| Aller à la page :  1, 2 | | | 23.10.12 20:08 Le temps se suspendit. Il me regarda. Fixement. Tourna la tête et eut une série d'émotions qui traversèrent son visage, que je ne listerais pas car c'était pour le moins étrange et je crus qu'il me tuait de son regard. Ce qui ne fut pas très agréable, car habituellement, c'était moi qui tuais. Je ne compris pas bien ce qu'il se passa mais le résultat final fut un mot prononcé calmement, doucement:
- Seiko.
Son visage était à nouveau calme, plein d'ironie. Il avait retrouvé son attitude tranquille et la haine noire et glaciale qui s'était emparée de lui avait complètement disparue. Brutalement.
Incompréhension.
Songe.
Regard. Tendu. Sombre et joyeux. Chaud et froid. Long mais court.
- Tuez-le ! Nous avons à-faire à une flotte redoutable, sous le commandement d’un capitaine de renom par ses actes de cruauté extrême et par ses ambitions à l’échelle de sa fureur.
Ace D'Ometa avait prit la parole, coupant cet échange muet. Il parlait de l'éclaireur qui gémissait (surement de douleur... Voir de peur).
- Je ne saurais vous dire pourquoi ils sont ici mais ce n'est surement pas pour une cause pacifique. De ce fait, nous ne pouvons les ignorer comme nous le faisons depuis tout à l’heure. Je ne sais pas si vous avez très bien compris mais nous sommes passés tout près d’une mort certaine à cause cet éclaireur. Et cela parce que vous négligez le danger qui nous côtoie, avec des chamailleries enfantines !
Il avait probablement raison, il y avait là plusieurs bateaux et cela ne semblait pas être de la rigolade.
Mais il nous fait un peu la leçon le petit D'Ometa... « Ces chamailleries enfantines ».
Je souris gentiment et lui lançais un regard ironique;
- C'est vrai que vu sous cet angle là...
[HRP : Ace, pas pu m'empêcher de la placer celle là, mon vieux ! ;D ]
Sans attendre sa réaction je tournais le dos aux deux hommes et m'approchais lentement du pirate allongé par terre qui s'agitait. Je l'attrapais par sa jambe indemne et le tirais derrière les arbres, à l'abri du regard des deux hommes. Je n'avais rien à leur prouver. Rien.
Entre celui qui refusait de tuer un homme et l'autre qui était affreusement lunatique et qui ne m'aurait pas épargné l'un de ses sarcasmes, nous ne nous en serions pas tiré facilement. Je fis attention à ma victime jusqu'à son dernier souffle. Comme toujours.
Simplement.
Une dague.
Profond
Dans le cœur.
Et une goutte de sang sur les lèvres. Son sang. Mes lèvres. Son regard. Le dernier.
Avait-il crié ? S'était-il débattu ? M'avait-il suppliée ? S'était-il résigné ?
Aucune importance. Aucune.
- Nous avons perdu trop de temps, il faut agir ou fuir, annonça Ace quand je revenais. Les pirates ne vont pas tarder à remarquer l’absence de l’un des leurs et risquent de partir à sa recherche d’un instant à l’autre. Seuls, nous n’avons aucune chance face à eux, je vous préviens tout de suite !
Daëlia, j’ai cru comprendre que tu connaissais assez bien les environs… connais-tu un endroit où nous serions à l’abri ?
J'aimais la façon de s'exprimer de Ace, il semblait réellement venir d'ailleurs, mais d'où ? Je n'étais pas du genre à poser ces questions ni à avoir envie d'y répondre; je ne demandais donc rien à voix haute.
Je décidais plutôt de réfléchir à ce qu'il venait de dire; il n'y avait en moi aucune envie de fuir. Aucune. Je voulais savoir ce qui se tramait ici. Je voulais savoir ce que voulaient ces fichus hommes à ma terre. Savoir ce qu'ils cherchaient. Et surtout, j'avais soif d'enfoncer ma dague dans la chair de chacun d'eux. Eux qui venaient envahir un endroit qui ne leur appartenait pas. Je levais la tête vers Ace. La tournais vers Seiko resté un peu en retrait.
- Seiko, approche. Et toi Ace, écoute moi attentivement. Ces pirates là. Quel que soit leur but, il faut que je le découvre. Par n'importe quel moyen. Et à n'importe quel prix. Maintenant, ce n'est peut être pas le moment le plus stratégique. Pour répondre à ta question, je vais vous emmener quelque part où ils n'iront pas. Mais je vous préviens, à la moindre occasion et le plus rapidement possible nous passerons à l'action. Et si vous ne voulez pas m'y suivre, libre à vous. J'irais seule.
Mon esprit me cria que si j'avais le malheur de les emmener dans ma maison, je devrais ensuite les tuer car personne n'avait le droit de connaître cette cachette si intime. Personne. Personne ne devait connaître mon refuge. Mes les circonstances l'imposaient et si je voulais arriver à quelque chose, j'avais besoin de leur aide.
Je leur lançais un regard malicieux, tournais le dos et me mis à marcher vers la maison.
L'aventure recommençait ! J'étais si contente... Après réflexion, je me rendis compte que même quand j'essayais de faire une pause, de me sortir du monde de tension et d'action, il me courrait après pour que je retourne jouer avec lui.
Et j'adorais ça, qu'il me titille, ce monde. | | | 28.10.12 14:37
Seiko bailla longuement. Comme si les paroles de ces deux personnes l'avaient fatigué. A vrai dire, il trouvait qu'ils parlaient trop. Bref, après ce petit instant, il fixa le dos de la petite brune, d'un regard ensommeillé. Il se gratta tranquillement le torse, en passant sa main sous son sweat. Il tourna la tête vers la petit avec la capuche, et avec un sourire moqueur, il tendis le pouce vers la jeune femme en s'exclamant joyeusement : - Cool, on va chez elle ! Et il rejoignit la petite brune, son petit sourire narquois collé aux lèvres. Les mains dans les poches, il se retrouva très vite à la hauteur de la fille. Il resta sans parler, sans rien dire. Avec simplement son sourire sur ses lèvres. Il cligna des yeux en inspirant longuement. Il était bien loin de son peuple et de leur pacifisme trop...Pacifique. Leur calme était trop calme, un calme oppressent, étouffant. Ici, il se sentait libre de faire des gestes brusques. Puis, il se demanda si la petite brune avait des cookies à leur offrir. Et où elle habitait. Cette fille l'intriguait. Il aimait apparaître dans sa drôle de vie. Ça lui changeait de la vie que les siens avaient. Lui, il vivait comme il l'entendait. C'est à dire, qu'il passait son temps à errer un peu partout, dormant sur des bancs, faute de lit, ou de maison. Cette vie sans sens, indécise, presque dangereuse lui plaisait. Ou disons plutôt qu'elle convenait parfaitement à son caractère et à son comportement étrange. Perdu dans ses pensées, il fixait droit devant lui, sans prendre conscience du monde autour de lui.
| | | 16.11.12 13:37 « si vous ne voulez pas m'y suivre, libre à vous. J'irais seule. » … Pas question ! Seul, elle n’y arrivera pas. Et de toute manière j’ai une revanche à prendre sur ces pirates !
En l’espace de quelques secondes, la mentalité d’Ace D’ Ometa avait changé. D’ailleurs, il lui sembla que la situation en elle-même avait avancé : fini les petites discussions inutiles ! Le groupe passait à l’action ! … enfin … pas tout à fait. Pour l’instant Daëlia, Seiko (car c’est ainsi qu’il se faisait appeler) et Ace se dirigeaient vers une cachette que la jeune femme gardait secrète. En réalité, l’ex-pirate Aline se doutait qu’elle n’appréciait guère de les emmener « chez elle » comme l’avais fait remarquer Seiko. Mais le fait qu’elle se sente contrainte à les mener soulageait bizarrement Ace : en effet, cela voulait dire que Daëlia s’était enfin rendu compte de la gravité de la situation.
- Chose que je me désespère à leur faire comprendre depuis déjà un moment. Et Seiko n’en a, apparemment, pas grand-chose à foutre. Murmura-t-il
Le jeune homme tira une grimace gêné. Très rare sont les circonstances où Ace utilise ce genre de vocabulaire… Cela traduisit bien le sérieux de cette situation.
Et puis, il commençait à apprécier Seiko. Il le trouvait légèrement plus sympathique depuis que le groupe c’était mit en route… en fait, Le jeune Ometa le trouvais agréable uniquement lorsqu’il n’ouvrait pas la bouche. Ce constat lui tira un sourire.
- Je me demande bien dans quoi je me suis embarqué ! J’espère juste qu’on arrivera à élucider le mystère de ces Pirates avant de s’entre-tuer nous-mêmes.
Nouveau sourire qui, inconsciemment, révéla une forme de nervosité.
| | | 04.12.12 19:44 Les deux hommes me suivirent et très vite, le géant me rattrapa. Je tournais la tête vers lui. Les mains dans les poches, le regard dans le vague, il n'avait pas l'air très soucieux mais il semblait réfléchir. Il ne remarqua pas mon mouvement, et je redirigeais mon regard vers l'avant. Je sentais la présence de Ace, le visage fermé.
Tout à coup j'eus besoin d'air et me mis à courir un peu, histoire de dégourdir mes jambes. Je m'arrêtais net quelques mètres plus loin, stoppée par une vision.
Le loup.
Lui.
Encore.
Ce loup m'évoquait quelque chose, de flou et d'enfoui. Il faisait remonter à la surface des souvenirs profonds, des souvenirs oubliés, des souvenirs si loin... Je repensais à mon enfance. J'avais déployé une telle énergie pour tout oublier qu'elle me paraissait pleine de brume, lointaine. Mes sentiments se mélangeaient... Haine, amour, regrets, désespoir, tristesse, remords... Ce désordre en moi fit monter des larmes dans mes yeux. Je me repris très vite, je n'étais pas seule, et même si c'était habituellement l'endroit où je pouvais, cette fois ci je ne pouvais pas lâcher tout ce qui me pesait dessus.
La nuit tombait sur la ville et l'orage s'abattait sur les fenêtres. La pluie battante tombait sur les pavés et des éclairs zébraient le ciel. Dans les rues, les habitants effrayés courraient en tous sens, ne sachant comment réagir à cette colère du ciel. Certains descendirent dans leurs caves, d'autres fermèrent complètement portes et volets, les animaux étaient mis à l'abri, et toutes les enseignes avaient fermé. Mais là, sous une charrette, hors de portée de la pluie mais frigorifié, gelé, transi de froid, un petit garçon était recroquevillé. Ses yeux habituellement vifs étaient lourds de fièvres, il ne sentait plus son corps tant il avait froid, et n'avait plus la force de se lever pour aller s'abriter à l'intérieur... Tout doucement il ferma les yeux et bascula sur le...
Noir.
Je ne connaissais pas ce souvenir. Qui était ce jeune homme, était ce mon père, enfant ? Quelqu'un de ma famille ? Qui pouvait il bien être ?
J'avais l'impression que ce loup me rattachait au passé... Que c'était lui qui m'envoyait ces « souvenirs »... Que signifiait cette vision ?
Je m'approchais doucement, mais lorsque je dépassais les trois pas, il s'enfuit encore une fois. Je continuais à marcher, faisant mine de rien. Mais en moi, au fond de moi, c'était le tumulte. Que penser de tout cela ? Est ce que le...
« Loän... »
Je levais la tête. D'où venait cette voix ? Je me tournais vers les deux hommes, plus loin, qui semblaient discuter. Ils n'avaient pas l'air d'avoir entendu. Le son de la voix grave qui avait prononcé ce mot résonnait encore dans mes oreilles. Que m'arrivait il ? Étais je en train de devenir folle ? Je regardais autour de moi. Des arbres, une plaine, verte... D'ici je voyais les bateaux mouillés non loin de la plage. Des frissons me parcoururent. Mon instinct de meurtrière me poussait vouloir attaquer et vouloir tuer mais je savais qu'il serait plus raisonnable d'aller dans mon abris avant, avec les deux étranges personnages rencontrés quelques temps plus tôt. Peut être valait il mieux ne pas attaquer, même si j'en avais très envie. Le plus petit (qui avait aussi l'air d'être le plus préoccupé de nous trois par ces bateaux) avait l'air d'être d'avis de rester hors du chemin des pirates. Je ne connaissais toujours rien de lui, mais quelque chose me poussait croire qu'il les avait côtoyés plus tôt dans sa vie. Il semblait les connaître et prenait conscience de leur dangerosité. Soudain le loup réapparut. Il était là, à quelques pas de moi.
« Loän... »
C'était lui ! Il me parlait ! J'entendais sa voix dans ma tête, je sentais qu'il pénétrait dans mon esprit, par je ne savais quel moyen. Ce n'était pas une présence désagréable, inquiétante. C'était plutôt doux et rassurant. Mais je n'aimais pas l'idée qu'on puisse aller dans ma tête et je m'approchais de lui, espérant le faire fuir, pour qu'il arrête de me souffler ce mot dans l'oreille. Un mot... Non... Un prénom il me semblait. Loän. Un prénom de garçon. Surement celui du souvenir ! Je regardais le loup, le regard suppliant.
Suppliant de m'expliquer.
Suppliant de m'aider.
Suppliant de s'approcher.
Mais il n'en fit rien et se mit à partir en direction de la maison, là où je guidais justement les deux hommes. Je le suivais, et l'inondais de questions, sachant tout de même que c'était à un loup que je parlais. Mais celui là semblait irréel, ou plutôt surnaturel.
- Qui est ce garçon ? Je t'en supplie, réponds moi... Que veux tu ? Pourquoi es tu là ? Qui est ce ? Que...
Le loup s'arrêta et plongea ses yeux dans les miens. Le temps s'arrêta. Mes yeux ne pouvaient plus sortir des siens, nous étions comme un être assemblé. J'avais l'impression d'être lui. Je sentais chacun de ses battements de cœur. Ses pensées affluaient dans mon cerveau. Je voyais des images, des souvenirs, trop de chose montaient dans mon esprit. Je ne contrôlais plus rien, trop, trop, trop... Le loup disparut brusquement.
Je restais quelques instants à tituber, l'esprit perturbé, puis reprenais vite mes esprits... Tout s'était éclairé, le loup venait, en peu de secondes, de me transmettre toutes les informations possibles. Souvenirs, noms, paroles... Ce flux de données avait été ébranlant mais je réussissais à les canaliser et à remettre les morceaux en place. Un pirate. En tout cas, un personnage qui était sur l'un des bateaux qui avaient approché la côte. Méchant ? Je ne savais pas. Hostile ? Ça non plus je ne le savais pas. Me connaissait il ? Cela non plus, je n'en avais absolument aucune idée. Loän.
C'était de mon frère qu'il s'agissait. | | | 13.12.12 13:27
La petite brune eut l'air perdue tout à coup. Le coeur de Seiko s'arrêta.
Le sang s'arrête de couler. Ferme les yeux. Tu sens ? Cette chose, tout au fond de ton âme, et plus loin encore. Tu sens, n'est-ce pas ? Cette chose noire qui te déchire de l'intérieur. Qui te fait suffoquer. Tes poumons implosent. Tu quittes ton corps. Tu vois ? Tu la vois ? Cette minuscule petite chose, cette adorable petite chose. Tu t'en rappelles, n'est-ce pas ? Pourquoi tu trembles ? Cesse de fermer les yeux, de te boucher les oreilles comme un petit enfant. De quoi as-tu peur ? Souviens-toi. Ta princesse, ta morphine, ta petite puce. Cette petite chose douce, celle que tu avais promis de toujours protéger. Tu t'en rappelles, n'est-ce pas ?
- Est ce que tu as mal ?
- Oui, tellement mal...
Tu te rappelles de ses vêtements détrempés ? De ses larmes ? De sa voix ? Tu te rappelles de son petit visage baigné de sang, de ses mains qui tentait désespérément de s'accrocher à toi ? Tu te rappelles de ses paroles, de ce qu'elle t'avait dit ? "Please don't go, I love you so my darling". Tu sens ? Tu sens cette douleur, cette envie de vomir, de pleurer, de mourir ? Est-ce que tu as mal ? J'espère que tu as mal. Que tu as mal comme jamais tu n'as eut mal. J'espère que tu regrettes, que ta vie est réduite à néant. J'espère que la simple pensée que tu puisses vivre te détruise encore et encore, jusqu'à l'infini.
Bloqué, les yeux exorbités, trempé de sueur, le grand Seiko, si fier, si provocateur ne ressemblait plus qu'à un amas de chaire qu'il faudrait ramasser à la cuillère. Le visage apeuré, il avait l'air d'un petit animal pris au piège. Un tout petit animal. Les dents serrés, il se mit à courir, avec l'intention de courir jusqu'à ne plus pouvoir avancer. Sans un regard pour les deux autres qui n'existaient déjà plus.
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