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Six ans avant... [Nel'/Viladra]
Viladra Memphis
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Viladra Memphis
Mentaï



30.07.12 0:30




.:I Souviens toi... I:.



"Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,
L'Espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur,
Ne veut plus t'enfourcher! Couche-toi sans pudeur,
Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle bute.

Résigne-toi, mon cœur; dors ton sommeil de brute."


Six ans avant... [Nel'/Viladra] 430919mSanstitre


J’avais couru pendant des heures, jusqu’à ce que mes poumons crient grâce, jusqu’à ce que mes jambes pourtant entrainées manquent de se dérober sous mon poids, jusqu’à ce que je m’effondre à moitié contre ces murs qui me narguaient de tous les côtés. Mon énergie était épuisée, mon esprit en miette et je sentais que quelque chose venait de se détruire à tout jamais en moi… Peut-être, peut-être que cette étincelle d’espoir me reviendrait, que demain lorsque j’ouvrirai les yeux tout cela n’aura été qu’un horrible cauchemar ; peut-être qu’il se penchera sur mon visage comme chaque matin, me laissant à loisir contempler ses traits harmonieux, ses lèvres tant désirées et ce regard, ce regard si sombre et pourtant si envoutant…
Mais ce point sur le côté me ramenait à la réalité comme un aimant attirait la pièce de fer. Ses blessures sur mes bras et sur mon dos me signalaient à chaque lancination que j’étais dans la vie réelle, qu’il était inutile de croire en un retour à un passé désormais révolu. Pourquoi était-ce arrivé ? Qu’avais-je fait donc de mal, moi qui m’étais toujours donnée corps et âme à l’harmonie ? Pourquoi a-t-il fallu que ce soit les mains des personnes que j’admirais qui arrachent alors le dernier souffle du seul qui emplissait mon cœur de bonheur… ? Je ne comprenais pas… Je voyais encore son cadavre reposant au fond de la fontaine, je voyais encore les regards mauvais des marchombres qui m’avaient complimenté deux ans avant, je voyais sans cesse leurs mains saisir leurs armes pour tenter de prendre ma vie… et cette course, cette fuite sans fin, sans fin… sans fin…

Ouvrant soudainement les yeux, les bribes de mes dernières pensées nocturnes se désagrégèrent lentement, superposant le plafond boisé à l’image de ses yeux si haineux.
Me redressant dans le lit, je passai distraitement mes mains sur les cicatrices de mes épaules désormais refermées. Cela faisait désormais presque un an que tout cela s’était déroulé et pourtant ces pensées revenaient m’assaillir sans cesse, comme si elles tentaient de me faire comprendre quelque chose. Mais tout cela était loin derrière moi… J’étais désormais mercenaire du chaos en passe de se faire remarquer par les mentaïs sous la direction de Leloo, la chef que je n’avais qu’entraperçue jusque là. Qui sait, peut-être parviendrais-je à me faire une place ? Ce sentiment de vide finirait alors par se combler ? Akiro, si seulement tu avais été à mes côtés pour me soutenir…
Posant les pieds sur le sol de pierres, je frissonnai sous le contact glacial et attrapai mes vêtements avant de me glisser dans la pièce d’à côté dans laquelle j’entrepris de me laver. Fin prête, je glissai à ma ceinture la lame couleur de jais qui ne me quittait plus depuis que j’avais réussi à faire basculer ce dessin entièrement dans la réalité deux ans auparavant. Ca avait été le symbole même que je deviendrai une puissante dessinatrice… Et je ne découvrais qu’aujourd’hui à quel point ce don me servirait.

« Viladra… »

Encore ces voix… Je ne savais pas d’où elles venaient ni ce qu’elles me voulaient mais leur apparition datait du jour où mes yeux s’étaient posés sur son corps.
Mon estomac se nouant à cette vision, je secouai légèrement la tête et attachai mes cheveux encore humide en arrière avant de faire un pas sur le côté pour réapparaître dans les étages supérieurs. Le quartier des mentaïs, ces êtres si redoutés, si respectés et si puissants… Je rêvais d’en faire parti.
Une présence familière dans mon dos me rassura et je me retournai pour adresser un sourire à Caym. Mercenaire en passe de devenir Mentaï, son caractère hautain et cynique m’avait rebuté sur les premiers temps mais j’avais fini par apprécier ses yeux de glace et ses longs cheveux noirs encadrant un visage fin. Peut-être était-ce parce qu’il lui ressemblait…
Une heure plus tard un mentaï m’envoya en mission de repérage à Al’jeit où apparemment le corps d’un mercenaire aurait été retrouvé non loin des quartiers commerçants. Pour des raisons étranges, mes yeux s’étaient éclaircis à ma fuite des marchombres et étaient désormais devenus d’un bleu opalescent. Mes cheveux originairement brun étaient devenus d’un noir d’ébène et même ma peau avait blanchit. Depuis, il était difficile de me reconnaître et c’était pour cette raison là que l’on m’envoyait souvent en mission à l’extérieur.

J’exécuterai les volontés de notre divinité, seigneur Layn. Lâchais-je à ce mentaï qui me fixait d’un air si affamé.

Et une seconde plus tard, je réapparaissais à Al’jeit. Je connaissais ses rues par cœur, ses toits comme ses marchands. J’étais née là bas, j’avais vécu là bas, je m’étais entrainée avec ses habitants. Et pourtant, je me sentais si étrangère… Je n’étais à ma place nulle part. Les mercenaires étaient trop sombres encore pour que je me sente à l’aise parmi eux mais je voyais désormais le monde extérieur comme une niaiserie et une suite de mensonges… A qui faire confiance si ce n’était qu’à soi ? J’étais loin de m’imaginer à ce moment-là à quel point ce conseil me servirait par la suite…
Gagnant les quartiers commerçants qui étaient en plein essor malgré l’heure matinale, mon regard effleura sans faire attention les étalages chargés et je me mis en quête de débusquer des marchombres qui traineraient un peu trop par ici. Apparemment, il n’y en avait pas… Mais je n’étais pas étonnée, nous agissions souvent la nuit. Nous ? Pourquoi disais-je nous… ILS agissaient souvent la nuit comme les rats qu’ils étaient. Croyez-moi, si mes cicatrices disparaitraient avec le temps, je n’arriverai jamais à vous pardonner de me l’avoir arraché… Et de m’avoir trahi. Au final, l’harmonie n’était que futilité.

Vous souhaitez quelque chose, ma petite demoiselle ?

Non merci, c’est gentil ! Répliquais-je immédiatement au vendeur de gâteaux non loin de moi.

J’adorais ses friandises mais j’étais en mission, je me permettrai une pause à midi seulement…
Et le reste de la matinée se passa sans que je ne découvre quoique ce soit qui en vaille la peine. J’avais hâte de passer leurs fichus tests afin que l’on m’accorde enfin des missions dignes de ce nom. Ils arrêteraient de me regarder comme un objet… Je savais que les femmes à la forteresse étaient bien souvent traitées comme des objets de plaisirs par les plus puissants mercenaires mais jusqu’à présent j’avais réussi à garder mon intégrité. Je m’étais même demandée si mon don n’était pas plus fort que le leur… Mais j’avais vite refoulé cette idée, vouloir les surpasser trop vite pouvait être mortel et je savais que je n’avais pas le mental assez fort pour me le permettre maintenant.

Entrant dans une auberge, je respirai avec délice les bonnes odeurs de cuisine et me faufilai entre les tables, une fine cape couleur écru dissimulant mon sabre et ma tenue de cuir. Me glissant jusqu’à une table dans un recoin, je me laissai tomber sur la chaise et parcouru la salle des yeux tandis qu’une jeune serveuse venait poser devant moi une assiette de dégustation en me demandant ce que je désirais. N’ayant pas lu encore les choix, je la renvoyai poliment quand mon regard s’agrandit. Je ne pouvais pas me tromper en disant qu’il s’agissait bien d’elle. Nelam ! Nous avions été de bonnes amies d’enfance et si je ne lui avais jamais dit que j’étais devenue marchombre, nous nous voyions souvent à l’époque et j’appréciais beaucoup sa présence. Beaucoup plus petite que moi qui faisais plus d’un mètre soixante-quinze, elle avait des cheveux noirs tranchés par des mèches blanches et des yeux bleus un peu plus foncé que les miens. C’était vraiment quelqu’un à qui je tenais et ça faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas vues…

Nel ! M’exclamais-je tandis qu’elle s’asseyait de l’autre côté de la salle.

Mon cri masqué par les bruits de conversation, je me levai précipitamment et me dirigeai vivement vers elle, lâchant quelques ‘’désolée’’ au passage lorsque je renversai quelque chose. Je vis son regard se tourner dans ma direction, sans doute attiré par cette agitation soudaine et s’éclaircir en voyant mon visage malgré un bref moment d’hésitation. C’est vrai que j’avais bien changé, la dernière fois que l’on avait parlé mes yeux étaient encore marron foncé…
Un grand sourire étalé sur mon visage, je fus sur elle en une seconde et la serrai dans mes bras avec force, les pans de ma cape retombant doucement autour de moi. Me séparant enfin après cette acolade qui termina de la plonger dans un état d’égarement, je serrai ses mains dans les miennes.

C’est moi, Vil ! Lui dis-je en riant. J’ai changé mais c’est toujours moi, Nel ! Bon sang que ça fait plaisir de te revoir !

« Erreur… »





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Neleam
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Neleam
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30.07.12 22:17
https://ewilan.forumactif.fr/t1995-neleam-une-femme-de-legende
Dans une taverne, pas très bien fréquentée, mais pas la pire de tout Al-Jeit, une jeune femme, solitaire, était appuyée au comptoir.
Non pas déprimée ni rien. Juste une adepte des soirées dans les tavernes. C’est un lieu qu’elle prisait énormément, pour ses rencontres. Rencontres en tout genre. Souvent cela finissait en baston générale et elle s’en tirait avec les honneurs, ce qui lui faisait augmenter sa côte et sa réputation de farouche femme. Elle avait du mal à se faire appeler guerrière, mais elle y travaillait car pour elle se battre était un Art. Parce qu’elle n’avait pas d’armure, et qu’elle n’était pas dans l’armée, ces hommes bourrus étaient incapables de la nommer correctement. Au moins ils arrivaient à lui montrer un minimum de respect et l’appelaient par son prénom : Neleam.

La demoiselle, de petite taille et un sourire presque permanent sur ses lèvres ne payait pas de mine, mais savait se montrer coriace. Elle gagnait essentiellement sa vie en protégeant des caravanes. Elle parcourait tout Gwendalavir, ce qui lui convenait parfaitement et avait fini par se rapprocher de la guilde des Chevaliers. Etait-ce possible de parler d’une guilde de chevalier ? certainement pas.. il s’agissait de quelques hurluberlus éparpillés à travers tout le continent, qui se battent pour leurs valeurs. Et pour l’argent. Une sorte de mercenaires, mais toujours propres. Pas d’assassinats à proprement parler, car il n’est possible d’en tirer aucune fierté, mais des combats grandioses… ça oui ! Et cela convenait parfaitement ) la jeune femme.

Le barman, un homme gras, le crane dégarni, lui posa son verre sur le bar et lui fit signe d’aller s’asseoir car d’autres personnes désiraient prendre un verre. La demoiselle acquiesça et parti se poser dans un coin, à une table partiellement occupée. Un des deux occupants était ivre mort tandis que l’autre, mangeait avec concentration. Neleam hésita à lancer la conversation puis renonça. Elle se balança sur sa chaise, posa ses pieds sur la table et but une gorgée de sa bière.
Elle parcouru la pièce du regard et observa la nouvelle arrivante, qui bousculait tout le monde pour venir dans sa direction. Pourquoi vers elle ?! Il y avait plein d’autres places partout ailleurs !
La femme qui arrivait avec de longs cheveux noirs et des yeux bleus très clairs. Sa peau blanche et sa silhouette longiligne la rendait magnifique. Neleam remarqua qu’elle la fixait et qu’un sourire chaleureux barrait les lèvres de l’inconnue. Pourtant .. Son visage lui était familier, sa gestuelle aussi. Neleam n’arrivait pas à mettre un nom sur ce visage pourtant familier, mais se leva pour l’accueillir. Elle ne sentait aucune méfiance, et elle décida de suivre son instinct.
Ce fut presque une furie qui lui sauta dans les bras.


C’est moi, Vil ! J’ai changé mais c’est toujours moi, Nel ! Bon sang que ça fait plaisir de te revoir !

Viladra … Neleam se souvenait parfaitement d’elle. Comment aurait-elle pu l’oublier ?! C’était une des premières personnes qu’elle avait rencontré en Gwendalavir et elles avaient immédiatement sympathisé, créant un lien très fort.

- Vil ! La dernière fois que je t’ai vue, tes cheveux étaient bruns… tout comme ton regard. Pourquoi ce changement ?


Puis elle ajouta, une lueur moqueuse dans les yeux.

- Je sais que je suis un modèle pour toi, mais tu n’es pas obligée de me ressembler en tous points !

Puis un sourire démesuré lui barra les lèvres et elle sera à son tour vigoureusement Vil dans ses bras.
Viladra … Elle l’avait enfin reconnu. Ses cheveux avaient poussés, faisant ressurgir sa féminité qu’elle ne semblait pas vraiment assumer par le passé. Ses yeux, malgré leur nouvelle couleur, étaient toujours les mêmes, mais Neleam y vit une nouvelle lueur qu’elle ne sut interpréter. Elle ignorait à quel point son amie avait changée… Mais son dynamisme était toujours aussi contagieux !

Sa tenue était très … sexy, malgré le peu de peau visible. Certainement le charme mystérieux de la cape, associé avec justesse à une tenue moulante en cuir, dessinant ses formes généreuses mais toujours à l’abri du long bout de tissus. Et Vildadra qui semblait ne pas s’en rendre compte… Elle n’avait donc toujours pas compris son pouvoir sur les hommes ?! A moins que justement cela fasse parti de son nouveau personnage. Dans ce cas, elle devait avoir de quoi calmer les ardeurs de ces mâles en chaleur, des atouts plus … puissants qu’un regard glacial.

- Rassures-moi, tu ne tiens pas à passer inaperçue ? Parce que tu fais tourner la tête à tous ces hommes !


La guerrière porta la chope à sa bouche, ses yeux rieurs toujours fixé sur son amie, comme incapable de s’en détacher et que celle-ci ne disparaisse.

- Il me semble même que la serveuse ait du mal à ne pas te détailler ! Avec un petit effort je suis sure que tu pourrais faire faire un infarctus aux trois quart des personnes de la pièce et changer de bords toutes ces femmes !

Neleam badinait, d’un ton joyeux. Elle n’osait pas vraiment demander cash les détails de toute sa vie, lui demander ce qu’elle devenait. Bien sur elle le ferait, mais pas tout de suite. Elle voulait d’abord tenter de retrouver leur ancienne complicité avant de lui faire cracher ses secrets, car son sixième sens lui criait qu’elle en avait.
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Viladra Memphis
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Viladra Memphis
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20.08.12 22:21




.:I Mélancolie. I:.



"Adorable sorcière, aimes-tu les damnés?
Dis, connais-tu l'irrémissible?
Connais-tu le Remords, aux traits empoisonnés,
A qui notre coeur sert de cible?
Adorable sorcière, aimes-tu les damnés?"


Six ans avant... [Nel'/Viladra] 430919mSanstitre

J’aimais voir ce sourire sur son visage, cet air étonné car elle venait tout juste de me reconnaître, l’étincelle pétillante de ses yeux, ses mèches blanches qui tranchaient la chevelure de jais qu’elle arborait. J’aimais sa voix toujours calme, comme si malgré sa jeunesse elle avait en elle une sagesse cachée. Elle était un peu une lumière dans l’obscurité malgré son caractère assez calme et je l’appréciais énormément. Je n’étais pas tombée amoureuse d’elle, ne vous faites pas d’idée, mais il était clair que ceux qui avaient réellement compté pour moi se comptaient sur les doigts d’une main et elle y avait sa place. C’était quelqu’un de réconfortant qui avait toujours eu les moyens de me remonter le moral. C’était elle aussi à qui je m’étais confiée quand je ne savais pas quoi faire avec Akiro tant je l’admirais autant que je l’aimais. Elle avait su garder la tête froide en toute circonstance, cette femme qui venait d’un monde inconnu… Mais c’est ce que j’aimais, cette différence qu’il y avait avec les autres. J’étais seule, mon père ayant disparu à la suite de ma mère après un coma éthylique, guidée par un marchombre qui s’avèrerait plus tard être le commanditaire de mon assassina… Et puis j’avais rencontré Akira, quatre ans avant de faire la connaissance de Neleam. Il était fils d’un membre de la légion noire, un bretteur exceptionnel pour son âge. Je l’avais aimé dès le premier regard…
Neleam, Akiro et moi avons passé une année entière ensemble. On lui montra toutes les facettes de la ville, les habitudes alaviriennes, nos coutumes, nos secrets… Et à la fin, elle était à l’aise dans notre pays comme si elle y avait toujours vécu. Nous avions été inséparables à ce moment là… Puis brutalement séparés.

« Souviens-toi… »

J’appris qu’Akira était un mercenaire du chaos. Pour un marchombre, c’est assez troublant de savoir ça de la personne que l’on aime… Et puis finalement je ne le trahis pas et nous eûmes une belle aventure… Jusqu’à ce qu’ils me l’enlèvent, effaçant d’un coup ces années de bonheur, ces nuits de douceur, ces journées de gaieté… Et je me retrouvai seule. Alors ne vous étonnez pas si je suis si heureuse de revoir Neleam car même si j’ai conscience que désormais nos chemins divergent, elle restait la personne qui avait le plus compté pour moi ici après Akiro et ma mère. Qui aurait su que plus tard son simple nom ne signifierait plus rien pour moi…
Elle semblait heureuse de me revoir bien que je voyais son regard surpris effleurer ma chevelure, s’attarder brièvement sur mes yeux avant d’apercevoir furtivement ma tenue de cuir qui s’était dévoilée sous ma cape qui retombait doucement autour de moi. Il allait falloir que je justifie bien des choses… Et pourtant, je n’avais aucune véritable explication. Elle blagua ensuite sur mon physique et j’esquissai un sourire gêné. Jadis, je n’attirais pas autant les regards bien que j’avais conscience que la nature ne m’avait pas trop mal doté. Maintenant, j’avais senti mon corps changer et la pâleur de mon regard accentué par le noir de ma chevelure avaient apparemment rendu cette capacité d’attraction encore plus efficace. Je le savais bien, je le sentais, non seulement quand je devais briser les mains de ceux qui s’approchaient mais aussi quand les seigneurs mentaïs m’appelaient pour diverses missions. Je n’en étais pas particulièrement fière mais j’avais déjà offert mon corps à l’un d’entre eux, plus par sentiment d’obligation que par réelle envie… Mais à la forteresse, c’est la loi du plus fort. Si on est faible, on se soumet et c’est tout…
Ramenant distraitement mes cheveux en arrière, dévoilant ainsi ma gorge et la naissance de ma poitrine, je me retins d’adresser un sourire goguenard aux deux hommes qui nous fixaient un peu plus loin et conservai mon air enjoué.

Je ne vois plus beaucoup le soleil ces temps-ci, répondis-je en haussant légèrement les épaules. Peut-être que ça a un lien, enfin… Il est courant de voir des chevelures s’assombrir avec le temps. Quant à mes yeux, aucune idée !

Je lâchai un léger rire tandis que le serveur s’approchait de nous. Nous demandant ce que l’on souhaitait commander, je lui indiquai un plat simple de viande et laissai Neleam faire son choix. Une fois qu’il se fut éloigné, nous nous rassîmes l’une en face de l’autre et je repris la parole. Ca me faisait vraiment plaisir de la revoir, après tout ce temps je ne pensais plus la revoir !

Les hommes et leurs pulsions ! Commentais-je dans un nouveau rire, me souciant peu d’attirer ainsi l’attention. Qu’ils aillent donc voir ailleurs, nous ne sommes pas faites pour leur céder, au contraire !

« Et pourtant, ma pauvre Vila, tu l’as déjà fait » remarquais-je silencieusement.

Et toi sinon, Nel, tu as fait quoi depuis la dernière fois qu’on s’est vus ? Ca remonte à un but, dis donc ! Tu as bien changé aussi, enfin ne m’en veux pas si je te dis que je n’ai eu aucun mal à te reconnaître… Disons que j’ai une bonne mémoire ! Tes cheveux sont toujours les mêmes ! Et crois moi, je ne suis pas la seule que les hommes regardent, ici!

Je me remis à sourire bien qu’une pointe de mélancolie se ficha dans ma voix. Ses cheveux, Akiro avait passé son temps à la chambrer, amicalement bien sur, sur ses longs mèches blanches et nous avions beaucoup rit même quand elle faisait semblant d’être vexée. A nous trois, on avait conquis l’univers de l’insouciance… Une amitié sans pareille sans ambigüité, sans jalousie ou autres sentiments néfastes. Pourtant, on dit souvent que trois est un mauvais chiffre… Que ça ne dure jamais et pourtant, s’il était encore envie, ce n’est pas l’insouciance que nous aurions conquis, mais l’univers tout entier… Mais c’était terminé. Je ne savais pas ce que faisait Neleam mais je sentais qu’elle ne me suivrait pas si je lui disais quelle guilde je servais. Et moi, je savais que je ne ferai pas demi-tour… Pas alors que j’étais en passe d’atteindre l’un des grades les plus prestigieux de la guilde. Ma puissance avait triplé depuis que j’avais intégré les mercenaires, et j’en voulais plus…

Votre commande…

Interrompue dans mes pensées par le serveur qui posait nos plats devant nous, il nous adressa de grands sourires auquel je répondis poliment. Avant j’aurais eu peur d’attirer les hommes, c’était sans doute la raison pour laquelle je m’étais souvent cachée derrière un aspect plus masculin, du moins, dans le caractère. Maintenant je comprenais l’extraordinaire pouvoir de la séduction à condition de savoir le maitriser. Evidemment, il fallait le faire avec modération. Je ne comptais pas devenir une femme fatale croqueuse d’hommes à l’envie sanguinaire… Non, tout cela c’était bien trop pour moi.

Ils sont rapides ici ! Remarquais-je joyeusement. Espérons que la nourriture vaut le service !

Et lui lançant un clin d’œil complice tandis que le serveur repartait, légèrement troublée, je pris une gorgée de mon vin, notant le nectar sucrée et le gout de l’alcool prononcé. Pas un crû d’extrême qualité, mais pas non plus de la piquette. C’était passable, de quoi se mettre de bonne humeur pour entamer une discussion avec une bonne amie.

Donc je disais ! Repris-je, que deviens-tu depuis le temps ! Tu me sembles t’être plutôt bien débrouillée ici !

Evidemment, je ne savais pas si elle était rentrée dans une guilde, si elle s’était mariée ou si elle avait des enfants mais elle portait une épée et ça, ça signifiait qu’elle n’avait pas abandonné la science des armes. J’étais rassurée de la savoir se défendre… Bien que nous n’ayons jamais vraiment parlé de nos talents dans ce domaine. Akiro parce qu’il cachait à ce moment là sa nature de mercenaire, moi parce que je leur cachais ma nature de marchombre et Neleam parce qu’elle n’avait pas appris encore qu’en Gwendalavir il valait mieux avoir une bonne lame à la main. Au final, on avait été tous très proches et pourtant, nous avions fait tant de secrets derrière les uns et les autres… Je ne sais pas si ça nous avait rapproché ou éloigné, mais en tout cas, c’était plutôt amusant à savoir. Même si de trois, nous n’étions plus que une et une…
Braquant mon regard désormais d’un bleu translucide dans les yeux de Neleam qui semblait plutôt refléter la couleur de l’océan, j’attendis que mon amie réponde. Amie… Je ne savais pas à cet instant que plus tard j’en perdrai la signification…




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Neleam
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28.08.12 20:17
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Viladra lui offrit une explication douteuse à propos de son teint et de ses yeux mais Neleam ne creusa pas plus. Elle s'en fichait un peu. La joie de la revoir lui suffisait, le reste importait. Chacune avait ses secrets, et si elles les échangeait, ils ne seraient plus secrets !! Neleam sourit, commanda un petit plat, assez calorique mais pas très volumineux, ni cher. Et elle avait déjà sa boisson. Il lui faudrait d’ailleurs trouver un pigeon pour payer...

Les hommes et leurs pulsions ! Qu’ils aillent donc voir ailleurs, nous ne sommes pas faites pour leur céder, au contraire !


Neleam la regarda surprise. Viladra, râler au près des hommes pour être... des hommes. Bizarre. Enfin elle l'avait toujours trouvée assez débrouillarde, presque provocante dans sa façon d'être, .. Elle n'était pas aussi revêche, rancunière.
Mais c'est vrai aussi qu'elles ne s'étaient pas vues depuis un bon bout de temps....

Leur rencontre avait été sa première vraie rencontre. Neleam venait d'arriver et elle était perdue. Ce nouveau monde, ses gens et ses coutumes... Cela faisait trop. Et puis le hasard avait mis Viladra et Akira sur son chemin. Les deux jeunes gens étaient devenus ses professeurs particuliers, lui avait fait découvrir les merveilles de Gwendalavir.
Des adolescents... ils avaient environ le même age, et pourtant, Viladra lui avait semblé insouciante et joyeuse, elle portait un regard sur le monde que la jeune femme avait trouvé rafraichissant. Viladra semblait découvrir la profondeur du monde petit à petit, et Akira l'accompagnait. Tous les deux, unis par une amitié sans faille, qui finirait en histoire d'amour. Ainsi évoluent les choses. La guerrière se contentait de découvrir, encore et encore, jamais satisfaite. Elle savait qu'elle ignorait tellement de choses et ce nouveaux monde lui proposait tellement... Mais elle savait déjà que ce monde n'était pas rose, elle connaissait la noirceur des hommes et donc ne s'attendait à rien, si ce n'est à profiter de la vi et de cette chance qui lui était offerte.
Alors elle les avait suivis, ils avaient écumé les rues, de jour comme de nuit. Ils avaient formé une belle bande, pendant près d'un an. Puis un jour, comme pour tout, cela se termine. On ne sait pas trop ce qui se passe mais en se réveillant un matin on réalise qu'on est loin des autres. On a beau réfléchir on se sait pas trop ce qui nous a éloignés... mais on continue d'avancer, gardant enfoui au fond du cœur ces moments passés.


Le repas arrivait tandis que Neleam réfléchissait à toute cette histoire. A ce qu'ils avaient vécus tous les trois, Akiro n'était pas là et pourtant, elle sentait sa prénsence. C'était d’ailleurs étrange que Vil ne soit pas avec lui... Peut-être le rejoindrait-elles plus tard. Elle ne pouvait penser qu'eux s'étaient séparés. Ils étaient complémentaires.

Ils sont rapides ici ! Espérons que la nourriture vaut le service !


Viladra avait parlé d'une voix claire, et souriait à pleine dents. La guerrière remarqua sans peine le trouble du serveur et s'en amusa. Viladra avait bien muri...
Quand à la qualité de la nourriture, l'odeur était alléchante. Alors ce devrait être mangeable. Neleam prit une bouchée tandis que son amie lui posait une question.

Tu me sembles t’être plutôt bien débrouillée ici !

Neleam sourit et avala rapidement sa bouchée. Oui c'était bon. Pas délicieux, le plat ne prêtait pas à un miracle, mais elle ne s'en plaignait pas.

- Oh que oui ! Comme une chef ! Mais il faut avouer que j'ai eu d'excellents guides...


Elle eut un sourire sincère à la jeune femme. Elle lui devait beaucoup et elle le reconnaissait.

- Et pour mes cheveux j'ai pensé à les teindre, mais je me suis dit qu'une Neleam sans mèches, n'était plus une Neleam !

Elle avala une autre bouchée de son plat. Elle allait pour parler lorsqu'un individu, passablement ivre, s'appuya sur la table et sa chaise et sur la table et balbutia en grognant :

- He ! toi ! tu me dois des sous ! je te propose de mrrr..


Et l'homme s'écroula ivre mort avant que Neleam n'ai compris ce qu'il s'était passé. Mais elle prit quand même la peine de lui répondre, même si ça ne servait pas à grand chose.

- Je te dois des sous ..? Hum ... fort possible. Mais pour le moment j'étais en train de manger avec une amie et tu t'écrase dans mon assiete. alors je considère que tu remboursera tout ! Surtout que mon pat été bon ... Alors bouge pas mon gros, je m'en vais aller faire un tour et toi tu payes. Enfin ... Le serveur viendra te prendre ce qu'il doit.


Ensuite elle fit une grimace à Viladra. Ce lieux ne lui convenait pas trop. elle préférait être dehors, dans un coin tranquille, à profiter de la vue et du silence de la nuit.

- On sort ..?

Elle finit rapidement sa pinte de bière, debout et attendit son amie. Elle ne savait pas trop où aller, mais au moins elle iraient.

- Et toi Vil, t'as vu du monde ..? T'es allée où ces dernières années ..? t'as visité ?
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Viladra Memphis
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Viladra Memphis
Mentaï



13.09.12 17:57




L'omission n'est pas un mensonge.



"Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.

J'ai demandé souvent à des vins captieux
D'endormir pour un jour la terreur qui me mine ;
Le vin rend œil plus clair et l'oreille plus fine !"


Six ans avant... [Nel'/Viladra] 430919mSanstitre

[hrp] tu m’excuseras de faire vite, je dois répondre à deux autres (trois) topics ici. Ah mais, en fait tu n’aimes pas les posts longs *vexée* sbaf =D ♥

Nous avions lancé enfin la discussion dans la bonne humeur et nos plats étaient arrivés. Ce n’était pas fameux mais pas non plus désastreux… Grâce à certains ‘’contacts’’ de la forteresse et deux trois personnes douées dans les arts culinaires qui s’étaient engagées plus ou moins volontairement parmi les mercenaires, je bénéficiais la plupart du temps d’un certain confort gastronomique étant devenue plus gradée que les sbires de base. Et dire que bientôt je pourrai prétendre au titre de mentaï ! Je ne faisais qu’en rêver, pour le moment. Je n’étais d’ailleurs peut-être pas à la hauteur, mais la chef de notre organisation, Leloo, n’était même pas mentaï ce qui me permettait de me dire que le don n’était peut-être pas si important. En fait si, il l’était… Un non dessinateur sensible à l’art du dessin faisait grise mine face à une sentinelle ou un membre de l’élite du chaos. Il me fallait ce titre, à tout prix…

La voix de Neleam me ramena à la réalité. M’expliquant qu’elle s’était parfaitement débrouillée, j’hésitais entre la fierté et la culpabilité. Quand Akiro (et non akirA è_é ) nous étions mis ensemble, nous étions restés tous les trois ensemble puis petit à petit, chacun s’était éloigné. Moi par ma formation marchombre, lui parce qu’il devait servir les mercenaires et elle pour diverses raisons… Mais Akiro et moi avions continué à nous fréquenter, entretenant ainsi notre idylle amoureuse jusqu’à ce qu’elle prenne brutalement fin. Au final, plongée dans mon désespoir j’en avais oublié Neleam. Grave erreur de ma part, mais rester avec elle m’aurait-elle parmi de progresser ainsi parmi les serviteurs du seigneur noir ?

Me répondant qu’elle avait décidé de garder ses cheveux ainsi, je ne pouvais qu’acquiescer, consciente aussi que cette particularité physique faisait parti de sa personne. C’est un peu comme si j’avais décidé de me teindre en rousse ou qu’elle se coupait les cheveux à ras. Bref, le physique n’était peut-être qu’une enveloppe corporelle, il fallait tout de même veiller à ce qu’elle représente le reflet de notre personnalité… Et ses mèches blanches c’était la pureté de son âme qui ressortait ainsi.

Un homme passablement imbibé vint troubler le cours de l’échange, reprochant à mon amie de ne pas lui avoir donné d’argent. Amusée, je me contentai de l’écouter répliquer bien que l’envie de trancher la gorge à cet imbécile me titillait. Chez les mercenaires, si on apprenait une chose, c’était bien que les plus faibles devaient rester à leur place… Mais j’avais compris rapidement que celle loi pourtant logique, n’était pas appliquée partout. Des hommes triplés d’imbécilité persistaient à embêter les femmes et les forces de l’ordre se retrouvaient chambouler quand elles retrouvaient leur cadavre au fond d’une ruelle. Je ne comprenais pas, c’était pourtant normal que les plus résistants prennent le pouvoir ? Notre monde se gangréner de plus en plus vite.

On sort… ?

Redressant la tête, je lui souris et acquiesçai avant de me lever. Laissant le soin de son ami momentané de payer notre note, nous sortîmes dans la rue, beaucoup moins fréquentée maintenant que la majorité des citoyens étaient rentrés manger.
Marchant quelques minutes, elle me demanda alors ce que j’avais fait ces derniers temps. Je me voyais mal lui dire : ho tu sais, maintenant je fais parti de la guilde la plus recherchée de tout Gwendalavir et j’ai certainement du mettre pas mal de principes de côté pour pouvoir y parvenir. Ne pensez pas que j’ai honte d’être mercenaire, mais je suis suffisamment maligne pour savoir que certaines personnes ne pourraient comprendre tout l’intérêt de servir sous cet ordre. Neleam, aussi sympa soit-elle, ne parviendrait pas à me comprendre… Non, elle ne comprendrait pas pourquoi je trouve désormais ma voie dans la violence. Que voulez vous, c’est la vie…

Et bien… Commençais-je, en cherchant mes mots. Découvrir cette ville m’est inutile, je la connais par cœur. Mais oui, j’ai eu le temps de voyager et autant dire que Gwendalavir n’a presque plus de secrets ! Enfin, encore suffisamment pour me surprendre, heureusement… Ca ne serait pas drôle sinon.

Il faut prendre les devants afin d’éviter les situations fâcheuses. Je savais qu’elle finirait par me demander si je sais où se trouve Akiro, pourquoi il n’est pas là, si nous avions rompu ensemble… Et là encore, je ne pouvais pas lui dire que les marchombres l’avaient tué. Déjà, elle n’avait jamais été au courant que j’avais fait parti de leur guilde et lui montrait ma haine envers eux serait le risque de créer un lien avec ma nouvelle organisation. Qui sait, peut-être, quand mon cœur sera plus en paix avec ce monde, je pourrais tout lui avouer… Mais pas maintenant. Pardonne moi Neleam, ce n’est pas contre toi. Je sens tout simplement que si je te mêle à mes histoires, tu seras en grand danger et je n’ai pas envie de tomber sur le dilemme entre te garder et poursuivre ma voie à défaut de nos liens. C’est le genre de cruelles décisions que nous sommes souvent amenés à prendre au sein de la forteresse… C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il faut à tout prix se renforcer mentalement et physique et que les plus puissants sont les plus sombres. Je les envie tant…
Braquant mon regard dans celui de Neleam, j’esquissai un fin sourire gêné, comme si ce que j’avais à dire était un peu une formalité obligatoire et qu’il fallait en passer par là.

Tu ne le sais sans doute pas, dis-je alors, mais Akiro est mort il y a un an environs. Un bête assassina comme il y en a beaucoup la nuit, ici… Enfin bon. Voilà, au moins tu le sais.

Elargissant un peu mon sourire comme si j’avais eu le temps de faire mon deuil, nous nous engageâmes un peu par hasard dans une petite rue. Elle avait l’air songeur, était-elle triste ? Oui, il y avait fort à parier qu’elle l’était, c’était normal…

Tu sais, Nel…

Je fus brutalement coupée par trois silhouettes qui se détachèrent alors du mur. Bientôt, deux hommes nous firent face tandis que le dernier se glissait dans notre dos afin de nous empêcher toute retraite. Enfin, c’est ce qu’il croyait, bien sur… Mais que devions nous faire ? Devais-je commencer déjà à me débarrasser d’eux ? Neleam savait que j’étais du genre impulsif et que j’avais toujours aimé apprendre à me battre… Mais j’avais fait de tels progrès qu’elle finirait forcément par se demander où je m’étais exercée ainsi. Je décidai donc de commencer à feindre le désarroi histoire de voir si elle avait elle aussi appris à se défendre.

Salut mes jolies demoiselles, ça vous dit de passer un peu de temps avec nous… ?

Me tournant vers mon amie, je secouai la tête d’un air décontenancé. Ces hommes allaient mourir, c’était certain… Comment ? Telle était la question !




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Neleam
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19.09.12 22:10
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[Moi aussi je sais faire des pavés !! >.< na ! ;D]


Les amies sortirent de la chaleurs douillette du bar pour se plonger dans la nuit fraiche. Pas glaciale non, juste fraiche, à vous faire regretter de ne pas avoir pris de gilet avant de partir. Mais Neleam avait ce qu'il fallait, et se souciait peu de froid.
Ses pensées n'étaient pas tournées vers les rues qu'elle et sa compagnes traversaient. Elles tournaient autour de Vil. La démarche de la demoiselle était plus souple et plus légère qu'avant. De discrète elle était devenue silencieuse. Elle ne laissait aucune trace derrière elle, et se mouvait avec grâce, souplesse et rapidité. Mais la ténébreuse ne remarquait rien de sa façon de se déplacer. C'était comme si sa nature avait changée. Neleam se fit la remarque que c'était plus une évolution qu'un changement de nature. Elle semblait détachée du reste du monde. La guerrière sentait la gravité et le souffle de l'air sur son visage, mais Viladra semblait ne pas être concernée.


Et bien… Découvrir cette ville m’est inutile, je la connais par cœur. Mais oui, j’ai eu le temps de voyager et autant dire que Gwendalavir n’a presque plus de secrets ! Enfin, encore suffisamment pour me surprendre, heureusement… Ca ne serait pas drôle sinon.

Neleam sourit. Une réponse, mais qui la laissait sur sa faim, bien quelle en comprenne tout le sens Viladra esquivait le fond, et la demoiselle n'insisterait pas. Leur vie était secrète et si elle ne tenait pas à se confier... Grand bien lui fasse.
Mais comment pourrait-elle avoir confiance ..?
En fait la confiance dépendait d'autres choses, car la jeune femme se rendait compte qu'elle faisait confiance à des gens sans connaitre leur vie. Juste... à l'impression. Au petit quelque chose qui fait que, pendant une fraction de seconde décisive, on laisse à l’autre le choix de nous sauver.

Cependant, ce petit préambule dû mettre Vil en marche car elle annonça d'une voix neutre, la mort d'Akiro.
[ouuups ! désolé pour le A ... ^^']

Tu ne le sais sans doute pas mais Akiro est mort il y a un an environs. Un bête assassina comme il y en a beaucoup la nuit, ici… Enfin bon. Voilà, au moins tu le sais.

Neleam senti son sang se figer. Akiro était un ami proche, et sa mort la touchait beaucoup, mais la voix de Vil l'effrayait encore plus. Imaginer le vide qu'il avait du créer en la jeune femme la terrorisait, car elle savait qu'ils étaient complémentaires. L'un sans l’autre était inimaginable. Et elle ignorait comment un bête assassinat aurait pu tuer homme. Il lui avait semblé... humain, vivant, doué. Elle n'avait jamais imaginé qu'il puisse mourir. C’était son guide (avec Vil) alors l'idée qu'elle puisse ne jamais le revoir ne l'avait jamais effleurée.


Tu sais, Nel…

Cependant, avant qu'elle ne puisse finir, ni subir les questions du chevalier, trois hommes se mirent en travers de leur chemin.


- Salut mes jolies demoiselles, ça vous dit de passer un peu de temps avec nous… ?


- Non.

La réponse de Neleam fusa. Claire, précise. Au moins ils ne se feraient pas d'illusion. Avec un peu de chance ils comprendraient la menace voilée et le fait qu'ils étaient tout sauf intimidants ..?
Peine perdue, leur rires gras lui répondit, et ils s'avancèrent sûr d'eux.

Neleam se tourna vers son amie qui l'attendait, elles se regardèrent un instant et ce fut Neleam qui brisa cet échange silencieux.


- On prend chacun un des extrémité et ... la plus rapide s'occupe du dernier ?


Elle partageait. Et comme ça elle pourrait peut-être tenter d'en savoir plus sur la vie de Vil. Et elle pourrait aussi lui montrer ses progrès... Car la demoiselle était motivée à être la plus rapide afin de lui faire voir combien elle était forte. Oui, elle n'était pas chevalier pour rien ! Elle voulait lui prouver qu'elle commençait à avoir un excellent savoir faire.

La guerrière offrit un grand sourire à son amie et se précipita sur l'homme qui était à sa droite. Elle prit son élan et sauta.

Pendant le court instant où elle était en l'air, toute une série d'attaque lui vint à l'esprit.
Elle pouvait le bousculer, avec assez de force pour lui fracasser le crâne contre le mur. En plus elle avait de l'élan. Elle pouvait aussi dégainer son arme et la lui planter dans le corps ou la tête, lorsqu'elle "atterrirait" devant lui. De nombreuses autres solutions se présentèrent sans qu'elle n'en trouve aucune qui la satisfasse pleinement.
Si bien qu'elle finit par arriver à la hauteur de son adversaire sans avoir eu l'illumination. Elle se saisit de la tête de son adversaire et la fit pivoter dans l'intention de lui briser la nuque. Cependant l'homme pivota, lui bloquant les poignets. Il se laissa tomber au sol, le chevalier sous lui. Neleam ne se laissa pas faire et lui mit un rapide coup de boule, le perturbant à peine avant de rouler sur le côté afin d’encaisser le choc. Puis elle réussit à libérer son bras de la poigne de l'agresseur et saisi un poignard.

Son adversaire passa rapidement à trépas lorsqu'elle commença à magner son arme. Pleine d'adrénaline la demoiselle se leva d'un bond et se prépara à régler le sort du dernier ivrogne lorsqu'elle remarque, bien qu'il soit encore debout, qu'il était anormalement immobile. Du sang commença à ressortir par ses lèvres, entrouvertes, et il s'écroula les yeux écarquillés de surprise.
Mort.

Neleam plissa les yeux vers la fautive : Viladra. Cette dernière semblait supérieure à elle,
(je suis gentille avec tes chevilles t'as vu ?! 8D) et venait de le démontrer en tuant l'homme.

- T'as de la chance ! le mien était plus fort donc un peu plus coriace ! Sinon c'est moi qui l'aurait eu !


Elle accompagna sa remarque d'un clin d’œil puis fit une moue boudeuse. La guerrière parti, presque vexée, peu désireuse de fouiller les cadavres, elle avait juste besoin de bouger, et vite. Elle se mit à courir, puis escalada une maison de quelques petits étages, afin de faire travailler aussi un peu ses bras.
Arrivée en haut, elle trouva Viladra qui l’attendait, un sourire sur le visage. Neleam lui lança un regard noir, et elles reprirent leur chemin côte à côte.

- Et sinon tu allais dire quoi avant que ces intrus ne t’interrompent ..?

En fait, elle se demandait ce que son amie aurait bien pu rajouter après avoir annoncé la mort d'Akiro.


- C'est en rapport avec les responsables ..? Tu les as punis ? T'as fait des bêtises ?

La demoiselle s'arrêta et fit face à Viladra dans le but de la sonder. Comment avait-elle réagit ..? Voudrait-elle lui en parler ? Elle avait forcément réglé le compte des commendataires... De qui s'agissait-il ?
Et pourquoi ..?
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Viladra Memphis
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02.10.12 18:26




.:I Souviens toi... I:.



"Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,
L'Espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur,
Ne veut plus t'enfourcher! Couche-toi sans pudeur,
Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle bute.

Résigne-toi, mon cœur; dors ton sommeil de brute."


Six ans avant... [Nel'/Viladra] 430919mSanstitre

Je ne savais pas vraiment si j’étais heureuse de voir débarquer ces trois imbéciles ou non. Au final, ils me donnaient une bonne excuse pour que je ne poursuive pas ma phrase et j’avais donc un peu plus de temps pour réfléchir à ce que j’allais bien pouvoir lui sortir une fois que nous nous serions débarrassées d’eux. Qu’allais-je dire, en plus ? Me justifier ? Et me justifier de quoi ? Elle n’avait jamais su que j’avais été marchombre, ni même qu’Akiro fut devenu mercenaire à ce moment-là. Avions réellement nous été sincères les uns envers les autres ? Je me rendais compte que j’avais passé mon temps à leur mentir, à lui et aussi à elle, Neleam. Et maintenant, que pouvais-je bien faire, je n’allais tout de même pas lui avouer que j’avais pris la place de notre ami défunt au sein de l’organisation criminelle la plus recherchée de l’empire… Ni lui avouer que mon esprit n’était désormais plus pur et que mes mains s’étaient tant de fois tâchées de sang que je savais à l’avance qu’elle ne pourrait plus me voir de la même façon. J’étais bloquée, tout simplement bloquée par ma conscience et mon esprit de contradiction. Allais-je pouvoir continuer de fréquenter des gens honnêtes, merveilleux par leur simplicité d’aborder la vie comme l’était Neleam ? Et tous ceux que nous avions rencontrés par le passé ? Il était évident que lorsque l’on s’engageait dans la voie du chaos, il n’y avait pas d’autres chemins possibles. Peut-être était-ce la dernière fois que mon amie et moi allions nous voir, ou peut-être même que plus tard, si nous étions amenées à nous rencontrer à nouveau, ce ne serait plus dans des circonstances amicales mais conflictuelles… ?

La voix de Neleam me ramena à la réalité et elle nous partagea les tâches, fonçant en avant la première pour s’occuper de celui qui nous faisait face. Je pris le temps de la regarder bondir, apprécia sa souplesse et sa rapidité à sa juste valeur et n’eus le temps que de l’apercevoir s’affaler sur son adversaire les mains autour de son cou. Des doigts épais s’étaient posés sur mon épaule et je tournai ma tête vers celui qui s’était glissé dans notre dos. Un sourire torve, son copain ricanant à côté de moi, hésitant entre ce qu’il pensait être une proie facile et aider leur compatriote qui était en train de se battre.
Ma réaction fusa, immédiate et sans bavure. Ma main transperça la peau de son visage, explosa son nez et ses dents tandis qu’elle tranchait dans sa boite crânienne, ressortant de l’autre côté. Otant mes doigts poisseux de cervelle et de sang, il s’affala au sol, répondant l’intérieur de sa tête immonde à mes pieds. L’autre eu un brusque mouvement de recul, mais je ne le laissai pas aller plus loin. Mon bras remontant en une courbe létale, mes doigts traversant son foie pour remonter entre ses côtes avant de saisir son cœur encore palpitant. L’arrachant de son dos dans un craquement écœurant, je le laissai tomber au sol et l’entendis cracher du sang. Sa dernière action, vraisemblablement…

« Plonge toi en moi… »

Nelam apparu juste devant lui quand il s’affala au sol, j’affichai un sourire radieux tandis qu’elle lâcha une excuse faussement vexée pour justifier le fait qu’elle n’ait pas pu se charger du deuxième avant moi. Répondant par un nouveau sourire, elle me tourna le dos et se mit à courir. Lui emboitant le pas d’un mouvement silencieux, je la vis lever la tête en direction d’un toit et compris qu’elle souhaitait s’y rendre. Décrochant de son sillage, j’optai pour un autre itinéraire plus rapide et surtout, qui me permettrait de grimper sans qu’elle ne me voie. Crochetant une prise, je me hissai en deux trois mouvements jusqu’en haut et gagnai par la voie des hauteurs le point de chute de Neleam qui atteignit à ce moment-là le sommet. Me lançant un regard noir auquel je répondis par un clin d’œil, nous nous remîmes en marche sur les toits. Relançant la question, je tournai la tête en faisant mine d’observer les gens qui passaient dans les rues à nos pieds.

De quoi ? Demandais-je d’un ton distrait

Elle se planta alors devant moi, et je reconnu ce regard qui signifiait qu’elle ne me lâcherait plus. Tentant le coup du sourire, ça ne marcha pas vraiment et elle me demanda si j’avais fait des bêtises. Ha, si tu savais, Neleam…
Lui faisant signe de s’asseoir au bord du toit, je fixai la population une dizaine de mètres plus bas tandis que mes talons heurtaient le mur avec régularité. Qu’allais-je pouvoir répondre ? J’avais beau avoir réussi à gagner du temps jusque-là, je ne savais toujours pas quoi dire. Je n’aimais pas tellement mentir, mais jusqu’à présent j’avais toujours considéré que l’omission n’était pas un mensonge…
Tournant mon visage vers elle, j’affichai un sourire rassurant et je me mis enfin à parler.

Tu sais, Nel, dis-je alors, beaucoup de choses se sont passées ces dernières années… La mort d’Akiro, comme tu t’en doutes, m’a particulièrement atteinte alors j’ai dû m’éloigner quelques temps…

Ça, pour m’être éloignée, je m’étais éloignée ! Passer de Al’jeit à Ombreuse, il y avait du sacré chemin… Mais autant dire que je ne le regrettais absolument pas, j’ai plus progressé ces derniers mois qu’en dix-huit ans de vie. Le chaos était tellement critiqué, au final on ne voyait les bons côtés que lorsqu’on y rentrait.

Si tu veux tout savoir, repris-je sur un ton véhément, évidemment que j’ai puni ceux qui ont osé me… me le prendre. Ils ne méritaient que la mort, ces chiens ! Comment ont-ils pu oser… Ils n’étaient que des insectes face à lui, ils l’ont pris par traitrise ! Alors je les ai traqués comme les traitres immondes qu’ils étaient, et oui, je leur ai fait regretter ce geste abjecte !

Je me tus alors, consciente de m’être trop emportée. Parler de ces vils (haha vil, t’as vu, mon surnom *sbaf*) marchombres qui avaient souillé son corps ainsi que mon cœur me mettait dans tous mes états… J’avais beau les avoir tué, leur avoir arraché des supplices, je n’étais pas satisfaite. Cette rage était toujours en moi et à ce moment-là, j’étais loin d’imaginer qu’elle ne disparaitrait jamais.
Redressant la tête, le calme était enfin revenu et j’affichai de nouveau cet air joyeux. Une vraie schizophrène, je vous jure…

Mais bon ! M’exclamais-je, joviale en la regardant à nouveau. La vie est ainsi, on a des hauts et des bas, et puis après il faut faire en sorte de devenir plus fort pour pouvoir surmonter les obstacles. J’y travaille sans relâche et j’ai vu que tu avais progressé énormément depuis la dernière fois ! Ton coup de tête était vraiment trop drôle, mais super efficace !

J’éclatai de rire, heureuse d’avoir retrouvé ma joie. Oui, je ne voulais absolument pas oublier ce sentiment de bien-être, le sentiment de rire, de se sentir tout simplement heureuse…
Poussant un long soupir qui se perdit dans le vent, je me remis à sourire. Je n’allais malheureusement pas pouvoir m’attarder trop longtemps, j’avais une mission à remplir pour les mercenaires.

Et toi, Neleam, rien à me raconter ? Je suis vraiment contente de t’avoir revu ! Ecoute, j’ai deux trois choses à faire ces temps-ci, mais j’essayerai de revenir pour qu’on se revoie un peu, si mon planning me le permet !

Difficile à dire… je doutais fort que mes supérieurs me laissent me gambader allègrement en dehors de la forteresse sans rien dire… Ils savaient que j’étais plus fidèle que quiconque depuis la mort d’Akiro. Mais mon talent indéniable pour l’art du dessin avait attisé la méfiance de certains… Je risquais même de mettre Neleam en danger si jamais on me voyait en sa compagnie. Au final, la revoir n’était peut-être pas une bonne idée, je ne voulais pas qu’il lui arrive malheur comme il était advenu de… de cette partie de moi qui s’était envolée. Mélancolie, quand tu nous tiens… Cette blessure ne disparaitra-t-elle donc jamais ?

Enfin bon… Repris-je après une seconde de pause. Les années pensent et elles avalent tout avec elles ! Qu’est-ce que le monde change…

Hrpg : je te laisse clore le rp, je n’ai plus assez de temps et je dois en ouvrir d’autre x) tu n’as qu’à me répondre et dire qu’on se sépare après chacun de ton côté =D A dans le prochain rp avec Ace, Néo, Mya et tout et tout ma bibiche :P


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Neleam
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05.10.12 18:49
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Viladra lui fit signe de s'assoir puis balança ses pieds dans le vide. Pour se donner du courage ? Était-ce si dur d'en parler ? Peut-être hésitai-elle ... mais Neleam ne se plongea pas dans ses réflexion car Viladra prit la parole.

Tu sais, Nel, beaucoup de choses se sont passées ces dernières années… La mort d’Akiro, comme tu t’en doutes, m’a particulièrement atteinte alors j’ai dû m’éloigner quelques temps…
Si tu veux tout savoir, évidemment que j’ai puni ceux qui ont osé me… me le prendre. Ils ne méritaient que la mort, ces chiens ! Comment ont-ils pu oser… Ils n’étaient que des insectes face à lui, ils l’ont pris par traitrise ! Alors je les ai traqués comme les traitres immondes qu’ils étaient, et oui, je leur ai fait regretter ce geste abjecte !

Plus elle parlait, plus sa colère augmentait. Neleam était un peu effrayée. Elle n'imaginait pas que Vil puisse cacher au fond d'elle tant de haine, tant de rage. C'était compréhensible mais elle en paraissait si éloignée parfois...
Ses yeux bleus fixaient vil, tentant de lire en elle. Elle avait baissé la tête, comme pour laisser refluer ses émotions, pour se souvenir de la douleur, pour laisser en quelque sorte revivre Akiro. Ses poings étaient crispés, et Neleam se prit à penser qu'elle était heureuse de ne pas être entre ces mains, car la haine de son amie semblait dévastatrice.
Cette dernière releva la tête après un grand silence, le regard de nouveau joyeux. Comme si rien ne s'était passé. Elle avait enfouit ses émotions tout au fond elle. Si loin que personne ne pouvait l'atteindre. Mais elle avait laissé entrapercevoir tout ça à Neleam, et elle en fut touchée.

Mais bon ! La vie est ainsi, on a des hauts et des bas, et puis après il faut faire en sorte de devenir plus fort pour pouvoir surmonter les obstacles. J’y travaille sans relâche et j’ai vu que tu avais progressé énormément depuis la dernière fois ! Ton coup de tête était vraiment trop drôle, mais super efficace !

Neleam écarquilla les yeux. il lui arrivait d'être lunatique, mais pas à ce point.. Elle suivit Viladra dans son éclat de rire. Oui son attaque était un peu ridicule.. Mais c’est justement ce qui permet de profiter d'un temps de surprise. Jusqu'à maintenant se ridiculiser lui avait toujours été utile, et elle s'en remettait très bien alors... pourquoi se priver ?
Elle sourit à la nuit, profitant simplement de la présence de son amie. Elle ne cherchait pas d'aide alors elle la laisserait, même si à son avis il fallait en parler. Et elle l'avait fait.. Cela changerait-il les choses ? De le dire tout haut ..? Elles avaient toutes deux conscience que la vie était plein de haut et de bas, et que si on voulait être heureux, il fallait se battre pour ça. Et elles le voulaient toute les deux. Alors Neleam n'avait plus qu'à se féliciter de la voir reprendre si rapidement gout de vivre.


Et toi, Neleam, rien à me raconter ?
Neleam n’eut même pas le temps de lui répondre que Viladra enchainait déjà. Je suis vraiment contente de t’avoir revu ! Ecoute, j’ai deux trois choses à faire ces temps-ci, mais j’essayerai de revenir pour qu’on se revoie un peu, si mon planning me le permet !

La guerrière lâcha un petit rire. Elle était heureuse elle aussi de l'avoir revue. Pas très longtemps certes, mais c'est déjà ça. Ca permet de se tenir au courant, de se rappeler qu'on a des amis parfois. Qu'ils sont loin mais ils existent.


- Enfin bon… Les années passent et elles avalent tout avec elles ! Qu’est-ce que le monde change…


- je pense pas que le monde change.. c'est toi qui changes. Tu vois de nouvelles choses, ta vision se modifie, tu as de nouveaux buts donc tout te semble différent, parfois même nouveau. Mais le monde reste fidèle à lui-même. C'est pour ça qu'on arrive encore à se retrouver.


Neleam regarda Viladra dans les yeux avant de l'étreindre fortement. Elle avait peur. Elle ne savait pas de quoi mais elle avait un mauvais pressentiment. Vil sentait bon. Une odeur qu'elle grava dans sa mémoire. Peut-être ne se révéraient-elles jamais. Ces adieux qu'elle n'avait jamais fait lui faisaient mal. Leurs routes se croiseraient à nouveau mais d'ici là ...
Une sourde appréhension. Elles allaient revenir toutes les deux dans leur monde, comme si leur rencontre n'avait été qu'un rêve.

Elle se sépara de son amie. Tous les mots lui semblaient superficiels. Elle ignorait tout de la vie de son amie, alors que pouvait-elle lui dire..? Pourtant elle avait envie de parler ! Mais elle avait la voix étrangement nouée...


- Fais attention à toi...

Ouais ben vue la facilité avec la quelle elle s'était débarrassée des ivrogne dans la ruelle, ça serait pus aux autres de faire attention qu'à elle mais bon ... C'était l'émotion. Elle se reprit vite, ne voulant pas s'attrister sur quelque chose qui ne méritait pas son apitoiement. La vie continuait ! Alors elle ferait mieux de laisser couler et de regarder vers l'avant.

- Amuses-toi bien ! Et ... A bientôt !

Les deux amies se séparèrent, retournant à leurs occupation. Neleam redescendit rapidement sur terre. Les ruelles la mettaient normalement à l’abri d'une éventuelle chute. Elle ne tenait pas à se rompre le cou cette nuit. Pour le moment elle avait de l'énergie à revendre alors elle trouverait bien un moyen d'évacuer gaiment.
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