Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

 :: Côté Hors-Jeu :: RP d'Antan :: Est Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Qui a dit que trouver une escorte était de tout repos ?(XNN)
Aller à la page : Précédent  1, 2
avatar
Invité
Invité



28.08.15 18:15
Dilemme
       

       


       Je reporte mon regard sur les deux hommes encore conscients. Ils ne semblent pas vraiment surpris de la disparition de Neleam, comme s'ils s'y attendaient. Est-ce que cela faisait partie d'un plan ? Nous ont-ils attirés ici exprès ? Je scrute les dunes autour de moi. Qu'est-ce que cet endroit a de particulier ? Les traces de lutte sont encore visibles sur le sable tâché de sang mais nulle empreinte de pas s'éloignant du champ de bataille. De plus, les sept hommes qui nous ont abordés sont là, donc qui a emmené la Chevalier ?

Je ramasse mes armes, les range à leurs emplacement puis je confisque toutes celles des bandits mais je ne retrouve pas celles de Neleam. Disparues elles aussi. Je fourre les poignards et autres épées qui ne sont pas à moi dans un sac qui devait appartenir à l'un des morts et je le charge sur mon épaule. Puis, comprenant que les survivants ne parleront pas, je force les deux encore valides à se mettre debout et à porter leurs congénères dans les vapes. Nous nous mettons en route sans un mot, laissant les morts sur place. Ils avancent devant moi, incapables de s'enfuir du fait de leur fatigue et de la flèche que je garde braquée sur eux.

Nous finissons par atteindre un petit village non loin de la côte. Les enfants qui jouaient sur la place s'enfuient en nous voyant et leurs cris attirent leurs mères qui, reconnaissant les malfrats, s'empressent de mettre leur progéniture en sécurité dans leurs petites maisons massives et d'avertir les hommes. Une petite troupe armée se dirige vers nous et j'ai comme une impression de déjà-vu. Lorsqu'ils arrivent à ma hauteur, je leur explique la situation. Je leur donne les armes, leur confie les prisonniers et leur annonce que j'y retourne pour chercher Neleam. Ils me proposent de m'escorter mais je refuse, ne voulant pas les mettre en danger. En revanche, je leur demande d'envoyer un message à l'Empereur pour l'avertir ce qu'il se trame ici. Je rédige un message bref qui explique surtout que j'ai une piste sans trop donner de détails. Il ne faudrait pas, s'il tombe entre de mauvaises mains, que les bandits ou ceux qui les dirigent se rendent compte de l'étendue de ce qu'on sait sur eux.

Une fois sûre que le message est bien en route pour la capitale, et après m'être rassasiée avec un repas gracieusement offert par les villageois, je repars. Je n'aurai aucun mal à retrouver l'endroit du combat, ayant laissé les cadavres des bandits sur place. J'aimerais juste y arriver avant la tombée de la nuit pour ne pas croiser les charognards qui ne manqueront pas de venir se repaître. J'accélère donc un peu le pas. Mais quand j'arrive à une centaine de mètres de ma destination, le vent m'apporte des bruits qui ne peuvent être dus qu'à la présence d'humains. À pas de loup, j'avance jusqu'à une dune qui masque ma présence et je reste sous le vent pour ne pas me trahir. Je jette un rapide coup d’œil et aperçois des hommes qui observent les corps en parlant à voix basse. Impossible pour moi de distinguer ce qu'ils disent. Un instant je me demande s'il peut s'agir de simples pillards tombés par hasard sur les corps mais j'écarte cette hypothèse. Il n'y a presque rien aux alentours, qu'est-ce que des pillards feraient ici ? De plus, je n'en dénombre que cinq, ce qui me semble bien peu pour une bande de pillards.

Soudain, trois d'entre eux se retournent dans ma direction et je me jette en arrière une fraction de seconde trop tard. J'espère juste que le soleil, qui se couche dans mon dos, les aura aveuglé. J'attends une bonne minute, immobile, respirant le plus doucement possible, avant de risquer de nouveau un œil par dessus la dune. Plus rien. Il n'y a plus rien. Ni hommes, ni cadavres, ni empreintes de pas. Stupéfaite, je m'avance, tâtant le sol du pied. Je scrute le paysage autour de moi mais je sais qu'ils n'ont pas pu disparaître aussi vite. Surtout pas en portant les corps de trois des leurs. Car, évidemment il s'agit d'une seule et même bande et les bandits venus ce soir avaient pour mission de faire disparaître toute trace de leur existence. C'est un peu raté, puisqu'il y en a quatre qui ont été fait prisonniers mais ils ne le savent peut-être pas.

Je cherche encore en vain une trace du subterfuge qu'ils ont employé pour se volatiliser mais je ne trouve pas. Je soupire, secoue la tête et m'apprête à faire demi-tour quand un éclat argenté attire mon regard. Je fronce les sourcils et m'approche de l'endroit où j'ai cru le voir. En tapotant le sable du pied, je me rends compte qu'il semble plus dur qu'ailleurs. Je m'accroupis et balaie le sol d'un revers de la main. Il y a de la pierre en dessous ! Surprise, je m'interromps un instant, ne comprenant pas comment elle a pu se retrouver là. J'enlève encore un peu de sable et trouve une poignée métallique, dont provenait sûrement l'éclat. Je dégage le reste de la trappe et l'observe. Elle s'ouvre en coulissant, de sorte à garder le sable dessus pour qu'elle reste cachée lorsqu'ils la referment de l'intérieur. La pierre est d'un beige qui se fond dans le désert et seule la poignée tranche. C'est comme ça qu'ils ont pu capturer Neleam. Dans la confusion du combat, alors que personne ne faisait attention, surtout pas moi, ils sont sortis de là, l'ont emmenée en profitant de son état de faiblesse et ont refermé la trappe. Ils pensaient sûrement que leurs camarades seraient capables de se débarrasser de moi.

La Chevalier doit donc se trouver quelque part sous mes pieds. Peut-être même que Néo s'y trouve aussi. Et il est de mon devoir de les délivrer. J'hésite toutefois un instant à faire demi-tour et revenir avec l'escorte que m'avait proposé les hommes du village. Sauf que cela me prendrait deux bonnes heures, ce qui fait que la nuit serait complètement tombée. Outre les prédateurs qui ne s'approchent normalement pas trop des hommes, cela signifie surtout que la plupart des bandits seront rentrés car ils préfèrent agir au crépuscule, personne ne voyageant la nuit. Si j'agis seule, maintenant, j'ai plus de chance de tomber sur un groupe réduit et donc de pouvoir rapidement libérer les Chevaliers pour repartir au plus vite. Il sera toujours temps plus tard de revenir avec des soldats impériaux.

Je déplace donc la lourde dalle et regarde le puits de noirceur qui m'attend. L'obscurité ne m'effraie pas mais je m'inquiète de la profondeur. Dans le doute, je ne préfère pas sauter et cherche un moyen de descendre sans risque. Je finis par trouver une sorte d'échelle creusée à même la paroi. Je vérifie que mes affaires sont bien attachées dans mon dos et entame ma descente. Je prends même le soin de refermer la trappe (en vérifiant que je peux tout de même l'ouvrir de l'intérieur) pour que si des bandits arrivent ils ne soient pas sur leurs gardes en entrant.

J'atteins assez rapidement le sol et au bruit que font mes pas, je devine qu'il y a un long couloir devant moi. Le noir étant total, je me déplace les bras tendus en avant, tous les sens aux aguets et en fonction de la réverbération de mon souffle sur les parois. J'ai appris cette technique il y a quelques années et je n'avais encore jamais eu l'occasion de réellement m'en servir. Je suis quand même bien contente de la connaître aujourd'hui. Au bout d'une dizaine de minutes à marcher tout droit, je distingue une faible lumière au loin. en m'approchant, je me rends compte que le couloir fait un coude sur la gauche et c'est de là que vient la lumière. Lentement, je m'approche sans remarquer que le tunnel se prolonge aussi à droite. Je risque un œil dans la salle éclairée et constate qu'elle est vide. C'est étrange de laisser une bougie allumée dans une pièce où il n'y a personne. Je fais quelque pas à l'intérieur, observant le mobilier sommaire : une table sur laquelle repose la bougie, des chaises, un coffre dans un coin. Bien un repère de bandit. Je me retourne pour repartir et tombe nez à nez avec un homme. Je n'ai pas le temps d'être surprise avant de heurter violemment son gourdin et de m'effondrer.

Lorsque je reprends connaissance, je suis toujours dans le noir mais en mouvement. Visiblement, on me traîne quelque part. Je n'ai pas besoin de vérifier pour m'apercevoir que je n'ai plus mes armes ni rien d'autre que ma tunique et mon pantalon. Je me suis fait avoir comme une débutante. Pour chasser mon agacement, je me concentre sur ce qui m'entoure et ce que je sais. Il s'agit d'une bande très organisée qui tient à rester discrète. Elle ne cherche pas à se faire connaître mais à instiller un climat de terreur, c'est pourquoi des gens disparaissent sans laisser de trace et sont retrouvés morts et dépouillés voire ne sont jamais retrouvés. Ils possèdent une planque souterraine, plutôt grande si je me fie à mon impression et au fait qu'il me traîne depuis bientôt cinq minutes en tournant de nombreuses fois. Ce doit donc être un ensemble de galeries, qui étaient peut-être là avant eux et qu'ils ont récupérées. Elles doivent même être très anciennes pour que personne dans la région n'en connaissent l'existence. Il est aussi possible qu'ils les aient construites mais cela me semble peu probable, quelqu'un s'en serait forcément rendu compte. Ils doivent aussi avoir d'autres lieux de rassemblement car ils semblent couvrir un territoire immense. Et ils doivent être nombreux aussi, au bas mot une centaine, pour parvenir à attaquer à plusieurs endroits éloignés simultanément. Ils disposent de moyens assez importants, donc soit leurs butins rapportent beaucoup soit ils attaquent aussi de gros poissons. Ou bien ils bénéficient d'une aide extérieure. Peut-être même que les Mercenaires du Chaos sont impliqués.

Celui qui me tire finit par me jeter dans ce qui doit être une cellule. J'entends une porte claquer puis plus rien. Je me redresse, bouge un peu pour être sûre que je n'ai rien de casser ni de blessure sérieuse qui pourrait m'empêcher de me battre. Car j'ai bien l'intention de m'enfuir, et avec les Chevaliers. Je ne sais pas encore comment mais on y arrivera. Je marche un peu, mesure les dimensions de ma cellule, assez étroite, palpe la porte pour voir comment elle s'ouvre. Rien sur le bois à l'intérieur, les charnières et le système de verrouillage doivent se trouver en dehors. Fatiguée, je m'adosse à un mur et me laisse glisser au sol. J'ai une énorme bosse sur la tête et elle commence à me lancer. Je ferme les yeux, essaye en vain de méditer pour améliorer mon état et finis par m'endormir sans m'en rendre compte.

Je me réveille lorsque la porte s'ouvre. Je me redresse aussitôt, sur le qui-vive, mais un sac est placé sur ma tête avant que j'ai pu réagir et je sens des fers cliqueter avant de me retrouver entravée. On me met debout et je suis tirée dehors. On parcourt encore ce qui me semble être des kilomètres de couloirs. Finalement, nous arrivons à notre but. Ils me font remonter à la surface, je sens soudain un courant d'air sur ma peau. Nous marchons encore un peu et ils me retirent ma cagoule. Le soleil m'éblouit, ce qui signifie que c'est le jour et que j'ai donc dormi au moins toute la nuit. Lorsque ma vision se réadapte enfin à la lumière, je distingue une foule de gens autour de moi. Des hommes, des femmes, pas de vieux ni d'enfants. Nous sommes dans un village assez délabré. Un autre endroit appartenant aux bandits ?

Ils me font avancer jusqu'à une petite place où se trouve tout le nécessaire pour exécuter quelqu'un. Je regarde autour de moi. Aucune chance de réussir à m'enfuir seule. Mais mon regard tombe sur la personne qui me suit. Grand, bien bâti, le visage gonflé par des hématomes... Néo ! Il est mal en point mais il ne semble pas avoir été maltraité outre mesure. Et juste derrière lui, j'aperçois Neleam. Malgré mon inquiétude par rapport à leur état de fatigue, le soulagement de les savoir en vie prend le dessus. À trois nous avons peut-être une chance de nous en sortir.  En observant un peu mieux la Chevalier, je me rends compte qu'elle fixe quelqu'un dans la foule. Je suis son regard et ne remarque rien de particulier. Ah si, un homme la fixe et fais un discret signe. Je ne sais pas ce qu'ils mijotent tous les deux mais je décide de les garder à l’œil.

Et j'ai eu raison car quelques instants plus tard ils passent à l'action. Pendant que l'ami de Neleam désarme le pilleur à côté de lui, je me jette sur celui devant moi, lui passe mes fers autour du cou et serre jusqu'à ce qu'il s'évanouisse. Je le lâche alors, récupère les clefs et me libèrent les mains. Je n'ai pas le temps de détacher mes pieds ou les autres que déjà il faut attraper une arme et tuer. Je me débrouille pour rester près des autres, cherchant un moment propice pour les détacher. L'occasion se présente lorsque je tombe à terre juste aux pieds de Neleam. Je lui ouvre ses menottes, enlève aussi les miennes, me relève et reprends le combat.

Je ne saurais pas dire combien de temps il a duré ni combien de bandits nous avons combattu mais nous nous en sommes sortis. Et actuellement nous courons pour ne pas être rattrapés. Mais la fatigue nous ralentit grandement et nous finissons par nous arrêter aux abords d'un petit village. Alors que j'emmène Néo près de la fontaine pour nettoyer un peu son visage, je vois Neleam entraîner son ami un peu plus loin. Elle revient seule quelques minutes après et me dit qu'elle y retourne. Je regarde Néo avec un air hésitant. J'ai moi aussi très envie d'y retourner, ne serait-ce que pour récupérer mes armes, mais il n'est pas en état de venir avec nous. Nous décidons donc de le laisser au bons soins des villageois et sans perdre de temps, nous retournons sur nos pas.

Nous décidons de ne pas retourner au village mais de repasser par le souterrain pour essayer d'éviter le maximum de pillards. Toutefois nous ne cherchons même pas à nous faire discrètes et je ne me donne pas la peine de refermer la trappe derrière moi. Une fois dans le tunnel, je prends les devants et guide Neleam. Au bout du couloir, par acquis de conscience, je vérifie quand même la pièce qui sert de leurre mais comme je m'y attendais, elle est vide. Nous continuons donc notre exploration à droite. Nous passons devant un nombre de portes beaucoup trop grand à mon goût, surtout que beaucoup d'entre elles s'ouvrent sur des chambres et des cellules, ce qui signifient qu'ils sont plus nombreux qu'on ne le pense. Et donc plus dangereux. Comment est-il possible que personne ne les ait remarqués avant ?

Après un bon quart d'heure à errer dans le dédale de couloirs, nous finissons par atteindre une grande salle qui semble être l'endroit où ils entreposent leur butin. Je demande à Neleam de faire le guet et je fouille rapidement l'entassement phénoménal de... trucs en tout genre, des armes aux pièces d'or, en passant par des étoffes et des choses non identifiables. Je retrouve bien vite mes armes, qui reprennent leur place un peu partout sur moi, et surtout mon arc que je m'empresse d'extirper de tout ce fatras. Je caresse lentement le bois courbé et vérifie qu'il n'a rien. Ce qui est le cas. Satisfaite, je reviens vers Neleam pour qu'elle aussi puisse reprendre ce qui lui appartient et je surveille l'entrée de la pièce.


- Il faudrait essayer de trouver la monture de Néo aussi, m'exclamé-je soudain, et le son de ma propre voix me paraît étranger tellement il est incongru en ce lieu. Les bandits ne l'ont sûrement pas tué, il a bien trop de valeur vivant, et il pourrait nous permettre de nous enfuir plus tranquillement.

Ma voix s'éteint et c'est alors que j'entends les bruits qu'elle masquait auparavant...

       
       

       
Revenir en haut Aller en bas
Neleam
Féminin
Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Caym Cali
Messages : 10802
Date d'inscription : 28/11/2010

Mon personnage
Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE
Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
Neleam
Chevalier__Admin



04.09.15 22:23
https://ewilan.forumactif.fr/t1995-neleam-une-femme-de-legende


Neleam et Xail retournaient toutes deux d’un pas rapide vers le lieu de leur capture.
Elles avaient pu s’échapper avec l’aide d’un chevalier mais la guerrière l’avait mis K-O afin d’être plus libre de ses mouvements. Elle devait retourner dans l’antre des bandits, son butin y était ainsi que toutes ses armes. Il était hors de question de fuir, même si c’était pour revenir avec des renforts. En agissant vite elle aurait l’avantage de la surprise. Surprise causée en partie par la frontalière qui accepta de l’accompagner.
Elles avaient laissées Néo dans un endroit sûr, blessé il ne leur serait d’aucune aide, mieux valait protéger sa vie.
Suivant sa compagne, Neleam observa une trappe dans le sol sablonneux. Des tunnels ! C’est donc ainsi qu’ils avaient été capturés. Efficace et discret.
Les jeunes femme firent fi de la discrétion et y pénétrèrent rapidement, laissant la trappe grande ouverte. Xail semblait connaitre le chemin, le chevalier se contenta de suivre le mouvement tout en restant sur ses gardes. Oreille tendue, elle prenait soin d’écouter tous les bruits environnants afin de ne pas être surprise par les bandits.
Elles jeunes femmes passèrent sans s’arrêter devant un grand nombre de portes de cellule. Neleam grimaça. Ces bandits étaient bien plus que de simples brigands. Ils étaient organisés. Leur repère était loin d’être grotesque. Ils semblaient avoir une bonne influence. Mais qui pouvait être dans ces cellules ? Des voyageurs égarés ? Des personnes influentes ? Pourquoi les garder dans les cellules, quel but ? Neleam et ses amis allaient être exécutés, pourquoi eux aurait droit à une mort certaine tandis que les autres dépérissaient lentement ?
Ignorant ses questions, Neleam suivit le pas rapide de son amie, ce n’était pas le moment de se faire distancer. Perdue dans ce labyrinthe sous-terrain elle ne donnait vraiment pas cher de sa peau.

Une porte s’ouvrit. Un trésor apparu. C’était une caverne à merveilles. S’y trouvaient toutes sortes d’armes et autres objets très certainement pris aux prisonniers. Lorsque Xail eut récupéré ses affaires elles échangèrent les rôles. Xail fit le guet tandis que Neleam fouillait. Elle venait d’apercevoir ses armes !

- Il faudrait essayer de trouver la monture de Néo aussi ! Les bandits ne l'ont sûrement pas tuée, elle  a bien trop de valeur vivante, et elle pourrait nous permettre de nous enfuir plus tranquillement.


Neleam hocha la tête, tout à fait d’accord. Elle avait aperçu l’or. Tandis qu’elle s’en approchait, un vacarme retenti, juste à côté. Neleam se figea. Elle n’aurait pas le temps de fouiller pour trouver les sphères graphes et elle ne pouvait pas encore partir. De l’or compenserait mais…elle ne pouvait pas laisser les précieuses sphères graphes entre les mains de personnes aussi mal intentionnées. Il fallait un plan.

La guerrière se précipita vers la porte (Oublie la clef ! Sooooort !), un plan commençant à germer dans son esprit :

-Tu as gardé les clefs ?
Neleam n’avait pas le temps de préciser sa pensée, elle parlait du passe que Xail avait dérobé afin de les délivrer. La frontalière la comprit et lui tendit les clefs rapidement. Neleam attrapa les clefs et se précipita en direction des cellules. Fort heureusement pour elles, les couloirs réverbéraient les voix et cliquetis si bien qu’ils semblaient très près alors qu’ils étaient toujours hors de vue.
Ouvrant une porte de cellule, Neleam y pénétra avant d’attirer Xail à sa suite. A peine refermait-elle la porte que les bandits pénétraient dans le couloir, torches aux mains.

Les jeunes femmes étaient maintenant aveugles et dans une cellule. Peut-être n’était-ce pas la meilleur des idées…
Neleam qui n’avait pas lâché le bras de la frontalière murmura d’une voix à peine perceptible :
-J’aurais besoin de temps pour fouiller la salle des coffre et retrouver ce que je transportais. Il est hors de question qu’on leur laisse mon butin. Je crains fort que la salle des coffres soit dorénavant gardée et qu’on ait de la compagnie dans les couloirs. On va devoir agir discrètement.


Neleam songea à libérer les autres prisonnier, la masse permettrait de désorienter leurs ennemis, hors s’ils n’avaient pas vu la lumière du jour, voir même d’une torche, depuis longtemps ils seraient immédiatement aveuglés et les bandits les massacreraient sans grande pitié. Il était hors de question pour Neleam de tuer des innocents. Elle ne tenait pas non plus à les laisser enfermés ici.
Elle espérait que Xail aurait un petit plan à proposer.


Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



14.02.16 23:30
Un plan fou
       

       


       Nous sommes coincées, il faut se rendre à l'évidence. Je déteste admettre que je suis en mauvaise posture mais là, c'est le cas. Et je ne vois pas comment m'en sortir... Surtout que Neleam veut absolument récupérer son butin, qui doit sûrement valoir très cher pour qu'elle risque ainsi sa vie. Et je ne peux pas l'abandonner. C'est hors de question. Il nous faut donc trouver un moyen de nous débarrasser des grosses brutes qui gardent la salle, de gagner suffisamment de temps pour que la Chevalier trouve ce qu'ils lui ont volé et de repartir saines et sauves. Sauf que là, mon cerveau tourne à vide. Impossible de trouve une astuce, un stratagème. J'ai beau faire défiler des centaines de combats, de situations, rien ne me vient. Il me semble que je ne me suis jamais retrouvée dans un pétrin pareil en 47 ans d'existence. Sauf la fois où...

J'avais 6 ou 7 ans, je ne sais plus bien. C'était mon époque rebelle, quand je refusais d'écouter en classe, d'obéir à mes parents et que je prenais un malin plaisir à faire toutes les bêtises possibles et imaginables avec mon grand frère que j’idolâtrais. On se fourrait sans cesse dans des ennuis plus inextricables les uns que les autres mais Ellion parvenait toujours à nous en sortir. Il était charmeur, il parlait bien, et beaucoup, il savait embrouiller les gens et il le faisait souvent. C'était que qui nous sauvait bien souvent, nous évitant les punitions exemplaires que nous méritions. Tout le monde se faisait avoir, surtout quand il faisait ses grands yeux innocents et son sourire adorable. Seuls nos parents parvenaient à y résister, et encore. Si je m'y mettais aussi en versant une petite larme, nous parvenions tout de même à les amadouer et à diminuer les sanctions.

Un jour, nous étions sortis de la Citadelle malgré l'interdiction formelle de nos parents et nous nous étions baladés dans la campagne, jusqu'à la nuit tombée. Bien sûr, nous n'avions pas pu retrouvé notre chemin et nous étions affamés par une longue journée de marche. Nous nous étions introduits dans une ferme pour voler un poulet et quelques fruits, de quoi nous faire un repas. J'avais peur mais il était hors de question de le montrer à Ellion. Alors je l'avais suivi. Ce fut une très mauvaise idée. Le fils du fermier, qui devait avoir au moins une douzaine d'années, soit trois ou quatre de plus que mon frère, et qui pesait facilement deux fois son poids, nous était tombé dessus comme une furie en hurlant qu'il allait nous pendre par les pieds et nous découper. Terrorisée, j'avais éclaté en sanglots mais mon frère avait pris ma main et me l'avait serrée de toutes ses forces. Je savais que ça voulait dire qu'il fallait que je me prépare à courir, au cas où son plan ne marchait pas. C'était comme un code entre nous.

Alors je m'étais préparée, j'avais séché mes larmes et il s'était redressé de toute sa hauteur. Heureusement qu'il était grand pour son âge. Il avait pris sa grosse voix et tonné :

- Qu'est-ce que tu fais là espèce de petit vaurien ?! Je vais aller voir ton père pour lui dire que tu traînes dehors le soir et que tu t'amuses à terroriser des fillettes ! Tu penses qu'il sera fier de toi ? Moi je pense qu'il va te donner la correction que tu mérites ! Et tu auras de la chance si ce n'est pas moi qui te la mets !

Et voilà que la grande brute détalait comme un lapin, trop effrayé à l'idée que son père puisse apprendre ce qu'il faisait. J'avais regardé mon frère avec des yeux remplis d'admiration et lui avait éclaté de rire avant de m'ébouriffer.

- Tu vois Xaïl, si un jour tu sais que tu n'es pas capable de te sortir d'une situation, fais comme si tu y croyais, les autres te croiront aussi.

Cette phrase était restée gravée en moi, enfouie dans ma mémoire et la voilà qui ressortait au moment précis où j'en avais besoin.


- Merci Ellion... murmuré-je pour moi-même.

Je me redresse, ajuste mes vêtements, les débarrasse de la poussière qui les recouvre. Je fais signe à Neleam de m'attendre ici et j'ouvre la porte avant de sortir de ma cachette.

Je me retrouve face à trois hommes armés et visiblement sur le qui-vive. Dès qu'ils m'aperçoivent, ils brandissent leurs armes vers moi mais je les prends de vitesse avant qu'ils ne puissent placer un mot.


- Qu'est-ce que vous fichez ici ? Quel est l'abruti qui vous a dit de quitter votre poste ? Dépêchez-vous de retourner là-bas pour rattraper les fuyards et les tuer !

Les bandits échangent un regard sceptique et je sens bien qu'ils ne sont pas tout à fait convaincus par ma prestation. Alors je décide de tenter le tout pour le tout et d'y aller au bluff. Si j'ai tord, je suis fichue mais Neleam pourra s'en sortir, et si j'ai raison, j'aurai une information de plus. Je reprends en grondant :

- Oseriez-vous désobéir à votre Commandante ? Voulez-vous que les Mercenaires du Chaos vous exterminent pour ne pas avoir exécuté mes ordres ?

J'ai naturellement retrouvé le ton que j'employais autrefois pour mater les hommes sous mon commandement qui pensaient pouvoir me tenir tête parce que j'étais une femme, plus jeune, plus petite et plus frêle qu'eux. Mais ils finissaient toujours par se rendre compte qu'ils avaient tord. Soit ils étaient chanceux et ils rentraient dans le rang après une réprimande, soit ils s'apercevaient de leur erreur une fois que je leur avais fait mordre la poussière. Je sens que ceux qui me font face aujourd'hui sont du genre teigneux. Alors mes poignards apparaissent en chuintant dans mes mains. J'ai observé la façon de se mouvoir de certains Mercenaires, il y a quelque temps de cela. J'essaye de les imiter, avant de me rappeler qu'ils s'inspirent des Marchombres... Je ne prétends pas savoir me déplacer comme un Marchombre mais je peux copier leur démarche. Cela suffira sûrement à les convaincre de ma dangerosité.

Cette fois c'est bon, les trois hommes filent la queue entre les jambes, nous laissant le champ libre. Je siffle un coup pour appeler Neleam et me place en garde de la salle, devant la porte.


- Dépêche-toi de retrouver ce qu'ils t'ont pris, nous devons repartir au plus vite.

       
       

       
Revenir en haut Aller en bas
Neleam
Féminin
Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Caym Cali
Messages : 10802
Date d'inscription : 28/11/2010

Mon personnage
Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE
Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
Neleam
Chevalier__Admin



17.02.16 21:37
https://ewilan.forumactif.fr/t1995-neleam-une-femme-de-legende



Neleam était silencieuse et tendait l’oreille. Elle écoutait les hommes qui s’approchaient d’elles. C’est lorsqu’ils allaient être sur le point de les découvrir que Xail sortit de l’ombre et s’adressa à eux, d’une voix dure.

- Qu'est-ce que vous fichez ici ? Quel est l'abruti qui vous a dit de quitter votre poste ? Dépêchez-vous de retourner là-bas pour rattraper les fuyards et les tuer !

Neleam eut probablement la même réaction que les bandits. C’était quoi ce délire ?
Mais la frontalière ne se démonta pas, loin de là. Sa gestuelle se modifia légèrement, devint plus tranchante.
- Oseriez-vous désobéir à votre Commandante ? Voulez-vous que les Mercenaires du Chaos vous exterminent pour ne pas avoir exécuté mes ordres ?

Les mercenaires du Chaos… Ça ne sonnait pas bon. Pas bon du tout. Comme en réponse à ses pensées, des bruits de pas qui s’éloignaient rapidement se firent entendre. Neleam regarda Xail et l’applaudit silencieusement. Chapeau bas.
La guerrière aimait foncer dans le tas et avait toujours su que les ruses les plus évidences étaient les meilleures, et Xail l’avait appliqué et démontré avec succès.
Sans attendre plus longtemps Neleam se précipita dans la salle des coffres et commença sa recherche des sphères graphes. Elles seraient probablement dans un étui, ou un petit sachet. Finalement, au milieu de mille merveilles (des bijoux précieux, des messages codés, des flacons aux liquides mystérieux …) la jeune femme trouva ce qu’elle cherchait. Les fameuses sphères graphes. Elle les observa et faillit s’abimer dans leur contemplation. Mais la situation ne s’y prêtait pas.

Neleam rejoignit Xail, son précieux sachet à l’abri entre ses seins, un arc dans les mains, des sabres pendant à ses hanches accompagnés de poignards effilés.

-Je suis prête !

Avant de s’élancer dans le couloir encore désert, Neleam attrapa le bras de Xail et plongea ses yeux bleus dans ceux de la frontalière.

-Merci.

Cela venait du fond du cœur. Elle se sentait redevable, à un point qu’elle n’osait imaginer. Puis, une fois son message passé, la jeune femme s’élança dans les couloirs à la recherche ds écuries. Elle prit la direction qu’avaient empruntée les bandits et s’arrêta brusquement, derrière une lourde porte en bois. Un courant d’air frais réussissait à passer les lourdes portes, tout comme des bruits de voix.

Neleam fit signe à Xail. Elle avait un plan. Et surtout, elle avait des sphères graphes. Elle ignorait comment s’en servir, mais les légendes racontaient que les mercenaires du Chaos avaient réussi à dissimuler une forteresse énorme grâce à des sphères graphes. Pourquoi ces mêmes sphères ne pourraient pas en faire de même avec deux jeunes femmes ?
C’était illogique, La guerrière les voyait parfaitement, mais était simplement incapable de les toucher. Comment allait-elle faire ?

Elle fit signe à Xail de joindre ses mains, comme si elle allait recueillir de l’eau, et y déposa deux des sphères. Celles-ci se stabilisèrent dans l’air, au-dessus des mains talquées de la guerrière. Elles se regardèrent et Neleam grimaça. Elle priait très fort pour que son plan fonctionne.
Puis, après avoir inspiré fortement, elle ouvrit la porte laissant penser à l’œuvre d’un courant d’air. Lorsque les conversations reprirent, les gardes en étaient très certainement arrivés à la conclusion qu’il n’y avait personne derrière la porte, les deux jeunes femmes sortirent. Xail brandissait les sphères graphes devant elle tandis que Neleam avait encoché une flèche, au cas où.

Silencieuses, elles attendirent.

Rien ne se passa.
Elles étaient en pleine lumière, personne ne leur prêtait la moindre attention. Soupirant de soulagement, les jeunes femmes s’éloignèrent des gardes et s’approchèrent des chevaux qui étaient là. Neleam ne reconnaissait pas celui de Néo, mais peu importait. Du moment qu’il serait capable de galoper, c’était tout ce qui lui importait.

Elles tardèrent de longues minutes avant d’être toutes deux installées sur un cheval, une sphère en main, l’autre accrochée aux rênes. Tous les chevaux avaient été libérés.
D’un regard, les jeunes femmes se concertèrent et talonnèrent leurs montures. Si les chevaux jusqu’à présent avaient été silencieux et calmes, ils renâclèrent et s’éparpillèrent rapidement, leurs cavalières couchées sur leur encolure, de façon à ne pas se faire voir. Puis, une fois éloignées des gardes, elles accélérèrent et se séparèrent du reste du petit troupeau.

Le vent frais leur fouettait le visage. Il faisait nuit. La lune était leur seule lumière et les étoiles leurs seules guides. Elles entendirent des bruits d’agitation, derrière elles, mais elles ne ralentirent pas. Loin de là. Elles encourageaient leurs montures et priaient pour sortir rapidement de ce désert et d’arriver dans un endroit où il serait plus facile pour elles de perdre la trace de leurs poursuivants. Et où elles pourraient rencontrer le soutien de gardes, voire de légionnaires.




Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



26.02.16 0:03
Échappées belles
           

           


Après le départ des abru... hommes, je monte la garde le temps que Neleam retrouve ce qu'elle est venue chercher, ce qui me laisse le temps de réfléchir à tout ce qui m'est tombé dessus sans prévenir. J'étais partie pour chercher quelques informations sur des bandes organisées qui sévissaient dans le coin et voilà que je me retrouve avec des centaines de bandits qui possèdent des souterrains et des villages entiers et qui sont probablement à la solde des Mercenaires du Chaos. Rien de tout cela ne sent bon... Je n'irai pas jusqu'à dire que nous sommes très mal barrés mais je n'en suis pas loin. Il me faudrait plus de renseignements, il faudrait que je connaisse les plans des Mercenaires. Pourquoi s'embarrassent-ils de boulets comme ceux qui sont ici ? Dans quel but ? Qu'est-ce que ça leur apporte de leur fournir des armes, des lieux de rassemblement ? Est-ce un genre de concours d'entrée dans la guilde ? Ont-ils besoin de faire grossir les rangs des Mercenaires ? Et si oui, pourquoi ? Projettent-ils une attaque à grande échelle de l'Empire ?

Trop de questions et si peu de réponses à mon grand désarroi. Une fois que tout ceci sera fini, je retournerai à la Citadelle solliciter une audience avec Edwin pour lui faire part de mes craintes. Il m'écoutera avec attention et il portera un regard nouveau sur la situation. Peut-être qu'il verra quelque chose à côté de laquelle je suis passée. Je l'espère en tout cas. Enfin, au moins pourra-t-il en parler directement à l'Empereur et ils pourront décider d'attaquer ou non ces bandits. Ce qui est sûr, c'est que s'ils décident de purifier l'Est de Gwendalavir, puisque les malfrats semblent s'étendre de la pointe du Désert des Murmures jusqu'à plus au nord que la jungle d'Hulm, par delà la rivière Loutoubre, je ferai partie de cette mission. Les vieux démons me reprennent, je sens l'adrénaline qui coule dans mes veines et qui m'électrise, une sensation que je n'avais pas eue depuis bien longtemps. Je redoute à vrai dire, au moins autant qu'elle m'avait manqué. Je me sens enfin vivante, utile. La part de moi qui autrefois, il y a bien longtemps de cela c'est vrai, m'a poussée à m'engager dans l'armée pour protéger ma famille, les gens que j'aime mais aussi les milliers de personnes innocentes qui ne peuvent se défendre seules est toujours là, avide de justice et de courage. Je ne sais pas si j'ai vraiment été courageuse tout au long de ma vie et je ne sais pas si on peut dire que j'ai rendu justice mais ce qui est sûr c'est que j'ai protégé. Et je ne compte pas m'arrêter maintenant.

Neleam revient, me sortant de mes pensées. Je ne lui ai pas demandé ce qu'est son butin mais il ne doit pas être bien gros car elle n'a pas de sac sur elle quand elle se pointe devant moi, juste un kilo et demi d'armes. Nous nous remettons en route mais juste avant, elle m'attrape le bras et me remercie. Et je sens que ce n'est pas juste un simple mot, ça vient du cœur. Je souris et hoche doucement la tête. C'est moi qui devrait la remercier. Elle a fait avancer ma mission plus que je n'aurais pu l'imaginer et elle m'a rendu une raison de poursuivre ce voyage dans ce monde. C'est un juste retour des choses il me semble que de lui rendre la pareille.


- Merci à toi aussi, mon amie.

Nous repartons sans perdre de temps. Il nous faut sortir au plus vite et sans nous faire repérer, de préférence. Je doute que nous puissions tenir tête à autant d'adversaires en même temps. Non pas que je doute de nos qualités de combattantes, même fatiguées nous restons redoutables, mais ils sont vraiment trop nombreux, malgré les dizaines d'hommes qui se sont lancés à nos trousses. Je me demande combien ils sont réellement et si nous avons la moindre chance.

Heureusement pour moi, Neleam semble savoir ce qu'elle doit faire. Elle se dirige sans hésiter jusqu'à une porte derrière laquelle se trouvent je dirai une demi-douzaine de gardes. Évidemment. Je prépare mes armes mais la Chevalière en a décidé autrement. Elle me fait signe de joindre mes mains et sort une petite bourse de son corsage. Son butin ? Sans doute. Avec le plus grand soin, elle défait le cordon et verse deux petites billes de verre qui se mettent à flotter au dessus de mes paumes. J'ouvre de grands yeux. Je n'arrive pas à y croire. Je n'en avais encore jamais vu. Je pensais même qu'il s'agissait d'objets très rares et possédés uniquement par des Dessinateurs. Et pourtant, Neleam en a dans une bourse cachée dans sa poitrine. Que fait-elle avec des sphères graphes ? Elle devait être en mission pour le compte de l'Empereur probablement, avant de se retrouver dans ce repaire de mauviettes en compagnie d'une vieille Frontalière et avec une espérance de vie brusquement diminuée.

Me voilà donc avec deux petite sphères qui flottent devant moi. Je louche pratiquement en les regardant alors je tends les bras devant moi. Je ne comprends pas ce que veut faire Neleam mais on a intérêt à se dépêcher parce que mes mains commencent à me brûler. En effet je doute que ces puissantes pierres puissent rester suspendues en l'air pendant des heures. Il y aura un moment où elles me feront trop mal pour que je les garde au dessus de mes mains. Mais pour l'heure je ne montre rien de ma douleur, serrant les dents, et je laisse Neleam faire. Elle ouvre doucement la porte, encoche une flèche et je retiens mon souffle. Mais personne ne semble nous remarquer. Ils ne font pas attention à nous. Comment est-ce possible ? Mon regard se pose sur les sphères. Vraiment puissantes...

Nous avançons vers les chevaux mais pas assez vite à mon goût. Je n'ai qu'une envie, retirer mes mains et tout laisser tomber mais je ne peux pas tout gâcher maintenant. Alors mon inébranlable volonté prend le relai et j'essaye de penser à autre chose. Ma volonté a toujours été très forte. Quand je suis allée me faire analyser, il y a quelques années de cela, par curiosité, l'analyste a été surpris du résultat. Un immense cercle rouge qui touchait les bords de la toile de velours, un cercle jaune de taille beaucoup plus modeste au centre et dans le coin en haut à droite, un tout petit cercle bleu. Mauvaise Dessinatrice, pas de don du tout même, mais une volonté de fer. C'est ce qui m'a permis d'entrer dans l'armée, de devenir Commandante, d'imposer le respect. De perdre mon frère, trouver mon mari, le perdre aussi. Tout ce qui m'est arrivé de bien dans ma vie mais aussi tout les malheurs que j'ai eu, je les dois à ma volonté. Et aujourd'hui, si on s'en sort, ce sera encore grâce à ma volonté.

Me changer les idées a marché, nous voilà sans que je m'en rende compte installées sur des chevaux, une sphère chacune au dessus de la main, et nous partons au galop, entraînant le reste des montures avec nous. Une fois dehors, je me sens mieux. L'air frais me revigore et l'éclat des étoiles m'apaisent. Nous continuons à une allure soutenue pendant encore une bonne heure avant de ralentir pour ménager les bêtes. J'en profite pour rendre à Neleam la sphère, qu'elle range aussitôt. Elle doit sûrement à présent rejoindre Al-Jeit, puisque le destinataire des sphères ne peut être que l'Empereur. Et moi je dois retourner chez moi. Ou bien accompagner la Chevalière pour être certaine que les pierres ne tombent pas entre de mauvaises mains.

Mais avant tout, il nous faut un lit, un bon bain et un repas gargantuesque ! Et je sais exactement où nous devons aller pour trouver tout ça. Je prends les devants, guidant la jeune femme dans le Désert qui semble sans fin. Je finis par trouver ce que je cherche : une petite taverne, un peu plus profondément dans les terres que ses comparses qui préfèrent rester sur la côte. Je mets pied à terre, vais toquer à la porte et dès que le cuisinier ouvre, il me reconnaît et sourit. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous voilà attablées devant un ragoût qui sent merveilleusement bon, avec des chambres et des bains qu'on est en train de nous préparer. Mon ventre se rappelle à moi, grognant car il n'a pas été rempli depuis bien trop longtemps. Je me jette donc sur ce qu'il y a dans mon assiette et dévore tout. Neleam doit être aussi affamée que moi car elle ne se fait pas prier non plus.

Une fois repue, je me cale dans ma chaise et scrute la Chevalière. L'heure est propice aux discussions, la salle est vide et je suis assurée de la discrétion du tavernier.


- Alors, que comptes-tu faire à présent ? Te rendre à la capitale ? Pourras-tu parler à l'Empereur, lui dire ce que nous savons ? Pour ma part, je retourne à la Citadelle alerter Edwin du danger qui nous guette.
           
           

           
Revenir en haut Aller en bas
Neleam
Féminin
Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Caym Cali
Messages : 10802
Date d'inscription : 28/11/2010

Mon personnage
Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE
Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
Neleam
Chevalier__Admin



04.03.16 21:44
https://ewilan.forumactif.fr/t1995-neleam-une-femme-de-legende


Neleam et la frontalière galopèrent à brides abattues pendant un long moment. Le chevalier avait récupéré les sphères graphes, en sécurité dans sa bourse. Elle se sentait plus légère. Avec le vent qui fouettait son visage, elle avait l’impression de retrouver la liberté et de se précipiter vers son avenir, qu’elle imaginait glorieux.
Toute à ses pensées, elle finit par se rendre compte que sa monture peinait à garder le rythme. La jeune femme se redressa et ralenti, Xail en avait fait de même. Elles arrivaient en vue d’un village. Neleam grimaça. Elle se méfiait dorénavant des villages de cette région. Mais son amie semblait confiante et la jeune femme se laissa guider.
Elles arrivèrent finalement dans une auberge, il s’avérait que Xail en connaissait le propriétaire. Rassurée, Neleam se décontracta. Elle accepta le repas qui venait de leur être apporté. Elle mourrait de faim. Elle ne se fit pas prier et se régala. Il s’agissait d’un excellent ragout, bien qu’en apparence il n’ait pas l’air très glorieux.
Une fois rassasiée, Neleam soupira de plaisir, profitant de la chaleur du lieu et de son calme. Elle se sentait presque en sécurité. Mais elle savait d’instinct qu’elle et son amie feraient mieux de filer rapidement. Elle ne voulait pas mettre en danger la vie de ces braves gens.
- Alors, que comptes-tu faire à présent ? Te rendre à la capitale ? Pourras-tu parler à l'Empereur, lui dire ce que nous savons ? Pour ma part, je retourne à la Citadelle alerter Edwin du danger qui nous guette.

La guerrière hocha la tête.
-Oui, je vais rentrer à la capitale. Je dois remettre ma cargaison à son propriétaire et le plus tôt sera le mieux. Je tenterais de faire parvenir un message à l’empereur, mais il ne faut pas croire que c’est un type facile d’accès.

Neleam fit une petite grimace. Elle se souvenait d’avoir voulu le rencontrer et lorsqu’on lui avait annoncé qu’elle devait prendre rendez-vous… elle avait vite déchanté. Mais c’était il y a longtemps. Maintenant qu’elle connaissait des personnes travaillant dans le palais, peut-être serait-ce plus facile. Ou pourrait-elle lui déposer une missive, ce genre de document tomberait entre les mains d’un de ses secrétaires, qui ferait surement remonter l’information en haut lieu.

-Mais je ferais mon possible pour faire passer l’information
La jeune femme planta ses yeux dans ceux de son interlocutrice. Sa voix avait pris un ton plus grave, elle prenait cette mission très au sérieux.
Puis elle discuta avec la frontalière de ce qu’elles avaient réellement vu. Des bandits organisés. Très nombreux. Peut-être même une centaine. C’était énorme. Et ils avaient mis en place un important réseau. Très bien armés, ils fonctionnaient plutôt bien. Neleam fit cependant remarquer que Xail avait pu se faire passer pour leur chef, ce qui signifie que leur organisation n’était pas si solide que ça.
L’idée du Chaos fut abordée, mais Neleam secoua à la tête. Elle n’avait jamais rencontré un seul de ces types, du moins, elle ignorait en avoir affronté. Et tous lui affirmaient que leur organisation avait été écrasée lors de la terrible bataille. Peut-être était-ce les survivants qui s’organisaient ? Mais Neleam ne les trouvait pas si terribles pour des Mercenaires du Chaos… Ils avaient quand même un nom à faire frissonner un manchot !
Le temps passa tandis que les jeunes femmes débattaient vivement de leurs ennemis, et leurs origines, de leurs techniques d’attaques et des Mercenaires du Chaos. Puis Neleam commença à bâiller à s’en décrocher la mâchoire.
Le responsable du lieu la dissuada de repartir tout de suite, elle devait se reposer. Elle protesta avec force, mais fini par s’avouer vaincue. Elle était vraiment épuisée, un peu de repos lui ferait le plus grand bien, car elle n’était pas au bout de son aventure, elle pourrait faire de mauvaise rencontre à Al-Jeit ou en chemin.

La jeune femme se laissa donc tomber sur le lit préparé à son attention avec un grand plaisir et la ferme intention de se lever aux premières lueurs de l’aube.
C’est donc à midi que le chevalier partit. Elle avait dormi beaucoup plus longtemps que prévu, mais elle avait réussi à faire le plein de forces. Elle avait profité d’un bain à l’eau froide puis avait grignoté un morceau en discutant avec son hôte et Xail. Une heure plus tard, elle partait sur le cheval qu’elle avait volé aux bandits. Seule. Xail prendrait un autre chemin, plus rapide pour rejoindre la Citadelle.
Avant de se séparer, Neleam avait serré fort la frontalière dans ses bras, lui promettant de la revoir rapidement.

Neleam avait quitté le délicieux désert des murmures. Elle s’en souviendrait de celui-ci. Quelle mauvaise expérience…
Elle soupira, et ferma les eux, se laissant bercer par le rythme du cheval. Elle se projetait, quel serait son chemin exact, où irait-elle en premier lieu, comment justifierait-elle son terrible retard, pourrait-elle parler à l’empereur ? Ouvra les yeux elle revint à la réalité et se concentra du présent, elle était vivante et avait survécu à des choses… inimaginables. Combien de personnes pouvaient se vanter d’avoir vécu ce qu’elle venait vivre ? Elle imagina la tête de ses camarades lorsqu’elle raconterait son récit… et se dit que beaucoup la traiteraient de menteuse. Les autres s’endormiraient avant la fin. Il faut dire qu’elle avait enchaîné les péripéties et n’avait pratiquement jamais eu le temps de dire ouf que déjà une autre tuile lui tombait dessus.
Souriant, ravie d’avoir passé toutes ces épreuves, elle se dit que la vie civilisée d’Al-Jeit lui semblerait d’un ennui profond… Mais qu’est-ce que ça serait bien !

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Revenir en haut Aller en bas
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2
Sauter vers: