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Test d'initiation [Killian]
Caym Cali
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Caym Cali
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04.09.16 14:06
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Mise en situation
À peine les deux voyageurs se matérialisèrent dans la forêt que l’atmosphère inquiétant de la forêt d’ombreuse s’abattit sur eux. L’air était moite et lourd, les arbres majestueux mais hostiles. Caym connaissait bien ces bois pour s’y être entraîné pendant ses premières années au sein du Chaos, mais pour de nombreuses personnes il s’agissait d’un territoire inexploré.
Le mercenaire fit signe à Killian de la suivre silencieusement et se hissa souplement dans les branches. Les arbres étaient frêles, mais relativement hauts, il y avait peu de branches, mais les troncs offraient un appui de qualité doté d’une épaisse écorce. Il n’y avait aucun animal sympathique dans ces bois, les oiseaux n’y venaient que très rarement et restaient proches des cimes. Au sol, il s’agissait du territoire des carnivores et mieux valait que les hommes n’y traînent pas trop.

Lorsque Caym eut atteint une hauteur qu’il jugea correcte, il commença à s’élancer d’arbre en arbre. Ce travail demandait beaucoup d’effort dans les bras et faisait souffrir les mains nues qui s’accrochaient aux troncs et branches. C’était un exercice intéressant que le mentaï n’avait pas pratiqué depuis des années, mais il retrouva rapidement ses réflexes, sur quels arbres bondir, quand s’élancer, comment attraper un tronc épineux sans y planter ses mains, comment empêcher ses pieds de ne pas déraper sur la surface verticale…. Il chemina donc en silence, s’assurant que son apprentie le suivait. Il lui fit soudain signe de s’arrêter. Il mit un doigt sur ses lèvres puis lui désigna quelque chose au loin. Une sentinelle. Elle était loin et difficile à trouver, il dut plisser les yeux et chercher parmi ces branches sombres la silhouette humaine, mais il s’agissait du signe avant-coureur qu’ils arrivaient au campement.
Le mercenaire s’assit à califourchon sur une branche et fit signe à la jeune femme de s’approcher. Le test allait débuter.

-Un camp de bandits se trouve là-bas, je veux que tu prennes possession du camp et qu’ils comprennent que c’est dorénavant toi qui donnes les ordres et qu’ils œuvrent pour le Chaos. Il s’agira de ta bande, gagne leur loyauté.


Caym observa avec attention les traits de la marchombre. Elle avait presque récupéré son entière mobilité, mais serait-elle capable de s’imposer en maître ? Saurait-elle diriger ces gens de manière à ce qu’ils travaillent comme elle l’entendait.
Chercherait-elle à trouver le chef de la bande avant de l’éliminer pour prendre sa place ? Ou les défierait-elle ? Saurait-elle prendre la place de chef sans faire couler le sang ? Saurait-elle leur donner des ordres auxquels ils obéiront ?
Tant de questions, tant de possibilités… Caym suivrait discrètement la marchombre ou s’incrusterait parmi les bandits afin d’observer en toute tranquillité les agissements de son apprentie.



Le camp était relativement petit, mais bien construit, une herse faite de bois épineux entourait le camp afin de dissuader les animaux de venir y chercher leur dîner. Il y avait également des pièges au sol ainsi que dans les hauteurs afin d’éviter les intrusions humaines. Plusieurs vigies étaient dissimulées dans les environs et s’occupaient de repérer toute personne ou créature s’approchant de leur camp. Les bâtiments étaient en bois et chaque baraquement se divisait en petites chambres afin que tous puissent avoir leur propre intimité. Les repas étaient pris collectivement bien que ça n’empêche pas les bandits de posséder leurs petits plaisirs culinaires dans leur baraquement, pour casser la croûte et boire un coup avec leurs amis.

Il s’agissait d’une bande d’une bonne trentaine de bandits. Voleurs, guerriers, mercenaires, pilleurs… Ils faisaient de tout et sévissaient dans la région. Bien qu’Ombreuse soit assez éloignée de tout, les routes créées par les mercenaires étaient utilisées pour rallier rapidement leurs lieux de travail. Ils agissaient principalement dans les environs d’Al-Far et d’Al-Chen, leur groupe était assez important pour avoir deux principaux terrains de jeux et ils étaient suffisamment futés et talentueux pour que personne, jusqu’à présent, n’ai réussi à remonter leur piste jusqu’à leur quartier général à Ombreuse.
Les butins étaient notés scrupuleusement, et partagés à parts égales de l’implication du membre dans son obtention. Une liste de comptes était tenue à jour par un comptable qui communiquait les bilans au chef afin qu’ils aient tous deux une copie, pour éviter les fraudes. Les butins se répartissaient régulièrement, autour du foyer central et chacun recevait la part qui lui était due. Certains la gardait précieusement dans leur chambre, d’autre partaient immédiatement tout dépenser dans l’une des grandes villes les plus proches, d’autres encore, laissaient leurs économies au chef, afin que celui-ci veille dessus, car il arrivait que certains rentrent de missions et aient la désagréable surprise de trouver leur baraquement vide. Donc pour éviter de perdre toutes leurs économies ils les confiaient au chef.
Le chef restait en permanence au campement, bien qu’il lui arrive de s’aventurer seul ou accompagner dans la forêt, mais il passe le plus clair de son temps à planifier les futures attaques, à s’assurer de la bonne conduite de son groupe, et surtout, de veiller à leur sécurité. Dès qu’il y avait un doute, une personne tournant trop près de leur campement, des soldats impériaux sur les routes d’Ombreuse il agissait. Il savait prendre des décisions extrêmement rapidement et jusqu’à aujourd’hui, elles avaient réussi à les garder cachés. Seul le mentaï avait découvert leur planque, et ce grâce à certains de ses hommes qui s’étaient perdus en voulant retourner fouiller les décombres de l’ancienne forteresse du Chaos. Ça avait été une bonne surprise et Caym n’avait pas agi, préférant attendre patiemment son heure.
Et aujourd’hui, l’heure était venue, sous les traits de Killian Delkaïron.




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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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04.09.16 20:52
Test d'initiation [Killian] Lune-d10
Test d’initiation
Caym & Killian


Quand le pas sur le côté s’acheva, Killian cligna des yeux et fronça les sourcils. La forêt qui les entourait était majestueuse, dangereuse et sombre. Ombreuse. Elle n’y avait pas mis les pieds très souvent et ne savait pas grand chose sur cet endroit, hormis qu’il avait abrité la forteresse des Mercenaires du Chaos il fut un temps. Mais Cali ne pouvait pas l’y emmener puisque ladite forteresse n’était plus que ruines.

Alors pourquoi l’entraînait-il ici ? Allait-il finalement la tuer ? Ce serait illogique. Gardant ses réflexions pour elle, elle suivit le Mentaï quand il lui fit signe, se hissant à sa suite dans un arbre. Malgré ses blessures et son corps encore un peu rouillé, elle parvenait à suivre sans problème l’homme dans les branches. Il fallait avouer que se promener au sol relevait du suicide dans cette forêt où les créatures ne faisaient qu’une bouchée d’un homme.

Elle sautait de branches en branches et d’arbres en arbres, suivant la silhouette de Cali. C’était un exercice qu’elle avait toujours aimé faire, et son corps appréciait ces mouvements, certes douloureux mais purifiants. Elle le laissait agir, sauter quand il fallait, s’accrocher, s’élancer. Tout était instinctif.

Si bien qu’elle fut même un peu déçue quand le Mentaï s’arrêta sur une branche. Il pointa un endroit du doigt, lui faisant signe de garder le silence. Killian observa la zone, et sa Greffe lui donna l’information : il y avait un homme en contrebas, caché par la végétation. Elle sentait son odeur, ou aura.

-Un camp de bandits se trouve là-bas, je veux que tu prennes possession du camp et qu’ils comprennent que c’est dorénavant toi qui donnes les ordres et qu’ils œuvrent pour le Chaos. Il s’agira de ta bande, gagne leur loyauté.

Elle regarda son mentor. Attaquer un camp à elle seule et en prendre le contrôle ? Elle n’avait jamais apprécié de diriger. Elle le faisait au Conseil, ou pour ses apprentis, mais il s’agissait là d’un pouvoir nettement différent à celui que Cali voulait lui faire prendre. En était-elle capable ? Elle sentait que ce test était assez décisif. Si elle n’y parvenait pas, ce serait la fin du voyage. Plissant les yeux, elle se pencha pour tenter d’observer. Elle ne voyait pas grand chose du camp. La logique voudrait qu’il soit fait de bois. C’était plus discret dans une forêt, surtout s’ils ne voulaient pas ce faire voir.

Immobile et silencieuse, Killian réfléchissait à un plan. Elle n’avait jamais pris de décisions hâtives quand ce n’était pas nécessaire. Elle ignorait combien d’hommes se terraient là-bas, ni quelles étaient leurs armes. Entrer et se battre serait aller à la mort. Elle devait jouer plus finement.

S’infiltrer et tuer leur chef ? En général ils fonctionnaient ainsi, comme les animaux : celui qui bat le chef le devient à sa place. Ou alors elle pouvait le défier, et le battre mais sans le tuer. Hum, elle devait être sure de pouvoir le battre. Hors, avec ses plaies et sa fatigue de la dernière semaine, elle n’était pas au mieux de sa forme. L’indécision était énorme. Et en y réfléchissant, le mieux était de tuer leur chef. Mais comment ? Devait-elle s’infiltrer comme elle l’avait déjà songé, ou alors se faire attraper et essayer ensuite ? Non, être prisonnière ne l’aiderait en rien. Ou alors, elle pouvait se montrer sure d’elle et entrer la tête haute dans le camp. D’abord éliminer les sentinelles, du moins les assommer, puis entrer tête haute, mettre au tapis chaque obstacle, avancer comme une tempête vers le chef, ou comme un essaim d’abeilles. Oui, c’était le mieux. Elle devait tenir malgré sa petite forme. Un vent glacé l’envahit : faire ça, oui, et une fois devant le chef elle serait trop épuisée pour le battre. Non, mauvais plan.

Retour à la case départ. Elle regarda Cali du coin de l’œil. Il observait le camp. Le mieux restait de s’infiltrer et tuer le chef. Pendant la nuit. Et faire la surprise au petit matin. Ces pensées la firent frissonner. Elle réfléchissait comme une Mercenaire ! Cali avait bien réussit son coup. Sans un mot ni un bruit, elle se fondit dans la nature, longeant le camp en restant dans les arbres. Elle se doutait bien que les bandits avaient protégé leur camp, sachant qu’ils étaient recherchés de bon nombre de soldats, et resta vigilante.

Elle sentit la présence d’une autre sentinelle, et elle la contourna soigneusement. La nuit tombait de plus en plus, déployant son manteau noir sur la forêt d’Ombreuse. Les bruits nocturnes se mirent à retentir de partout, que ce soit naturel ou animal. Killian avait un peu peur, mais elle avait un but et cela suffisait à la faire avancer. Bientôt, un bout du rempart du camp fut visible. Elle ferma les yeux et laissa sa Greffe prendre le relais. Elle sentait plusieurs odeurs différentes. Le camp était encore trop éveillé.

Pour passer le temps, elle observa la disposition du camp, immobile dans son arbre. Ses bras et jambes commençaient à avoir des crampes qu’elle ignorait. La lune lui offrait une source de lumière suffisante et à double tranchant ; si elle pouvait voir, eux aussi.

Les heures défilèrent donc et quand elle jugea que c’était bon, elle passa sur une autre branche, se rapprochant du camp. Elle avança une main pour tâter l’espace devant elle et ses doigts rencontrèrent une corde. Un piège. Elle l’évita soigneusement, se félicitant pour sa présence d’esprit, et continua sa route. Des feux étaient visibles à intervalles réguliers dans le camp. Elle entendit bientôt les rires des bandits qui mangeaient dans l’un des bâtiments. Son odorat lui faisait parvenir moins d’odeurs. Donc il n’y avait que les gardes qui se promenaient.

Killian se sentit détendue, tranquille. C’était périlleux ce qu’elle faisait mais elle aimait bien. Une voix en elle tentait encore de la retenir, de la faire revenir parmi les Marchombres. Mais Cali avait bien planté sa petite graine et elle poussait, inexorablement. A force d’hésiter, elle perdit pas mal de temps et se maudit. Elle se dépêcha donc de descendre tout en longeant le rempart. Elle faisait attention aux pièges et aux sentinelles, ne souhaitant pas se faire voir. Elle voulait qu’ils aient une surprise.

Quand enfin elle parvint au niveau du rempart, elle resta tapie dans l’ombre pour vérifier que les gardes n’étaient pas trop proches. Ce n’était pas le cas alors elle se hâta de sauter de l’autre côté et se cacher derrière une caisse. Le camp était plus calme. A présent que les bandits étaient repus, elle entendait le cliquetis de dés et le tintement de chope. Ils seraient tous soûls d’ici quelques heures si ce n’était pas déjà le cas. Elle descendit le long de l’échelle, continuant à rester dans l’ombre.

C’était presque trop simple. Elle était Marchombre, avait de l’expérience, mais tout de même… où se trouvait le chef ? Surement dans la plus belle des cabanes. En observant le camp, elle ne vit pas la sentinelle qui s’approchait. Mais sa Greffe la sentit et elle para le coup in extremis. Elle tira le bras de l’homme, et lui donna un coup de boule qui l’envoya au tapis sans bruit. Elle tira le garde de côté pour qu’on le voie pas, et lui prit ses armes, les glissant dans ses bottes et sous sa ceinture. Parce que non, Cali n’avait pas pensé utile de lui donner au moins un poignard. Elle attendit pour être sure que personne n’avait été alerté, et continua sa route. Elle trouva la cabane plus loin. Un bandit en sortait à ce moment-là, s’inclinant respectueusement sur le pas de la porte, ce qui confirma son intuition. Elle approcha jusqu’à être derrière. Il n’y avait pas de porte à l’arrière flûte. Par contre il y avait une fenêtre entrouverte de côté. Elle se mit dessous, et se releva pour voir l’intérieur, tout en vérifiant que personne ne venait derrière elle. L’homme lui tournait le dos, occupé à étudier des plans sur une table. Poussant la vitre doucement, elle grimpa souplement et passa à l’intérieur. Approchant de l’homme, elle sortit la dague de sa botte et d’un coup souple, la lui glissa sur la gorge, l’enserrant d’un bras.

-Tu bouges, hurles, ou quoique ce soit, et tu baignes dans ton sang.

L’homme ne semblait pas le moins du monde apeuré. Il réfléchissait et finalement, leva les bras. Mais s’il pensait qu’elle le lâcherait, c’était perdu. Elle le contourna mais garda l’arme sur sa peau. Il voulut alors la désarmer. Elle l’évita, l’entailla légèrement, et lui donna un coup avec la garde. Il tomba sur les fesses et elle posa le pied sur ses bijoux de famille. Il blêmit.

-J’ai dit, tu ne bouges plus, ou je te tue. A moins que tu préfères que je t’émascule ?

-Non c’est bon. Que veux-tu ?

-Prendre ta place.

Il ricana.

-Et comment comptes-tu t’y prendre, minette ? Mes hommes me sont fidèles.

-Le seront-ils encore, quand ils comprendront que la Légion Noire ou les Chevaliers de l’Empereur sont en route pour vous débusquer ?

Il parut hésiter et elle prit l’avantage.

-Je vois que nous nous comprenons. Si moi je vous ai trouvé, pourquoi pas les soldats ? Ce n’est guère judicieux de vous planquer près de la Forteresse des Mercenaires du Chaos.

-J’ai toujours sut éviter les soldats et les éloigner. Tu mens. Et les Mercenaires sont partis.

-Tu ne me connais pas. Tu ne sais pas qui je suis. Je peux en un claquement de doigt chercher les soldats et les guider jusqu’ici. Je peux aussi ramener des Mentaïs qui se feront un plaisir de vous détruire. On ne profane pas les Mercenaires impunément. Je peux être ton amie, ou ton pire cauchemar.

Son cœur battait la chamade. Elle n’aimait pas agir ainsi. Ce n’était pas elle. Ou si ? Elle l’ignorait mais ne devait pas perdre la face. Le bandit était pâle, comprenant peut-être qu’il n’avait pas sut tout prévoir. Il avait du faire une erreur.

-Les Mercenaires ne fricotent pas avec les soldats. Si tu es une Mercenaire, tu mens.

-Tu essayes de te convaincre. Je n’ai jamais dit être une Mercenaire. Je ne suis rien. Je suis tout pour toi, et rien pour les autres. Qui te dis que je n’ai pas ramené tout le bon monde que je t’ai cité dans la forêt ? Qui te dis qu’ils ne sont pas là, dans l’ombre, à attendre de savoir si le chef des bandits est assez intelligent pour livrer le camp ou pour laisser ses hommes mourir pour une bête question de pouvoir ?

-Je…

Elle sourit, appuya la lame pour faire perler un peu plus de sang, puis se releva et lui indiqua une chaise. Celle qu’il prenait comme « trône ».

-Assieds-toi là, que je t’attache. Tu excuseras ma méfiance mais pour le moment, je préfère faire ainsi. Demain, tes hommes auront une belle surprise. Leur nouveau chef, c’est moi. Et s’ils ne le comprennent pas, je te trancherais la tête que je mettrais au bout d’une pique. Peut-être qu’ainsi, ils comprendront mieux.

L’homme pâlit pour de bon et alla s’asseoir. Pour un bandit sans foi ni loi, il avait vite les chocottes ! Killian l’attacha solidement, poignets et chevilles, exactement comme Cali l’avait fait avec elle. Puis elle alla à la table et commença à lire les plans, tout en le gardant dans la ligne de mire, dague en main. Les papiers seraient utiles. Elle s’assit sur la chaise, tournée de biais, ainsi elle pourrait lire et le surveiller en même temps. Heureusement qu’elle avait suffisamment dormit la nuit passée pour tenir éveillée.


FICHE PAR DITA | EPICODE
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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11.09.16 16:51
Test d'initiation [Killian] Lune-d10
Test d’initiation
Caym & Killian


Le temps passa de façon assez longue. Elle ne dit absolument rien au bandit, préférant garder le suspens et le mystère. En réalité, Killian réfléchissait sur la meilleure façon d’obtenir ce qu’elle voulait. Cali lui avait dit de prendre le contrôle du camp de bandits. Elle voulait y arriver, sans faire couler trop de sang. Ce n’était pas dans sa nature de tuer juste pour le plaisir. Elle n’aimait pas.

Mais si on l’y forçait… elle n’aurait pas de pitié.

Pourtant la vie n’a pas eu pitié de toi pour t’enlever ceux que tu aimais…

Elle fronça les sourcils. Cette voix était dérangeante. La chassant de sa tête, elle contempla son prisonnier. Il semblait calme. En même temps, c’était un bandit. Il n’avait pas peur d’elle, sachant qu’il vivait dans un risque constant.

L’aube finit enfin par poindre, et Killian se leva doucement, gardant la dague pointée vers lui. Le camp se réveillait lentement, et quand l’un des bandits vint chercher son chef, il se figea en le voyant attaché. Il sortit son arme, mais Killian plaqua la sienne sur la gorge du chef.

-A ta place je ne ferais rien… Va rassembler tout le monde, dépêche-toi.

L’homme hésita. Rester fidèle à son chef et obéir pour le sauver, ou se ficher de lui, le laisser crever, tuer la femme et prendre la place tant convoitée ? Killian appuya la lame sur la peau et un filet de sang perla, rejoignant le sang séché qui le couvrait déjà. Le chef gronda, et l’homme partit en flèche.

-Je vois que tes hommes ne sont pas pressés de te libérer.

-Il cherchait un moyen de me sauver !

-Non. Il réfléchissait à la meilleure option. Te laisser mourir, me tuer et prendre ta place, ou obéir sans savoir ce qui va lui arriver ensuite ? Tu ne connais pas l’homme mon ami.

Un murmure s’éleva de l’extérieur, signe que le bandit avait rameuté ses amis. Killian détacha les chevilles du chef, et le prit au bras pour le tirer à l’extérieur, la pointe de la dague contre son bras. Elle serait vite au cœur ou à la gorge s’il le fallait.

-Je vois que vous vous posez des tas de questions ! Je vais répondre au moins à l’une d’entre elles ! Votre chef, c’est moi. L’avorton qui vous a mené pendant toutes ses années n’est plus rien pour vous !

Ils froncèrent les sourcils.

-Et tu es qui toi ? Pourquoi devrions-nous changer de meneur ? Lança une voix dans la mêlée.

-Comme je l’ai déjà dit : si moi je vous ai trouvé… pourquoi par les Mercenaires ou la Légion Noire ou même les Chevaliers ?

Un frisson parcourut les bandits.

-Je peux vous éviter d’être trouvés. Je peux vous protéger.

-Et comment ?

-Obéissez-moi. J’ai des relations. Grâce à moi, vous pourriez envisager des vols plus conséquents que les petits larcins dont vous vous contentez ! Je pourrais vous mener à voler des sphères graphes qui, à l’instar des Mercenaires, vous camoufleront !

La convoitise apparut dans les yeux des bandits. Elle les avait dans la poche. C’était presque trop simple mais elle voulait y croire. Après, elle ignorait les projets de Cali pour eux. Avait-elle promit des choses qui ne se produiraient jamais ?

-Pour m’assurer votre loyauté… mon bon ami ici présent va s’agenouiller devant moi et me jurer allégeance. Ensuite vous l’imiterez.

L’ancien chef frémit, tenta de se débattre. Il venait de se faire détrôner en une pichenette ! Ce n’était pas possible ! Tout ce qu’il avait fait pour ses hommes, réduit à néant ! Quand Killian le détacha, il se rua sur elle, essayant de lui prendre l’arme et la tuer, pour reprendre sa place.

Mais Killian, après une seconde de surprise, se remit en marche. Son entraînement Marchombre, mêlé à celui du Mentaï avaient fortifiés son corps. Elle se coula entre les membres du bandit, lui prit un bras et le tordit en arrière, lui brisant l’os d’un coup sec qui le fit hurler. Elle n’avait pas sourcillé. Tenant toujours le membre brisé, jouant avec comme d’un bout de bois et faisant hurler l’homme à terre, elle regarda les autres, un sourcil levé. D’autres volontaires ? Non.

Elle relâcha l’ancien chef qui se releva péniblement. Il retenta sa chance malgré sa douleur, et Killian se baissa pour éviter le coup, balaya le sol, le fit tomber et posa le pied sur sa gorge.

-Tu comptes résister jusqu’à ce que je te tue ? Ou vas-tu comprendre que pour survivre tu dois plier ? Puis d’une voix plus forte encore Je n’hésiterais pas à éliminer celui qui n’obéira pas ! Tenez-le vous pour dit !

Elle relâcha l’homme, attendant de voir. Mais il s’agenouilla, les autres l’imitant. Voilà. Elle avait apparemment réussit. Cali était-il là, à jubiler ? A la voir basculer dans le côté du chaos ?

FICHE PAR DITA | EPICODE


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Caym Cali
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13.09.16 19:23
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Un bon début
Caym observa la marchombre s’élancer vers le camp et resta aussi discret que son ombre. Il l’observa analyser calmement la situation avant attendre la nuit pour s’infiltrer. Il hésita à la suivre puis préféra rester perché à observer. Il la vit disparaître derrière les barricades. Il était certain de son succès, il se demandait simplement comment elle s’y prendrait.
Il se reposa quelques heures dans les ruines de la Forteresse. Un pas sur le côté l’avait amené dans cet endroit qui tous fuyaient et il avait pu s’octroyer quelques heures de sommeil. Au petit jour, il s’était de nouveau coulé dans les arbres menaçants d’ombreuse. Il avait alors aperçu un groupe de bandits. Il avait souri et s’était avancé à leur rencontre. Il n’eut aucun mal à se faire passer pour une recrue talentueuse et les hommes acceptèrent de l’emmener après l’avoir fouillé. Ils observèrent avec suspicion ses hachettes et les lui confisquèrent. Le mercenaire ne répliqua pas, il voulait simplement entre dans le camp sans faire de remous, il serait toujours temps de récupérer ses précieuses armes. Après tout, il était lui-même une arme mortelle.
Ils arrivèrent dans le camp quelques heures plus tard, avant l’heure du déjeuner. Les gardes les laissèrent passer sans poser de question, ils semblaient… déboussolés. Pour avoir souvent vu des bandits de petits et grands chemins, Caym trouvait ceux-ci assez… agréables. Ça ne devait pas être ordinaire car les hommes voyageant avec le mentaï commencèrent à s’agiter, quelque chose n’allait pas.
Cali sourit, Killian avait bel et bien réussi.
Mais ses hommes semblaient avoir du mal à se mettre au rythme.. Qu’avait-elle donc fait pour les chambouler autant ? En se dirigeant vers le cœur du campement, probablement vers la hutte principale où se trouvait le chef, une petite foule rejoignit les nouveaux arrivants et les langues se délièrent. Le mentaï laissa ses oreilles traîner. Une femme avait pris le contrôle du camp. Leur chef avait essayé de la battre, mais elle était trop rapide, c’était inhumain. Elle n’avait tué personne, mais elle semblait un peu hésitante, comme si elle avait pris le contrôle du camp sans aucune idée derrière la tête, elle n’avait pas demandé un centime du trésor. C’était étrange.
Caym sourit discrètement. Elle avait pris en otage le chef et l’avait épargné, c’était une très bonne chose. Que ce soit dicté par son instinct ou par sa logique, c’était une bonne chose. Elle ne devait pas remplacer le chef, à moins qu’elle décide de passer le reste de sa vie à diriger le camp, il lui fallait juste montrer qu’elle était au-dessus de lui. C’était au chef de faire son travail et il devait la consulter pour prendre ses ordres. Donc c’était bien joué de la part de l’ancienne marchombre, par contre certains parlaient de rallier le Chaos pour avoir des sphères graphes. Et ça, ça plaisait nettement moins au mercenaire. Il était hors de question de partager leurs sphères graphes. Lors de la dernière bataille, ils en avaient perdu une quantité impressionnante et la nouvelle forteresse était aujourd’hui dotée que de peu de ces objets magiques, il leur était impossible de s’en séparer, pour le bien de leur communauté. La seule alternative était d’attaquer des convois transportant des sphères graphes, mais ceux-ci étaient tenus au secret et il était très difficile d’en trouver, l’escorte était donc généralement bien plus renforcée, mais de manière discrète pour ne pas attirer les convoitises. C’était un problème auquel se heurtaient les mercenaires du Chaos, la pénurie de sphères graphes.

La troupe arriva sur ce qui était probablement la place principale et tous se turent, tandis que le chef du convoi de bandits s’avançait afin de faire son bilan.
C’était au chef de noter tout ça et de répartir le butin, ainsi que de choisir ‘accepter ou non le nouveau venu.

Caym se retrouva sur le devant de la scène, la tête baissée, afin de ne pas se montrer trop orgueilleux. Il devait démontrer qu’il respectait l’autorité du camp.
Soudain, un cri déchira l’air.

-AU VOLEEEEEUUUUUUUUR !


Ça aurait été comique, si le désespoir présent n’était pas aussi frappant. Un homme déchira la foule et se planta au milieu de l’estrade, hurlant qu’en son absence sa hutte avait été vidée, on lui avait dérobé toutes ses richesses !
La foule commença à se mouvoir, à rugir. C’était le début d’une révolte, une révolte contre l’insécurité, contre cette nouvelle femme, contre tout ce qui leur déplaisait. Caym n’allait pas intervenir, mais il plongea dans les spires et s’adressa directement à Killian, dans sa tête.
Tu dois intervenir très rapidement et faire en sorte que plus personne ne remette ton autorité en cause. Tu dois te battre sur plusieurs fronts, et déléguer. C’est le plus dur et l’unique moyen pour toi d’imposer ta puissance, sans t’enliser à tout jamais dans ce camp. Ne le révolutionne pas, mais marque-le de tes idéaux, fais ta loi, et fais en sorte que tous la respectent.
Il garda la tête baissée, laissant Killian seule maîtresse de la situation, et se permit une dernière remarque.
Évite de leur promettre des sphères graphes, car à moins de les trouver toi-même et de les leur remettre, il s’agira d’un mensonge. Les sphères graphes sont rares de nos jours et bien trop précieuses pour être distribuées comme dessous-de-table.


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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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13.09.16 20:47
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Caym & Killian


Killian savait que son autorité ne tenait que sur un fil. Elle ne voulait pas prendre la place du chef, du moins pas réellement. Car en aucun cas elle ne souhaitait passer sa vie dans ce camp. Elle devait juste leur faire comprendre que le grand chef c’était elle, qu’elle soit là ou pas.

On lui annonça alors l’arrivée d’un groupe de bandits qui revenait de leurs pillages. Le groupe rassemblé s’écarta et les laissa passer. Killian vit les sacs pleins de trésors s’amonceler devant elle et le « chef », puis, à sa plus grande surprise, Cali s’avança, désigné comme un nouveau venu souhaitant intégrer leur groupe. Elle camoufla ses émotions et resta neutre, le jaugeant comme un chef bandit devait le faire.

C’était une nouvelle observation pour elle. Il était vrai que les musclés finement dessinés de Cali étaient un net avantage pour lui. En oubliant sa position de Mentaï et en le plaçant comme un homme normal sans le Don, son corps respirait la discrétion. En d’autres termes, s’il n’était pas ce qu’il était, il serait un parfait bandit.

Elle allait parler pour l’accepter, quand un cri fendit l’air. Quoi ? Quelqu’un avait apparemment volé les richesses de l’un des bandits qui venait de rentrer. Tout de suite, des murmures s’élevèrent, criant à l’injustice et l’insécurité. Le chef à ses côtés eut un sourire mesquin, comme pour la narguer, et elle lui fourra un coup de coude dans les côtes, endroit déjà sensible. Il grimaça.

Killian réfléchissait à vive allure pour trouver une solution quand la voix de Cali jaillit dans sa tête, manquant la faire sursauter :

Tu dois intervenir très rapidement et faire en sorte que plus personne ne remette ton autorité en cause. Tu dois te battre sur plusieurs fronts, et déléguer. C’est le plus dur et l’unique moyen pour toi d’imposer ta puissance, sans t’enliser à tout jamais dans ce camp. Ne le révolutionne pas, mais marque-le de tes idéaux, fais ta loi, et fais en sorte que tous la respectent.

Il n’avait pas tort. Dans ses conseils, elle voyait clairement son expérience en tant que meneur d’homme. Ce qu’elle n’était pas. Il poursuivit avec les sphères graphes, mais elle mit cela de côté. Le tumulte s’élevait toujours, et elle siffla bruyamment pour réclamer le silence. Quand ce fut le cas, elle dit :

-Nous trouverons et punirons le voleur ! Nous rendrons ses biens à la victime, avec peut-être un dédommagement ! Mais pour commencer, il est hors de question de se torturer les uns les autres !

Elle balaya la foule du regard. Elle avait entendu certains annoncer haut et fort qu’il fallait torturer chaque bandit jusqu’à ce qu’il parle.

-Vous êtes plus intelligents que les Mercenaires non ? Alors on va procéder par étapes. Nous allons fouiller chaque hutte de fond en comble pour trouver le butin dérobé. Nous allons également interroger des bandits.

Elle avait fait exprès de titiller Cali. C’était amusant et cela lui permettait de se venger de ses remontrances sur les sphères. Elle permit alors à l’ancien chef de choisir des bandits de confiance pour la fouille des huttes. Trois d’entre eux furent choisis, accompagnés de la victime pour les guider. Elle déléguait, mais en suivant ses ordres. Les bandits s’éparpillèrent pour fouiller, pendant que d’autres, également nommés par le chef, entourés ceux restant pour s’assurer qu’aucun n’aille vite fait retirer des objets de sa hutte.

Le risque était que parmi les trois fouilleurs se trouve le voleur. Mais c’était le chef qui avait décidé. S’il leur faisait confiance, c’est qu’il avait ses raisons. Le silence se prolongea. Elle savait que l’attente pouvait parfois mettre au supplice – d’ailleurs elle en avait fait les frais récemment – et peut-être que le voleur se dénoncerait de lui-même en voyant qu’ils ne lâcheraient pas l’affaire.

Mais rien ne vint. Les bandits passaient d’un pied à l’autre, se raclaient la gorge, regardaient autour d’eux, mais personne ne se dénonça. Le premier fouilleur revint, bredouille. Il se remit dans les rangs. Le second vint un quart d’heure après, bredouille. Killian déglutit discrètement. Elle espérait que le troisième trouve.

Et son miracle se produisit. Le troisième revint en annonçant clairement avoir retrouvé les affaires de son confrère, dans la hutte d’un certain Ackar. Bien entendu, pensa-t-elle, tous savaient à qui appartenait telle ou telle hutte.

Elle opina du chef vers son collègue qui fit venir le dénommé Ackar.

-Avoue tes crimes et tu seras à moitié pardonné.

L’homme resta buté. Elle poursuivit, lui demandant d’avouer, car de toute façon les preuves étaient irréfutables, en vain. Elle se tourna vers le chef et lui dit :

-Vous pouvez le punir à votre manière.

Puis elle se tourna vers la foule, Ackar pâlissant.

-Et dorénavant, c’est ainsi que l’on règle les conflits ! La violence ne résoudra rien si elle est utilisée inutilement ou trop vite ! Votre chef sera ma voix dorénavant et je vous jure que je saurais chacun de vos gestes ! Et croyez-moi, si vous vous écartez de la route, je saurais vous punir en conséquence !

Elle se détourna alors, les laissant s’arranger sur la punition d’Ackar. Elle l’entendit tenter de supplier, mais bon, il aurait du le faire plus tôt, tant pis.

Elle rejoignit Cali à l’écart, comme un chef voulant tester le nouveau venu.

-Est-ce assez bon pour vous ?

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Caym Cali
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19.09.16 11:20
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Après la victoire
Caym observa Killian prendre les choses en main. Elle s’appuya sur l’ancien chef et le laissa choisir des hommes responsables pour fouiller tout le campement afin de retrouver les biens volés. Tous les bandits attendaient, debout, le retour des fouilleurs. Tous étaient immobiles, certains chuchotaient, d’autres prenaient des paris. Killian était en train de marquer des points. Elle s’impliquait dans leur vie, montrait que la justice était importante, qu’ils étaient des voleurs mais qu’ils ne devaient pas se voler entre eux. Les bases d’une organisation solide.
Finalement, la tension éclata lorsqu’un des hommes revint avec un nom. Ackar.
Ledit Ackar s’avança et Killian finit son travail. Elle força l’homme à avouer, mais celui-ci refusa. Il était buté et stupide, Caym savait que ces hommes-là ne comprenaient que les punitions physiques. Mais la nouvelle chef laissa l’ancien chef décider de la punition. Elle ne souhaitait pas se salir les mains, elle s’impliquait mais pas trop, l’homme aurait de la rancœur non pas envers elle, mais envers le chef. Pas idiot.
Ensuite, Killian prit la parole :

-Et dorénavant, c’est ainsi que l’on règle les conflits ! La violence ne résoudra rien si elle est utilisée inutilement ou trop vite ! Votre chef sera ma voix dorénavant et je vous jure que je saurais chacun de vos gestes ! Et croyez-moi, si vous vous écartez de la route, je saurais vous punir en conséquence !


Ses mots planèrent au-dessus de la foule, telle une menace mortelle. Tous imprimaient ces mots et tâcheraient à l’avenir de les honorer. Le silence ne dura pas bien longtemps et rapidement, tous les hommes se mirent à parler en même temps. Mais Caym n’écouta pas et se dirigea vers son élève.

-Est-ce assez bon pour vous ?


Caym sourit et hocha la tête.

-Très bien Killian, je pense qu’il est maintenant temps pour nous de préparer notre retraite. Tu reviendras plus tard ici, afin de renforcer ta position et les éventuels liens créés avec certains bandits du camp. Pour le moment, tu dois désigner leurs cibles. Aide-les à chasser des sphères graphes, ou attaque-toi uniquement aux convois impériaux, où aux voyageurs égarés… Montre-leur les cibles prioritaires, et comment se battre. Fais en sorte qu’on participe tous deux la prochaine attaque, tu montreras tes grands talents et ta manière de te battre, faire des blessés, des morts ou des survivants, discrètement ou bruyamment. Il y a de très nombreuses manières d’effectuer des attaques, alors donne tes consignes et montre-leur leur efficacité. Lorsque ça sera fait, j’ai la certitude qu’ils te respecteront encore plus, et il sera temps pour nous de rentrer à Al-Jeit.


Le mercenaire observa la réaction de Killian et la laissa reprendre les rênes. Il restait encore à traiter l’arrivée des pillards et le partage du butin, avant de préparer le prochain assaut. Caym retourna se fondre parmi les bandits, leur annonçant qu’il faisait partie de leur bande. Il resta cependant assez discret, préférant écouter ce qu’il se racontait, à propos de la punition d’Ackar et de la nouvelle chef. Ils la trouvaient tous très séduisante et dangereuse, beaucoup espéraient pouvoir aller la visiter de nuit, ce qui fit sourire le mentaï. S’ils s’y risquaient, il était fort probable qu’ils repartent sans leurs bijoux de famille… Killian n’était pas ce genre de femme, et elle savait que pour appuyer sa domination il valait mieux éviter de coucher avec tout le campement. En fait Caym se dit même que cette idée ne l’avait probablement même pas effleurée, comme si les relations sexuelles étaient impossibles et inenvisageables.

Ackar avait été fouetté au sang et demeurait attaché au pilori au milieu de la pièce, il passerait la nuit dehors. Ses amis rageaient mais n’osaient pas intervenir. La faute commise par cet homme était terrible, mais la punition l’était encore plus. C’était dissuasif. Si Ackar survivait à sa punition, il pourrait s’estimer chanceux.
Un rythme de percussion appela les bandits à dîner. Pratiquement tous étaient venus, afin d’écouter les exploits de leurs amis et de profiter d’un bon festin. C’était aussi le meilleur moyen pour savoir ce qu’avaient gagné les revenants.
Durant le dîner, la prochaine attaque fut annoncée, rendant tous les bandits excités. Ils avaient envie de sortir s’amuser un peu, mais tous ne seraient pas de la partie, restait à espérer que l’attaque suivante aurait bientôt lieu.

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Killian Delkaïron
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19.09.16 12:30
Test d'initiation [Killian] Lune-d10
Test d’initiation
Caym & Killian


Être félicitée par Cali lui fit plaisir, étonnamment. Pourtant, elle n’avait pas vraiment de compte à lui rendre et elle faisait comme bon lui semblait. Mais au fond, elle était ravie de l’avoir satisfait. Malgré tout, elle avait enfin un nouveau but dans la vie, une direction à prendre. Cela lui regonflait le moral.

Cali lui expliqua la suite ; elle devait programmer une attaque, où ils seraient tous deux présents bien entendu, pour pouvoir montrer aux bandits sa manière d’agir et de se battre. Elle n’en voyait pas l’intérêt étant donné qu’elle ne resterait pas ici, et s’était même dit que, puisque jusque là ils s’en étaient sortis, elle les aurait laissés poursuivre de cette façon. Mais puisque le grand Cali le voulait…

Elle le laissa repartir tout en réfléchissant, le camp soudainement ponctué des coups de fouets et des cris du supplicié. Killian évita de regarder par là, ne supportant pas la souffrance. Mais il l’avait mérité. Au lieu de cela elle se dirigea vers le bandit qui avait mené les escarmouches, pour discuter avec lui du butin. L’autre chef était également là, et finalement, Killian lui dit de répartir comme ils avaient l’habitude de faire, mais sous sa supervision. Alors elle resta en retrait et observa le chef noter chaque part du butin et le nom du bandit à qui cela revenait. C’était méticuleux et organisé, et rien que pour ça elle était admirative.

Cette affaire et la répartition des biens avaient pris le gros de la journée et le dîner fut rapidement sonné, rassemblant tout le campement dans la grande hutte qui servait de réfectoire. Tous étaient là, sauf Ackar, le dos en sang, attaché au pilori pour la nuit. Ses amis iraient le détacher à l’aube. Assise à la table du chef, sur l’estrade dominant les autres, elle annonça la venue d’une attaque imminente.

-Nous allons commencer petit, afin de vous montrer l’importance d’une bonne entraide et d’une bonne cohésion. Je prendrais un petit groupe de bandits avec moi et nous partirons au lever du soleil, à la recherche de voyageurs ou de petits convois. Le but n’est pas principalement de rafler leurs biens, mais d’apprendre.

Elle sourit et, voyant leurs têtes, rajouta avec un petit sourire trompeur :

-Mais bien entendu vous pourrez voler leurs biens. Sinon vous ne seriez pas des bandits.

Cela calma les suspicieux et bientôt toute la hutte résonna d’applaudissements et de cris de guerre, chacun enthousiaste à l’idée de partir à l’attaque et de découvrir une autre facette de leur nouvelle et mystérieuse chef. Ils oubliaient juste qu’elle avait dit ne prendre qu’un petit groupe…

Au matin, elle sortit de la hutte du chef, fraîche et bien réveillée. Elle avait dormit comme un loir, ses sens restant néanmoins en alerte. Mais personne n’était venu et c’était tant mieux. Elle n’avait pas envie de gérer une autre crise stupide. Les bandits se rassemblèrent et elle laissa le chef en choisir une dizaine, lui imposant juste Cali, pour « tester » le nouveau venu. Le chef lui-même s’inclut dedans, curieux, laissant son bras droit gérer le camp pour la journée.

Les restants furent déçus mais la petite troupe se mit rapidement en marche. Ackar avait été détaché et ses amis l’avaient emmené chez lui pour le soigner. Killian, en vérifiant les armes prêtées, l’ignora. Il n’avait eu que ce qu’il méritait. Elle donna le signal et la petite troupe se mit en marche. Le chef guidait, et elle tâchait de ne pas montrer qu’elle ne connaissait pas les lieux. Au contraire, elle enregistrait la route.

En milieu de matinée, ils parvinrent aux abords de la route. Les bandits savaient quels points étaient stratégiques et ils s’y dirigèrent. En effet c’était une bonne zone d’embuscade. Killian se tourna vers eux.

-Dans un convoi de voyageurs, ce sont les hommes qu’il faut attaquer en premier lieu. Ou les soldats s’il y a. Le mieux est de les prendre par surprise, ou la nuit. Dès qu’un groupe entrera dans notre ligne de mire, une moitié ira les entourer d’un côté, toujours discrètement, et les autres attaqueront comme d’habitude. Le but étant de leur faire croire que vous n’êtes pas beaucoup. Trop d’assurance est encore plus meurtrière qu’un Mercenaire du Chaos.

Tous acquiescèrent, essayant de visualiser. Comme des gamins, ils étaient impatients à l’idée d’apprendre et de s’exercer sur de vraies cibles. Ils se préparèrent donc, et une sentinelle repéra bientôt l’arrivée d’un petit groupe de voyageurs. Deux familles, avec des mules et des chariots qui transportaient leurs affaires. C’était parfait. Killian se sentit mal de les choisir. Ce n’était que des familles innocentes qui allaient chercher refuge à Al’Jeit. Il y avait des gamins.

-On ne tue pas. On met hors d’état de nuire. Tout ce qu’on veut ce sont leurs biens comprit ? Mettez-vous dans le crâne que ce genre d’attaque ne nécessite pas de morts. Si cela avait été un convoi avec des soldats, là oui. Mais pas ici.

Certains parurent déçus mais opinèrent finalement du chef. Voilà, au moins elle éviterait à ces gens de faire des deuils inutiles. Menant la première moitié des hommes, Killian s’avança au grand jour, stoppant les familles. Le chef lui, menait l’autre moitié qui les entoura très vite.

Bien entendu, les hommes de famille ne voulurent pas rester sagement de côté à attendre la fin des opérations, venant attaquer les bandits avec des couteaux, des fourches et des pieux. Killian ne sortit aucune arme. Elle accueillit le premier avec un coup de pied dans le ventre, lui agrippa le poignet pour le tordre et le faire lâcher son arme, puis balaya le sol pour le faire chuter. Avec le manche de son arme, elle l’assomma. Tout c’était passé si vite que personne n’avait comprit.

L’effet passé, les autres hommes se ruèrent sur eux. Il restait un père et les enfants mâles des deux familles assez âgés pour se battre. Les bandits imitèrent leur chef, attaquant sans tuer. Très vite, les familles se rendirent à l’évidence : c’était leurs biens ou leurs vies. Elles se rendirent, levant les mains et s’écartant du convoi sous la surveillance des bandits, pendant que les autres pillaient les sacs. Ils ne prirent que l’argent, les bijoux et quelques jolies vaisselles. Le reste, ils laissèrent ; c’était trop encombrant.

Tout ceci accomplit, la troupe repartit en forêt, laissant les familles soigner les blessés légers et repartir à Al’Jeit.

Alors qu’ils rentraient au camp, Killian chercha Cali. Elle ne l’avait pas surveillé au cours de la rixe et ignorait donc ce qu’il avait fait. En tout cas, les autres bandits n’avaient de cesse de commenter ses tactiques et son combat, pressés de tout dire aux autres et de leur montrer leur butin.

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Caym Cali
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25.09.16 14:08
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L'avenir du Chaos
L’attaque du convoi s’était bien passée. Killian avait donné ses ordres et Caym, comme tous les mercenaires de l’expédition, les avait respectés. La demoiselle avait été la première à attaquer et avait montré ses impressionnants talents de combattantes.
Le mentaï avait également pris part à la bataille, évitant de tuer.

Lorsque ce fut fait, tous remplirent leurs poches, besaces et autres sacs, avant de laisser la caravane dépouillée de ses biens les plus précieux. Les bandits discutaient de ce qu’ils avaient vu, de comment Killian s’était battue, de son plan d’attaque… Même le chef était admiratif. Il faut croire que tout s’était déroulé comme sur des roulettes.
Cali sourit et s’approcha de Killian, lui chuchotant qu’il était temps pour eux de repartir. Peut-être voudrait-elle faire ses adieux… Elle devait, quoi qu’il en soit, leur faire comprendre qu’elle reviendrait.

Lorsqu’ils furent seuls et que les troupes de voleurs et de volés fut suffisamment loin, le mentaï se tourna vers Killian. Il n’avait rien emporté de leur assaut, il n’en voyait pas l’intérêt.

-Bien. Tu as fait un excellent travail Killian.


Le mercenaire se tut un instant, hésitant à lui avouer quelques trucs, puis se dit qu’il était temps de la refaire revenir à la vie. Elle n’avait pas perdu ses principes, mais doutait de la voie des Marchombres. Le Chaos lui tendait les bras, mais elle ne s’y précipitait pas. C’était une recrue de premier choix, elle réfléchissait avant d’agir. Mais ce qui l’attendait lui demanderait de renouer avec son ancienne vie et ses anciens réflexes.

-Il est temps pour toi de retourner à la civilisation. Tu étais une marchombre influente et… on a besoin de toi. Ta mission est de rester à l’écoute du conseil marchombre ainsi que des plans qui s’y organisent. Ne grille pas ta couverture en ralentissant des actions contre les mercenaires du Chaos, tu risquerais d’éveiller des soupçons, mais informe-moi de tous les mouvements des marchombres et de ce qui les préoccupe actuellement.

Le mentaï plongea ses yeux dans ceux de Killian et s’approcha de sa protégée. Il lui expliqua avec soin ce qu’il attendait d’elle. Qu’elle sauve les apparences, elle doit rester une marchombre influente. Elle doit accumuler les informations et ne surtout pas éveiller les soupçons. Continuer à faire son « travail » de marchombre, et si possible épargner les mercenaires qui croiseraient son chemin, du moins si ceux-ci en valent la peine.
Caym lui demanda ensuite si elle avait des questions, et y répondit avec patience. Tout devait être parfaitement clair. Il la contacterait mentalement tous les jours, afin de prendre de ses nouvelles. Il lui donnerait un moyen pour qu’elle puisse le contacter en cas d’extrême urgence.

-Maintenant, il est temps pour toi de redevenir une marchombre. Tous t’observeront avec attention et te poseront des questions. Mens le moins possible. Tu as été capturée par un mercenaire du chaos et torturée dans les ruines du moulin où on était. C’était un mentaï, son nom : Ackar. Tu sauras le décrire sans aucun souci, et il a peut-être même des amis qui pourront confirmer son côté « obscur » en cas de recherches approfondies de la part de tes comparses, mais ils ne devraient pas le retrouver.


Le mentaï continua un court instant, lui confirmant les informations qu’elle pouvait dévoiler ou non. Elle devait taire l’identité de Caym, car il était à Al-Jeit et il ne désirait pas compromettre sa couverture. Elle devait également atténuer la torture psychologique, ça s’était passé, mais elle avait finalement vaincu. Comment s’était-elle échappée ? Combien de temps avait-elle passé à se remettre de ses blessures ?
Une nouvelle fois, le mercenaire laissa la jeune femme poser ses questions, de manière à ce qu’aucun doute ne subsiste plus.

Il ignorait comment l’aider à redevenir marchombre, mais il savait les reconnaître. Cali mit la jeune femme à l’épreuve, physiquement, et observa sa manière de se battre. Elle devait de nouveau se mouvoir comme une marchombre, agir comme eux, penser comme eux, s’exprimer comme eux.

L’entraînement dura toute la journée, mais finalement, Killian fut prête. Elle retrouvait même sa gestuelle marchombre.
Caym lui sourit et ils discutèrent une nouvelle fois. L’homme l’interrogeait avec précision sur ce qu’il s’était passé, sur ce que pensait et ressentait la jeune femme, essayant de la mettre à nu. Il posait des questions indiscrètes et repoussait la jeune femme dans ses derniers retranchements, mais il le fallait. Elle allait s’infiltrer parmi les loups. Si elle transpirait, si son pouls s’accélérait, ses camarades se douteraient de quelque chose. Elle devait être le plus honnête possible avec eux, et parfois refuser de se livrer. Les marchombres sont des gens secrets et ne racontent pas en détail ce qu’ils vivent.

Caym observa longuement la jeune femme. Était-elle prête ? Il l’espérait de tout son cœur. Se précipiter la perdrait, elle trahirait éventuellement les mercenaires ou se ferait repérer par ses anciens amis. C’était compliqué et tellement délicat… Et pour être honnête, il s’inquiétait.
Il ne savait pas si c’était pour elle et sa vie, ou pour le plan qui se mettait en place et ce qu’il leur apporterait. Avoir une taupe au conseil marchombre serait un avantage considérable. Ça renverserait probablement le rapport de force. C’était une occasion en or et de très importantes responsabilités. De Killian dépendrait l’avenir de la guilde.

-Prête ?

Le mercenaire observa la jeune femme et lui caressa la joue. Ils n’étaient pas devenus amants, il s’était toujours contenté de baisers et de caresse, mais c’était une relation étrange. Entre l’amour, la vénération, peur, la haine et l’amitié.
Il la laissa répondre, l’observant de ses yeux bleus, sans aucune animosité.

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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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25.09.16 17:28
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Caym & Killian


Cali surgit d’entre les bandits et lui fit comprendre qu’ils allaient partir. Elle acquiesça juste et alla dire au revoir à la bande, leur assurant qu’elle reviendrait. S’ils l’oubliaient, ou déviaient du chemin qu’elle leur avait dessiné, elle le saurait et leur ferait payer. Le chef semblait avoir comprit la leçon et il était trop content de conserver son poste pour désobéir. Tout ceci fait, elle leur tourna le dos et s’éloigna avec Cali. Les autres ne se poseraient-ils pas des questions ? Il venait puis repartait avec elle ? Bah, il n’avait qu’à se démerder ! Les bandits étaient loin quand le Mentaï prit la parole :

-Bien. Tu as fait un excellent travail Killian.

Elle sourit. Elle était contente qu’il la félicite. Comme un apprenti en fait. Elle se sentait comme tel. Une apprentie heureuse d’avoir satisfait son maître.

-Il est temps pour toi de retourner à la civilisation. Tu étais une marchombre influente et… on a besoin de toi. Ta mission est de rester à l’écoute du conseil marchombre ainsi que des plans qui s’y organisent. Ne grille pas ta couverture en ralentissant des actions contre les mercenaires du Chaos, tu risquerais d’éveiller des soupçons, mais informe-moi de tous les mouvements des marchombres et de ce qui les préoccupe actuellement.

Elle fronça les sourcils, assimilant tout ce qu’il venait de dire. Il continua d’ailleurs. Elle devait retrouver son apparence de Marchombre et agir comme tel. Elle ne devait pas montrer un quelconque signe de trahison. C’était logique, puisqu’elle risquait la mort. Elle lui posa alors quelques questions, auxquelles il répondit avec patience. Par exemple, si jamais les bandits ne se taisaient pas et qu’une rumeur circulait quant à son implication dans la bande ? Elle ne leur avait pas décliné d’identité, mais une femme aux cheveux noirs, qui sait se battre et avec une cicatrice sous l’œil, ça ne courait pas les rues.

-Maintenant, il est temps pour toi de redevenir une marchombre. Tous t’observeront avec attention et te poseront des questions. Mens le moins possible. Tu as été capturée par un mercenaire du chaos et torturée dans les ruines du moulin où on était. C’était un mentaï, son nom : Ackar. Tu sauras le décrire sans aucun souci, et il a peut-être même des amis qui pourront confirmer son côté « obscur » en cas de recherches approfondies de la part de tes comparses, mais ils ne devraient pas le retrouver.

D’accord. Enregistrant les infos, Killian soupira. Cela lui faisait tu de même peur. Elle était rôdée à ce genre d’exercice, de maîtrise de soi et tout ça, mais c’était amplement plus dangereux, ce qu’elle s’apprêtait à faire. A nouveau, elle lui posa quelques questions. Certes on ne remettrait pas en question le fait qu’elle se soit soignée seule, mais on se demanderait peut-être pourquoi elle n’avait pas rejoint la ville immédiatement pour prévenir le Conseil que les Mentaïs sévissaient non loin d’Al’Jeit ? Toutes sortes de questions pouvaient être posées, auxquelles elle devrait improviser le moment venu.

Le reste de la journée fut consacré à son entraînement Marchombre, au cœur de la forêt d’Ombreuse. Elle se remit à se battre comme un Marchombre, à faire la gestuelle nécessaire et à se mouvoir comme eux. Les techniques se rapprochaient certes de celles des Mercenaires, mais les différences étaient aussi visibles que la lune la nuit pour qui a l’œil.

Quand il lui demanda si elle était prête, elle déglutit, ne répondant pas immédiatement. Elle ignorait la réponse. La théorie était toujours facile. Mais elle connaissait les Marchombres, comme Sayanel. Ils avaient l’œil. Elle ne voulait pas qu’ils la démasquent. Elle ne voulait pas avoir à se battre contre eux. Malgré tout, ils restaient des amis. Elle n’était peut-être plus totalement de leur côté, mais elle les appréciait.

Cali s’approcha et lui caressa la joue. Killian plongea dans le bleu de ses yeux, où toute trace de haine était partie. Leur relation était étrange, et elle souhaitait la stabiliser. Il était son nouveau Mentor, son Maître, mais était-il plus ? Ils n’avaient pas couchés ensemble. Cela ne lui avait pas effleuré l’esprit. Mais dirait-elle non s’il lui faisait des avances ? Sans doute pas, si elle était sur de survivre. Car elle savait que certains Mentaïs avaient pour habitude de tuer leurs amants.

Toujours silencieuse, elle combla les quelques centimètres et vint l’embrasser. Voilà, pour l’heure leur relation se limitait à des baisers et des caresses. C’était suffisant pour le moment, et peut-être iraient-ils plus loin quand elle aurait trouvé ses marques. Elle mit fin au baiser et se recula.

-Prête.

Elle le laissa les conduire tout droit aux abords d’Al’Jeit, où ils se sépareraient pour ne pas éveiller de soupçons.

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