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Bah tu vois! T'en as un vivant cette fois[PV Kiki et Kerïm]
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Roxane
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Roxane
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25.07.12 13:21
Roxane…Aaaah, cette chère Roxane. Jeune rêveuse téméraire, mais néanmoins…Gamine. Enfin, il faut dire que son côté enfantin attendrit. Et que, son sourire apporte chaleur et réconfort aux plus désespérés. C’est un fait, l’innocence de Roxy rend les voyages avec elle plus légers.

Pour ceux qui se demande où en est son parcours, je répondrai volontiers qu’elle se dirige actuellement vers le lieu de rendez-vous de Killian.
En effet, venant à bout des mois de grossesses, celle-ci allait bientôt accoucher. La rêveuse lui avait demandé de venir un mois à l’avance des neuf mois de gestation…Car il arrivait que des petits malins veuillent voir le monde avant qu’ils aient fini leur développement complet.

Le village de rendez-vous n’était pas très loin d’Al-Vor, à quelques kilomètres de là seulement. Et comme la rêveuse adorait se mêler à la population, sentir les épices et les différents parfums de chaque ville…Passer à travers les rues d’Al-Vor ne l’enchantait que trop bien.
Aussi, arrêtant une charrette que conduisait un vieux monsieur tout rabougri, elle lui demanda de la mener jusqu’à cette immense ville. Et, par chance, il s’y rendait aussi.

-Alors ma p’tite mam’zelle ? On va draguer à Al-Vor ?

-Heuu…Monsieur…Je ne vous permets pas…O.O

Virant au rouge, elle détourna le regard. Pour qui il se prenait, celui-là ? Il n’avait pas à lui dire de telles choses ! A quiconque !
Il partit dans un petit rire de pervers et à un moment, Roxane eut vraiment l’impression qu’elle n’arriverait jamais à destination…Plutôt dans la maison du vieil homme, obligée à croupir là jusqu’au restant de ses jours.

-Roooh ! Détendez-vous un peu ! Je plaisante.

-Ah. Ah. Ah. C’est hi-la-rant. Sérieux.

-Bah décidément…Personne n’apprécie mon humour ici.

« On se demande pourquoi ». Roxane leva les yeux au ciel et sauta du chariot. Elle en avait marre de ce type étrange, aux goûts manifestement bizarres.
De toutes façons, ils étaient arrivés. Le vieil homme maugréa quelque-chose à son attention, mais la rêveuse était déjà trop loin pour l’entendre.

Elle longea les murs, s’arrêta devant telle ou telle échoppe, goûta les produits de la ville, s’arrêta dans une taverne et finit par arriver devant un magasin de vêtements.
Vous imaginez…De belles robes lorgnant Roxy (non non, c’est pas l’inverse !)…Elle ne pouvait simplement pas résister !
Entrant dans l’échoppe, elle essaya absolument toutes les robes, ce qui énerva au plus au point la propriétaire…Qui n’en était pas au bout de ses peines. Elle dut faire un exploit dans la suite pour garder son sang froid : Roxane ne voulait rien acheter. Juste essayer.
Pour finir, elle était si agacée qu’elle chassa la rêveuse hors du magasin à coup de canne…Et, lorsque cette dernière se retrouva fesses à terre, sonnée, la vendeuse lui envoya une chaussure à la figure.
Vexée, Roxane se releva dignement en l’injuriant entre les dents et…s’étala à terre un peu plus loin après s’être cognée contre un poteau de la rue.
La propriétaire n’en pouvait plus de rire…

-Gnagnagna…Pff…Les gens de nos jours.

La jeune femme haussa les sourcils et se dirigea vers le centre ville d’Al-Vor. Et là-bas, sur la place, un homme assez jeune exposait ses cheveux, leur faisant faire des petits tours acrobatiques.
Je pense avoir oublié un adjectif dans la phrase précédente. ‘Un homme assez jeune et super beau exposait ses chevaux.’ (oh mon dieu ! Je viens de voir, j’ai mis cheveux dans la première au lieu de chevaux ! Roh, je supprime pas c’est trop merveilleux XD).
La demoiselle s’approcha de lui, jouant des coudes pour se frayer un chemin parmi la foule. Lorsqu’elle arriva en première ligne, elle soupira bruyamment d’aise en chuchotant :

-Oooh…Qu’est-ce qu’il est mignon !

Roxane se sentit rougir lorsqu’il posa un moment son regard sur elle. Elle lui administra son plus magnifique sourire, et resta à l’observer jusqu’à ce qu’il ait fini son petit spectacle.
Il était assez grand, musclé. Ses muscles musclement musclés se laissaient entrapercevoir à travers les habits fins qu’il porait.
Des cheveux mi-longs châtains, des yeux bleus de tombeur…Il avait tout pour plaire. Pensez, un homme comme ça…Personne n’y résiste.
Même pas Roxane.
Surtout pas Roxane.

-Hey ! Enchantée, je suis Roxane, une rêveuse. On se fait la bise ?

Vous l’aurez deviné, la demoiselle s’était approchée du garçon et avait adoptée une attitude décontractée, sûre d’elle.
En vérité, elle crevait de trouille qu’il la repousse mais…Qui ne tente rien n’à rien !
Elle lui fit deux bisous claquants sur les joues, affreusement proches de ses lèvres. Puis elle lui sourit, baissant un moment les yeux : le rouge caractéristique de ses pommettes était revenu à l’assaut.
Elle réussit néanmoins à lui demander :

-Et vous ? Vous êtes ?

« Beau…*___* » pensa-t-elle. Puis elle se redressa, légèrement surprise. Le vieil homme pervers l’observait du coin de l’œil, un horrible sourire fiché sur son visage.
« Tu es venue pour draguer ? » avait-il dit…
Finalement, il n’avait pas eu tort.
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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25.07.12 18:25
Tenant Taï'Dashar par la bride, Killian attendait. Attendait qu'un foutu chariot passe pour qu'elle puisse monter à son bord et rejoindre Al'Vor, retrouver Roxane. Et cela l'exaspérait, de devoir attendre. Attendre alors qu'elle aurait pu galoper sur son magnifique étalon, profitant du paysage et du vent. Galoper pour sentir les muscles de l'animal sous elle, sa force, sa puissance…mais non. A huit mois de grossesse, elle n'arrivait pas à monter, et marcher était devenu pratiquement impossible. Sur de longues distances. Elle s'épuisait bien trop vite à son goût…A cheval, Al'Vor n'aurait été qu'à deux voire trois jours de route. A pied, dans son état…elle misait sur au moins trois semaines. Alors la seule solution était un chariot. Qui ne venait toujours pas…

Taï'Dashar piaffait à ses côtés, tapant le sol de son sabot, montrant que lui aussi voulait y aller.


-Chut…bientôt, tu pourras galoper.

Elle lui caressa le museau, remonta entre ses oreilles pour mêler ses doigts à sa longue crinière ébène, à l'image de sa robe. Elle lui donna même un bisou claquant pour le calmer.
Puis, fronçant les sourcils, elle redressa la tête et vit enfin un chariot débarquer. Elle l'arrêta en agitant la main et demanda au cocher, un homme d'une cinquantaine d'années, grisonnant :


-Pouvez-vous m'emmener jusqu'à Al'Vor ?

Il l'observa de haut en bas, l'analysant comme s'il cherchait à savoir si elle était une voleuse ou autre. Puis enfin il répondit.

-Mouais j'passe par là-bas. Montez à l'arrière. Mais vot' bête là, vous en faites quoi ?

-Ne vous en faites pas pour lui, monsieur, merci.

Elle alla à l'arrière du chariot et murmura à son cheval de partir, mais de la rejoindre avant l'arrivée. Peut-être que Roxane penserait qu'elle avait chevauché…rien que voir la surprise sur son visage valait le coup.
Taï'Dashar hennit, se cabra et galopa, s'évanouissant rapidement dans la nature. Killian grimpa tant bien que mal dans le chariot et s'assit, les jambes dans le vide, alors que le cocher hurlait à ses bêtes de repartir. S'ébranlant d'une secousse, le chariot se remit donc en route, cahotant sur le chemin accidenté, le cocher fouettant l'air pour motiver ses troupes. Killian ferma les yeux et laissa le vent lui parler.

"Tu es en retard ma fille…"

En retard ? Elle fît la moue. Roxane devait sans doute être arrivée…
L'enfant donnait toujours des coups dans son ventre, mais c'était devenu habituel. D'un côté, la Marchombre avait hâte qu'il soit né. Qu'elle le voie, qu'elle le tienne dans ses bras, qu'elle le chérisse…mais de l'autre, elle préférerait qu'il reste dedans. Elle n'avait pas de demeure pour l'accueillir toute l'année. Elle n'avait pas de toit permanent à lui offrir. Et elle était seule. La solitude ne la dérangeait pas, au contraire. Elle adorait. Mais elle aurait tout de même aimé que le bébé ait un père…
Sortant la photo d'Ethan, complètement froissée et par endroit trempée de ses larmes, elle regarda une nouvelle fois ses traits. Mais immédiatement elle le revit à moitié brûlé dans l'auberge, alors elle replia la feuille et la rangea dans une de ses poches. Ethan ni Natael ne voudraient qu'elle pense à ce genre de choses. Dans sa tête, ils étaient contents pour elle. Ils l'aidaient et souhaitaient qu'elle trouve enfin celui avec qui elle partagera sa vie, sans que la mort ne passe entre eux trop tôt.

Mettant sa main au cou, elle toucha le collier offert par Lilipip. Sûr, cette aventure elle n'était pas prête de l'oublier. Mais elle préférait se rappeler des moments de liesses partagés avec la Petite et son peuple. Et elle voulait le raconter à Roxane. Et si elle pouvait, omettrait le passage où l'homme avait voulu retirer l'enfant de son ventre…

En fait, lorsqu'elle y pensait, c'était les huit mois les plus remplis et les plus actifs. Qui disait qu'une grossesse devait être tranquille et paisible ?

Elle voulait que le chariot aille plus vite. Elle voulait retrouver son amie et l'entendre raconter ses déboires, ses mésaventures…toutes plus drôles l'une que l'autre. Elle voulait savoir ce qui s'était passé de son côté. Si elle avait revu Anton. Ou même son amoureux Mercenaire…

Deux jours passèrent ainsi, le chariot avançant tranquillement, le soleil tapant fort, le cœur de Killian devenant léger.

******


-Merci encore monsieur.

Elle était à l'entrée d'Al'Vor, venait de récupérer Taï'Dashar et remerciait le cocher.

-Ce fût un plaisir ma p'tite dame. Bonne continuation et…félicitations.

-Merci.

Un dernier sourire échangé et il reprit sa route. Prenant Taï'Dashar, elle le guida à l'intérieur de la ville. Elle ne voulait pas l'enfermer dans une écurie, aussi avait-elle décidé qu'il l'accompagnerait jusqu'à ce qu'elle ait trouvé la Rêveuse. Elle déambula, se frayant un passage dans la foule, même si elle s'écartait à la vue de l'étalon qui était tout ce qu'il y a de plus docile, humant les parfums des étals, parfois ce retenant de vomir lorsqu'une odeur dérangeait son métabolisme de femme enceinte. Un enfant courut vers elle, tira sur sa manche pour qu'elle s'arrête, montra Taï'Dashar et lui demanda :

-Il est beau ! Il fait parti du spectacle ? Il sait faire quoi ?

Killian fronça les sourcils mais sourit au petit.

-Quel spectacle ? Il est à moi, petit…et il sait faire énormément de choses. Tu peux le caresser si tu veux.

Elle flatta l'encolure pour que l'animal comprenne qu'elle était d'accord et le petit sauta presque de joie. Il s'approcha, encore méfiant et caressa la robe trempée de sueur de l'étalon, puis le gratta entre les naseaux.

-Y a un homme là-bas, il a de beaux chevaux et il fait des choses incroyables avec eux. Vous devriez aller voir ! Et merci !

Killian lui sourit et le laissa se perdre dans la foule. Curieuse, elle décida de suivre son conseil et alla vers ledit spectacle. Souriante, elle regarda son cheval. Il est vrai qu'il était beau. Robe noire ébène, crinière et queue comprises, quatre belles balzanes aux jambes, une étoile blanche entre les yeux…il était tout pour elle et n'imaginait même pas qu'il disparaisse un jour. Elle se félicitait de la relation qu'elle avait avec lui. Il écoutait à la perfection, obéissait aux moindres de ses ordres, comprenant ce qu'elle disait comme s'il était humain. Ce qu'il était. Presque.
En parlant de tours, il ruait et se cabrait magnifiquement bien, elle lui avait appris à s'incliner, à reculer, le demi-tour, le pas en biais (pas espagnol mais je doute que cela existe à Gwendalavir XD) bref, des petites choses qu'elle s'était amusée à lui enseigner dans ses moments perdus. Parfois il s'asseyait aussi, mais il rechignait plus à cette tâche que pour les autres, alors elle ne l'embêtait plus.

Elle entendit avant de voir. Les gens s'esclaffaient, applaudissaient et Killian redressa la tête pour voir une place au centre de laquelle un jeune homme faisait son spectacle. Le gamin n'avait pas tort, il faisait vraiment ce qu'il voulait avec ses bêtes…
Elle s'approcha, contourna la foule à cause de Taï'Dashar qui dressait les oreilles à la vue de ses congénères et Killian aperçut, tout devant, une personne qu'elle reconnut entre mille. Roxane !
Mais elle ne sembla pas la voir, trop absorbée dans le show des animaux. Ou par leur dresseur, vu son regard…

Il était vrai qu'il était beau. Des cheveux mi-longs châtains encadraient son visage fin. Il avait de magnifiques yeux bleus pétillants, des muscles saillant sous ses vêtements…il était craquant, elle devait l'avouer.
Rejetant ses cheveux qui avaient drôlement bien poussés et lui arrivaient presque au milieu du dos en arrière, elle sourit et s'autorisa à s'adosser contre son étalon, qui ne broncha pas. Elle était déjà essoufflée, rien que par la traversée de la ville.

A la fin du spectacle, elle vit Roxane s'approcher du dresseur, le rouge lui montant aux joues, et la laissa se présenter, puis lui faire les bises alors qu'il ne savait pas comment réagir.

Elle décida d'attendre un peu, que leurs présentations soient faites, puis s'approcha de Roxane, menant Taï'Dashar par la bride.


-Salut Roxane ! Je suis heureuse de te revoir !

Regardant l'inconnu elle ajouta :

-Bonjour, je suis Killian, une amie. J'admire votre travail avec vos chevaux.

Machinalement, elle flatta l'encolure du sien qui était très attentif à son environnement. Souriante, elle attendit donc que l'un des deux se décide à prendre la parole…
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31.07.12 0:10
-Kerïm, arrêtes un peu et viens m'aider à placer les enfants.

Nïssa se détourna, sans même savoir si son frère avait entendu sa remarque. Elle prit une petite fille au regard très clair et l'installa sur un banc inaccessible pour sa petite taille pour qu'elle puisse avoir une belle vue sur l'immense carrière de sable. Kerïm lui, de son côté, quitta d'un coup d'œil désolé la jeune femme qui s'était montrée très intéressée par la monture de Kerïm. La première partie du spectacle venait de se terminer et elle avait compris les prouesses techniques au dressage de Kerïm et de sa sœur Nïssa. Lors de cette mise en bouche il n'y avait eut que deux chevaux mis en avant, leurs chevaux respectifs, ceux qu'ils ne vendraient jamais. Pour Nïssa, il s'agissait d'un hongre âgé d'une dizaine d'années et d'une robe alezane commune mais aux yeux bleus troublants. La jument de Kerïm, plus modeste dans le regard et plus imposante dans ses allures, était nommée Callipyge pour la simple et bonne raison qu'elle était vraiment énorme dans sa robe couleur crème. Une vraie jument de trait, ronde et musclée, qui pouvait attirer les rires des ignares et la stupéfactions des spécialistes devant ses incroyables performances physiques et techniques au dressage. Elle pouvait cabrer, rassembler, cabrioler sous les mains passionnées de Kerïm, et sa taille imposante rendait le spectacle encore plus impressionnant de par son décalage morale. C'était vraiment surprenant de s'attendre à voir, lors d'une représentation de dressage, un cheval rond et léger dans les allures, porté et sur la main, et de voir débarquer cette énorme jument de trait d'une tonne et demi.

Kerïm fit un léger signe de la main à la demoiselle, qui voulait très certainement dire « T'inquiètes pas poupée, je reviens. » et ramena Callipyge à pied, dans l'immense paddock de fortune qu'ils avaient construit pour que les chevaux s'y reposent la journée. Callipyge lâchée dans l'enclos, l'homme courut jusqu'à sa sœur et plaqua sa tête contre son épaule, désespéré devant la bêtise de la femme candide qui l'avait abordé. Pourquoi les plus jolies fleurs de Gwendalavir devaient-elles avoir l'intelligence d'un raïs croisé troll, Nïssa ? Pourquoi ? Parce qu'elle ne peuvent convoiter que des hommes comme toi Kerïm, des hommes à face de raïs croisé troll et à l'esprit fleurette. Nïssa, indifférente devant la continuelle comédie de son frère, lui tapota, conciliante, sur l'épaule et se détacha de lui. Ensembles et tout sourire, ils mirent sur les bancs les plus hauts tout les gamins venus assistés à leur représentation. La foule s'amassait contre les barrières de bois et les chevaux se sentirent très vite étouffés, ils s'agitèrent, les coups de pieds fusèrent dans le paddock, les hennissements se firent plus stridents et plus percutants à l'oreille. Ils s'impatientaient de rentrer en scène. Kerïm, seul au milieu de la grande carrière créée par un dessinateur itinérant en leur compagnie, respirait doucement, sentant son torse se soulever par petites fractions, son regard lagon scrutant en silence la population criarde. Les battements de son cœur s'apaisèrent et il attendit, poings serrés contre ses hanches musclées, le bon moment pour interpelé la foule. Ce moment vint une fraction de seconde, lors de cette fraction de seconde où les discutions s'abaissèrent pour observer les installations, pour observer l'homme au centre de la carrière, beau dans sa patience et dans sa tenue. Il portait les vêtements traditionnels au clan Val'Dor, des vêtements légers confectionnés dans un tissu doux et coloré, auquel étaient ajoutées des pièces de cuir aux endroits susceptibles d'être en contact régulier avec les bêtes. Ses cheveux bruns et mi-longs bataillaient ferme sur le dessus de sa tête marquant l'expression rieuse de son visage tanné par le soleil. Il saisit au vol cet instant où les discussions se turent et la voix claironna sur la place, transportant les esprits dans une contrée sauvage où les chevaux étaient maîtres de leurs terres.

Kerïm avait la gestuelle d'un professionnel, il parlait en riant et offrait à la foule sa bonne humeur et son bonheur de partager son savoir. Son discourt s'arrêta, et dans ce silence tonna les battues d'un cheval au galop. Nïssa venait de lâcher dans son dos, le premier cheval de la deuxième partie du spectacle en liberté. Kerïm se retourna et, profitant de l'impulsion du cheval au galop, s'agrippa à sa crinière et bondit sur son dos. Ralentissant le galop de sa monture, il fit un petit tour pour la présenter à la foule, une bête magnifique, un cheval dressé pour l'art de la guerre. A cru, l'animal répondait à la moindre de ses jambes, tournait sur place, bondissait dans les airs et à la demande de Kerïm, pouvait attaquer. Et quel déploiement de force et d'horreur pouvait exalter un cheval qui attaque. Se dressant sur ses postérieurs, il ouvrait sa bouche et poussait un hurlement animal qui figeait les spectateurs, frappait furibond le sol des ses pieds, en arrachait des fragments, fracassait son corps dans un gigantesque cri de puissance. Le cheval, débordant de cette nouvelle énergie, laissait traverser dans les airs ses hurlements furieux qui firent trembler le cœur de chaque être présent, le roulement de tambour que produisaient ses pied contre la terre était des poings projetés contre la poitrine de chaque individu. Et soudain Kerïm murmura un mot dans le tumulte, un mot incompréhensible mais qui se glissa dans le cœur de l'animal, apaisa jusqu'à son âme et il s'arrêta de se battre contre cette figure invisible, se laissant retomber sur le sable de la carrière, son corps majestueux et luisant de sueur, l'œil fier d'avoir combattu pour son compagnon. Kerïm passa une main aimante sur son encolure, fit remarquer une nouvelle fois la gentillesse et la maniabilité du cheval et l'animal partit, brillant et acclamé par les spectateurs, rejoindre ses compagnons dans l'enclos de fortune. Ainsi se succédèrent les chevaux, Kerïm et Nïssa dévoilant leurs plus grandes réussites, leurs plus grandes relations, exposant ce lien qui les unissaient aux chevaux, et les chevaux à eux.

Kerïm fit rire, sursauter, exploser de joie et de bonheur la foule. Le final se fit au rythme du souffle des spectateurs. La carrière fut déserte et seul Kerïm restait au centre, comme au tout début du spectacle, acclamé par les voyageurs et les habitants. Puis Nïssa ouvrit les portes du paddock et le troupeau, devant l'exaltante foule qui les applaudissait, partit au galop dans la carrière en une vague gigantesque qui absorba l'esprit de tous les spectateurs. Étalons, poulains et juments galopèrent à l'unisson autour de Kerïm, leurs pieds frappaient la terre comme si elle était un seul et même tambour dont les roulements assourdissants emportèrent le cœur de Kerïm. Les chevaux étaient devenus des vagues incohérentes, perdues dans un océan en furie, certaines frappaient les rambardes de bois de leur puissances, d'autres voltigeaient dans les airs comme si la force de leur envol les transformait en de magnifiques oiseaux. Les chevaux n'en étaient plus, ils devinrent océan, oiseaux, magnificence. Le plaisir de Kerïm était immense, insondable et virevoltant dans le tumulte de ses chevaux. Et puis, saoul d'une telle jouissance, ses bras s'écartèrent, ouverts vers le ciel. Et ce fut le signal, la jument de Kerïm l'aperçu et, la première, se dressa sur ses postérieurs pour un merveilleux cabrer. Un cabrer que la quarantaine de chevaux qui composait le troupeau imita, pour le grand final de ce spectacle.

Lorsque les chevaux eurent regagnés leur enclos et que la carrière fut vide, Kerïm serra fort sa sœur dans ses bras, comme à chaque fin de spectacle. Il était vraiment très fier d'elle, fier d'avoir une sœur telle que Nïssa. Du coin de l'oeil, il aperçu une demoiselle candide à la chevelure blonde, qui ne cessait de papillonner des cils, son regard tout droit dirigé vers lui. L'homme laissa sa sœur quitter son étreinte et, souriant, s'approcha de la demoiselle qui papillonnait toujours.

-Hey ! Enchantée, je suis Roxane, une rêveuse. On se fait la bise ?

Il aurait pu répondre n'importe quoi, que l'adolescente avait déjà violer ses joues avec ferveur. Ses pommettes rosirent d'ailleurs tout aussi vite. Les yeux de Kerïm devinrent rieurs, amusé par l'immoralité candide de ... Roxane. C'était sûrement la première fois qu'il se faisait interpelé de cette manière, aussi vivement et cela lui plaisait. A l'écoute de cette jeune femme qui se voulait tellement décontractée que finalement, elle avait l'apparence d'une enfant trouillarde et rougissante devant le garçon du village.

-Et vous ? Vous êtes ?

-L'homme qui apprécie les baisers de Roxane en espérant qu'elle apprécie les siens.

Kerïm s'accouda à la rambarde et d'une moue enjôleuse, approcha son visage de celui de la jeune femme à la jolie chevelure blonde dont les mèches luisaient d'une couleur mordorée. Il l'embrassa sur la joue comme le ferait un intime, et s'ébroua, content de son geste. Il allait s'attarder sur la demoiselle quand il remarqua, du coin de l'oeil, une femme qui les fixaient avec patience. Que voulait-elle, un baiser elle aussi ? Kerïm aurait accouru vers elle si il avait s'agit de cela, mais l'allure de cette belle femme la rendait ouverte au Monde et à la fois, il semblait que l'on ne pouvait l'atteindre. Profitant que Kerïm se soit légèrement décalé de Roxane, la femme vola d'un sourire joyeux la nouvelle compagne de l'itinérant. Ces deux femmes se connaissaient et la brune, finalement, n'était pas venue pour quémander un baiser.
La femme a la chevelure de jais était ni jolie, ni mignone, non, c'était une belle femme. Et certainement une des plus belles que Kerïm ait pu rencontrer. Le Chevalier resta béa devant sa beauté, ses yeux à l'iris ténébreuse et ses cheveux formaient une vague d'obscurité sur son visage charmant. Il était tellement subjugué, qu'il n'entendit pas même la moitié de ce qu'elle lui avait dit, trop attaché au mouvement envoûtant de ses lèvres rosées. Kerïm secoua brusquement la tête et faisant mine de s'intéresser uniquement à la monture de la jeune femme, dit d'un air très professionnel avec un fin sourire
:

- Votre monture est aussi très belle, très bien travaillée et calme, ce qui est quelque chose d'assez exceptionnelle venant d'un étalon, plongé en pleine foule et à proximité d'un troupeau de juments... C'est bien dommage qu'il ne provienne pas de mon propre troupeau !

Et Kerïm se plongea une nouvelle fois dans sa passion. Non sans rester inattentif à la présence des deux jeunes femmes, il prit délicatement entre ses doigts la bride de l'étalon et l'attira à lui. Cette bête était splendide, finement musclée, le pied sûr et de bons aplombs. Une monture d'extérieur, habituée aux longues escapades en terrain divers. La vue de cet animal fantastique tira un sourire au Dresseur de chevaux, qui revoyait dans son esprit l'image de Callipyge, son énorme jument d'attelage. Il la siffla, et elle vint au petit trot, l'oeil brillant de joie à l'idée de retrouver son Kerïm préféré. L'étalon ne cilla pas, resta néanmoins surpris de l'arrivée de la jolie jument crème.

-Votre étalon est merveilleux. Le Chevalier se tourna vers les deux femmes. Il avait presque oublier leur présence, soudainement absorbé par cet animal nouveau. Il leur offrit un sourire enjôleur, comme pour s'excuser de sa soudaine absence. Je m'appelle Kerïm, et j'espère que vous l'aurez remarqué, je suis dresseur de chevaux en plein convoi vers les villes de Gwendalavir. Vous êtes ici pour les festivités ou seulement pour voyager ? Parce que, si c'est pour voyager, je serais heureux de vous proposer de nous accompagner dans notre troupe itinérante. Surtout si c'est pour profiter de la compagnie d'aussi belles demoiselles !
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Roxane
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Roxane
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01.08.12 15:07
-L'homme qui apprécie les baisers de Roxane en espérant qu'elle apprécie les siens.

Roxane retint sa respiration. Naooooon ?? Il a pas dit ça le gars quand-même ?? Elle avait du rêver…PAS CA !
Ce genre de phrase, elle se les réservait dans sa tête, lorsqu’elle était en manque de ses multiples amoureux. Ou lorsqu’elle voyait un irrésistible jeune homme…Bref, il était approximativement impossible que le garçon lui ai chuchoté ça.

Sauf s’il approchait de son visage avec un visage charmeur…Comme c’était le cas. Allait-il…l’embrasser complètement ??? Enfin, sur la bouche ???
La rêveuse dut se faire violence pour ne pas se jeter dans ses bras et rester coller à lui à jamais. Surtout qu’il approchait leeeentement ses lèvres d’elle, comme pour la faire bouillonner intérieurement.
Et le pire, c’est que ça marchait.

Elle allait même presque soupirer de satisfaction lorsqu’elle sentit sa bouche se plaquer sur sa joue, doucement et tendrement.
Et Roxane s’apprêtait à s’emparer de ses lèvres lorsqu’il se retira, souriant. Qu’est-ce qu’il était beau ! Peut-être même plus que Rasinar ou qu’Anton. Peut-être…
Par contre, il n’avait pas une barbiche aussi sexy que celle de Lavrenti. Ce qui était vraiment dommage !

La rêveuse ne put malheureusement pas s’attarder avec le mystérieux jeune homme car une autre personne, bien connue, vint à leur rencontre.
Hé oui ! Ce n’était autre que Killian, l’objet même de sa venue en ces lieux. Même si elle avait le don pour venir aux moments où elle effectuait un plan de drague, Roxane fut heureuse de la retrouver.

-Salut Roxane ! Je suis heureuse de te revoir !

-Moi aussi Killian ! Oooh, te voilà enfin ! Comment vas-tu ? Et l’enfant ?

Elle se jeta dans ses bras pour la serrer affectueusement, sentant le regard du jeune homme dans son dos. La regardait-elle, subjugué par la beauté de son dos ? Elle passa une main dans ses cheveux roux (et oui, elle a les cheveux roux pas blonds XD) dans l’espoir de dompter ses mèches rebelles.
Pendant qu’elle s’essayait à de nouvelles coiffures, Killian s’était tournée vers l’inconnu en se présentant et d’un coup il débita une longue tirade d’où Roxane put repêcher son nom.
Kerïm. Un bien étrange nom…

Alors que la rêveuse relevait ses cheveux pour la centième fois, elle s’immobilisa. Le regard du dénommé Kerïm !
Non ! Elle remarqua alors que la marchombre avait la même étincelle qui reluisait dans ses yeux. En fait, ils se dévoraient du regard. Littéralement.
Elle aurait pu passer entre eux en faisant des singeries, ils ne la remarqueraient même pas. Roxane en éprouva même une pointe de jalousie.

-…Bon. Au cas où tu l’aurais pas r’marquer, mister Bôgos, mon amie est on ne peut plus enceinte. Donc tu oublies l’idée de voyage. Si nous sommes toutes les deux ici en ce moment, c’est parce-qu’elle ne va pas tarder à accoucher.

Sur ce, elle fit demi-tour et marcha dans la direction opposer aux deux futurs amoureux. La voilà qui était vexée !
Nan mais c’est vrai quoi ! Roh. Pourquoi les mecs les plus beaux étaient toujours réservés aux autres ? Bien sûr que Rasinar, Anton et Lavrenti était absolument craquant mais lui…Aaaah ! C’était pas juste. Roxane essaya de se résonner, se disant que Killian aussi avait le droit au bonheur mais…Elle était tellement jalouse !
Surtout qu’elle l’avait vu en premier !

-Heyy ! On se sépare un moment et tu veux déjà tomber dans les bras d’un autre ? Nana mais laisse tomber quoi. Il est trop moche pour toi.

Cette voix ! Se pourrait-il que…La rêveuse se retourna, surprise. Elle avait failli oublier qu’Anton et sa troupe devaient venir au même moment pour qu’ils puissent se voir !
Elle le détailla et vit avec ravissement qu'il n'avait pas changé. Un poil plus musclé, peut-être...Mais il possédait toujours ses cheveux châtains noués en queue de cheval et son oeil rieur qu'elle appréciait tellement.
Elle se rua alors dans ses bras, les faisant éclater de rire tous les deux. Elle vit du coin de l’œil que Killian et Kerïm les observaient, mais elle les ignora royalement, encore énervée.

-Doucement ! Je ne vais pas m’envoler !
-Antooooon ! Ouah, c’que tu m’as manqué ! Oh et puis, je te préviens tout de suite : ne redis jamais que ce type, Kerïm, est moche. Il est un canon ! Regarde un peu ses fesses !
-…Moui. Elles ne sont pas autant magnifiques que les miennes.

Il se retourna, lui présentant son derrière. Amusée, Roxane lui envoya son pied, ce qui lui fit perdre son équilibre.
Il atterrit un peu plus loin souplement, faisant des arabesques digne d’un acrobate. Il faisait à présent face au futur couple, et il se mit à pincer les fesses de…Kerïm.

-Tu ne les as pas aussi musclées que les miennes, ça me rassure.

Il lui fournit un agréable sourire, le temps que la jeune femme revienne sur ses pas pour affronter Killian et le jeune homme.
Elle leur offrit une mine bougonne, pas encore prête à leur pardonner. Mais leur pardonner quoi, au juste ?
Le fait qu’ils allaient très bientôt tomber amoureux l’un de l’autre, qu’ils seraient heureux à jamais et qu’ils auraient une multitude de petites marmailles beuglantes ?
Ridicule.
Par un ultime effort de volonté, elle réussit néanmoins à murmurer :

-Pardonnez-le. Il est toujours comme ça.

-Et elle ne râle pas toujours, je vous rassure. C’est juste que, selon elle, t’es tellement-je cite-‘canon’ que tu dois tomber dans ses bras.

-ANTON !

Elle lui fourra un énorme coup dans les coudes qui le fit éclater de rire. Complètement rouge, Roxane baissa la tête pour éviter leur regard.
Elle espérait juste que Killian ne lui en veuille pas trop. Parce-qu’avec les hormones, elle pouvait très bien perdre son calme habituel…

[...Ch'est nul comme réponse -.-"]
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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01.08.12 21:13
[j'espère qu'il vous plaira ^^]

Roxane commença la première :

-Moi aussi Killian ! Oooh, te voilà enfin ! Comment vas-tu ? Et l’enfant ?

Elle voulut répondre pendant que la Rêveuse la serrait dans ses bras mais déjà l'homme sortait de sa rêverie pour ajouter, souriant :

- Votre monture est aussi très belle, très bien travaillée et calme, ce qui est quelque chose d'assez exceptionnelle venant d'un étalon, plongé en pleine foule et à proximité d'un troupeau de juments... C'est bien dommage qu'il ne provienne pas de mon propre troupeau !

Killian sourit. Oui, Taï'Dashar savait écouter. Juments ou pas…Et il ne broncha pas lorsque le dresseur agrippa sa bride pour l'attirer à lui et l'examiner, en bon professionnel qu'il était. Et Killian l'observa une nouvelle fois. Ses cheveux mi-longs étaient d'un brun éclatant, mettant en valeur l'iris turquoise de ses yeux. Killian ne put empêcher son regard de s'attarder sur lui, sur sa mâchoire, ses épaules fortes et musclées, son torse qui l'était tout autant, son regard rieur et si…pénétrant.
Elle sursauta presque lorsqu'il fît venir une jument. Une jument de trait, lourde, mais qui marchait comme sur un nuage. Et la Marchombre savait bien que les apparences étaient trompeuses…Taï'Dashar examina la nouvelle venue, sans plus. Si Killian ne lui donnait pas le feu vert, il ne bougerait pas d'un poil.


-Votre étalon est merveilleux. Je m'appelle Kerïm, et j'espère que vous l'aurez remarqué, je suis dresseur de chevaux en plein convoi vers les villes de Gwendalavir. Vous êtes ici pour les festivités ou seulement pour voyager ? Parce que, si c'est pour voyager, je serais heureux de vous proposer de nous accompagner dans notre troupe itinérante. Surtout si c'est pour profiter de la compagnie d'aussi belles demoiselles !

Kerïm…le nom résonna dans sa tête. Elle n'arrivait pas à décrocher ses yeux de lui, comme s'il allait disparaître dès qu'elle tournerait le regard. Ce fût Roxane qui la tira de ses songes :

-…Bon. Au cas où tu l’aurais pas r’marquer, mister Bôgos, mon amie est on ne peut plus enceinte. Donc tu oublies l’idée de voyage. Si nous sommes toutes les deux ici en ce moment, c’est parce-qu’elle ne va pas tarder à accoucher.

Le ton était sec. Killian regarda Roxane faire demi-tour sans comprendre. Qu'avait-elle soudain ? Mettant une main sur son ventre, Killian se rasséréna. L'idée de voyager avec le Dresseur était si tentante…mais oui, elle était ici pour mettre son enfant au monde…Elle entendit des bruits de voix et vit Roxane avec Anton. Il avait tenu sa promesse donc ! Elle sourit en les voyant se sauter dessus, se chamailler et se lancer des piques comme à chaque fois.

Mais son regard était toujours attiré par Kerïm. Elle voulait ne jamais arrêter d'admirer son visage et ses traits. Elle voulait se noyer dans son regard…Souriante, elle se força à regarder son amie et Anton. Le bébé recommençait à la bourrer de coups, mais elle avait appris à ne rien montrer. Et les hormones qui jouaient des tours tout le temps…
Alors elle ne put s'empêcher de rire en voyant Anton mordre la poussière ! Il se releva, leur faisant face. Il avait toujours ses cheveux attachés en queue de cheval et l'œil rieur. Exactement comme lorsqu'elle les avait quitté, près de sept mois auparavant…
Elle haussa les sourcils lorsqu'il pinça les fesses de Kerïm pour juger sa musculature. Killian observa la réaction du Dresseur : il était souriant et ne semblait pas plus outré que cela. Il avait cette aura de mystère qui planait autour de lui…une aura que la Marchombre voulait saisir, entrer dedans pour connaître ses secrets mais en même temps, elle semblait lointaine…

Puis ce fût Roxane qui s'approcha d'eux. Elle avait une mine assez boudeuse et Killian ne comprenait absolument pas pourquoi….


-Pardonnez-le. Il est toujours comme ça.

Kerïm sourit de plus belle et Killian l'imita lorsque l'acrobate ajouta que Roxane trouvait Kerïm mignon ou plutôt "canon" pour reprendre son expression. Pour sa part, Killian le trouvait bien plus que canon…mais elle n'arrivait pas à définir ce que c'était.

Killian vit les joues de son amie rougir atrocement. En même temps, Anton venait de dire qu'elle trouvait Kerïm attirant…c'était d'un côté humiliant pour la jeune femme. Elle baissa même la tête, comme si elle avait peur de croiser le sien. Décidément, Killian ne comprenait rien de rien à son attitude. Depuis qu'elle avait parlé à Kerïm en fait…

S'approchant de son amie, confiant Taï'Dashar à Kerïm l'espace de deux secondes, elle mit sa main sur son épaule et dit pour qu'elle seule entende :


-Chasse le naturel il revient au galop…

Elle la regarda, souriante. Anton était naturellement spontané ainsi, et plus Roxane tenterait de le brider, plus il en rajouterait une couche. Elle espérait juste que la Rêveuse ait compris…

Puis elle alla reprendre son cheval, remerciant gentiment le dresseur. Taï'Dashar s'impatientait elle le sentait. Mais elle ne voulait pas le laisser dans une écurie de la ville. Peut-être pourrait-il intégrer le troupeau ? Faire de nouvelles connaissances ? Juste le temps qu'ils s'en aillent vers une autre ville…sans elle. Qu'est-ce que cela lui aurait plu…mais elle avait un enfant à faire naître.

D'abord lui. Et puis, elle n'aurait pas tenu. Rien que là, rester debout et immobile la fatiguait alors courir de ville en ville…plus tard…si elle le retrouvait.


-Est-ce que Taï'Dashar pourrait intégrer ton troupeau, le temps que vous partiez ? Demanda-t-elle à Kerïm.

Elle ne dit pas qu'elle aimerait qu'ils restent encore un peu. Ses yeux n'avaient de cesse de l'envoûter…elle ajouta :

-Nous pourrions manger tous ensemble ce soir non ?

Elle en avait vraiment envie. Partager ses aventures avec les autres, raconter à Roxane le déroulement de sa grossesse, rire autour d'une bonne table…cela faisait si longtemps…

Le bébé continuait ses ruades et elle avait chaud. Trop chaud même. L'été. Rien d'autre. Qu'est-ce que ça pourrait être d'autre d'ailleurs ?

Elle les laissa réfléchir, plongeant dans l'océan qu'étaient les yeux de Kerïm.
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17.08.12 11:04
Kerïm était assis sur son nuage, avec pleins de petits anges autour de lui. Oui, il était aux anges, tellement fier de se sentir observé par ces deux jolies demoiselles. La première a l'avoir abordé était de loin la plus mignonne, mais la seconde, d'une beauté rare, éveillait en lui une douce sensation de chaleur qui faisait frémir son coeur enjôleur. Elle avait des yeux sombres dont il savait qu'il pourrait désormais caresser du regard chaque seconde de sa vie, avec le même plaisir et le même dévouement. Kerïm sourit, sans détacher son regard de la jeune femme, de son visage harmonieux, de ses lèvres rougissantes, de ses cils de velours. Il ne cessait de sourire, comme un béat, comme un idiot, comme un homme sous le charme qui dédie ses sourires sincères aux yeux épatants d'une femme magnifique qui... allait accoucher ?! Kerïm s'avança près de la barrière et jeta un coup d'oeil plus global à la jeune femme. Surprise. Elle avait ce ventre proéminent, rond et harmonieux qui laissait présager, à sa grosseur, l'arrivée imminente d'un petit marmot. Alors que la Mignonne jetait avec fougue ses cheveux roux de gauche à droite d'un balancement régulier, Kerïm jeta un coup d'oeil autour d'eux. Il n'y avait pas d'homme présent à cet instant susceptible d'être le père de cet enfant. Était-il absent, avaient-ils un point de rendez-vous dans la ville, ou Killian faisait-elle partie des funestes femmes à mettre un enfant au monde seules, comme de jeunes veuves solitaires ?

Dans tous les cas, cette nouvelle n'était pas très jouissive pour notre chevalier de fortune. Mais cela ne changeait rien au regard qu'il portait à Killian, compagnon ou pas compagnon, elle était une femme magnifique, qui avait su toucher le coeur devenu frileux du chevalier. Ce fut la Mignonne qui le tira de sa contemplation, le remettant bien à sa place quant au sujet de son amie Killian.

_... Bon. Au cas où tu l'aurais pas r'marquer, mister Bôgos, mon amie est on ne peut plus enceinte. Donc tu oublies l'idée de voyage. Si nous sommes toutes les deux ici en ce moment, c'est parce-qu'elle ne va pas tarder à accoucher.

Cette accroche pleine de venin, venant de la demoiselle qui, quelques minutes quémandait, candide, un baiser, eut l'audace de refroidir Kerïm sur le coup. Mais qu'importe, son amie pouvait toujours accoucher ici, qui avait-il de mal à l'emmener en promenade dominicale, certes très longue et parcourant tout Gwendalavir ? C'était même revigorant, on reprenait au mieux de sa santé perdue lors d'une grossesse, et surtout, on faisait plus ample connaissance avec le chef de caravane, Kerïm Val'Dor, qui était tombé sous le charme de cette belle dame.

La Mignonne s'était détournée, Kerïm la suivit un instant du regard, comme pour lui dire en silence : « Va, pars sans te retourner. De toute façon, je kidnappe ton amie ce soir, ou demain, lorsqu'elle aura mis son enfant au monde ! ». Mais la Mignonne rejoignait un jeune homme rieur dont Kerïm n'avait pu entendre les paroles moqueuses à son égard, qu'il devina au coup d'oeil que lui attribua le nouveau compagnon de Roxane. Kerïm se détourna du couple qui venait de se former sous ses yeux et scruta du coin de l'oeil Killian, la belle Killian qui ne devait pas se douter une seconde qu'il la dévorait du regard. Il l'observait en silence, comme caché de sa vue alors qu'elle regardait ses deux amis pousser des cris et des rires stridents au milieu de la place. Et puis, elle rit et le preux chevalier qu'il était souhaita de toute son âme qu'un jour, il puisse posséder cette jeune femme comme un amant passionné. Qu'elle soit à lui, comme il serait à elle. Il voulu tendre les mains pour l'enlacer dans l'étau de ses bras, caresser de ses lèvres son visage délicat et lui dire qu'il l'aimait énormément, surtout quand elle riait ainsi, dans sa simplicité et dans sa vie.

Deux choses le retint de faire ce qu'il rêvait. La première, était que Killian était sûrement libre, aussi libre qu'elle pouvait l'exprimer aujourd'hui, alors qu'il l'admirait comme un aveugle, dans cette place fumante de gens. La deuxième, était qu'il fut brusquement surpris par le tâtonnement soudain de sa fesse droite. Il se retourna brutalement, prêt à lancer son poing dans cet être qui lui disait bonjour d'une drôle de manière. Il se retint au dernier moment, en remarquant le visage illuminé d'un sourire du compagnon de Roxane. Kerïm abaissa doucement son poing, sans dire mot, intrigué par le comportement du jeune homme. Impression que ne rassura absolument pas Roxane en affirmant qu'il était toujours ainsi, que ça faisait partie de son quotidien. Kerïm ne faisait pas franchement confiance aux habitués tu tripotage de fesses. Il se contenta de sourire poliment, pour ne pas froisser le jeune homme, mais surtout parce que décidément, ce petit groupe devenait affriolant.

Roxane baissa la tête, honteuse de ce que venait de divulguer son ami. Kerïm voulu aller la voir et lui chuchoter à l'oreille quelques mots dont il avait le secret mais Killian le devança. Elle lui confia posément son étalon ébène, pour ensuite se diriger vers son amie et sage-femme, quand l'envie lui prenait. Il en profita pour faire plus ample connaisse avec l'animal, qui finit par renâcler en l'absence de sa cavalière. Il était vraiment lié à Killian, un lien puissant que peu de gens comprenait et ressentait et que Kerïm, chaque jour de sa vie, vivait avec son troupeau. Killian revint rapidement auprès de lui, et Kerïm se réconforta du sentiment de bien aise qu'il l'envahissait lorsqu'elle était à ses côtés. Était-ce cela que l'on appelait un coup de foudre ? Sûrement, non, c'était même plus que certain. Mais son nouvel amour, alias Kikita, était bien fatiguée et semblait très pressée de gagner un lieu ombragé. Un peu comme toutes les femmes enceintes jusqu'au cou, c'est naturel.

_Est-ce que Taï'Dashar pourrait intégrer ton troupeau, le temps que vous partiez ?

Le chevalier leva la tête, la regarda dans les yeux avec interrogation. Le ton était poli, et elle semblait sûre de ce qu'elle disait. C'était bien la première fois qu'on lui demandait de garder un cheval. La plupart du temps, il vendait, achetait, mais jamais il ne faisait garderie. Imaginez tout d'un coup que chaque femme enceinte de Gwendalavir -cavalières- se mette à lui confier sa monture. Ca serait un vrai capharnaüm dans le troupeau. Mais pour Killian, Kerïm aurait pu faire n'importe quoi, aussi, il accepta à rompre une des premières règles de la famille Val'Dor, élaborées par le cercles des femmes de la famille. Et puis, s'il s'entendait bien avec sa sœur Nïssa, cela ne se saurait pas. Son sourire fut charmant, même plutôt éclatant de joie. Elle le tutoie, il la tutoie.

_Bien sûr, je n'y vois aucun inconvénient. Même si c'est bien dommage que te ne puisses pas venir... !

Bien vrai, ça. Il regrettait qu'elle ne veuille pas l'accompagner sur les routes, se justifiant par une grossesse. Mais si elle savait le nombre d'enfant qu'avait pu mettre au monde la mère de Kerïm sur les routes de Gwendalavir, peut-être en serait-elle horrifiée. Pensait-elle que ce voyage était dangereux et mouvementé ? Mais il était seulement trépidant, trépidant pour les passionnés tels que Kerïm et sa sœur. Ils n'avaient encore jamais eu d'embuscades ni de vols et ça ne serait certainement pas une fois Killian à bord que cela allait commencer. Kerïm la regarda encore, béat.

_Nous pourrions manger tous ensemble ce soir, non ?

Kerïm sourit davantage, regarda ses nouveaux compagnons et tomba sur le regard d'Anton. Il ne put retenir son rire, un peu nerveux certes, mais surtout incroyablement sincère et amusé. Ses yeux se posèrent alors sur Roxane, lui fit un sourire craquant, comme pour lui dire qu'elle n'avait pas à avoir honte de le trouver « canon », qu'il appréciait ça comme n'importe quel compliment. Quel homme n'aimera pas être aussi épié par d'aussi jolies filles ?

_Je meure d'envie de dîner avec vous ! Qui pourrait refuser ? Il continua sur un ton plus bas, plus amical et surtout plus intime. Par contre, si vous pouviez me réserver une place entre vous deux, les filles, ça ne serait pas de refus. C'est pas que je n'aime pas me faire malaxer les fesses pendant la soirée... mais presque.

Ce qu'il avait dit n'avait rien de méchant, c'était une façon amusée et polie de dire qu'il... qu'il ne voulait pas se faire malaxer les fesses toute la soirée ! Kerïm garda son sourire aux lèvres, passa machinalement sa main dans ses cheveux bruns et observa de nouveau, cette belle femme à la chevelure de jais. Il n'avait désormais qu'une envie, pouvoir la connaître et pouvoir partager un peu de chemin avec elle.

_Et puis, ça sera l'occasion de te tenter à mon irrésistible proposition ! Dit-il à l'intention de Killian, ainsi qu'à Roxane, ne l'oublions pas. Mais celle-ci semblait surtout préoccupée par son amoureux brusquement atteri, désormais.
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Roxane
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19.08.12 11:47
Roxane ne savait vraiment plus où se mettre. Elle avait peut-être un cœur d’artichaut, adorait se trouver dans les bras d’un homme rassurant…Elle était toujours aussi timide avec le sexe opposé.
Du moins, lorsqu’elle devait avouer ses sentiments. De force, ou non.
Mais Killian s’approcha d’elle et lui murmura, doucement pour que personne n’entende :

-Chasse le naturel il revient au galop…

La rêveuse fronça les sourcils. A vrai dire…Elle n’avait absolument rien compris à ce que venait de lui dire son amie. De quel naturel elle parlait ? Et puis, depuis quand le naturel avait des pattes (bah oui, revenir au galop…//SBAFF//)
Mais elle ne s’en formalisa pas et répondit à son sourire poliment. Si ça lui faisait plaisir…

La marchombre se retourna une nouvelle fois vers le bôgoss et lui parla cheval. Roxane leva les yeux au ciel. Y’avait mieux comme tentative d’app…
QUOIII ?! Comment ça, il avait l’air…ravi ??? Ah mais non ! Ca ne devait pas marcher comme ça ! Il…il devait hausser un sourcil, accepter poliment et puis donner un rendez-vous à la rêveuse ! Il n’avait rien compris ! Faut rembobiner, ça ne va pas !

Mais la jeune femme ne pouvait pas ignorer les regards tendres qu’ils se lançaient l’un et l’autre…Sans toutes fois s’en rendre compte.
Elle gonfla les joues de colère, tandis qu’Anton la regardait, visiblement très amusé qu’elle se prenne un râteau pareil. Ah, celui là ! Quand ils seraient seuls, il verrait ce qu’il verrait ! Et où était la compassion qu’il était censé lui donné hein ?
Bon ok, c’était tout à fait son droit de ne pas compatir. Après tout, il ne voudrait jamais partager sa Roxy d’un soir ! (s’il savait…)

-Nous pourrions manger tous ensemble ce soir non ?

La rêveuse sursauta. Plongée dans ses tristes pensées, elle en avait oublié d’écouter la conversation des deux futurs tourtereaux.
Elle se concentra de toutes ses forces, essayant de donner un sens aux mots de Killian…Manger tous ensemble…QUOIII ?!
Mais c’est qu’elle ne perdait pas de temps ! Ah ! Elle voyait clair dans son jeu…La proposition du cheval, ce n’était qu’une amorce gentille…Dîner ensemble et puis hop ! Il finirait dans son lit ! Et mourrait le lendemain s’il avait un peu de chance.
Bah oui, c’était connu que Killian savait pas les garder.
En fait, pour décrire les sentiments profonds de Roxane qui lui traversait l’esprit à l’instant…Pour comprendre pourquoi elle pensait des choses aussi odieuse ; il n’y avait qu’une seule façon de vous l’expliquer.
Et ce, en un seul mot.
La jalousie (peut vous rendre…FOUUUU ! ROOOXANE TUTUTU ! you don't have to put on the red light ).
Roxane était terriblement jalouse de Killian. Parce-que, il fallait l’avouer, Kerïm était vraiment craquant. En plus, derrière son air ‘bôgoss’, elle décelait une infinie gentillesse et une âme romantique.
Et il n’était pas pour elle.

-Je meure d'envie de dîner avec vous ! Qui pourrait refuser ? Par contre, si vous pouviez me réserver une place entre vous deux, les filles, ça ne serait pas de refus. C'est pas que je n'aime pas me faire malaxer les fesses pendant la soirée... mais presque.

Anton éclata de rire. C’est vrai qu’il était d’un naturel assez…Spontané. Il allait vite devoir avouer à Kerïm que ses fesses ne l’intéressaient pas car sinon, il ne voudrait pas s’approcher de lui. Et un ami qui savait élever des chevaux à la perfection, se serait vraiment bien pour son cirque.
Il fit alors un clin d’œil à Roxane et Killian et fit une révérence ridicule et forcée au jeune homme, alors qu’il finissait son discours, affirmant qu’il réussirait à tenter la marchombre à voyager en sa compagnie, utilisant de subtils mots cachés.

-Mais ne t’inquiète pas. Le style j’ai une troisième jambe cachée sous mon pantalon, ça ne m’intéresse pas. Je préfère disons…Je suis un magnifique pommier avec deux belles pommes cachées sous mon chemisier.

La rêveuse se tourna vers son amant à la fois horrifiée et amusée. Elle n’en revenait pas qu’il ait dit ça !!! Elle lui donna un coup de poing amical, qu’il intercepta facilement. Il éclata à nouveau de rire et passa son bras autour de la taille de Roxane.

-Anton…maugréa celle-ci. Pas devant tout le monde…

-Moué. Surtout pas devant Keeeerïmounet !

La jeune femme se dégagea brusquement de l’emprise d’Anton. Il n’avait pas le droit de dire ça !
Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous contre elle, aujourd’hui ? Le garçon de cirque s’amusait délibérément à la couvrir de honte, Killian était trop aspirée par les yeux de l’éleveur qu’elle ne se rendait pas compte à quel point elle lui en voulait d’être tombée amoureuse de lui, et ce dernier semblait lui-même légèrement agacé par sa présence.
La colère monta d’un coup en elle, empourprant ses joues, lui faisant perdre les mots.

-Je…Vous…Raaah ! Killian ! Je…Vais au village. Déposer une fleur au père de ton enfant, puisque toi tu sembles l’avoir oublié !

Elle tourna les talons et marcha furieusement, d’un pas ferme et décidé. Elle ne se rendait pas compte à quels points les mots pouvaient être puissants. A quel point les mots pouvaient être bien pires qu’une lame dans le cœur.

De son coté, Anton était abasourdi. Il était partagé entre l’envie de courir la rejoindre ou de rester là, auprès de Kerïm et Killian.
Pourquoi avait-elle agit ainsi ? Il frotta son bras, comme si la force de la rêveuse aurait pu lui faire mal.
Non. Elle lui avait fait mal, mais pas physiquement. C’était la même douleur qui étreignait la jeune marchombre, visiblement elle aussi choquée par son comportement.

-Je…Je ne comprends pas ce qu’elle a…Elle est de mauvais poil peut-être ? chuchota-t-il, abattu.

Il s’excusa auprès de ses amis et partit dans le sens opposé. Essayer de résonner la demoiselle serait impossible. Butée comme elle était, elle refuserait de l’écouter.
Il était certain qu’ils se reverraient tous au dîner, mais par contre, niveau ambiance…Même une vieille mamie discutant avec son dentier serait moins gênant.

**************

Roxane se dirigeait vers le village, en proie à une colère monstrueuse. Elle ne savait pas au juste ce qui lui arrivait, mais pour rien au monde elle ne se serait retournée pour s’excuser.
Elle avait été tellement heureuse pourtant au matin, à l’idée de revoir Killian ! Mais dès qu’elle avait vu Kerïm posé des yeux amoureux sur elle, elle…Aaah ! Elle l’avait vu en premier ! Il était pour elle !

La jeune femme ne voulait pas renoncer. Même si elle savait au plus profond d’elle-même que jamais elle n’aurait de chance avec lui.
Il hurlait d’amour d’elle, et ça se voyait. Au premier regard, en plus ! (enfin, elle pouvait causer).

Sa colère se dissipa peu à peu, alors que la rêveuse s’enfonçait dans la forêt qui menait ensuite au village.
Elle ressentit une infinie tristesse. Jamais elle ne s’était emportée ainsi ! Comme elle était gamine ! Mais ça n’était pas sa faute si elle préférait l’enfance au monde adulte. Ce n’était pas du tout sa faute. Elle avait été privée d’un monde à l’avenir infini, et seules deux personnes savaient pourquoi. Elle ne croyait pas à un futur magnifique avec des petits oiseaux qui chantent le matin. Son passé obscurcissait trop son cœur.
C’était pour ça qu’elle s’accrochait tellement à avoir un amoureux, ou a jouer l’innocente. Parce-qu’on lui avait volée la sienne, et qu’elle ne savait vivre totalement seule. Roxane s’affaissa contre un tronc, laissant ses larmes couler.

Elle aurait tellement aimée qu’une main réconfortante lui enserre l’épaule. Mais elle venait de briser une amitié et Neleam, l’autre personne qui pouvait comprendre son désarroi, était loin maintenant.

Et ses pleurs redoublèrent lorsqu’elle prit conscience que…
Elle était….
Perdue.


[DOUEE DE PREMIIIEEEERE]
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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19.08.12 12:52
-Bien sûr, je n'y vois aucun inconvénient. Même si c'est bien dommage que te ne puisses pas venir... !

Killian était contente qu'il accepte. Elle voyait mal son cheval cloîtré dans une écurie alors qu'il pouvait faire de nouvelles connaissances…

En revanche, sa seconde proposition parut déplaire à Roxane qui fît une mine atterrée. Killian ne comprenait rien à son attitude soudaine. Et son nez ne lui servait à rien là. Ce qui l'énerverait d'ailleurs. Si elle pouvait juste mettre un nom sur ce que son amie avait, elle pourrait peut-être comprendre et l'aider.
Elle fût tirée de ses pensées par Kerïm qui répondit, enthousiaste :


-Je meure d'envie de dîner avec vous ! Qui pourrait refuser ? Par contre, si vous pouviez me réserver une place entre vous deux, les filles, ça ne serait pas de refus. C'est pas que je n'aime pas me faire malaxer les fesses pendant la soirée... mais presque.

Killian sourit en se tournant vers lui alors qu'il terminait son discours en affirmant qu'il la tenterait pour voyager. S'il savait qu'elle était déjà tellement tentée de le suivre mais ne pouvait pas….. Elle aimait tellement admirer ses yeux, son sourire…se noyer dedans, c'est tout ce qu'elle voulait. Elle se sentait si bien lorsqu'elle était à ses côtés, si bien qu'elle en oubliait le reste. Alors que son amie s'éloignait d'elle. Rongée par une maladie que tout le monde connaissait un jour ou l'autre. Mais Killian ne le savait pas. Killian regardait Anton faire son clown en s'inclinant gauchement devant le Dresseur en répliquant :

-Mais ne t’inquiète pas. Le style j’ai une troisième jambe cachée sous mon pantalon, ça ne m’intéresse pas. Je préfère disons…Je suis un magnifique pommier avec deux belles pommes cachées sous mon chemisier.

Killian sourit encore de plus belle, ses hormones la laissant décider quelle émotion était la meilleure pour une fois, alors que son amie Rêveuse paraissait horrifiée par ses propos.

Elle les trouva d'autant plus mignons lorsqu'il passa un bras autour de la taille de Roxane qui parut cette fois intimidée voire gênée. La Marchombre perdit néanmoins son sourire lorsqu'elle se dégagea à la dernière réplique d'Anton.


-Je…Vous…Raaah ! Killian ! Je…Vais au village. Déposer une fleur au père de ton enfant, puisque toi tu sembles l’avoir oublié !

Et, sans plus de cérémonie, elle se retourna et s'en alla dans le sens opposé. Killian restait là, bras ballants, chaque mot résonnant dans son esprit. Elle ne prit pas garde à ce qu'Anton disait, ne le vit pas s'en aller. Son cœur se serrait. Comment avait-elle pu dire une chose pareille ? Qu'avait-elle ? Killian sentit la tristesse l'envahir. La tristesse dans l'incompréhension, la tristesse en repensant à Ethan. Si elle savait…Killian voulut courir la rejoindre, et lui hurler : "Non je ne l'ai pas oublié ! Jamais je ne l'oublierais ! Tu ne sais pas de quoi tu parles !" Mais elle se retint. Taï'Dashar déposa son museau sur son épaule et, machinalement, elle caressa ses naseaux. Elle avait tellement mal. Elle se tourna vers Kerïm, ne pouvant empêcher les larmes de perler aux coins de ses yeux et lui murmura :

-Je…désolée…

Elle ne savait pas quoi dire. Ne savait pas quoi faire. Roxane souffrait. Mais après ce qu'elle lui avait dit, pourquoi la Marchombre irait la réconforter ? D'abord la laisser se calmer. Ensuite voir avec elle ce qui clochait. Et puis, elle n'avait pas envie de quitter le Dresseur. Sans savoir pourquoi, elle voulait rester encore un peu avec lui. Parce que le dîner semblait pour l'heure compromis. Et ses yeux lui donnaient la force de ne pas flancher. De ne pas repenser à Ethan, à son corps brûlé dans l'auberge, à sa tombe…elle avait prévu de s'y rendre aussi, mais pas tout de suite. Elle avait aussi prévu de parler, de raconter sa grossesse à Ethan, de lui raconter tout et n'importe quoi…
Serrant la bride de son étalon entre ses mains, elle chercha quelque chose à faire. Parce que maintenant, ce n'était plus de la tristesse que ses hormones envoyaient. Mais de la colère. De la colère à cause de son amie. Elle n'avait pas le droit de dire ça. Pas le droit. Killian ferma les yeux, et laissa le vent s'engouffrer en elle. Elle ne devait pas perdre son calme habituel. Et il lui murmura un mot, un seul :


"Jalousie".

Roxane ? Jalouse ? Pourquoi ? Elle rouvrit les yeux et regarda encore Kerïm. Ses yeux l'envoûtaient, son sourire la faisait fondre, les muscles qui se dessinaient lui donnait envie de s'y blottir et de ne jamais en ressortir…ses bras forts semblaient procurer la sécurité et la chaleur nécessaires à tout…et là…elle comprit. Son nez n'eut pas besoin de l'aider. Elle était amoureuse. Au premier regard. Aux premières paroles. Aux premiers gestes. Roxane serait-elle jalouse à cause de ça ?


Se rapprochant de Kerïm elle lui dit :

-S'il te plaît…il faut aller lui parler. Aide-moi à la chercher…

Dans son état, valait mieux que quelqu'un l'aide. Elle était déjà épuisée comme ça…
Elle ne voulait pas que leur amitié se brise. Pas ainsi. Pas pour ça. Killian mettait tant bien que mal de côté les mots prononcés par la Rêveuse, mettait de côté sa tristesse ou sa colère. Mais tout ceci, elle n'arriverait à le faire que si Kerïm était à ses côtés.
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19.08.12 20:31
Ses paroles fut accueillies dans l'allégresse, Anton était rieur. Il avait prit ses propos comme Kerïm l'avait espérait, avec sa joyeuseté devenue si commune. Roxane, elle, n'affichait plus d'opinion, ne virevoltait plus comme elle le faisait plus tôt. Et Kerïm la préférait quand elle riait, rougissait et lançait ses cheveux avec fougue. Killian, toujours aussi belle, souriait de la présence du Dresseur et ce-dernier était ... fier. Son coeur battait follement de la voir intéressée par sa personne, de voir ses yeux brillants posé sur lui. Ils espérait que ses yeux bleus brillent aussi fort que les siens. Et puis, l'arabesque grandiose d'Anton le tira de sa belle. Décidément, ce jeune homme était intenable, et c'était bien pour cela qu'il était charmant.

-Mais ne t’inquiètes pas. Le style j’ai une troisième jambe cachée sous mon pantalon, ça ne m’intéresse pas. Je préfère disons…Je suis un magnifique pommier avec deux belles pommes cachées sous mon chemisier.

Kerïm sourit d'abord, puis ne put retenir son rire. Cet Anton était pas croyable, assez fin pour ne pas paraître grossier, tellement souriant qu'il en devenait innocent. Il lui assena une tape amicale sur l'épaule comme pour lui dire que c'était comprit, que de toutes façon, il n'aurait pas vu les choses autrement. Anton prit par la taille Roxane, et le Dresseur se prit d'envie de faire la même chose avec Killian. De la prendre dans ses bras, lui caresser la joue du bout des lèvres le temps d'un souffle.

-... mounnnneeettttt !

Les paroles d'Anton tirèrent Kerïm de sa rêverie. Il observa le couple attendrissant qui se tenait charnellement, ils étaient mignons ensembles. Ils étaient très candides. Bien que Kerïm aurait que Killian soit dans ses bras, il espérait qu'elle n'aurait pas eu la même réaction que la Rêveuse. Cette dernière se détacha, furieuse, des bras de son amant. Elle se mit même à lancer des regards d'accusation à tout le monde. Ses joues et ses yeux s'étaient enflammés par la colère, les mains se tortillaient insatisfaction. Kerïm voulait lui demander gentiment se qu'il se passait, qu'elle se calme et s'explique mais déjà Roxane leur crachait son venin.

- Je... Vous... Raah ! Killian ! Je.. Vais au village. Déposer une fleur au père de ton enfant, puisque toi tu sembles l'avoir oublié !

Sur un dernier regard de braise, Roxane fit demi-tour sans ajouter un mot. Un mot de plus aurait été de trop, un dernier tour de lame pour bien finir d'achever Killian. Car s'était elle la première victime de cet emportement. Oubli, infidélité, non regret, Roxane lui avait tout balancé en peu de mots. Et il n'y avait certainement rien de plus horrible à entendre pour une femme qui perd son compagnon avant que son enfant soit venu au monde. Car c'était certain maintenant que cet homme, le père du petit marmot qui allait bientôt naître, était mort et enterré. Kerïm s'en voulu quelque peu, mais qui pouvait-il ? La vie était ainsi, pleine de méandres. C'était peut-être écrit comme ça, que la femme qu'il aimait devait avoir vu son compagnon mourir. Mais il ne pouvait pas s'empêcher d'aimer Killian qui était devenu, en une après-midi, d'une importance sans limites dans sa vie. Et il ne se résoudrait pas à la quitter, la laisser partir loin de lui, désormais. Il était à elle, elle était à lui. S'ils venaient à se séparer, ça serait d'une grande souffrance pour nos deux amoureux et il y aurait des larmes, des regrets, une souffrance. Et Killian avait versé déjà trop de pleurs pour en faire couler davantage. Du moins, tant qu'elle fera partie de Kerïm, il ne se le permettrait pas.

Killian avait la gorge nouée, ne semblait plus pouvoir parler tant le désespoir devait la submerger. Silencieuse, ses yeux jetaient des regards apeurés, comme si elle ne parvenait pas à comprendre quelque chose. Que c'était-il passé ? Pourquoi Roxane avait-elle réagi ainsi et pourquoi avait-elle été aussi violente dans ses paroles ? Et puis une expression de colère prit le dessus sur le visage de la jeune femme, une expression qui disparut aussitôt. Elle était désemparée, ne savait que faire. Elle trouva même le moyen de s'excuser auprès de lui, les yeux brillants de larmes. Et puis Killian, fit ce que tout le monde fait dans ses temps de désespoir, elle s'occupa les mains et l'esprit. Elle se rapprocha de son étalon, le caressa et lui chuchota quelques mots. Et Kerïm devint enfin son étalon. Elle vint à ses côtés, devenue frêle à présent.

- S'il te plaît... il faut aller lui parler. Aide-moi à la chercher.

Kerïm la regarda dans les yeux, l'embrassa du regard. Il passa la barrière (on l'avait oubliée celle la hein :D), et vint se mettre à côté d'elle. Sa main polie par le travail se saisit doucement de celle de Killian. Sa peau était fraîche et douce, donnait envie de s'y blottir pour ne former qu'une seule et unique peau, un seul et unique corps. Et sans même la concerté d'une parole, il la prit contre lui, la serra tendrement contre son torse dans une étreinte d'amour. Il posa ses lèvres dans ses cheveux d'ombre, les effleura avec douceur. Contre sa poitrine, il sentait enfin ce coeur battre contre le sien. Ce coeur dont il entendait parfois les battements dans un moment de solitude. Un coeur qu'il avait toujours entendu au fond de lui-même, depuis toujours et qui venait battre ses chaires, là, tout contre lui. Les battements s'amplifièrent, devinrent comme un hymne dans son corps. Il le frappait de tous les côtés au rythme d'un tambour imaginaire, faisait vibrer en lui des notes trop longtemps oubliées.

Kerïm ouvrit brusquement les yeux, Killian encore blottie dans ses bras. Désormais, il l'entendait et savait qu'il l'entendrait toujours, le coeur de Killian qui battait dans leur deux poitrines. Une de ses mains vint caresser doucement les cheveux de la jeune femme, de son amour. Killian était devenue calme, ses yeux n'étaient plus affolés, ses lèvres ne tremblaient plus.

- J'ai l'impression de te connaître depuis toujours, Killian. Je sentais ton coeur en moi, mais je ne savais pas encore que c'était celui qui battait dans ta poitrine. Je t'attendais... Ses paroles finirent dans un souffle et Kerïm se tut.

Ils se libérèrent l'un l'autre de leur étreinte, même si Kerïm garda sa compagne contre lui. Son bras passé autour de sa taille, il la portait, continuait à l'enlacer. Sans un mot de plus ils commencèrent à marcher dans le village, regardant autour d'eux s'ils pouvaient apercevoir la flamboyante crinière de cheveux de Roxane. Ils finirent par sortir de la ville, la forêt droit devant elle.

- J'ai rencontré Roxane il n'y a que quelques heures à peine, mais je suis presque certain qu'elle n'est pas allée très loin dans cette forêt.

A son bras, Killian commençait à souffler, soutenant de sa main son ventre proéminent. Kerïm tiqua, elle devait être épuisée. Un peu plus loin, il aperçu un banc sous une rangée d'arbres volumineux, une place ombragée pour femme sur le point d'accoucher. Le Dresseur l'y conduit et l'y installa doucement. Le banc était à l'orée du bois, tout près de la ville en cas de besoin. Il allait la laisser seule un moment, ce qu'il redoutait un peu dans son état. Mais à près tout, Killian avait bien été indépendante avant de venir jusqu'à lui, même si sa grossesse prenait sur son tempérament, elle pouvait très bien patienter assise qu'il revienne avec Roxane. Il lui dit qu'il allait la chercher et sans prendre plus de temps que ça, il partit droit dans la forêt, cherchant les cheveux roux.

Il fit à peine deux cents mètres qu'il la trouva assise sur une souche, la tête basse en reniflant de gros sanglots. C'était la journée des larmes. Sans même dissimuler sa présence, Kerïm vint s'assoir à côté d'elle et l'obligea à le regarder dans les yeux. Elle parut un peu apeurée, mais ce sentiment disparut aussitôt.

- Comment peut-on penser qu'une femme peut oublier le père de son enfant et lui crier en pleine face ? Je pense que Killian a déjà assez eu de pleurs dans sa vie, et l'autre là-haut, le Père, il doit bien être d'accord avec moi. Ca ne lui plairait pas que son amour soit encore en train de pleurer pour lui, il ne doit avoir qu'une envie : qu'elle soit de nouveau heureuse. Tu es sa meilleure amie, tu ne devrais pas être la première a cracher sur ses sourires. Roxane tenta de détourner la tête, Kerïm se saisit de son menton et lui tourna le visage vers lui. Tu vas d'abord aller voir Killian, pour lui faire des excuses, après tu iras voir Anton. Parce que lui il t'aime et je crois bien qu'il t'attend, toi et tes deux belles pommes sous ton chemisier.

Kerïm se leva, Roxane dans le creux de son bras droit.

-Aller, aller... on y va !

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19.08.12 23:41
Roxane pleurait et les larmes ne pouvaient rien faire d’autre que couler sur ses joues pour mourir une seconde plus tard.
Comme la vie d’une larme était éphémère ! Elle vivait toute sa vie en l’espace de quelques millièmes de secondes à peine.
Elle mourrait dans un dernier soupir, sans demander son reste.
La vie des hommes était pareil. Elle passait tellement vite ! On ne voyait pas le temps défiler, et pourtant…
Chacun sait ce qu’il y a au bout du chemin, et pourtant tout le monde refuse d’y aller. On essaye de ralentir le pas mais rien n’y fait.
Pourtant, il y en a toujours qui sont plus pressés. De voir ce qu’il y a de l’autre côté, peut-être ? Personne ne le sait vraiment.
Roxane avait failli être tentée elle aussi. Mais ce n’était pas par curiosité. C’était plutôt…L’envie que tout s’arrête.
Connaître un repos éternel. Sans personne pour la déranger.
Sans hommes sales et avides pour la réveiller d’un doux songe.
Pour la violer.

« L’homme était bourré. Cela se remarquait à sa démarche chancelante, à sa façon de chanter dans les rues et d’entrer en grande conversation avec un réverbère.
Il ne savait plus ce qu’il faisait, il n’avait plus aucune maîtrise de ses mouvements. L’alcool seul lui dictait ce qu’il devait faire.
En fait, on pourrait presque lui pardonner ce qu’il s’apprêtait à faire. Presque.

L’homme, qui approchait la quarantaine, vit une charmante jeune fille s’effacer pour le laisser passer. Oh ! Elle était tout juste sortie de la pré-adolescence. Une douzaine d’années, peut-être plus.
Elle n’avait rien fait pour qu’il la trouve à son goût. Ses cheveux de feux voltigeaient sur ses épaules, et elle arborait une tenue plus que convenable. Mais ce qui le fit fondre, c’était le sourire qu’elle affichait. Il était si beau ! Il avait tellement envie de l’admirer de plus près…

L’homme s’approcha d’elle, chancelant. Elle continuait de sourire, mais elle parut quelque peu effrayée.
Il ne put contenir un rire gauche tandis qu’il la prenait fermement par le poignet. Son sourire disparut aussitôt. Elle voulut hurler, mais il plaqua sa main libre sur sa bouche et l’emmena à l’orée de la forêt, là où personne ne pouvait les voir.
Ah ! Ils croisèrent bien quelques passants, mais tous faisaient semblant de ne rien voir. La demoiselle essayait de se dégager de l’emprise, mais elle dut rapidement y renoncer. Il avait de la force, alors qu’elle avait du mal à ouvrir de simples bocaux. Elle était prise au piège, et elle ne pouvait pas s’en dépêtrer.
Compter sur sa famille ? Cela faisait un an qu’elle avait quitté les siens pour s’entraîner chez les rêveurs. Depuis, plus de nouvelles. Elle avait bien tenté de leur écrire mais ils n’avaient pas répondu.
Des amis ? Elle était sortie de son auberge pour se balader, ne trouvant pas le sommeil. Partie se balader dans une ville totalement inconnue pour elle, avec pour seul compagnon de route un petit sac qu’elle promenait partout avec elle.
Alors que l’homme la forçait à se coucher dans l’herbe, elle prit conscience que sa vie changerait à jamais. Ou plutôt que la vie, la vision qu’elle avait d’elle.

L’inconnu, lui, s’amusait drôlement bien. Il se sentait dans une position de force ! La demoiselle ne pourrait pas lui résister !
Il lui enleva ses vêtements un à un, caressant son corps d’un regard, effleurant sa peau douce de ses lèvres.
Lorsqu’il voyait qu’elle s’apprêtait à hurler, il la faisait taire d’un long baiser ou la bâillonnait de sa main. Et si elle s’avisait de le mordre, il s’occupait de la remettre en place avec une bonne gifle.
Oh, il était tellement heureux et fier de lui. Mais le serait-il tout autant lorsqu’il se réveillerait le lendemain, se rendant compte de ses actes ?

La jeune fille, de son côté, n’éprouvait aucun plaisir. Elle avait peur. Honte. Elle se sentait sale, souillée de tout son être. Elle aurait beau se savonner comme une folle, se brûlant la peau, jamais elle ne pourrait laver son corps des sentiments infâmes qui la traversaient. Jamais elle ne pourrait oublier.
Cet homme, en l’espace de quelques secondes, lui avaient brisé tous ses rêves. Tout ce qu’elle avait édifié pour parvenir à ses espérances venaient de s’envoler.
Il lui avait tout volé. Sa virginité. Son innocence. Ses rêves. Son avenir.
Et tandis qu’il s’emparait de s’emparait de ses lèvres, elle ne put s’empêcher de pleurer. Elle avait imaginé son premier baiser tout autrement. Sa Première Fois aussi. Elle aurait tellement voulu savoir se défendre contre cet homme qui lui faisait tellement mal ! Mais elle était impuissante. Et faible. Si faible…

Ce fut la première fois qu’un homme s’en prit à elle pour lui faire un acte aussi odieux qui la fit se sentir impure et mal pendant de nombreux jours. Elle avait pensé à couper court à son long chemin qui ne demandait qu’à être tracé. Elle avait vraiment voulu prendre un énorme raccourcit.
Mais elle avait décidé que ce n’était pas lui qui ruinerait sa vie. Elle s’était relevée et avait caché sa souffrance habilement derrière un masque de gentillesse infinie, de camaraderie et d’innocence. Personne ne se doutait de ce qu’elle cachait.

Ce fut la première fois qu’un homme s’en prit à elle pour lui faire un acte aussi odieux qui la fit se sentir impure et mal pendant de nombreux jours.
Ni la dernière. »


Roxane revoyait les détails de ce passage sordide alors qu’elle était appuyée contre un arbre. Elle ignorait depuis combien de temps elle était là à pleurer, ni comment elle était arrivée à repenser à ça.
Elle était censée se maudire de tous les noms et préparer un discours d’excuse mais, au lieu de ça, les images défilaient dans sa tête à une vitesse fulgurante.
La nausée l’étreignait tandis qu’elle crut ressentir des mains la caresser avidement, sans qu’elle ne sache se défendre.
Elle leva le visage, mais le rebaissa aussitôt. Cette endroit…C’était une forêt. Elle était seule, dans une forêt. Une peur terrible la parcourut, la faisant trembler comme une feuille. Et s’il revenait ? Et s’il était caché derrière un arbre ? Et s’il la suivait, depuis tout ce temps, attendant le meilleur moment pour la souillée encore une fois ?
Elle éclata en sanglot, essayant de s’encourager. Neleam lui avait appris à se battre, elle saurait l’envoyer balader. Elle…Elle savait qu’il fallait qu’elle fasse attention à sa position et…Oh, bon sang ! C’était quoi déjà ? Elle allait se rappeler ! Un petit effort et…

Une main se saisit de son menton et la releva. L’espace d’un instant, une peur effroyable la paralysa. Elle regardait l’homme, paniquée, puis le reconnut.
Kerïm. Il était là. Il allait la sauver. Son héros…
Elle se reconstitua un visage souriant, mais n’eut pas vraiment difficile. Elle était heureuse de le voir. Avait-il abandonner Killian ? Allait-il enfin avouer qu’il l’aimait, elle ?
Puis il gâcha le moment magique en ouvrant la bouche, déversant des mots qui lui fit l’effet d’un venin :

-Comment peut-on penser qu'une femme peut oublier le père de son enfant et lui crier en pleine face ? Je pense que Killian a déjà assez eu de pleurs dans sa vie, et l'autre là-haut, le Père, il doit bien être d'accord avec moi. Ca ne lui plairait pas que son amour soit encore en train de pleurer pour lui, il ne doit avoir qu'une envie : qu'elle soit de nouveau heureuse. Tu es sa meilleure amie, tu ne devrais pas être la première a cracher sur ses sourires.
Evidemment. A vrai dire, cela ne l’étonnait presque pas. Roxane tenta de détourner sa tête des yeux de Kerïm, cherchant à fuir la colère qui brillait légèrement dans ses yeux. Il était revenu simplement pour lui faire la leçon. Mais elle n’avait pas besoin de lui !
Elle savait éperdument qu’elle avait eu tort. Pourquoi en rajoutait-il ? Pourquoi ne la prenait-il pas dans ses bras, lui murmurant que toutes ses craintes étaient veines ?
Pourquoi personne ne voyait qu’elle aussi, elle avait eu des moments durs ? Pourquoi il y en avait toujours pour les autres ? (putain je suis à fond dedans, j’ai les larmes aux yeux TT) Pourquoi, pourquoi, POURQUOI?!

-Tu vas d'abord aller voir Killian, pour lui faire des excuses, après tu iras voir Anton. Parce que lui il t'aime et je crois bien qu'il t'attend, toi et tes deux belles pommes sous ton chemisier.

La tentative d’humour ne la fit même pas sourire. Roxane avait un air totalement sérieux, qui pourrait étonné ceux qui la connaissaient bien.
Elle eut envie de partir. De les laisser tous tomber. De quel droit lui donnait-il la leçon ? Elle s’excusait si elle voulait !

Puis il eut le geste de trop. Un geste qui se voulait amical, mais qui fit l’effet d’une brûlure à la rêveuse. Il la tenait, contre son torse, alors qu’elle ne valait guère mieux qu’une poupée de chiffon. Elle avait été incapable de répliquer, mais le sentir contre elle lui fit revenir une autre image.
Elle hurla, poussant Kerïm de ses bras. Trébuchant sur une branche, elle se retrouva fesses à terre, éberluée. Après quelques instants de torpeur, elle leva la tête vers le garçon.
Elle était incapable de dire quel sentiment le traversait.

-Je…Je ne voulais pas…Excuse-moi…Tu as…Tu n’aurais pas du…Pas là…Pas maintenant…Pardonne-moi.

Ses yeux se remplirent de larmes alors que Roxane se mettait à genoux devant lui. Elle s’en voulait vraiment. Mais il ne devait pas la toucher. Pas pour le moment. Il fallait…Il fallait qu’elle oublie d’abord. Après il pourrait la prendre dans ses bras s’il voulait. Après.

-Je vais aller voir Killian. Je vais aller m’excuser, je vais rejoindre Anton si tu veux. Je vais faire accoucher Killian, et je te laisserai partir avec elle. Vous vivrez heureux, vous aurez un bel avenir et vous ferez sans cesse de nouveaux projets. Je ferais tout ce que tu veux. Mais pardonne-moi ça. Oublie ça, s’il te plait. Je n’aurais pas du te pousser. Je ne le voulais pas…

Elle se releva, et attendit qu’il la conduise jusqu’à la marchombre. Il ne dit rien. Il marchait, devant elle. Elle le suivait, mettant de la distance entre eux.
Il était tellement difficile de savoir ce qu’il pensait. Mais tandis qu’elle avançait, elle sécha ses larmes et se força à sourire. Elle remit son masque d’innocente, oublia ce qu’elle devait enterrer dans sa mémoire, et se rapprocha d’avantage de Kerïm.

Puis ils arrivèrent, et elle vit Killian assise, en train d’attendre. Et alors que l’éleveur s’assit près d’elle, Roxane s’immobilisa.
Ils étaient faits l’un pour l’autre, c’était évident. Elle avait été stupide. Vraiment stupide. La honte lui parcourut l’échine et elle se frotta les bras, comme si ce geste pouvait l’en débarrasser.

Après seulement, elle s’avança jusqu’au futur couple. Elle mit un genou à terre, devant Killian, et baissa la tête.
Une multitude de phrase lui parcourait l’esprit mais deux mots lui parurent le plus approprier, plutôt qu’un discours.
Elle les chuchota, en proie à une nouvelle crise de larmes :

-Pardonne-moi…

Elle savait que Kerïm allait lui demander des explications sur son comportement, à un moment ou un autre.
Elle savait aussi qu’elle lui mentirait. Pour rien au monde elle ne lui aurait dit quoi que se soit. Il pourrait essayer de lui soutirer des informations, elle ne dirait rien. Et si Killian brisait sa volonté, lui avouait tout, elle ne pourrait lui pardonner ça.

Mais pour l’instant, ce n’était pas ça l’important. Pour l’instant, ce qui comptait, c’est qu’ils soient tous les quatre réunis, avec Anton, et qu’ils s’amusent comme des fous.
Ce qui comptait, c’était que Kerïm accepte de repartir sur de bonnes bases avec elle. Qu’ils finissent ensemble, Killian et lui.
Ce qui comptait, c’était le présent.
Et pas le passé, ni l’avenir…

[HS: sorry, j'avais trop eu envie de répondre **]
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Killian Delkaïron
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20.08.12 19:28
Killian était désemparée. Elle regardait Kerïm, plongeait dans ses yeux et y puisait la force de ne pas s'effondrer. Ses hormones avaient fragilisé sa carapace d'assurance de Maître Marchombre et Roxane venait de la balayer en une simple phrase. Tout était confus en elle et elle ne savait plus où donner de la tête. Elle voulait chercher Roxane et s'expliquer avec elle, mais en même temps était fâchée contre elle pour ce qu'elle avait dit. Elle voulait…elle voulait éclaircir se qu'elle ressentait pour le Dresseur mais n'osait pas faire quoique ce soit envers lui.
Alors ce fût lui qui vint à elle. Il passa la barrière qui se tenait entre eux et s'arrêta près d'elle. Son cœur se mit à battre plus vite dans sa poitrine. Et pas simplement à cause des hormones. Il était si proche qu'elle sentait son odeur, s'en emplissait les poumons à ras. Et, soudain, il lui subtilisa une main, l'enfermant dans la sienne. Une main habituée au travail, une main ferme, forte et rassurante.

Ce simple contact la fît frissonner, elle sentit le rouge l'empourprer et son cœur accéléra encore, si possible. Même si elle ne se l'avouait pas, elle voulait un peu plus. Elle voulait entrer au creux de ses bras et ne plus en ressortir, y entrer, se redresser, et aller voir Roxane. Et ce fût comme s'il lisait dans ses pensées. Sans un mot, il l'attira à lui délicatement et la serra contre son torse, déposant un léger baiser sur ses cheveux.
Killian ferma les yeux et son cœur s'apaisa d'un coup, elle se calma petit à petit. La colère s'évapora, la tristesse se désintégra. A présent, elle voulait aider son amie et…si possible, ne plus quitter Kerïm. Devrait-elle s'en vouloir, de tomber amoureuse de lui, alors qu'elle allait accoucher d'un homme qu'elle avait aimé le temps d'une soirée ? Elle ne savait pas. Mais dans sa tête, Ethan souriait. Ethan lui donnait son feu vert, tout comme Natael lui avait donné le sien pour Ethan.

Elle ne sur combien de temps s'écoula, mais elle se rendit compte que son cœur avait repris son battement régulier, que ses mains ne tremblaient plus, qu'elle avait recouvré son calme habituel lorsque le Dresseur caressa ses cheveux et qu'elle rouvrit les yeux.


- J'ai l'impression de te connaître depuis toujours, Killian. Je sentais ton coeur en moi, mais je ne savais pas encore que c'était celui qui battait dans ta poitrine. Je t'attendais...

Il avait achevé sa phrase en un souffle et les mots s'incrustèrent en elle. Ses paroles s'accordèrent avec ce qu'elle ressentait. Comme si un rouage était rouillé et qu'il avait fallu que Kerïm arrive pour qu'il s'aligne à nouveau avec les autres. Ils se séparèrent lentement, Kerïm glissant sa main autour de sa taille. Elle avait à nouveau sa maigre carapace d'assurance, et d'un coup elle se prit à espérer que Kerïm ne disparaisse pas comme Natael et Ethan. Qu'il ne meure pas le lendemain ou la semaine suivante…elle ferma et rouvrit les yeux. Non. Kerïm ne mourrait pas…parce que pour l'heure, rien n'était clair, entre eux. Elle lisait dans ses yeux les sentiments qu'il lui portait, son nez l'en informait aussi, mais rien n'était officiel…

Elle sortit de ses songes et se laissa entraîner par Kerïm dans la ville. Du regard, elle scruta la foule, à la recherche des magnifiques cheveux flamboyants de Roxane. Mais rien. Aucune trace d'elle. Killian commençait à paniquer, malgré la présence de Kerïm, malgré son bras sur sa taille. Était-elle partie ? Lui en voulait-elle au point de l'abandonner pour accoucher ? D'ailleurs, Killian ne savait toujours pas exactement pourquoi elle lui en voulait…
Elle se rasséréna. Roxane n'était pas ainsi. Il lui fallait juste du temps pour se calmer…

Ils finirent par sortir de la ville, s'approchant de la forêt qui la séparait du fameux village qu'elles avaient reconstruit après la catastrophe. Le village ou elle retrouverait la tombe d'Ethan. Elle y irait, elle se l'était juré. Elle y irait et affronterait la vue de cette tombe que la nature avait sûrement commencé à recouvrir.


- J'ai rencontré Roxane il n'y a que quelques heures à peine, mais je suis presque certain qu'elle n'est pas allée très loin dans cette forêt.

Killian hocha de la tête mais inspira profondément en tenant son ventre. Elle était éreintée…Il faisait chaud et elle était debout depuis trop longtemps maintenant. Elle qui avait une endurance du tonnerre avant…
Quand Kerïm l'installa doucement sur un banc à l'ombre, elle voulut le remercier, lui dire qu'elle reprenait son souffle et continuerait les recherches avec lui, mais déjà il se détournait, disant qu'il reviendrait avec Roxane.
Restée seule, Killian inspira et expira, une main sur le ventre. Il faisait encore plus mal que d'habitude…
Mais elle mit le tout de côté et profita de la solitude pour réfléchir, éclaircir la situation.
Elle était amoureuse. Amoureuse comme jamais elle ne l'avait été, même si elle ne se l'avouait pas et n'osait pas faire un geste vers lui. Amoureuse comme jamais, même pas pour Natael et Ethan. Comme si leurs morts avaient été écrites pour qu'elle rencontre Kerïm. Rien que pour cela, ses hormones la firent culpabiliser et se sentir mal. Comme si elle était responsable de leurs décès et non les flammes ou un Raïs.
Et là, même si elle ne le connaissait que depuis quelques heures, elle ne voulait plus quitter le Dresseur. Mais il y était forcé, pour son spectacle. Il avait des obligations. Et elle ne pouvait pas le suivre même si elle en mourrait d'envie. Il fallait qu'elle donne naissance à son enfant, qu'elle lui trouve un foyer. Un vrai foyer et non une simple auberge.

Ses pensées dérivèrent ensuite sur le regard que Roxane leur avait porté, à elle comme au Dresseur. Le vent disait que c'était de la jalousie. Fronçant les sourcils, elle comprit. Tout s'éclaira. Elle revit Roxane, ce fameux soir à côté du feu, lorsqu'elle lui avait raconté son passé, son histoire, ses souffrances, ses peurs. Tout ce dont elle rêvait, c'était de trouver quelqu'un pour la protéger, pour éloigner ses craintes et la défendre. Et Kerïm s'était porté sur la Marchombre plutôt que sur la Rêveuse. Celle-ci avait dû trouver cela injuste. Killian entendait encore sa voix lorsqu'elle avait raconté ce que les hommes lui faisaient. Ses hommes qui volaient l'innocence d'une fillette de treize ans, la brisant de l'intérieur. Killian se sentit affreusement mal. Mais elle n'y pouvait rien, d'un côté. L'amour ne se commande pas. Et l'on ne peut lutter contre. Son cœur recommença à s'affoler et elle aurait aimé se retrouver une nouvelle fois dans les bras de Kerïm.

Et puis, Roxane avait Anton, merveilleux jeune homme rieur et adepte de farces en tout genre, comme elle. Le Mercenaire inconnu, que Killian ne connaissait pas ni de nom ni de vue, Lavrenti, le Sculpteur de Branches, guide de l'expédition qu'elles avaient accomplies ensemble, alors qu'elle était à un mois de grossesse. La Marchombre voulut se lever, les trouver, parler avec son amie. Lui remonter le moral. Lui dire qu'elle aussi trouvera celui qui partagera sa route. Lui dire qu'elle était une femme merveilleuse. Killian ne voulait pas que leur amitié se brise ainsi. Elle ne le supporterait pas et même Kerïm ne pourrait la relever totalement de cette chute.
Elle serra les poings, se maudissant d'être là, assise sur un banc alors que son amie souffrait. Mais elle n'aurait pas pu faire deux pas sans souffler comme une grand-mère. Alors pour calmer la colère qui revenait, elle repensa à Kerïm. A son torse contre elle, ses bras autour de sa taille, ses baisers sur ses cheveux…
Parce qu'il fallait qu'elle soit calme pour s'expliquer avec Roxane.

D'ailleurs, Killian s'inquiétait tout doucement. Il était parti depuis un certain temps maintenant. Avait-il rencontré des problèmes ? Roxane en avait-elle ? Elle fronçait les sourcils, observant la forêt, lorsqu'il apparut, et un peu derrière, Roxane. Killian fût soulagée de les voir. Tous les deux. Kerïm s'assit à ses côtés et elle ne put retenir un frisson. Sa main frôlait celle du jeune homme. Roxane restait plus loin, pensive, puis s'approcha finalement, s'arrêtant devant la Marchombre qui haussa les sourcils lorsqu'elle mit un genou à terre et murmura, tête baissée :


-Pardonne-moi…

Elle ne savait pas ce qu'il s'était passé entre les arbres, mais Roxane s'était calmée. Killian la regarda et, avec effort à cause de son ventre, se pencha vers elle, l'agrippant aux épaules, la serrant.

-Roxane…

Elle attendit que la Rêveuse relève la tête pour continuer.

-Tu n'as pas à t'excuser. J'ai compris ton attitude. Je sais ce que tu as ressenti. Enfin, je l'imagine. Et je voulais te dire…

Elle plongea dans les yeux de Roxane, séchant les quelques larmes qui coulaient encore, comme lorsqu'elle lui avait remonté le moral, près du feu, après son histoire et continua, sentant la présence de Kerïm à ses côtés :

-Tu es quelqu'un de formidable, Roxane. Une personne merveilleuse et fantastique. Tu illumines la vie avec ton sourire, tu la rends meilleure par ta simple présence. Je suis navrée d'avoir fait ressurgir tes souvenirs. Je ne voulais pas…Mais crois-moi, tu trouveras l'élu de ton cœur. Tu trouveras l'homme qui te convient. L'homme qui te protégera de tous les dangers de la vie, tout en te laissant la savourer avec ta gaieté naturelle. Tu trouveras les bras forts qui te tiendront la nuit, dans le noir, lorsque ton passé reviendra en force. Tu trouveras celui qui partagera ta route. Crois-moi, j'en suis persuadée.

Elle lui sourit et relâcha ses épaules, se remettant droite. L'enfant faisait trop mal si elle restait penchée. Elle espérait que Roxane comprenne. Qu'elle ne lui en veuille pas. Parce que…Killian n'avait pas fait exprès…il ne faut pas lutter contre l'amour et là…sentir Kerïm à ses côtés, son odeur, lui donnait la force de supporter les coups du bébé, d'aider Roxane.

-Et puis, Roxane…

Elle sourit, montrant une mine plus amusée qu'autre chose, mais surtout parce qu'elle voulait détendre l'atmosphère et parce qu'elle voyait déjà la tête de son amie…

-Je voudrais que tu restes avec moi. Avec nous. Même après l'accouchement. Pour m'aider dans le rôle de mère. Je ne suis pas sûre d'être à la hauteur. Et puis…l'enfant voudra connaître sa marraine non ?

Killian observa le visage de son amie. Un sourire y naquit, pour ensuite disparaître, laissant place à la surprise. Ses lèvres formèrent un "oh!" inaudible qui se métamorphosa en un nouveau sourire qui lui laissa le rire le supplanter. Roxane se mit à rire, vite imitée par Killian et par le Dresseur. Le rire du jeune homme envahit les oreilles de la Marchombre, comme une douce musique.

Lorsqu'ils s'arrêtèrent, la tension était nettement redescendue et Roxane avait de nouveau son sourire. Alors, se relevant lentement, Killian leur dit :


-Nous allons aller tous ensemble au village.

Elle sourit légèrement. D'une main, elle toucha la poche ou elle conservait la photo d'Ethan. Il ne l'avait jamais réellement quittée. Elle la gardait surtout pour que l'enfant voie son père. Relevant Roxane d'une main, elle attendit que Kerïm soit prêt lui aussi pour reprendre la marche. Elle n'osait pas lui prendre la main ou autre chose. Elle ne savait pas comment Roxane le prendrait. Si elle serait à nouveau triste ou en colère. Alors elle restait près de lui, le regardant du coin de l'œil, admirant ses traits, ses muscles, tout. Et elle se rendit compte qu'elle ne lui avait rien dit. Rien à propos de ses paroles, en ville, ou même de ce qu'elle ressentait. Il faudrait qu'elle se rattrape, avant qu'il ne croie qu'elle s'en fichait. Ce qui était loin d'être le cas. Ils s'enfoncèrent dans la forêt, ralentis par Killian. Elle leur avait dit d'avancer et qu'elle les rattraperait, mais ils ne voulaient rien entendre et continuaient à avance à son rythme.

Et, au bout d'une éternité aux yeux de la Marchombre, ils sortirent du couvert des arbres et aperçurent le village. Les habitants l'avaient bien rebâti, il n'y avait plus de signe de l'incendie. Les maisons avaient de nouveau des fleurs aux fenêtres, des enfants jouaient partout, tout n'était que tranquillité. Mais Killian perdit son sourire et ne se dirigea pas vers le village en lui-même. Elle s'écarta, laissant ses pieds la guider. Les tombes se dessinèrent lentement devant eux. Killian la chercha, chercha la tombe du regard et la trouva. Elle y alla et, difficilement, s'agenouilla devant. Tous les souvenirs revinrent d'un coup. Elle revit la fête, la danse, les baisers, les lumières, l'union de leurs corps. Cela avait été sa Première Fois, pour elle. Elle arracha une herbe qui poussait sur la pancarte qu'elle avait elle-même gravée au nom d'Ethan, accompagné d'une poésie Marchombre. Elle sourit, refusant de pleurer. Elle l'avait assez pleuré et il refuserait qu'elle recommence. Elle sortit toutefois la photo et le regarda. Des fois, elle imaginait à quoi ressemblerait l'enfant. Aurait-il ses traits ? Ou serait-il plus "maman" ? Son nez l'informait que ses amis approchaient. Roxane, tout comme Kerïm. Oui, ils avaient le droit de venir aussi. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient, tant qu'ils seraient là, que Roxane resterait son amie, que Kerïm l'acceptait malgré l'enfant, tout irait pour le mieux.
Elle en était persuadée.
Et voulait y croire.
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23.08.12 0:05
Roxane venait de hurler, l'avait repoussé avec force en se détachant de son étreinte qui se voulait chaleureuse. Son état était toujours le même, sa peau et son regard en était encore imprégné de colère. Jusqu'à ce que ses fesses heurtent le sol. Ce fut sûrement l'onde choc qui changea l'expression. Roxane en parut presque fragile, le regard fuyant, les pommettes rougissantes.

_Je…Je ne voulais pas…Excuse-moi…Tu as…Tu n’aurais pas du…Pas là…Pas maintenant…Pardonne-moi.

Elle se mit même à genoux devant lui. Ses larmes roulaient comme des perles sur ses joues de porcelaines. Kerïm aurait voulu s'accroupir pour les essuyer du bout des doigts, égayer ce visage attristé. Mais il ne bougeait pas, la regardait d'un regard brillant. Ses lèvres restèrent scellées, jointe entre elles dans un silence morose.

_Je vais aller voir Killian. Je vais aller m’excuser, je vais rejoindre Anton si tu veux. Je vais faire accoucher Killian, et je te laisserai partir avec elle. Vous vivrez heureux, vous aurez un bel avenir et vous ferez sans cesse de nouveaux projets. Je ferais tout ce que tu veux. Mais pardonne-moi ça. Oublie ça, s’il te plait. Je n’aurais pas du te pousser. Je ne le voulais pas...

Il aurait voulu être là, la protéger de ces images qui la faisaient peur. Comme un grand-frère, toujours attentif au bonheur de sa sœur. Mais il ne la connaissait pas assez, ne connaissait pas son passé, ses idées, ses cauchemars et ses rêves. Il aurait voulu lui parler, la réconforter. Mais ce n'était pas à lui de parler, c'était à Killian. Parce que cette dernière lui était bien plus proche que Kerïm ne l'était. Il n'avait plus rien à dire, ce n'était plus son tour. Il lui avait déjà fait assez de mal et s'en voulait énormément. Résigné, il attendit qu'elle se lève seule pour le suivre. Il aurait aimé l'épauler comme l'aurait fait un ami, mais Roxane prenait ses distances.

Kerïm marchait tête baissée avec l'impression d'avoir échoué. Il regardait défilé sous son regard le sol qu'il foulait. Un pas, il avait énervé Roxane. Deux pas, il avait effrayé Roxane. Kerïm s'en voulait énormément et n'arrivait pas à se libérer de cette désagréable sensation. Il n'entendait même plus la Rêveuse derrière lui, marchant dans ses traces. Ils mirent quelques minutes à sortir de la forêt et à regarder l'allée ombragée par les arbres. Killian les attendait patiemment, enfin, pas exactement. Kerïm vit bien son regard rassuré en les voyant enfin sortir des bois, ses lèvres tendues s'affaissèrent en un sourire aimant et apaisé. Kerïm lui rendit son sourire, ses problèmes se dissipèrent aussitôt dans le regard si sombre de la jeune femme. Le Dresseur vint s'assoir à ses côtés, se retenant avec supplice de lui prendre la main et de la serrer avec autant de passion qu'il l'avait étreinte. L'embrasser avec autant de passion. Roxane avait mis un genou à terre, son visage faisait face au sol.

_Pardonne moi...

« Pardonne-moi Roxane » disaient les yeux de Kerïm.
« Pardonne-moi de t'avoir effrayée, énervée, consternée » hurlaient les yeux de Kerïm.

Et puis, le reste, c'était Killian qui allait lui dire. Lui, il n'en avait pas le droit. La jeune femme à côtés de lui se pencha avec effort pour se mettre au même niveau que Roxane. Elle lui parla doucement, la réconforta, lui sécha les larmes qui brillaient encore au coin de ses yeux. Elle lui annonça même avec un sourire, qu'elle serait la marraine de son enfant. Du petit marmot qui donnait maints coups à sa mère prêt à bondir dans la vie. Roxane serait celle qui le protégera, mais surtout celle qui devra s'occuper de l'enfant si un jour, Killian venait à mourir. Mais ça, c'était le rôle premier d'une marraine. Maintenant, être marraine d'un enfant, c'était un témoignage d'amour et de confiance des parents envers la personne choisie. Et pour Killian, c'était un beau choix et une belle personne. Kerïm sourit et se laisser emporter par le rire devant l'air béat de la jeune demoiselle. Il se sentait bien, avec ces deux belles dames. D'une main assurée, il aida Killian a se lever en douceur.

_Nous allons aller tous ensemble au village.

Seul sur le banc, Kerïm regardait les deux femmes s'entraider à se lever, se sourire. Il les trouvait belles toutes les deux, belles dans leur joie de vivre et leurs sourires brillants. Il se leva, se mit derrière elles pour ne pas les gêner. Il regardait Killian marcher doucement, ses pas devenant de plus en plus lourds par le poids de sa grossesse. Il regardait ses cheveux noirs glisser le long de son dos. Que pensait-elle de lui, qu'avait-elle put penser lorsqu'il lui avait avoué ses sentiments à l'instant ? Elle n'avait rien dit, s'était tue dans ses bras. Et pourtant, Kerïm voulait croire que ce silence était aimant, il voulait y croire fermement. Pourtant, quand elle était dans ses bras, il avait sentit son corps ne pas résister, apprécier son étreinte. Elle pouvait être restée dans ses bras en pensant simplement le remercier de l'avoir réconfortée comme l'aurait fait un ami. Il ne savait plus quoi penser. Et pourtant, il ne pouvait se résoudre à ne pas l'aimer. Il aimait son corps, ses cheveux, ses yeux, sa bouche. Il aimait ses mots inaudibles que murmurait ses délicieuses lèvres. Il aurait aimé l'embrasser comme un amant passionné. Il aurait aimé lui faire l'amour comme un amant amoureux. Et désormais, voyant la jeune femme marcher avec Roxane à l'avant, il eut peur de prendre sa main comme il le désirait. Mais jamais, jamais il ne regretterait son étreinte, ses lèvres posées sur ses cheveux de nuit.

Ils quittèrent le bois et venaient d'atteindre un petit village paisible. De jeunes enfants se faufilèrent entre les trois amis, riant à pleine dents. Le village était très claire, comme s'il venait d'être battît. Mais en regardant bien entre les rues, on pouvait voir les marques noires qu'un incendie avait laissé derrière lui. Kerïm se contentait d'observer en silence, suivant les deux jeunes femmes. Mais il s'arrêta à la hauteur d'un petit portail de bois. Il ne voulait pas rentrer dans le cimetière. Il n'y avait pas sa place, il ne voyait pas pourquoi il y rentrerait. Il y avait certes le premier amant de Killian. Mais Killian et Kerïm n'était pas en couple officiellement. Non, il l'aimait, sans savoir ses propres sentiments en retour. Alors pourquoi viendrait-il se recueillit sur la tombe d'un inconnu ? Kerïm jeta un coup d'oeil à Killian, elle était avec Roxane agenouillée à une tombe parmi tant d'autres. Elles ne parlaient pas, restaient silencieuses toutes les deux. Certainement plongées dans les souvenirs. Kerïm se détourna, et partit s'assoir sur un banc qui se trouvait sur la place. Les enfants jouaient encore, bondissant sur les fontaines, les murets, les bancs, les Kerïm. Ce dernier tressaillit. Une gamine venait de bondir sur ses genoux en hurlant :

_PERCHEE !

Le petit garçon qui la poursuivait poussa un long soupire, les poings sur les hanches. Kerïm ne put retenir son rire amusé.

_Tu ris ? Tu vas voir ce que tu vas voir homme-pas-perché !

La jeune fille poussa un cri, se libéra à temps de son perchoir pour bondir sur le muret d'à côté. Kerïm réagit tout aussi vite et se mit à courir au travers de la cour, le petit démon à ses trousses. Kerïm courrait toujours avec pour mission d'atteindre la fontaine avant que le môme ne le touche. Fontaine, fontaine ! Mais le petit monstre lui sauta sur le dos pendant que lui-même bondissait sur le rebord de la fontaine. Il fut déséquilibré, se prit le rebord en plein tibia. Avec le mioche, ils firent un magnifique atterrissage dans la mare d'eau-pas-très-propre. Kerïm et l'enfant sortirent de là riant aux éclats. Le Dresseur, du coin de l'oeil, profita de l'inattention du garçon pour lui taper du bout des doigts la tête en criant « Touché ». Il déguerpit aussitôt en riant. Dans sa course, il aperçu Killian et Roxane qui étaient sorties du cimetière. Depuis longtemps ? Il s'arrêta aussitôt de courir. Il vint vers elles, trempé jusqu'aux os, ses vêtements lui collant à la peau. Il regarda Killian. Il voulu lui dire qu'il l'aimait.

_Touccccccccccccchhhhhhhhhhéééééééééé...........!

Le petit garçon vint s'écraser sur ses fesses musclées -et calibrées par Mr. Anton- de Kerïm. La gamine aux yeux verts arriva à sa suite, les sourcils froncés.

_C'est pas juste ! Vous ne jouez que tout les deux ! S'écria t-elle.

Kerïm sourit et ébouriffa d'un geste leurs cheveux déjà en bataille. Et puis, il regarda Roxane et Killian. Sourit avec gentillesse pour l'une, amoureusement pour l'autre.

_On se retrouve pour le dîner ? Quelle est l'auberge ? Je voudrais rester ici encore un instant.

Il eut la crainte d'ajouter « seul ». Il eut peur qu'elles le prennent mal et se détournent, fâchées, vexées. Il eut peur que Killian prenne ça comme un échappatoire, une fuite. Qu'elle est pitié de lui et qu'elle ne veuille plus lui adresser la parole. Mais c'était tout autre. Il voulait... Il voulait faire quelque chose pour lui.
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23.08.12 20:05
Roxane attendait. Elle ignorait si Killian allait lui pardonner, ou encore si Kerïm accepterait lui aussi ses excuses. Elle attendait, que quelque-chose se passe, que l’on réponde à ses questions.
Elle n’osait bouger. Le genou toujours encré dans le sol, elle ne bougerait pas d’un millimètre tant qu’elle n’aurait pas le feu vert. Si elle l’aurait. Autrement…Oh, elle ne préférait pas y penser.

Puis le miracle se fit. La marchombre chuchota son prénom et se pencha vers elle, l’agrippant par les épaules doucement.
Elle eut un bref mouvement de recul, mais tint bon. Il fallait qu’elle chasse ces satanées images. L’heure était aux excuses, pas aux souvenirs.
La rêveuse releva la tête, incitant son amie à poursuivre. Elle avait les yeux brillants par l’émotion. Puis, après un moment qui lui parut interminable, elle articula :

-Tu n'as pas à t'excuser. J'ai compris ton attitude. Je sais ce que tu as ressenti. Enfin, je l'imagine. Et je voulais te dire…

Comment pouvait-elle savoir ce qu’elle avait ressenti, alors qu’elle-même l’ignorait ? Enfin si, une énorme jalousie. Parce-que Killian avait trouvé un amoureux en un regard. Alors qu’elle…Oui bon, elle avait Anton. Mais ce n’était pas du sérieux, même si le jeune homme semblait vraiment tenir à elle. Il avait été prévenu mais pourtant, cela semblait lui contenter.
Et puis, Rasinar, elle savait qu’un jour ou l’autre il finirait par l’abandonner…Ou bien elle. Elle l’appréciait, mais elle ne finirait pas sa vie avec lui.
Et Lavrenti…N’en parlons pas !

Alors que la marchombre avait écrit les lignes de sa vie en moins d’une seconde ! Personne ne pouvait contredire le fait qu’ils finiraient ensemble à jamais. Cela se voyait dans leurs yeux ! C’était injuste. Elle avait tellement voulu trouver l’Amour mais elle n’avait pu avoir cette chance.
Et quelque-chose au fond d’elle lui soufflait qu’elle ne l’aurait jamais.
La jalousie pointa à nouveau le bout de son nez dans les sentiments de Roxane, mais elle les chassa et les enferma dans les tréfonds de son âme.
Elle ne devait plus penser à rien.


-Tu es quelqu'un de formidable, Roxane. Une personne merveilleuse et fantastique. Tu illumines la vie avec ton sourire, tu la rends meilleure par ta simple présence. Je suis navrée d'avoir fait ressurgir tes souvenirs. Je ne voulais pas…Mais crois-moi, tu trouveras l'élu de ton cœur. Tu trouveras l'homme qui te convient. L'homme qui te protégera de tous les dangers de la vie, tout en te laissant la savourer avec ta gaieté naturelle. Tu trouveras les bras forts qui te tiendront la nuit, dans le noir, lorsque ton passé reviendra en force. Tu trouveras celui qui partagera ta route. Crois-moi, j'en suis persuadée.

Roxane sourit faiblement. Comme elle se trompait. Elle n’était pas faite pour avoir une vraie relation, et c’était ainsi. Elle ne pourrait trouver quelqu’un qui accepte de ne pas se poser dans une maison, de ne pas avoir d’enfants et qu’il la suive sans broncher. Elle voulait aimer tout en étant indépendante.
Et le seul homme qui aurait pu être l’amour de sa vie se tenait là, devant lui. Et Killian s’était emparé de son cœur.
La jeune marchombre essayait de la réconforter, mais elle n’y arrivait pas. Oh, bien sûr, son amie appréciait vraiment le geste, mais il était inutile. Mais elle ne devait pas le lui dire. Sinon, elle la contredirait et lui soutiendrait qu’elle trouverait l’Amour de sa vie. Ce serait un cercle sans fin…

-Et puis, Roxane…

La concernée releva la tête, curieuse du changement soudain dans la voix de sa confidente. Elle haussa les sourcils, redoublant d’attention.
Et ce qu’elle allait entendre la laissa perplexe :

-Je voudrais que tu restes avec moi. Avec nous. Même après l'accouchement. Pour m'aider dans le rôle de mère. Je ne suis pas sûre d'être à la hauteur. Et puis…l'enfant voudra connaître sa marraine non ?
Roxane fut traversée par tellement d’émotions qu’elle ne savait plus où donner de la tête. Elle sourit, heureuse du choix de la marchombre. Cela voulait dire qu’elle était complètement pardonnée et qu’elle avait énormément de confiance en son amie. Elle était ravie qu’elle la choisisse comme ça. Elle ne pourrait pas l’oublier !
Puis la surprise fit disparaître son sourire et elle lâcha un petit ‘oh’ consternée. Elle, marraine ? Elle n’avait jamais tenu un enfant dans les bras, si ce n’était que pour les sortir du ventre de leur mère…Elle ignorait totalement de la maîtrise qu’il fallait prendre sur un enfant, et elle se rendit compte qu’elle serait une piètre marraine.
Mais bon, elle ferait du mieux qu’elle pouvait…
Son sourire revint et elle éclata de rire, heureuse. Le couple se joignirent à elle, et un vent frais passa entre eux, s’emmêlant dans leurs cheveux, caressant leur visage.
Roxane se sentit d’un coup légère. Tellement légère…
Elle avait envie de se mettre à courir, de pleurer et rire en même temps. Elle avait envie de se détacher des amoureux, pour les laisser seuls mais aussi pour ne pas à voir leur amour. Des sentiments contradictoires la traversaient, et elle ne savait où donner de la tête.
Mais cela lui importait peu.

La marchombre annonça alors qu’ils se rendaient au village et ils se levèrent tous, se souriant les aux autres.
Ils arrivèrent rapidement en vue des premières maisons, et Roxane constata avec plaisir qu’elles étaient totalement reconstruire. La vie avait pris son cours, et seuls les arbres brûlés démontraient le drame qui avait sévi ici.

Puis ils parvinrent au cimetière. La rêveuse n’éprouvait pas vraiment d’émotions. Elle n’avait pas vraiment connu Ethan et elle ne put donc s’attacher à lui ou même faire connaissance avec lui. Elle était triste pour Killian mais elle n’arrivait pas à pleurer pour compatir.
Elle se contentait d’être là, de la tenir dans ses bras et de lui serrer les mains. La marchombre resta un bon moment là à contempler l’épigraphe de la tombe puis se décida à se relever.
Roxane la suivit, mais se stoppa net.

Kerïm était en train de jouer parmi les enfants, riant aux éclats. Elle ne put retenir un sourire amusé, se demandant qui était le plus petit dans le tas.
Le jeune homme les remarqua et s’approcha d’eux, leur demandant, presque gêné :

-On se retrouve pour le dîner ? Quelle est l'auberge ? Je voudrais rester ici encore un instant.

La rêveuse hocha la tête et partit sans rien répondre. Killian lui dirait bien. Apparemment, il avait envie de rester seul et elle aussi.
Elle parcourut le village, s’arrêtant pour parler avec les personnes qu’elle avait brièvement connu, saluant les commerçants. Il n’avait pas vraiment changé depuis l’avant-feu. Il était juste…mieux. Et plus vivant. C’est vraiment étrange comme une catastrophe peut rapprocher les personnes…

Enfin, bref. Roxane se rendit directement à l’auberge et s’assit à une table pour quatre, attendant. Elle espérait secrètement voir Anton arriver, sourire aux lèvres, lui assurant qu’il avait tout oublié de son comportement. Mais les heures s’écoulaient et il ne passa jamais la porte d’entrée.

Par contre, Killian arriva en première. Elle s’assit devant elle, mais aucunes des deux n’ouvraient la bouche. Parce-qu’il n’y avait rien à dire, tout simplement…
Il y a de ces silences qui sont apaisants, et celui-ci en faisant partie.

Enfin, Kerïm fit son entrée et s’assit près de la rêveuse. Elle rougit légèrement, et tourna la tête vers son nouvel ami. Elle chuchota, pour que lui seul entende :

-Ne me tente pas ! Espèce de… !

Elle lui administra une tape amicale et elle s’apprêtait à se chamailler gentiment avec lui lorsque le tavernier vint prendre leur commande.
Il avait reconnu Killian et Roxane et était apparemment très heureux de les retrouver, parce-qu’il déclara :

-Je vous ferais un prix d’ami ! Alors, qu’est-ce qui vous ferait plaisir ???

Une fois les commandes faites, la soirée débuta. Ils discutèrent de tout et de rien mais…Roxane se sentait de trop. Elle n’avait rien à faire ente ses deux amoureux, et elle se sentait presque invisible. Ils se jetaient des regards qui en disaient longs et plusieurs fois ils oublièrent complètement sa présence.
Alors elle finit par abandonner tout espoir d’avoir une vraie conversation et s’appuya sur la fenêtre, se mettant en retrait des tourtereaux. Elle jeta un œil dehors, mais il n’y avait pas de trace d’Anton.

-Mais où est-il ?

Kerïm et Killian se tournèrent à l’unisson vers elle, comme s’ils se rappelaient soudain de sa présence. Sa main à couper qu’ils avaient même oublié qu’Anton devait venir !
Ils semblaient lui jeter des regards interrogatifs, aussi elle se contenta de répondre, se levant de sa chaise :

-Rien. Ca n’a pas d’importance. Je vais me coucher. Passez une bonne nuit.

Et elle les quitta, les rassurant d’un sourire chaleureux qu’elle n’était pas en colère. A vrai dire, elle était vraiment fatiguée mais elle devait les laisser seuls.
Se couchant d’un bond sur son lit, elle s’endormit les points fermés. Sa nuit fut terriblement agitée et elle fut réveillée par des cris terriblement terrifiants, venant de l’extérieur.

Jetant un coup d’œil endormi, ce qu’elle vit la figea sur place. Une ordre de Raïs déferlaient dans le village, hurlant comme des cochons.
Et la demoiselle ne put retenir un long soupire…
Décidément, elles portaient la poisse à ce lieu d’apparence si paisible…


[C'est nul à ch*er mais j'ai vraiment pas d'idées. J'ai même pas le courage de me relire alors...Enfin bref, je suis de mauvais poil donc je ferais pas mieux. Merci merci dame nature]
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Killian Delkaïron
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24.08.12 19:18
[une partie est faite avec Ophys (alias Kerïm) à vous de deviner laquelle XD]


Agenouillée devant la tombe, Killian ne disait rien, serrait la main de Roxane dans la sienne et…souriait. Un petit sourire, certes, mais elle voulait montrer à Ethan qu'elle était prête à passer à autre chose. Alors, avec un peu d'effort, elle se releva et sortit du cimetière avec Roxane. Et, en même temps qu'elle, elle s'arrêta en plein élan devant la scène qui se jouait sous leurs yeux.

Kerïm s'amusait avec des enfants, jouant avec eux, riant aux éclats. Killian ne put s'empêcher de sourire en le voyant ainsi, en voyant son sourire amusé, en voyant ses muscles en action, en voyant ses cheveux mi-longs voler au vent. Elle eut envie de le rejoindre. De le prendre par les mains et de tourner avec lui, de l'emmener dans une ronde sans fin. Elle rit même légèrement lorsqu'il tomba dans la fontaine et en ressortit trempé jusqu'aux os.

Ce fût à ce moment là qu'il les remarqua et s'avança vers elles, souriant en coin, l'air gêné. Et Killian se retint de soupirer. Là, elle aurait aimé l'embrasser. Mais ses hormones la rendaient encore plus timide que d'ordinaire, et elle se sentait coupable vis-à-vis de Roxane. Même si la Rêveuse avait rit, même si elle ne semblait plus en colère, Killian la sentait encore tendue.


-On se retrouve pour le dîner ? Quelle est l'auberge ? Je voudrais rester ici encore un instant.

Kerïm venait de la sortir de ses pensées et elle plongea encore dans son regard. Il voulait rester ? Curieuse de nature, Killian voulut savoir pourquoi, mais se retint de demander. Il avait le droit d'être mystérieux et…il était libre de faire ce qu'il voulait. Tant qu'elle pouvait le revoir au dîner, qu'elle pouvait à un moment ou à un autre de la journée lui dire ce qu'elle ressentait…

Elle voulut lui dire que c'était bon, qu'ils se retrouveraient, allait pour demander à Roxane ou elle voulait aller, lorsque celle-ci se détourna et s'éloigna, seule.
Killian ressentit une nouvelle fois la culpabilité au creux de son ventre, le faisant se tordre en tout sens. Roxane était toujours en colère. Elle ne faisait que masquer ses émotions.

Mais pour l'heure, elle mit de côté son amie, pour un instant. Un simple instant. Parce qu'elle était seule avec Kerïm, que son cœur battait à nouveau la chamade, qu'elle se noyait dans son regard, qu'elle tremblait de nouveau…

Lui restait devant elle, attendant sans doute qu'elle s'en aille pour faire ce qu'il voulait faire seul. Mais elle cherchait ses phrases. Dans sa tête, des tonnes de mots s'accordaient, formant de magnifiques discours, mais en ouvrant la bouche, elle se mit à balbutier :


-Kerïm je…par rapport à tout à l'heure je voulais te dire que…

Elle sourit un peu, cherchant ses mots. Elle se maudit de ne pas être aussi assurée que d'ordinaire. Et il attendait toujours.

-Ce que tu m'as dit et bien…c'est pareil pour moi….je ressent la même chose…je…je n'ai jamais ressenti ça en fait et là je n'arrive même plus à te parler ! Tu dois me trouver misérable…

Elle rit légèrement, gênée. Elle voulut baisser les yeux, ne parvint pas à les détacher de lui. Elle vit son sourire franc, rassuré ainsi que le rouge empourprer ses joues et le rendre encore plus séduisant. Et, lentement, il la prit par la taille.

Son cœur battit encore plus rapidement, elle tremblait imperceptiblement. Il était si proche d'elle que…

Elle ne put penser d'avantage. Il venait d'avancer son visage du sien et, délicatement, posa ses lèvres sur les siennes, lui donnant un baiser passionné. Elle ferma les yeux, se laissant faire, goûtant sa saveur. Son cœur se calma et elle posa ses mains autour du cou de Kerïm. Elle ne pensait plus à rien, sauf au plaisir d'avoir osé lui dire. Mais au fond d'elle, elle culpabilisait encore à cause de Roxane. Roxane qui devait être seule dans le village, à s'ennuyer…
Elle plongeait ses mains dans les cheveux de Kerïm et continuait de l'embrasser. Elle qui ne pensait plus retrouver ses sensations…c'était merveilleux.

Combien de temps restèrent-ils enlacés ainsi, elle l'ignorait, mais lorsqu'ils se séparèrent, elle eut envie de recommencer. Il garda ses mains sur sa taille et elle colla sa tête contre son torse, exactement comme il l'avait fait après l'emportement de Roxane. Sauf que cette fois, tout était clair. Ils partageaient les mêmes sentiments l'un pour l'autre. Elle inspira un grand coup, puis lui dit :


-Je…merci Kerïm.

Elle ne savait pas pourquoi elle disait cela. Merci pour quoi ? Pour être là ? Non. Pour tout.

-Il faut que j'aille rejoindre Roxane maintenant. Et tu voulais apparemment faire quelque chose seul…

Elle sourit, se détacha lentement de lui, à regrets, et s'éloigna en se retournant plusieurs fois vers le village. Elle marchait, cherchant l'auberge. Elle était devenue lente…
Et…elle l'avait fait. Elle avait avoué ses sentiments à Kerïm. Elle était heureuse…elle avait encore le goût du baiser sur les lèvres. Mais elle ne pouvait rien dire à Roxane. Celle-ci devait lui en vouloir, malgré son apparence détendue et joyeuse.
Finalement, elle débarqua dans l'auberge, trouva la table de son amie, s'installa en face d'elle et…rien. Elles ne parlèrent pas. Et heureusement ce n'était pas un silence dérangeant. Il était apaisant. Elle remarqua qu'Anton n'était pas là. Pourtant, il aurait du déjà être en train de se chamailler avec la Rêveuse…

Elles restèrent quelques minutes ainsi, chacune dans leurs pensées, lorsque le Dresseur fît son apparition. Il s'assit à côté de Roxane, qui rougit et lui dit quelque chose que Killian ne comprit pas avant de lui asséner une tape amicale à l'épaule. Killian sourit. Elle voulait vraiment que Roxane aille mieux.

Ils ne purent débuter la conversation que l'aubergiste arriva, et à la grande surprise de Killian, les reconnut :


-Je vous ferais un prix d’ami ! Alors, qu’est-ce qui vous ferait plaisir ???

Ils passèrent commande puis la discussion enchaîna sur tous les sujets, du plus ennuyeux au plus idiot en passant par l'inutile. Killian regardait Kerïm, observait le mouvement de ses lèvres, l'éclat de ses yeux bleus. Lui aussi la regardait, et une fois elle se prit à lui sourire joyeusement. Elle ne remarqua l'éloignement de Roxane que lorsque celle-ci dit :

-Mais où est-il ?

Killian se tourna en même temps que le Dresseur vers son amie. Ils avaient oublié Anton ! Plusieurs fois Killian s'était dit qu'il viendrait, mais au final, n'y avait plus pensé. L'amour rend aveugle…elle se sentit une nouvelle fois coupable. Et encore plus lorsque, ne répondant rien à leurs regards interrogateurs, Roxane se leva en disant :

-Rien. Ca n’a pas d’importance. Je vais me coucher. Passez une bonne nuit.

Elle s'éloigna, leur souriant chaleureusement. Un sourire qui les rassurait, leur disait qu'elle n'était pas en colère, qu'elle ne leur en voulait pas, ou plus. Mais était-ce un véritable sourire ? Ou était-il forcé ?
Killian regarda la silhouette de son amie disparaître dans les escaliers, en proie à une culpabilité inimaginable causée par ses hormones en partie, avant de se retourner vers Kerïm. Ils étaient seuls. En tête à tête.

L'amour reprit le dessus sur ses sentiments qui se contredisaient d'une seconde à l'autre, et elle posa sa main sur celle de Kerïm, sur la table. Elle lui sourit, mais ne sut quoi lui dire. En fait, ses yeux parlaient sans doute pour elle…

Ils restèrent un moment à se regarder, chacun dans ses pensées. En fait, Killian songeait à l'avenir. Ils s'aimaient, c'était évident maintenant. Mais il avait son spectacle. Il allait devoir partir. Et elle devait accoucher. Et puis même s'il restait, peut-être qu'il ne voudrait pas jouer le rôle de père. Peut-être n'accepterait-il même pas l'enfant, puisqu'il n'était pas de lui…des pensées absurdes. Comme si Kerïm était prêt à abandonner le bébé. Elle ne le voyait pas ainsi. Savait au fond d'elle qu'il ne le ferait pas. Mais elle voulait partager sa route. Longtemps de préférence. Alors il fallait qu'elle sache. Qu'elle connaisse ses intentions, ses projets…
Et, alors qu'elle ouvrait la bouche pour poser la question brûlante, des cris retentirent dans tout le village. Des cris de…peur. Et des cris bestiaux. Killian se leva d'un bond, si l'on peut dire cela vu son état, paniquée. Elle ne voulait même pas imaginer ce que c'était. Elle s'approcha avec Kerïm de la fenêtre et resta pétrifiée devant le spectacle des rues.

Des Raïs. Une horde complète. Comme celle qui avait attaquée le convoi, si longtemps avant. Et Anton ? Ou était-il ? Elle espérait qu'il ne lui arrive rien. Ce serait vraiment un coup dur pour Roxane sinon. Mais elle serait là, si jamais. Mais elle priait pour que le jeune homme n'ait rien. Elle se dit qu'elles portaient le malheur sur le village. Brûlé d'abord et maintenant les Guerriers Cochons. Tout son passé qui se réunissait dans ce village. Village ou elle avait rencontré Ethan, village qui l'avait tué par les flammes. Village ou s'amassaient des Raïs. Raïs qui avaient tués Natael, le jeune Frontalier et premier homme qu'elle avait embrassé et aimé. Elle restait immobile, regardant les cochons saccager ce qu'il pouvait, les habitants sortir des maisons avec des fourches pour les tuer…il fallait qu'elle les aide. Mais comment ? Elle était enceinte de huit mois et demi. Elle ne pouvait rien faire. Comme avec Lilipip et les bandits. Impuissante.

Elle chercha la main de Kerïm, la prit et la serra pour se ressaisir. Elle inspira un grand coup, tourna la tête vers le jeune homme et lui dit :


-Il faut les aider…

Il la regarda, d'un regard assuré. Puis lui fît signe de rejoindre Roxane dans la chambre. Il ne parlait pas, ses muscles étaient tendus. Elle fronça les sourcils. Non…non…elle ne voulait pas … elle ne voulait pas qu'il se batte. Parce que s'il le faisait, il risquait de mourir, tout comme Natael et Ethan. Et elle ne voulait pas le perdre. Si cela arrivait, elle serait anéantie, et même la Voie ou le vent ne pourrait l'aider. Ni même Roxane. Parce que ce serait l'homme de trop, une mort de trop, et qu'elle ne pourrait plus vivre.

-Non…non Kerïm, s'il te plaît…

Elle paniquait, perdait son sang-froid-maudits hormones- voulait aider les habitants mais ne savait pas comment. Dehors, les cris étaient horribles. L'aubergiste barricadait tout, donnait des ordres et se préparait à l'attaque. Mais Kerïm ne voulut rien savoir. Il la poussa délicatement dans l'escalier et vu son regard déterminé, elle se résigna. Elle monta les marches, lentement, chacune l'éloignant de lui. Elle se retourna tout le temps, le regarda sortir des armes. Inspirant, elle entra dans la chambre de son amie et la trouva à la fenêtre.

Celle-ci se retourna, sans doute par peur que ce soit les Raïs.


-Ce n'est que moi…

Elle se posta à ses côtés et regarda les hommes se battre contre les cochons. Elle tenta de discerner Kerïm, ne le vit pas. Elle était morte d'inquiétude.

-Tu as vu Anton ?

Le silence lui répondit. Non elle ne l'avait pas vu. Killian se mit à s'inquiéter pour Anton comme pour Kerïm.
Elle voulut le rejoindre, mais se força à ne pas bouger. Résignée, elle attendit que la bataille cesse. Les Raïs étaient idiots…si les hommes agissaient bien, ils seraient vite morts et beaucoup d'humains seraient épargnés.

Elle ferma les yeux et pria en silence. Elle ne voulait pas que Kerïm ou Anton meurent. Elle prit la main de son amie et la serra, comme avant avec Kerïm. Se donner du courage et de la force. A toutes les deux. Killian sentait l'inquiétude de la Rêveuse.

Attendre…elle n'avait plus que ça à faire…attendre.

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28.08.12 19:11
A l'entente des paroles de Kerïm, Roxane sourit et s'éclipsa aussitôt. Elle n'était pas encore sûre d'elle, moins pétillante que quelques heures plus tôt. Elle voulait certainement rester seule un moment, et cela, Kerïm comprenait. Il la suivit du regard encore un instant, le sourire pâle. Il regardait cette jeune femme blessée s'en aller, quitter les étreintes et les sourires pour converser avec elle-même dans la solitude. Roxane disparut au bout de la rue, dans l'ombre glacée des murs. Kerïm eut un frisson, regarda par dessus son épaule. Killian le regardait fixement de ses yeux brillants. Son regard cherchait quelque chose, ne savait pas à quoi se rapporter. Ses pommettes rougirent. Kerïm la trouva encore plus candide lorsqu'elle était plongée dans ses réflexions timides de confusion. Elle se mit à parler, et devant la valse de ses lèvres, il voulu les caresser pour les dompter, pour qu'elles deviennent siennes.

-Kerïm je... par rapport à tout à l'heure, je voulais te dire que... Ce que tu m'as dit et bien... c'est pareil pour moi... je ressens la même chose... je... je n'ai jamais ressenti ça en fait et là je n'arrive même plus à te parler ! Tu dois me trouver misérable...

Elle était ... si belle. Killian était devenue rougissante, le feu de ses joues embaumant son visage d'un désir ardent de l'embrasser. Il ne résista pas, se laissant charmer par la chaleur de leur deux corps. Sa main glissa sur la taille de Killian, s'en empara avec douceur. Leur rencontre fut encore plus grandiose que la première. Sa main sur son corps eut l'écho d'une timbale dans son coeur, leur ventre l'un contre l'autre battirent le rythme dans le bruit sourd d'un tambour. Et quand leurs lèvres glissèrent entre elles, la mélodie lancinante d'un violon s'immisça dans leur étreinte charnelle. L'orchestre de leur amour résonnait dans ses veines en répandant sa mélodie dans ses entrailles. L'amour le prenait aux tripes.

Kerïm voulu se retirer, la laisser partir et retrouver Roxane. Mais Killian ne lui laissait pas l'occasion de s'écarter, elle s'empara de sa tête chevelue et l'embrassa avec force de façon très convaincante. Leurs lèvres furent de nouveau scellées, l'orchestre se remit à jouer, inlassablement, avec toujours le même plaisir. Leur baiser mourut dans leur étreinte, Kerïm gardant fiévreusement la jeune femme entre ses bras. Il était heureux car enfin, enfin il entendait distinctement les notes amoureuses de leurs sentiments, elles se répondaient parfaitement, avec harmonie. Killian le serra un peu plus fort.

-Je ... Merci Kerïm. Il faut que j'aille rejoindre Roxane maintenant. Et tu voulais apparemment faire quelque chose tout seul...

Et s'en alla, dans un sourire,dans une dernière caresse à sa joue. A sa suite, Kerïm prit le chemin inverse, ne prenant pas le risque de se retourner. Sinon, il ne résisterait pas à l'envie de lui courir après et de la prendre dans ses bras. Kerïm s'engouffra dans le cimetière, et s'approcha de la tombe du précédent amant de Killian qu'il avait repéré lorsqu'elle était venue se recueillir. Il lut la plaque où était inscrit le nom.

-Salut Ethan. Bon... je suis pas très doué pour parler à ceux qui ne sont plus de ce monde. Enfin, ceux qui sont morts quoi. Ne faisons pas trop de métaphores. Je voulais te dire merci, pour m'avoir laissé une femme aussi belle. Voilà ! C'était tout ce que je voulais te dire. Je te dis à la prochaine, de toute façon on finira bien par se retrouver au bout du chemin. Salut Ethan. Et merci encore.

Kerïm partit tout simplement, sans plus de cérémonie. Il joua encore quelques instants avec les enfants jusqu'à ce que la nuit tombe sur le petit village. Les enfants regagnèrent leur maison et Kerïm trouva, finalement, assez rapidement l'auberge. Il ne pouvait pas franchement se tromper, puisqu'il n'en existait qu'une dans le petit village. Mai lorsque Kerïm vit son reflet dans la fenêtre de l'établissement, il poussa un soupire désespéré. Il n'était vraiment pas présentable, ses vêtements collaient encore à sa peau, fripés par la course avec les enfants. Ses cheveux étaient complètement écrasés sur son visage hardi. Il marmonna, arrangea un peu ses cheveux bruns, secoua les pans de son pantalon pour se donner l'idée qu'il serait sec après ça. Lorsqu'il se crut enfin présentable, il entra dans l'auberge comme si de rien n'était. Il fit un geste désolé à l'attention de l'aubergiste en montrant sa tenue dégoulinante et alla s'installer auprès de des jeunes femmes. Entre Killian et Roxane, comme il l'avait prévu à Al-Vor après qu'Anton est prit le temps de tâter son fessier musclé.

_Ne me tente pas ! Espèce de ... !

Kerïm rit bruyamment se tourna joyeusement vers Roxane pour se saisir de sa joue comme le ferait un charmant jeune homme. Mais le tavernier intervint et Kerïm dut se détourner pour lui donner sa réponse. Hum, ce charmant poisson grillé à l'air absolument délicieux. Uhuh. Le poisson grillé fut servi à une vitesse fulgurante. Le poisson grillé dû faire concurrence au regard envoûtant de Killian, il n'eut, vous le comprendrez bien, aucune chance. On posa quelques questions à Kerïm au sujet de son spectacle, de ses chevaux. Il y répondit joyeusement, emporté par sa passion depuis qu'il est venu au monde. Poliment, il posa lui aussi des questions sur ses deux compagnes en dévorant du regard Killian. En se laissant submerger par le visage de son amoureuse, si bien qu'il ne se rendit même pas compte de l'absence d'Anton et de l'ennui de Roxane entre eux. La Rêveuse partie rapidement, les laissant seuls. Kerïm baissa la tête ; l'oeil vitreux de son poisson grillé était plein de reproches.

Killian posa sa main sur la sienne et Kerïm sentit la chaleur revenir à flot. Il lui serra la main avec force et douceur, pour se pardonner de n'avoir pas assez prêté attention à Roxane. Il la regarda amoureusement, lui sourit. Killian allait devoir accoucher très prochainement, et même si Kerïm avait eut la vantardise de croire qu'elle pourrait l'accompagner sur les routes, il avait tord. Avec un enfant si jeune, et elle fatiguée par sa nouvelle maternité, il serait impossible pour eux de voyager vers toutes les villes de Gwendalavir. Et Kerïm ne voulait pas la laisser ici. Désormais, il voulait être avec elle et partager sa vie. Et l'enfant... car partager la vie de Killian, c'était aussi partager celle à venir du marmot. Ils allaient devoir emménager ensembles, à son plus grand plaisir car il connaissait une maison disponible pour les accueillir. Il voulut lui dire, n'eut pas le temps de s'exprimer.

Kerïm serra un peu plus fort la main de Killian. Les hurlements inhumains de l'extérieur avaient frappés son corps comme s'il n'était que de papier. Des cris de panique répondirent aux précédents et Kerïm eut un frisson. Les raïs venaient d'envahir le village. Il n'aurait pas eu besoin de s'approcher de la fenêtre pour savoir que c'était eux, il avait pris l'habitude d'entendre leurs cris bestiaux pendant les trajets en Gwendalavir. Au travers de la fenêtre, ils virent les habitants courir dans les maisons en poussant des hurlements de désespoir. Kerïm ne prit pas plus le temps de réfléchir, il prit le bras de Killian et l'entraîna vers l'escalier.

-Il faut les aider...
-J'y comptais bien Killian ! Aller montes ! Montes ils arrivent ! Kerïm la poussait doucement dans le dos pour la convaincre à grimper, mais elle protestait. Dans son dos, il entendait le marteau de l'aubergiste clouer des planches de bois à sa porte.
-Non.. Non Kerïm, s'il te-plaît ...
-Rôh... ! Tu vas écouter un peu ce que je te dis future-madame-Val'Dor ! Grimpes rejoindre Roxane, je suis armé Killian, je vais aller aider les habitants, maintenant : Montes.

Kerïm exerça une dernière poussée dans le creux de ses épaules et Killian commença à gravir difficilement les escaliers. Le Dresseur se sentit déjà plus rassuré. Les hurlements redoublèrent de volume, les raïs arrivaient. En fait, Kerïm n'était pas du tout armé. L'aubergiste le remarqua et depuis son bar, lui envoya une poêle de bonne taille. Il l'attrapa au vol, la fit tourner dans sa main et se mit à rire.

-Tu rigoles là ?

Il n'eut même pas le temps de lui renvoyer qu'un raïs puant et méchant fracassa la fenêtre et plongea dans la pièce ; ses gros crocs baveux au devant de sa tête déjà pas belle. Le revers poêlé de Kerïm lui éclata la gueule. Ses dents pointues volèrent en plusieurs morceaux. Le raïs roula sous les tables, agonisant devant la souffrance de son crâne fracturé de partout. Kerïm fit tourner la poêle dans sa main en souriant comme un béat ; classique. Le Dresseur bondit dans la rue par la fenêtre que le raïs avait brisé et courut à la rencontre fracassante avec la horde de raïs. Il fut très vite submergé par le nombre de raïs. Sa poêle était insuffisante. Les coups qu'ils assénait devinrent trop faibles, Kerïm recula face à l'agressivité des guerriers cochons. Une lame entailla sa cuisse alors qu'il battait en retraite. Il courut, boitant tellement bas qu'il tomba à bon nombre de reprises.

Il atteint au bout d'un certain temps l'orée du bois où s'engouffrait la route jusqu'à Al-Vor, jusqu'aux enclos de son troupeau. Kerïm inspira profondément, glissa deux doigts dans sa bouche. Il siffla de toutes ses forces. Son sifflement strident fila dans l'air comme une flèche, retentit dans la cohue du combat, vint s'engouffrer dans les oreilles de ses chevaux. Les raïs détournèrent un instant le regard avant de repartir dans leur boucherie. De l'autre côté du bois, dans la ville encore paisible, les chevaux dressèrent leur tête. Le sifflement revint, encore plus strident, encore plus fort. Callipyge fut la première a bondir au dessus de la barrière et partir au galop dans le bois, en direction des sifflements. Les autres suivirent, en troupeau de masse dans un même hennissement.

-Rentrez tous dans vos maisons ! Hurla Kerïm en traversant la cohue. Rentrez tous chez vous et barricadez vos maisons !

Kerïm évita un coup de poignard meurtrier, répondit d'un coup de poêle qui envoya valser son adversaire. Les hommes du village commençaient à courir vers leurs portes en défendant leur maison. Déjà Callipyge arrivait au galop, le tremblement de terre du troupeau derrière elle. Kerïm bondit dans l'auberge, regardant le troupeau traverser au galop la rue bondée de raïs. Ils écrasèrent tout sur leur passage, leurs quatre cents sabots martelant le corps des raïs. Kerïm eut l'impression que le troupeau mit des heures à passer, à écraser, enterrer. Il baissa la tête, se sentit même quelques larmes couler le long de ses joues. Lorsque le dernier cheval passa dans la rue, un silence morbide s'installa dans le village. On dit les derniers râles d'agonie, les derniers hurlement de frayeur. Kerïm détestait tuer. D'un revers de manche, il sécha les quelques larmes qui avaient coulées. Maintenant, il voulait embrasser du regard Killian pour réchauffer son coeur.

Il gravit doucement les escaliers, chercha la chambre dans laquelle étaient les deux jeunes filles. Il était devenu très lent, ses pas étaient doux, son sang coulait le long de sa jambe sur le paquet grinçant. Kerïm ouvrit une énième porte et vit assises sur le lit, Roxane et Killian. Il leur sourit tristement.

-Moi qui pensais vous trouvez endormies comme deux belles princesses alaviriennes, je n'aurais pas rechigné à vous réveiller d'un baiser. Vous êtes bien belles, mais vous n'êtes pas endormies... Il ajouta dans un murmure, pour lui-même : ... et je ne suis pas un beau prince.

Kerïm alla s'assoir lourdement sur une chaise, laissa sa jambe blessée tendue devant lui. Désespéré, il laissa tomber son arme de poêle par terre, frotta son visage de ses deux mains comme pour effacer son expression triste.
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