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Une rencontre sur les berges du Pollimage(Nitril/Aowen)
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05.10.16 22:50
Nitril n’avait jamais remis les pieds à Al-Jeit. Lorsqu’elle avait quitté la capitale quelques mois auparavant, elle avait tout laissé derrière elle, ne pensant qu’à fuir. Sa décision d’y retourner, bien que dans la discrétion, ne datait pas de la veille. Elle avait pris du temps à accepter l’idée que la personne en qui elle avait le plus confiance l’ait trahie. Elle y réfléchissait le soir, ses pensées l’assaillaient ; elle avait besoin de savoir.
Alors, après une journée de réflexion et de cavale dans la splendide Al-Chen, elle avait donc pris ses affaires, avait réglé l’aubergiste et, enfourchant son cheval, était partie en direction de la capitale. L’air frais lui caressait le visage alors que l’automne prêtait aux arbres ses couleurs orangées. Elle avait toujours aimé cette période de l’année qui lui rappelait son enfance. Le parfum de l’arrière-saison l’enveloppait ; elle s’y sentait bien.
Le soleil commença à tendre vers l’horizon après seulement quelques heures de voyage. Elle pesta intérieurement, pourquoi n’avait-elle pas attendu le lendemain ? Très probablement parce qu’elle ne savait pas combien de temps sa résolution tiendrait. Depuis qu’elle avait quitté Al-Jeit, elle passait bien trop de temps à réfléchir. Elle aurait pu y aller en faisant un Pas sur le Côté puisqu’elle ne souhaitait qu’observer la vie de la capitale, mais elle n’avait pas voulu que certaines personnes puissent sentir sa présence dans les Spires.
Lorsque le soleil eut définitivement quitté le ciel, elle arrêta sa monture près de la berge et entreprit de dresser un camp. Après avoir mangé, elle voulut dormir, mais le sommeil ne vint pas.
Alors qu’elle observait le reflet des étoiles dans le Pollimage, ses pensées dérivèrent une nouvelle fois vers Al-Jeit. Elle n’avait donné aucune nouvelle à sa famille ou à ses amis. Peu l’avaient soutenue lorsqu’elle avait été accusée à tord d’un crime qu’elle n’avait pas commis. L’auteur était inconnu, mais elle se doutait de son identité : cet ami en qui elle avait une confiance aveugle et qui s’était accaparé ce pour quoi elle avait œuvré toute sa vie. C’était elle qui avait fait prospérer ce commerce dans le marché du vêtement de l’Empire, et c’était un autre qui en récoltait les bénéfices.
Les étoiles du ciel n’avaient jamais si bien reflété sa colère.
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Aöwen Jil'Frayan
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Aöwen Jil'Frayan
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06.10.16 13:17
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*Aaaaah, j'en peux plus !* s'exclama Aöwen en son fort intérieur.

Malgré le fait que l'été eût laissé place à l'automne, il demeurait dans l'air une chaleur accablante pour la jeune Dessinatrice, peu habituée aux longs trajets et s'efforçant depuis petite à couvrir sa peau des rayons du soleil. La sueur qui perlait sur son front dégagé la démangeait, désagréable sensation qu'elle redécouvrait après tant d'années passées sans bouger loin de chez elle. D'un geste pourtant noble malgré sa fatigue, elle s'essuya le visage à l'aide d'un mouchoir de poche employé à cet effet depuis leur départ ; elle devait le nettoyer à chaque halte tellement le linge était sollicité. Mettant la main à la gourde accrochée à sa ceinture, elle jeta un regard éploré à ses compagnons de voyage.

- J'aperçois un coin d'ombre là-bas, ne serait-ce pas l'occasion idéale pour faire une pause ?

Fort heureusement pour elle, ses accompagnateurs étaient conciliants et ne rechignaient pas eux-mêmes à économiser leur force ; après tout, personne n'était pressé par le temps. Cela faisait bientôt deux jours qu'ils avaient quitté la capitale et Al-Chen ne devait plus être très loin ; à une matinée de marche supplémentaire tout au plus. Forcément, ses compagnons aussi étaient donc quelque peu fatigués, même s'ils ne donnaient aucun signe de transpiration ; sans doute que pour eux, l'air de cette saison d'automne déjà bien entamée était plutôt frais à vrai dire. Aöwen, elle, rêvait de montagnes enneigées...

[...]

D'un commun accord, le groupe avait décidé de s'arrêter ici pour la journée : ainsi, ils arriveraient en forme le lendemain. La jeune femme aux yeux océans les avaient laissé s'occuper du camp et s'était glissée dans l'obscurité afin de marcher un peu au bord de l'eau. Le Pollimage était majestueux dans sa robe de nuit, on pouvait y voir le reflet des étoiles nimbant le ciel loin au-dessus, si bien que durant un instant on pouvait croire qu'ils ne faisaient qu'un. Se passant une main dans les cheveux afin de se débarrasser de quelques mèches rebelles venues lui chatouiller les joues, la jeune Dessinatrice se lança dans les Spires. D'aucuns l'auraient qualifiée d'inconsciente : on ne savait pas ce qui rôdait dans les parages et nul doute était que si des bandits trainaient par ici, ils se seraient installés sur les berges du Pollimage, là où les voyageurs étaient les plus susceptibles de s'arrêter pour la nuit. Alors qu'un filet d'eau sortait du fleuve pour venir former une boule qui se cristallisait à vue d’œil dans la paume de la jeune femme, le contact froid de la glace lui arrachant au passage un frisson de satisfaction, un bruissement se fit entendre non loin.

La sphère se fissura sous le choc de sa chute et roula quelques pas plus loin dans l'herbe. Face à Aöwen, qui s'était retournée, se tenait une femme apparemment aussi surprise qu'elle par cette rencontre nocturne. Elle semblait vêtue avec élégance, mais il était difficile pour la femme aux cheveux blancs de détailler plus précisément ses traits dans la faible lueur que la lune reflétait. À ses côtés, un cheval la fixait de ses prunelles noires. Aöwen voulut parler mais son interlocutrice fut plus prompte...
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16.10.16 12:21
Nitril fut assaillie par ses pensées pendant un long moment. Lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’en contrôlait plus le flot, elle se redressa et resta assise sur la berge. L’éclat des étoiles lui brûlait les yeux – où était-ce ses larmes ? Sa destination du lendemain restait incertaine ; c’est au petit matin qu’elle prendrait sa décision : allait-elle poursuivre son voyage ou rebrousserait-elle chemin ?

Elle se morigénera. Pourquoi pleurait-elle ? Elle n’était plus une gamine ! Ses larmes ne l’avançaient en rien, elles ne lui ramèneraient pas sa vie d’antan. Elle les essuya d’un geste rageur et se glissa dans l’Imagination. Aussitôt elle sentit d’un Dessin prenait forme à quelques pas d’elle. Se demandant comme elle n’avait pas pu en voir l’auteur, elle tourna la tête. Près du rivage, un mince filet d’eau s’enroulant sur lui-même pour former une sphère de glace parvenait à la paume d’une femme aux cheveux blancs. Malgré l’obscurité, Nitril parvenait à distinguer la beauté de ses traits ; elle fut comme happée par cette silhouette et sa création.

Elle se leva avec prudence puis s’approcha de l’apparition. Etait-elle bien réelle ? Elle n’eut pas le temps de vérifier ; son pas fit craquer le vide et le son parvint aux oreilles de l’inconnue. De surprise, cette dernière laissa tomber l’orbe qu’elle créait avec tant de grâce. Elle eut sa réponse : l’apparition était humaine.

Aussi surprise qu’elle par la chute de la sphère, Nitril se ressaisit rapidement. Toute sa vie l’avait formée aux premières impressions. Une première rencontre était primordiale, même si elle ne durait que quelques secondes. L’autre devait se souvenir d’elle.

Nitril savait impressionner ; Natrahil l’avait appris. Abordant un sourire confiant, elle accorda un regard moqueur à l’orbe glacé qui gisait piteusement aux pieds de la jeune femme. Sa voix s’éleva, prenant de court son interlocutrice :

– Quel dommage, j’aurais bien voulu voir une telle création menée à son terme.

En son for intérieur, Nitril sut que sa première impression laissait à désirer.
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Aöwen Jil'Frayan
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18.10.16 3:20
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Aöwen suivit le regard de la jeune femme alors qu'elle commentait :

- Quel dommage, j’aurais bien voulu voir une telle création menée à son terme.

Difficile de dire si elle était sincèrement désolée ou non, on sentait presque une parcelle de dédain dans son regard posé sur la sphère brisée d'où s'écoulaient de fines gouttes d'eau.

D'un geste lent et sûr, la Dessinatrice aux cheveux blancs tendit la main, paume levée vers le ciel et sa voix cristalline brisa soudainement l'ambiance mystérieuse que cette apparition avait établie :

- Si ce n'est que ça, je peux satisfaire votre désir.

Mettant de côté ses pensées cette fois-ci, la jeune femme n'eut aucun mal à se concentrer pour faire apparaître instantanément une sphère de glace pure, parfaitement limpide et à travers laquelle il était presque possible de voir nettement, si bien que l'on eût cru faire face à du verre bleuté. Une deuxième sphère apparut dans son autre main, qu'elle tendit à son interlocutrice.

- C'est de la vraie glace, vous pouvez la toucher sans crainte. À moins que le froid ne vous soit un contact désagréable. Et vous êtes ?

L'apparence de la femme se tenant face à elle lui paraissait suffisamment amicale pour qu'elle puisse permettre à ses épaules de se relâcher. Arborant à présent un sourire franc, elle poursuivit le dialogue par de simples politesses :

- En ce qui me concerne, je me nomme Aöwen, de la maison Jil'Frayan. Est-ce le hasard qui vous a menée jusqu'à cette berge ?

Son regard d'un bleu sombre reflétant la couleur de l'eau en cette heure nocturne était à présent plongé dans les prunelles de l'étalon. Celui-ci s'ébroua et un souffle nasal serein lui échappa. L'amante des glaces sourit. Dans une nuit étoilée comme celle-ci, au bord de l'eau, son apparence était vraiment particulière, presque angélique ; elle semblait presque briller d'une lueur bleue formée par ses vêtements turquoises, à laquelle venait s'ajouter le blanc épuré de sa chevelure. Avait-on déjà vu un blanc aussi éclatant ? Mr. Propre en serait jaloux s'il appartenait à ce monde... De plus, sa tenue était si légère ! Simplement vêtue d'une robe de soie en pleine nuit d'automne, elle n'était pourtant pas secouée par le moindre frisson. C'était comme si l'endroit avait été remodelé selon ses couleurs : c'était comme son monde à elle.

Le hululement d'une chouette perça la nuit. À l'entente du son, Aöwen leva doucement son bras droit, replié en équerre à hauteur d'épaule. Sa chouette hulotte, Finwë, dont les plumes blanches s'accordaient avec la chevelure de sa maitresse, s'y posa délicatement, après avoir fait passer les restes du campagnol lui servant de dîner de ses serres à son bec. La jeune femme caressa avec tendresse les ailes de son amie en laissant un inaudible sifflement s'échapper de ses lèvres. Le tableau n'en était que plus mystique.
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22.10.16 13:42
Nitril posa à nouveau son regard sur la femme qui lui faisait face. Celle-ci avait déjà repris la parole :

– Si ce n’est que ça, je peux satisfaire votre désir, dit-elle.

Joignant le geste à la parole, elle avait tendu la main vers elle, y faisant apparaître une sphère de glace. A peine Nitril eût-elle le temps de la contempler qu’elle en avait déjà Dessinée une seconde qu’elle lui tendait de l’autre main. C’était un orbe translucide, presqu’irréel. Une création parfaite.

– C'est de la vraie glace, vous pouvez la toucher sans crainte. À moins que le froid ne vous soit un contact désagréable. Et vous êtes ?

Nitril en fut certes décontenancée mais se reprit vite. Elle avait l’habitude des rencontres, ça n’était pas celle-ci qui allait lui faire perdre tout moyen.

– En ce qui me concerne, je me nomme Aöwen, de la maison Jil'Frayan. Est-ce le hasard qui vous a menée jusqu'à cette berge ?

Elle ne semblait nullement inquiète quant aux intentions de la jeune femme. Au contraire, elle arborait un sourire franc et confiant. Nitril se demanda si elle voyageait seule ; pour sa part, elle n’avait pas pris de précautions particulières quant aux possibles mauvaises rencontres qu’induisait de dresser un camp dans la nuit sur les berges du Pollimage. Face à elle, la jeune femme semblait venir d’un autre monde. A l’image de création, elle paraissait irréelle et angélique. Elle était vêtue d’une robe de soie turquoise et paraissait ainsi avoir revêtu une aura bleutée qui l’auréolait d’une pureté céleste.

Un hululement brisa le silence qui les séparait. C’était celui d’une chouette. L’animal vint se poser avec délicatesse sur le bras qu'Aöwen lui tendait. Nitril fut subjuguée par le tableau qui s’offrait à elle.

N’en montrant rien, elle garda le même sourire moqueur plaqué à ses lèvres. Avec lenteur, elle tendit la main vers la sphère glacée et s’en empara délicatement. Elle fit mine de la soupeser, comme sceptique. Puis d’une voix claire, elle s’adressa à son interlocutrice qui attendait visiblement une réponse :

– On me nomme Nitril, je n’ai guère de maison. Je faisais route vers Al-Jeit sans objectif précis ; je ne sais pas même si je la reprendrai vers Al-Chen ou vers la capitale au petit matin.

Elle ne souhaitait pas livrer trop d’informations sur elle tant qu’elle ne savait pas réellement qui elle avait en face d’elle. Elle se devait d’être prudente. Cependant, Aöwen ne semblait guère représenter une menace pour elle. Aussi se permit-elle de se glisser dans l’Imagination. La sphère dans sa main changea alors peu à peu de forme. Elle avait toujours aimé sculpter, cela l’entraînait à manipuler son environnement. Quelques minutes plus tard s’offrit à la jeune femme la vision d’une ravissante chouette de glace à l’effigie de celle qui l’accompagnait.

Comment devrais-je la nommer ? sourit-elle.
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Aöwen Jil'Frayan
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27.10.16 19:40
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L'inconnue ne se laissa pas démonter par ce spectacle et jaugea même la sphère de glace, affichant toujours un visage confiant, presque fier, si bien que Aöwen s'en vit d'autant plus convaincue de son appartenance à la noblesse. Pourtant, les propos de la concernée semblèrent démentir ce point :

– On me nomme Nitril, je n’ai guère de maison. Je faisais route vers Al-Jeit sans objectif précis ; je ne sais pas même si je la reprendrai vers Al-Chen ou vers la capitale au petit matin.

Ah bon ? Voilà qui était curieux, pour une femme encore dans la fleur de l'âge semblait-il, d'arpenter les routes de l'Empire sans objectif précis ! Quoique... la jeune femme aux cheveux d'argent n'était pas la mieux placée pour critiquer cela étant donné sa propre situation : elle, qui se laissait porter en suivant les pas de ses compagnons et dont l'objectif semblait encore bien plus vague que celui de Nitril.

Elle sentit un picotement dans son esprit, comme une porte qui venait d'être ouverte : celle de l'Imagination. Petit à petit, la sphère que tenait Nitril prenait une forme animale. Ainsi, elle était également Dessinatrice... Ça expliquait notamment comment elle l'avait trouvée ici. Le Dessin mit plusieurs minutes avant d'être achevé, mais le résultat était plutôt bon : une véritable Finwë de glace ! Aöwen sourit encore davantage face au bon goût de sa compagnonne nocturne.

– Comment devrais-je la nommer ?

- Vous pouvez lui donner le nom de mon amie, si vous le souhaitez, répondit la jeune femme en désignant sa chouette. Elle se nomme Finwë. Ce à quoi l'animal concerné joignit un petit cri signifiant son approbation.

Lâchant un petit rire et caressant à présent le dessus du crâne de la chasseuse de rongeurs, elle modela en un petit tourbillon de flocons glacés sa sphère de l'autre main ; le résultat contenait à présent des variantes de tons et de couleurs, comme si la princesse des neiges avait utilisée plusieurs couches de glace, de densités différentes. Un cheval miniature, représentant dans ses moindres détails la monture accompagnant sa collègue Dessinatrice, se tenait désormais dans sa paume ouverte, brillant de multiples éclats bleutés.

Cherchant à en savoir un peu plus sur ce qui avait poussée Nitril a prendre la route, la jeune Dessinatrice relança le sujet en demandant :

- Pourquoi repartir au petit matin ? Ça m'étonnerait ! Al-Jeit est si belle et il y a tant de choses à faire, que ce serait dommage de ne pas y rester plus longtemps ! Vous trouverez forcément ce que vous cherchez là-bas.

Elle affirmait cela de façon tout à fait naturelle, mais la raison l'ayant poussée elle-même à quitter la capitale impériale n'était-elle justement pas le manque qu'elle ressentait à y rester cloitrée ? En définitive, elle pouvait comprendre ce besoin de changer de lieu. Toutefois, Nitril semblait parler d'Al-Jeit comme si elle retournait chez elle pour une visite imprévue. Et puis, "guère de maison" ? Aöwen l'avait compris comme réponse à sa propre présentation, où "maison" avait le sens de "lignée", mais pour une raison inexpliquée elle sentait que la réponse de son interlocutrice pouvait être prise au premier degré.
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02.11.16 0:53
Désignant la chouette, Aöwen lui répondit :

– Vous pouvez lui donner le nom de mon amie, si vous le souhaitez. Elle se nomme Finwë.

Cette dernière émit alors un petit cri comme pour approuver sa maîtresse. Leur relation paraissait fusionnelle et Nitril les trouva adorables. Ils semblaient tous deux provenir du même monde : un univers blanc et enneigé.
La princesse des neiges ne semblait pas avoir dit son dernier mot puisqu’elle investit l’Imagination pour sculpter à son tour. La sphère qu’elle tenait encore dans la paume de sa main prit peu à peu forme : celle de l’étalon qui l’accompagnait. Le résultat était éblouissant : les nuances de bleu de mêlaient entre elles par des éclats scintillants. La Dessinatrice en face d’elle n’était en rien une débutante. Et même à ses débuts elle avait dû en mettre plein la vue.

– Pourquoi repartir au petit matin ? Ça m'étonnerait ! Al-Jeit est si belle et il y a tant de choses à faire, que ce serait dommage de ne pas y rester plus longtemps ! Vous trouverez forcément ce que vous cherchez là-bas.

Nitril sourit. Ce qu’elle cherchait ? C’était probable. En serait-elle pour autant heureuse ? Rien n’était moins sûr. Il lui serait en revanche plaisant de revoir la ville dans laquelle elle avait grandit – elle ne s’y était pas baladé depuis si longtemps !

– Al-Jeit est une belle ville, répondit-elle, et Al-Chen l’est tout autant. Devant laquelle mes prunelles préfèreront-elles s’émerveiller ? C’est une question délicate.

Elle ne voulait pas en dire trop, mais il devait être évident qu’elle souhaitait cacher les véritables raisons de son voyage. Cette rencontre prenait une tournure intéressante et elle ne voulait pas que la jeune femme la pense fermée à toute forme de relation. Certes elle avait fui toute sociabilité ces derniers mois, mais quoi de mieux que de nouvelles personnes pour se reconstruire ? Malgré tout elle préférait rester prudente. Voulant alors recentrer la conversation sur son interlocutrice, elle demanda les banalités d’usage :

– Le Don pour le Dessin ne semble pas vous avoir écartée. Avez-vous fréquenté l’Académie ? J’en suis sortie il y a quelques années...
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Aöwen Jil'Frayan
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16.11.16 18:52
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- J'ai en effet fréquenté l'Académie, d'ailleurs j'y suis toujours officiellement étudiante. Seulement, avec l'accord de mes professeurs, mes résultats me le permettant, j'ai décidé de suspendre cette formation pour voyager et obtenir des réponses à mes questions que les bouquins ne possèdent pas. J'espère aussi pouvoir palier à mes points faibles académiques durant ce voyage, comme la desmose, afin de revenir plus forte que jamais.

La jeune femme n'oubliait jamais ce pourquoi elle était partie : elle devait obtenir ces réponses, elle devait tout tenter pour percer les mystères de l'Imagination, sans quoi elle ne pourrait pas progresser davantage sur cette voie et éveiller son vrai potentiel au-delà des Dessins liés à la glace. Le jour où elle sera Sentinelle signifiera sans conteste qu'elle aura atteint cet objectif.

Parler de l'Académie lui remémora ces années sombres passées éloignée de toute amitié et un frisson lui parcourut l'échine. Puis, le visage de son professeur particulier et ami apparut pour chasser ces mauvaises pensées, suivi de celui de son ancien ami qu'elle avait cru mort, retrouvé deux ans auparavant au pas de sa porte, pour l'anniversaire de ses dix-huit ans. Ses pensées dérivèrent jusqu'à ses nouveaux amis qui l'accompagnaient dans ce voyage : elle n'appartenait plus à ce monde de glace solitaire, elle pouvait s'en détacher pour cette nuit.

Joignant le geste à la pensée, elle fit disparaitre les sculptures de glace et les remplaça par une poignée de méduses de lumière qui planaient dans les airs autour d'elles. Son Dessin favori, qui l'avait accompagnée des années durant, à travers toutes les épreuves. Finwë lança un nouveau petit cri et Aöwen lui permit de reprendre son envol en tendant le bras au-dessus de sa tête ; la chouette se joignit aux méduses luminescentes dans une drôle de danse.

- Vous dites être sortie de l'Académie il y a plusieurs années ; vous connaissez donc déjà la capitale... Est-ce votre occupation professionnelle qui vous a poussée à quitter Al-Jeit ? J'ai entendu dire qu'ils recherchaient des Dessinateurs confirmés pour donner des cours particuliers à Al-Chen.

L'idée avait d'ailleurs tentée Aöwen quand elle en avait entendu parler, mais n'étant pas encore diplômée, il eût été prétentieux et irrespectueux de proposer ses services. Nitril lui semblait avoir le profil d'une enseignante, avec son air un peu sévère et son ton se voulant pourtant rassurant.
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20.11.16 14:27
Le spectacle qui s’offrait à Nitril était à la fois beau et mystique ; c’était un ballet de méduses enluminées. La chouette hulotte avait quitté l’épaule de sa maîtresse pour y prendre part. En face d’elle, Aöwen semblait comme perdue dans ses pensées.

- J’ai en effet vécu à Al-Jeit. C’est une très belle ville, j’aimais beaucoup m’y promener.

Cela faisait des mois qu’elle n’avait pas évoqué son ancienne vie à la capitale. Cela lui manquait de ne plus s’y balader.

- Mais des raisons professionnelles et personnelles m’ont poussée à la quitter il y a quelques temps. J’ai donné quelques cours à Al-Chen. Certains élèves étaient brillants et c’est réellement dommage pour eux qu’ils n’aient pas la possibilité d’intégrer l’Académie.

Elle avait régulièrement changé d’employeurs, assurant pour la plupart des remplacements. Elle n’avait pas voulu qu’on la retrouve. Pas dans l’immédiat.

- Certains ont de réels talents, reprit-elle. C’était fabuleux de les voir à l’œuvre mais j’ai décidé de prendre quelques jours pour aller visiter ma ville natale.

Peut-être se confiait-elle trop, mais son intuition l’incitait à la confiance. Du moins à une confiance modérée.

Le Dessin d’Aöwen semblait bien trop personnel à sa Dessinatrice pour qu’elle se permît de le modifier. Aussi, lorsqu’elle plongea dans l’Imagination, ce fut pour y ajouter des petits rennes, l’animal étant l’emblème de son entreprise de vêtements. Elle savait qu’elle en montrait trop, mais cela faisait si longtemps qu’elle vivait cachée… Et si elle voulait se réapproprier ce qu’elle avait construit, peut-être que quelques rumeurs sur son possible retour à la capitale pouvait l’y aider. Mais après tout, peut-être que la jeune femme qui lui faisait face n’avait jamais entendu parler de son commerce ; d’après ses dires elle semblait plus intéressée par l’Imagination et ses Spires que par la vie de la capitale.

- Comment se passe votre voyage ? Avez-vous déjà trouvé quelques réponses à vos questions ?

Il lui semblait que la jeune femme était loin d’atteindre son but, mais qu’elle avait déjà parcouru du chemin dans sa quête.
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Aöwen Jil'Frayan
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Aöwen Jil'Frayan
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20.11.16 18:00
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Une pointe de nostalgie bien sentie avait légèrement fait trembler la voix de Nitril ; quelles que soient les raisons de son départ d'Al-Jeit et celles de son retour, il était clair qu'il s'agissait de quelque chose de bien plus personnel que professionnel...

- Eh bien... Pas encore ! À vrai dire, j'avais prévu de recruter une escorte pour me rendre dans le nord, mais je me suis retrouvée, par un curieux concours de circonstances, à accompagner une jeune femme souhaitant découvrir les différentes villes de l'Empire. Néanmoins, cela sert également mes intérêts, car je ne doute pas de la richesse d'informations que possèdent ces villes. J'espère pouvoir observer une évolution plus nette lors de mon arrivée à Al-Chen !

L'attention de la jeune Dessinatrice se reporta sur les rennes de lumière s'étant mêlés aux méduses ; n'étant jamais vraiment partie de la capitale, elle n'avait vu ces animaux qu'à travers des bouquins, comme pour beaucoup de choses, cependant la forme particulière de ces bêtes-là lui rappelait quelque chose d'autre...

Élevée dans la haute société alavirienne, Aöwen était évidemment d'un naturel cultivé, et elle s'intéressait entre autres aux vêtements fins. Elle-même passionnée de couture, elle connaissait notamment certains noms dont la technique pouvait l'inspirer comme l'horripiler. C'était le cas d'une entreprise dont l'emblème représentait un renne en train de coudre un tissu ; une entreprise anciennement gérée par la famille Pil'How, mais qui aurait apparemment été cédée à une de leurs connaissances en l'absence d'héritier volontaire. Les connaissances d'Aöwen quant à cette affaire étaient limitées aux rumeurs qui circulaient dans les hautes sphères, et aucune de ces rumeurs ne soufflaient mot de l'existence d'une fille Pil'How partie en exil, mais seulement d'un fils qui refusait de reprendre l'entreprise familiale.

Aöwen avait aperçu lorsqu'elle était très jeune enfant la mère de la maison Pil'How qui était venue à l'époque présenter de grandes robes de soirée à une assemblée de femmes issues de la noblesse ; elle accompagnait alors sa propre mère. C'était avant que celle-ci ne disparaisse sans laisser de traces, tout comme son père... En revanche, la Dessinatrice n'avait pas encore eu l'occasion d'apercevoir la personne ayant repris les rennes ces dernières années, toutefois elle avait pu voir le résultat de son entreprise.

- Vos petits rennes me rappellent des vêtements que ma mère affectionnait beaucoup lorsque j'étais enfant : il y avait toujours un petit renne sur l'étiquette. J'ignore si vous avez eu vent de cette fabrique de tissus, mais le gérant en fonction aborde un style plutôt novateur, assez différent de l'ancien, quoique pas moins agréable à porter ni moins joli.

Après un très court moment de réflexion, la jeune demoiselle reprit :

- Ah ! Mais peut-être ne vous intéressez-vous pas à tout cela. Je me suis laissée emporter.
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21.11.16 20:46
A entendre les paroles d’Aöwen, le nom de sa maison gardait de sa renommée, même dépouillé de son commerce. Le scandale qui avait suivi sa destitution en avait sûrement quelque peu terni l’éclat, mais il gardait de sa prestance.

- J’ai eu quelques liens avec la maison, éluda-t-elle. Mais je suis partie suite au… différend qui a eu lieu il y a quelques mois.

Nostalgique, son esprit vagabonda quelques instants vers l’atelier où elle concevait ses meilleurs modèles avant d’aller les démarcher dans les différentes familles de la capitale. Elle avait toujours su se vendre : à peine présentait-elle ses collections qu’on les lui achetait. Cela lui manquait terriblement.

- Al-Chen est une belle ville, reprit-elle, vous trouverez sûrement une partie de ce que vous y chercher. Je n’y suis pas restée très longtemps, alors je n’ai pas beaucoup d’adresses à vous conseiller.

D’un geste théâtral, Nitril fit mouvoir l’un des petits rennes de lumière qui se mit alors à l’œuvre. De ses pattes émergeait une robe de soie translucide à l’image de celle que portait Aöwen. Lorsqu’elle fut achevée, elle resta suspendue quelques instants dans les airs avant de se dissoudre comme si chaque fil qui la composait se métamorphosait en petits flocons. Nitril avait souvent usé de ce spectacle pour présenter les nouvelles collections de sa maison lors des grandes réceptions.

Elle reposa son regard sur la Dessinatrice qui lui faisait face. Issue de la noblesse de la capitale, elle avait dû fréquenter le même type de salons qu’elle. L’avait-elle déjà croisée ? Elle voyait tant de visages différents à l’époque qu’il était parfois difficile de s’y retrouver. Peut-être avait-elle déjà eu quelques affaires avec la maison Jil’Frayan ? Cela devait sûrement être le cas… peut-être même l’était-ce encore. Certes elle avait quitté la capitale, mais son commerce ne mourait pas sans elle.

- Vous avez l’air particulièrement renseignée sur la couture et ses commerçants de la capitale. Avez-vous des petits favoris ? s’enquit-elle.

Cette question était tant pour Nitril une manière de mieux connaître son interlocutrice que de se renseigner sur les dernières nouveautés de la ville de laquelle elle s’était évertué à se tenir éloignée.
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Nestor
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06.12.16 21:02

Erkul était accoudé au bastingage et laissait son regard parcourir les rivages du Pollimage. La nuit était tombée et, malgré la lumière de la lune et des étoiles, les rivages n’étaient que des formes sombres. Un jeu d’ombre captivant pour l’homme. Il repéra un feu et imagina les voyageurs qui se préparaient à y passer la nuit. Peut-être étaient-ils en train de dîner, de se raconter des histoires en savourant un lapin rôti à la brosse.
Le ventre du navigateur le tira de sa rêverie en même temps que le grincement des roues à aubes. Inquiet, l’homme les observa et caressa les spires, à l’origine de la perturbation. Il n’eut pas besoin de chercher bien longtemps, les éléments semblaient s’être réveillés. Le vent s’était brusquement levé et soufflait maintenant avec force, obligeant le navigateur à s’accrocher au bastingage. Quelques cris retentirent sur le pont, chacun s’accrochant immédiatement et se préparant à affronter la tempête qui se préparait. Un coup d’œil en direction du rivage et il sut que les bourrasques n’étaient pas localisées uniquement sur le fleuve. Le feu de camp était éteint et la fumée se dissipait, il ne manquait plus que la pluie.
Il n’avait pas plu depuis des jours, voire des semaines, et i semblait que les nuages avaient décidé de rattraper le temps perdu. Les gouttes, nombreuses et grosses, s’écrasèrent bruyamment sur le pont. La visibilité chuta brutalement et en quelques secondes Erkul fut trempé jusqu’aux os, mais il n’abandonnerait pas son poste. Il se plongea dans les spires et, avec ses camarades, entreprit de guider le bateau dans la tempête, ce qui n’était pas chose aisée. Il chassa de son esprit les campeurs sur la rive, qui devaient probablement essuyer la même tempête sans aucune possibilité d’abris, pour se concentrer sur sa mission. La vie de tout l’équipage en dépendait.

Pourquoi le temps avait-il décidé d’éclater en cette nuit pourtant prometteuse ? Le ciel était alors dégagé, aucun nuage ne voilait l’horizon et voilà que soudainement, des nuages de pluie avaient obscurci le ciel faisant pleuvoir un déluge. En y réfléchissant, cette intempérie était peut-être causée par quelques dessins puissants, mais suffisamment discrets pour que des dessinateurs ne sentent pas la toile se tisser au-dessus de leur tête.

La nuit risquait d’être longue et épuisante.
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