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Une tête de mule + une tête de mule = ... [?]
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25.10.15 13:58
Lorsque mon cheval s’arrêta pile, il me fallut de longues secondes pour le réaliser. Alors, fourbue et épuisée de ma chevauchée, je me laissai tomber au bas de ma selle. J’attachai les rênes au pommeau de la selle de ce foutu canasson et lui administrai une petite claque sur la croupe. Puis je m’effondrai par terre pendant qu’il s’éloignait au petit trot. Allongée de tout mon long dans l’herbe, je regardai le soleil jouer à cache-cache avec les nuages au-dessus de ma tête pendant un petit moment, profitant de l’instant. Puis je me redressai sur un coude pour regarder le panorama. C’était magnifique. Le lac Chen s’étendait devant mes yeux, immense. Les caprices du ciel donnaient à ses eaux des couleurs changeantes, du gris perle au bleu sombre, auxquelles se mêlait parfois le scintillement du soleil de cette fin d’après-midi. J’étais subjuguée par tant de majesté. Je n’avais jamais vu autant d’eau de ma vie.

Au bout d’un moment, je me remis sur mes pieds en m’étirant, courbaturée par des heures passées en selle, et cherchais du regard Tête de Mule. Oui, Tête de Mule était le nom de mon cheval. Ou plutôt de la bestiole rachitique et hirsute qui m’avait emmené jusqu’ici sans vraiment me demander mon avis. Je ne l’avais rencontré le matin même, un peu avant l’aube, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il m’avait fait peur, ce canasson. Il avait surgi devant moi, avec sa selle et tout le reste mais sans cavalier, alors que je chassais dans un sous-bois au Nord d’Al-Jeit. Sans mon bond réflexe, il m’aurait percuté et ça aurait fait très très mal. Mais malgré ma surprise, je m’étais relevée et j’avais réussi assez rapidement à le calmer.
Depuis, il m’en avait fait voir de toutes les couleurs ! Alors que je voulais simplement le ramener à son maitre, qui ne devait pas être bien loin, il avait refusé de bouger d’un poil. Une vraie tête de mule. Je l’avais alors examiné d’un œil plus critique, remarquant son poil brun négligé, les os que l’on voyait saillir sous sa peau, son air ombrageux. Ce n’était pas un cheval de race, mais en prime il n’avait pas l’air d’avoir été bien traité par son maître. Et visiblement, il lui avait faussé compagnie.

La main sur les rênes pour empêcher le cheval de s’enfuir, je m’étais creusé la tête pour savoir quoi faire de lui. Le ramener à Al-Jeit peut-être ? Là-bas, j’aurais pu essayer de lui trouver un meilleur maitre. Mais je m’étais vite rendue compte que ce n’était pas dans les plans du cheval. J’aurais dû me méfier quand il m’avait laissé monter sur son dos sans protester.

Aussitôt que je fus montée en selle, il s’était élancé au trot puis au galop à travers les fourrés, m’arrachant un cri de surprise. J’avais tiré sur les rênes comme une folle mais rien à faire, le cheval refusait d’obéir. J’avais envisagé de me laisser tomber de ma selle, mais la vitesse à laquelle nous traversions champs et sous-bois m’en avait dissuadé. Alors je m’étais accroché à la crinière du cheval et j’avais attendu qu’il se décide à s’arrêter de lui-même.

Le problème, c’est que lorsque ça avait été le cas, je n’avais aucune idée de l’endroit où nous étions, ni de comment rentrer à Al-Jeit. Il n’y avait aucune route en vue, ni aucune trace de civilisation. Pourtant le cheval ne paraissait pas inquiet, se contentant de brouter une dizaine de minute avant de repartir tranquillement, toujours dans la même direction. Il n’avait pas l’air bête ce cheval, il était peut-être même trop intelligent pour le bien de son cavalier. J’avais quand même décidé de lui faire confiance. Après tout, je pourrais rentrer à Al-Jeit plus tard, je n’étais pas pressée. Pour l’instant, j’étais surtout curieuse de connaitre la destination du cheval. Et cette destination s’était révélée être le lac Chen, que nous avions rallié en une journée grâce à l’endurance du cheval. Il ne payait vraiment pas de mine pourtant, mais il était résistant.

Revenant au présent, je repérais Tête de Mule pas loin et je m’approchai à grandes enjambées. Je me plantai devant le cheval et le fixai sévèrement.

« Ne bouge pas, où je t’étrangle ! »

Pour une fois, il sembla prendre en compte mon avertissement. Ou alors, il n’avait tout simplement rien de mieux à faire que de rester là à brouter. Je m’approchai donc prudemment et commençai à l’examiner de plus près. Je me plaçai derrière son antérieur droit et lui saisit la jambe, tirant vers le haut. Après un coup d’œil méfiant vers sa tête, je me penchais pour examiner son fer. Je n’étais pas une experte, mais il avait l’air en piteux état. Les autres jambes rendirent le même résultat. Il fallait que je trouve un maréchal-ferrant, ou faute de mieux un éleveur de chevaux.

Tirant Tête de Mule par les rênes, je montais sur une butte pour mieux voir les environs. Une main en visière, les yeux plissés, je finis par distinguer ce qui ressemblait à un village plus loin au bord du lac. A vue de nez, il me faudrait un moment pour y arriver et je savais que la nuit tomberait entre temps, mais je ne me laissai pas décourager. Après un regard en coin vers le cheval, je décidais d’y aller à pied et commençait à descendre la colline.
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