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Rien ne sera oublié. [Caym CALI]
Viladra Memphis
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Viladra Memphis
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29.01.17 15:57


Souviens toi...

★ Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme

   
   
 
Feat
Caym CALI
...
Comme d'autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l'effroi.




J'étais perdue dans la brume, mon cœur s'affolant au rythme saccadé du sang qui battait dans mes veines. Les yeux clos, je sentais mon corps flotter dans le néant absolu, me rappelant sans cesse ma condition d'humaine. Combien de temps était passé, depuis quand n'avais-je pas senti la lumière du jour baigner ma peau, la réchauffant de sa chaleur rassurante. Depuis combien de temps la lune ne m'avais pas éclairé de sa teinte blafarde, accentuant les sévices de la haine et de la douleur sur mon visage... Mon esprit tourmenté se perdait peu à peu dans les méandres de la folie et je me raccrochais désespérément aux bribes de mémoire qu'il subsistait encore dans mes consciences éparses.
Comment cela avait commencé ? Il me semble que ce fut durant une mission, pourtant ordinaire et sans saveur. Peut-être une histoire de traque, de meurtre ou d'espionnage, je ne m'en rappelais pas bien... J'avais poursuivi ma cible dans la forêt Ombreuse, désirant de me repaître de son sang et de sa longue agonie. J'avais senti son odeur, capté les battements de son cœur affolé, prête à fondre sur elle pour déchiqueter ce corps fragile et méprisable... Mais voilà qu'une porte d'ombre s'était ouverte devant moi et, attirée par l'obscurité, je l'avais traversée sans même savoir ce qu'il se trouvait derrière. Ce fut le début de la chute, mais aussi de l'apothéose vers les ténèbres les plus séduisantes que je pus découvrir. Elles m'attiraient,dans leur bras diaphanes et langoureux, et je m'étais laissée saisir par elles comme un loup attrape sa proie. Ce fut l'extase, la douleur et le plaisir mélangés qui explosèrent dans des tourbillons de saveurs oniriques. Le sang jaillissait de mon corps pour m'étreindre mortellement tandis que mon regard s'assombrissait pour ne percevoir que la cruauté et la haine. J'étais chez moi, dans un nid de perversion absolu où la lumière elle-même n'osait rentrer...

Qui es-tu...

Une voix, cette voix, si grave et si chaude avait tonné dans mon esprit comme un coup de tonnerre. Avec morgue je m'étais redressée dans ce nouveau monde hostile et avais scandé mon nom, prête à mourir pour mon honneur. Elle ne m'avait jamais répondu mais je sentais toujours cette présence oppressante, mais aussi obsessionnelle, qui m'entourait constamment. J'avais erré sur des terres arides où la sécheresse, la chaleur brûlante d'un astre rougeoyant et l'acide des étendues marines se mélangeaient constamment. J'avais erré longuement... Découvrant des créatures que mêmes mes rêves les plus fous n'avaient jamais eu l'audace d'inventer. La douleur avait été jouissive, la souffrance délectable et je n'étais plus qu'une âme assombrie en quête de survie. Ce monde, ignoble aux yeux du commun des mortels, me paraissait merveilleusement glauque et servile. Je mis du temps à m'adapter, trouver de quoi résister à la mort et arriver à dompter les créatures qui peuplaient les lieux. Peu à peu, il finit par m'accepter, mon adaptation sauvage facilitant cette intégration dans le chaos. Peut-être était-ce le seigneur noir lui-même qui me mettait au défi ? Ne l'avais-je donc pas servi fidèlement pendant toutes ces années ? Mais je me pliais à sa volonté et je sus tailler mon chemin dans la chaire et le sang.

Il est temps... Va, et impose ma volonté...

Combien de temps avais-je passé sur ces terres merveilleuses ? Un an ? Peut-être deux, je ne sais plus... Fallut-il qu'un jour on m'arracha à cette existence de folie pour me projeter à nouveau dans la brume épaisse de l'incertitude. Alors je flottais... Encore et toujours...
Une tempête semblait se lever autour de moi et je me sentis me recroqueviller légèrement pour ne pas me laisser happer par elle. Ma chevelure d'ébène s'enroulait autour de ma taille tandis que mes âmes intérieures hurlaient de douleur dans un concerto de plaisir morbide. Je me sentais renaître, la froideur ayant de nouveau prit place sur mes traits. Je me sentais revivre comme un plongeur en manque d'oxygène qui remontait à la surface... Le chaos avait guidé mes pas. Désormais, il m'habitait, je le sentais suinter de mon corps comme un nouveau liquide vitale parcourant mes veines. Une nouvelle vie teintée de ténèbres m'envahit tendrement... et j'ouvris les yeux.

J'étais allongée dans l'herbe rêche d'une clairière désolée. La lune était haute dans le ciel et je restai longuement immobile, mon regard fixant sa pâle lueur que j'avais oubliée avec le temps. L'air était doux, la température clémente. Ces conditions idéales me semblaient nouvelles tant je fus habituée à la dureté de mes deux dernières années. Me redressant lentement, je remarquai que mon état physique était quasiment resté le même qu'à mon départ. Les mêmes vêtements de cuir et de soie noirs, la même épée ceinte à ma hanche... Et pourtant, je me sentais radicalement différente.
Un bruit de pas se faisant entendre derrière moi, je tournai mes yeux d'acier vers les fourrés et vis une silhouette en jaillir. Petite, agile, la déplace silencieuse et l'aura malfaisante qu'elle dégageait m'apprit que j'étais de nouveau à Ombreuse sur le terrain des mercenaires du chaos. La guilde... Cela me paraissait désormais si loin... J'avais de nouveaux objectifs, je souhaitais être la voix de la puissance divine que j'eus le privilège d'effleurer durant mon voyage.

Je... Incroyable... Dame Viladra ?? Est-ce bien vous ??

La voix fluette du jeune mercenaire me ramena à la réalité. Voilà bien longtemps que je n'avais pas entendu de son humain. Il s'approcha de moi, le choc marquant son visage. Sa fragilité pitoyable était flagrante et je ne sentais aucun potentiel intéressant se dégager de lui. La citadelle s'était-elle donc autant affaiblie... ?
Il eut le malheur de se pencher vers moi et de m'attraper le poignet, pensant certainement que j'avais besoin de son aide ridicule pour me redresser. Le sang et l'acier ne firent qu'un tour de mes veines et dans un chuintement feutré, mes lames jaillir de mes doigts. Ainsi, ironie du sort, la greffe marc hombre m'était toujours accordée...

Misérable insecte... Comment oses-tu poser tes mains sales sur ma personne...

Un éclair rouge, une fontaine de sang se déversant de sa gorge ouverte, je le laissai tomber lourdement à mes côtés, son corps tressautant encore sous les spasmes de l'agonie. Essuyant lentement un filet carmin de ma joue, je glissai mon index à mes lèvres, savourant depuis bien longtemps le goût de l'hémoglobine encore fraîche. La saveur métallique se répandant comme une traînée de poudre, je lâchai un soupir de satisfaction et me décidai enfin à me lever. Etirant langoureusement mon corps de liane, je fis rouler lentement les épaules de mes muscles avant de rejeter ma chevelure en arrière. Le temps ne semblait plus avoir de prise sur moi, il défilait au ralenti ou semblait filer à vive allure sans que je n'y accorde la moindre importance. Fermant les yeux, je laissai mes sens s'éveiller un à un jusqu'à capter les craquements de branches autour de moi. Un mince sourire se dessina alors sur mon visage quand je reconnus cette odeur familière gagner mes narines. Je reconnaîtrai cette démarche entre mille... Je saurai, rien qu'au toucher, deviner l'identité de ce corps sans avoir à parler. Etait-il toujours le même ? Ou avait-il lui aussi trahi la voie du chaos pour s'enfoncer dans celle de la médiocrité... ?

Bonsoir, Caym... Murmurais-je sans me retourner. Cela fait bien longtemps...


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Caym Cali
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31.01.17 17:57
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Lorsque le monde s'écroule

Ombreuse.
Cali était de retour dans cette forêt ténébreuse. Il savourait les frissons que lui procurait l’endroit et accéléra la cadence. La nui était tombée et il frayait son chemin dans les hauteurs des arbres sans profiter de la lune rousse. Une lune couleur sang, qui lui avait donné envie de revenir dans ces bois, que certains qualifieraient de cauchemardesques.
Venir de nuit n’était pas nécessairement la meilleure des idées, si bien qu’après avoir observé le camp des bandits de Killian, il avait décidé de retourner sur les ruines de la forteresse. Il se demandait comment faisaient les bandits et s’ils continuaient à prêter allégeance à celle qui trahissait l’harmonie.
C’était une belle réussite, Killian. S’il avait initialement songé à s’amuser, à la torture, il avait fini par se dire qu’elle servirait à la perfection le chaos. Elle avait simplement besoin d’un guide, tout comme il en avait eu besoin quelques années auparavant.
Il songea à Viladra plus qu’à son premier maître, car elle avait une volonté particulièrement forte et qu’elle était une véritable incarnation du Chaos. Sa disparition avait été une grande perte pour la guide qui était désormais divisée, mais bien plus difficile à briser. Elle étendait ses tentacules sur tout le continent et oeuvrait à de nombreux plans simultanés.
Avec certains de ses hommes de confiance, Caym s’était infiltré à Al-Jeit, à différents postes certains particulièrement doués et angéliques avaient réussi à intégrer les serviteurs du palais, d’autres travaillaient dans différentes grandes maisons de nobles, comme Caym. Il travaillait son Don, tout en observant l’organisation de la ville. La garde était omniprésente, et le palais particulièrement bien protégé, mais avec du temps et de la persévérance, ils réussiraient à faire plier la ville.

La bande de Caym n’était pas la plus sanguinaire, du moins lors de ses missions en ville, mais elle n’en était pas moins dangereuse. Pour ne pas perdre leur instinct de prédateurs, Caym obligeait ses hommes à venir régulièrement à la forteresse ou à aller s’amuser dans différents coins de l’empire, pour qu’ils se souviennent de ce qui guidait réellement leurs pas. Il était hors de questions que ses hommes se laissent aller à l’oisiveté ou puisse songer un instant à se reposer. Ne jamais baisser sa garde, connaître le monde qui les entoure et le manipuler. Un exercice difficile, mais bien plus lucratif et profitable que de s’attaquer à des convois comme le faisaient certains de ses confrères. Enfin, peu importait à Cali, chacun avait son propre plan et pendant les réunions du conseil, chacun partagerait ses idées et ses plans à courts et longs termes de manière à essayer de couvrir tous les fronts.
Le chaos se réveillait et pourtant, il restait discret. Ils n’avaient plus énormément d’adeptes, former des apprentis demandait du temps. Du temps qu’ils ne possédaient pas particulièrement.


Arrivé sur les ruines de la forteresse, Caym prit un temps pour contempler le spectacle qui s’étendait sous ses yeux. La nature avait repris ses droits, des arbustes poussaient sur les murs et la mousse recouvrait pratiquement toutes les pierres. L’air était humide et chargé de particules de poussières, comme si la bataille qui avait eu lieu venait à peine de s’achever. Les cadavres avaient été enlevés, pour la majorité, et les sphères graphes volées.
Ce n’était plus qu’un tas de pierres, de débris de verres, de morceaux d’armures et de lames brisées. Des ossements étaient visibles par endroits, soit de mercenaires du chaos (l’empire n’avait pas jugé bon de dresser un autel à tous les combattants disparus) soit d’animaux variés. Ce repère était désormais celui d’animaux sauvages. Cali sentait que les prédateurs y avaient leurs habitudes.
Il pénétra le mur d’enceinte qui ne protégeait désormais plus grand-chose et se dirigea vers ce qui fut la tour principale. Elle n’avait pas trop souffert des attaques, mais le temps ne l’avait pas épargné. Elle s’écroulait sur elle-même, en manque de chaleur humaine et surtout d’entretien.
Voilà cinq ans que le Chaos avait été massacré en ces lieux.

Le cœur serré, le mentaï observa ces lieux silencieux, se souvenant de la première fois où il y avait mis les pieds. Il n’avait jamais songé alors qu’un jour, une telle chose pourrait arriver. Le chaos lui semblait alors tout puissant. Aujourd’hui, certains diraient qu’il rampe. Mais ce n’était pas l’avis de Caym.
Le chaos était tombé, mais il avait désormais compris que pour vaincre, il ne devait pas rester dans la lumière, et surtout, ne pas conserver tous ses atouts dans une même main. La forteresse était tombée, et le Chaos aussi, rares étaient les survivants de cette terrible bataille. Le maître de Caym y avait laissé la vie, du moins il ne l’avait jamais revu depuis.

Un destin qui avait pris fin, à cause d’un enfant. À cause d’une femme. À cause d’un homme… À cause de ces sentiments qui ont réussi à dompter l’indomptable, à réunir frontaliers et thûls.
Un goût amer en bouche, Cali s’avança, jusqu’à apercevoir des silhouettes au loin. Il n’était donc pas le seul. Peut-être que cette nouvelle année a donné envie à certaines personnes de venir commémorer cette bataille. Mercenaire, mais pas seulement…
Sur ses gardes, l’homme s’avança, jusqu’à distinguer clairement les deux silhouettes. Un homme et une femme, la femme était à terre. Rapidement, le tableau changea et l’homme s’écroula tandis que la femme laissait apercevoir des griffes au bout de ses doigts.

Et était loin, et il ne s’agissait encore que d’une silhouette, mais…
Viladra.
Cali sentait qu’il s’agissait de sa maîtresse. Tout son corps le sentait et frissonnait d'appréhension. C’était sa silhouette, ses griffes et son caractère d’égorger des inconnus. Elle était donc vivante…

L’homme s’approcha et laissa son esprit effleurer les spires, sentant à y trouver une présence de cette femme, mais rien.

- Bonsoir, Caym... Cela fait bien longtemps...


La femme lui tournait le dos, mais Caym savait.
Il savait que c’était Elle.
Il savait qu’elle lui prêtait une très grande attention.
Il savait qu’elle contrôlait la situation et que lui tourner le dos n’était pas un signe de faiblesse.

-Pourquoi es-tu partie ?


La première question qui franchit les lèvres du mentaï. La retrouver le rassurait, comme si désormais, sa voix retrouvait du sens. Mais d’un autre côté… Elle avait brisé sa confiance. Elle l’avait abandonné sans lui donner de nouvelles. Il n’avait jamais cessé de croire en elle ni en son retour. Il savait au fond de lui qu’elle ne pouvait mourir, la mort la craignait bien trop pour cela, mais la voir ici… C’était comme si elle s’était moquée d’eux, peu importe les épreuves qu’elle avait voulu leur imposer, il avait toujours songé être différent des autres, mais il se trompait. Elle était au mieux de sa forme et sa disparition semblait volontaire.
Il n’était qu’un homme parmi tant d’autres. Et il avait beau ne pas aimer ni s'attacher, ça lui faisait mal.

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Viladra Memphis
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31.01.17 18:59


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Le sang coulait le long de mes doigts avant de glisser sur mes griffes pour se perdre dans l'herbe en tâches écarlates. Le temps semblait s'être figé, et malgré mon mental trempé dans le fer, j'avais encore un peu de mal à remettre les choses à leur place. Combien de temps s'était déroulé depuis mon départ... ? Je n'en avais aucune idée. Le ciel s'assombrissant peu à peu, d'épais nuages finirent par déverser sur nous une légère averse, à peine filtrée par l'épais feuillage des arbres.
La présence de Caym dans mon dos me paraissait si lointaine, mais pourtant cette sensation autrefois familière revenait peu à peu. Je n'avais pas besoin de me retourner pour sentir sa surprise, et peut-être même une pointe de déception. Après tout... Il n'était pas compliqué de deviner que mon absence avait du susciter de nombreuses interrogations dans la guilde, mais encore plus chez lui. Il avait été mon plus fidèle mercenaire, l'un des rares pour qui j'eus même autrefois peut-être éprouvé une sorte d'attachement. J'avais enveloppé son âme dans une étreinte de sensualité morbide et il avait été le seul à réussir à me le rendre sans que je n'éprouve l'envie de le tuer. Mais cela remontait, désormais... Il avait changé, et je sentais que la noirceur qui m'habitait était désormais bien plus sombre qu'autrefois...

« Il ne se considère plus de ton côté... Il a trahi la cause, je le sens... Tue le. »

Encore cette voix intérieure qui ne m'avait jamais quitté. Mais avait-il vraiment quitté le chaos ? Ou était-ce moi qui m'en éloignais pour flirter avec des ténèbres plus grandes encore … ? J'avais baigné dans l'obscurité pendant ce qui me semblait être des années, et pourtant, rien n'avait changé. Les mêmes ruines, le même désordre régnait en ces lieux. Néanmoins, la pousse de la végétation anarchique m'apprenait que ma disparition n'avait non plus était trop longue... Peut-être deux ans, voire trois, mais pas plus.
Sa voix s'éleva dans mon dos et je savourai cette tonalité autrefois tant appréciée. Dure, métallique, avec cet acharnement à vouloir contrôler ses émotions. Une simple phrase, une unique question... Mais qui pourtant en révéler long. Je sentais qu'il avait changé, que sa force et sa volonté avait grandi. Je ne serai d'ailleurs même pas surprise que désormais il règne sur la guilde... Restait juste à savoir de quelle manière et avec quelle détermination.
Dans un sifflement discret, je rétractai mes lames et me tournai alors, confrontant nos regards pour la première fois depuis bien longtemps. Il avait peu changé... Ce même regard clair tranchant sur un visage fermé. Il semblait tout de même plus sur de lui bien qu'une méfiance envers ma personne se dégageait comme le souffre d'un cratère.

Tu te méfies de moi, Caym … ? Susurrais-je alors en m'avançant jusqu'à lui. Tu ne me fais donc plus confiance... ?

Mon sourire de glace s'élargissant un peu plus, je levai une main jusqu'à son visage jusqu'à ce que le bout de mes doigts effleurent la courbe de sa mâchoire. Mon indexe traçant l'ourlet de sa lèvre inférieure, je retirai enfin ma main avant de la poser sur ma hanche, toute en délicatesse.
Je n'avais jamais été du genre à rassurer les gens sur ma personne... Bien au contraire, plus je semais le doute, et plus je sentais l'excitation me gagner. J'aimais sentir leur désarroi, voir l'interrogation dans leur visage et leur méfiance s'agrandir. Bien souvent certains de mes anciens condisciples avaient essayé de me tuer, persuadés d'une traîtrise que je n'avais pas commise. Mais était-ce raisonnable de ma part de jouer avec lui ? C'était le seul qui ne m'avait jamais déçu... Même Tryss qui, autrefois, bénéficiait aussi de mes faveurs, ne lui était jamais arrivé à la cheville. Ha, Caym... tu étais ma perle rare, un pur diamant que je mis longtemps à tailler mais qui en valu la peine. Etais-tu aussi bien poli qu'autrefois ? Brillais-tu toujours avec autant d'éclat... ?
Lâchant un soupir las, je rejetai légèrement ma chevelure en arrière avant de prendre la parole, d'une froideur impassible.

La question n'est pas de savoir pourquoi je suis partie... J'espérai que tu aurais au moins compris qu'il ne s'agissait pas d'un départ volontaire de ma part. Mais passons, ce n'est pas important... Le plus intéressant dans cette histoire est de savoir où je me suis retrouvée.

« Arrête de lui dévoiler tout ce que tu as fait, il n'est plus de ton côté... »

J'ai découvert un monde, Caym... Que même moi je ne pourrais te décrire comme je l'ai vu. C'était... c'était comme l'antre même du chaos, des ténèbres absolues. Je commence même à douter de notre seigneur noir et de son livre pseudo-prophétique. Je me dis qu'il existe une force encore plus puissante que celle que nous suivions jusqu'à présent et qu'elle n'attend qu'à être découverte pour que de réels élus puissent la servir.

Je doutais qu'il puisse comprendre ce que je cherchais à lui expliquer. Personne n'avait mis les pieds sur la terre hostile où j'avais erré. Personne n'avait pu ressentir cet appel, si sombre et si fort, qui avait tonné en moi. Je ne savais même pas quelle était la nature de cette entité qui m'avait parlé à seulement deux reprises, mais une chose était sure : elle était désormais ma voie. Peu m'importait désormais des alliés et de ceux qui me suivraient, je savais que je n'étais plus seule sur la noirceur de mon chemin. Évidemment, en souvenir d'une alchimie passée, j'aurais préféré que Caym me comprenne et soutienne cette découverte, mais si l'inverse se révélait, il ne deviendrait alors qu'un pâle souvenir sans aucun intérêt. Je ne m'embarrassais pas d'inutiles dans mon entourage, ni de faibles... Je haïssais toute forme de sentimentalisme qui ne servait qu'à ramollir les esprits trempés dans le sang. J'avais vu trop de potentiels se faire avilir par ces bêtises qu'étaient l'amour ou bien la pitié. Combien d'apprentis et de mercenaires j'avais du tuer de mes propres mains, écœurée par ce qu'ils étaient devenus. Combien de sang avais-je versé parmi ceux que je pensais être des miens... Que de temps, que de talents gâchés.

« Ils n'étaient pas dignes de suivre la même voie que nous, simplement... »

Un léger silence était tombé, à peine troublé par la pluie qui trempait nos peaux et nos vêtements sans que nous y réagissions. Je ne savais pas si ma réponse lui avait convenu, mais pour moi, le simple fait d'en avoir parlé avait ravivé cette flamme nouvelle qui brûlait en moi. Je ne savais absolument pas quoi faire mais pourtant, je me sentais prise d'une nouvelle quête, d'une nouvelle raison de vivre et d'imposer le sang et le feu.

Allons, Caym. Repris-je d'un ton doucereux. Tu ne sembles pas ravi de me voir, c'en est presque vexant... Moi qui ne pensais jamais te revoir, tu fais voler mes fous espoirs de retrouvailles en éclats...

Tout semblait se jouer maintenant, désormais. Mon retour était-il pour lui annonciateur de bonnes choses, ou craignait-il que je ne cherche à reprendre la main mise sur la forteresse ? Peut-être allait-il chercher à me faire disparaître... Mais si l'idée d'un combat face à un adversaire coriace pouvait me faire saliver, sa mort en serait regrettable. Après tout, un homme n'avait toujours été qu'une proie à mes yeux... Mais il réussit à passer outre mes préjugés et à prendre sa place dans mon estime. Allait-ce être toujours le cas... ?


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Caym Cali
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31.01.17 23:13
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Ne perdure que le souvenir
La femme s’était retournée lentement, rétractant ses griffes.
L’homme épiait le moindre de ses mouvements et savoura l’instinct. Ses yeux observaient ce visage si familier. Il était comme dans ses souvenirs, et pourtant… Il y voyait quelque chose de différent.
La lune était pleine et éclairait généreusement la scène. Caym ignorait s’il n’y avait qu’eux dans les ruines, mais il s’en moquait, toute son attention était tournée vers cette femme qui dégageait une aura ténébreuse. Sa peau blanche semblait luire tandis que sa chevelure noire disparaissait dans la nuit. Ses yeux gris étaient perçants et le mentaï savait qu’elle lisait en lui sans le moindre problème. Elle avait toujours cette énergie envoûtante et effrayante. Pour d’autres. Caym aimait sentir ses sens s’affoler lorsqu’elle s’approchait. Il aimait contredire son instinct qui lui criait de fuir pour sa vie… Il préférait soutenir son regard.

- Tu te méfies de moi, Caym … ? Tu ne me fais donc plus confiance... ?


Elle avait mis le doigt dessus, comme toujours. Mais elle ne répondit pas à sa question, l’inverse l’aurait surpris. Elle préférait jouer avec lui et il devait admettre qu’il continuait à croire en elle. Comme au premier jour.
Croire en elle en sachant qu’ils n’étaient plus ce qu’ils étaient.
Leur relation était bien trop complexe pour que le mot confiance ait un réel sens. La méfiance n’avait jamais été de mise, car il savait que même en étant sur ses gardes elle pourrait l’envoyer embrasser la mort, alors autant profiter de chaque instant sans surveiller son dos. Était-ce de la confiance ? De l’inconscience ? Peu lui importait, les sensations qui l’habitaient avaient toujours été un maelstrom chaotique et obscur dont il ne cherchait pas le sens.
Les doigts de Viladra sur la mâchoire de Caym l’électrisèrent.
Ce n’était pas un rêve.
Il se laissa faire, l’observant avec attention et savourant ce contact retrouvé. Viladra semblait être la même et pourtant, il voyait une nouvelle flamme habiter ses yeux. Si elle était toujours aussi séduisante, elle semblait encore plus dangereuse. Un danger nouveau, que Cali ne savait estimer. Il avait aussi appris à la connaître, et le regard qu’elle portait sur lui était… presque confus. Comme si elle réfléchissait, se souvenait ou… peu importait. Ses gestes étaient toujours aussi fluides. Son souffle toujours aussi léger. Mais l’énergie qu’elle dégageait… comme son odeur, étaient différentes. Enivrantes. Pleines de fureur. Mortelles.

- La question n'est pas de savoir pourquoi je suis partie... J'espérai que tu aurais au moins compris qu'il ne s'agissait pas d'un départ volontaire de ma part. Mais passons, ce n'est pas important... Le plus intéressant dans cette histoire est de savoir où je me suis retrouvée.
J'ai découvert un monde, Caym... Que même moi je ne pourrais te décrire comme je l'ai vu. C'était... c'était comme l'antre même du chaos, des ténèbres absolues. Je commence même à douter de notre seigneur noir et de son livre pseudo-prophétique. Je me dis qu'il existe une force encore plus puissante que celle que nous suivions jusqu'à présent et qu'elle n'attend qu'à être découverte pour que de réels élus puissent la servir.


Caym savoura cet instant, où Viladra prononça son nom. Il ignora ses propos quant à son départ, car elle avait raison, la question importante était « où ». Mais ses mots avaient franchi ses lèvres sans qu’il n’y puisse y faire, il n’était qu’un homme, et l’absence de Viladra s’était cruellement fait sentir.
Il l’observa lui décrire ce lieu, son voyage. Ses yeux flamboyaient et il sut à quel point elle avait changé. Ce lieu l’avait changé. Elle était plus forte, plus éloignée sur la voix du Chaos. Enfoncée dans sa noirceur, mais il savait. Ces propos ne l’étonnaient pas.
Il doutait également du seigneur noir et des idéaux de ses prédécesseurs, préférant se concentrer sur le monde où il vivait, pour le briser, l’anéantir, le dominer… Il savait que quelque part, l’enfer existait, bien pire que ce que décrivaient les livres prophétiques. Et elle y avait été. Était-ce la mort qui lui avait fait l’honneur de visiter un tel lieu ?
Silencieux, Caym l’observa.

À quel point avait-elle changé ?
Se considérait-elle comme l’un de ces élus, prête à servir une cause plus grande ? Caym la sentait s’éloigner de la cause qui était la sienne, à moins que ce ne soit l’inverse, elle qui soit le droit chemin et lui qui s’éloignait…
Cette distance ne pouvait pourtant exister.

- Allons, Caym. Tu ne sembles pas ravi de me voir, c'en est presque vexant... Moi qui ne pensais jamais te revoir, tu fais voler mes fous espoirs de retrouvailles en éclats...


Cette ironie mordante ne laissa pas Caym insensible. Une moue moqueuse étira ses lèvres tandis que ses yeux gris restaient ancrés à ceux de la mentaï.
Comment pouvait-elle croire une telle chose… ?

-Viladra…


Cali prononça le nom de la mercenaire avec un plaisir non feint. Voilà longtemps qu’il ne l’avait pas prononcé. Voilà longtemps qu’il n’avait plus fait trembler personne. Voilà longtemps qu’il était devenu un murmure qu’on chuchote à la nuit pour effrayer les nouvelles recrues.
Elle était de retour.
Les yeux étincelants, l’homme réagissent rapidement, instinctivement. Il laissa ses pulsions parler. Il étouffa la distance entre eux et attrapa avec force la mentaï. Une main caressa sa joue avant d’agripper sa chevelure tandis que l’autre se glissait avec force dans son dos. Lorsque ses lèvres se posèrent sur celle de Viladra, c’était comme s’ils ne s’étaient jamais quittés. La même passion le dévorait. Il sentait son sang bouillonner dans ses veines et approfondit avec violence le baiser, goûtant au plaisir de ses lèvres, à la saveur de son sang qui perla après avoir mordu avec un peu trop de violence sa langue. Il n’y avait pas de temps pour respirer ou pour s’éloigner, il voulait s’enivrer d’elle.

Dans un soupir, Cali lui susurra quelques mots avant de reprendre sa respiration.

-Tu en as mis du temps…


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Viladra Memphis
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16.02.17 22:04


Souviens toi...

★ Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme

   
   
 
Feat
Caym CALI
...
Comme d'autres par la tendresse,
Sur ta vie et sur ta jeunesse,
Moi, je veux régner par l'effroi.




[hrp : Désolée du temps que j'ai mis, j'ai eu pas mal de choses à faire en ce moment :/]

Ma petite tirade ne sembla pas le laisser indifférent et le sourire qu'il afficha déclencha en moi une petite vague de satisfaction. Je n'étais pas du genre à aimer que l'on me résiste... Et l'opposition se soldait souvent dans le sang et l'acier. En revanche, j'avais toujours aimé ce genre de petits jeux mordants auxquels on s'adonnait jadis et le simple fait qu'il ne me tombait pas dans les bras aussi facilement était plutôt excitant. Certes, bien que je possédais une personnalité plutôt trouble et imprévisible, il avait apprit à me connaître et savait doser la patience et l'exaspération chez moi... Ainsi, quand ses lèvres s'entrouvrirent pour prononcer mon nom, un mince frémissement agita mon corps, des doigts glacés parcourant ma colonne vertébrales dans une caresse glaciale et sensuelle.

« Prononce encore mon nom... » pensais-je, extatique.

Son corps se plaqua alors brutalement contre le mien, sa peau chaude se frottant contre la mienne avec délice. Sa main coinçant mon bassin contre le sien, je sentis ses doigts s'emparer de mon visage avant que ça ne soit sa bouche qui se colle contre mienne. Cela faisait bien longtemps que je n'avais plus connu telle sensation... Nos langues s'entremêlant dans une guerre ouverte, le sang perlant au coin de nos lèvres, je sentais sa saveur douce et métallique se mélanger à la mienne. Ma main empoignant sa chevelure avec violence, je maintenais son crâne collé au mien, fusionnant nos essence dans l'acier et l'anarchie. Glissant mes doigts sous le tissu de son tee-shirt, mes ongles creusèrent de longs sillons sanglants sur sa peau, comme si je cherchais au fond de moi à marquer ce qui m'était du une nouvelle fois.

« Il ne vaut pas mieux qu'un autre, éloigne toi de lui. »

Étouffant un rire sarcastique sous les conseils pourtant avisés de ma voix intérieure, je sentis Caym se détendre et s'éloigner légèrement de moi. Nos corps toujours entremêlés, la remarque qu'il m'adressa me tira un sourire narquois. Ah... il ne m'avait pas oublié, il ne m'avait pas non plus rejeté. C'était plutôt agréable comme sensation... J'aimais avoir l'exclusivité, j'aimais posséder toute chose et toute personne que je souhaitais avoir et bien qu'il avait fait du chemin, je me sentais encore comme une empreinte indélébile dans son âme.

Navrée, Caym... lui murmurais-je à l'oreille, ma lèvre effleurant l'ourlet de sa peau douce. Beaucoup de choses se sont déroulées depuis, mais non en vain...

Posant mes mains sur son torse, ma bouche au niveau de sa gorge, l'envie de la mordre jusqu'au sang et celle de la caresser me traversèrent l'esprit. Me contenant, je me contentai de le repousser légèrement pour pouvoir le regarder dans les yeux. L'heure n'était pas au batifolage... J'avais désormais toute une nouvelle vie pour m'y adonner, maintenant il fallait être sérieux.

Bien, maintenant que nous nous sommes exprimés mutuellement notre joie à nous revoir, peut-être pourrais-tu me faire un petit récapitulatif de ce que j'ai manqué... ?

Je ne me sentais plus tellement concernée par ce qui se déroulait dans ce monde-ci et quelque chose me poussait à faire un grand pas pour aller dans l'autre. Néanmoins, il était toujours bon de tenir son carnet de nouveautés à jour... Mes recherches attendraient un peu, j'avais du temps. En revanche, il ne fallait pas que je traîne trop non plus, je ne voulais pas que de mauvaises âmes découvre le fruit de mes efforts avant moi. Je ne possédais que peu d'informations, pour le moment... Une histoire de cube et d'entité supérieure. Peut-être trouverais-je là toutes les réponses à mes questions... ? Depuis l'échec de la prophétie mené par Elea R'il Morienval et ses sbires, ma foi envers le seigneur noir avait grandement chuté. Je me sentais presque... abandonnée. Et être dans un état de frustration ainsi était rarement conseillé pour mes nerfs... l'envie d'épancher ma colère grandissait et je ne voulais pas m'adonner à des massacres inutiles : j'avais bien trop à faire.

Caym. Repris-je, plus froidement, mon euphorie s'étant légèrement envolée. Quelles que soient mes décisions dans les actes à venir... Seras-tu toujours à mes côtés... ?

« Évidemment que non... Les hommes sont malléables et corruptibles... »

Elle n'avait pas tord … Mais il était toujours bon de savoir bien s'entourer et Caym était une présence appréciable de choix. De toutes les âmes que j'avais pu côtoyer, il était le seul que j'estimais assez pour le vouloir avec moi. Mais était-il assez solide? Etait-il aussi déterminé qu'avant ? Ou avait-il changé d'allégeance et allait-il me tourner le dos comme beaucoup ont pu le faire par le passé... Parfois pas peur, par incompréhension... Les raisons étaient nombreuses mais j'avais besoin d'une confiance aveugle.


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Caym Cali
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18.02.17 16:02
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Une alliance éternelle

Caym frissonna au contact des lèvres de celle qui fut son amante et mentore contre son oreille tandis que son souffle chaud lui glissait quelques mots. Un simulacre d’excuses. Certains se seraient offusqués d’être abandonnés de la sorte et de ne recevoir qu’un « je suis navrée », mais pas Cali. Car il savait que de tels mots ne franchissaient jamais les lèvres de cette femme.
Pour qu’elle les emploie, c’était qu’elle était sincèrement désolée. Pas qu’elle le regrette non plus –un miracle à la fois suffit-, mais qu’elle admettait être partie sans prévenir et que cet acte avait pu être perçu comme un abandon, ce qui n’était pas prémédité.
Savourant cette tension sauvage entre eux, Caym se retint et observa la jeune femme qui faisait sa taille. Elle avait toujours été grande et élancée, il n’avait jamais réellement noté que leurs tailles étaient approximatives. Les griffures le picotaient agréablement, lui rappelant qu’il était en vie, et qu’elle aussi. La mentaï posa ses mains sur le torse de Caym, qui se soulevait au rythme de sa respiration saccadée.

Bien, maintenant que nous nous sommes exprimés mutuellement notre joie à nous revoir, peut-être pourrais-tu me faire un petit récapitulatif de ce que j'ai manqué... ?


Le rictus qui naquit sur les lèvres de Cali au début de la phrase se figea rapidement. Ce qu’elle avait manqué ? De longues années… Il visualisa le temps passé, les nouvelles têtes, la nouvelle organisation de la guilde… Beaucoup de choses. Qui ne la raviraient probablement pas, mais il s’en moquait éperdument, même si leurs retrouvailles risquaient de perdre en amabilité.

-Beaucoup de choses Viladra. Ton apprentie n’a pas été à la hauteur et j’ai préféré épargner sa vie, elle n’était pas prête à ça. J’ai pris ta place, mais j’ai préféré redonner le pouvoir au conseil des mercenaires du Chaos. Trois mentaïs, un maître mercenaire et deux envoleurs, chacun possède sa bande et décide de ses actions. C’est un peu plus.. chaotique qu’avant, mais sans prophétie il nous a fallu chercher notre but et un moyen de l’atteindre. Nous divisons nos forces et attaquons l’empire de tous côtés. Avec mes hommes, on va s’attaquer à Al-Jeit, pour le moment il s’agit de repérage et de soudoyer les bonnes personnes, on observe pour établir un plan qui mettrait l’empire à genoux.


Le mentaï tut les différents contrats d’assassinats et autres qu’il réalisait avec ses hommes à la capitale, mais il savait que la patience était leur meilleure arme. Petit à petit il corrompait le cœur de l’empire.

Le regard froid de Viladra ne surprit par Caym et il écouta ses propos avec la même attention que jadis.

Caym. Quelles que soient mes décisions dans les actes à venir... Seras-tu toujours à mes côtés... ?


Une question simple, et pourtant, Caym sentit qu’il s’agissait d’un véritable engagement. Son cœur battait un peu plus fort tandis qu’il plongeait dans les yeux sombres de Viladra. Il avait toujours été honnête avec elle, quitte à mettre en danger sa vie, et c’était ce qu’il continuerait de faire.
À ses côtés, pour l’éternité… Oui. Il ne pouvait imaginer sa vie sans se battre aux côtés de Viladra, mais désormais, leur combat serait-il le même ? Quelle serait sa place au sein des mercenaires du Chaos ? Désirait-elle même redevenir leur chef ?.. Caym n’en était pas certain, il sentait qu’il y avait autre chose derrière cette simple question. Quel était son plan ?

-Je te suis toujours aussi fidèle Viladra. Jamais je ne te trahirais et je désire me battre et mourir à tes côtés. Mais suite à ton départ, les choses ont changé et j’ai des responsabilités, que je n’abandonnerais pas, même pour mettre le monde à feu et à sang en ta compagnie. Je … désire plus que tout prendre part à ton plan, car je sais qu’il sera…
Le mentaî réfléchit un instant, se demandant comment serait ce plan. Fou ? Audacieux ? Sanguinaire ? Inimaginable ? Grandiose. Toutefois,  la vie m’a poussé à élaborer un plan que je ne désire pas mettre en péril, alors il restera mon quotidien.

Caym avait du mal à parler. Il regrettait ses mots, se demandait s’il ne devait pas changer d’avis, mais… Il se refusait à abandonner ses hommes et le fruit de leurs labeurs pour courir après Viladra. Il désirait plus que tout cheminer à ses côtés, mais il devait endosser le rôle qui était désormais le sien, celui de chef Mercenaire du Chaos.
Comme pour adoucir ses propos, le mentai ajouta calmement, une lueur presque fervente dans le regard.

-Je resterais ton obligé Viladra. Tu n’as certes pas besoin d’un chevalier, mais je resterais toujours à ton service. Je te soutiendrais dans ton projet et t’aiderais de mon mieux. Laisse-moi être ton ami, ton conseiller si tu le désires, mais surtout ton plus fidèle allié. Nos combats seront peut-être différents, mais nous restons enfants d’une même famille. Le Chaos.

Il avait parlé avec son cœur et attendait dorénavant la réaction de Viladra. Il n’essayait pas de connaître ses pensées, c’était peine perdue, mais il guettait la moindre de ses réactions. Il craignait de la décevoir, mais en même temps, il voulait lui montrer qu’il était un homme fort et indépendant. Peut-être était-ce mal, peut-être était-ce bien, tout est-il qu’il voulait qu’il n’y ait pas la moindre méprise quant à leur relation.


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Viladra Memphis
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21.02.17 23:25


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L'heure n'était plus aux roucoulades, il était temps de savoir ce qu'il s'était déroulé en mon absence. Quand je vis le visage de Caym se tendre légèrement, je ne pus retenir un haussement de sourcil amusé. S'il réagissait ainsi, c'était qu'il craignait que les nouvelles qu'il allait m'apporter ne me plaisent guère... Mais je m'y attendais. Après tout, j'avais déjà prévu de m'éloigner de la guilde et de faire mon chemin plus en solitaire... Mais j'avais été plutôt attachée aux mercenaires, il était donc normal qu'il se méfie de ma réaction. Après tout, si je n'étais pas du genre très sentimental, je m'étais jadis réellement impliquée pour relever notre ordre de ses cendres afin d'étendre notre réputation et notre puissance. Depuis, que ce groupe ait été roulé dans la fange ou bien qu'il ait explosé en notoriété, cela ne m'intéressait plus tellement. Mais il fallait se tenir au courant... Et qui de plus fiable que mon cher, très cher Caym...

« Personne n'est digne de confiance... Ne faiblis pas en croyant le contraire... »

Il m'apprit ainsi que Tsukyomi avait échoué dans son rôle de chef des mercenaires. Je n'étais pas étonnée... Si en tant que guerrière elle était talentueuse, elle n'avait jamais eu la fibre de dirigeante. Ce fut donc une bonne idée qu'il reprenne la guilde en main. De toute évidence, j'avais toujours plus ou moins compté sur lui dans les moments où je m'absentais. En revanche, quand il m'informa qu'il avait décidé de reformer le conseil, je ne pus m'empêcher de lâcher un ricanement sarcastique. Reformer un groupe de mercenaires appâtés par le gain et le pouvoir... Voilà qui promettait une belle anarchie. Nous n'avions jamais été faits pour diriger à plusieurs, cela sentait le meurtre, la corruption et la trahison à plein nez. Mais il fallait être joueur, Caym aurait ainsi tout le loisir pour s'amuser à déplacer ses pions, comme je le fis jadis.

« Ils se détruiront de l'intérieur, comme ils le firent déjà avant ton ascension... »

Oui, je n'étais pas très positive quant au futur des enfants du chaos. Mais Caym était intelligent, il arriverait peut-être à en tirer quelque chose d'intéressant. Poursuivant en m'annonçant ses intentions de s'infiltrer dans l'empire pour attaquer Al Jeit, je ne cherchai même pas à en connaître la raison. Pourquoi donc attaquer la capitale, dans quel but ? Était-ce pour atteindre un objectif plus grandiloquent encore ? Pour détruire le serpent, il suffisait d'en couper la tête. A quoi bon lancer une armée sur tout son être quand un seul point vulnérable suffisait ? Là avait toujours été le problème chez les politiciens. Ils étaient trop attachés à leurs traditions et leurs titres... Vous détruisiez une figure emblématique, et c'était leur monde qui s'écroulait. Voilà pourquoi je tenais à me détacher de toutes ces organisations qui s'y rapprochaient. Seule, j'avais toujours été à l'apogée de ma force... Le reste n'était que nuisibles et décors inutiles.

« Tu commences à comprendre, on dirait. Abandonne cet être méprisable, il ne vaut rien. »

Retenant un énième sourire, je posai à nouveau mon regard sur Caym. Lorsqu'il répondit à ma deuxième question, je sentis avant même qu'il ne le dise que quelque chose avait changé en lui. Il m'était toujours aussi loyal, je le sentais, et je savais qu'il me suivrait dans les flammes de l'enfer si je lui demandais. En revanche, ses nouvelles responsabilités avaient pris une place plus importante et je n'étais plus sure que, si je divergeais de ses objectifs, il serait prêt à me suivre. Peut-être même à me laisser faire... qui sait ? L'idée même de devoir un jour me retrouver confronter à lui était d'un humour navrant. J'étais même sure que si je venais à devoir lui ôter la vie, ce serait sans le moindre plaisir... Et ce n'est pas peu dire. Après tout, il avait toujours eu un rôle important dans ma vie, nos existences étaient liées entre elles malgré nous et cela me désolait de me dire que je pourrais venir à devoir l'éliminer pour une divergence d'opinions.

… Nous restons enfants d'une même famille. Le chaos.

Ses dernières paroles se perdirent dans la nuit, la pluie légère continuant de se déverser sur nous. Tu avais bien grandi, Caym... Et tant que tu me suivrais, tu serais pour moi un précieux allié, un amant parfait et un soutien incontestable. En revanche, si le contraire venait à se produire... Peut-être que ton envol en solitaire te retomberait dessus. Te briser les ailes serait regrettable, je préférerais tellement plus que tu voles à mes côtés...
Mon sourire s'agrandissant un peu plus, j'effleurai à nouveau sa joue du bout de mes doigts, faisant rouler les quelques gouttes d'eau qui y perlaient.

Je saurai me rappeler de tes paroles, Caym... Lâchais-je enfin. Et si la mémoire venait à te faire défaut, je saurai aussi te les rappeler aux moments opportuns...

De toute évidence, si les complications semblaient pouvoir pointer le bout de leur nez, j'étais plutôt satisfaite de voir que notre binôme perdurait encore. Ensemble, nous avions réaliser de grandes choses par le passé... Et si nous n'arpentions plus forcément la même voie, nos routes étaient toujours parallèles. Le resteraient-elles ? Je n'en avais aucune idée... Et si, au fond, je me savais suffisamment puissante pour continuer d'avancer dans l'obscurité sans lui, il était néanmoins toujours plaisir de le savoir à mes côtés.
Un léger silence passant sans qu'aucune gêne ne se fasse ressentir, je me redressai alors légèrement jusqu'à rompre le contact de nos deux corps. Beaucoup de travail m'attendait, beaucoup de recherches s'étalaient devant moi et j'étais certaine que mon nouveau seigneur noir attendait ma venue.

Je vais devoir m'atteler à certaines tâches tandis que tu... continueras de t'occuper des tiennes. Dis-je alors, d'un ton doucereux. Comme tu t'en doutes, je ne reviendrai pas dans la guilde... Je doute fort qu'elle me convienne désormais et certains seraient bien trop ravis de pouvoir prétendre à une pseudo-supériorité sur ma personne. Je t'apprécie bien trop pour te faire perdre trop de petits soldats...

Lâchant un léger rire sarcastique, je n'enfonçai pas plus le clou. Menacer les personnes qui étaient désormais sous ses ordres me suffisait. Je n'allais tout de même pas pousser au vice en me rendant au QG pour y faire une petite descente punitive, après tout... Cela aurait été une activité plaisante par le passé, mais je ne pouvais plus me permettre de perdre du temps en vains massacres pitoyables et inutiles. Les rats n'avaient guère besoin de moi pour se manger entre eux, n'allons donc pas nous salir les mains ainsi.

Certaines choses qui n'attendent pas me tendent les bras. Conclus-je dans un demi-murmure. Nous nous reverrons, c'est certain... Aucun autres bras que les tiens n'arriveraient à me faire autant frémir, après tout... Et le goût de ton sang est bien trop savoureux pour que je puisse me contenter de celui du bas-peuple. Attends moi, Caym, je reviendrai et peut-être t'apporterais-je alors une nouvelle raison de me suivre, bien plus sombre et plus excitante que celles que j'ai pu t'apporter par le passé...

[hrp : je te laisse conclure, car je ne sais pas trop où cela peut nous mener, maintenant ^^ Sauf si tu as des idées =D ]  


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Caym Cali
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12.03.17 17:14
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Quelles nouvelles
Viladra ne reviendrait pas. Ce n’était pas surprenant, mais ça peinait le mentai, savoir qu’elle préférait faire bande à part. Elle était douée, organisée et efficace, il était tout naturel qu’il veille l’avoir dans son camp. Mais il était évident qu’elle ne supporterait aucun ordre, déjà qu’elle ne le tolérait pas avant sa disparition… Elle avait abandonné sa place, il était certain que tous les mercenaires du Chaos n’avaient pas apprécié.
Haussant les épaules, le mercenaire nota la menace qu’elle fit à l’encontre de ses hommes. Il hésita à réagir pour finalement s’abstenir. Elle faisait ça pour s’amuser, mais elle avait de nouveaux plans désormais. Et elle respectait les efforts de celui qu’elle avait formé à son image, bien qu’il soit bien loin de l’égaler.

Certaines choses qui n'attendent pas me tendent les bras. Nous nous reverrons, c'est certain... Aucun autre bras que les tiens n'arriveraient à me faire autant frémir, après tout... Et le goût de ton sang est bien trop savoureux pour que je puisse me contenter de celui du bas peuple. Attends-moi, Caym, je reviendrai et peut-être t'apporterais-je alors une nouvelle raison de me suivre, bien plus sombre et plus excitante que celles que j'ai pu t'apporter par le passé...


C’était un adieu. Leur rencontre avait été rapide. Trop rapide. Elle repartait, investie d’une mission qui dépassait le mentaï, et probablement l’ancienne mercenaire, mais elle ferait son possible pour la mener à bien. Et elle y arriverait.
Cali apprécia les compliments voilés dans ces derniers propos, savourant la confiance qu’elle lui accordait. Son esprit s’échauffa tout comme son corps à l’idée de cette nouvelle raison qui couvait, se demandant de quoi il pouvait bien s’agir.
Un sourire sur les lèvres, il salua Viladra. Sa présence, même éphémère l’avait rassuré. Elle était là, quelque part, et elle reviendrait. Il n’avait pas besoin de plus, pour le moment.
Toutefois, une pensée traversa son esprit et il attrapa son amante par le bras avant qu’elle se ne détourne. Il songea à la réaction qui serait la sienne s’il lui avouait… puis renonça. Peu importait, elle devait savoir.

-Te souviens-tu de la marchombre, Killian Delkaïron ? Membre du conseil, tu tétais.. amusée avec elle. Et avec l’autre crétin de l’Est que tu avais décidé de former, mais le Mentaï se retint, ce n’était pas le moment de faire une scène, surtout que cet homme avait disparu, alors mieux valait l’oublier.
Revenant à l’ancienne marchombre, Cali poursuivit, un sourire moqueur aux lèvres.

-Eh bien, elle a rejoint notre cause. Elle a encore quelques soucis avec l’autorité et sa pseudo-moralité, mais elle est en bon chemin, d’ici quelque temps elle devrait être dévouée à l’obscurité. Donc si ton chemin croise le sien, laisse-la en vie s’il te plaît.


Il hésita à lui demander d’éviter de détruire ce qu’il avait semé en elle… et se dit que c’était trop lui demander. Viladra n’était pas idiote, elle savait être suffisamment rusée pour reconnaître ses alliés lorsqu’elle les rencontrait. Son caractère et ses envies meurtrières dictaient ses réactions, mais elle demeurait calculatrice et surtout une enseignante exceptionnelle. Ce serait la défier que lui demander de ne pas briser Killian, mieux valait qu’elle la découvre d’elle-même et qu’elle juge le travail effectuer par Caym.
Si elle croisait son chemin.

-Et un faël rebelle a tué l’une apprenties qui était sous ma protection, alors préviens-moi s’il croise ton chemin, j’aimerais discuter avec lui.

Discuter était une manière politiquement correcte
Les yeux brillants, le mentaï observa Viladra. Ça faisait deux nouvelles d’un coup, l’une plus importante que l’autre, mais il avait besoin de lui raconter à propos du faël. Killian et Edelwein étaient les seuls individus qu’il avait pris la peine de protéger, ou du moins de faire entrer au sein du Chaos. Il n’était pas du genre à s’embarrasser d’apprentis, contrairement à Viladra, et savoir que l’un de ses protégés a été assassiné avait tendance à le mettre en rogne… mais ce meurtre ne resterait pas impuni. Il suffisait de rester attentif à toutes les pistes et de faire jouer ses contacts.

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