Je me nomme Shadita. Et laissez moi vous raconter ma jeunesse.

Ma mère était une grande voyageuse, pleines d'ambitions. Elle faisait de nombreux voyages et étais comblée par cette vie. Elle passait ces journées à découvrir de nouveaux lieux et paysages, avec pour seul compagnie sa monture. Cette soif de découverte qu'elle croyait sans fin s'avéra être comblé au bout de quelques années de voyage. Elle qui avait pensé rester seule toujours a l'affût de nouveaux paysages avait finalement changé d'avis. Elle avait longuement hésité avant de s'installer à Al-Far. La ville, quoiqu'un peu pauvre, était finalement devenu à ses yeux très intéressante. Elle désirait surtout faire des rencontres car elle s'était lassée de la solitude et avait eu un cruel besoin des autres. Elle travailla d'abord dans une taverne puis trouva un boulot qui lui permettait de voyager sans pour autant avoir à rester seule. Elle rejoins la caravane qui desservait les différentes fermes au Nord de Al-Far en tant qu'itinérantes. Elle aima vite ce boulot et lors de son deuxième voyage, elle fit la connaissance de mon père, lui aussi itinérants. Ce fut le coup de foudre.

Je naquis une année plus tard à Al-Far lors d'un doux printemps. Des mon plus jeune âge, je fus une petite fille dynamique qui courait partout. Mes parents m'élevèrent dans la ville jusqu'à mes cinq ans. Manquant peu à peu d'argent, ils furent obligés de reprendre les voyages. N'aimant pas l’idée d'emmener leur petite fille avec eux, ils durent se résigner à m'emporter malgré les risques qu'il pouvait éventuellement avoir lors du voyage. D'abord contre le fait que je rejoigne la caravane, les autres itinérants s'opposèrent au choix de mes parents mais grâce au charisme de mon père, il réussit à leur faire changer d'avis sans pour le moins apaiser les esprits de chacun n'aimant pas qu'on s'oppose à eux. Mais au cours du voyage, je m'avérais plus utile qu'il ne l'aurait pensé. Un sourire marquait toujours mon petit visage et mes yeux bleus faisaient fondre la plupart des itinérants, j'animais le voyage à ma façon, et ça leur plaisait. De plus le cuisiner du voyage me trouva vite très intéressante, j'épluchais, je découpais, je l'assistais toujours avec soin, et je le faisais sourire. Ce sourire innocent que tout le monde adorait même les Thüls étaient charmés par ma petite bouille de gamine. Mais bien sur, comme la plupart des petites filles, je faisais des bêtises. J'avais cette manie de m'éloigner de la caravane et de visiter les alentours lorsque la caravane était arrêtée. J'étais une vraie petite aventureuse comme l'avait été ma mère. Mais malheureusement ou heureusement, je n'avais jamais pu faire quelques mètres avant que quelqu'un ne me rattrape et me sermonne mais il suffisait que je souris pour que toute colère en la personne en face de moi disparaisse.

Je grandis ainsi de nombreuses années dans un monde que je commençais a comprendre de mieux en mieux. Et c'est lorsque je devins plus forte et que l'on m'apprit a monter à cheval que je devins réellement heureuse. Mon sens de l'observation était assez impressionnant et de plus j'avais une ouïe fine. Même a pied, il s'avérait que j'étais capable de courir rapidement et assez discrètement, non sans tout de même une légère maladresse. Le chef de la caravane ayant remarqué mes qualités, me proposa de rejoindre les éclaireurs du voyage. Ce boulot était essentiel pour prévenir les éventuels embuscades de bandits et voyous cherchant malgré la gardes des guerriers Thüls, un peu d'argent à voler. J'acceptai sans hésiter, c'était une opportunité en or à mes yeux.

J'avais quinze ans lorsque je devins officiellement une éclaireuse. Pleines de ressources, j'améliorais peu à peu mes qualités utile en tant qu'éclaireuse. J'appris a grimper, à me faufiler, à courir plus vite, je développais aussi mes capacités à monter à cheval, a observer, à écouter...  J'ai quitté mes parents vers mes seize ans et devins totalement indépendante. Je fis une pause avec les caravanes et m'installai à Al-Far quelques temps, alors que mes parents repartaient déjà. Je me suis alors mis à rechercher un autre travail pour me changer les idées car finalement j'avais fini par me lasser des mêmes allers et retours que traçait la caravane. Je trouvai un boulot dans une petite taverne conviviale mais malgré la gentillesse des propriétaires, je ne me sentais pas a ma place. J'avais envie de partir, et suivre les pas de ma mère.

Je voulais voyager, tout simplement.