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Le journal [PV]
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15.01.13 21:46
13 Février ~ 23h50


Cher journal,

Jusqu’à ce jour, je ne t’avais jamais touché, et je n’avais jamais écrit sur ces pages qui vont devenir le recueil de ma folie. Folie… Je ne sais même pas si le mot est approprié. Je n’avais jamais ressentis ce besoin impérieux d’écrire ce qui m’arrivait, avant aujourd’hui. Je deviens fou, ou alors, c’est l’impression que j’ai car je ne comprends pas ce qui m’arrive. N’est-ce pas lié ?
J’ai cherché, cherché afin de comprendre ce qui se passait en moi, et autour de moi, sauf que rien ne m’éclaire. La médecine elle-même, elle qui m’a toujours aidée à comprendre, ne peut rien pour moi. Les trois semaines de psychiatries que j’ai eues cette année non plus, ne m’ont pas éclairée, et de plus en plus, je m’enfonce dans les incertitudes. Elles me submergent, me noient.
Je ne comprends plus rien. Tu voudrais savoir, n’est-ce pas, ce qui me torture à ce point ? Tu as de la chance, journal, parce que ce soir, je vais te livrer tout ce qui m’est arrivé, ces quelques dernières années.
Les premières fois que cela m’est arrivé, j’ai cru à des hallucinations à cause de l’alcool, ou alors parce que je travaillais trop, et j’avais cru m’endormir. Sauf qu’hier, j’ai vraiment cru que c’était vrai, et j’ai peur. Mon cerveau s’est-il créé un monde qui lui conviendrait mieux ? Suis-je la proie d’une très mauvaise blague ? Mon esprit seulement voyage-t-il dans cet endroit, ou mon corps également ? N’est-ce qu’un rêve, une chimère qui s’est développée en moi ? Ou alors une maladie, comme toutes celles que j’apprends à reconnaître ? Je suis perdu, et c’est pour cela, que j’écris cela sur le papier. Peut-être que cela va remettre de l’ordre dans mes pensées, m’aider à faire le point. Je crois que j’en ai particulièrement besoin.

La première fois que Cela m’est arrivé, je venais d’avoir dix-huit ans. J’étais allé faire la fête dans une grande boite, très réputée à Paris, avec mes trois meilleurs amis. Autant dire que je ne suis pas fier du tout de cette soirée, ni de comment nous l’avons terminé : dans la rue, à l’heure la plus sombre de la nuit, à moitié saoule. Non, complètement saoule, autant ne pas mentir. C’est la première fois que je l’étais à si haut degré, et la dernière fois, également. Nous étions donc sortis, chantant quelques chants idiots dont je ne me souviens les paroles.

Mes souvenirs sont flous, mais la peur qu’ils m’ont inspirée est pourtant bien réelle. Je la sens encore, grouiller en moi, ravivée par les récents évènements. Un cauchemar. Du moins, j’aurais aimé que ce ne soit qu’un cauchemar. Sauf que je ne pouvais plus ignorer les signes évidents qui se produisaient tout autour de moi.
Nous étions donc dans de petites ruelles sombres. Je ne sais quelles idées nous avions eu pour nous aventurer dans les profondeurs de Paris. J’imagine, surtout après avoir vu des cas étranges à l’hôpital, que cela ne sert à rien de décrypter le comportement de personne ayant abusé de l’alcool, cela ne nous causerait que des maux de têtes.

La ruelle dans laquelle nous étions était véritablement sombre, il n’y avait aucune lumière à par celle des étoiles, et le sol était tapissé de pavé inégaux, si bien que je me rappelle avoir trébuché plus d’une fois. Alors, nous avons entendu un bruit, aussitôt, nous avons cessé de rire, et tendu l’oreille. L’alcool engluait nos sens, mais nous étions encore suffisamment lucides pour comprendre qu’il y avait quelque chose d’étrange. Alors, ils sont apparus. Trois hommes vêtus de noir, un couteau scintillant sous la pâleur du ciel. Je croyais n’avoir jamais eu aussi peur de ma vie, cependant, je me trompais. Les hommes s’approchèrent de nous, en ricanant. Jeunes, éméchés, nous devions être des proies particulièrement alléchantes, d’autant plus que leurs yeux aiguisés devaient avoir repéré les montres coûteuses et les habits de marque que nous portions.

-Ne vous approchez pas. Avait grondé Sam.

Les autres avaient ris, puis, quelques lueurs mauvaises s’étaient allumées dans leurs regards, et, celui qui tenait le couteau s’était avancé vers moi, le tendant devant lui dans un geste de menace. Je vis son regard se transformer en un brasier fumant de haine lorsque mon ami lui cracha sur le visage. Il entama un mouvement de bras destiné à me blesser. Une peur sans nom m’envahis et je me retins d’hurler de toutes mes forces, voyant la lame s’avancer vers mon abdomen sans ne rien pouvoir faire. Je me souviens avoir pensé que je mourrais surement ce soir.
Puis, une sensation étrange s’était emparée de moi, et je m’étais retrouvé en plein désert. Un vent glacial s’était engouffré entre les pans de ma veste entrouverte, et le sable s’était infiltré dans mes chaussures. Je me souviens avoir regardé au ciel, complètement paniqué, et ne reconnaître aucune constellation. Je me souviens avoir enfoncé mes doigts profondément dans le sol, terrorisé, me demandant si cela n’était qu’une hallucination, ou si c’était réel. Puis, aussi soudainement que le désert était apparu, il disparut, et je me retrouvai à genou, dans la ruelle qui s’était dématérialisée quelques secondes plus tôt. Aussitôt, des mains s’étaient pressées autour de moi : celles de mes amis qui me demandaient si j’allais bien. D’après eux, j’avais disparu quelques secondes, alors que l’homme allait me frapper, et cela les avait fait fuir. Nous étions rentrés, nous avions dormis, et nous avions oublié, mettant cela sur le compte de l’alcool, même lorsque je retrouvai du sable dans mes chaussures.

J’avais décidé d’oublier. Mais les sensations étaient restées. Ineffaçables.

La deuxième fois, je m’y attendais encore moins. C’était peu avant les examens, et cela faisait une semaine que je me couchais affreusement tard, travaillant sans cesse. Il était particulièrement tard, cette fois-ci, ou tôt, cela dépend du point de vue. Parfois, mes yeux se fermaient seuls et il m’arrivait de dormir pendant quelques secondes au-dessus de mon bureau. J’ai donc décidé d’ouvrir ma fenêtre pour prendre une bouffée… d’air pollué. J’ai ouvert grand, et ai pris quelques longues inspirations, mais alors que je me tournai pour retourner travailler, j’ai brusquement glissé sur une pochette plastique, que j’avais malencontreusement laissée au sol et j’ai basculé en arrière. Mes yeux se sont fermés, et le désert s’est de nouveau matérialisé autour de moi.

Je suis lourdement tombé sur le dos. Le souffle coupé, j'ai mis quelques secondes à réaliser ce qui se passait. Ce ne fut que lorsque mes doigts jouèrent avec les fins grains de sable, que je me décidai à réagir. Je me relevai brusquement. A nouveau, les étoiles, au-dessus de mon visage, avaient changées, mais cette fois-ci, il n’y avait plus de vent. Extrêmement fatigué, mais bien plus lucide que la dernière fois où je m’étais retrouvé à cet endroit, j’observais les alentours, une peur sourde me broyant le cœur. Cette fois-ci, aucun vent glacial ne se fit sentir, et prudemment, je me relevai. Je titubais un moment, instable, et dégringolai de quelques mètres. Je me retrouvai entre deux dunes. Complètement perdu, je fermai les yeux, et lorsque je les rouvris, j’étais dans ma chambre. Par la suite, j’avais refermé la fenêtre, jeté la pochette plastique à la poubelle, puis m’étais couché.
Encore une fois, j’avais oublié, prétextant un rêve particulièrement saisissant, ou une hallucination due à la fatigue. Même lorsque j’avais retrouvé des grains de sable dans les replis de mon jean.

Après ces deux évènements, il ne s’était plus rien produit, et ces souvenirs marquants, étaient peu à peu devenus flou, comme les rêves étranges qui ne restent que fugacement dans notre mémoire. J’ai continué mes études de médecine, toujours impatient d’apprendre de nouvelles choses, de comprendre les maladies, le corps humain, et d’aider les gens. Plus j’avançais dans ce métier, plus je me disais qu’il était fait pour moi. Cependant, j’étais souvent très frustré par le manque de médicament viable et par le peu de réponse que nous détenions : de nombreuses maladies restaient inconnues, et d’autre n’étaient que rarement soignables. Puis, j’étais entré en cinquième année au mois de septembre. Année qui me ravissait, puisqu’une part du programme était centrée sur la mise au monde de l’être humain, ou la gynécologie. Non, mon souhait n’est pas de devenir gynécologue, mais c’est tout de même un sujet qui m’intéresse grandement.

Toutefois, ce n’est pas pour cela que je t’écris. Récemment, j’ai encore eu l’une de ces… hallucinations ? Mais cette fois-ci, je n’ai pu trouver aucun facteur pouvant excuser l’apparition du désert, et c’est pour cela que je suis si retourné, et que je ne parviens pas à garder cela en moi. J’ai besoin d’extérioriser, et je ne peux décemment pas aller raconter cela à mes amis, ils me prendraient pour un fou, et je me ferais interner dans la minute suivant mon annonce. De médecin, je deviendrais patient, et cela me terrorise. C’est pour cela que j’écris.

J’ai souvent lu qu’écrire, est un bon remède. J’essaie. Je ne sais que faire d’autre. Je suis perdu.
C’est arrivé il y a une semaine à peine, et depuis, je ne dors plus. Je ne comprends pas. Suis-je fou ?

J’étais allé rendre visite à mes parents, et après quelques heures de rire et de joie, j’avais décidé de rentrer chez moi. C’était en fin d’après-midi, et le ciel était déjà légèrement sombre. J’étais dans l’une des rues principales, lorsqu’un taxi faillit venir percuter mes jambes. Je fis un bond sur le côté... et trébuchai sur une pierre. Le bruit de la circulation n’était plus, seuls les cris d’oiseaux étaient audibles. Je m’affalai dans le sable, à nouveau. Mon désert était là. Le cœur battant, complètement lucide et réveillé, je contemplai le ciel d'azur qui s’étendait au-dessus de moi. Je m’assis lentement.
J’étais écrasé entre deux immensités, deux entités, l’une ocre, et l’autre, de saphir.
Alors que la chaleur embrasait mon corps et que le soleil frappait ma peau brune, je tremblais. Toutes mes certitudes s’effondrait, et cet endroit existait bel et bien… ou alors n’était-ce que mon imagination. Mais cette chaleur, ce sable, cette vue, cette peur atroce qui m’enserrait la poitrine. Tout semblait si réel. Cela prouvait-il la véracité de ce paysage ? J’étais perdu. Je me relevai, et tournai sur moi-même, essayant de voir ce qui se trouvait plus loin, vers l’horizon. Je fis quelques pas, gravissant avec difficulté l’une des hautes dunes qui m’entouraient, et lorsque j’atteins le sommet, j’aperçu une montagne, loin de moi, qui s’élevait brusquement, solitaire, au milieu de cette étendue désertique. Une étrange sensation se logea en moi, et soudainement, le sable se mit en mouvement, sous moi. Je fronçai les sourcils et reculai. Je vis alors un visage sortir de terre. Horrifié, je me retournai et me retrouvai nez à nez avec un… probablement un monstre, un homme de sable au regard terrifiant. Je fermai les yeux pour me soustraire à cette vue.

Lorsque je les rouvris, j’étais face à un vieil homme courbé, qui me poussa méchamment avec sa canne, sans paraître surpris que je sois soudainement sur son chemin. Complètement perdu, je couru jusqu’à mon appartement, et lorsque j’y fus, je pris une douche glacée, afin de me remettre les idées en place. Ce qui échoua lamentablement.

Cela fait une semaine. Et je m’en réveille encore la nuit.

Suis-je fou, journal ?
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17.01.13 20:28
26 Février ~ 22h30


Quelques semaines, et rien ne s’est passé. Toutefois, une peur sourde est toujours profondément ancrée en moi. A présent, je redoute ces « dématérialisations ». En vérité, j’ai tellement peur de devenir fou, et que ces apparitions soient la preuve flagrante de ma folie, que j’espère de tout mon cœur, que jamais plus je ne verrais ce désert. J’ai peur de sentir à nouveau le sable fin glisser entre mes doigts, peur de revoir ses étranges constellations dans l’immensité sombre, peur de frémir sous le vent glacé qui balaye cette étendue désolée. Je suis mort de trouille.

Comme tu le devine, je n’en ai parlé à personne, sauf à toi, journal. A qui pourrais-je me confier ? Qui, à part toi, ne ferais point de moi un fou, des les premières paroles ?

Depuis la dernière apparition du désert, je ne suis plus le même Noah. Je suis préoccupé, je m’égare souvent dans mes pensées, et je suis beaucoup moins joyeux que d’habitude. Je ne l’avais pas remarqué jusqu’à ce que mes amis, et certains étudiants me regardent étrangement, lorsque je passai à côté d’eux sans les héler, comme je le faisais auparavant. Je ne dors plus, ne mange plus, passe mon temps à la bibliothèque, au rayon psychologie, ne travaille quasiment plus. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même.

Tout cela à cause d’un foutu désert qui me paraît réel. Je dis bien paraît, car cela n’est peut-être que le fruit de mon imagination. Même si je commence à en douter. Je ne sais plus quoi croire. Mes sens? Ma raison? Qui a juste? Que suivre?

Mais le pire, c’est que je parviens même à en rêver, et à chaque fois, je me réveille en sursaut. Je déteste ces sensations qui déferlent en moi, comme si c’était des souvenirs, et non quelque chose de fictif. Je ne comprends pas, et je déteste cela. Car j’aime comprendre, je veux comprendre, j’ai soif de compréhension. Les livres ne m’apprennent rien. Personne ne m’apprend rien. Parfois, j’observe certaines personnes qui m’ont toujours parues étranges, pour voir si soudainement, elles semblaient disparaître. Parfois, je fais quelques allusions discrètes, toujours en blaguant, afin de voir comment les personnes autour de moi réagissent. Rien. Je suis affreusement seul.

Pour pousser le vice un peu plus, je suis même allé sur internet, cherchant quelconque forum ou site pouvant libérer mon esprit de ce poids énorme qui pèse sur mes épaules. Mais rien. Seulement des tissus de mensonges, ou des histoires toutes faites par des étudiants en manque de sensation et remplis d’imagination. Je suis seul, et cette constatation me glace d’effroi. Je déteste être ainsi, me questionner sans cesse, ne plus avoir un sourire sur mon visage, qui montre mon insouciance au monde. Mais, je ne suis plus insouciant. Cette dernière est partie alors que je faisais pour la troisième fois, une apparition dans ce désert mystérieux. J’ai consulté des cartes du ciel, également, afin de voir, d’après mes souvenirs, si pareilles constellations étaient visibles à un endroit sur Terre, à l’équateur, peut-être. Rien ne correspondait.

Et de plus en plus, je me perds de l’incompréhension. Et c’est cela qui va me rendre fou... si je ne le suis pas déjà.

Journal, je n’en peux plus.
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