Al-Jeit, la Cité des Merveilles, l'Apothéose du Dessin, l'incarnation de la Magnificence... On lui donnait bien des noms, à cette belle capitale, dûs majoritairement à son architecture défiant toutes les lois de la physique ; soit à l'extraordinaire travail de Dessinateurs exceptionnels. Ici, chacun trouvait toujours de quoi ravir ses yeux. Qu'on y soit allé une fois ou des dizaines, qu'on habite là où que l'on soit seulement de passage, on ne se lassait jamais d'admirer chaque détail de cette cité fantastique. De plus, pour un marchombre comme Stormer, se promener sur les toits permettait d'avoir un panorama exceptionnel et de se délecter de la vue sur cette capitale dans toute sa majesté. S'il y avait bien une raison de le motiver pour aller à Al-Jeit, c'était celle-là, du moins si l'on excluait la guilde.

Ainsi, l'homme aux yeux bleus glace, ses cheveux noués sur la nuque, profitait de cette splendeur au sommet d'une tour non loin de la Porte de Rubis. Cette couleur rouge sang n'était pas sans lui rappeler la chaleur d'une certaine Frontalière de sa connaissance... Lorsqu'on était proche d'elle, Splith était joyeuse et chaleureuse, attachante. Quand il y pensait, c'était plutôt étrange que tous deux se soient liés à une telle vitesse. Lui était plutôt d'une nature froide, distante, tandis qu'elle était plus expansive, bien qu'elle soit tout de même parfois difficile, avec Idir par exemple. Le pauvre Thül n'avait pas eu le temps de prononcer un seul mot que Splith le jugeait déjà ! Cette pensée alluma une lueur d'amusement dans les yeux du marchombre. Quoi qu'il en soit, Stormer pensait avoir bien fait de l'accepter comme compagne de voyage. Splith était la soeur qu'il n'avait pas eu.

Le marchombre resta encore quelques temps à rêvasser puis se contraint enfin à détacher son regard de la porte de Rubis. Il fallait qu'il aille rejoindre son amie. Il se fondit dans l'ombre de la tour et desescalada l'édifice. Pour se rendre à l'auberge à laquelle ils avaient rendez-vous, il allait falloir qu'il passe par des routes plus occupées. L'homme soupira mais se fondit avec résignation dans la foule.

Ce qu'il ignorait, c'était que ce chemin ne le conduirait pas à l'auberge, mais dans un autre monde...

Alyss avait les larmes aux yeux. Des larmes de rage et de tristesse. Ses parents et ses amis lui manquaient, elle était perdue dans un autre monde dont elle ne savait rien, elle avait une voix nasillarde et désagréable dans la tête qui lui donnait dès maux de tête atroce, et, malgré son forfait portable excellent, elle ne pouvait telephoner à ses parents faute au manque de réseau. Elle était sortie du désert sans trop d'encombres, mais elle était définitivement perdu et désespérément seul. La seule personne qui pouvait l'aider était un alter ego stupide qui boudait dans sa tête. Je boude pas je réfléchit. Oui je te crois. Bref, tu me déconcentre dans mes réflexions passionées et philosophiques, tais toi. Serais tu en train de me donner des ordres? Totalement, oui

D'après les personnes qu'elle avait questionné, de elle se trouvait à Al-Jet. C'était sûrement une ville connue, car les rares passants qui avaient accepté de répondre l'avait regardé avec de grand yeux étonnés. La demoiselle devait faire peine à voir, avec ses vêtements, totalement normal dans son monde, mais qui faisaient tâche ici. De plus, son regard troublé et ses cheveux ébouriffés la faisaient facilement passe pour une folle. Par ailleurs, elle se sentait comme cela. Une folle perdue dans un asile.

Mais c'était impossible. Elle ne pouvait être la. Son esprit logique ne voulait pas croire qu'elle se trouvait dans un autre monde. Peut être avait-elle était drogué, ou alors elle était dans le coma et rêvait... tu pars dans des délires bizarres toi...parce qu'être dans un monde parallèle c'est pas bizarre pour toi? Non, pas spécialement. Plus rien ne m'étonne depuis que ta mère a dit que X-men apocalypse était un bon film. Je peux savoir comment tu sais ça? J'étais la pauvre cruche

Soudain, dans la foule, elle reconnu la chevelure blanche de quelqu'un qu'elle avait déjà rencontré. Stormer, si elle se souvenait bien. D'un geste instinctif, elle courut vers lui et se jeta dans ses bras en le serrant contre sa poitrine comme on le fait à un petit bébé. Sans aucune raison valable, la présence de l'homme rassurait la jeune fille. Sûrement parce qu'il l'avait sauvé d'un ours bizarre. Sans pouvoir retenir ses larmes, de soulagement ou alors de tristesse, elle enfouit son visage dans le cou de l'homme. Elle était très heureuse de le voir, et son cœur qui battait à vive allure dans sa poitrine semblait le prouver.

C'est alors que le sentiment revint. Elle faisait un pas sur le côté! Pourtant, elle avait'juste pensé à sa ville natale Londres. Allait elle se trouvait dans un endroit totalement'inconnu où il n'y avait personne?

- Non!

Elle avait crié cette dernière conjecture. Elle ne voulait pas être seule. Elle serra encore plus fort l'homme, puis ils disparurent.

C’était peut-être parce qu’il avait l’esprit occupé que le marchombre ne remarqua pas la jeune femme. Elle surgit de la masse et fondit sur le pauvre homme tel un vautour sur sa proie. Un vautour que Stormer n’aurait pas hésité à égorger s’il ne l’avait pas reconnue au dernier moment. Alyss ? Mais que faisait-elle ici ? N’avait-elle pas réussi à retourner dans son monde ? Contre tout ce à quoi l’homme aux cheveux blancs s’attendait, la terrienne se blottit contre lui et le serra avec tendresse.

Le vide intersidéral détenait l’esprit du marchombre à lui seul. Les yeux écarquillés de stupeur, il observait cette étrange femme presque inconnue qui lui faisait ce que personne ne lui avait jamais fait auparavant. Elle enfouit son visage dans son cou et un liquide tiède entra en contact avec la peau pâle de l’alavirien. Ce fut ce qui lui fit reprendre conscience.

- Mais… Que ? réussit-il seulement à balbutier.

Il tenta de repousser ce contact indésirable et déconcertant, mais la jeune femme cria d’un ton laissant entendre que c’était une supplique et resserra son étreinte. Avant qu’il ne parvienne à s’en extraire, il ressentit une sensation inexplicable. Il avait comme l’impression de… s’en aller. Le Dessin bascula enfin et Stormer fut pris d’un étourdissement.

Ce ne fut pas sur le sol resplendissant d’Al-Jeit qu’il se retrouva ventre à terre, mais sur celui, plus sale, de Covent Market.


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*A suivre ici => "Comment emmener un -presque- inconnu sans son accord, Partie 2"*