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Intrus. (&Roxane. Privé.)
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22.12.12 5:42
Intrus.


Au Chevalier qui gondole. L’inscription en bois se démarquait de toutes les autres choses qui occupaient une des rues commerçantes au cœur d’Al-Jeit. Non pas parce que l’inscription était grande, ou qu’on l’avait peinte en couleurs flamboyantes, mais justement parce qu’elle était terne, discrète, mais dégageait bien l’atmosphère qui régnait dans son établissement. Il était une heure de l’après-midi. La taverne rejetait encore les assourdissements, le tapage et les rires tonitruants de la veille. Un jeune homme nettoyait à l’aide d’une brosse les éclats des boissons qui, le soir d’avant, s’étaient agrippés aux chaises, aux murs, et aux comptoirs. Tout avançait lentement; les cuisiniers, peu occupés, organisaient les préparatifs pour le flot de chevaliers qui allaient débarquer en soirée. Pour l’instant, seules quelques tables étaient occupées. L’odeur de la commande d’une d’entre elle s’échappa par la fenêtre entrouverte. Atteint la rue.
Lavrenti Esmerol, qui se trimbalait dans les entrailles d’Al-Jeit depuis l’aube, la captura avant qu’elle ne se dissolve dans l’animation des citadins en éveil. Lavrenti s’immobilisa, tentant d’identifier la source de l’odeur qui avait rappelé à son estomac qu’il n’avait pas mangé depuis le jour d’avant. La rue commerçante était bondée, certains tentaient désespérément de passer, d’autres insistaient pour s’arrêter et observer la marchandise. Personne d’autre ne fit attention à l’odeur qui s’était frayé un chemin hors de l’auberge. On se heurta à l’ex-Fils du Vent qui s’était soudainement arrêté, et ce dernier réagit en faisant deux pas sur le côté, brusques eux aussi, et se retrouva au milieu de l’avenue. Les deux chevaux qui tiraient une lourde charrette à toute allure hennirent lorsque le sculpteur de branches se dressa devant eux, et l’homme n’eut d’autre choix que de se faire tout mince, passant entre les deux bêtes, puis de se plaquer le visage contre le sol pour éviter d’être frappé de plein fouet par la charrette qui suivait. On jura après lui. Le dos contre l’allée, les mains le long du corps, il leva la tête pour s’assurer que la voie était libre. Il se leva lorsqu’elle le fut puis s’écarta du chemin, amusé par la maladresse qu’on retrouvait si souvent lorsque trop de gens étaient compactés dans un trop petit espace.

Lavrenti était arrivé à Al-Jeit car il s’était trouvé un court contrat avec un couple qui possédaient un jardin dans la ville et qui voulait que certaines parties de la végétation qu’ils présentaient soient sculptées. Le sculpteur de branches avait accepté, naturellement, et s’y était rendu. Il travaillait sur ce projet depuis un mois et l’avait conclu le jour précendent.
Le couple lui avait demandé, entre autres, de sculpter un arbre pour qu’il provoque une profonde méditation chez l'observateur, et, si ce dernier restait près de l'arbre trop longtemps, le sommeil. C’était cet arbre que Lavrenti avait sculpté en dernier et, sans l’avoir voulu, il avait succombé à son propre œuvre et s’était endormit en après-midi. On ne l’avait retrouvé, couché sur le sol, une racine courbée en guise d’oreiller –qu’il avait sans doute sculptée pour qu’elle apporte un peu de confort à son sommeil– qu’à l’aube du lendemain. Bref, il était désormais reposé, apaisé, et les poches pleine de sous qu’on lui avait remis après la conclusion de son travail. Non pas que ce soit pour lui une source de satisfaction ou de quelconque soulagement ; il se savait entièrement indépendant d’argent car il avait vécu six ans de suite sans préoccupation financière malgré le fait qu’il avait été entièrement dépourvu de monnaie. Lavrenti préférait croire aux services et aux échanges qui étaient le fruit de relations entre individus. Il préférait la bonté à la froideur des pièces, la spontanéité d’une offrande à leur tintement.
L’homme entreprit de traverser la rue –l’incident de tout à l’heure l’avait projeté loin de la taverne Au Chevalier qui gondole. Il croisa, en chemin, une femme qui vendait des tissus aux couleurs vives et en acheta deux, l’un deux orange, violet et vert, et l’autre noir. Il les fourra dans un des sacs qu’il portait en bandoulière, regrettant Iaknill qu’il avait laissé dans le village pour rejoindre Al-Jeit. L’odeur qui avait tant saisi l’attention de l’ex-Fils du Vent lui revint à mesure qu’il se rapprochait de la taverne. Il poussa la porte, s’attendit à entendre le tintement cristallin d’une cloche mais n’en trouva pas. Lavrenti se dit que, avec tous les massifs chevaliers qui enfonçaient quotidiennement la porte de la taverne, la petite clochette avait probablement finie par être projetée au sol et, par être abandonnée.

Même à une heure de l’après-midi, Lavrenti sentit que la taverne n’était pas habituée à accueillir des gens comme Lavrenti Esmerol –de silhouettes certes musclées, mais bien trop fines, et de familles sans nom. Le sculpteur de branches ne fit que le constater ; rien de plus. Il se trouva une table, salua au passage un jeune garçon qui frottait avec une brosse les comptoirs collants, et commanda. En attendant, il sortit le tissu qu’il avait acheté et l’examina de plus près. Il était de bonne qualité et, avec quelques heures de travail, Lavrenti en ferait ses nouveaux vêtements, comme il avait appris à le faire parmi les Fils du Vent.

L’homme avait son menton dans sa main, pensif, et pianotait sur la table de façon irrégulière. Il se disait qu’il devrait, tant qu’à ne rien faire, commencer à fabriquer sa paire de pantalons, lorsqu’une tête rousse attrapa son regard. Il la reconnue non pas à son visage ou à son corps, mais à ses gesticulations, à ses paroles et sa voix. Il n’avait pas vu aucun membre de la troupe depuis des lustres. Lavrenti se dit que Au Chevalier qui Gondole était un étrange endroit pour une jeune rêveuse, mais se rendit compte qu’il l’était aussi pour lui-même. Il décida d’aller la voir. Le serveur arriva avec son repas au moment ou le sculpteur de branches se levait. Ce dernier lui prit l’assiette des mains avant même que le serveur ne l’ait posé sur la table.


-Merci, c’est absolument succulent, lança Lavrenti au serveur en empoignant l’assiette. Je change de table, ça ne vous embête pas ?

L’homme empoigna ses sacs, tenant toujours son assiette, et se dirigea vers Roxane en s’exclamant « Hm, effectivement, ça sent plutôt bon tout ça ! ». Par la fenêtre il constata que la rue commerçante n’avait pas perdue son activité, et que les chevaux tiraient encore furieusement les charrettes au travers de la foule. Il traversa la taverne et arriva à la table ou était assise la rêveuse et y déposa son assiette. Un jeune homme qui lui rappelait les étudiants de l’Académie des dessinateurs partageait aussi la table. Ce fut à ce moment que Lavrenti aurait pu se rendre compte que, dans ce coin du Chevalier qui gondole, l’atmosphère était plutôt tendue. Avait-il interrompu un entretien important ? Une conversation personnelle ? Peut-être avait-il dû y réfléchir deux fois avant de s’inviter lui-même à la table de son amie. Cependant, il ne pensa à aucune de ces choses ; sa folie l'éloignait de cette logique interpersonnelle. Au lieu de quoi, il s’assit en souriant à côté de celui qu’il devinait être dessinateur, indiqua son assiette pour leur en offrir et s’enquit :

- Viande de coureur ?
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Roxane
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22.12.12 14:51
…Je suis sûre que cette chère Roxy vous manquait. Non ? Oh. Pas gentil. En tous cas, moi, si, elle me manquait !
Comment pourrais-je, ô moi géniallissime narratrice, me lasser des péripéties qui arrivent dans la vie de cette charmante rêveuse ? Elle fait tellement de conneries qu’il y a toujours énormément à raconter.
Et cette fois-ci, ce ne fut pas la moindre des bêtises de la demoiselle…

Tout avait commencé le matin, au marché d’Al-Jeit. Comme Roxane n’avait pas de destination précise, elle avait laissé ses pas l’emmener d’eux même. Elle avait parcouru les dédales des rues, admirer bons nombres de colliers et les fess…les sourires de beaux vendeurs et s’était finalement arrêté devant un pseudo magicien pour le moins…excentrique.
C’était un homme assez jeune, au visage fin et au regard intelligent. Il affichait un sourire enjôleur et portait de belles boucles blondes parsemées de… paillettes ?
Il arborait également un long manteau doré, lui aussi couvert d’étincelles.

-Mesdames et messieurs…Et surtout mesdames, admirez le prochain tour ! Vous en serez tous éblouis ! Attention, attention…

Secouant sa chevelure, il sortit un bouquet de fleurs de sa manche et le tendit à une jeune femme qui émit un petit cri de joie. Il lui baisa ensuite la main et elle fut sur le point de s’évanouir.
Roxane regardait, terriblement sceptique, et ne put s’empêcher de lâcher haut et fort :

-Et tu crois qu’avec ça on sera ébloui ? Franchement, tes tours de passe-passe, tout le monde sait le faire.

Tout le monde se retourna vers elle et Roxy, rougissante, détourna le regard. Elle se mit même à siffloter, l’air de rien, comme si ce simple fait aurait pu l’aider. Le type se fraya un chemin parmi la foule et, venant à son hauteur, persifla :

-Vas-y, toi, alors, si t’es si maligne que ça… !

-Heu…Je ne peux pas.

-Tu ne peux ou tu ne sais pas… ?

Roxane fronça les sourcils. De toutes évidences, cet homme-paillette (PAILLETTEMAN !…*sort*) détestait qu’on le contredise. Il la fixait, triomphant. Il pensait vraiment avoir gagné ?
Mais il ne connaissait pas bien la rêveuse….Il ne savait donc pas qu’il ne fallait ô grand jamais la mettre dans l’embarras…Du moins, volontairement. Parce-qu’il est vrai qu’elle se mettait perpétuellement dans le pétrin, alors bon…
Enfin soit ! Elle s’approcha à son tour de lui, ne laissant plus que quelques centimètres les séparer. Elle aurait très bien pu l’embrasser…S’il n’était pas aussi…coquet ?

-Vois-tu, mon cher, je suis une personne tout à fait maladroite. Et je suis sûre que je finirais par défriser tes belles petites bouclettes ce que, je me doute, tu ne supporterais pas. T’infliger une telle honte…

Puis la rêveuse souffla sur son interlocuteur, faisant s’envoler une poussière d’étincelles dorées.
Le jeune homme, furax, fit apparaître un sceau d’eau au-dessus de Roxane. Il allait ouvrir la bouche pour la menacer, mais quelqu’un hurla dans la foule :

-Un dessinateur ! Il nous a bernés !

-Rendez-nous notre argent !

Il se mit à protester, à les implorer de le pardonner et leur promit une myriade de nouveaux tours. Car, même s’il était dessinateur, c’était toujours magique ! Et de toutes manières, son charme était là pour les jeunes filles et il était prêt à les combler de cadeaux et…

-Ooooh mon cher publique ! Revenez ! Revenez tous !

Roxane, elle, toujours à sa place, observait les personnes, terriblement vexées, s’en aller tour à tour. Même la demoiselle qui s’était presque évanouie lorsqu’il lui avait baisé la main partit, tête haute, remuant férocement des hanches.
La rêveuse ne put s’empêcher d’éclater de rire face à la crédulité des gens, rendant le jeune homme fou de colère. Il s’approcha à nouveau d’elle et, l’empoignant de force, la conduisit à sa suite à une taverne.
Il s’assit, se défit de son manteau de paillettes, et croisant les bras sur sa poitrine, fit :

-D’accord, tu m’as fichu la honte. T’es contente ? Mais tu vas devoir payer maintenant !

-Te payer un verre, c’est ça ? Comme tu veux. Mais t’aurais simplement pu me demander de l’argent, je te l’aurais donné, tu sais. J’ai vraiment pas envie de boire en ta présence.

-La ferme ! Je cherche une idée lumineuse ! Tu payeras, tu verras ! Et si tu t’enfuis, je n’hésiterai pas à dessiner !

La demoiselle repartit dans un fou rire. Elle n’arrivait décidément pas à prendre cet homme au sérieux…Franchement, lui lancer à la figure qu’il allait dessiner…. ! Elle, en bonne folle qu’elle était, imaginait l’homme en train de dessiner férocement sur une feuille, avec des crayons pailletés. Relativement…épique.
Mais elle croisa à nouveau son regard courroucé et, se mordant les lèvres, un rictus amusé encore peint dessus, elle baissa la tête en bredouillant des excuses.

-J’aurais plus de gage-pain maintenant !
-Oh, pauvre petit Paillettosore…Tu n’as que ce que tu mérites, voleur !

-Comment tu m’as appelé ? Répète un peu !

-Et sourd, avec ça! Pa-illette-o-so-re. Compris?!

Là dessus, le jeune homme choisit de lui faire la morale. Il commença à lui parler de respect, divaguant sur le monde tel qu’il était autrefois…mais elle n’écoutait pas. Roxane n’avait plus d’yeux que pour un homme merveilleux, qu’elle ne pensait jamais revoir, qui venait d’entrer dans l’auberge.
Elle suivit le moindre de ses mouvements, observant ses traits avec précision. Il n’avait pas changé.
Ou plutôt, si. Il était encore plus beau qu’avant. Elle mit ses coudes sur la table et déposa son visage entre ses mains, bavant presque sur le nouveau-venu. Lavrenti…
Sa petite barbichette l’appelait, lui proposant d’une voix suave de s’enrouler entour de son doigt….Oh ! Divin…
Puis, comme répondant à son appel, il leva les yeux et la vit. Roxane se sentit rougir mais lui offrit son plus beau des sourires.
Il s’apprêtait alors à quitter sa table, sans doute pour rejoindre la sienne –bah oui, il pouvait pas faire autrement ><- lorsqu’un serveur vint lui apporter sa commande.
La rêveuse aurait bien aimé le voir s’approcher d’elle, de sa démarche souple et sexy, mais l’autre Paillitus la fit revenir à la réalité en écrasant son pied avec force. Elle poussa un cri avant de lui hurler au visage :

-Non mais ça va pas ou quoi ?!

-Tu ne m’écoutais plus !

-Il y a des choses plus importantes dans la vie que d’écouter un adolescent doré jacasser sur la moral du monde.

-Ah oui ?! Et puis-je savoir quoi ?!

Juste à ce moment, Lavrenti s’assit à côté de Pailleteman en lui tendant son assiette. Il dit d’une voix douce « viande de coureur ? » et Roxane crut fondre littéralement. Elle se remit à rougir et joua nerveusement avec une mèche de cheveux.
A ce moment, le dessinateur dévisagea la jeune fille en écarquillant les yeux, puis fixa Lavrenti. Il recommença son jeu plusieurs fois, puis à son tour partit dans un rire tonitruant :

-Ne me dis pas que t’es amoureuse de ce barbu ?!

Roxane se tourna vers le dessinateur et lui fit d’énormes yeux. Son rire se tut automatiquement et il leva les yeux au ciel.
Elle en profita pour attraper les mains du sculpteur de branche dans les siennes et déclara doucement :

-Je suis tellement heureuse de te revoir, Lavrenti…Ca fait une éternité qu’on ne sait plus vu ! Combien exactement…un an ?

-Un an ? répéta Paillettomatus, imitant Roxane.

-Toi le dessinateur à deux balles, la ferme !

Il croisa les bras sur la poitrine. De tout son être émanait de la colère. Il détestait être pris si peu au sérieux. Et, bien qu’il décida de se taire, on voyait que, à tous les coups, il préparait quelque-chose d’énorme, une belle grosse vengeance….
Mais il ne semblait pas vouloir agir tout de suite. Il sourit donc, mangeant dans l’assiette de l’homme terriblement sexy qui s’était invité à leur table, et attendit le moment le plus propice pour agir.
Et Roxane, ne remarquant rien du tout, plongea ses yeux dans ceux de Lavrenti, ne lâchant sous aucun prétexte ses mains…
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27.12.12 0:32
-Ne me dis pas que t’es amoureuse de ce barbu ?!

Lavrenti se frotta mécaniquement la barbe. C’était vrai qu’elle devenait drôlement longue. Il se promit de se la raccourcir un jour à venir.

-Je suis tellement heureuse de te revoir, Lavrenti…Ca fait une éternité qu’on ne sait plus vu ! Combien exactement…un an ?

Le jeune homme se moqua d’elle aussitôt, et Lavrenti le trouva soudainement enfantin. Non pas à cause qu’il soit jeune, ce qu’il était, mais parce qu’il agissait comme un enfant boudeur. Sa façon d’imiter Roxane, de croiser les bras, de manger fâcheusement dans l’assiette que le sculpteur de branches s’était commandée. Lavrenti allait se retourner pour répondre à la question de la rêveuse, mais une lueur dans les yeux bruns, fixés sur sa fourchette, du « dessinateur à deux balles », retint son regard. Alors que jusque là il avait été haineux, cette nouvelle lueur qui avait brillé une fraction de seconde reflétait plutôt une sorte de satisfaction corrompue, comme s’il préparait quelque chose. Son regard retrouva ensuite le mépris qui l’avait jusqu’alors occupé. Le sculpteur de branches tourna la tête vers son interlocutrice, oubliant pour le moment cette lueur.

-Franchement, je n’en ai aucune idée, répondit Lavrenti en toute honnêteté –cela aurait pu faire cinq mois ou deux ans, il ne l’aurait su. Trop longtemps !

L’homme jeta un coup d’œil à l’assiette qui se vidait plutôt rapidement. Lavrenti était généreux, mais il n’avait surtout pas mangé depuis presque vingt-quatre heures. Sa longue sieste au pied de son oeuvre l'avait certes aidé à se rétablir d'un quelconque manque de sommeil, mais elle l'avait aussi empêché de manger quoi que ce soit. Aussi tira-t-il l’assiette vers lui.

-J’ai une faim de loup, vous m’en excuserez, lança Lavrenti au jeune homme en avalant sa première bouchée.

Le dessinateur lui lança un regard amer, laissa tomber sa fourchette puis soupira d’exaspération. L’ex-fils du vent eu l’impression que l’hostilité que le jeune homme ressentait à l’égard de Roxane venait aussi de l’atteindre. Il regarda Roxane, puis le dessinateur, puis Roxane à nouveau. Qu’est-ce que Roxane avait bien pu lui faire pour le mettre de si mauvaise humeur ? Il ne savait pas que la réputation du dessinateur venait de se faire ternir, et qu’il était désormais sans le sous puisque son gagne-pain en dépendait grandement. Aussi haussa-t-il les épaules et se mit à fredonner une chanson qu’un musicien avait jouée sur la rue commerçante et qui lui était resté dans la tête. Un silence s’installa ; le dessinateur avait de nouveau les bras croisés et regardait par la fenêtre, Lavrenti mangeait et chantonnait en même temps.


-Alors, quoi de neuf ? demanda le sculpteur de branches à Roxane, tu guides toujours les blessés vers de meilleures voies ?

Inconsciemment, Lavrenti toucha sa cuisse qu’un Raï avait perforée de son poignard infect alors que la troupe cherchait Al-Poll. Il n’en restait d’une toute petite cicatrice et un souvenir. Il était éblouis par les prouesses des rêveurs qui, tous les jours, sauvaient des vies. Quelle ironie c’était pour Lavrenti, qu’un être humain puisse grandir et choisir une voie aussi honorable, alors qu’un autre grandissait et choisissait de se joindre à la guilde des Mercenaires du Chaos et, à l’inverse, semait la mort et la terreur au quotidien. Cela demeurait pour l’homme une énigme, à laquelle il trouvait parfois la réponse, avant de l’oublier à nouveau.
Les deux amis se mirent à discuter, et parfois le dessinateur rancunier se joignait à la conversation avec une remarque narquoise. Au bout d’un moment ce dernier se tut complètement, absorbé par le vortex noir de ses pensées. Le sculpteur se commanda une boisson en terminant son repas. La rue bouillonnait de la même activité; on aurait pu demeurer assis là toute la journée à observer la rue commerçante sans se rendre compte que les heures défilaient car l'activité était la même. Seul le soleil rappelait aux marchands et aux passants que les jours se terminaient et qu'ils devaient plier bagages. Alors que Lavrenti racontait comment il en était venu à se quereller avec une pirate Aline, il ressentit soudainement dans son esprit que le dessinateur se lançait dans ce qu’ils appelaient l’Imagination. Le sculpteur de branches, par son art, dessinait dans une dimension qui s’entrecroisait à l’Imagination mais qui ne l’était pas tout à fait. Cela dit, il avait la solide certitude que le jeune homme à côté de lui venait de s’y introduire. Et loin. Lavrenti interrompit son histoire, se souvenant de la lueur sadique qui était apparue dans ses yeux ; qui réapparaissait.


-Qu’est-ce que…, commença-t-il, inquiet.

Mais le dessinateur n’était pas là. Il déployait tous ses efforts envers son dessin, haut dans les Spires.
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27.12.12 14:38
-Franchement, je n’en ai aucune idée… Trop longtemps !

Roxane se mit légèrement à rougir sur les dernières paroles de Lavrenti, ce qui fit éclater de rire Pailletteman amèrement.
Oh, celui là ! Pourquoi venait-il tout gâché ? Qu’il lui donne sa punition, s’il le tenait tellement que ça, et qu’il s’en aille ! Ne voyait-il pas qu’il dérangeait les deux amis dans leur retrouvaille ?
Elle lui jeta un regard noir mais il l’ignora. En fait ce fut pire que cela ! Il se mit à sourire, plus que satisfait.
Alors là… ! Bien évidemment qu’il était au courant qu’ils les ennuyaient au plus au point ! En fait, il cherchait juste à ce qu’elle se mette à genoux pour qu’elle lui supplie d’arrêter. Comme ça, elle se foutrait la honte devant tout le monde, et ils seraient quittes.

Mais jamais la rêveuse n’accepterait une connerie pareille ! Qu’il les gêne pour le dîner ! Ils se retrouveraient forcément rien qu’à deux après ça. Et s’il continuait tout de même à les suivre, ce serait du harcèlement. Et là, rien ne pourrait l’empêcher d’aller voir un ou deux gardes de la ville pour le tenir éloigner…

Roxane se tourna à nouveau vers Lavrenti qui venait de lâcher ses mains. Elle chercha à masquer sa tristesse derrière un joyeux sourire…Pourquoi brisait-il ce divin contact ? Peut-être en avait-il eu marre de cette étreinte…
Et si c’était le cas, cela voulait dire que la jeune femme ne l’intéressait pas plus que ça. Et donc, qu’il n’était pas vraiment amoureux d’elle…Et donc…Que son petit cœur de rêveuse serait totalement brisé !
Elle se voyait déjà, errant à travers des rues sombres, plus désespérée que jamais. Vivre sans l’amour de Lavrenti serait vivre dans un monde sans couleur ! Cela ne vaudrait plus même la peine de se battre pour une quelconque noble cause. Et non, ce n’était pas du tout exagéré !

C’est alors que la demoiselle remarqua l’assiette entre les mains de son futur amant (sisi, futur amant ! >>). Elle resta interdite pendant un moment, puis se retint d’éclater de rire. Comme elle était idiote ! Le jeune homme voulait juste récupérer son assiette ! Au fond, il ne désirait pas vraiment lâcher ses mains…Ah, le petit garnement ! Il aurait pu le dire tout de suite, ça lui aurait évité sa séance de femme misérable et terriblement malheureuse…
Et puis, comme pour affirmer ses pensées, Lavrenti déclara, avalant une bouchée de son repas :

-J’ai une faim de loup, vous m’en excuserez !

-Mais tu es tout excusé, mon ch…chculpteur de branches préféré !
Roxane se perdit dans un énorme sourire. Elle avait failli appelé Lavrenti ‘chéri’ !! Heureusement, elle avait réussi à se rattraper avec brio ! Enfin… Approximativement. Bon, ok, en réalité, elle n’avait pas du tout été discrète, mais elle avait du réparer son erreur en vitesse ! Mais Lavrenti était tellement aspiré par son assiette qu’il ne remarqua rien.
Tant mieux. Le pauvre n’était pas encore au courant qu’il était le futur mari de Roxane, alors autant lui réserver la surprise pour plus tard… :D

Tandis que le dessinateur croisait les bras en affichant une mine boudeuse, Roxane dévorait du regard le sculpteur de branche mangeait. Il était terriblement sexy quand il mangeait…Et quand il la regardait…Et quand il vivait….En fait, c’était très simple : ce type c’était la définition mêmede ‘sexy’ !
Il se mit à chantonner, et la rêveuse crut vraiment qu’elle allait se jeter dans ses bras. Sérieux…Il était l’homme parfait ! Plus grand qu’elle, beau, souriant, gentil, serviable et il chantait admirablement bien ! Pourquoi ne voyait-il pas qu’ils étaient faits l’un pour l’autre ?!

-Alors, quoi de neuf ? Tu guides toujours les blessés vers de meilleures voies ? demanda-t-il, le sourire aux lèvres.

La rêveuse passa sa main dans ses cheveux, ayant remarqué que ce geste attirait la gente masculine. Elle espérait au plus profond d’elle-même que Lavrenti serait subjugué par tant de sensualité…et tomberait ainsi sous le charme. Elle ne devrait pas passer son temps à essayer de le draguer et ils pourraient directement se marier. Ah ! Le rêve !
Elle se pencha sur la table, mettant ses courbes en avant (…*rigole toute seule derrière l’écran*) et lui répondit :

-Je me balade, comme d’habitude, visant surtout à découvrir le monde où je vis. Je rencontre des gens, je soigne les blessés qui sont sur ma route. Mais il m’arrive régulièrement de retourner à Fériane ou Ondiane, pour voir comment ça se passe là-bas. Ils ont souvent besoin de moi…

-Qui pourrait avoir besoin d’une fille comme toi ? lança Pailletosore, cinglant. T’es parfaitement inutile, tu fous juste n’importe quoi.


Roxane ne releva pas. Qu’il dise ce qu’il veut, ce bougre, elle s’en foutait royalement. A vrai dire, il n’y avait plus qu’elle et Lavrenti. Les autres ne comptaient plus !
Ils passèrent ainsi un bon moment à discutailler de tout, parlant de leurs vies respectives, plaisantant sur le monde,…La jeune femme était terriblement heureuse d’avoir le sculpteur de branche pour elle toute seule.
L’autre fois, avec le convoi, elle n’avait eu que rarement le loisir de lui parler. Ils devaient s’occuper de leurs tâches respectives et non de leur amour qui naîtrait certainement.

Ainsi, le temps s’écoula, et Roxane oublia complètement le dessinateur. Elle pensait même qu’il était parti car les remarques acerbes qu’il lançait de temps à autres avaient cessé.
Mais Lavrenti, qui racontait l’une de ses aventures avec une pirate Aline, s’arrêta soudainement dans ses paroles. Il se tourna vers Pailletus Ridiculus, inquiet. C’est alors que la jeune femme saisit.
Elle n’avait vraiment pas remarqué, étant beaucoup trop absorbée par les beaux yeux du mâle devant elle, mais le dessinateur venait de plonger dans l’Imagination. C’était un art assez proche de celui des Rêveurs, mais pourtant étonnement différent.
Quoiqu’il en soit, vu le nombre de spires qu’il dépassait, cela promettait d’être énorme. Et un vilain pressentiment avertit Roxy que ça tomberait pour sa pomme.

La rêveuse se saisit alors d’une des mains de Lavrenti, la peur lui dévorant les entrailles. Vu à quel point le Pailleteman était concentré, ça risquait d’être terrible. Et elle crevait de trouille.
Elle ferma alors les yeux, terrifiée, attendant.
Elle se sentit étonnement bizarre, et un espèce de vent frais vint lui chatouiller les oreilles. Puis la table et les chaises près d’eux s’évaporèrent, ainsi que les bruits des hommes dans l’auberge. L’air changea, devenant beaucoup lourd, chargé d’une odeur indescriptible mais désagréable. Elle entendit d’étranges sons au loin et de nombreuses voix, sans doute provenant d’une ville proche.

Roxane ouvrit les yeux, surprise. Et ce qu’elle vit la chamboula au plus haut point. Ils étaient dans une petite forêt, cachés entre des arbres. Mais tout autour d’elle était différent de là où elle avait l’habitude de vivre.
Elle se tourna vers Lavrenti, pour s’assurer qu’il soit encore là. Puis elle serra d’avantage sa main, se rapprochant de lui jusque la coller. Pour une fois, elle ne cherchait pas à tester une quelconque technique de drague : ce monde l’effrayait véritablement, et elle désirait fuir.
Tout était immense, les bâtiments, les routes,…Il y avait d’étranges machines qui roulaient toute seule, avec de pauvres gens enfermés dedans. Etait-ce là l’œuvre d’un démon ? L’engin crachait une fumée noire et Roxane pensa à une nouvelle sorte de dragon. Ce truc roulait à une vitesse phénoménale, cherchant sans doute à écraser les passants.

Les gens de ce monde étaient aussi vraiment étranges. Ils étaient tous pressés, n’observant pas la belle nature autour d’eux : ils marchaient, ignorant les gens tout près d’eux, tête basse.
Ils portaient aussi des habits bizarres, certains hommes plus jeunes ayant oublié de mettre une ceinture à leur pantalon : il glissait, laissant montrer leurs sous-vêtements. C’était immonde pour la jeune femme, mais elle ignorait bien entendu que c’était une mode de l’époque.
Les femmes portaient des jupes ou des robes très courtes, laissant ainsi les hommes admirer leurs longues jambes. Ce devait être une technique de séduction de ce monde, et vu les regards intéressés de certains, cela devait bien marché. Malgré elle, Roxane nota cette idée au fond de sa tête, tandis qu’elle dévisagea le dessinateur qui jubilait.
Elle lui lança sèchement, ne parvenant pas à éliminer la pointe de crainte dans sa voix :

-Où sommes-nous ? Où nous as-tu conduit ?

Pailletoman se rapprocha d’elle, jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres de son visage. Il la regardait de haut, savourant sa vengeance avec appétit.
Il lui sourit sadiquement, avant de susurrer ces mots :

-Tu es dans la ville que nous appelons ‘Paris’. C’est un tout autre monde ici, bien différent de Gwendalavir. Il est vraiment très dangereux. Voilà ma punition. Bonne chance ici, jeune demoiselle, et j’espère pour toi que ton ‘Lavrenti’ pourra te protéger.

Et puis, sans un mot, il partit. Roxane planta ses yeux dans ceux du sculpteur de branches. Comme d’habitude, elle avait réussi à s’empêtrer dans un pétrin. Et, cette fois, ce n’était pas des moindres.


[HS: voilà, on peut le continuer à Paris XD si ça te convient pas, dis-moi et je change ce que tu veux. Je te laisse le libre arbitre pour la suite! Booonne chance!]


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