A chaque empire sa Capitale. A chaque empire son Symbole.
Il est de ces souvenirs qui vous marquent plus que d’autres – la douceur d’un câlin maternel à l’heure du coucher, un voyage qu’on organise à l’improviste, la première cuite ou le premier baiser, une rencontre qui nous surprend autant qu’elle parvient à nous émouvoir. Al-Jeit est l’une de ces rencontres.
L’une de celles qui s’impose subtilement, avec un naturel déconcertant : il suffit d’un battement de paupières pour qu’elle vous emprisonne dans la beauté de ses tours, d’un clignement d’œil pour que vous succombiez à la palette de ses couleurs ; dès lors, vous n’aurez plus suffisamment d’adjectifs pour qualifier la capitale. Magnifique, audacieuse, surréaliste ; tous ces termes vous paraîtront bien pâles à côté de ce que vous aurez vu, bien trop éloignés de la réalité pour que vous puissiez vous en contenter…
Mais ne nous égarons pas. Avez-vous déjà demandé à un Alavirien de décrire cette cité ? Si oui – recommencez. Et cette fois, attardez-vous sur l’émotion qui se dégage de ses gestes et sur la brillance de ses prunelles, notez son sourire et le rêve qui peuple chacun de ses mouvements de main. Si non : qu’attendez-vous ? Al-Jeit n’est pas une simple ville, ni même une simple capitale. Elle est un condensé de génie, où les dessinateurs ont su allier talent et sublime pour créer ce qui jusqu’alors n’existait pas. Et c’est ainsi que les tours s’élèvent, nobles et fières, toutes faites de matériaux précieux ; le marbre côtoie le jade dans un enchevêtrement de colonnes et d’architectures toujours plus complexes, qui vous pousseront bien souvent à vous promener les yeux tournés vers le ciel, quitte à heurter des passants toujours trop nombreux.
Car Al-Jeit grouille. De jour comme de nuit, des centaines d’Alaviriens se pressent dans les rues de la ville et contribuent à faire d’elle une gigantesque fourmilière. Des étals de marché aux tavernes bondées, il y a toujours matière à s’occuper dans la Capitale. Un petit creux ? Laissez-vous guider par les senteurs épicées et ce plat si alléchant que vous imaginez ne sera bientôt plus qu’un simple rêve. Besoin de repos ? Les auberges et leurs lits douillets seront toujours prêts à vous accueillir. N’hésitez plus. Profitez. Profitez du spectacle d’un coucher de soleil vu depuis l’un des ponts translucides qui sillonnent les hauteurs. Profitez des concerts de rue ou d’une représentation qu’offre un groupe d’itinérants au détour d’une ruelle. Profitez d’une histoire contée par un chevalier un peu trop bourré par-dessus un comptoir ou d’une charmante rencontre faite entre deux bières.
Et vivez. De jour comme de nuit, vivez. Vivez au rythme des soirées chantantes et des verres qui ne cessent plus de trinquer. Lorsque vous en aurez assez, sortez. Perdez-vous dans les rues sombres des quartiers Nord qui, bien que peu sûres, offrent à qui le souhaite la solitude qui manque souvent aux habitants de cette cité. Ou alors, explorez. Grimpez sur les toits et admirez. Qui sait… Peut-être apercevrez-vous quelques silhouettes floues courir le long d’une paroi pourtant dépourvue de points d’accroche, et qui constituent à eux seuls l’une des guildes les plus secrètes de Gwendalavir… Le cas échéant, au moins aurez-vous gagné le droit d’apercevoir les étoiles ; dans une ville où la lumière ne s’éteint jamais vraiment, croyez-moi, c’est un luxe.
Il y aura les soirées de fête, les nuits sans sommeil et ces jours passés à découvrir les autres facettes d’Al-Jeit. Au-delà des tavernes, des auberges et des étals, peut-être vous trouverez-vous intrigué(e) par ces bâtiments qui ne ressemblent à aucun autre et qui renferment le Palais impérial, d’une part, et l’Académie des Dessinateurs d’autre part. Si les mondanités du premier vous agace, et que vous ne trouvez aucun intérêt à la vie de la Cour, intéressez-vous aux cours dispensés auprès des jeunes élèves de l’Académie et participez donc à leur vie étudiante… Et aux folies qui la constituent.
Alors, convaincu(e) ? Je l’espère. Mais sachez qu’aucune description ne serait suffisante à qualifier la capitale et surtout, qu’aucune image ne surmontera celle que vous ancrerez dans votre esprit le jour où vous la découvrirez pour la première fois, alors… Laissez-vous glisser. Laissez-vous emporter par la beauté de cette ville sans pareil, et n’oubliez pas :
Ici, votre imagination n’est plus une limite, mais une alliée de taille.
Adramus
Invité
11.01.17 20:19
Adramus Godmerek
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Adramus est de ces gens qui dégagent quelque chose. De part sa taille relativement respectable d'1m85, sa masse musculaire développée, son air froid, mais paternel, c'est un personnage fascinant. D'autant plus que, hormis dans sa tribu d'origine, personne ne s'habille à sa manière en laissant le torse -et les tatouages qui l'ornent- visible de tous. Du reste, il porte un pantalon large, la taille enserrée par un tissu qui tombe derrière ses jambes et qui sert de ceinture, et des sandales de bois. Vénérant depuis toujours la déesse-dragon des vents et des courants, il a acquis une aptitude au combat spectaculaire, car il peut invoquer une lame spectrale frappant plus loin et plus fort que la plus solide des épées. En outre, il possède une panoplie impressionnante de petits tours utilisant l'air, comme bondir une dizaine de mètres en avant, pousser son adversaire au sol sans le toucher etc... Adramus est un guerrier dans toute sa splendeur, fier et attaché à son honneur. Ne le provoquez pas à la légère donc !
Le temps était finalement venu de fermer les yeux. Une nuit fraîche et légère pointait à l'horizon, éteignant pour de longues heures l'ardeur du soleil qui s'étiolait lentement en flammèches cuivrés devant lui. La neige avait cessé de tomber, et le vagabond pouvait enfin apprécier les murmures du vent en méditant en pleine nature. Il s'était isolé de la civilisation pour quelques jours, et ne souhaitait rien d'autre que du repos au milieu de la forêt. Entouré de géants aux pieds d'argile, il se sentait à l'abri de tout, serein, et épuisé. Enfin arrivait sur ses épaules la fatigue de ce long périple. Elle traînait inlassablement sa tête vers le sol, l'emportait dans l'abîme, lui promettait une union éternelle avec le néant. Ne plus parler, ne plus souffrir, au moins pour un temps. Apaisé, Adramus baissa les paupières, savourant une dernière fois la sérénade silencieuse des arbres dépouillés de leur robe, la caresse du sommeil sur ses bras engourdis, et la brûlure surprenante d'un coup de genou dans le visage.
Hein... Quoi ?
La tête contre le sol, les oreilles hurlantes de l'écho alentour et du choc provoqué par le coup, la bouche grimaçante et révélant sa dentition, le guerrier avait de quoi se poser des questions. Quel était ce brouhaha, quel était ce sol froid et poisseux sous lui ? Un grondement permanent l'entourait, le dévorait, comme une ruée de chevaux sauvages qui vous broient les os sans vous voir, alors que vous êtes aplati sous leurs sabots. Adramus avait l'impression d'avoir rencontré la route d'un troupeau de buffles en rûte, et pourtant c'était bien des mots qui parvenaient à ses oreilles grinçantes, et non des gémissements plaintifs d'une bande de bovidés enhardis. Il se risqua à ouvrir les yeux, et fut emporté dans une tempête de jambes longues et de tissus affriolants. Tout cela dansait devant sa face de benêt, et il dû redoubler d'efforts pour parvenir à obtenir une image plus distincte. Des gens, au-dessus de lui, et il y en avait beaucoup. Beaucoup trop même. Il eut un instant de panique, très vite réprimé par un instinct de survie mitonné depuis longtemps. Il posa les bras sur le sol, et tracta son buste lourd vers plus de hauteur. Semblant enfin prendre en considération l'homme étrange étalé par terre, les passants s'écartèrent quelque peu, sans autre attention qu'un regard espiègle imprégné de vapeurs alcoolisés, et laissèrent le pauvre Adramus se relever.
Une fois debout, les spectateurs eurent la surprise de le découvrir bien plus imposant qu'il ne semblait allongé ainsi sur le pavé. On le contourna beaucoup plus largement, comme si on avait posé au milieu de l'avenue une sorte de bête fauve qu'il valait mieux ne pas approcher. Le guerrier se frotta les yeux avant d'enfin pouvoir admirer le spectacle dans lequel il venait d'entrer en grandes pompes. Une ville, ou plutôt un véritable royaume, qui s'élevait de toute part vers le ciel, touchant les astres, brûlant avec eux pour éclairer la nuit. Des cristaux splendides enchâssés dans chacune des immensités de marbre. On aurait dit une chaîne montagneuse, un pays divin, une merveille qui ne serait jamais à la hauteur des hommes. Et pourtant, pourtant il y en avait des mortels, partout autour de lui, il n'y avait que de ça. Ils dominaient ce monde doré, des princes et des princesses dont les vies devaient garnir des pages entières de livres jaunis. Comment un tel lieu pouvait exister ici-bas ? Une seule réponse, Adramus n'était plus en bas, mais dans les hauteurs célestes. Quelqu'un, ou quelque chose, l'avait emmené goûter au royaume des Architectes. Ce ne pouvait être que cela !
- Oh ! Excusez-moi ! Je ne vous avais pas vu quand j'ai marché ! Oh la la... j'espère que vous m'excuserez pour ma maladresse !
La voix venait de son dos, elle venait de derrière lui. Un long mouvement de tête, aussi lourd qu'une dérive de continents, succéda à la déclaration de la jeune femme. Adramus la fixait, les yeux embrumés par l'incompréhension. Puis il se rendit compte de qui lui avait parlé, qu'elle était chétive, pâle, belle comme la surface de l'océan. Mais trop de sentiments envahissaient déjà le crâne endolori du guerrier pour qu'un seul de plus, fusse-t-il l'amour lui-même, ne puisse se frayer un chemin à travers cet épais mélange incolore qui lui comprimait le cerveau. Il se contenta de chuchoter quelque chose, sa voix s'étant envolée bien loin de là certainement.
- Ne vous excusez surtout pas, c'est moi.
Puis ses yeux, comme happés par un océan de lumière, glissèrent inexorablement de nouveau vers les tours immenses qui trônaient impérieusement au centre de la ville. C'était comme se trouver en face de votre père, si imposant et sévère que vous, pauvre enfant fragile que vous êtes, il n'y a plus aucun mot qui parvient à s'évader de la cage qu'est devenu votre bouche. La passante, elle, jetait sur Adramus un regard circonspect, presque effrayé par un type aussi étrange. Elle s'apprêtait nonchalamment à continuer sa route, retrouver ses amies, quand une main puissante attrapa son poignet dénudé, sans force brutale, avec une douceur déconcertante pour quelqu'un d'aussi fort.
- Quel est le nom de ce pays... ? Parvint à prononcer, avec force concentration, le vagabond toujours émerveillé par le paysage.
Définitivement, la demoiselle voulait en finir avec cette conversation. Il était allongé, quelques minutes avant, en plein milieu d'une avenue bondée de la cité, et il ne savait pas où il était ? Pff... l'ivresse en faisait des ravages chez certains.
Vous êtes à Al-Jeit, monsieur, maintenant lâchez-moi. Lança-t-elle avec agacement.
Adramus obéit, sans même accorder un regard désolé. Désormais, ses yeux étaient trop occupés les toits tout autour de lui, sans jamais se baisser vers les hommes. En entendant les cliquetis des bottes de la jeune femme sur le pavé, il reprit un peu ses esprits. Il regardait sa main, désormais, celle qui avait effleuré la peau d'albâtre de l'inconnue.
… Al-Jeit, murmura-t-il, c'est donc là que mon destin m'emmenait, Möchlog... Je ne sais de quelle mission tu m'as chargé, mais je ne te décevrais pas, sois-en sûr.
Comme brusquement redescendu sur terre, le guerrier se mit en marche. Un golem au milieu de la foule, et pourtant aussi leste qu'une brise venant du nord. Il ne bousculait personne, se contentant d'esquiver ceux qui se mettaient en travers de sa route, scrutant les alentours, cherchant assidûment quelque chose dont il ne concevait même pas encore l'essence. Il finirait bien par trouver, il suffisait d'avancer...
Luka Toen
Invité
15.01.17 16:41
Luka Toen
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Luka est historienne et naturaliste officiellement, médecin sur son temps de loisirs. A ce titre, elle fait partie de la guilde des Cercles de l'Aube qui consacre son temps à enseigner et former des médecins d'élite pour la population du monde. Elle est assez renommée pour ses publications scientifiques, notamment son bestiaire qui est devenu une référence en la matière. Elle ne jure que par le savoir et passe son temps à voyager à travers le monde pour explorer et découvrir tout ce qu'elle peut. C'est une femme indépendante spécialiste du corps à corps qui a un mode de pensée assez particulier, sans la moindre logique et fonctionnant toujours à l'instinct et la spontanéité. Elle faisait autrefois partie des dragonniers mais elle a perdu son dragon lié dans un grave accident dont elle a mis plus de dix ans à se remettre vraiment.
Elle porte un haut de tunique blanche sur un pantalon en cuir et des hauts de chausse finissant à mi-cuisse. Comme elle se bat à mains nues, elle ne possède rien d'autre que des gantelets serrés sur ses phalanges, ainsi que Kharan Shar, un artefact magique. Cet immense manteau constitué de plumes noires est aussi léger que le matériau dont il est fait. Lorsqu’il revêt entièrement le corps de son possesseur il permet à celui-ci de se transformer en homme-oiseau et ainsi d’échapper à la pesanteur.
« Ma Dame, vous avez encore reçu une lettre du Gharyn d’Ünet. »
« Posez cela ici, je m’en occuperai plus tard, lui répondit-elle avec la grâce d’un maître d’orchestre. »
Elle virevoltait d’un bout à l’autre de la pièce comme une funambule ivre de vie. Sa longue tunique blanche se gonflait telle une voile à la mer et soudain son élan lui faisait tracer un virage rectiligne, un soubresaut qui venait contrecarrer toutes les tentatives de son aide à tout faire du moment. Le jeune apprenti courrait en tous sens dans l’espoir vain d’anticiper les hasardeuses courbures de sa supérieure hiérarchique, et les bras plein d’une paperasse qui inondait la pièce d’une fragrance de papier mêlé d’encre il se retrouvait aussi désœuvré et inutile qu’un brave pantin désarticulé. Il faisait beau, il faisait chaud, et il ne leur restait que deux heures pour mettre en forme cet étalage de missives et documents importants à traiter. Pour la énième fois, Luka jeta un rapide coup d’œil à la pendule daënars qui égrenait les heures à l’autre bout de la pièce. Son attelage l’attendrait probablement, mais elle n’avait aucune envie de retarder l’échéance d’un voyage de plusieurs semaines dans le but de rejoindre hé bien… L’autre bout du monde, ni plus ni moins.
Méthodiquement, ils avaient classés par piles monumentales plusieurs années de vie passées au quartier général des Cercles de l’Aube, et ces tours brinquebalantes parsemaient le sol d’un damier complexe et fort dangereux au demeurant. Souple et légère sur ses pieds Luka menait une danse dont elle était seule à connaître le rythme lancinant : talon, bout d’orteils, une torsion de cheville et la voilà déjà échangeant une passe d’arme avec la pile des affaires urgentes, aussi peu soucieuse de son équilibre précaire qu’un chat facétieux. Elle désigna du doigt plusieurs dossiers agrafés qui trônaient sur le sommet d’une table en bois, et sans attendre de savoir si l’étudiant avait bien pris note de sa nouvelle tâche son attention s’était déjà envolée plus loin. Elle attrapa le lourd fardeau « Herboristerie et poisons », prit soin de le caler contre son ventre et sa poitrine, raffermissant l’étau de ses doigts sur les pochettes en cuir qui consolidait la structure. Puis la plante de son pied glissa sur une missive oubliée-là, et le cri d’avertissement de l’apprenti se perdit dans un décorum de confettis blanches. Les papiers lui échappèrent des mains comme autant d’hirondelles chapardeuses, vastes drapeaux d’une limpide blancheur qui glissaient dans l’air avec la grâce et la lenteur d’un ballet aérien…
Son sursaut redressa son corps tout entier. Les prunelles rondes comme des perles, le vert de ses yeux s’étaient mués en un doré métallique si aiguisé qu’il transperçait la foule. La foule ? Droite comme un i, positionnée sur ses appuis tel un félin retombé sur ses pattes, elle fut un long moment troublée par l’incohérence absolue de ce que lui rapportaient ses sens. Il n’y avait pas un instant elle… Luka contempla ses mains désormais vides, suspendues à mi-hauteur dans l’espoir de rattraper on-ne-savait quel papier perdu. Elle se souvenait de voiles blanches et irisées, si blanches qu’elles l’avaient éblouie… Et derrière le coin d’une aile, le paysage s’était mué en autre chose, transfiguré en un battement de cils plus infime que la chute d’une pile de dossiers.
« Où suis-je… ? »
Elle leva les yeux sur l’infinité de la ville, les lèvres légèrement entrouvertes sur un rêve désormais oublié. Mais puisque Luka était Luka, son corps amorça de lui-même une habitude plus vieille que le monde. Elle avait parcouru les forêts. Exploré les montagnes, les océans, des temples engloutis datant d’avant la civilisation humaine telle qu’on la connaissait aujourd’hui. Sa surprise se muait en admiration et en contemplation plus rapidement qu’une enfant - elle ne cessait jamais de s’émerveiller, car cela aurait signifié que l’horizon n’avait plus rien à offrir et que la vie ne valait plus la peine d’être vécue. Ses épaules se décrispèrent donc d’elles-mêmes, et bientôt sa nuque frémit d’une excitation latente qu’elle sentait poindre aux alentours de sa curiosité dévorante : un brasier vivant brûlait en elle, et l’envie de savoir, de comprendre lui agaçait le bout de la langue comme autant de cendres sur un tapis de paille. Elle s’ouvrit tout d’abord aux sons. Ces nuées frémissantes qui grimpaient dans l’atmosphère en accordéon pressé, le bruit des talons sur le dallage comme celui du vent qui chantait dans ces hautes tours, tout là-bas, par-dessus les tuiles embrasées de soleil des masures. Al-Jeit murmurait la foule indifférente à sa présence. Et d’autres mots plus complexes aux sonorités exquises à propos d’Empire, d’école, de dessinateur et toutes sortes d’autres avenirs prometteurs. L'existence citadine suivait son cours, piquante et allègre, pleine d’informations qu’il suffisait de piocher à tire-larigot dans la rumeur du soir.
Elle remit une mèche flamme derrière une oreille de deux doigts habiles, laissant traîner ses prunelles partout où la moindre forme pouvait les attirer. Elle se laissa happer par la foule, subtilement influencée par ces courants humains qu’il ne fallait jamais remonter à contre-sens, mais bien au contraire comprendre et interpréter car c’était là un dangereux ressac qui pouvait vous échouer dans une impasse indésirable. Mais aujourd’hui, Luka pressentait que c’était la chose à faire, que toute cette créature humaine l’emporterait là où elle devait être en ce jour, et nulle part ailleurs…
Âge : 30
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Neleam
Chevalier__Admin
18.01.17 16:48
MJ
Description:
Neleam est une guerrière de petite taille et à la silhouette fine. Même si elle ne paye pas de mine elle est musclée et très rapide en combat. Elle manie principalement le sabre, l'épée et les poignards (éventuellement en lancer). La demoiselle fait partie de l'ordre des chevalier, sa mission est de servir l'Empire et d'atteindre la gloire grâce à des missions/rencontre/quêtes.
Elle possède une imposante chevelure noire parsemée de mèches blanches. Sa peau est claire, son visage fin, et ses yeux d'un bleu cristallin en amandes. Neleam possède un caractère plutôt enjoué, elle aime la simplicité, se battre, boire et manger. Elle n'est pas originaire de Gwendalavir mais y vit depuis plusieurs année et a visité tout l'empire et même au-delà et s'y sens comme chez elle.
Adramus
Invité
19.01.17 13:30
Adramus Godmerek
Toujours absorbé par sa contemplation muette, les jambes d’Adramus le portaient pourtant, aussi fidèles que les plus dévots serviteurs des Architectes, dans l’avenue bombardée d’odeurs de musc et d’encens, et sur laquelle un millier de pied faisait se soulever une chape de poussière qui vous enveloppait jusqu’à la cheville, comme si vous fouliez quelque nuage brumeux. Les gens avaient commencés à resserrer leur étreinte volubile autour de l’étranger, qui n’y prêtait nullement attention tant sa curiosité dévorait son esprit et contraignait son visage à toujours se lever vers des hauteurs inquiétantes. Sa nuque commençait subtilement à le brûler, si bien qu’il s’autorisa à baisser le regard vers la masse anonyme dont il suivait le flot inarrêtable.
Devant lui, droite comme un roseau en plein épanouissement, et s’approchant avec toute la confiance d’un enfant, une jeune femme à la svelte silhouette venait à la rencontre d’Adramus. Elle le salua chaleureusement, ce qui renforça le vagabond dans sa théorie onirique de paradis retrouvé. Comme tout d’un coup désinhibé, il abandonna son masque sévère et afficha un sourire aussi désarmant que rare sur ses lèvres tailladées par le froid. Il détendit ses épaules et baissa la tête à mesure que la demoiselle se rapprochait. Par Delkhii, qu’elle était petite ! Adramus eut une réaction inhabituelle, un gloussement. Aussi fugace que bref, impossible à entendre dans ce brouhaha volcanique, mais sa poitrine se souleva, secouée par un élan intempestif. C’était la première fois depuis des années qu’il n’avait pas eu un tel écart à ses principes de rigueur. Décidément, cette ville sortait d’un rêve.
Vu le vocabulaire de la jeune femme, on aurait pu croire à un médecin, ou un garde en mission ayant conservé ses vêtements civils pour ne pas troubler les festivités. Adramus ne comprenait pas bien, cependant, pourquoi être si inquiète pour lui. Il ne marchait pourtant pas en zigzaguant comme un chevreuil en train de mourir. Il ne lançait pas de plaisanteries grasses à chaque passante, ni de bouteille ébréchée à chaque passant. Il se trouvait des plus normaux, mais peut-être était-ce déjà trop étrange pour cette cité céleste. Le guerrier eut un mouvement de tête, toujours accompagné de son sourire avenant, en guise de salutations.
- Je vous remercie, mademoiselle, de vous inquiéter pour moi, mais je vais parfaitement bien. Je m’évite tout breuvage de ce genre, ce n’est pas la meilleure façon de se maintenir prêt à combattre.
Une lueur complice scintillait dans ses prunelles brunes. Qui ne parvenait pas à remarquer l’impressionnante panoplie d’armes qu’arborait fièrement la petite dame. Même par ici, le voyageur parvenait à attirer l’attention de tous les guerriers du monde sans même le vouloir. Lorsque l’on dit que les armes appellent les armes, ce n’est peut-être pas synonyme d’un potentiel combat, ma foi… Tout autour d’eux, des vautours perchés sur deux pattes s’amassaient en quête de spectacle. Ils allaient être déçus, l’adepte d’Amisgal n’étant pas vraiment friand des rixes déraisonnées. D’un autre côté, autant profiter de la situation… Si Adramus souhaitait bien une chose, dans un endroit inconnu, c’était d’entendre raisonner son nom dans les conversations. Autant commencer dès maintenant ! Il tendit une main, certes massive, mais non moins amicale, à l’inconnue dans l’espoir d’obtenir une réponse positive. Il sourit une nouvelle fois.
- Moi, c’est Adramus, mademoiselle. Vous êtes la première personne que je rencontre ici, ravi que ce soit quelqu’un d’aussi bienveillant.
Même si ce pays était sûrement rempli de gens vertueux, Adramus se doutait bien qu’il ne pouvait y avoir que des coeurs ouverts et des mains tendues. Il fallait savoir profiter de toute bonne rencontre, et en tirer les meilleurs enseignements.
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Neleam
Chevalier__Admin
21.01.17 17:31
Luka Toen
Invité
11.03.17 16:00
Tout était décidément étrange et atypique dans ce nouvel environnement. Qu’avait-elle encore fait… ? Dans le silence de son esprit, tandis qu’elle cheminait librement entre les badauds, elle tâcha de se remémorer les derniers événements. Une fois n’était pas coutume, elle n’avait approché aucun artefact depuis plusieurs semaines. Il était donc impossible que le problème vienne de là… Aussi puissante était la magie des Architectes, elle doutait qu’ils aient la fantaisie de se livrer à pareilles facéties sur le commun des mortels. S’agissait-il d’une malédiction ? Car si ce n’était pas un don divin, le champ des possibilités restantes se voulait plutôt négatif. Un objet ancestral enchanté que sa curiosité malvenue avait dérangé, peut-être une âme en peine blessée par l’un de ses propos ou un patient qu’elle n’était pas parvenue à tirer de ses idées noires entêtantes... Les possibilités étaient multiples. Et Luka ne parvenait pas à voir cela comme une potentielle situation dangereuse.
Oh, comme tout était incroyable ici ! Où que se posait son regard, les formes, les couleurs, les gens, tout était si différent ! L’air lui-même sentait une fragrance inconnue, celle de la nourriture chaude et craquante sur les étalages, celle de la pulpe des fruits qui languissaient de leurs beaux reflets chargés d’eau et de jus au coin des grands paniers tressés. Les voix s’élevaient comme des chants d’oiseaux, ou du moins, était-ce ce qui atteignait les oreilles de la jeune femme. Des sonorités, des tonalités étrangères, tantôt flutées comme le son d’un instrument puis lourdes, graves et rondes comme un long écoulement de rochers. Où était donc passé l’Irydar ancien, la familiarité des sons et des expressions auxquels elle était tant habituée ? Autant vous dire : pour l’heure, elle n’en avait cure. S’il y avait bien une chose sur laquelle son esprit rejoignait les réflexions d’Adramus en cet instant, c’était qu’il devait s’agir d’un quelconque Eden perdu entre deux strates de réalité. Et voilà qu’elle en parcourait les rues marbrées de pavés éblouissants, cherchant à saisir du bout des doigts la pomme maudite mais tant espérée de ce jardin aux arbres non référencés.
Elle s’apprêtait à tenter une légère bravade –peut-être s’adresser à la marchande à sa droite, ou peut-être saluer l’étonnant personnage à sa gauche ?- lorsque la voix d’une demoiselle survola la foule. Immédiatement, Luka sut qu’elle n’avait pas affaire à une princesse de cours. Ses mots, trop sûrs, trop clairs, étaient l’apanage d’une conscience sinon en paix avec elle-même du moins parfaitement conscientes de ses atouts. Elle ne rougissait pas du ridicule et n’hésitait pas à perturber la tranquillité des lieux. Ou peut-être était-ce une coutume d’ici, de s’exclamer par devers la populace… ? Luka n’hésita pas plus longtemps. Sa curiosité piqué au vif et assoiffée de réponses correctes susceptibles de venir rectifier ses élucubrations, elle se coula entre les corps des passants et émergea à son tour près d’Adramus. Ses prunelles glissèrent alors sur les semelles de ce dernier, remontèrent sa ceinture et s’arrêtèrent aux traits si particulier de son visage.
« Vous êtes comme moi, constata-t-elle avec l’évidence d’une vérité. »
Elle n’avait aucune idée de qui étaient tous ces autres. Lui, en revanche… Qu’importe son identité, il ne pouvait cacher son appartenance au même monde qu’elle. Cette façon de se tenir, de croire en ses gestes, et cette tenue vestimentaire si propre à Irydaë… Elle n’était donc pas seule. Restait à comprendre le pourquoi du comment.
« Enchantée, s’adressa-t-elle donc ensuite à la jeune oratrice. Je me nomme Luka Toen. Et je suis un tantinet perdue. Où nous sommes-nous, très exactement ? Et pourrais-je également intégrer votre nouveau cercle d’amis ? »
Elle se fendit d’un immense sourire dont elle ne parvint pas tout à fait à cacher les accents enthousiastes et facétieux. Tout ceci était tellement excitant… !
[Hrp : Mille excuses pour le retard ! T.T]
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