Tangerine est une nageuse hors paire. C'est une fille souple et agile, autant capable de grimper 20 mètres à la corde de la seule force de ses bras que de se laisser glisser du haut d'une voile jusqu'au pont d'un bateau sans jamais se blesser. Ses doigts fins gagnés lors de ses nombreuses heures à tisser des filets de pêches et jouer de nombreux instruments à corde lui valent une belle dextérité des mains. Elle est connue sur les rives du pollimage pour sa constante bonne humeur, sa générosité sans fin mais surtout pour sa voix chantante souvent accompagnée par son violon.

Tangerine est une jeune fille pleine de vie et de bonne humeur. D'une générosité et d'une humilité incommensurable, elle a été élevée dans des valeurs de partage et de don de soi. Habituée à vivre sur des navires remplis de matelots et d'équipages, elle sait autant se mêler et s'intégrer à un groupe que profiter de moments de solitude. Malgré cette enfance passée dans la bienveillance de sa fratrie, elle reste une jeune fille en complète quête de soi. Elle a tendance à cacher son manque de certitude derrière l'humour et sa tristesse derrière ses chansons. Cette incertitude quand à son avenir lui laisse une nostalgie dans l'âme que peu encore n'ont pu percevoir. Son tempérament d'impulsive lui a souvent été reproché par son père et malgré la gentillesse qu'elle dégage, Tangerine a parfois tendance à faire preuve d'une trop forte exigence envers elle même. La colère ne lui est pas inconnue mais elle sait garder son sang froid ou faire preuve de pragmatisme en période de crise. Son impulsivité n'ira jamais à l'encontre du bonheur des autres... peut être est-ce là son défaut, devrait elle apprendre à penser un peu plus à ses propres envies ou propres besoins...

C'est une jeune fille ni trop fine ni pas assez mais de petite taille, 1m55 tout au plus. Ses formes sont présentes mais discrètes malgré ses tenues souvent légères et courtes. Malgré sa vie passée sur le pont de navires, sa peau reste assez pâle. Elle n'a jamais touché à un peigne de sa vie. Elle aime laisser le vent placer ses cheveux mi long comme bon lui semble. Le soleil a réussi à blondir les pointes de sa chevelure plutôt rousse et donner un éclat violet à ses yeux bleus. Enfin, pour les grands observateurs, vous trouverez une petit tatouage dans le haut de sa nuque représentant un violon couplé avec une clémentine.

Ah Tangerine... Bon nombre d'alaviriens vivant sur les bords du pollimage pourraient vous parler d'elle... et en bien ! Le vieux vivant au pied de l'arche vous décrirait une jeune fille douce, attentive à chaque être vivant qui croiserait son chemin. Il pourrait même vous décrire l'admiration qui se lit dans ses yeux chaque fois qu'elle revient du coté de l'arche. Certains garçons de part et d'autre des rives pourrait vous la décrire comme une bonne amante, certains des enfants comme une bonne nourrisse mais la seule personne qui serait vous raconter qui est Tangerine sans trahir, c'est son père.

Charlon Tolpre était père de 4 enfants, Bastien, Marvin, Tangerine et Siméon. Tangerine était sa seule fille et il l'adorait pour ça. Élevée dans un monde masculin, elle avait sût garder douceur et féminité. L'attention de ses deux grands frères lui avait permis de développer les même capacités qu'un marin, qu'un pêcheur ou tout autre savoir en lien avec les flôts. L'absence de leur mère avait fait naître dans cette fratrie ce climat de bienveillance et de bonté tant bien qu'à la naissance de Siméon, leur demi frère, ils furent tous trois des aînés attentifs et aimants.

Charlon vous raconterait la passion avec laquelle Tangerine allait à la rencontre des gens, c'est d'ailleurs cette passion qui la mit sur la route de la musique. Bon nombre d'instruments se cachaient dans un coffre à la proue du bateau. Les matelots adorait l'entendre jouer depuis le haut du plus élancé des mat. Certains pensait même que ses mélodies faisaient fuir les sirènes. Il y en a même un, un jour, qui racontât avoir vu une Dame danser sur le son de son violon.

Oh oui, bon nombre d'hommes ou de femmes vivant sur le bord du pollimage pourrait vous décrire la jeune femme qu'est Tangerine. Néanmoins, malgré ce perpétuel don de soi, cette bonne humeur, elle cachait en elle un appel puissant la poussant à quitter le pollimage et le lac chen, à aller voir du pays, à aller rencontrer toujours plus de personnes. Aussi depuis quelques temps elle se voyait déchirée entre l'envie de s'envoler et celle de rester nager parmi les siens.

Un matin à l'aube, en se réveillant au creux du hamac qu'elle s'était tissé en filet de pêche et qu'elle avait prit l'habitude de porter en besace pour pouvoir s'installer n'importe où, elle entendit un jeune garçon parler à sa mère sur le chemin de l'école d'Al Chen :
"- Moi plus tard, je serais chevalier
- Jamais de la vie, tu es bien trop petit et pas assez fort ! et puis il faut de l'argent pour être chevalier, comment te trouverais tu un cheval et une armure ?Tu ne sais même pas te battre... Tu sera pêcheur, comme ton père voilà tout..."

Lorsqu'elle vit la déception dans les yeux de cet enfant, son coeur se déchirât. Non de douleur, non de doute mais au contraire, de certitude. Elle venait de comprendre qu'il était temps pour elle de suivre ce à quoi elle semblait aspirer, malgré sa famille, malgré l'éventuel manque d'argent, malgré tout les arguments contre qui lui étaient venu en tête jusqu'alors. Pour cet enfant, pour les milles autres personnes qu'elles pourraient encore croiser, elle devait le faire, elle devait partir.


Ainsi, ce matin là, Charlon ne vit pas sa fille à la levée de l'ancre... Mais en rien il ne s'inquiéta, au fond de lui il savait que la passion de sa fille pour la vie l'avait pousser à prendre un fleuve encore plus vaste que celui du pollimage