chaos avait raison de vouloir les détruire, c’était des nuisibles… Des êtres exécrables qui ne vivaient que pour être détruits. Ho mon maitre, j’allais me charger de vous satisfaire, alors regardez moi de votre œil sanglant, je ne vous décevrai pas… Regarde moi, toi aussi, Akiro… Et tu verras à quel point tu peux être fier de moi. Que le temps passait vite…
Me mettant en mouvement une fois que mon ancien élève eu disparu dans l’ombre, je ne tardai pas à le repérer lorsqu’il se glissa à la suite de sa cible. Son maitre le repéra quelques secondes plus tard et je le vis fléchir les genoux pour sauter à son aide. Il avait du comprendre que son protégé n’avait aucune chance…
Ses cheveux blonds claquèrent dans le vent lorsqu’elle se projeta en l’air d’une formidable détente et j’esquissai un léger sourire à l’idée de tuer une maitre marchombre si talentueuse.
Mon bras fusa, se détendit comme un serpent frappant sa proie et un éclat argenta traversa les airs dans un silence parfait.

« Joli tir, bien droit, bien rectiligne…
Non, il fait une courbe, quand même…
Tu vois mal, c’est une ligne !
Silence, les filles… J’ai un meurtre à terminer. »

Mon couteau se planta dans son épaule, la faisant vriller du buste en arrière, ratant sa prise. Je vis sa main passer à quelques centimètres de la cheville de Kem. Tombant comme une pierre, elle se reçu souplement et se redressa vivement, deux poignards sortis, les lames pointées vers moi. M’avançant nonchalamment vers elle, je vis la méfiance dans son regard, la méfiance de ceux qui sont habitués à vaincre mais qui tombent soudainement sur plus forts qu’eux. J’aurais pu faire durer le plaisir, mais j’avais déjà beaucoup de choses à faire… inutile de compliquer notre mission. Je voulais en finir rapidement afin de m’occuper de ce qui restait à faire à la forteresse. Même si Tsukiyomi était devenue mon bras droit, elle n’avait pas encore tous les droits ce qui signifiait que je ne pouvais pas lui léguer toutes les affaires en cours en mon absence. Dommage…
Me baissant avec fluidité lorsqu’elle tenta de me trancher la gorge, je bloquai sa main droite et pivotai sur mes talons avant de la projeter en arrière d’un coup de pied au visage. Le nez ruisselant de sang, elle se redressait tant bien que mal mais esquivant son attaque malhabile, brouillée par la peur et la douleur, la lame de mon propre poignard trouva rapidement son chemin et bientôt une fine ligne rouge se dessina le long de son cou gracile.

C’était rapide… Lâchais-je dans un soupir avant d’essuyer ma lame sur sa tenue.

Me retournant, je voyais Kem au prise avec l’apprenti puis il réussi enfin à lui donner le coup de grâce avant de se redresser et de me regarder. Bien, il avait mis plus de temps que je ne l’aurais souhaité, car après tout ce n’était qu’un apprenti, il aurait du le tuer en moins de cinq secondes. Mais que voulez-vous, j’avais toujours été trop exigeante et pour l’occasion, ce n’était plus mon élève mais un mercenaire au même titre que les autres… Encore que, il pouvait s’estimer heureux, un autre que lui qui aurait fait des actions semblables serait mort depuis longtemps.
Hochant légèrement la tête comme simple commentaire, je jetai un coup d’œil à la lune afin de vérifier que nous avions le temps. Vu l’heure, nous allions devoir nous séparer si on voulait avoir éliminé les premières cibles avant l’aube… Entre le musicien et le marchand, qui allais-je choisir ? Oui, c’était évident… L’un semblait être prédestiné à Kem.
Rejetant légèrement ma chevelure en arrière, je tirai deux aiguilles de bois d’ébène sertis de nacre et attachai rapidement mes cheveux avec d’un geste maitrisé. L’art d’être une femme, haha…

« Quelle coquetterie… Et tu as le temps de te battre !
Nous devons souvent faire plusieurs choses en même temps…
Comme assassiner, piller, détruire, casser, briser…
L’art d’être une femme et mercenaire qui plus est ! »

Bien, il n’en reste plus que deux avant de passer au plat principal…

Sortant un papier un peu froissé de ma poche, je lis alors l’écriture alambiquée de Yuan et sortis un stylet avant de rayer proprement nos deux victimes.
L’une des dernières proies était à l’autre bout de la ville à l’est et l’autre à une distance égale mais à l’ouest. Impossible de faire les deux en même temps même si on prenait le chemin des toits.
Coupant le papier en deux pour qu’il ait le nom et l’adresse de sa cible, je lui tendis jusqu’à ce qu’il le prenne et le lise.

Je veux que ça soit accompli avant une heure avant l’aube. On essaye de rester discret aux yeux de la population, seule notre chère proie doit savoir que nous ne sommes pas loin derrière elle. On se rejoindra au miroir d’eau une fois notre tâche terminé.

Le laissant sans une dernière explication je fis un pas sur le côté jusqu’au quartier qui me concernait. Mival D’il Trus était un marchand de tissus renommé. Ca me rappelait bien le commerce qu’avaient fait mes parents il y avait longtemps… Un commerce florissant jusqu’à ce que mon père tombe dans la déprime à la mort de ma mère. C’était étrange aussi de se dire que même la chef des mercenaires du chaos, emblème de la discorde et visage le plus activement recherché de l’empire avait eu une famille. Mais j’avais été jeune et stupide… Comme beaucoup de personnes. Néanmoins je remerciais les marchombres pour une chose. Ils m’avaient fait assumer ma liberté et m’avaient fait accéder au rentaï, leur prouvant dans la même foulée que cette entité était réservée pour les êtres libres et non pour leur guilde insipide. Comme quoi, peut-être un jour amènerais-je mes prochains apprentis là-bas…

Sautant dans les airs, mes doigts crochetèrent le bord de la fenêtre et je me hissai sur le mince espace qui dépassait du mur avant de métalliser l’un de mes ongles et de l’allonger jusqu’à pouvoir l’insérer dans la fente bloquée par un verrou grossier. Débloquant le passage après quelques secondes, j’ouvris silencieusement le battant et me glissai à l’intérieur de l’appartement richement décoré.
Traversant les pièces après avoir subtilisé trois sphères graphes posées dans leur coussin de velours, je gagnai enfin la chambre principale. Un marchand n’avait aucun garde du corps, c’était dommage pour lui…
L’homme dormait paisiblement dans ses draps de satin, le visage marqué par des rêves sans doute très agréables. Sa femme, beaucoup plus jeune que lui, était allongée à ses côtés et l’ombre de ses longs cils se reflétait sur ses joues. Une jeune femme dans la fleur de l’âge qui avait trouvé un bon parti financier en se mariant à ce gros porc…

« Essaye de ne pas réveiller tout le voisinage.
Dans ce cas je m’occupe de la fille en premier… Ca crie toujours trop fort.
Tu en es une, je te rappelle.
Moi je fais hurler les autres, et non le contraire…
Et Tryss et Caym ?
Huhu, des exceptions qui confirment la règle… »

Plantant mon arme dans sa gorge, elle s’éteignit dans un gargouillement silencieux, ses yeux s’ouvrant en grand sous la douleur et ses mains tentant de juguler le flot de sang. Souriante, j’attendis que ses spasmes s’arrêtent avant de me tourner vers son mari dont la moitié du visage avait été aspergé sans qu’il se soit réveillé pour autant. Plaquant une main contre sa bouche, il se réveilla en sursaut mais j’avais déjà transpercé son crâne en deux avant qu’il n’eut le temps d’essayer de crier.
Effaçant toutes traces de mon passage, je fixai le lit se teintant désormais d’écarlate et y essuyai mon arme avant de la ranger sous le tissu. Enfin, je vérifiai que tout était en ordre et sortis par le chemin d’arrivée, prenant mon temps pour me diriger au lieu de rendez-vous. Kem était peut-être encore sur le trajet de l’allée, il n’avait pas la faculté de pouvoir faire le pas sur le coté, lui…

Une heure plus tard j’étais assise sur le banc bordant le miroir d’eau, observant les poisons indolents qui se réveillaient lentement et jetant parfois un coup d’œil à la lune pour vérifier que mon ancien apprenti n’était pas en retard. Un joueur de violon… De quoi lui rappeler sa petite rêveuse musicienne. Qui sait, peut-être le connaissait-elle… ?




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Kem Alran
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22.07.12 18:10
Viladra prit le temps de s'attacher les cheveux, les ramenant derrière la nuque, pour qu'ils ne la gênent pas, avant de répliquer calmement :

-Bien, il n’en reste plus que deux avant de passer au plat principal…

Il ne répondit rien et la regarda sortir une feuille de papier froissée de sa poche. Elle barra quelque chose puis la déchira en deux, tendant un bout dans sa direction. Il regarda la feuille, son Maître, puis agrippa le papier pour le lire. Dessus était inscrit d'une fine écriture un nom et une adresse.

-Je veux que ça soit accompli avant une heure avant l’aube. On essaye de rester discret aux yeux de la population, seule notre chère proie doit savoir que nous ne sommes pas loin derrière elle. On se rejoindra au miroir d’eau une fois notre tâche terminé.

Kem hocha de la tête mais déjà elle avait disparu. Alors il se mit en route. Sa destination était à l'autre bout de la ville si ses souvenirs étaient justes, et il n'avait pas le pouvoir de faire un pas sur le côté, lui. Rester discret tout en allant vite. Il évita les toits, la lune aurait pu le trahir, et se glissa dans les ruelles. Ce n'est que dans l'ombre qu'il courut, le plus vite possible, évitant les patrouilles de gardes, se dissimulant aux yeux des derniers ivrognes qu'il croisait ça et là dans les rues ou aux abords des auberges.

Il n'arrêtait pas de penser à Misao, toujours encore. Et surtout à la mission qu'ils avaient faite et fait rater. Cette mission n'était qu'une vengeance de la part de son Maître. En plus de ça, il n'avait plus d'épée. Il fallait donc qu'il évite les combats au corps à corps. Il maniait très bien la dague, mais n'aurait plus une bonne rallonge en cas d'affrontement avec un adversaire maniant une épée. Il aurait des chances, oui, mais devrait la plupart du temps éviter et parer plutôt qu'attaquer.


Il mit un certain temps à rallier sa destination, avec tous les détours qu'il avait pris pour éviter les grands-places, les gardes, et autres citoyens nocturnes. Il attirait déjà l'attention avec ses yeux, ne pas en rajouter trop. Regardant la feuille qu'il avait glissée dans sa poche, il vérifia l'adresse et redressa la tête pour observer la maison qui lui faisait à présent face. De simple facture, elle avait deux étages. C'était bien là.
Il s'approcha dans l'ombre et entendit une musique s'élever d'une des fenêtres du haut. Du violon. Comme Misao. Il serra les dents. Fais exprès encore une fois ! Le Rêveur, le musicien…


Mais il n'avait pas le temps et avait une mission. Il s'en voudrait plus tard. Il contourna la maison, et chercha un mur à grimper. Toujours discret, il agrippa une fenêtre, se hissa avec ses bras, crocheta une prise plus haut, grimpant souplement, en silence, sans être pour le moins du monde essoufflé. Il avait légèrement faim, il n'avait rien avalé de la journée, mais heureusement pour lui son ventre ne criait pas suffisamment pour attirer l'attention. Il grimpa jusqu'à la fenêtre d'où sortait le son. Restant immobile, il regarda. La pièce était grande, recouverte d'un tapis, un immense lit dans un coin, une armoire. Un piano, quelques instruments qu'il ne connaissait pas et au milieu, l'homme, jouant du violon doucement, sa partition posée devant lui. Les notes s'élevaient, graves, doucereuses, une mélodie paisible qui contrastait avec ce qu'il s'apprêtait à faire.

Appuyant sur la fenêtre, il fût heureux qu'elle soit ouverte. L'ouvrant juste pour s'y glisser, il entra dans la pièce sans attirer l'attention de sa cible, trop absorbée par sa musique. Il referma la fenêtre et tira le rideau délicatement. Sortant sa dague, il approcha de sa victime. Et, à quelques centimètres d'elle, la musique cessa soudainement et il se figea. Il arrêta de respirer, priant pour qu'il commence une autre chanson. Mais non. Le musicien retira l'instrument de son cou, le rangea et d'un coup se releva. Kem hésitait toujours. Une voix lui disait : "Maintenant ! TUE-LE ! VITE !", tandis qu'une autre lui racontait : "Et si Misao le connaissait ? Vas-tu une nouvelle fois tuer ses amis ? Comme ceux de l'auberge ?"

Et lui il répondait mentalement : "Je suis Mercenaire. Et ma mission est de le tuer."

"Tu n'es qu'un lâche.", "Pense à Misao."


Il ne savait pas quoi faire. Il restait là, la dague en main. L'autre buvait, toujours en lui tournant le dos. "Tu t'en fiches s'il la connaît ou non. Elle saura rien."
"Tu en as trop fait. Tu l'as trop fait souffrir."

Il devenait fou. Il entendait des voix. Des voix qui n'étaient même pas d'accord entre elles. L'autre se retournait lentement, et Kem commença à stresser. Il devait le tuer, maintenant, avant qu'il ne donne l'alerte ! Et le temps défilait ! Il devait être auprès de son Maître avant l'aube.


Alors, au moment ou les yeux du musicien se posaient sur lui, se rendaient compte de sa présence, de l'arme, au moment ou il ouvrit la bouche pour crier, Kem se jeta sur lui, le plaquant au sol, mettant sa main sur sa bouche, étouffant le cri.

-Chut…tais-toi.

L'autre bougeait, tentait de se dégager, de prendre quelque chose pour frapper…Kem le retenait, les jambes en appui sur les siennes.
Mais le musicien continuait à bouger, lui compliquant l'affaire.


-Ne complique pas la tâche…

Il avait dit pareil à Misao. Et elle ne l'avait pas écouté. Lui non plus. Les voix se querellaient toujours dans sa tête mais il n'avait plus le temps. Serrant sa dague, il posa la lame sur la gorge de l'homme qui se mit à transpirer. Et, d'un coup souple et rapide, Kem lui trancha la gorge, regardant sans bouger les yeux de sa cible devenir vitreux, son corps rendre les derniers spasmes, son nez exhaler son dernier souffle…

Retirant sa main recouverte de sang, il nettoya sa dague, lava sa main et ressortit par où il était entré, toujours dans l'ombre. Et, au dernier instant, il vit une image. Posée sur l'étagère. Une image du musicien, dans une auberge. Avec…une fille à ses côtés. Plus jeune, certes, mais Kem la reconnut. Et cela lui brisa une nouvelle fois le cœur. Cet homme avait bel et bien connu Misao. Sans doute lorsqu'elle débutait, ou qu'elle passait ses soirées à jouer pour les autres.


"Tu vois ? Tu vas à nouveau la faire souffrir."

"Non, il n'a fait que ce qui était attendu de lui."

Retenant les larmes, il détacha son regard de l'image, du corps, de la pièce et redescendit souplement. Une fois dans la ruelle, il se mit à courir. Le plus vite possible. Pourquoi ? Pourquoi toutes ces histoires ? Pourquoi lui ? Se camouflant dans une ruelle adjacente, il s'adossa contre un mur et reprit son souffle, calmant son cœur qui battait la chamade, contrôlant ses mains qui se remettaient à trembler avec force et vigueur. Il ne fallait pas que Viladra le voie ainsi. Il fallait qu'il lui apparaisse sûr et maître de soi. Regardant la lune, il vit qu'il n'avait plus beaucoup de temps. Reprenant sa course, il reprit le même chemin, évitant gardes et places éclairées.
S'il arrivait en retard, il dirait qu'il avait dû éviter beaucoup de patrouilles.


Courant, il arriva enfin au lieu de rendez-vous. Comme toujours, Viladra était déjà là, et on aurait dit qu'elle s'impatientait. Tant pis. Marchant, il contrôla son souffle pour qu'elle ne remarque pas son essoufflement.
Il fût à peine surpris lorsqu'elle tourna la tête dans sa direction alors qu'il était silencieux. Il observa rapidement les poissons qui nageaient paisiblement et reporta son regard sur Viladra.


-C'est fait.

Au moins sa voix ne trahissait pas sa réelle émotion et était en apparence sûre, calme et tranquille.

Maintenant, le plat principal, comme elle l'avait dit. Et il était persuadé que ce qui l'attendait était pire que ce qu'il avait déjà fait.
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Viladra Memphis
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15.10.12 14:45




.:I mise en scène. I:.



"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
II nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide"


Ne t'éloigne pas...je suis là....[Kem/Viladra] 430919mSanstitre

Et se cognant la tête à des plafonds poJ’avais exécuté ma mission à bien et j’attendais désormais que mon ancien élève vienne me rejoindre. Je savais qui il avait tué, la personne que sa victime connaissait ainsi que l’impact que ça allait avoir sur son mental. Je connaissais les subtilités à utiliser quand il fallait remettre quelqu’un sur le droit chemin… Et ça commençait par une petite torture psychologique, puis par un choc et enfin par une déception qui menait à la colère… Et sans vouloir rentrer dans le stéréotype : la colère menait bien souvent à la volonté de détruire. Et cette volonté, quand on savait la gérer, ce qui était mon rôle, elle finissait par aboutir à une froide maitrise d’un esprit de fer dans un gant de velours. J’allais agir ainsi avec Kem… J’avais déjà mis mon plan à contribution. Misao lui en voulait un peu depuis ses crimes, j’avais développé cette rancœur à l’aide d’un jeune et beau mercenaire qui avait commencé à se montrer très gentil avec elle… La trahison de son oncle aussi, lui avait brisé le cœur, elle commençait à se sentir délaissée et le venin de mes paroles s’était enfoncé dans son âme, contaminant son sang et son souffle. Je voyais dans son regard qu’elle penchait lentement mais surement de mon côté, que le fait que je me montre plus douce avec elle l’avait rendu plus dure… Bientôt elle ferait parti de mes mercenaires. Certes, je brisais là une douce idylle romantique entre mon élève et elle, mais n’était-ce pas le fruit de leurs propres défauts ? Je n’avais fait qu’accélérer les choses, tout simplement…

« tu as aussi manipulé, menti par omission…
… lancer des rumeurs, rajouter ton grain de sel…
Mais en aucun cas je n’ai modifié quoique ce soit.
Mouais… »

Je tournai alors mon visage sur le côté pour voir apparaître Kem qui s’avançait vers moi, l’expression fermée. Je pouvais être fière de lui, il y avait quelques temps il n’aurait jamais pu se maitriser ainsi… Là, je pouvais évidemment sentir le trouble qui s’agitait en lui, car malgré tous ses efforts il avait été mon élève et j’avais appris à le sonder jusqu’au plus profond de lui-même, mais quelqu’un d’extérieur aurait noté là un jeune mercenaire sûr de lui et sans émotion apparente. Un bon potentiel, dommage qu’il soit si fragile à l’intérieur… Bien des bons éléments avaient fini par perdre la vie, tués dans une mission ou bien par un autre mercenaire, car l’amour ou d’autres principes aussi puérils leur avaient fait perdre la raison. Mais je ne m’inquiétais pas, Kem Al’ran reviendrait dans le bon chemin.

C’est fait.

Je n’en doute pas, Kem.

Me levant alors, je jetai un coup d’œil au ciel nimbé d’étoiles estimant le temps qu’il nous restait avant l’arrivée du soleil. Une heure, peut-être un peu moins… On voyait déjà un voile rougeâtre à l’horizon. Nous allions donc pouvoir commencer…
M’étirant longuement, je posai une main sur ma hanche et réfléchis quelques minutes. Par qui commencer ? Les enfants… Ils se rendaient à l’académie pour apprendre le maniement des armes. Tous les matins à huit heures, ils commençaient le trajet, seuls, puis allaient rejoindre leur classe respective avant de rentrer le soir aux alentours de neuf heures. Le légionnaire et son frère arrivaient en général une heure après et la femme, elle, restait toujours à la maison. Nous allions donc procéder ainsi…
Me tournant vers lui, un mince sourire étira mon visage et je lui dis alors mes consignes.

Tu vas tuer les enfants de notre cible lorsqu’ils se rendront à l’école. Ni vu, ni connu, évidemment… Tu rapporteras leur corps dans leur maison ; entre temps je me serais déjà occupée de la femme. Ensuite, et bien nous attendrons chez eux le temps que les deux légionnaires reviennent… Je m’occuperai personnellement de celui qui a osé bafouer notre guilde, je te laisserai son frère.

« Il va prendre cher !
Autant dire qu’il regrettera amèrement de s’en être pris à nous.
Tu vas le tuer ?
Ho non… ça sera pire que cela. »

Les deux enfants de notre proie ont huit et onze ans. La plus jeune se nomme Lisy et a de longs cheveux blonds, l’autre est roux et n’est pas très grand pour son âge. De ravissants bambins… N’oublie pas, personne ne doit te voir les tuer. Tu es déjà assez connu à Al’far pour que tu viennes te créer une nouvelle notoriété ici… De plus, je compte prochainement infiltrer l’académie des dessinateurs, alors ne viens pas compromettre mes plans avec une erreur idiote. Si tout est compris, on se retrouve donc au quartier nord avec les cadavres des gosses. Ne tarde pas trop… Ca ne devrait pas te prendre des heures non plus.

Disparaissant, je ne pris pas le temps d’analyser l’expression de son visage et je réapparus sur le toit de la maison de notre victime, entre la cheminée et le mur de la maison voisine qui me surplombait. Ainsi dissimulée, j’attendis patiemment que les rayons du soleil viennent me sortir de la phase de demi-sommeil dans laquelle je m’étais enfoncée.
Quand j’ouvris les yeux, toujours dissimulée dans l’ombre, je ne tardai pas à entendre des rires joyeux résonner suivis d’une voix plus grave. Enfin, je repérai les deux enfants quitter la maison et les regardai disparaître au coin de la rue. Kem avait dû se placer sur leur chemin…
Les deux légionnaires ne tardèrent pas à partir, eux aussi. Vêtus de leur armure de vargelite, ils partirent d’un pas martial en direction du centre de la ville et j’attendis quelques minutes avant de me mettre en mouvement…

Me glissant par la lucarne, elle était si mince que je me demandai si j’allais y arriver puis mes pieds touchèrent sans bruit le parquet ciré de la salle de bain. Me redressant lentement, j’ouvris la porte et m’engageai dans le couloir, me guidant à la chansonnette stupide que poussait la femme en nettoyant les restes du petit déjeuner à l’étage inférieur.
Passant par-dessus la rambarde pour éviter les grincements des escaliers, je me reçus souplement au sol trois mètres plus bas et me coulai sans laisser de trace le long du mur qui déversait sur toutes les pièces de cet étage. La lumière était allumée dans une pièce et j’entendais l’eau se déverser dans un bac ainsi que les bruits de vaisselles s’entrechoquant. Esquissant un nouveau sourire, mes doigts craquèrent imperceptiblement lorsque je les métallisai.

Et c’est en allant gaiement que le légionnaire…

« Quelle chanson stupide !
A qui le dis-tu… ?
Dépêche-toi de la faire taire ! »

Quand je me faufilai dans la cuisine, je vis cette petite femme blonde me tourner le dos, continuant de chantonner avec son tablier noué au creux des reins. Elle se retourna alors pour saisir une serviette et se figea en me voyant. Il fallait dire que dans mon costume de cuir et de soie superposés, des traces de sang de la veille maculait encore certains tissus et l’éclat argenté de ma greffe n’était pas pour la rassurer.

Mais… Mais qui êtes vous ?!

Un fan qui n’est pas satisfait de votre prestation, madame…

Et bondissant en avant, mes ongles effleurèrent sa gorge qui s’ouvrit comme une fleur. Le corps s’écrasant au sol après avoir heurté le coin de l’évier, je l’attrapai par un poignet avant de le trainer jusqu’au salon principal où je le jetai sur l’un des nombreux canapés. Là, je m’assis confortablement dans un fauteuil et attrapai un livre au hasard que je me mis à feuilleter en attendant mon ancien élève. La mise en scène avait commencé…




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Kem Alran
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15.10.12 21:15
-Je n’en doute pas, Kem.

Elle se leva ensuite, souplement, une main sur la hanche dans une position de réflexion. Kem se débattait toujours intérieurement, restant neutre et calme à l'extérieur.

"Elle l'apprendras. Tu le sais qu'elle le saura."

"Tu t'en fiches de ce qu'elle pense. Tu es avant tout un Mercenaire."

Les voix…maudites voix et les cris qui résonnaient toujours…
Il reporta son attention sur Viladra qui le regardait en souriant :


-Tu vas tuer les enfants de notre cible lorsqu’ils se rendront à l’école. Ni vu, ni connu, évidemment… Tu rapporteras leur corps dans leur maison ; entre temps je me serais déjà occupée de la femme. Ensuite, et bien nous attendrons chez eux le temps que les deux légionnaires reviennent… Je m’occuperai personnellement de celui qui a osé bafouer notre guilde, je te laisserai son frère.

Les…enfants ?! Il maîtrisa son visage pour ne rien laisser apparaître de ses réelles émotions.

"Tu vois…si tu les avais tout de suite tués sur le convoi, tu n'en serais pas là aujourd'hui…"

"Misao n'aurait pas supporté de te voir les tuer. Ceux-là, elle le verra pas."


-Les deux enfants de notre proie ont huit et onze ans. La plus jeune se nomme Lisy et a de longs cheveux blonds, l’autre est roux et n’est pas très grand pour son âge. De ravissants bambins… N’oublie pas, personne ne doit te voir les tuer. Tu es déjà assez connu à Al’far pour que tu viennes te créer une nouvelle notoriété ici… De plus, je compte prochainement infiltrer l’académie des dessinateurs, alors ne viens pas compromettre mes plans avec une erreur idiote. Si tout est compris, on se retrouve donc au quartier nord avec les cadavres des gosses. Ne tarde pas trop… Ca ne devrait pas te prendre des heures non plus.

Il enregistra toutes les informations, acquiesçant légèrement de la tête. Puis elle disparut sans laisser de trace, le laissant seul devant la fontaine, le soleil commençant à se lever à l'horizon. Il inspira un grand coup, serrant les poings, et se dirigea au pas de course sur le chemin de l'école. Il fallait qu'il l'analyse, qu'il voie ou il pouvait agir en toute discrétion…

Des enfants…huit et onze ans…

"Tu n'as que ce que tu mérites, imbécile"

"Misao en souffrira encore…"

Il voulait hurler tant il en avait marre de ses voix qui se disputaient dans sa tête ! Il n'arrivait même plus à réfléchir ! Il courut pour tenter de se calmer et se posta le long du chemin, camouflé dans l'ombre d'une maison, d'où il pouvait voir tout le monde sans être vu. C'était une rue assez calme, surtout à cette heure si matinale. Avant de voir les enfants, deux personnes passèrent, discutant entre eux à voix basse. Il serrait sa dague dans sa main, tremblant, tentant de se maîtriser.

"Tu n'avais qu'à pas l'emmener. Non, mieux. Tu n'avais qu'à pas tomber amoureux…"

"Misao t'aime et tu l'aimes. Tu ne peux pas lui faire ça. Pas maintenant. Pas avec ce que tu lui as déjà fait endurer."

Et lui répondit violemment, mentalement : "TAISEZ-VOUS !"

Cela les calma, mais il était sûr qu'elles reviendraient, tout comme les cris. Puis il entendit deux voix guillerettes. Il regarda du coin de l'œil et vit deux enfants. Une fillette qui tenait la main d'un garçon, tout sourire d'aller à l'école. Il serra la dague dans sa main, un sourire cruel peint sur les lèvres. En fait, il pouvait peut-être réparer son erreur là. Tuer ceux-là à la place de ceux qu'il avait épargnés et éponger légèrement la déception de son Maître…

"Oui, c'est ça tu as compris…"

Il les suivit jusqu'à l'angle de la rue et, sortant du couvert des arbres, se posta devant eux. Ils furent surpris mais lui dirent bonjour, heureux et innocent. Il aurait pu craquer devant leur bouille, s'il avait été avec Misao. Ou s'il n'avait pas cette carapace de fer en lui. Une carapace fragile, mais qui commençait à prendre place en lui. Le faisant devenir ce que Viladra s'acharnait à bâtir.


-Il y a là-bas un énorme carton de bonbons rien que pour vous les enfants…

-Des bonbons ? Ou ? Ou ?

Ils sautèrent presque jusqu'à l'endroit que Kem leur indiqua, ce dernier les suivant lentement, telle la Faucheuse, tel l'Enfant de la Mort…

Se redressant, il nettoya sa dague couverte de sang sur le tapis d'herbe qui couvrait l'endroit. Les deux enfants gisaient à ses pieds, la gorge tranchée nettement et proprement. Ils n'avaient opposé aucune résistance. Il s'était occupé du garçon en premier, après les avoir attachés, bâillonnés et rendus aveugles avec un bandeau. Il n'avait tout de même pas pu obliger la sœur à voir l'assassinat de son frère…

Maintenant, il devait se rendre au point de rendez-vous avec les corps, discrètement. Dans sa tête, une voix était sereine, apaisée, alors que l'autre hurlait :

"PAUVRE FOU ! QU'AS-TU FAIT ?! MISAO NE TE LE PARDONNERAS JAMAIS ! TU SAIS QU'ELLE LE SAURA ! IMBÉCILE !"

Cette voix l'immobilisa dans ses gestes, alors qu'il se penchait pour agripper les petits corps. La carapace s'était à nouveau fissurée. Il était un monstre, elle n'avait pas tort…il venait de tuer deux enfants innocents, de sang-froid. Et lui qui avait dit à Misao vouloir des enfants avec elle si possible…il doutait maintenant. Sa vie ne tenait que sur un fil, tout comme celle de la Rêveuse qui sombrait lentement dans la folie, sans qu'il le voie. Il avait eu raison, l'autre fois…il avait brisé sa vie…il avait tout foutu en l'air ! Tout ! Il aurait mieux fait de choisir une autre cible, à l'époque, pour récupérer de l'argent, rien de tout ceci ne serait arrivé !

Il serra les poings, chassant tout de sa tête. Pour l'heure il avait encore une mission à accomplir. Ensuite il verrait. Mais que se passera-t-il si la Rêveuse s'en allait ? Le quittait ? Elle ne pourrait pas partir de la Forteresse. Serait condamnée à le croiser. Condamnée à être leur prisonnière…

Il ferma et rouvrit les yeux sur les cadavres et les agrippa vivement, les soulevant et les calant du mieux qu'il put. Il longea les maisons, rebroussa chemin de là ou ils étaient venus. Il resta dans l'ombre, trottant le plus vite possible. Il avait respecté les conditions. Personne ne l'avait vu. Il arriva près de la maison et glissa à l'arrière, contre le mur. Entrer par la grande porte n'était peut-être pas la meilleure solution pour être discret…

Il avisa une fenêtre donnant au rez-de-chaussée, dans l'ombre toujours, et poussa sur le vitrage. Ouverte aussi. Tant mieux…il l'ouvrit, prit les corps qu'il transféra à l'intérieur avant de s'engouffrer lui-même dans ce qui s'avéra être la chambre à coucher des parents. Il prit les enfants après avoir refermé la fenêtre et sortit de la pièce, rejoignant le couloir principal. Là, aussi silencieux qu'un chat, il se faufila dans la maison, cherchant Viladra. Ce fût la marque de sang qui le mit sur la piste. Il la suivit et atterrit dans le salon, ou Viladra l'attendait, assise nonchalamment sur un fauteuil, un livre en main, le cadavre d'une femme trônant sur le canapé. S'avançant, il déposa à ses côtés les enfants et recula. Sa chemise était tâchée de sang maintenant…super…

Il inspira en silence, ne regardant plus les corps.

"Tu es un imbécile, Kem Al'Ran…"

Il le savait…oohh oui il le savait….

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