Tout peut arriver dans une taverne à Al-Vor...(Bainas/Neleam
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28.05.14 14:17
Al-Vor, cité dirigée par le Seigneur Saï Hil’Muran.
Ses larges enceintes, hautes de plusieurs étages, et percées de meurtrières, se découpaient à l’horizon. L’aube commençait à pointer le bout de son nez et le ciel se para d’un panel de couleurs enflammées. Bainas talonna les flancs de l’élégant cheval pommelé qu’elle avait nommé Brise. Elle était pressée d’arriver, pressée d’achever se mission, pressée de repartir. De retrouver la mer, l’odeur iodée, les vents marins. La jeune femme parvint au pied des murailles, devant l’épaisse porte de bois massif bardée de fer, gardée par deux soldats à la carrure impressionnante. Lorsque Bainas s’apprêta à passer, les deux soldats croisèrent leurs hallebardes devant la porte entrouverte. Le capitaine du Bardanos étouffa un juron tout en arrêtant on cheval. Elle se contraignit à rester calme et à afficher un air détaché.
- Oui ? Est-il donc impossible de commercer à l’intérieur de cette charmante cité ?
- Le laissez-passer, répondit laconiquement l’un des gardes.
Bainas ouvrit la besace qu’elle portait en bandoulière et, après quelques secondes de recherche frénétique, tendit de mauvaise grâce le papier marqué du sceau impérial. Le soldat l’examina rapidement avant de le redonner à la jeune femme.
- Tout est en règle, vous pouvez entrer., dit-il avec un sourire énigmatique.
Sans un regard pour les deux gardes qui s’écartaient du passage, la pirate pénétra dans la cité. L’heure matinale expliquait le peu d‘agitation qui régnait dans les venelles étroites de la ville et Bainas se mit en quête de l’auberge du « Tigre affamé ».
Quel genre de mission pouvait donc emmener un capitaine pirate loin de son navire ? Il y a environ un mois, alors que le Bardanos mouillait au large des côtes du grand Océan du Sud, un bateau de petite envergure arborant un pavillon blanc en dessous de la bannière impériale, s’était dirigé à ses risques et périls en direction du bateau de Bainas. Intriguée, la jeune femme avait refusé d’aborder et bien lui en avait pris. Un représentant de l’Empereur Sil’Afian avait demandé aux pirates de leur livrer des sphères graphes. Jusque là, rien d’exceptionnel. Il n’était pas rare que l’Empire fasse appel aux pirates Alines pour se procurer ces perles irisées. Cependant, l’Alavirien voulait que ce trésor soit livré à Al-Vor, pour une raison qu’il ne daigna pas expliquer à Bainas. En contrepartie, la rémunération accordée aux pirates serait trois fois plus élevée que d'ordinaire. Après avoir tergiversé pendant quelques minutes et écouté les avis des membres de l'équipage, la jeune femme prit sa décision et accepta la mission de Sil'Afian. Le représentant de l'Empereur lui confia un laissez-passer tandis que le rendez-vous entre les pirates et les hommes du seigneur de la cité chargés de récupérer les sphères graphes, fut fixé le mois suivant dans une taverne mal famée d'Al-Vor ; « le tigre affamé ». A bord du Bardanos, le choix de Bainas suscita de violentes discussion. Pourtant, à aucun moment, elle n'envisagea de revenir sur sa parole. Cette histoire était des plus intrigantes et elle était décidée à en apprendre davantage. Il n'y avait qu'une raison à ce que l'Empereur ne se risque pas à confier les pierres bleues à ses soldats : il ne leur faisait pas confiance. Cela signifiait qu'un ou plusieurs traîtres avait des vues sur ces perles et souhaitait s'en emparer. De plus, les Alaviriens désiraient renforcer les murailles de leurs cités. Ils se sentaient donc en danger. Et quel était le danger qui provoquait des cauchemars aux habitants de Gwendalavir ?
Les Mercenaires du Chaos.
Bainas redoutait d'avoir raison. Les Mercenaires, bien que vaincu par les forces conjointes des différentes guildes de l'Empire, n'étaient pas encore en voix d'extinction. Loin de là. Le capitaine du Bardanos redoutait qu'ils soient plus puissants que prévu et qu'ils constituent à terme une menace pour les pirates Alines. Voilà pourquoi elle décida de laisser le commandement de son navire à son second, Yattaran, le temps qu'elle livre les sphères graphes, qu'ils avaient troquées quelques jours auparavant sur l'Archipel des Alines. Seule, il lui faudrait moins d'une semaine pour traverser au triple galop les grandes plaines, afin de rejoindre Al-Vor. Elle donna rendez-vous à son équipage dans une quinzaine de jours dans la baie dans laquelle ils s'étaient séparés. Elle avait toute confiance en eux et ne craignait pas d'abandonner son navire. Après avoir acheté une jument pommelé, elle emprunta la piste qui menait jusqu'à la ville du seigneur Saï Hil’Muran. Durant le voyage, elle dut calmer les ardeurs d'un tigre famélique en lui décochant un trio de flèches ainsi que repousser l'attaque de deux bandits amateurs qui l'avait prise pour une proie facile. Enfin, au bout de six jours, elle arriva en vue de la cité.
Bainas se renseigna à plusieurs reprises avant de dénicher la fameuse taverne. Elle repéra l'enseigne représentant un tigre dévorant un siffleur. Elle s'engouffra à l'intérieur avec la sensation de toucher au but. Il était tôt et peu de monde se pressait à l'intérieur de l'établissement sordide. Trois hommes discutaient à voix basse dans un coin, tandis que deux ivrognes dormaient sur une table. La jeune femme doutait que l'un de ces groupes fasse partie des hommes du Seigneur Sai Hil'Muran chargés de récupérer les sphères-graphes. D'ailleurs, aucun d'eux ne prêta attention à Bainas. Cette dernière s'attabla près d'un mur. Le tavernier, un homme bourru avec de l'embonpoint, se dirigea nerveusement vers elle.
- Que voulez-vous ma p'tite dame ?
- Une bière, ainsi que quelque chose à manger.
- Nous avons du ragoût d'siffleur.
- Très bien.
Le tavernier s'éloigna sous le regard attentif de la pirate. Celle-si prit place plus confortablement sur la banquette à la propreté douteuse tout en réajustant son tricorne et en s'enveloppant dans son manteau rouge élimé. Un serveur déposa une assiette peu ragoûtante ainsi qu'une choppe de bière sur la table. La jeune femme entama son repas sans enthousiasme. Son attente pouvait commencer.
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Mon personnage Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
Neleam
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29.05.14 13:27
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13.06.14 11:45
La taverne était silencieuse et Bainas se fondait presque dans l'obscurité. Son chapeau sur les yeux, elle semblait détachée du monde mais, en réalité, elle ne perdait pas une seule miette de ce qui se passait autour d'elle. Du peu qui se passait. Alors, elle ne rata pas l'entrée remarquée d'une belle jeune femme revêtue d'une étrange armure. Une femme chevalier. Etait-ce la personne chargée de récupérer les sphères graphes ? Cette pensée devint certitude lorsque, après une brève hésitation, le chevalier se dirigea vers elle. Les doigts de la pirate étreignirent brièvement la bourse contenant les pierres bleutées, dans sa poche. Cependant, elle éprouvait un sentiment étrange qui l'empêchait d'aborder la jeune femme et qui la fit retenir son geste. La femme en armure portait de longs cheveux noirs où se parsemaient quelques mèches blanches, et la pirate nota avec surprise qu'elle ne portait ni heaume ni gambison.
-Bien le bonjour ! Navrée de déranger, mais.... Est-ce que c'est bon ?
Surprise par la question, Bainas ne répondit pas tout de suite. Le chevalier n'était donc pas ici pour récupérer les sphères-graphes ? Mais alors, pourquoi l'abordait-il ? Pour... De la nourriture ? Bainas jeta un regard dédaigneux à son assiette de ragoût de siffleur et, avec un geste assuré, vida sa chopine de bière. Elle hésitait sur la conduite à tenir.
- Non. Les réponses les plus courtes sont parfois les meilleurs. Puis, comprenant que la jeune femme en armure n'avait pas l'intention de partir, Bainas décida de l'y aider. Elle avait besoin d'être seule lorsque les hommes du Seigneur Hil'Muran arriveraient et la présence de cette fille risquerait de faire fuir les gardes d'Al-Vor à la recherche d'un pirate seul.
- Ecoute, il y a une multitude de tables vides, alors tu devrais aller t'installer par là bas, dit-elle en désignant l'autre bout de la taverne.
Elle avait dit cela fermement, mais sans animosité. Du coin de l'oeil, elle repéra cinq hommes qui venaient d'entrer. Vêtus d'armures de cuir souple et de cottes de mailles, il dévisageaient ostensiblement les personnes assises dans la taverne, avant de prendre place à une table de chêne à la propreté douteuse. Bainas eut une grimace dubitative. Eux ? Rien n'était moins sûr. De plus, la manière dont il la regardait, l'incitait à la prudence. Combattants et dangereux, sans aucun doute. Bainas décida de ne pas aller les interpeller maintenant. En effet, un détail lui sauta aux yeux, ils ne portaient pas le blason d'Al-Vor. Le capitaine du Bardanos s'enfonça dans l'obscurité, tendue comme un arc, la main droite posée négligemment sur la poignée de son sabre. Pourtant, elle était en garde. Une garde simple, mais parfaite. Un regard moins avisé s'y serait trompé : elle était parée à toute éventualité.
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Neleam
Chevalier__Admin
16.06.14 23:01
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27.06.14 18:51
La guerrière, car elle en était une sans nul doute, préféra ne pas s'attarder auprès de Bainas, devant le peu d'amabilité que celle-ci lui témoignait. La pirate ne s'en formalisa pas, et c'est avec un léger sourire aux lèvres qu'elle suivit du regard la jeune femme. Une tension presque palpable s'était installée dans la taverne. Bainas releva son tricorne du bout des doigts avant de croiser les bras. Maintenant, elle était certaine que les hommes n'étaient pas ici pour les sphères graphes. Elle retint un soupire exaspéré. Elle en avait assez d'attendre. Si le seigneur d'Al-Vor ne venait pas, ce serait elle qui irait vers lui. Bainas ne s'était pas farci tout ce voyage pour des prunes et elle contait bien obtenir les pierres précieuse promises. Elle jeta une poignée de pièces triangulaires alaviriennes sur la table mais, alors qu'elle allait se lever, elle vit que la femme en armure avait des démêlés avec les hommes vêtus de cuir. La main de la pirate effleura son sabre à la poignée élimée. Pourtant, elle n'avait ni l'envie ni le besoin d'intervenir. La guerrière apostropha l'un des hommes qui lui cherchait querelle et tenta de le déstabiliser avec sa verve. Sa tirade n'eut cependant aucun effet et l'ivrogne passa à l'attaque en sortant un couteau. La jeune femme lui régla son compte en deux temps trois mouvements sous le regard intéressé, voire admiratif, du capitaine du Bardanos. Elle s'était débarrassée de son adversaire avec une facilité déconcertante qui déboussola les acolytes de l'homme qui léchait la poussière du plancher. Elle les mit en garde une dernière fois, mais pour aussi forte que soit cette fille, elle ne pourrait pas tuer quatre hommes décidés à lui faire la peau. Ceux-ci ne s'y trompaient d'ailleurs pas et s'apprêtaient à l'attaquer ensemble. Alors que des rictus haineux tordaient leurs bouches entourées de barbes miteuses, le tavernier se dissimulait derrière son bar et les rares clients sortaient par la porte de derrière.
- Tu vas voir, on va te montrer ce que sont des hommes, des vrais, et quand on aura fini de s'amuser avec toi, tu pourras dire adieu à ton joli minois. Tu vas souffrir et tu va réclamer que l'on t'ach...
C'en fut trop pour Bainas qui éclata d'un rire haut et clair qui arrêta les guerriers dans leur élan avec plus d'efficacité qu'une flèche. L'air ahuri qui se peignait sur leur visage fit redoubler l'hilarité de la pirate qui peinant à retrouver son souffle. Elle essuya d'un revers de manche les larmes qui coulaient de ses yeux.
- Bravo ! Vous êtes parfaits dans les rôles des gros méchants stupides qui ne sont bon qu'à effrayer une grand-mère. Pourvu qu'elle soit aveugle et sourde. Mais, voyez-vous, cela m'arrangerait que vous dégagiez le plancher. Vous troublez mon tête à tête avec ce succulent ragoût. Et je déteste être troublée. Suis-je bien claire ?, ajouta-t-elle avec un sourire carnassier.
Elle ne savait pas pourquoi elle était intervenue. Elle détestait ces hommes misogynes qui se croient tellement supérieur aux femmes. De plus, le capitaine du Bardanos trouvait cette guerrière bien plus intéressante que ce qu'elle semblait être au premier abord, et elle n'avait pas envie qu'elle se fasse massacrer par quatre pauvres types qui n'avaient sur elle que l'avantage du nombre.
- Tais-toi pirate, car tu en est une, n'est-ce-pas ?, répondit l'un d'eux. Tu ne vas pas tarder à subir le même sort, alors sois plus respectueuse et je pourrai prendre soin de toi, comme il faut.
Bainas ne répondit pas, mais lui décocha un sourire goguenard. Puis, elle recommença à manger. Comme si de rien n'était. Les hommes se concertèrent du regard. Deux des leur se dirigèrent vers Bainas et les deux autres filèrent vers la femme en armure. Le capitaine ne leva les yeux de son assiette que lorsqu'ils furent près de la table alors, dans un geste assuré, elle renversa le meuble, qui projeta l'un des hommes contre le bar. Le second voulut se saisir des poignards qui pendaient à sa ceinture mais la jeune femme ne lui en laissa pas le temps. Elle le prit par le cou, presque tendrement, avant de lui briser les vertèbres dans un craquement hideux.
- Tu vois ? Il faut toujours se méfier des Alines.
Le second avait reprit ses esprits et lança une lame dans la direction de Bainas. Celle-ci pivota sur ses hanches et évita le couteau qui alla se ficher profondément dans le mur. L'arme eut pourtant le temps de tracer un trait de feu dans le bras de la pirate. Sans un regard à sa blessure, elle asséna le tranchant de sa main sur la nuque du second homme, avant de ponctuer son geste d'un coup de pied au niveau de l'estomac. Ses poumons privés d'oxygène, il s'effondra sur le sol. Le capitaine contempla avec dédain l'individu qui se roulait au sol. Elle s'accroupit à son niveau, et lui releva le menton.
- Tu voulais t'occuper de moi ? - Arguueu, tu paieras aguguu. - Oui, oui, bien évidemment. Maintenant, j'ai des choses importantes à faire alors je vais te laisser. Sois sage, mon petit, d'accord ? - Sale.... - Chut, ne dis pas de vilaines choses, répliqua Bainas en accentuant ses propos avec un coup de poing au plexus solaire.
L'homme gémit mais ne bougea plus. La pirate détourna le regard et se releva. Le chevalier s'en était-il sorti ?
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