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Nouveau Départ [Edwin/Kem]
Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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20.10.14 19:41
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    Le seigneur de la Citadelle faisait les cent pas. Trois coups furent portés sur la large porte de bois ; il s’immobilisa et, mains croisées dans le dos, invita à entrer. Il faillit ne pas reconnaître l’homme qui entra dans la pièce, mais observa son visage pour obtenir une réponse à la question qu’il se posait avant que la porte ne s’ouvre. Les yeux vairons du nouveau venu ne laissaient aucune place au doute. Pourtant, tout en lui criait sa différence : délivré de son statut de prisonnier et du joug des Mercenaires parmi lesquels il ne se retrouvait pas, d’après ses dires quelques mois plus tôt, le jeune homme s’était redressé. Ses épaules ne tombaient plus vers l’avant comme lorsqu’il devait faire profil bas. Il semblait aussi plus solidement planté sur ses pieds, comme s’il n’envisageait plus la potentialité de fuir à tout instant. Ce redressement dans la posture de Kem était déjà un bon présage, mais le maître d’armes espérait qu’il ne concernait pas uniquement son physique. La tension que déchargeait l’anxiété dans chaque parcelle de l’être du jeune homme était visible si on y prêtait attention. Un autre point positif, sans doute. Tous ces détails n’avaient fait l’objet que d’un rapide coup d’œil du Frontalier, qui planta ensuite son regard d’acier dans les yeux de celui qui se tenait près de la porte tout juste close. Là encore, le changement était apparent. Un éclat. Quelque chose qui ne se retrouvait dans le regard d’aucun Mercenaire. L’exil avait donc apporté un début de solution. Il ne restait plus qu’à savoir si le changement était fiable et durable. L’examen minutieux n’avait duré qu’une poignée de secondes, aussi n’apparaissait-il pas qu’il ait eu lieu. Le Seigneur des Marches du Nord se contenta de demander nonchalamment :- Alors ?Aucune froideur, aucune douceur, aucune intonation particulière. Aucune question particulière non plus, d’ailleurs. Le Frontalier n’était pas réputé pour sa loquacité.
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Kem Alran
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20.10.14 20:48



Kem fut conduit auprès d’Edwin, et il devait avouer que plus il avalait les mètres qui le séparait de son Destin, plus il devenait nerveux. Mais il ne voulait pas laisser cela paraître. Il devait montrer qu’il avait changé, que sa mise à l’épreuve n’avait pas été vaine. Et elle ne l’avait pas été. Kem avait appris, sur les hommes, la vie, le but des gens. Il ne voulait plus ôter de vie juste pour le plaisir ou parce qu’on le lui ordonnait ; il voulait tuer pour protéger, parce qu’il fallait tuer. Les Raïs étaient en tête de ligne pour ça.

Le Frontalier le laissa devant une lourde porte, à laquelle il frappa trois fois avant de se retirer, en silence. Quand une voix retentie, Kem déglutit et poussa le battant, entrant dans le bureau du Maître d’Armes et refermant la porte doucement, avant de se planter au centre du tapis, droit, muet, patient.

Edwin le jaugea du regard, et très vite, Kem comprit qu’il était analysé. Il connaissait suffisamment Edwin pour savoir ça, et il l’acceptait. Parce qu’il comptait prendre Edwin comme mentor, faire en sorte d’être digne du pardon qu’il lui offrait, de la seconde chance qu’il lui tendait. Il ne le décevrait plus, ne se laisserait plus atteindre par des remarques ou des coups bas de la part d’autres Frontaliers. Il n’était plus un Mercenaire.

Il ne l’avait jamais réellement été.

- Alors ?

Un simple mot, qui signifiait tant. Alors quoi ? Pourquoi es-tu revenu ? As-tu réussi ? Ou au contraire viens-tu te lamenter et réclamer la sentence que tu mérites ?
Kem savait qu’il ne pouvait pas dire n’importe quoi à Edwin. L’honnêteté était de mise.

-Je suis revenu d’un long périple, d’une errance à travers l’Empire, avec des réponses à mes questions. Je suis revenu en tant qu’homme neuf, un homme qui veut se racheter, qui veut faire le bien, protéger les autres et être digne de ce qu’on lui offre.

Et bien… jamais il n’avait parlé ainsi ! Mais c’était aussi Laylan qui l’aidait. A chaque étape de son voyage, il avait pensé à elle. Au fond de lui, il n’avait qu’une hâte : la retrouver, lui dire qu’il l’aimait comme elle le lui avait dit dans sa cellule, et la rendre fière de lui.

-J’ai compris que la violence gratuite ne servait à rien. J’ai trouvé un but à ma vie : tuer pour protéger les innocents, combattre les Raïs pour maintenir la paix, mais jamais plus je ne tuerais par plaisir. Je ne suis plus un Mercenaire. Je ne l’ai jamais été, et je ferais tout ce que vous voudrez pour vous le prouver.

Qu’il le remette à l’épreuve. Qu’il lui impose d’autres corvées, de plus longs entraînements, des plus durs aussi. Qu’il le brise, dans le sens où il serait trop épuisé pour bouger, qu’il fasse hurler ses muscles. Kem était prêt.


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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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16.11.14 19:26
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    - Je suis revenu d’un long périple, d’une errance à travers l’Empire, avec des réponses à mes questions. Je suis revenu en tant qu’homme neuf, un homme qui veut se racheter, qui veut faire le bien, protéger les autres et être digne de ce qu’on lui offre.

    Le maître d’armes se contenta de hocher la tête, sans expression particulière, toujours attentif. Kem continua :

    - J’ai compris que la violence gratuite ne servait à rien. J’ai trouvé un but à ma vie : tuer pour protéger les innocents, combattre les Raïs pour maintenir la paix, mais jamais plus je ne tuerais par plaisir. Je ne suis plus un Mercenaire. Je ne l’ai jamais été, et je ferais tout ce que vous voudrez pour vous le prouver.

    Edwin laissa quelques longues secondes s’écouler, plus pour analyser les informations que lui livrait le – l’ex serait peut-être plus approprié – mercenaire du Chaos que pour lui mettre une pression encore accrue. Il croisa les bras sur une profonde inspiration et regardait sans vraiment le voir l’homme qui lui faisait face, avant de se prononcer sur ce qu’il avait entendu.

    - Tuer ne peut-être un but, Kem.

    Il avait pris soin de l’appeler par son prénom et non par son nom de famille comme autrefois, dans un temps à la fois éloigné et tout proche. Manière significative de prendre en considération la transformation du jeune homme.

    - Toutefois, je ne doute pas de ton intention, et je suis ravi de l’apprendre. Protéger est plus que louable, et tu n’es pas sans savoir que ces murs ont été construits dans ce but.

    Le regard du Frontalier se porta inconsciemment vers les montagnes qui se dessinaient au loin, dans l'étroit cadre de la fenêtre. Son interlocuteur redevint son point de mire la seconde suivante.

    - Ta chambre t’attend si tu veux déposer tes affaires avant l’entraînement.

    Le Frontalier n’en dirait pas plus, comme à son habitude.


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Kem Alran
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16.11.14 20:02



Le silence s’éternisait entre les deux hommes, et Kem restait droit et fier. Il n’était plus l’homme qui avait rampé devant les Frontaliers pour une seconde chance. Il était devenu quelqu’un qui méritait d’être accepté, avec son passé et ses erreurs, aussi lourdes soient-elles.
Edwin croisa les bras sur son torse et inspira profondément avant de parler, enfin.

- Tuer ne peut-être un but, Kem.

L’interloqué baissa légèrement les yeux. Il s’était mal exprimé, et son cœur accéléra un peu son rythme. Si Edwin pensait encore qu’il n’était là que pour tuer et faire couler le sang, ça n’irait pas. Son esprit lui envoya tout de suite les pires images qui soient : Edwin le traînant dans une cellule, l’attachant comme au départ, le traitant comme un prisonnier. Laylan se détournerait de lui, le laisserait parce qu’il n’avait su se montrer digne de ce qu’elle lui avait offert. Et à nouveau il finirait seul et détesté de tous. Pourtant, il ne voulait qu’une chose : être utile et apprécié ! Ce n’était pas la lune !
Mais attendez… Edwin l’avait appelé par son prénom. Avant, c’était toujours « Al’Ran ». Et Edwin ne choisissait pas ses mots au hasard, ni ne faisait de lapsus. Il l’avait appelé ainsi délibérément. L’espoir revint, la confiance aussi. Edwin l’avait accepté.

- Toutefois, je ne doute pas de ton intention, et je suis ravi de l’apprendre. Protéger est plus que louable, et tu n’es pas sans savoir que ces murs ont été construits dans ce but.

Kem suivit son regard vers les montagnes qui se dessinaient au loin. Les Raïs continuaient leurs incessantes attaques, espérant toujours franchir l’obstacle des Frontaliers.

- Ta chambre t’attend si tu veux déposer tes affaires avant l’entraînement.

Sa chambre ? Sa cellule oui. Comme s’il avait droit à une chambre normale.

-A vos ordres mon Seigneur.

Il s’inclina même, et sortit dignement. Auparavant, jamais il n’aurait nommé Edwin « mon seigneur » et se serait encore moins incliné. Viladra lui avait dit de ne jamais plier les genoux devant quiconque, car lui seul est son propre maître. Mais aujourd’hui, il avait trouvé quelqu’un de plus fort qu’elle, de plus droit et d’honnête. Edwin était son nouveau mentor, même si le concerné l’ignorait. Kem ne comptait pas l’imiter, ni devenir un nouvel Edwin – chose impossible soi-dit en passant – mais il voulait prendre exemple sur lui, et apprendre à travers lui.

Dehors, aucun Frontalier ne se soucia de lui. Il sortit donc, et se dirigea vers les geôles, si familières pour lui. Il avait envie de voir Laylan, mais il avait beau scruter les terrains et les cours, il ne la distinguait pas. Elle lui manquait affreusement…

Entrant dans le couloir humide, il fut stoppé par un Frontalier qui le reconnut sans peine.

-Que veux-tu ?

-Regagner ma chambre, ainsi que le Seigneur Til’Illan me l’a ordonné.

-Ce sont les cellules ici.

-Je n’ai jamais eu d’autres chambres que cela.

L’autre haussa les épaules, et puisqu’il n’avait reçu aucun contrordre, il le guida et l’enferma dans la cellule à porte de bois, pour les « hauts prisonniers ». Seul, Kem s’assit sur le petit lit inconfortable et se prit la tête entre les mains pour souffler. Il avait été si nerveux en revenant et en affrontant le verdict d’Edwin ! Maintenant, son corps relâchait la pression des ressorts d’un coup sec. Il se pencha alors et ouvrit son sac pour en sortir d’autres vêtements, plus frais que ceux qu’il portait. Il devait les laver dès qu’il pourrait. Il se changea, et toqua à la porte qui s’ouvrit rapidement.

-Je dois aller à l’entraînement.

Et l’autre ouvrit, et le laissa s’en aller. Dehors, Kem chercha son groupe, et le rejoignit. On le regarda étrangement, le dévisagea même, mais il n’y prit pas garde. Edwin l’avait accepté et c’était tout ce qui comptait.

L’entraînement ne fut guère différent de ceux auxquels il avait participé avant son départ. Les Frontaliers n’y allaient pas de main morte avec lui, lui faisant des coups bas malgré tout, mais plus discrètement, pour ne pas attirer les foudres d’Edwin sur leur tête. A la fin, il était essoufflé et avait les muscles endoloris.

-Tu connais ton boulot. Lui dit le dernier Frontalier d’un ton dédaigneux en lui jetant son sabre d’entraînement à nettoyer.

Kem se redressa, inspira, et se mit à la tâche. Il ne s’énerverait plus pour ça comme avant. Il avait mûri, lui. Il astiqua chacune des armes et armures d’entraînement, nettoya le sable du terrain, le rendit aussi lisse que possible, puis alla à laver ses habits et les autres. Il avait faim et hâte de se coucher. Mais comment allait-il se sustenter ? Prendre le repas au milieu de tous les Frontaliers ne lui était sûrement pas permis.

Edwin l’avait certes accepté, mais il n’était pas encore officiellement Frontalier, et ne pouvait faire comme si c’était le cas. Il ne voulait pas franchir les limites. Il décida donc de demander au geôlier de lui apporter un petit repas s’il le voulait bien. Mais il n’oserait pas demander à voir Laylan, au risque de lui attirer à nouveau des ennuis…


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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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28.11.14 17:42
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    Kem s’effaça, laissant le Frontalier seul avec ses pensées et, bien qu’il n’en ait rien montré, légèrement surpris de l’entendre l’appeler mon Seigneur. Lorsqu’il avait envoyé le jeune homme chercher seul les réponses à ses questions, il n’était pas sûr de le voir revenir. Non pas qu’il pensât que Kem allait retrouver les Mercenaires, mais revenir de sa propre volonté au sein de la Citadelle signifiait faire un choix. Le choix d’une vie radicalement différente, un choix primordial. Et si Edwin, tout en se restant sur ses gardes, pensait l’ancien Mercenaire sincère lorsqu’il avouait en avoir fini avec le Chaos, il ne pouvait être certain que celui-ci choisisse de se ranger parmi les siens et accepte une constante mise à l’épreuve. Mais il était revenu, et il allait désormais falloir trouver le juste comportement à adopter, envers lui mais aussi envers ses frères.

    *

    L’après-midi touchait à sa fin quand le cavalier sortit tranquillement au pas de la Citadelle. A l’heure où bon nombre de Frontaliers se rendaient à l’entraînement, le Seigneur des Marches du Nord avait besoin de calme. Et d’un bon bol d’air frais.

    Rênes longues, il laissait l’étalon gris remonter le chemin qui laissait la Citadelle derrière lui, remontant le col de son manteau pour empêcher la fraîcheur vespérale de le déranger.

    *

    La nuit était déjà tombée lorsque cavalier et monture retrouvèrent l’enceinte de la Citadelle, nullement inquiétés par l’obscurité ambiante. Le Frontalier mit souplement pied à terre à l’entrée de l’écurie avant d’y mener son cheval. Le calme de l’écurie à cette heure tardive et la chaleur accueillante que dégageaient les animaux achevèrent de le relaxer. Après s’être occupé de l’étalon, il fit un détour par les cuisines afin de trouver de quoi contenter rapidement son estomac. Chinant dans les placards pour trouver son bonheur, il fut surpris par un Frontalier, d’ordinaire de garde aux sous-sols. Le dernier venu se sentit obligé d’expliquer sa présence dans les cuisines à une heure si tardive.

    - Un prisonnier n’a pas été nourri et m’a demandé de lui apporter à manger…

    Edwin se contenta d’acquiescer, n’ayant de toute façon rien à redire à la présence de quelqu’un dans les cuisines. Puis il fronça les sourcils, referma le placard dans lequel il avait trouvé du pain, et demanda négligemment :

    - Depuis quand les prisonniers ont-ils le droit de commander à manger ?

    L’homme, qui pensait bien faire, pianota nerveusement sur une table en bois en répondant.

    - Eh bien, comme vous nous aviez clairement fait comprendre qu’on ne pouvait le traiter comme un criminel… Je me suis dit que le mot d’ordre était toujours de mise aujourd’hui. Et puisqu’il vient de revenir et qu’il a loupé l’heure de la distribution des repas, les cuisiniers n’ont pas préparé de plateau pour lui…

    - Mais de qui parles-tu ?

    Le maître d’armes commençait à se demander s’il ne parlait pas de Kem, mais le jeune homme n’était pas censé être en cellule, puisque lors de son dernier séjour il s’était vu attribuer une petite chambre déjà plus confortable.

    - Du Mercenaire, vous n’étiez pas au courant qu’il était de retour ? J’ai été surpris aussi de le voir revenir, mais quand il m’a demandé de le remettre dans sa cellule, je me voyais mal le lui refuser…

    Edwin rouvrit le placard, s’empara d’une deuxième portion de pain, se dirigea vers le cagibi où était entreposée la viande – pour avoir grandi dans la Citadelle, il en connaissait tous les recoins – tout en prononçant :

    - Tu peux retourner à ton poste, je te suis.

    *

    La porte de la cellule de Kem s’ouvrit pour laisser apparaître, à la pâle lueur d’une lumière blafarde, le visage du maître d’armes.

    - J’ai entendu dire que tu avais faim.

    Il lui lança une pomme avant de disparaître de l’encadrement de la porte restée ouverte. Une fois que Kem fut sorti, il lui tendit le pain et la viande qu’il avait été chercher. Il se dirigea ensuite vers les escaliers, Kem sur les talons. Il avait profité du temps qu’il lui avait fallu pour traverser la Citadelle des cuisines aux geôles pour manger le même repas frugal.

    - C’est peu, mais difficile d’avoir plus à cette heure, déclara-t-il alors qu’il le menait dans un dédale de couloirs. Tâche de ne pas manquer les heures de repas.

    Ils arrivèrent devant la porte de la chambre qui avait été donnée à Kem. Désormais, aucun garde ne la surveillerait. Il n’était plus son prisonnier.

    - Lorsque j’ai employé le mot chambre toute à l’heure, ce n’était pas un trait d’humour mal placé, ajouta-t-il avec un sourire mi-figue, mi-raisin.

    Sur ce, il tourna les talons pour rejoindre ses appartements. Avant d’atteindre le bout du couloir, il lança par-dessus son épaule :

    - Si tu te lèves assez tôt demain, tu pourras te joindre à la course matinale.

    La silhouette du Frontalier s’évanouit à l’angle du corridor.


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Kem Alran
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Kem Alran
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28.11.14 18:42



Ayant finit de nettoyer et ranger armes et armures, Kem observa le réfectoire, d’où s’élevait les bruits de rire et de conversation. L’heure du repas avait été sonnée depuis un bon moment, mais il n’avait pas finit son travail. Maintenant, il se voyait très mal entrer nonchalamment et demander à manger. Donc il retourna vers sa cellule.

Seulement son ventre hurlait famine rapidement, et il alla toquer à la porte de sa cellule –celle d’isolement avec porte en bois et non des barreaux- jusqu’à ce que son geôlier l’ouvre.

-Que veux-tu ?

-A manger. Si c’est possible. Je… enfin j’ai raté l’heure du repas et…

-C’est bon, j’ai compris. Je vais voir ce que je peux faire.

Kem le remercia et retourna s’asseoir sur son lit. Il savait que les prisonniers n’avaient pas à demander ça, mais il ne l’était pas vraiment. Selon Edwin, il n’était pas vraiment un prisonnier, tout comme il n’était pas vraiment un Frontalier. Sa position à la Citadelle était ambiguë, voire précaire, et tous attendaient le moindre faux pas de sa part pour en profiter. Mais cette fois, il ne se laisserait plus avoir. Il maîtriserait ses accès de colère qui entraînaient la violence.

La porte s’ouvrit au bout d’un bon quart d’heure, mais ce ne fut pas son geôlier qui se trouvait dans son encadrement.
C’était Edwin.

- J’ai entendu dire que tu avais faim.

Kem rattrapa in extremis la pomme qu’il lui avait lancée avant de se lever et le suivre. Quand Edwin partait en laissant la porte ouverte, cela signifiait qu’il avait intérêt à suivre. Cela, Kem l’avait rapidement appris.

Dehors, le maître d’armes lui donna du pain et de la viande et Kem bafouilla un vague remerciement. Ce n’était pas à Edwin de le nourrir, il avait autre chose à faire tout de même. En fait, cela ne surprenait pas vraiment Kem qu’il soit encore debout et parfaitement en forme.

Alors qu’ils marchaient d’un pas vif à travers un dédale de couloirs, Edwin lui dit :

- C’est peu, mais difficile d’avoir plus à cette heure. Tâche de ne pas manquer les heures de repas.

Kem eut un air contrit que le Frontalier ne vit pas. Il avait parfaitement entendu la sonnerie pour le repas. Il n’avait juste pas eu les couilles d’affronter les Frontaliers réunis. Il savait parfaitement qu’on l’aurait dévisagé, qu’on aurait parlé sur lui. Et il ne voulait pas attirer d’autres ennuis à Edwin, s’il pouvait les éviter. Bien sur, en allant à la cantine, il aurait peut-être vu Laylan…

Ils se stoppèrent devant une chambre. Une vraie chambre. Kem ne comprenait pas. Il n’y avait pas de garde pour le surveiller, être sur qu’il ne tente aucune traîtrise.

- Lorsque j’ai employé le mot chambre toute à l’heure, ce n’était pas un trait d’humour mal placé.

Encore une fois, l’ex-Mercenaire se sentit rougir de honte et baissa les yeux. Edwin lui, tourna les talons pour s’apprêter à partir, lui lançant une dernière consigne :

- Si tu te lèves assez tôt demain, tu pourras te joindre à la course matinale.

-Je serais là. Merci mon Seigneur.

Il frissonna de dégoût. Non. Il ne devait plus. C’était son seigneur, il devait le traiter comme tel et lui montrer son respect. Le dégoût lié à sa période de Mercenaire était terminé. Il préférait cent fois plier les genoux devant Edwin plutôt que retourner chez Viladra. Il entra dans la chambre et referma la porte. C’était douillet ; un lit moelleux, une commode, une table avec une chaise, et une fenêtre qui donnait sur une cour d’entraînement. Vraiment, c’était beau. Il trouva une salle annexe avec cuve pour se laver, et Kem le fit sommairement, avant de se vautrer sur le matelas et s’endormir comme une souche.

Le lendemain, le soleil saluait à peine la Terre qu’il ouvrait les yeux, reposé et frais comme un gardon. Il mangea le restant de pain puis la pomme, se rafraîchit, et sortit. Dehors, de nombreux Frontaliers étaient déjà rassemblés, Edwin à leur tête. Prêts pour le sport matinal. Kem se plaça derrière, en retrait, pour ne pas gêner principalement. Déjà on le regardait du coin de l’œil. Il remarqua aussi que par rapport à bon nombre de ses nouveaux frères, Kem était petit. Tous le dépassaient d’au moins une tête ! Cela ne jouait pas en sa faveur…

Quand Edwin se lança, tous le suivirent, en petites foulées régulières. Ils sortirent de la Citadelle, et Edwin embrancha tout de suite vers les collines. Cela présageait un parcours ardu. Kem suivait, plongé dans sa bulle, se calquant sur sa respiration pour la préserver. C’était l’un des rares bénéfices de sa vie dans les rues puis chez les Mercenaires : il avait une bonne endurance.

Mais pas assez bonne.

Au bout d’une heure de course entre pentes et descentes, le rythme s’était accéléré, et le groupe s’était divisé. La plupart des Frontaliers étaient largement devant, avec Edwin, tandis qu’une petite poignée, dont Kem, traînaient.

-Allez !

Le Frontalier à sa gauche exhortait ses amis, et ils accélérèrent pour rattraper leurs frères. Kem se retrouva en dernière position, essoufflé. Jamais il n’avait courut si longtemps ! Crotte ! Puisant dans les dernières forces de ses jambes, il accéléra, ne voulant pas infliger cette honte à Edwin. Il était déterminé à prouver sa bonne foi et sa valeur. Ils étaient déjà loin devant. Bordel ! Un point sur le côté le coupa net dans son élan et il s’arrêta au sommet d’une énième colline, plié en deux, le souffle court. Quel bon à rien. Il n’avait pas une si bonne endurance que ça finalement. En même temps, avec Viladra, il avait dut être discret et subtil ; la course à pied n’avait jamais été leur priorité.

Peinant à retrouver sa respiration, il se redressa et essaya au moins de trotter pour combler la distance. On allait encore rire de lui…


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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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10.12.14 21:56
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    L’air matinal était glacé. Il n’avait pourtant pas découragé un groupe de Frontaliers qui devisait à l’entrée de la Citadelle en sautillant ou en s’agitant pour chasser l’engourdissement. Le jour se faisait plus court, le froid plus pressant. Le soleil était encore proche la terre, mais les hommes étaient parfaitement éveillés. Certains se joignaient à eux avec quelques minutes de retard ; l’important était de ne pas louper le départ.

    Kem les rejoignit, certains hommes n’en étaient pas ravis mais ne témoignèrent pas de leur animosité. Edwin le salua de la tête tout en continuant de discuter. Quelques minutes s’égrenèrent encore, laissant les ultimes retardataires arriver, et le maître d’armes donna le signal du départ.

    A cette heure matinale, la nature était tout simplement magnifique. La rosée avait légèrement gelé par endroits, semant ses cristaux de givre aux abords du sentier et au sommet de quelques brins d’herbe. Le soleil levant dardait de véritables flèches dorées sur les reliefs et les visages. L’air pur qu’inspiraient les coureurs à pleins poumons piquait délicieusement leur respiration. Le vent léger, s’il paraissait antipathique à la sortie de la chaleur relative des enceintes de la Citadelle, constituait au fur et à mesure de leur course un véritable allier pour lutter contre la chaleur de l’effort. En somme, des conditions idéales pour courir.

    Edwin avait commencé le parcours dans les reliefs, qui ne manquaient pas dans cette région montagneuse, à un rythme moyen pour permettre à tous de continuer à courir malgré le dénivelé. Ils avaient à peine couvert quelques centaines de mètres que le Frontalier se sentit bousculé. Il trébucha, allongea son amplitude sur quelques pas pour conserver son équilibre, le recouvrit, et jeta un regard faussement réprobateur au Frontalier qui souhaitait visiblement le voir dévaler la pente en sens inverse. Ou plutôt la Frontalière. En effet, une natte blonde, partie de la Citadelle avec un léger retard sur le groupe, avait remonté tout le peloton sans paraître rencontrer la moindre difficulté. Elle était par ailleurs la seule à avoir gardé son sabre, chaudement calé entre ses deux omoplates.

    Au fur et à mesure que la distance couverte s’allongeait, le groupe se délitait. Une montée particulièrement sèche s’imposait à ceux qui fermaient la marche comme un obstacle insurmontable. Mais tous puisaient dans leurs forces pour continuer. Peu importe qui se trouvait là, on se soutenait et s’exhortait à continuer. Du sommet de l’éminence, une rivière apparaissait à leurs yeux et à leurs gorges embrasées, comme un oasis apparaîtrait au beau milieu d’un désert. Une ultime descente, diaboliquement raide, les séparait du graal. Mais un curieux spectacle leur fit oublier pendant un instant à quel point leurs corps réclamaient cette pause si méritée : les deux silhouettes qui avaient mené la course dévalaient la pente, littéralement. Leur descente mêlait bonds dans toutes les directions, glissades plus ou moins contrôlées, et course sur les minuscules irrégularités qu’offrait le terrain. La jeune femme blonde avala les derniers mètres en glissant, les pieds en biais par rapport à la pente, et se laissa tomber assise immédiatement après avoir touché la terre ferme, peinant à récupérer une respiration égale, mais ravie. Au même instant, Edwin posait le pied sur un terrain enfin plat, continua à courir quelques pas, emporté par son élan, et s’immobilisa enfin, plié en deux en tentant de retrouver sa respiration après cette course endiablée. Un large sourire barrait son visage quelques secondes plus tard lorsqu’il se redressa, et alla tendre une main à sa jeune sœur - tout aussi souriante - pour la relever.

    Ragaillardis par ce spectacle, les Frontaliers attaquèrent la descente avec appétit, mais de façon nettement moins dangereuse. Le silence reprit ses droits lorsque tous furent occupés à se désaltérer à longues rasades d’eau claire. Une fois qu’il eut bu à satiété, Edwin chercha Kem des yeux. Il ne savait pas quel entraînement avait suivi l’ex-mercenaire du Chaos, ni de quelle endurance il pouvait faire preuve, mais il semblait harassé. Il n’avait toutefois rien lâché.

    La course s’étant terminée non loin de la Citadelle, la distance à couvrir pour rentrer n’était pas insurmontable. Le maître d’armes se remit en route à faible allure, mais suffisamment énergique pour récupérer activement après l’effort. Siam l’accompagnait, ainsi que les rares Frontaliers qui ne souhaitaient pas profiter de cette pause amplement méritée. La plupart des coureurs restaient deviser près de la rivière, qui s’étirant, qui restant assis. L’un d’eux – celui qui avait galvanisé les troupes de queue de peloton – se rapprocha de Kem en faisant jouer ses bras pour dénouer le haut de son corps.

    - Tu ne t’en es pas si mal sorti pour un premier décrassage.

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Kem Alran
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Kem Alran
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11.12.14 18:52



Quand il parvint enfin au sommet de la butte, ce fut pour voir la moitié déjà en bas près de la rivière. Kem soupira et descendit avec prudence, rejoignant le groupe pour boire longuement. Edwin était aux côtés d’une Frontalière blonde, qu’il reconnut comme étant sa sœur. Au moins, il ne verrait pas à quel point Kem était épuisé !

S’étirant un peu pour ne rien perdre de la course et surtout pour se préparer au retour, Kem souffla profondément quand justement, Edwin se remit au trot pour rentrer. Déjà ?! Ah, certains restaient. A vrai dire, ils étaient proches de la Citadelle alors… Mais Kem préférait suivre.

- Tu ne t’en es pas si mal sorti pour un premier décrassage.

C’était le Frontalier qui avait motivé la queue de la troupe. Kem resta un moment stupéfait par le ton amical employé et surtout le fait qu’il vienne lui parler de lui-même.

-Merci, j’ai eu du mal, mais je compte bien y arriver.

-Avec le temps ton endurance va se forger. Moi aussi au tout début j’étais derrière et mort d’épuisement ensuite !

Kem lui sourit, et tous deux retournèrent à la Citadelle côte à côte. Une fois à l’intérieur, l’autre s’en alla à ses occupations, et Kem décida d’aller se rafraîchir un peu avant d’entamer corvées et autres entraînements. Il se rendit donc à la salle d’eau, et se lava sommairement, en sachant qu’il allait encore transpirer tout au long de la journée. Ensuite, il attrapa un pain au vol et mangea tout en marchant. Il se disait qu’il devait peut-être trouver Edwin, lui demander ce qu’il devait faire. Kem n’osait pas prendre d’initiative en sachant qu’il n’était pas encore très bien vu. Mais Edwin n’avait pas que ça à faire non plus, et c’était ce qui freinait Kem…

Ce que c’était compliqué ! En plus, il n’avait pas vu Laylan depuis son retour et elle lui manquait… il avait hâte de pouvoir la revoir ! Finalement, il se décida et marcha vers le bureau d’Edwin, où il avait les plus grandes chances de le trouver.

Et en effet, il y était ; on l’annonça, et Kem garda son sang-froid alors qu’il pénétrait dans le bureau du maître d’armes, qui semblait perplexe.

-Monseigneur… excusez-moi de venir ainsi. Seulement je me demandais si vous aviez des tâches à me confier, n’importe lesquelles. Je ne me sens pas le droit de faire comme chez moi, et je préfère recevoir vos ordres.

Il parlait avec honnêteté, osant à peine croiser le regard acier d’Edwin. Il paraissait idiot là, mais qu’importe. Il préférait recevoir les consignes. Au moins, on ne pourrait pas lui reprocher d’agir comme s’il était déjà accepté et Frontalier.

Spoiler:


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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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23.01.15 21:53
https://ewilan.forumactif.fr/t2324-journal-de-bord-d-edwin-til-il
    Le seigneur des Marches du Nord fut tiré de sa réflexion lorsqu’on lui annonça que quelqu’un souhaitait le voir. Il était occupé à organiser sa visite prochaine à Al-Far pour répondre à l’invitation de Kuntil Cil’ Karn, qui semblait plus que préoccupé par les dégâts que causaient des bandits dans la région attenante à la ville. Il reposa la lettre du seigneur d’Al-Far et se leva alors que Kem entrait dans le bureau. Un peu surpris, quoiqu’il n’en laissât rien paraître, il attendit que celui-ci prenne la parole, les bras nonchalamment croisés.

    -Monseigneur… excusez-moi de venir ainsi. Seulement je me demandais si vous aviez des tâches à me confier, n’importe lesquelles. Je ne me sens pas le droit de faire comme chez moi, et je préfère recevoir vos ordres.

    Le motif de la visite du jeune homme le prit un peu au dépourvu. D’ailleurs, celui-ci paraissait hésitant. Il ne répondit pas immédiatement à la requête de l’homme qui requérait son attention, conscient qu’une petite mise au point s’imposait.

    - Tu n’es plus mon prisonnier.

    Il pouvait tout à fait concevoir que Kem se sentait perdu, surtout si peu de temps après avoir voyagé seul de longs mois. D’un autre côté, il ne pouvait se permettre d’être sur son dos toute la journée, comme lui ne pouvait se permettre de venir le trouver dès qu’il s’ennuyait. Le Frontalier inspira avant d’ajouter :

    - Je suis ravi de voir que tu te comportes humblement. Toutefois je ne peux te tenir la main indéfiniment. Tu vis parmi les Frontaliers, arrange-toi pour partager leur quotidien. Si tu t’ennuies, sors prendre l’air, va t’entraîner, prends le temps de flâner dans la bibliothèque. Mais je te prie de ne pas venir me chercher dès que tu manques d’inspiration.

    Pour appuyer son propos, son bras gauche se décroisa de façon à montrer d’un vaste geste la surface de son bureau jonchée de papiers.

    - Je ne t’ai pas oublié, j’ai juste d’autres affaires qui requièrent mon attention. Tu viens à peine de revenir parmi nous. Je te demanderai donc juste d’être patient. Et de continuer à t’entraîner, tu pourrais en avoir besoin incessamment sous peu.

    Sur cette dernière parole énigmatique, le maître d’armes croisa de nouveau les bras et n’ajouta rien. Il était bien conscient que cette situation ne pouvait s’éterniser indéfiniment, mais l’Histoire ne lui fournissait aucune leçon à appliquer, tant la présence du jeune homme dans ces murs était inhabituelle. S’il avait cessé de remettre en cause sa décision de lui donner une chance, il n’en était pas plus avancé sur la marche à suivre pour autant. Si les idées se bousculaient dans sa tête quant à ce qu’il pouvait tenter pour former l’ancien Mercenaire, aucune ne lui sautait au visage comme la plus réfléchie et la plus à-propos. Kem devrait donc se contenter de ce peu…


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Kem Alran
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23.01.15 22:46



Edwin mit un certain temps avant de répondre, ce qui accentua le malaise de Kem à l’idée de le déranger pour si peu.

- Tu n’es plus mon prisonnier.

Ce qui devait chagriner Edwin non ? Un Mercenaire entre ses murs, mais pas un prisonnier. Situation nouvelle pour tout le monde.

- Je suis ravi de voir que tu te comportes humblement. Toutefois je ne peux te tenir la main indéfiniment. Tu vis parmi les Frontaliers, arrange-toi pour partager leur quotidien. Si tu t’ennuies, sors prendre l’air, va t’entraîner, prends le temps de flâner dans la bibliothèque. Mais je te prie de ne pas venir me chercher dès que tu manques d’inspiration.

Tout en parlant, le Frontalier avait désigné son bureau, couvert de papiers et autres corvées qui attendaient Edwin. Kem déglutit, voulant d’un coup disparaître. Mais quel idiot de première ! Venir déranger le Seigneur des Marches du Nord… bon sang, Viladra avait raison, il n’était qu’un imbécile.

- Je ne t’ai pas oublié, j’ai juste d’autres affaires qui requièrent mon attention. Tu viens à peine de revenir parmi nous. Je te demanderai donc juste d’être patient. Et de continuer à t’entraîner, tu pourrais en avoir besoin incessamment sous peu.

Edwin recroisa les bras, mais ne bougea plus ni ne parla à nouveau. Kem analysait ses paroles, rouge de honte. Avoir besoin d’entraînement ? Un combat l’attendait ? Edwin allait-il à nouveau le tester en combat singulier ?
Kem s’inclina respectueusement et répondit :

-Je n’ai jamais insinué que j’étais plus important que vos tâches quotidiennes, mon Seigneur. Je connais ma place et loin de moi l’idée de vous importuner plus que je ne le fais déjà en étant à la Citadelle. Je ne vous dérangerais plus.

Il recula et sortit sans lui laisser le temps de répliquer. Dehors, il prit une grande bouffée d’air, se frappant le front du plat de la main. Idiot ! Bon… partager le quotidien des Frontaliers. Déjà, trouver des hommes qui l’acceptaient. Il n’en trouva guère et ne souhaitait pas qu’ils se sentent forcés. Aussi n’insista-t-il pas. Depuis le temps, il avait l’habitude d’être seul, et cela ne le gênait pas de retrouver la solitude, sa vieille amie. Il alla donc s’entraîner, comme Edwin le lui avait fortement suggéré pour une raison obscure à ses yeux pour l’heure.

Il y passa des heures entières, et ne s’arrêta que quand il ne vit plus grand chose et que ses muscles criaient grâce. Là, il partit se laver, se changer et manger, toujours seul.
Quelques jours s’écoulèrent alors, rythmés par un quotidien banal. Kem mangeait, s’occupait de ses corvées habituelles comme quand on le mettait à l’épreuve, puis s’échauffait et s’entraînait. Il courrait dans les plaines entourant la Citadelle, ou se battait aux mannequins, tirait à l’arc… il s’endurcissait encore plus. Un jeune Frontalier sympathisa avec lui au final, et ils s’entraînaient ensemble, farouchement. En fait, le Frontalier souhaitait voir quelques bottes que les Mercenaires utilisaient. Kem n’en avait plus l’habitude, parce que c’était des coups traîtres, vicieux, dignes de ce qu’il était avant, et il ne voulait plus les employer. Il avait changé de vie.

Il ne vit pas vraiment Laylan non plus, et c’était ce qui le chagrinait le plus. Il voulait lui dire qu’il avait changé, qu’il était prêt à devenir Frontalier… qu’elle pouvait être fière de lui ! Mais elle n’était jamais là alors il priait pour la voir bientôt, que rien ne lui soit arrivé en son absence. Il ne survivrait pas à la perte de la troisième femme qu’il aimait dans sa vie.

Mais il ne dérangea plus Edwin. Il le gardait comme modèle, oui, mais ne le dérangeait plus. Il ne faisait que s’entraîner, voulant se tailler un corps digne de ce nom. Il ne voulait plus avoir le corps un peu reptilien que Viladra lui avait sculpté, il voulait se faire des muscles, un gabarit digne des Frontaliers, qui eux alliaient la finesse et la force. Il était déterminé. Et il était prêt à tout.


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Edit Myya : Yeuuuuuuuu *o* "Il ne vit pas vraiment Laylan non plus, et c’était ce qui le chagrinait le plus" ... tu es un amour Kiss attack
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