-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

 :: Côté Hors-Jeu :: RP d'Antan :: Sud Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Lorsque rien ne reste (Aelya/Caym/Alex)
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
avatar
Invité
Invité



10.03.17 10:25


Lorsque rien ne reste
"-La mort est un cadeau.
-Et mon poing dans ta gueule une caresse ?"

Music




Ses ongles étaient incrustés de terre et elle ne parvenait plus à différencier les larmes de la sueur qui recouvrait son visage. Elle s’était réveillée sur la branche, avait chutée sous la violence de la réalité. Elle ne devait une nuque en place qu’à son agilité, et à la branche plus basse. Elle s’y était hissé, avait tenté en vain de calmer son souffle. Elle avait pris une seconde, sur cette branche. Elle avait fermé les yeux. Elle avait interrompu, le temps d’une pensée, le flux incontrôlé d’air qui traversait sa gorge sans jamais atteindre ses poumons. Mais bien vite, trop vite, le sang, le visage blanc et la flamme volante s’étaient frayés un chemin sous ses paupières et avaient envahi son esprit. Une larme perla alors, au coin de son œil. Une larme de colère, d’incompréhension, de tristesse, d’infinie détresse. Elle avait pris une seconde pour se plaindre, pour s’empêcher de se laisser tomber du haut de cet arbre. Comme une feuille, légère et soumise aux caprices du vent. Mieux valait le vent que la fatalité. Elle chercha du bout des doigts une de ces douceur chlorophyllienne, la trouva et l’arracha, presque avec affection. Elle la serra doucement entre ses phalanges, lentement. C’était la même texture que celle du jardin de son enfance, la même que celle des pousses de Central Park. Tout n’était pas perdu. Elle ouvrit les yeux, et prit un nouveau coup. Il ne lui restait rien. Elle était seule, égarée, affamée. Elle descendit lentement de son échelon aérien, posa un pied au sol avec précaution, comme si il risquait de s’enfoncer. Son cœur frappait dans sa poitrine avec la force d’une massue. De l’autre côté du tronc, Nahi reposait. Coup. Si on oubliait le sang qui recouvrait sa robe émeraude, on aurait juré qu’elle n’était qu’endormie. Coup. Un pas après l’autre, les jambes tremblantes, Aelya se rapprocha du corps. Puis elle sourit. Nahi était superbe. Magnifique, haussée au-delà de la banalité par ses cheveux blonds en désordre, son teint de poupée, quoiqu’un peu pâle, ses cils d’un noir profond qui n’en finissait jamais. Elle l’aurait regardé dormir encore longtemps, comme réalisant enfin la beauté de celle qui avait été sa sœur, sa meilleure amie et son inspiration. Elle s’assit à côté d’elle, passa un doigt tremblotant sur son bras de porcelaine. Froid comme de la glace. Coup.

-Nahi… réveille-toi, murmura-t-elle.

Pas de réponse. Coup.

-Nahi, tu t’es assez moqué de moi…

Pas de réponse. Coup.

-Nahi, je t’en prie…

Sa voix mourut sur le dernier mot. Nahi ne dormait pas. Elle était partie. Pour de bon. Pour longtemps. Et Aelya ne pourrait jamais rien y faire.
Il y eut d’abord un vide.
Puis une perle d’eau.
Puis une lame d’acier chauffé à blanc, qui se logea dans sa poitrine.
Vide. Silence. Et Explosion.

Elle hurla. D’une voix stridente, à un volume inouï. Elle n’était plus que hurlement. Hurlement qui se cramponnait à un corps inconscient qui ne se plaignait pas. Qui ne se plaindrait plus jamais. Qui ne pouvait savoir que près de lui, une jeune fille aux cheveux bleus affrontait un démon aux yeux fermés, à la faux destructrice et à la cape ensanglantée. Il ne savait pas non plus que la fille avait perdu, avant même d’avoir commencé. Aelya hurla, s’époumona, perdit le peu d’air qu’elle avait réussi à accumuler. Qui savait ? Si elle criait assez fort, peut-être le démon viendrait-il la chercher. Peut-être lui tendrait-il la main, peut-être qu’elle la prendrait. Et peut-être que près de lui se trouverait une blonde rieuse, qui l’accompagnerait sur le chemin mouvementé qui l’attendait. Peut-être.

Personne ne vint. Pas un oiseau, pas un humain, pas un monstre. Les lèvres de Nahi étaient blanches depuis plusieurs heures quand Aelya se décida à se lever sur des jambes peu coopératives. Elle avait des courbatures d’avoir si mal passer la nuit, mais ça lui était égal. Elle devait trouver de quoi creuser.
Ce fut une pierre plate et coupante. Pas une pelle, pas une pioche, juste un rocher qui lui donnerait du fil à retordre et qui lui demanderai des heures de travail. Peu lui importait. Plus rien n’importait. Elle essaya de creuser, n’y parvint pas. Mais il le fallait, alors elle changea d’endroit. Elle trouva finalement un coin doux, à l’ombre et abrité, où le sol était assez meuble pour qu’elle puisse le soulever. Elle se mit à l’ouvrage, ignorant l’épuisement musculaire, l’inconfort que lui procurait sa tenue et ses yeux qui tentaient malgré elle de se clore. Une heure s’écoula. Puis deux, puis trois. Le soleil était bien haut dans le ciel quand enfin elle cessa de fendre la terre de son outil inadapté. Elle avait mal, peur, la lame était toujours là, toujours incandescente. Sa robe du soir avait perdu toute propreté et était plus brune que noir. Ses ongles étaient incrustés de terre et elle ne parvenait plus à différencier les larmes de la sueur qui recouvrait son visage. Son maquillage avait coulé, et elle était devenue un étrange mélange de terre et de trainées sombres. Peu lui importait. Elle recouvrit le bas du trou de pierre plate, soigneusement, jusqu’à créer un lit de galet clair et régulier.

Le corps de Nahi fut insupportable à tirer. Le porter n’était pas une possibilité, sa cousine la dépassant en poids. Aelya traina avec peine le corps sanglant sur le chemin qui l’emmènerait à sa dernière demeure. Elle s’indigna devant la saleté qui se déposait sur l’inanimée, devant les vêtements qui se déchirait, mais elle n’avait aucun choix. Elle la conduisit jusqu’au coin d’ombre, ne s’accorda une pause qu’une fois la fosse atteinte. Elle y glissa s’abord les pieds de Nahi, avant de l’allonger dans le fond travaillé de la tombe de fortune. Sa cousine arborait encore un sourire. Sacré Nahi. Tu ne cesseras jamais d’être la boule de joie qui éclaire notre vie. Je te dois tellement. Tellement. Aelya arrangea les bras de sa cousine, détendit ses jambes, disposa ses cheveux autour de son visage, admira encore une fois son sourire et déposa un dernier baiser sur sa joue froide et sale. Elle était parfaite. Elle était passée de la jolie Nahi toujours en mouvement à une Blanche Neige aux cheveux d’or. Restait à espérer le passage d’un prince et d’un baiser enchanté, qui réveillerait même l’âme endormi de la Dil’Ryan. La jeune bleuté prit finalement une poignée de terre. Selon la tradition, elle devait prononcer quelques mots. Rendre hommage à celui qui serait touché par l’envoi du granite meuble. Elle s’abstint. Aucun mot n’était assez beau pour être le dernier, et aujourd’hui n’était pas le jour où elle le prononcerait. Elle lança le premier tas. Suivit un second, et d’autres, jusqu’à ce qu’il ne reste du corps de la belle endormi qu’un amas fraichement retourné. Aelya aurait voulu avoir une épitaphe. Nahi aimait tant la poésie. Aelya pouvait se l’imaginer sans peine. Il serait grand, rectangulaire, en jais pour l’originalité et la couleur. Non, un jais plus brillant que ça, corrigea-t-elle l’image qui se formait dans son esprit. Elle changea un angle, poli une paroi. Puis le détail le plus important. La gravure. Un joli texte, sans alambique arrogante, qu’on s’arrêterait pour lire, qui saurait redonner le sourire. Nahi avait vécue enfant et c’était ce qu’elle aurait voulu qu’on sache. La bleuté ferma les yeux, se figurant en esprit chaque lettre, chaque virgule, chaque détail. C’était beau. Exactement ce que Nahi aurait voulu. Elle ouvrit les yeux et recula brusquement, risquant à nouveau une chute. Au sommet du tas de terre, une pierre, noire de jais et brillante.


« J’ai aimé chaque seconde, chaque heure et chaque année,
  J’ai vécu, raconté, appris et enseigné,
  J’ai dansé chaque espoir, j’ai su chaque destin,
  Je m’endors en paix, il n’y a rien que je crains.
  Les hier, les aujourd’hui m’ont plus que suffi,
  J’ai touché, fait, vu du pays et tant acquis,
 Je remercie le monde qui m’a fait si chanceuse,
 J’ai vécu émerveillée, comblée et heureuse.
 Mais toi, il te reste à rendre un dernier hommage,  
 A la beauté, la vie et au bel arrivage,
Qui attends patiemment la fin de ton voyage
»

Nahi Dil’Ryan, 1998-2017

**

Quand bien même la roche magique la terrifiait, Aelya ne pouvait se résoudre à abandonner la tombe. Elle resta debout, à ses côtés, silencieuse. Elle se laissait submerger par le vide, par le sentiment d’abandon qui l’envahissait. Du moins jusqu’à ce que résonne un bruit étrange, mélange entre un grognement et un gémissement. Elle réalisa brutalement qu’elle n’avait rien avalé depuis plus d’une journée, que sa robe lui collait à la peau et que son état était déplorable. Mais peu importait. Une heure s’écoula avant que la raison et le besoin ne prennent doucement le dessus sur sa peine. Alors elle se souvint des habitations, pris conscience que si elle tenait à survivre, elle devrait les rejoindre.

Tiens-je tant que cela à survivre ?

Réveiller ses jambes ankylosées fut une nouvelle torture et elle eut ensuite le choix entre ses inconfortables talons et le salut de ses pieds. Elle choisit de sauver ses orteils, subissant les chaussures qui s’enfonçaient à chacun de ses pas. La ville se trouvait peut-être à une heure de marche, la gigantesque muraille qui la ceignait était visible. Mais c’est au bout d’une heure qu’elle s’arrêta, sans avoir ne serait-ce qu’approché le mur de pierre. Elle s’assit à l’ombre d’un arbre pour reprendre son souffle. Sa gorge était devenu un désert, son estomac se manifestait régulièrement et ses pieds la brûlaient comme jamais. Pour ne rien arranger, un fort soleil s’était montré, faisant  bouillir également son dos et son crâne. Elle avait mal.
Coup. La lame marquait son retour triomphant dans les entrailles de la jeune fille.

Elle avait mal et Nahi était morte. Coup. Morte. Coup. Le mot virevoltait devant Aelya sans qu’elle ne puisse l’atteindre. Elle tendait les doigts, chercher à le capturer pour le déchirer, l’écraser, l’enterrer, mais il lui était inaccessible. Elle avait abandonné quand il se posa sur ses lèvres, fit trembler ses cordes vocales, brisant le mutisme auquel la douleur l’avait contraint.

« Morte ».

Le mot pris un nouveau sens, un nouveau relief. Il était devenu sien, contre son choix.
De nouveau, elle hurla.
Revenir en haut Aller en bas
Caym Cali
Féminin
Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Neleam
Messages : 298
Date d'inscription : 23/08/2015

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 32 ans
Aptitudes: Maîtrise du don du dessin et très doué avec les armes. Séducteur
Caym Cali
Envoutant_Mentaï _Caym_Membre



10.03.17 23:20
https://ewilan.forumactif.fr/t2550-chronique-d-un-redoutable-merc

La silhouette aux cheveux bleus
Caym Cali ferma les yeux, savourant la caresse du vent. Changer d’air lui avait fait du bien. À Al-Jeit, les choses commençaient à se corser et il avait dû laisser tomber son travail de couverture et quitter la ville quelque temps. Les Sentinelles veillaient au grain et il sentait que demeurer à la capitale était un risque trop grand, surtout avec ce qu’il s’était passé ces dernières semaines.
Ce qu’il s’était passé… Le mentaï songea à Killian et sa dépravation, au retour de Viladra d’entre les morts… Beaucoup de choses. À cela il fallait ajouter une tentative de prise de contact avec des pirates… Et surveiller l’avancement de ses taupes tout comme des autres mercenaires du Chaos. C’est d’ailleurs pour ça qu’il était là. Il avait entendu parler de certaines missions se déroulant près de la ville alors il était venu observer de ses propres yeux.

En haut des murailles, l’homme savourait la solitude. Les rondes des gardes étaient suffisamment espacées pour qu’il puisse s’aventurer sur le chemin de ronde, se percher en haut des créneaux et laisser son regard vagabonder sans crainte d’être interpellé.
Il cherchait ses mercenaires. Ils étaient quelque part, mais il ignorait où. Et vu la quantité de mystères qui étaient faits de leur mission, ça devait être quelque chose de grand. De spectaculaire. Cali savait d’une autre chef du chaos était présente, Lyyra lui avait parlé de cette mystérieuse réunion, mais elle était également dans le vague. Si même les meilleurs envoleurs de la guilde ignoraient ce qui allait se passer…
Tirant l’homme de sa réflexion, un mouvement au loin attira son attention. Se saisissant de la longue vue qui se trouvait dans une des poches de sa veste, il scruta les ombres qui avaient attiré son regard. La déception lui mordit les entrailles, il ne s’agissait que d’un marchand, qui tirait son chariot par des bœufs et qui se faisait… attaquer. À moins que les individus qui lui tournaient autour soient de ses amis. Peu lui importait. Ce n’étaient pas des enfants du Chaos.
Cali soupira, attendant un évènement dont il ignorait tout, et surtout dont il ignorait la véracité. Si ça se trouvait, ce n’était qu’une immense perte de temps.
Et il détestait perdre son temps.

L’homme navigua sur les grandes plaines, laissant son regard porté par la longue-vue glisser sur ces vallées soyeuses, se faufiler entre les arbres… Une silhouette bleue. Seule. Se concentrant, le mentaï en déduisit que ses cheveux étaient bleus et qu’il s’agissait d’une femme. Scrutant avec attention les environs, il n’aperçut pas âme qui vive. Il remonta ensuite le chemin de l’inconnue, se demandant d’où elle pouvait bien venir mais ne trouva pas la moindre habitation, ni trace d’individu supplémentaire.
C’était étrange… Le mentaï hésita, la curiosité le poussait à aller voir de plus près ce qu’il se passait dans ce coin de la vallée, mais il sentait qu’il s’éloignerait de sa mission qui étaitde découvrir les plans de Tryss Shalion, son pire ennemi, siégeant également au conseil du Chaos.
Viladra était-elle dans le coup ? S’étaient-ils alliés ?
L’idée qu’elle lui ait également rendu visite pour lui proposer une alliance, qu’iln’aurait pas été assez stupide pour refuser lui retourna l’estomac. La colère enfla dans son cœur tandis que la jalousie lui brouillait les sens.
Les Dents crispées le mentaï descendit de son poste d’observation et se dirigea vers la tour de guet la plus proche. Il avait envie de sang. Faute de pouvoir se défouler sur cet idiot de mercenaire, ça tomberait sur les gardes, si gardes il y avait. Il trouverait dans leur planque de quoi partir à la rencontre de l’inconnue aux cheveux bleus. Quelque chose dans sa démarche lui faisait penser à une éventuelle complice de Viladra. Il ricana, tandis qu’il s’approchait du lieu de ses désirs. Il était vraiment obsédé par cette femme ! Ses pensées tournaient beaucoup trop autour d’elle pour qu’il puisse faire son travail correctement et surtout qu’il puisse avoir un peu de dignité.
Agacé, il ne repéra pas la garde qui venait de le mettre en joue. Ce ne fut qu’au dernier moment, lorsque la lance fendait les airs qu’il sentit le danger et que son instinct se réveillant. Rugissant, il avait envie de se déchaîner.
Caressant les spires, la lance fut rapidement qu’un mauvais souvenir. L’homme se tourna vers le garde, un sourire mauvais sur le visage. Au mauvais endroit, au mauvais moment. Il avait envie de se déchaîner…
Se laissant aller, le Mentaï bondit. D’un geste fluide, il dégaina ses hachettes. Le garde était entraîné, peut-être même expérimenté, mais face à un Mercenaire enragé, il n’avait aucune chance. La mort l’embrassa rapidement. Une artère sectionnée.
Le tueur était rapide et ses gestes précis. Il savait que pénétrer dans la tour de guet serait plus dangereux… Il caressa les spires et se coiffa grossièrement d’un casque semblable à celui du garde qui venait de rendre son dernier soupir. Ainsi affublé, il passa sa tête par la porte de la tour de guet, observant les individus qui s’y trouvaient. Ils n’étaient que deux… Mais soudainement, il sentit quelque chose dans les spires. Une sentinelle ! L’un de ces hommes maîtrisait son Don à la perfection. Ses pas dans l’Imagination étaient rapides, précis et légers. Il était puissant, créatif et… Sentinelle. Un frisson parcourut l’échine du mentaï.
La peur.
Le défi allait être plus compliqué à relever… Une diversion. Une trentaine de mètres plus loin, en contrebas. Un bref Dessin perturba la circulation, des cris et un grand fracas. Le Dessinateur eut l’amabilité d’aller vérifier ça, tandis que son camarade au guet resterait à son poste. Soupirant de soulagement, Cali attendit qu’il ait effectué son Pas sur le côté, et qu’il n’y ait plus la moindre trace de lui dans les spires pour pénétrer dans la pièce. Rapidement, il rejoignit le garde, qui s’avéra un peu plus coriace que son prédecesseure. Dansant avec une rapidité surprenante, le mentaï  parrait les coups d’épée de sn adversaire, se jouait de ses bottes et rit. Une fraction de seconde, ce fut tout ce dont il avait besoin, il avait déconcerté son ennemi. Il venait d’ouvrir une faille, et il s’y engouffra.
Le garde s’écroula.
Cali n’attendit pas et attrapa ce dont il avait besoin. Des provisions, de l’eau et une grande cape. Le soleil tapait dehors et aussi étrange que cela pouvait paraître, l’hiver à Al-Vor était chaud. Pas de neige, seules les nuits étaient fraîches…
L’homme disparu avant que le Dessinateur ne revienne, avec l’impression de s’être déplacé pour rien, comme s’il s’agissait d’une diversion, mais sans savoir pourquoi. Ça deviendrait une certitude, mais ça serait trop tard.


Un pas sur le côté, c’est quand même pratique, Cali devait l’admettre. Il détestait ça, c’est pour cette raison que lorsqu’il réapparut, au milieu du petit bois clairsemé, il avait dégainé ses armes, prêt à défendre clairement sa peau. Au cas où il tomberait dans un piège.
Ça n’était pas le cas, semble-t-il, rien ni personne ne bougea autour de lui. L’homme resta en position de garde et effectua un tour sur lui-même, observant les environs. Soudain il la vit. La fille aux cheveux bleue. L’objet de sa visite dans cet endroit perdu des grandes Plaines.
Les hachettes toujours sorties et dégoulinantes du sang pas encore sec de leur dernière victime, il observa la demoiselle.

Elle avait une mine affreuse, outre la couleur de ses cheveux. Elle était pleine de terre, ses vêtements étaient étranges et absolument pas adaptés à l’endroit où ils se trouvaient. N’émanait de cette pauvre fille aucun danger. Le guerrier baissa ses armes, sans pour autant les ranger, il aurait aimé les nettoyer avant, pour éviter que le sang n’abîme les lames, mais il préférait connaître en premier à qui il avait affaire.

-Qui es-tu et que fais-tu ici ?


Pas de bonjour et le tutoiement directement. Bon, ll devait admettre que son intervention ne devait pas être des plus charmantes mais ces temps-ci il était plutôt sur les nerfs. Et au moins il portait une chemise, ça lui donnait un petit côté sophistiqué.

Revenir en haut Aller en bas
Alex Clorem
Masculin
Âge : 33
Autre(s) Compte(s) : xxx
Messages : 122
Date d'inscription : 03/03/2017

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 40 ans
Aptitudes: Ancien Marchombre, combattant sauvage
Alex Clorem
Pirate Aline__Membre



11.03.17 14:08
Une drôle de rencontre.

Clop. Clop. Clop.
Le bruit se répétait inlassablement, amenant son lent chancèlement. L'idée ou le concept n'était pas si éloigné d'un navire. A chaque vague son éclat de flots. A chaque pas son martèlement insensible. Répétitif dans une mer de nature à perte de vue. Forêt et plaine formaient un nouveau paysage. Tout était pourtant différent. Manquait de vie. Paradoxalement.

Alex ne s'était pas encore fait à son nouveau moyen de transport. Après une vingtaine d'année à parcourir les mers, ils n'avaient eu que de très rares occasions pour monter. Il l'avait pourtant déjà fait. A l'époque de sa jeunesse, de son apprentissage à la marche des ombres. Mais cela remontait si loin qui lui fallait réapprendre. Tout lui semblait différent, sorti d'un autre monde. Tout était différent. Son royaume d'origine lui était étranger.

Était-ce donc cela de ne plus avoir d'endroit à appelé "maison" ? L'impression de n'appartenir nulle part et partout à la fois. En aurait-il ne serait-ce qu'envie ? Non… Il avait tout donné. Il avait tout perdu. A lui de prendre maintenant. Sans retour. Se verserait-il encore dans le sentimentalisme ? Cette pensée lui tira une grimace condescendante à son égard. Mais en même temps, que pouvait-il faire d'autre ?

La vie sur terre était d'un ennui certain. Voilà des jours qu'ils étaient arrivés sur le continent. Des jours que ses jambes souffraient le martyre pour réapprendre les automatisme de la montée. Des jours de cheval à regarder l'horizon. Et rien d'autre pour empêcher ses pensées de divaguer au-delà du monde des vivants. Malgré lui, les images des précédentes semaines lui étaient jetées au visage comme un mur de pierre. Il s'y écrasait à chaque fois, en vie.  

Toujours. Sa poitrine se soulevait. Son cœur battait. Toujours. Il se rappelait sa chaleur. Son odeur. La courbe de ses joues. Le gout de ses lèvres. Le chant haut et clair de sa voix. Sa façon de détourner les yeux. De s'imposer dans une bagarre. D'éviter la mort en dansant… Il se perdait dans ses souvenirs. S'y noyait, ou aimerait le faire. Chaque caresse de son esprit devenait pourtant un étau sur son cœur de pierre. Faisant craquer les miettes restantes.

Le petit corps devant lui bascula doucement sur le côté, menaçant de tomber au sol de manière peu enviable. Il posa sa main sur la minuscule épaule et la redressa sur la selle. Sa paume l'enserrait comme si elle n'était qu'une poupée. Il sentait pourtant la chaleur de sa peau à travers le tissus. Elle était si petite. C'était la pensée qui lui venait le plus à l'esprit. Si petite. Lui qui avait l'air d'avoir vécu des siècles. Sa main ridée, calleuse, musclé. La peau lisse, immaculée, fragile. Le contraste l'étonnait toujours. Le monde pouvait-il se parer d'une telle innocence après tout ce qu'il avait vu ? Apparemment oui.

D'un mouvement, il cala Ambre contre son torse afin qu'elle soit plus stable. Cela faisait une bonne heure qu'elle dodelinait, perchée devant lui, refusant de s'abandonner au sommeil qui semblait trop lourd pour elle. La nuit avait été mouvementé. Un rugissement avait retenti en plein milieu, coupant court à leur sommeil. Si proche qu'Alex avait cru qu'ils étaient morts en devenir. Ils avaient pourtant réussi à s'enfuir sans voir l'ombre d'un animal, mais perdant la moitié de leur équipement dans l'affaire.

Ambre voulait y retourner et se battre. Récupérer ce qu'ils avaient laissé. Elle avait "argumenté" une bonne heure à base de regards déterminés et de dessins furieux qui s'effaçaient en poussière d'or dans le vent. Alex lui avait souri. Elle n'avait pas froid aux yeux. Même sans avoir vu la bête, le rugissement aurait suffit à donner des cauchemars à n'importe quel mioche de son âge. Elle, en redemandait. Qui sait… Peut être que la simple fureur au fond de ses yeux aurait dissuadé le félin de s'approcher ? Dans le cas contraire, il ne s'était pas senti la force d'affronter une de ces bêtes au corps à corps. Il avait donc choisi bien sagement de continuer sa route.

Ambre avait finit par abandonner, non sans une certaine moue boudeuse. Elle était fière. Il la comprenait. Pourtant, la fierté ne reposait pas. Elle avait donc cherché une position sur la selle lui permettant ne pas sombrer avec un minimum d'effort. Sans succès. Alex veilla donc sur elle. Comme il le faisait depuis des semaines.
Et comme depuis des semaines où il le faisait, il ne pensa plus à son ancienne vie.

____________________________________________________

Elle se réveilla une heure plus tard. S'étirant lentement, il l'avait senti sortir du sommeil et ouvrir ses petits yeux noirs sur le monde qui l'entourait, clignant en se demandant où elle était. Elle réagissait comme ça depuis qu'il la connaissait. Comme si le rêve n'était pas là où elle l'avait imaginé, où elle aurait voulu qu'il soit. Elle restait toujours quelque secondes à scruter les alentours en silence avant de reprendre pied dans la réalité. Là, elle s'ébrouait comme un chien et baillait silencieusement.
Bruit de clochette.

Alex baissa les yeux pour regarder la gamine, la nuque tordue vers lui. Les lèvres fermées, elle l'observait sans rien dire dans une impassibilité qui frôlait l'étrange. Plongeant son regard d'où se déchirait tant de sentiment à la fois, dans le sien. Une question pourtant flottante entre eux. Cela faisait quelques semaines qu'ils se connaissaient, Alex avait donc encore du mal à comprendre ce qu'elle essayait de communiquer.

Lassitude. Mais sans plainte.
Envie. Diffuse.
Impatience. Fatigue.


La question se forma dans son esprit.
- Je pense que nous ne sommes pas loin.

Son doigt désigna le fin trait se détachant de l'horizon et Ambre suivit son regard en plissant les yeux.
- Je pense que se sont des murailles.
Silence. Naturel.
- Si possible, essaye de te faire discrète pour le dessin.

Petit soufflement du nez. Il regardait ses cheveux en bataille en imaginant très bien l'exaspération qui peignait son visage. Ambre ne contrôlait pas son don. Il avait l'impression qu'il était parfois seulement une extension d'elle et qu'elle l'utilisait sans s'en rendre compte pour communiquer. Si pour l'instant, cela n'avait pas posé trop de problème, il était inquiet qu'une enfant si jeune disposant du don, puisse attirer les convoitise de certains.

Alex lui enjoignait la prudence, sans insister plus que ça. Il n'était pas vraiment un modèle en la matière et se tenait de toute façon prêt à qui viendrait la lui briguer. Ambre ne se formalisa pas plus que ça, elle devait avoir l'habitude. Un sourire illumina son visage pour lui. Ils étaient proche, ça semblait lui suffire.

La route continua à défiler sous les pas de leur monture. Quelques marchands et convoyeurs croisèrent leur chemin sans s'arrêter. Les deux loups n'avaient de toute façon aucune  envie d'échanger avec eux. En silence, Ambre s'amusait pourtant à dessiner ce qu'elle observait dans les nuages. Elle reproduisait une forme qui ne durait pas plus de quelques secondes et la présentait à Alex. Un chien. Un seau. Une larve. Une gros coton qu'elle s'amusa à lui envoyer dans la tête en riant silencieusement. Disparaissant un moment sous la petite masse, ses lèvres se fendirent d'un demi sourire qui disparut avec le dessin.

Ambre se redressa soudain sur la selle, son regard concentré sur la droite. Son changement d'attitude soudain mit instantanément Alex sur ses gardes. Il stoppa la monture, la main sur son sabre en observant la végétation. Les arbres et les hautes herbes voletaient au grès du vent d'une façon tout à fait banal. Aucun mouvement suspect dans les fourrés. Pas un bruit. Une petite main se souleva et un doigt pointa la direction qu'elle observait. Il l'interrogea du regard en silence.

Intrigué.
Étrangeté.
Déterminé.


Il prit de longue secondes à sa réflexion. L'attitude d'Ambre était particulière. Et frustrante. Il aurait aimé comprendre. Mais elle semblait décidée à partir sans lui s'il ne se bougeait pas rapidement. Sabre dehors, le cheval s'avança prudemment hors de la route pour suivre une piste invisible. Tous sens à l'affût, il espérait qu'elle n'ait pas repérée un tigre et décidée de se venger de leur précédente perte. Un doute s'empara de lui. En serait-elle capable ? Si c'était le cas, elle en avait plus dans le pantalon que bon nombre d'hommes.

Un fin sourire mauvais naquit sur ses lèvres. Il se mettait désormais à espérer leur rencontre prochaine. Cette gamine était intéressante. La monture accéléra encore un peu avant de s'arrêter. A quelques mètres de distance se trouvaient deux personnes. Un homme, deux haches ensanglantées aux mains. Une femme en piteuse état, les cheveux en bataille, recouverte de terre.

Une attaque ? L'homme n'était pas en garde, mais sa position n'inspirait pas vraiment la confiance. Tout autour, il n'y avait rien. Ni trace de lutte, ni cadavres. D’où venait le sang ? La jeune femme ne semblait pas blessée.

Deux regards interrogateurs se croisèrent.
Il haussa légèrement les épaules. Ce n'était pas son combat.
Elle fronça les sourcils avec une moue de reproche. Il n'avait pas été son combat non plus.
Il bascula la tête sur le côté sans conviction. La situation était différente.
Elle continua de le fixer, comme pour appuyer son précédent argument et invalider celui qu'il venait de lui offrir.
L'intelligence de cette gamine le fit soupirer. Un chuchotement se fraya un chemin à travers ses lèvres.
- On attend.


Ambre se détourna alors pour observer la scène avec un hochement de tête. Étaient-ils arrivés à un accord ou avait-elle comprit qu'ils n'avanceraient pas plus, peu importe son entêtement ? Le sabre suivant le flanc du destrier, l'enfant devant lui, ils n'étaient pas particulièrement discrets. Ils se tenaient là en observant l'échange.

Alex ne savait pas vraiment s'il interviendrait en cas d'attaque. La distance qui les séparaient empêchait de toute façon toute action précipitée. Mais leur simples regards pourraient dissuader l'homme de quoi que ce soit. Ou leur attirer plus d'ennuis. La curiosité le convainc de rester là où il était.

Ambre quant à elle plongeait son regard sur la jeune femme mal en point, ses mains crispées sur la selle.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



19.03.17 18:15


Lorsque rien ne reste
"-Que fais-tu ici ?
- C'est gentil de me rappeler que je n'en sais foutre rien.   "

Music




Le monde était flou. Sans couleur, sans forme, ce n’était plus qu’un étrange nuage dans lequel elle baignait, aveugle et incapable. Elle ne pouvait plus avancer, des étranges tremblements prenaient contrôle de ses jambes, par à-coup, avant de s’arrêter pour reprendre à peine plus tard. Elle ouvrit ses yeux, visa les murailles à moitié éclipsée par des rayons trop brillants. Les referma. C’était vain. La ville était trop loin, Aelya n’avait plus ni énergie ni foi. La survie lui semblait une consolation bien fade comparé à l’effort qu’elle devrait fournir pour l’atteindre. Elle avait presque envie de rire. Elle tournait en rond depuis qu’elle avait posé le pied dans l’enfer sylvestre. Tôt ou tard, sa volonté allait lâcher. Maintenant ou dans quelques heures, quelle différence ? Elle était pitoyable. Bien loin de la brillante exception qu’elle pensait être. Bien loin de la jeune fille forte et résistante qu’elle était.
Ce fut la pensée de trop. Elle valait mieux que ça. Bien mieux que ça. Elle devait se lever, quitter les limbes boisées même si elle s’écroulait juste devant la muraille de pierre. Ses jambes tremblaient encore et ses bras refusaient de lui obéir mais elle n’avait pas le choix. Elle avait suffisamment été minable dans les dernières heures pour le restant de son existence
Elle prit un grand souffle. Doux, léger, profond. Ses jambes arrêtèrent de trembler et elle ouvrit les yeux. Le soleil ne l’éblouissait plus. Combien de temps avait-elle passé nimbée dans sa propre vulnérabilité ? Elle posa ses mains sur le sol, tâcha de se lever malgré  l’enfoncement de ses doigts. Avec si peu d’énergie, la terre devenait aussi vicieuse que des sables mouvant. Elle se relevait doucement, à une vitesse désolante qui lui donnait une sincère envie de se claquer. Elle ne se reconnaissait plus, ne se respectait plus. Puis un homme apparut de nulle part et elle tomba par terre, aussi lourde qu’une pierre.
Il était terrifiant. Un visage fermé, qui eut peut-être été admirablement beau si ce n’était pour les deux lames de glaces qui lui tenaient place d’yeux. Deux lames de glace qui la transperçait. C’était un meurtrier, un nouveau-né aurait pu en jurer. La jeune fille aurait voulu continuer de le détailler, de le comprendre, mais il commença bientôt à bouger ses lèvres, à former des sons qui ne se frayèrent que difficilement un chemin dans l’esprit embrumée de la jeune fille. Son regard azur se limita donc au visage de l’arrivant, l’entièreté de ses capacités mentales se concentra pour tâcher de comprendre les mots qu’il avait énoncés.
« Qui es-tu ». « Que fais-tu ici ? ». C’était de l’anglais. A moins que ce soit du français. Ou de l’espagnol, du russe ou du japonais. Elle l’avait compris, c’était là son seul indice. Mais elle avait des notions de toutes ces langues. Puis, le contenu la frappa. « Qui es-tu ? ». Elle n’en savait plus rien. « Que fais-tu ici ? ». Elle n’en avait jamais rien su. L’absurdité de la situation lui explosa à la figure. Ses nerfs défaillant n’en pouvaient plus. Elle éclata de rire.
Je suis en plein délire , se dit-elle.

C’était un rire étrange, à mi-chemin entre le désespoir et la pur folie. Il se serait surement accompagné de larmes si elle n’avait pas épuisé tous ses stocks. Elle rit pendant de longues secondes, prenant presque plaisir à redécouvrir le son de sa voix. Elle voulait répondre mais ne savait pas dans quelle langue.

- Qui je suis ? lança-t-elle en anglais.

Le regard de l’homme, qu’elle n’avait pas quitté, lui indiqua que c’était une mauvaise pioche. Parfait, il la tuerait peut-être en pensant à une sorcière à l’étrange langage.

-Je n’en ai pas la moindre idée , ajoute-t-elle en français.

Ah, donc c’est cela qu’il parlait.

- Je ne sais pas ce que je fous ici. Je n’en sais strictement rien. Il y a une seconde j’étais tranquillement chez moi, dans une voiture avec ma cousine. La seconde d’après, il y a un psychopathe dans la voiture qui essaie de nous assassiner.
Si l’homme ne l’avait pas étiqueté comme folle en posant son regard sur elle, son ton devait avoir achevé de le convaincre. Tout ressortait dans un maelström des plus dérangeants. Son incompréhension, sa colère, sa tristesse.

-Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne sais pas non plus comment je me suis retrouvée dans cette forêt paumée. Pour tout dire, j’ai bien envie de croire que c’est un rêve. Mais vu que vous êtes trois à être apparu de nulle part, je suppose que c’est normal dans ce pays d’apparaître par magie et sans préavis ?  

Elle avait hurlé la fin de sa phrase. C’était la faute de Nahi. Elle n’aurait pas dû l’envoyer là. Partout, mais pas au milieu d’un univers magique et étrange dont elle ne connaissait rien. Sa voix tremblait. Elle voulut s’assener une nouvelle gifle. Elle était encore plus pitoyable qu’avant, et elle ne parvenait pas à changer son ton. En public, qui plus est. Elle ouvrit la bouche, voulu continuer à hurler son incompréhension au ciel plus qu’à l’homme dont elle avait déjà oublié la présence. Les yeux de glaces n’étaient plus qu’une excuse. Elle faillit poursuivre mais un regard était posé sur elle. Pas celui de l’homme. Un regard doré, doux et brillant. Un regard d’enfant, triste et rassurant. Aelya pouvait presque sentir un message de compassion se former dans l’air. Elle haïssait la compassion, sœur de la pitié, mais cette compassion-là eut pour effet de calmer les battements de son cœur. Elle ferma la bouche et empêcha sa voix raillée de hurler d’autres paroles insensées au trop grand nombre qui pourrait les entendre. Elle ne savait pas où était l’enfant, pouvait à peine repérer son regard, mais elle ne voulait pas qu’un autre de ses mots atteignent l’innocente oreille. Elle se calma et respira encore, réellement, cette fois-ci. Elle tourna sa tête, seulement pour avoir le souffle  coupé à nouveau. Elle avait repris ses esprits, assez pour avoir accès au portrait entier de l’homme qu’elle avait oublié. Au-delà de celles qu’il avait pour yeux, il avait de vraies lames. Des énormes hachettes terrifiantes, aussi réelles que se puisse, et déjà teintée de rouge. Son cœur s’emballa. Comment avait-elle pu ignorer un détail pareil ? Comment avait-elle pu ne pas voir une menace aussi large ? Elle l’avait offensé, de plus. Surement. Un homme avec des armes ensanglantés ne pouvait être ni patient ni miséricordieux. Qui était-il ? Il ne s’agissait pas de l’assassin de Nahi, elle en était convaincue. Que lui voulait-il ? Pourquoi elle ? Qu’était cet endroit ? Pourquoi était-elle sans arrêt attaquée ?
Elle allait mourir. Non. Elle ne pouvait pas mourir, pas comme ça, pas en se rendant de la sorte. Elle n’allait pas s’en aller sans se battre. Des idées, plus incongrues les unes que les autres lui traversèrent l’esprit. Ses chaussures étaient loin d’être assez solides pour ne serait-ce que retarder l’assassin. Elle était épuisée, en position de faiblesse, courir était risqué. C’était pourtant la seule option valide. S’il attaquait, elle devrait s’enfuir. Créer une diversion quelconque. Elle sera une poignée de terreau entre ses doigts. Si elle arrivait à la lui lancer dans les yeux, elle aurait quelque secondes d’avance. Peut-être même assez pour trouver la présence de l'enfant. Elle aussi serait en danger, si inconnu était belliqueux. Restait à savoir s’il allait attaquer.
La terre toujours entre ses doigts, elle se prit à rêver à un mur qui la protégerait. Tout comme celui qu’elle aurait dû atteindre, bien plus tôt, bien avant cette fatale rencontre. Simplement, un mur plus petit et transparent, pour ne pas vendre la mèche. Juste ce qu’il lui faudrait pour bloquer un coup d’épée. Il prenait presque forme dans son esprit. Transparent, arrondi et solide. Presque. Restait à savoir s’il allait attaquer.

Revenir en haut Aller en bas
Caym Cali
Féminin
Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Neleam
Messages : 298
Date d'inscription : 23/08/2015

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 32 ans
Aptitudes: Maîtrise du don du dessin et très doué avec les armes. Séducteur
Caym Cali
Envoutant_Mentaï _Caym_Membre



19.03.17 22:28
https://ewilan.forumactif.fr/t2550-chronique-d-un-redoutable-merc

Trop de Dessinateurs au milieu de nul part
L’inconnue observa Caym avec surprise et en tomba à la renverse. Son arrivée devait être particulièrement frappante. Lorsqu’il l’interrogea, elle l’observait avec des yeux écarquillés, comme si le sens de ses propos lui échappait.
Tendu, le mercenaire se demanda un instant si elle n’était pas folle…
Finalement, elle sembla retrouver ses esprits, le mentaï vit son visage traversé par différentes expressions. Les mots se frayaient un passage jusqu’à son esprit et.. Elle explosa de rire. Voilà qui était étrange. Dément.
Cette fille ne devait vraiment pas avoir toute sa tête…
L’homme réalisa que ses hachettes devaient rendre son allure digne des plus grands psychopathes, donc si la demoiselle aux cheveux bleus devait réagir, ça aurait été avec un cri d’effroi. Ou quelque chose qui témoignerait de la peur. Pas un rire.
Mais Caym ne s’appesantit pas sur le rire, afin de savoir si c’était nerveux, moqueur, ou absurde, car il réalisa qu’ils n’étaient plus seuls. Un cheval venait de franchir la fine limite de la clairière. Du coin de l’œil le mercenaire observa les nouveaux venus. Un homme à cheval, par sa stature, mais sa silhouette était étrangement massive… Toutefois, le regard du Mercenaire du Chaos ne s’atarda pas. L’inconnu était armé, mais gardait une distance raisonnable, ne désirant pas intervenir.

Cali se douta que s’il attaquait la demoiselle le nouvel arrivé interviendrait. Mais peu importait, ce qui l’agaçait en cet instant, c’était qu’il n’avait pas repéré le moindre cavalier lorsqu’il avait balayé la région avec sa longue vue, alors comment était-il arrivé ici ? Un Pas sur le côté… ? Est-ce que Tryss ou Viladra étaient derrière tout ça ? Car une certitude l’habitait, quelque chose ne tournait pas rond, si bien qu’il ne rengaina pas ses lames. Il n’avait pas l’intention de s’en servir -il voulait des réponses-, mais son instinct lui criait de les garder en main, prêt à servir.
Dans l’air, le guerrier ressentit cette tension, fissurée par la voix sèche de l’inconnue.
Sa voix était faible, somme si elle avait la gorge seiche, ce qui pourrait s’expliquer par une longue marche sans quoi se désaltérer.
Ses propos n’avaient aucun sens. En fait elle ne parlait pas la langue de Caym, du moins il lui semblait.. À moins qu’elle n’articule vraiment pas… Mais les sonorités lui semblaient étrangères.

-Je n’en ai pas la moindre idée.


Ah, si, elle parlait sa langue, et elle articulait.
L’homme l’observa, essayant de savoir si elle mentait. Elle semblait concentrée sur ses propos, comme si faire des phrases n’était pas aisé. Soit elle avait du mal à aligner des mots pour en faire des phrases, soit ses pensées étaient particulièrement confuses…

- Je ne sais pas ce que je fous ici. Je n’en sais strictement rien. Il y a une seconde j’étais tranquillement chez moi, dans une voiture avec ma cousine. La seconde d’après, il y a un psychopathe dans la voiture qui essaie de nous assassiner.

Voiture. Ce mot était étrange, et pas alavirien. Caym l’identifia à un mot Terrien. Ça expliquait pourquoi cette fille était déboussolée et bizarrement vêtue. Et pourquoi elle avait les cheveux bleus. Toute fois la tentative d’assassinat était étrange, car on aurait dit un Dessinateur… Ou plutôt un mentaï. Un homme de Tryss ? Chassant cette idée de sa tête, le Mentaï se dit que son ennemi n’était pas assez puissant ou fou pour envoyer les rares mentaïs à sonservice tuer des inconnus dans l’autre monde. Dans quel but… ?
La terrienne, puisqu’il semblait que c’en soit une, reprit la parole, avec plus de fougue, comme si parler la libérait des maux qui la tourmentaient.

-Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne sais pas non plus comment je me suis retrouvée dans cette forêt paumée. Pour tout dire, j’ai bien envie de croire que c’est un rêve. Mais vu que vous êtes trois à être apparu de nulle part, je suppose que c’est normal dans ce pays d’apparaître par magie et sans préavis ?


Tous trois.
Tient, elle avait noté l’arrivée du cavalier, mais pourquoi eux trois… Jetant un bref coup d’œil dans la direction de l’intrus, Cali serra la mâchoire. Quel idiot. L’inconnu n’était pas étrangement constitué, il n’était simplement pas seul sur sa monture. Une autre personne se trouvait avec lui. L’homme possédait une stature assez large et se trouvait derrière une personne à l’allure plus frêle. Sa taille indiquait qu’il s’agissait probablement d’un enfant.
Le mercenaire ne s’attarda pas sur les spectateurs, et reporta son attention sur l’étrangère. Elle était dans un piteux état… Elle semblait épuisée, physiquement et mentalement. Et perdue. Il fallait admettre que pour elle, le changement devait être assez brutal, de ce que Caym connaissait de l’autre monde, ils ne tuaient pas de manière ostentatoire, ne se promenaient pas avec des haches et n’effectuaient pas de Pas-sur-le-Côté.
Les vêtements de la jeune femme étaient en lambeau, elle avait donc survécu au mercenaire qui la poursuivait… mais comment était-elle arrivée en Gwendalavir ? Et où était donc sa cousine ? Et le mercenaire… Beaucoup de questions, mais la posture défensive adoptée par la jeune femme lui indiqua qu’elle était prête à vendre fièrement sa peau, même si elle semblait au bout de sa vie.
Caym baissa ses armes, il ne comptait pas la tuer et le lui fit comprendre par la position de son corps, il quitta sa garde et s’avança de quelques pas en direction de l’inconnue lorsqu’il sentit les Spires frissonner.
Le mentaï était doué et particulièrement entraîné, l’Imagination était son terrain de jeu, si bien qu’il sentit le Dessin qui se créait autour de l’inconnue. Son esprit se glissa dans les spires, observant ce qui prenait forme. C’était un Dessin puissant, mais c’était tout ce qu’il avait pour lui. Il s’agissait d’un mur fin et théoriquement invisible. De la volonté pure, qui écrasait les chemins des spires sans se soucier du fracas causé par ce Dessin.

Une terrienne qui possédait un Don ! C’était une opportunité qu’il devait saisir…

Le Mercenaire du Chaos essuya ses hachettes contre un tissu qu’il avait volé en même temps que le sac de voyage, afin d’empêcher le sang de salir ses précieuses armes. Tandis qu’il gagnait un peu de temps, son esprit imaginait déjà la suite des évènements. Il pouvait briser le truc qui était supposé être un Dessin de l’inconnue, mais pour quoi faire ? Tandis qu’il nettoyait ses armes, il guetta les spires, se demandant combien de temps durerait le Dessin de la demoiselle à la chevelure bleue. Un tintement de clochettes le fit froncer les sourcils. Il avait entendu… un bruit. Sentit une vague caresse dans l’Imagination. Un coup d’œil en direction de l’étrangère lui indiqua quelle ne semblait pas en être l’investigatrice. Elle était bien trop barbare pour réussir un Dessin d’une telle finesse, car il était certain qu’il s’agissait d’un Dessin. Ne restaient plus que l’étranger et son gamin…
L’homme était donc un Dessinateur, il ferait bien de s’en méfier.

Cali passa ses hachettes à sa ceinture et s’approcha de l’inconnue, s’arrêtant à quelques centimètres de sa barrière.

-Ce n’est pas de la magie, et ces gens sont arrivés à cheval, rien de vraiment étonnant… Mais si tu viens de Terre, il est peu étonnant que tout te semble si étrange, surtout le Dessin… Cependant avant de poursuivre mes propos, j’aimerais savoir où sont ta cousine et le psychopathe qui essayait de vous tuer ?


Cali hésitait à dévoiler son talent de Dessinateur, l’homme à cheval pouvait être dangereux et mieux valait garder cet atout au cas où il s’avérerait belliqueux.
D’ailleurs, il était peut-être temps de les renvoyer… Mieux valait ne pas s’encombrer de curieux, surtout si cette fille pouvait se rallier au Chaos. C’était une recrue vierge de toute théologie et qui pourrait sombrer dans la noirceur, et qui possédait un Don.
Se tournant vers les cavaliers, Cali leur adressa la parole d’une voix forte, afin de s’assurer qu’ils l’entendraient. Il réalisa à cet instant que l’enfant devant l’homme était une jeune fille. Décidément, cela faisait deux fois qu’il se trompait à leur propos, soit ses facultés s’émoussaient soit ces individus arrivaient à cacher leur jeu, dans tous les cas, il devait rester méfiant.

-Merci monsieur, mademoiselle, pour votre présence et votre soutien. Toutefois votre aide n’est plus requise ici, je vous souhaite donc un agréable voyage, et qu’Al-Vor sera à la hauteur de vos attentes.


Le sourire de Caym était faux, légèrement hypocrite, mais il s’en fichait. Il demandait clairement à ces gens de disparaître, s’ils restaient… Les choses risquaient de se corser. Le mercenaire posa ses poings sur ses hanches, appréciant la proximité de ses hachettes. Il n’était pas du genre à tuer un père et sa fille, mais s’ils se mêlaient de ce qui n’était pas leurs affaires… Il n’était pas d’humeur à jouer un rôle. Quelque chose se tramait par ici et il voulait savoir quoi, et s’il pouvait recruter une apprentie, ça serait une jolie plus-value.
Par contre, s’il jouait le rôle du mercenaire du Chaos, il aurait intérêt à dissimuler son identité, sous peine de voir tout son travail à la capitale s’envoler en fumée. Il n’avait pas de masque ni même de capuche sur lui, ça serait raté, à moins qu’il effectue un Dessin, mais comme son Don est supposé rester secret pour l’instant…

Revenir en haut Aller en bas
Alex Clorem
Masculin
Âge : 33
Autre(s) Compte(s) : xxx
Messages : 122
Date d'inscription : 03/03/2017

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 40 ans
Aptitudes: Ancien Marchombre, combattant sauvage
Alex Clorem
Pirate Aline__Membre



20.03.17 1:07
Le bras d’Alex descendait le long de sa jambe, tenant son arme d’une manière légère. Il n’y avait pas besoin de montrer une quelconque menace. Pas encore du moins. Pas pour si peu. La curiosité le poussait peut être à rester, observer, comprendre. Mais ses sens étaient aux aguets. La musique du temps se décomposait devant lui, comme passant au ralentit. Il écoutait. Les arbres, les buissons, la terre, le vent. Son regard passait des deux inconnus à la végétation alentour alors qu’il laissait l’environnement coulait sur lui. Comme des réminiscences de son enseignement passé. Celles qui avaient pris désormais corps sur une nouvelle voie qui lui était propre. Il y avait quelque chose avec ce continent qui titillait son être. Très profondément en lui. La sensation lui échappa au moment même où il cherchait à la saisir et son attention se concentra à nouveau totalement sur les personnes en face de lui. Ils étaient seuls.  
Mais le sang. Les haches. La fille. Tout était trop incongru et hors de propos. C’était ça, hors de propos. Quelque chose ne tournait pas rond. Et la sensation de danger était bien là. Ambre sous lui ne bougeait pas. Totalement concentrée, aveugle s’il pouvait dire à tout ce qui se passait autour. Après tout, ce n’était qu’une enfant. Il ne pouvait pas espérer qu’elle comprenne quand il fallait lâcher prise. Mais quelque chose lui-même le poussait à ne pas lâcher prise. Ils semblaient être arrivés au milieu d’une conversation.

- Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne sais pas non plus comment je me suis retrouvée dans cette forêt paumée. Pour tout dire, j’ai bien envie de croire que c’est un rêve. Mais vu que vous êtes trois à être apparu de nulle part, je suppose que c’est normal dans ce pays d’apparaître par magie et sans préavis ?  

L’accent était étrange et Ambre le remarqua au même moment. Son petit corps frissonna contre lui. Se pourrait-il qu’elles viennent toutes les deux du même endroit ? Ses yeux descendirent sur les cheveux de jais de la gamine qui étaient offert à son regard, sans réellement discerner une réponse à ses questions. Vu l’intérêt avec laquelle elle cachait son passé, il n’était pas certain que ce soit une bonne nouvelle. Et vu le sens, s’il y’en avait un, de ses paroles, il était probable que ce fut le cas. Il croisait deux personnes venant de la Terre en l’espace de quelques mois. La Dame le mettait-il sur une voie particulière ou était-ce un hasard ?

« Ne te fie pas au coïncidences. Les forces de l’univers sont beaucoup plus complexe que les simples hasards. Et s’il est difficile de les appréhender totalement, savoir en retirer des indices invisibles pour le commun des mortels est possible. Apprends à lire le monde. »

Où avait-il pu entendre ce genre de foutaises ? Peu importait. La fille, ou plutôt la femme, se calmait à vue d’œil. Pour se tendre à nouveau en découvrant son compagnon. Elle devait vraiment être amochée pour ne se rendre compte que maintenant qu’un inconnu aux armes ensanglantées lui faisait face. Il soupira faiblement, qu’est-ce qu’avait bien pu vivre cette fille ? Etait-elle sa prisonnière ? Une espèce de pervers malsain qui s’amusait à trouver une fille fragile afin de l’asservir et réaliser tous ses désirs ? L’idée pouvait être tentante. Fut-il encore avoir un esprit pervers et malsain.
Lorsque le bouclier d’Aelya se créa, Alex ne sentit rien. Ambre au contraire réagit en se redressant un peu plus sur sa selle. Plissant les yeux comme si elle cherchait la fonction « longue vue » de son arsenal génétique, sans la trouver. Son esprit rentra dans les Spires pour observer à son tour le dessin. Si Aelya n’avait mis que de la volonté dans son dessin, Ambre en était pour sa part presque dépourvue. Elle disposait d’une grande créativité et d’un pouvoir relativement fort, mais sa volonté laissait à désirer et ne permettait pas à ses dessins de vivre plus d’une dizaine de secondes. Elle se maintint donc quelques secondes à observer ce qu’elle n’avait peut être jamais vu encore. Puis sortant des Spires, elle se retourna légèrement vers l’homme derrière elle.

Etonnement.
Valeur.
Inflexibilité.


Il prit note de sa réaction sans répondre. Il ne comprenait pas ce qui s’était passé, à part la tension palpable qui était en train de naitre chez la jeune femme, qui comprenait enfin le danger auquel elle faisait face. L’homme entreprit d’essuyer ses armes avec lenteur puis les rengaina. C’était au moins ça. Mais quelque chose dans son attitude n’échappa pas à Alex. C’était un tueur. Et pas un simple tueur, mais un de la pire espèce. La bête tapie en lui s’éveilla pour braquer ses yeux sur la chose qui lui faisait face. Son corps se tendait, se ramassait sur ses étriers. Sans pour autant être prêt à bondir, c’est avec un œil nouveau qu’il observait ce formidable ennemi qui lui faisait face. Qui était-il ? Non… Qu’est-ce qu’il était ?
Ambre sembla percevoir son changement d’attitude et il la sentit se redresser comme un chiot prêt à défendre ses frères et sœurs. Sauf que si elle s’emportait, elle n’avait rien d’un chiot. Alex posa sa main sur son épaule, fermement, pour lui intimer avec toute l’autorité qu’il pouvait de rester bien tranquille. Il n’était pas question de la faire courir un risque avec la chose qui leur faisait face. Ils perçurent le reste de la conversation, vu le calme parfait qui régnait entre eux.

- -Ce n’est pas de la magie, et ces gens sont arrivés à cheval, rien de vraiment étonnant… Mais si tu viens de Terre, il est peu étonnant que tout te semble si étrange, surtout le Dessin… Cependant avant de poursuivre mes propos, j’aimerais savoir où sont ta cousine et le psychopathe qui essayait de vous tuer ?

L’homme en était donc arrivé aux mêmes conclusions. Et il ne semblait pas la connaitre. Pas de relation perverse et malsaine… ? Sa pensée lui laissa un doute. Quelqu’un essayait bien de la tuer. Etait-ce une ruse pour les faire partir ? Jouer au gentil homme afin de faire dégager les témoins. La fille semblait tellement déboussolée qu’elle aurait pu accepter tout et n’importe quoi. Plus cet homme parlait, moins il sentait qu’il pouvait avoir confiance en lui. Et qu’est-ce qu’il allait faire ? Jouer au héros et sauver la jeune fille en détresse ? Mourir en essayant ? Laisser Ambre mourir ? Ce n’était pas son combat.
Il n'avait pas été son combat non plus.
Ce n’était pas son combat.
Il n'avait pas été son combat non plus !

Il repoussa un juron au fond de sa gorge en tentant de faire taire cette voix. Comme si c’était elle qui lui avait parlé, il chuchota pour lui répondre.

- Mauvaise idée.

Soufflement contrarié du nez. Si elle croyait pouvoir faire sa loi… Mais avant qu’il ai pu répondre, l’homme continua :

- Merci monsieur, mademoiselle, pour votre présence et votre soutien. Toutefois votre aide n’est plus requise ici, je vous souhaite donc un agréable voyage, et qu’Al-Vor sera à la hauteur de vos attentes.

Sauf que cette fois-ci, ce n’était pas à elle qu’il répondait, mais à eux. Son regard se planta enfin dans celui de Caym. Il n’aima pas ça. Un frisson parcouru son échine et la bête en lui finit de s’étirer. L’animal sauvage qu’il était devenu durant ces années en mer refaisait surface et s’ébrouait. Quelque chose lui faisait écho. Et cette chose lui offrait une menace feutrée, mais une promesse bien tangible. Ainsi donc l’homme se révélait aussi facilement. Alex n’était surement pas un modèle non plus de discrétion. Et loup contre loup n’a besoin d’aucune subtilité. Il descendit à terre en rengainant son sabre. Il n’y avait pas besoin de montrer une quelconque menace. Pas encore du moins. Pas pour si peu.
Fouillant dans une poche pendue à sa selle, à l’abri des regards indiscret des inconnus, il en sorti deux griffes de métal, composées de trois lames tranchantes chacune. Il les rangea d’un geste souple et discret dans son dos, sous ses vêtements de cuir. Le geste avait été calculé, rapide et rendu fluide par les années de pratique. Il offrit un unique regard à Ambre.

Précaution.

Elle hocha lentement la tête avant de descendre à son tour. Alex retint un soupir. Il aurait du lui dire clairement de rester sur le cheval. A croire qu’ils ne parlaient pas le même langage. Ou qu’elle se fichait de lui avec le plus grand plaisir. De l’autre côté de la monture, l’enfant entreprit de détacher une gourde d’eau alors que l’ancien marchombre-pirate s’avançait de seulement quelques pas vers les deux inconnus.
Il avait décidé qu’il ne lui laisserait pas la fille. Il ne pouvait quand même pas espérer qu’ils fassent demi tour pour faire comme si de rien n’était ? C’était un tueur. Mais il devait bien sentir qu’il faisait face à la même espèce. Que donnerait un affrontement s’il avait lieu ? Il ne pourrait réellement le savoir qu’en croisant le fer avec lui. Peut être qu’il courrait à sa perte, mais quelque chose intriguait Ambre au point de les faire risquer leur vie. Les pourquoi serait pour plus tard. Voyons voir ce qui découlerait d’abord de leur altercation.
Face au mercenaire du chaos, Alex se tenait droit. Mais tout son être dégageait une sauvagerie calme. Une férocité en attente. Ambre observait la discussion, plantant ses yeux sombre sur Caym, sa gourde en main. Elle semblait prête à l’action elle aussi. Alors qu’elle n’avait qu’environ 10 ans et aucunes armes. Le bon sens aurait voulu que la peur s’empare d’elle, pourtant aucune inquiétude dans ses yeux. Etait-ce du courage ou simplement une folie latente. Alex prit la parole pour répondre :

- J’ai cru comprendre que la jeune fille ne venait pas d’ici. Et qu’un assassin était à ses trousses. Peut être que vous préféreriez avoir une escorte plus imposante ?

Il tourna la tête ostensiblement vers la fille aux cheveux bleus, signifiant à Caym qu’il n’avait pas vraiment voix au vote. Attitude dangereuse, provocatrice, mais juste.  
Ambre sourit légèrement puis tourna la tête vers Aelya. La gourde en main. Une question silencieuse.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



21.03.17 21:52


Lorsque rien ne reste
"-Just like an angel lost in hell
- You're no angel, darlin'.  "

Music




Elle pouvait presque sentir les singulières ondes du mur devant elle. Il était tombé dans la réalité, avait quitté l’enchevalement de ses pensées pour se matérialiser devant elle. Comment ? Elle n’en savait rien. De quel matériau était-il fait ? Aucune idée. Mais à cet instant, alors qu’elle affrontait du regard les lames sanglantes, son incompréhension se teintait d’une douce lueur rassurante. A moins que le meurtrier ne soit magicien et ne puisse percer l’invisibilité de son invraisemblable protection, elle était sauve. Pour combien de temps était une question qu’elle préférait ignorer. Devant elle, l’homme esquissa un mouvement. Le cœur d’Aelya remonta le long de sa gorge, l’étouffant presque. Il se contenta de sortir un tissu pour nettoyer ses monstres d’aciers, avec un soin minutieux et une lenteur terrifiante. Devait-elle en profiter pour s’enfuir ? Il semblait perdu dans ses pensées, mais n’avait rien perdu de sa posture belliqueuse ou de l’agressivité qui semblait accompagner chaque once de son être. Avait-il oublié sa présence ? Allait-il l’abandonner ? Nettoyait-il ses armes simplement pour mieux les souiller à nouveau ? Dans cette position, il lui suffirait de tendre le bras pour couper court à toute fuite. Toute tentative serait vaine. Aelya fut presque tentée d’avancer la main vers la protection qu’elle sentait devant elle pour s’assurer, au-delà de l’intuition, de sa tangibilité. Elle se rabroua presque automatique. Un tel acte lui obtiendrait au pire une main en moins, au mieux arracherait le secret du mur imaginaire. Qui, pour ce qu’elle savait, pourrait aisément lui obtenir d’être brulée sur la place publique, en tant que protégée d’un démon. Démon qui devait probablement ressembler à l’individu qui, devant elle, avait achevé de débarrasser ses armes de leur couverture cramoisie. Il les rangea, toujours avec cette attention particulière qu’aucun homme ne devrait donner à un objet, encore moins à un instrument de la mort. A moins que ça ne soit l’exact raison de sa presque délicatesse.
Le cœur d’Aelya se mit à tambouriner dans sa poitrine, voulait quasiment en sortir. L’homme s’était approché, jusqu’à ce que la distance entre elle et le regard de glace soit équivalente à celle qui la séparait du mur. Il allait essayer de le traverser. Il allait se rendre compte de son existence, ameuter une foule et brûler la responsable. C’était presque aussi absurde que de se faire assassiner à l’ombre d’un arbre dans une forêt inconnu, et il ne manquait à ce scénario que quelques misérables centimètres. Pourtant non. Il s’arrêta, trop prêt pour qu’elle accuse une coïncidence. Si elle était magicienne, il connaissait tous les secrets dont elle usait. Et ce, bien mieux qu’elle, novice hasardeuse, servie par une chance inouïe. Comme pour répondre à ses questions silencieuses, il mut ses lèvres.

- Ce n’est pas de la magie, et ces gens sont arrivés à cheval, rien de vraiment étonnant… Mais si tu viens de Terre, il est peu étonnant que tout te semble si étrange, surtout le Dessin…

« Si tu viens de Terre ». Aelya  n’avait pas besoin de toutes ses capacités mentales pour comprendre ce que cela signifierait. Si elle venait de Terre, c’est qu’elle n’y était plus. Pourtant elle comprenait le langage de l’homme, sans la moindre difficulté. Cela dépassait l’entendement. De plus, « Dessin » ? Aelya pouvait sentir la majuscule, mais ne parvenait pas à y donner du sens. Etait-ce ainsi qu’ils nommaient leurs capacités à se déplacer sans user de moyens conventionnels ? Il y avait tant de terme qui convenait mieux que « Dessin ». Aelya n’aimait pas dessiner. C’était un des rares domaines où elle n’était jamais parvenue à exceller, était incapable de donner un semblant de vie à ses esquisses. « Dessin ». Hors de la Terre. C’était de la pure folie, du rêve éveillé.

- Cependant avant de poursuivre mes propos, j’aimerais savoir où sont ta cousine et le psychopathe qui essayait de vous tuer ?

S’il avait voulu lui briser le cœur, il n’aurait jamais pu mieux s’y prendre. Devant la nouveauté et la rencontre surréaliste, la mort de Nahi avait presque quitté son esprit. Mais s’il demandait, c’est peut-être qu’il pouvait aider. Restait à savoir si elle était capable de lui indiquer la tombe. Ou simplement de se lever et de rebrousser le chemin sans mourir de déshydratation en cours de route. Elle n’avait perdu de sa méfiance, mais n’avait pas d’autre choix. Il était sa seule piste, et sa voix dure d’habitué à l’obéissance lui garantissait qu’il n’était pas homme qui abandonne. L’idée de vengeance lui caressa l’esprit. Aussi douce qu’un coup de poignard, aussi prenante qu’un rêve. Qu’une ambition. Une de celle qu’elle réalisait sans se poser la moindre question.
Les paroles suivantes de l’homme ne s’adressaient pas à elle, mais à…plusieurs inconnus ? Autant Aelya avait repéré la fillette au regard doré, autant l’homme lui avait échappé. Les paroles du premier inconnu lui revinrent. C’était sûrement eux qui étaient arrivé par cheval et non pas par cet étrange « Dessin ». Ce n’était donc peut-être pas le moyen de locomotion le plus courant de cette…planète ? Univers parallèle ? Le meurtrier aux yeux d’aciers tentait de renvoyer les deux inconnus. Tentative de se débarrasser d’un quelconque témoin ?  Peut-être bien. Mais elle n’avait rien à perdre et beaucoup trop à comprendre. Si elle devait mourir, victime de l’incompréhensible plan d’un fol assassin, cela valait toujours mieux que de s’écrouler après avoir tenté d’y échapper. Il évoqua le nom d’Al-Vor. Une ville peut-être ? Celle-là même qu’elle essayait d’atteindre ?
Un nouvel homme s’avança, accompagné de la présence enfantine qu’Aelya connaissait déjà. Lui aussi respirait la menace et le sang. Ses yeux aussi transperçaient leur cible d’un bleu trop profond. Lui aussi semblait ne faire qu’effleurer le sol lorsqu’il s’avançait. S’ils semblaient ne pas se connaître, les deux hommes avaient sans l’ombre d’un doute une multitude trop importante de point commun. Un gang, peut-être ? S’était-elle retrouvée sur le lieu le rencontre d’un gang de meurtrier aux pieds de fée ?
A côté de lui pourtant, un poupon tout d’or et de diamant. Une enfant aux cheveux chocolat et aux yeux brillants. Une asiatique. Etait-elle aussi de la Terre ou avait-elle simplement autre chose que des caucasiens dans cet…hum…endroit. Elle ne quittait pas la bleuté des yeux, une tristesse adorable dans le regard. Aelya avait envie de la prendre dans ses bras et de la rassurer, de lui dire «  ne t’en fais pas, je vais bien ». Elle voulait lui conter son heure de gloire, lui montrer qu’elle était plus que la simple forme blessée qui lui apparaissait. Son orgueil la tuait, elle ne supportait pas d’être faible devant pareil ange. La jeune fille était tellement plus qu’un physique cassée, mais elle savait parfaitement que personne ici ne pouvait s’en douter. Elle n’était à leurs yeux que ce qu’ils voyaient, un oiseau à la patte cassée qui délirait, une robe du soir en lambeau alors qu’elle n’avait jamais été bien couvrante, un ensemble d’égratignure et de la terre. Des larmes séchées et un sourire inexistant. L’enfant lui souriait pourtant. Elle était la seule vraie magicienne de la scène, Aelya en aurait juré. Elle se rapprocha doucement d’elle, sur une approbation de son père. Aelya se souvint brutalement du mur, eut peur qu’il ne heurte l’enfant. Pria pour qu’il disparaisse. L’enfant traversa sans peine l’endroit où se tenait la forme magique une seconde auparavant et lui tendit une gourde d’eau. La jeune femme lui lança un regard plein de gratitude.  

- J’ai cru comprendre que la jeune fille ne venait pas d’ici. Et qu’un assassin était à ses trousses. Peut-être que vous préféreriez avoir une escorte plus imposante ? énonça l’homme avant qu’elle ne put caresser le flacon de jouvence.

L’attention la toucha. Malgré son aura inquiétante, le nouveau venu lui paraissait plus apaisant que l’autre. Surement à cause de la poupée de cire qui l’accompagnait. Aelya voulut répondre, mais le désert qui régnait dans sa gorge lui intima de désaltérer sa gorge avant de tenter toute conversation. Elle prit la gourde de la main de la petite fille, goûta la fraicheur de son contact. Elle n’avait jamais manqué de rien, avait toujours profité du rôle de privilégiée. A cet instant seulement elle prenait conscience qu’une simple gorgée d’eau pouvait être le cadeau le plus important qu’on puisse lui faire. Loin de la compagnie des deux hommes, loin des réponses à ses questions qui frôlaient l’existentiel. De l’eau. Simplement de l’eau. Le liquide tant attendu traversa finalement sa gorge, après s’être fait désiré si longtemps. Ce manque enfin assouvi, les grognements de son corps torturé calmés, Aelya reprit doucement ses esprits et la fluidité de ses cordes vocales. C’est d’une voix posée, calme, chantante mais faussement confiante qu’elle tenta de répondre.

- Je…Merci. Je suppose que je viens de loin, oui.

Elle marqua une pause, dont la fillette profiter pour attraper sa main. Aelya lui sourit. Elle ne savait pas d’où venait l’enfant, ni pourquoi elle se montrait d’une telle gentillesse à son égard, mais elle l’en remerciait. Aussi décalée dans le cadre que l’était la terrienne, sa singulière candeur résonnait droit dans l’inconfort de la bleuté. Sa main s’arrêta alors de trembler, traitresse jusque lors de la nervosité que la jeune fille tentait si mal de dissimuler.

- Je ne sais pas où est l’assassin. Je sais…je sais seulement qu’il a eu raison de ma cousine.

Tout espoir de paraître calme venait de se briser en un unique mot.

- Il nous a attaqués alors que nous étions encore dans mon monde. Apparu comme par magie, armé jusqu’aux dents.

Aelya tourna inconsciemment vers le premier inconnu, celui au regard d’acier. Elle venait involontairement de le décrire.

- Je me suis retrouvée ici alors que nous nous apprêtions à heurter un mur et à mourir écrasés.  

L’image de l’immeuble New-Yorkais se forma devant son regard, et sa main se remit à trembler. Elle ne voulait pas revivre cette scène. Elle aurait aimé que de tels évènements ne se gravent jamais dans sa mémoire. Et pourtant.

- C'est là que j'ai vu l'assassin en dernier. Je ne peux que supposer qu'il s'est évaporé pour se sauver. Je suppose que l’un des deux nous a ramené. Surement…surement ma cousine. L’assassin n’était pas présent. Il aurait essayé de me tuer. Et Nahi connaissait cet endroit. Peut-être même le meurtrier.

Elle voulait rentrer chez elle, se réveiller de cet affreux cauchemar. Sous ses accents doux et hésitants, l’histoire prenait petit à petit les couleurs du vrai. Les cris, les lames, le mur, l’arrivée en sursaut, le réveil dans la forêt, le sourire mourant de Nahi. Ses yeux fermés, sa peau glacée. Elle n’était plus déconcentré par des besoins physiologiques, et elle en souffrait presque plus. Seul la main de l’enfant lui tenait compagnie et l’empêchait de sombre à nouveau dans la douce folie qui s’acharnait à l’envahir. Un jour était loin d’être suffisant pour se remettre de pareils éléments. Mais quelque chose murmurait aux oreilles d’Aelya qu’une vie entière ne le serait pas non plus. La voix sourde et vicieuse de l’assassin résonnait encore dans ses oreilles. «  Bonsoir, ma chère Dil’Ryan ».
Le nom. Le nom la frappa avec une force qui rattrapait son retard par la violence. Il connaissait le nom de Nahi, celui de sa famille. Elle hésitait à l’évoquer. La dernière fois que le nom avait été prononcé, c’est la mort qui avait été invoqué. Et devant elle se tenaient assurément deux meurtriers. Mais pas seulement.

- Je m’appelle Aelya. Aelya Winster, murmura-t-elle à la petite fille.

Cette dernière lui répondit d’un sourire. Dil’Ryan resterait un secret. Du moins, jusqu’à ce qu’elle soit convaincu qu’il n’était pas la formule absolue d’un danger qu’elle était loin d’être prête à affronter.

[/color]
Revenir en haut Aller en bas
Caym Cali
Féminin
Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Neleam
Messages : 298
Date d'inscription : 23/08/2015

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 32 ans
Aptitudes: Maîtrise du don du dessin et très doué avec les armes. Séducteur
Caym Cali
Envoutant_Mentaï _Caym_Membre



22.03.17 19:26
https://ewilan.forumactif.fr/t2550-chronique-d-un-redoutable-merc

Un récit mortel
Le mercenaire du Chaos observa les intrus et resta impassible lorsque l’homme posa  pied-à-terre. Il serra les dents, faisant tressauter un muscle le long de sa mâchoire. Son souffle restait régulier bien que son corps tout entier soit tendu et qu’il ait l’envie de corriger ce type qui ne pouvait se mêler de ses affaires.
Le guerrier nota la démarche souple et assurée de l’inconnu. C’était un guerrier tout comme lui, il n’y avait pas l’ombre d’un doute. Ses mouvements mêlaient puissance et fluidité, un mélange épicé et généralement mortel. Une menace à ne vraiment pas sous-estimer.
Tandis que Cali observait ce prédateur s’approcher de lui, il nota que sa fille avait également quitté son destrier et s’était approchée de l’inconnue débraillée. Une gourde à la main, elle s’approcha du mur invisible et le mentaï hésita à la prévenir, préférant laisser faire en fin de compte. Il préférait s’occuper du gaillard à la mine peu avenante qui s’approchait de lui. Son visage était grignoté par ne barbe de quelques jours et ses mèches rebelles renforçaient l’impression de sauvagerie qu’il dégageait. Ses mains étaient calleuses et sa peau burinée par le soleil. Définitivement pas un homme à la vie paisible habitué à évoluer dans les hautes sphères.
Jambes légèrement arquées, le mentaï s’assurait de ses appuis, prêt à réagir en cas d’attaque. Il s’agissait d’un Dessinateur rompu aux arts du combat, un adversaire à sa hauteur, alors il devait rester sur ses gardes.
Toutefois, la caresse dans les spires survint brusquement et d’une manière tellement fine que le mentaï faillit ne pas la détecter. À cet instant l’homme à l’air patibulaire prit la parole, mais le Mercenaire du Chaos ne l’écoutait pas, ou à peine. Sa voix lui parvenait tandis qu’il glissait dans les spires pour…
C’était la gamine.
Dissimulant de son mieux sa surprise, le Mentaï conserva son regard posé sur l’homme à la haute stature qui lui affirmait rester afin de procurer une plus grande escorte à la demoiselle. Ces propos auraient rendu furieux le mercenaire du Chaos, qui n’avait pas envie de prendre des pincettes en cet instant, la tension qui habitait son corps le poussait à réagir, mais.. il était sous le choc. Comment une fille aussi jeune pouvait-elle dessiner ? L’homme l’avait sentie dans les spires. Une présence fraîche et particulièrement discrète. Contrairement à la terrienne, elle caressait les spires, comme si elle n’était qu’un songe. Son Dessin n’en était pas vraiment un, il s’agissait d’une caresse invisible, qui lui permit de franchir la barrière invisible. L’imagination semblait habitée d’un doux bruit de clochettes, d’un parfum sucré… Bien entendu, ce n'était qu’un lieu immatériel, et pourtant, il était habité par cette jeune fille, elle ne faisait pas que s’y glisser pour Dessiner…
Mais incapable de saisir plus longtemps la présence de l’enfant, Cali quitta à regret les Spires, reportant toute son attention sur l’homme qui le faisait face, ne désirant pas dévoiler qu'il venait de percer le secret de sa fille. Il estimait que son long silence avait parlé pour lui, en réaction aux propos de l'inconnu, tout comme son regard glacial.
La tentation de détourner le regard, brisant le duel de l’océan contre la roche, était forte, mais ce fut la voix hésitante de la terrienne qui les appela.

- Je…Merci. Je suppose que je viens de loin, oui.


Le mentaï remarqua qu’elle venait de boire dans la gourde de l’enfant. La petite fille n’était pas bien grande, elle devait avoir une dizaine d’années, guère plus. Elle possédait une longue chevelure brune et des traits fins et plein de douceur qui contrastait avec son père. Qui ne devait pas être son père après tout, car les yeux de l’enfant étaient en amande et sa peau particulièrement claire. Etait-elle même alavirienne ? Encore un mystère….

- Je ne sais pas où est l’assassin. Je sais…je sais seulement qu’il a eu raison de ma cousine. Il nous a attaqués alors que nous étions encore dans mon monde. Apparu comme par magie, armé jusqu’aux dents.

La terrienne détourna le regard en direction de Caym, qui haussa un sourcil amusé. Elle allait croire que c’était dans leur habitude d’apparaître armé par surprise, ce qui, dans le fond, n’était pas totalement faux. Même le barbu était armé. Hum, ils étaient tous deux barbus… Un coup d’œil en direction de l’autre guerrier intrigua Caym, se demandant s’il était un Dessinateur en fin de compte. Peut-être n’était-ce que l’enfant, et que lui était un simple homme de main, un protecteur…
Reportant son attention sur le récit de l’inconnue, Caym se demanda s’il s’agissait d’un mercenaire du Chaos. Probablement, rares étaient les Dessinateurs à savoir faire le Grand Pas, et plus encore ceux qui le faisaient pour aller tuer une inconnue. Probablement pas si inconnue, mais Caym nota l’information dans un coin de son esprit, ne souhaitant pas interrompre la Terrienne. Surtout que d’évoquer la mort de sa cousine semblait raviver sa douleur.

- Je me suis retrouvée ici alors que nous nous apprêtions à heurter un mur et à mourir écrasés.


Une brève pause dans le récit informa Cali que la demoiselle le revivait. Elle se souvenait de chaque instant, ses muscles étaient tendus et son regard perdu dans le lointain.

- C'est là que j'ai vu l'assassin en dernier. Je ne peux que supposer qu'il s'est évaporé pour se sauver. Je suppose que l’un des deux nous a ramené. Surement…surement ma cousine. L’assassin n’était pas présent. Il aurait essayé de me tuer. Et Nahi connaissait cet endroit. Peut-être même le meurtrier.


Nahi. C’était le prénom de la fameuse cousine… Ca sonnait quelque peu alavirien, en effet, mais de là à dire qu’elle était une Dessinatrice en exil sur terre… Mais les faits sont là. La cousine avait dû effectuer un pas sur le côté, les transportant toutes deux ici, dans cette forêt silencieuse. En effet, si le tueur avait su qu’un témoin de son exécution était en vie, il aurait fait en sorte qu’elle rejoigne sa cousine.
La terrienne avait donc aperçu le tueur, ça pourrait probablement les aider à savoir qui était derrière tout ça… Le mentaï se demanda un instant pour il aiderait cette pauvre fille, ce n’était pas un bon samaritain. Et il avait déjà joué le rôle de l’épaule sur laquelle on peut pleurer et faire le deuil de ses proches, il ne tenait pas à revivre l’expérience. Même si… c’était une occasion pour semer un peu de noirceur dans le cœur de cette demoiselle et d’éventuellement la faire rejoindre le camp des enfants du Chaos. Surtout si elle possédait un Don.

Et s’il restait en compagnie de l’étonnant tandem qui les avait rejoints, peut-être en apprendrait-il plus sur cette gamine et peut-être même qu’elle pourrait servir le Chaos. Elle était jeune. Mais quelque chose dans son expression prévenait Caym qu’elle ne semblait pas facile à manipuler, comme si une force surprenante guidait ses pas. Mais elle restait jeune, et avec un encadrement adapté elle pourrait devenir une alliée de taille, surtout si elle possédait un Don malgré son jeune âge. Une arme surprenante et particulièrement efficace… Restait son garde du corps. Un coup d’œil en sa direction permit à Caym de l’imaginer dans les gros bras des mercenaires… Finalement,il s’agissait peut-être de trois recrues, mais une chose était sûre, pour faire basculer dans le chaos de nouveaux venus, il ne faut surtout pas les laisser ensemble, autrement dit, ces trois individus, ensemble risquaient de se soutenir et de ne jamais sombrer dans la noirceur qui habitait Cali. Il allait devoir jouer finement.

- Je m’appelle Aelya. Aelya Winster.


Ce prénom n’était pas destiné à Caym, mais il l’entendit. Il observa la terrienne, qui s’accrochait à l’enfant, comme si un lien était en train de se forger entre eux, et qu’il allait perdre d’ici peu le moindre pouvoir sur cette fille.
Soupirant brièvement, le mentaï réfléchit à la suite des évènements.

-Merci pour ton récit, Aelya, et si tu as envie de trouver des réponses à… ce meurtre, je pourrais t’accompagner dans tes recherches, j’ai quelques contacts douteux qui devraient pouvoir te renseigner. En attendant, tu sembles sur le point de rendre l’âme, as-tu été blessée ? Je suis un piètre médecin, mais je pense avoir de quoi limiter les dégâts.
Désignant d’un signe de la tête le sac sr son épaule, le mentaï continua. Ensuite, je pense que nous pourrons établir un campement de fortune, près d’une rivière, non loin. Je doute qu’on réussisse à passer les portes de la ville sans attirer de trop l’attention des gardes, donc du repos et des vêtements propres seront nécessaires en premier lieu, nous verrons à ce moment-là pour la suite des évènements.

Se tournant vers l’inconnu, un sourire moqueur sur les lèvres, Cali continua.

-Je pense que votre monture pourrait permettre à la demoiselle que vous escortez de voyager sans plus se fatiguer.

Un faible rire franchit ses lèvres abîmées par le froid.

-Et mon nom est Cali.


Voilà, il s’était présenté et une fois de plus il avait donné son véritable nom… restait à espérer qu’il ne faisait pas une énorme erreur. Dans un coin de son esprit, il nota qu’il était temps qu’il se trouve un nom et un costume, pour un plus être Caym Cali dès qu’il quittait la capitale. Il était temps de dissimuler son identité et de devenir une légende de terreur sans craindre de mettre en péril son travail à Al-Jeit et ses hommes.

Revenir en haut Aller en bas
Alex Clorem
Masculin
Âge : 33
Autre(s) Compte(s) : xxx
Messages : 122
Date d'inscription : 03/03/2017

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 40 ans
Aptitudes: Ancien Marchombre, combattant sauvage
Alex Clorem
Pirate Aline__Membre



23.03.17 1:38
Un peu perdu dans ses pensées

Les réactions de Caym n'avaient pas échappé à Alex. Lorsqu'il était descendu, lorsqu'il lui avait fait face, lorsqu'il avait parlé. Le mercenaire n'avait pas apprécié qu'ils restent. Qu'il le défie. Et si son visage était resté impassible, son corps ne pouvait mentir aussi bien que ses traits. Chaque chose avait un chant qu'il était difficile de décrire avec des mots ou même des pensées. Chaque être vibrait dans une onde particulière. Mais celle de Caym était si forte qu'elle était cri. Cri a ses oreilles, à ses yeux, à ses sens, qui lui vrillait le cerveau avec si peu de retenu qu'il en venait à se demander si ce n'était pas fait exprès. Pourquoi hurlait en face de ceux qui vous écoutent. Si ce n'était pour détourner l'attention d'autre chose. Pourquoi se donner en spectacle de cette manière ? Que cachait-il ?

Caym n'était pas stupide. Il en avait la certitude. Il agissait comme il le faisait pour une raison bien précise. Le guerrier dégageait un sentiment de danger, certes, mais plus que ça. Beaucoup plus. Alex et lui ne jouaient pas dans la même cours. Et la question de la survit se joua en face de lui. Lui proposant deux ouvertures distinctes, l'amenant à deux endroits différents. Jouerait-il son jeu ? Fuirait-il finalement ou se soumettrait-il à ce qu'il lui imposait par sa seule volonté. Du loup au chiot, pour sa préservation, qu'était-il prêt à perdre ? Et Ambre, le suivrait-il ? Malgré lui, il ne voyait qu'une voie raisonnable, logique, rangée. Une impasse de vie dont il chercherait tôt ou tard à s'échapper. Risquant plus qu'il n'aurait engagé.
De l'autre côté, la curiosité, toujours. Jouerait-il son jeu ? Son autre jeu. Danserait-il avec la mort et la perte. Pour prouver qu'il en était capable. Pour repousser les limites de sa chance. De son quota de miracle.
Mais n'était-ce pas ce qui était émoustillant ? Qui avait-il en face de lui, réellement ? Peut être pourrait-il le mettre sur la voie du but qu'il s'était désormais fixé. S'il pouvait l'utiliser pour arriver à ses fins. Se jouer de lui, peut être.
Une idée lui vint en tête et il détailla l'homme en face de lui, des pieds à la tête. Peut être… Peut être qu'il en avait un. Qui sait ?

Il reporta son attention sur Aelya dont il attendait toujours la réponse. Mais la pauvre hère en face de lui ne semblait plus apte à répondre. A ordonner ses pensées. De plus près, elle était encore plus misérable. Depuis combien de jour vivait-elle livrée à elle-même. Poisseuse, déchirée, sale. Surement affamée, assoiffée, désespérée de réconfort. Que pouvait-on ressentir, arrachée à son monde d'origine, voir ses proches mourir, ne rien comprendre, ne rien ressentir. Ou trop ressentir. Se faire écraser par un univers aux forces beaucoup trop vaste pour soi… N'était-ce pas ce qu'il avait un peu vécu ? Un peu. S'il avait une quelconque ressemblance avec cette gamine bleu, il ne lui devait rien. Et pourtant, il était déjà enchainé à ces inconnus par trop de liens intangibles. Ambre. L'homme. L'autre monde. Ce n'était plus son cœur de bon samaritain qui le poussait de l'avant désormais. Le loup grognait. Qu’il s’adoucisse ou non à leur égard, il serait prêt à frapper si tout venait à basculer.  

Elle s'avançait vers Ambre et Alex ne la quittait pas des yeux. Aelya semblait attendre quelque chose de lui. Un assentiment ? Une confirmation ? Il ne lui offrit rien. Elle n'était d'aucune menace pour Ambre, le choix ne lui revenait pas. Il savait la gamine libre et largement capable de se défendre si quelque chose se produisait. En outre… Aelya semblait totalement subjuguée par l'enfant. Aucune pensée belliqueuse ne lui faisait écho. Plutôt une lumière dans la nuit. Ambre était devenue son phare, son attache au présent, au monde. Il avait du mal à comprendre la totale… Ferveur ? Qui faisait briller ses yeux. L'innocence avait-il ce pouvoir ? Ou l'enfant faisait-il écho à plus de souvenir en elle. La bonté. Sans retour, sans attente. Un don total. Que voyait-elle en Ambre… ?

L'enfant s'avança à la rencontre d'Aelya, calmement. Silencieusement. Elle n'ouvrait pas la bouche mais semblait pourtant alerte et à la fois détendue. Elle traversa le bouclier en levant les yeux subtilement, dévoilant sans le vouloir qu'elle savait pour le dôme invisible. Mais elle n'avait pas peur. Plutôt curieuse et un brin évaluatrice. Puis avec une moue complaisante elle offrit sa gourde à Aelya. La compassion prit le pas sur ses traits. Ambre semblait savoir ce qu'elle avait vécu. Elle resta là, à ses côtés, pour lui montrer qu'elle n'était pas seule.
- Je…Merci. Je suppose que je viens de loin, oui.

Attrapant sa main elle lui porta un autre regard. A demi amusé. Mais avec plus de sagesse qu'elle n'aurait du avoir pour son âge. Ambre semblait avoir envie de communiquer, mais elle se retint, sentant que la dévastée n'avait fini de parler. « Elle vient donc bien de la Terre » songea Alex.

Alex avait perçu le regard de Caym sur la gamine. Il l’observa à son tour, en gardien qu'il était. Le contraste entre les deux  regards était plutôt frappant. L’un gorgé d’égards et de sensibilité, l’autre d’indifférence et de machinations. Alex retint sa main de toucher le manche de son sabre. Si Ambre n’était rien pour lui, il faudrait faire très attention à ce qu’il ne décide pas de s’en débarrasser d’un moment à l’autre.
- Je ne sais pas où est l’assassin. Je sais…je sais seulement qu’il a eu raison de ma cousine. Il nous a attaqués alors que nous étions encore dans mon monde. Apparu comme par magie, armé jusqu’aux dents.

Son regard croisa celui de Cali. Il était amusé. Amusé ? La jeune fille venait de leur décrire un dessinateur assez puissant pour faire un grand pas doublé d’un assassin. Vraisemblablement un mentai… Cette engeance existait-elle encore ? Et il ne s’étonnait même pas un peu. La réaction le laissa perplexe alors que Cali se détournait déjà de lui pour repartir dans ses pensées mystérieuses. S’il pouvait se hasarder à une supposition, pourrait-il le considérer comme un mercenaire du chaos… ? Les pirates Alines avaient pu s’associer à toutes sortes d’ennemis de l’empire par le passé. Mais pouvait-ils se considérer vraiment alliés ? Il en doutait. Les mercenaires avaient toujours été un peu trop fêlé du canon, pour lui.
Peut être allait-il trop vite en besogne. Le considérer comme un mercenaire du chaos parce qu’il ne s’étonnait pas qu’un mentaï la pourchasse était peut être un peu… Non. Cet homme était trop mauvais pour écarter une telle piste.

Quant à la jeune femme… Elle devait être importante pour qu’un de ces hommes décident de traverser les mondes pour la tuer. Aurait-elle un lien avec Ambre et son don ? Elle continua son récit sans que personne ne l’interrompe. Ambre concentrée sur ses paroles, sur ses lèvres qui se mouvaient. Alex n’ayant pas bougé de son emplacement. Gardant toujours Cali dans son champs de vision.

Enfin, un murmure. Aelya était donc son prénom. Plutôt alavirien. Winster en revanche faisait plus étrange. La sonorité fit par contre écho chez la gamine, il la vit réagir subtilement. S’il résumait, cela donnait deux cousines exilées en Gwendalavir après une tentative de meurtre. Non, pas une tentative. Pourchassée par un dessinateur incroyablement doué. Sans raison. Sans passé. Ambre hocha la tête, mais Cali la pris de court avant d’avoir pu répondre, elle se tendit.

-Merci pour ton récit, Aelya, et si tu as envie de trouver des réponses à… ce meurtre, je pourrais t’accompagner dans tes recherches, j’ai quelques contacts douteux qui devraient pouvoir te renseigner. En attendant, tu sembles sur le point de rendre l’âme, as-tu été blessée ? Je suis un piètre médecin, mais je pense avoir de quoi limiter les dégâts.
Ensuite, je pense que nous pourrons établir un campement de fortune, près d’une rivière, non loin. Je doute qu’on réussisse à passer les portes de la ville sans attirer de trop l’attention des gardes, donc du repos et des vêtements propres seront nécessaires en premier lieu, nous verrons à ce moment-là pour la suite des évènements.

Alex fut presque surpris. Il ne s’attendait pas à un style aussi mielleux venant d’une figure pareille. Il ne savait pas s’il était le seul à l’avoir remarqué, mais son discours paraissait tellement faux qu’il du réprimer un éclat de rire. Cette homme avait décidément un plan qui les concernait tous les trois. Les égorger pour repartir avec sa prise ou quelque chose dans le genre. Cette remarque finit de le convaincre de rester le plus longtemps possible auprès de cette Aelya. Ou du moins jusqu’à ce que le présumé mercenaire parte. Présumé. « Si tu as envie de trouver des réponses à ce meurtre… Je pourrais t’accompagner dans tes recherches ». Bien sûr qu’il pouvait ! Il ne devait surement pas être ignorant de cette action s’il était lui-même un mercenaire. Les pièces du puzzle se recoupaient dans son esprit. Les haches, le sang, son pas sur le côté qui l’avait mené ici puisqu'il était apparemment apparu par magie ! Il en avait parlé tout au début. Mais comment pouvait-il être aussi stupide. Il n'avait clairement pas le matériel pour voyager en plein milieu des plaines, seul, à cette distance de la ville et avait trouvé par hasard une fille venu tout droit de Terre. C'était forcément un dessinateur.

Leur venue avait-elle donc réellement stoppé son meurtre à venir ? Etait-il là pour finir le boulot ? Si ce n’était pas le cas, qu’est-ce qu’un mercenaire viendrait à s’encombrer d’un tel poids mort. Quoi que… Si la femme était poursuivi par un mentaï, c’est qu’elle avait quelque chose de spécial… Donc sa présence pouvait être justifiée.

Il secoua la tête de lassitude, beaucoup trop de questions, trop peu de temps et de confiance.
- Je pense que votre monture pourrait permettre à la demoiselle que vous escortez de voyager sans plus se fatiguer.

Ah oui, il pensait ? Quel homme prévenant. Il ignora son petit sourire supérieur, si ça lui faisait plaisir, qu’il continue à se trahir aussi grossièrement. Puis un rire.

-Et mon nom est Cali.


La situation devenait surréaliste, mais il avait du mal à savoir dans quel sens. Si tenté qu’il pouvait y avoir un « bon » sens. Alex se reprit tout de même.
- Effectivement. Aelya, on va t’installer sur ma monture, tu n’es pas en état de marcher. Nous te suivrons jusqu’où tu voudras. Pour faire un campement ou aller vers la ville. Sache que les plaines peuvent être dangereuse. Nous avons failli rencontrer un tigre des plaines cette nuit.

Pour approuver les dires, Ambre acquiesça. Elle semblait légèrement moins enjouée mais elle l’encouragea d’un regard. Peut être agissait-elle ainsi parce qu’elle ne dessinait pas ? Si par miracle elle avait compris que c’était le pire moment pour s’adonner à ça, Alex n’en reviendrait pas. Mais la méfiance dont il faisait preuve à l’égard de Cali n’avait pas du lui échapper. Il espérait que ce soit ça et qu’elle ne se mette pas à dessiner au milieu de la route. Plus question qu’elle utilise son don tant qu’il n’en saurait pas un peu plus sur lui. Il se détourna et prit les rennes du cheval pour l’amener vers Aelya.

Il se planta devant elle et lui offrit sa main alors qu’Ambre s’écartait, rompant le contact. Elle était redevenu une petite fille, la tristesse parant légèrement ses traits, elle observait la scène qui se déroulait avec des yeux d’enfant peu confiant.
- Je te monte.
Ce n’était pas une question, ni une affirmation. C’était un état de fait. Il ne savait pas quel genre de femme était Aelya, mais il n’allait clairement pas s’encombrer maintenant de décence, ou d’orgueil juste pour voir une fille à moitié morte, essayait de monter comme elle pouvait. Si elle voulait une monture, c’était maintenant et sans chichi. Il planta son regard dans le sien. Ni doux, ni sévère.
- Je suis Alex Clorem. La gamine, c’est Ambre… il marqua une pause. Clorem. Elle ne peut pas parler. Donc ne vous étonnez pas.

Avait-il le droit de s’approprier l’enfant de la sorte ? Est-ce qu’elle lui appartenait ? Est-ce qu’il lui appartenait ? Il l’avait clairement désignée comme de sa famille et implicitement comme sa fille. Cette pensée le laissa perplexe, mais il valait mieux assurer leur lien maintenant, au cas où. Son regard croisa celui de la petite poupée redevenu humaine.

???
???
???

Indéchiffrable.
Qu’il ait fait une erreur ou non, c’était fait. Et il avait infiniment plus important à s'occuper pour le moment.
Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



27.03.17 0:37


Lorsque rien ne reste
"-Don't you dare tell me what to do
-Well, first try not to die, then we'll discuss this part.  "

Music




Chaque mot l’avait épuisé. Ils s’étaient gravés en elle au fer rouge, avaient traversé sa bouche en y laissant une brûlure aussi délicate qu’insupportable. Pourtant, avec douceur mais certitude, la douleur et le désespoir avaient quitté son esprit, replacée par une l’éclaircie tant attendue. Elle était Aelya Winster. Elle avait 19 ans. Elle venait de la Terre. Aucune téléportation ne saurait lui arracher son indentité. Tout comme aucun voyage n’avait jamais su l’arracher à son sang. Elle se doutait que ce même sang, qui avait trop été versé, était responsable de son arrivé, de ses larmes, de son désarroi. « Jamais une Dil’Ryan ne saurait se montrer assez noble ! » lui assenait souvent sa mère. Aelya devinait aujourd’hui la véritable étendue de la maxime. Elle avait toujours cru qu’il s’agissait d’un simple rappel d’un temps moyenâgeux où leur nom ne faisait se lever aucun sourcil. Car dieu savait que Dil’Ryan était souvent suivit d’un « comment ? ». Où qu’elle aille, elle était heureuse de se présenter avec un patronyme tout ce qu’il y avait de plus compréhensible. Aucune étrange apostrophe et rien dont elle ignorait l’origine. « De loin. » lui répondait-on lorsqu’elle posait la question, avec ce fameux sourire énigmatique qu’on lui servait à toutes les sauces. Loin signifiait Australie. Chine. Iles inconnues du Pacifique. Pas un autre monde. Pas Gwen-quelque chose. Loin signifiait que ses ancêtres avaient bravés tempêtes et océans pour atteindre une terre plus sûr, pas qu’ils étaient apparu par magie dans une rue de Londres avant de décider d’y fonder une famille. Aelya s’était toujours présenté en tant que Winster, tout en sachant que Dil’Ryan la décrivait mieux et lui promettait bien plus de surprises. Elle le regrettait presque.

« Bonsoir, ma chère Dil’Ryan ».

Elle n’avait d’autre choix que de l’assumer. Elle ne savait pas encore ce qu’il adviendrait d’elle. Loin d’être une quelconque garantie, elle savait que les deux hommes pourraient aussi bien causer sa perte. Seul l’enfant la rassurait. Quelque chose émanait  d’elle, quelque chose que la jeune femme reconnaissait et était déterminée à comprendre. L’enfant avait réagi à son nom, comme si elle le reconnaissait. Elle n’était pas d’ici, Aelya l’aurait parié. Une asiatique, qui s’était aussi retrouvée prise dans les méandres des univers emmêlés, voilà ce qu’était l’enfant.

-Merci pour ton récit, Aelya.

Son prénom sonnait faux dans cette bouche et Aelya eut presque envie de se fâcher. L’homme avait entendu la presque confidence qu’elle avait fait à la petite fille. Son prénom était l’une des rares choses auxquelles elle pouvait encore se raccrocher, elle ne voulait pas  qu’il puisse le lâcher de la sorte. Mais la raison, qu’elle recouvrait à pas de bambin, l’empêcha de réagir. Il était à deux mètres. Bien entendu qu’il l’avait entendu. C’était absurde de penser le contraire. Et Aelya Winster était loin d’être absurde.
-Si tu as envie de trouver des réponses à… ce meurtre, je pourrais t’accompagner dans tes recherches, j’ai quelques contacts douteux qui devraient pouvoir te renseigner.

Un « Oui » s’imposa dans son esprit, majestueux et absolu. Elle voulait des réponses. Elle voulait sa douce et belle vengeance. Elle voulait ficher son regard dans celui du meurtrier, lui cracher son « Bonsoir » à la figure. Sa main se remit à trembler. Seulement, c’était de haine et de colère. Elle serra le poing pour arrêter son mouvement, laissa ses ongles s’enfoncer dans sa peau pour se calmer. Soit, l’homme venait d’admettre avoir des fréquentations peu recommandable, mais cela importait peu. S’il fallait qu’elle serve dans une mafia le temps de voir l’assassin payer, elle le ferait sans hésiter. C’était un salaire qui méritait n’importe quel travail, même le plus immoral.
La colère n’était pas un bon remède à la peine, elle s’en doutait. Mais elle était incapable de trouver mieux. L’homme proposa ensuite de lui prodiguer les soins dont elle avait probablement besoin. Pour ainsi dire, elle n’en savait rien. Le cocktail d’adrénaline et de peur qui coulait encore dans ses veines l’empêchait de ressentir une quelconque zone de douleur, et ses vêtements sombres pouvaient aisément dissimuler toute blessure, même sanglante. Elle verrait plus tard. De toute façon, elle déduit que si elle était encore en vie, elle ne devait rien avoir de bien grave.

-Ensuite, je pense que nous pourrons établir un campement de fortune, près d’une rivière, non loin. Je doute qu’on réussisse à passer les portes de la ville sans attirer de trop l’attention des gardes, donc du repos et des vêtements propres seront nécessaires en premier lieu, nous verrons à ce moment-là pour la suite des événements.

L’idée de la douceur de l’eau sur son corps et du tissu frais la séduit immédiatement. La propreté lui manquait. Le plus tôt elle quitterait son misérable état, le mieux était. L’impeccable danseuse qu’elle avait toujours était se serait indignée depuis longtemps et Aelya était ravie de pouvoir la contenter. Du moins, autant qu’elle le pouvait. Elle ignora volontairement le terme « suite ». Elle ne voulait pas entrer dans les détails de cette suite-là. L’instant était déjà un cadeau trop généreux. La prévoyance n’avait pas sa place quand on était aussi perdue qu’elle l’était. C’est ensuite au nouvel arrivant qu’il s’adressa, l’invitant à prêter son cheval à la jeune bleuté. Aelya faillit protester, par pur principe. Elle n’était pas handicapée, et n’aimait pas qu’on choisisse pour elle. Une nouvelle fois, elle se retint. Ses jambes la faisait souffrir et, aussi couteux qu’il soit de l’admettre, elle était en effet dépendante des deux hommes. Marcher était un pari trop risqué, et un refus de l’aide pourrait lui coûter sa compagnie. Dès qu’elle serait remise sur pieds, elle reprendrait contrôle de sa propre existence. Au-delà d’une promesse qu’elle se faisait, c’était une nécessité. Aelya Winster n’était pas une assistée.
L’homme rit doucement. La bleuté devina alors que l’entente serait difficile. Il appréciait le pouvoir qu’il avait sur l’autre. Un habitué de l’autorité contre une rebelle endurcie. Aelya avait hâte d’être de nouveau intact. Mais elle n’avait pour l’instant aucun choix. Elle devait se soumettre à…

-Et mon nom est Cali.

Cali. Deux syllabes, finissant en i. Nahi. Cali. Etait-ce une manie de ce pays ? Cali acheva ainsi son discours, aux termes enjôleurs et que la jeune fille était trop épuisée pour envisager de refuser. Elle préférait se battre contre lui après une nuit de sommeil que d’affronter de nouveau la nuit dans la solitude qui lui couterait tôt ou tard la vie. Et si elle devait mourir d’une dague dans le dos, peu lui importait. Elle n’avait plus rien à perdre.

-Effectivement. Aelya, on va t’installer sur ma monture, tu n’es pas en état de marcher. Nous te suivrons jusqu’où tu voudras. Pour faire un campement ou aller vers la ville. Sache que les plaines peuvent être dangereuses. Nous avons failli rencontrer un tigre des plaines cette nuit, approuva tout de même l’autre homme.

Un tigre ?! Voilà qui la rassurait. Décidément, sa survie dépendait de deux inconnus qui la pensaient incapable de se déplacer. Et celui-ci cherchait à lui donner un choix. Quand bien même elle appréciait –de nouveau- l’attention, il lui était impossible de prendre la moindre décision. Elle savait à présent qu’il y avait des tigres et des magiciens dans les plaines. Mais la ville demeurait une inconnue cachée à ses yeux par une gigantesque et effrayante muraille qu’elle n’était plus sûre de vouloir franchir. A côté d’elle, l’enfant hocha la tête en direction de…cela ne pouvait pas être son père. Il n’y avait pas la moindre ressemblance, malgré l’évidence de leur lien. Un père adoptif au mieux. Ce dernier prit son cheval par la bride et l’amena en sa direction. Aelya dut se faire violence pour ne montrer aucun signe de refus. C’était une pure plaisanterie. Elle acceptait de monter mais elle pouvait faire les trois mètres qui la séparaient de l’animal, merci bien !
Pourtant elle sourit, tâchant de dissimuler au mieux son hypocrisie. Une athlète à laquelle on donnait la main pour qu’elle monte sur un cheval. Elle aurait tout vu. Aelya rit intérieurement devant sa prosaïque plainte. Elle avait vécu l’enfer mais s’indignait tout de même qu’on touche à son indépendance. Ce constat la réchauffa. Elle était toujours elle-même, avec ses défauts incompréhensibles et son intolérable obstination. Alors, lorsque l’homme planta son regard dans le sien et confirma son intention, elle lui donna sa main et monta avec légèreté sur le cheval. Puis elle s’y tint droite. Parce qu’une Dil’Ryan ne saurait se montrer assez noble.

-Je suis Alex Clorem. La gamine, c’est Ambre… Clorem. Elle ne peut pas parler. Donc ne vous étonnez pas.

Jamais mensonge ne fut plus simple à déceler. Il avait hésité avant de donner le nom de famille de l’enfant, et cette dernière lui avait jeté un léger regard de surprise. Ils n’avaient aucun lien de parenté, Aelya était prête à en jurer. Que faisait Ambre en sa compagnie était donc un nouveau mystère qu’elle se devait de comprendre. Elle n’aurait définitivement pas le temps de s’ennuyer, ici. Le mutisme d’Ambre lui serra le cœur. Toute tentative de communication serait donc vaine, même en langue de la Terre. A moins que…
Si Ambre venait de la Terre et que son mutisme était de naissance, elle connaîtrait le langage des signes. Du moins ses rudiments. La bleuté se promit d’essayer dès qu’ils seraient plus à l’abri. Pour l’instant, elle se contenta d’inviter la jeune enfant à monter avec elle. Sa présence la rassurait et Aelya ne savait pas combien de temps leur escapade durerait.

-Je vous remercie sincèrement de votre aide, et quant à la destination, commença-t-elle avec un sourire qu’elle voulait rassurant, je pense que suis la moins adapté pour…

Le mot se perdit dans le brouillard.

-Pour, se reprit-elle plus doucement, pour jouer les guides. Mais le plan de Cali, si je peux me permettre, me semble très prometteur.

Parler lui avait demandé trop d’effort. Aelya mit la difficulté sur le compte de la fatigue, qu’elle accusa de nouveau de son flottement alors qu’ils se mettaient enfin en mouvement. L’adrénaline avait été évacuée de son système, et une douleur sourde put enfin se manifester. Elle était donc bien blessée Elle provenait de son torse, à l’endroit que son bras frottait sans arrêt. Elle y porta une main, caressa le sombre tissu. Il était poisseux. Elle saignait. Depuis combien de temps ? Elle prit une profonde respiration, se força à ne pas faire remarquer sa découverte. Hors de question qu'elle prouve de nouveau sa faiblesse. Cali avait proposé de la soigner, elle pouvait bien tenir jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent. Ça ne pouvait rien être de grave. C’était une blessure légère, sinon elle l’aurait remarqué plus tôt. Elle s’était surement blessée en grimpant l’arbre. Ou en tombant.
La seule autre option, l’arme empoisonnée, l’aurait déjà tué. Elle resserra la bride du cheval, tâcha de se ressaisir. Devant elle, le chemin tanguait.


Revenir en haut Aller en bas
Alex Clorem
Masculin
Âge : 33
Autre(s) Compte(s) : xxx
Messages : 122
Date d'inscription : 03/03/2017

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 40 ans
Aptitudes: Ancien Marchombre, combattant sauvage
Alex Clorem
Pirate Aline__Membre



30.03.17 22:26
Alex offrit sa main à Ambre qui la prit sans hésiter. Il y'avait entre eux une espèce de rapport de force complice, mais également d'assurance et de confiance. Étrangers et proches à la fois. Ils se regardaient comme indiciblement liés par quelque chose d'inconnue. Si Alex semblait usé par la vie et que ce lien n'était que l'unique chose qui l'y raccrochait, pour Ambre, c'était tout l'inverse. Comme une force de vie qui la poussait en avant. Qui l'attirait à découvrir et explorer le monde avec une joie qui n'aurait peut être pas été la même sans l'homme.

A l'instant même, pourtant, sa joie était toujours dissimulée. Alex la hissa enfin sur le cheval et la frêle esquif qui servait de corps à Ambre se cala contre Aelya. La peau blanche de ses bras était visible au-delà d'une tunique aux tissus qui ne venaient pas d'ici. Elle était vêtue d'un pantalon pratique pour le voyage alors que le haut se parait d'une étoffe plus jolie qu'utile. Moitié aventurière, moitié poupée. Sa tenue trahirait-elle ses aspirations de petites filles normale ou au contraire, appartenait-elle à l'autre moitié ?
Ambre observa un instant le visage d'Aelya puis lui reprit les rennes avec un regard.

Compassion.
Légère condescendance.
Confiance.

Semblant effectivement confiante en ce qu'elle faisait, elle claqua sa langue pour interpeller la monture. Son corps se mouvait d'une façon à compenser sa voix mais l'animal mit un certain temps à comprendre ce qu'on attendait lui. Pourtant, l'absence de parole semblait faire passer la communication par d'autres canaux invisibles aux trois adultes. Un souffle, un bruit, une position, une réponse instinctive aux réactions de l'autre et un langage se déroulait sans qu'Ambre elle-même ne puisse en avoir conscience.

Alex hésita un instant puis la laissa faire. Il faudrait bien qu'elle apprenne un jour, ils n'allaient pas voyager sur une seule monture pendant des mois. Il s'attarda un instant pour lui donner quelques conseils. La manière de tenir les rennes, d'appréhender les mouvements du cheval et de bien le garder droit sur la route. Après ça, il rangea quelques affaires dans les sacs pendant sur les flancs de la monture. Il se désaltéra et en profita pour se passer un coup d'eau sur le visage.
Il ne savait vraiment pas comment allait finir cette rencontre particulière, mais il doutait qu'ils quitteraient le mercenaire avec de grands sourires et le soleil dans le dos. Une femme à moitié morte et son tueur embusqué. Il faudrait qu'il parle à Ambre quand il le pourrait et Aelya un peu plus tard. A ce stade là, il n'avait pas vraiment peur d'éveiller les soupçons s'il la prenait à part. En outre si un combat s'engageait, Ambre lui serait un avantage de poids si les choses tournaient mal. Beaucoup de si.

Il secoua la tête, comme s'il s'ébrouait pour se sécher de l'eau versé. Trop réfléchir le desservirait tôt ou tard. Concentration. Un ennemi mortel se trouvait à côté. Il recroisa le regard de Cali et l'invita à avancer avec eux. D'un geste, il tapa la croupe de l'animal pour l'enjoindre à commencer sa marche. Maintenant, il faudrait trouver un point d'eau ou un endroit assez sécurisé pour monter un campement.

Ambre se tordit la nuque pour regarder Aelya, de la même façon qu'elle l'avait fait avec Alex, sa tête arrivant dans la poitrine de la jeune femme. Ses grands yeux sombre dardaient leur insistance à travers son âme. Son visage de poupée fragile était comme un appel à la tendresse et à l'innocence. Pourtant dans ses petits yeux noirs bridés dansait une flamme sauvage. De plus près, Ambre ne semblait pas manquer de nourriture. Sa peau était parfaitement lisse, à l'image des enfants du même âge et même si elle était mince, ce n'était dû qu'à sa constitution propre.

Réconfort.
Curiosité.
Impatience.


Les billes noires de l'asiatique pétillaient d'envie. Mais la monture commençant à dériver, Alex rappela la gamine à l'ordre. L'écart fut de courte de durée et Ambre reprit sa tâche avec sérieux. D'une main, elle tint les rennes quand à l'autre, elle invita Aelya à se reposer sur elle. Ses petits doigts vinrent chercher un à un ceux d'Aelya pour les poser sur ses petites hanches.

______________________________________


Ils retrouvèrent la route rapidement et Alex les fit suivre la piste pendant quelques minutes, tout en s'approchant des murailles. L'idée était évidement tentante de se diriger vers la ville malgré tout. Cependant, vu l'état d'Aelya, il était fort possible que la garde se mêle de ce qui ne la regardait pas et décide de la prendre en charge. Il n'avait aucune confiance dans les autorités. Et s'il la quittait des yeux, il imaginait sans mal Cali la retrouver pour finir le travail. A ce moment là, il ne pourrait rien faire. Alors malgré lui, il bifurqua pour continuer son chemin dans les herbes hautes afin d'atteindre un bosquet. Plus ils s'éloignaient de la route, moins ils auraient de chances que d'autres personnes les repèrent et se joignent à eux.

Le court voyage avait été silencieux. Aelya semblait trop exténuée pour parler ou offrir la moindre envie de communiquer. Ambre était de toute façon… Concentrée sur sa tâche malgré la légère difficulté qu'elle éprouvait encore à faire réagir et à réagir sa monture. Alex n'était pas d'humeur à parler… Quant à Cali, il devait finir d'ourdir ses sombres plans.

Ils finirent par trouver un ruisseau courant parmi les arbres et les buissons. Les oiseaux chantaient faiblement et les frondaisons naissantes laissaient apercevoir le soleil dans une douce clarté. Alex arrêta la monture et décida de monter le camp à cet endroit. Assez loin de la route, proche d'une source d'eau et assez caché pour obtenir une certaine tranquillité. Commençant à décharger les affaires, il proposa à Aelya de s'installer sur une souche sèche sans insister et sans la surveiller.

Ambre, quant à elle, descendit et comme une mécanique bien huilée, partie seule pour chercher du bois sec. Elle revenait de temps en temps, ses petits bras ne pouvant transporter beaucoup, pour former un tas au centre du camp en devenir. Il faisait encore jour, mais un feu serait utile pour manger chaud et se reposer. Pour ceux qui en avaient besoin.
Revenir en haut Aller en bas
Caym Cali
Féminin
Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Neleam
Messages : 298
Date d'inscription : 23/08/2015

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 32 ans
Aptitudes: Maîtrise du don du dessin et très doué avec les armes. Séducteur
Caym Cali
Envoutant_Mentaï _Caym_Membre



04.04.17 15:52
https://ewilan.forumactif.fr/t2550-chronique-d-un-redoutable-merc

La silhouette aux cheveux bleus
La troupe se mit en mouvement, Caym en observa les rouages. Le faux-père aida l’enfant à s’installer sur la monture, devant Aelya. Il se souvenait de son expression lorsqu’il avait prononcé son nom, un mélange de colère et d’autre chose qu’il n’avait su expliquer, car cela avait été fugace. Il était vrai qu’elle ne lui vit pas offert son prénom, à lui, mais à l’enfant. Il s’était approprié ce cadeau. En fait, il s’en moquait, son prénom était utile et plus rapide que « la fille aux cheveux bleus ». A moins que ce nom est un autre sens, mais il échappait à Cali. Pourquoi un mentaï irait assassiner une fille dans l’autre monde ? Si ce n’était pas un mentaï, qui ferait une telle chose ?
La pose altière de la terrienne était d’ailleurs étrange. Si quelques instants elle semblait à bout de force, elle trouvait encore l’énergie suffisante pour tenir droit et relever la tête. Cette fille avait du caractère, et ça plaisait à Cali, même les choses allaient probablement être plus compliquées à l’avenir. Elle remettrait probablement en question ses ordres et il lui faudrait user de beaucoup de persuasion pour parvenir à ses fins. Serrant les dents, Caym sentait que l’épreuve qui l’attendait ne serait pas de tout repos.


Le trajet s’effectua en silence. Personne ne pénétra dans les spires, Cali était aux aguets. Peut-être s’en méfiaient-elles ? Ce qui était certain, c’était que l’autre homme se méfiait de lui. Ses coups d’oeil agaçaient le mentaï, tout comme sa manière de craindre qu’il l’attaque par surprise. Il l’observa à la dérobée pendant longtemps, cherchant à percer son secret. Il évoluait avec une certaine souplesse, sans baisser les yeux pour s’assurer d’où il mettait les pieds. Son regard était vif et alerte, et la tension qui habitait ses épaules témoignait de beaucoup de choses. C’était un guerrier habitué à la furtivité. La première hypothèse était qu’ils’agissait d’un mercenaire du Chaos, mais lorsque Cali s’était présenté, l’homme n’avait pas sourcillé. Il n’avait pas reconnu son nom, malgré le fait qu’il s’agissait d’un membre du conseil. Il n’avait pas été rassuré de rencontrer l’un des dirigeants de la guilde, ni même inquiéter que celui-ci se mêle de ses affaires. L’hypothèse du Chaos était donc invalidée.
Marchombre… L’idée pouvait être séduisante, mais trop de choses ne collaient pas. Sa démarche assurée et bruyante, tout comme l’odeur de mort qu’il dégageait.
Alors, quoi ? Un légionnaire renégat ? Il ne possédait pas cette droiture caractéristique, alors où avait-il appris à se mouver ainsi ? Quels autres guerriers auraient pu lui enseigner un tel art ? Les frontaliers ? Un rictus étira les lèvres du mercenaire, c’était hautement improbable, alors… Qui ? Les Alines ? L’idée frappa Cali, lui laissant une drôle de saveur en bouche. C’était possible, mais improbable. Les pirates étaient sur les mers. Il avait d’ailleurs prévu de les rencontrer, alors pourquoi un des leurs cheminerait ainsi avec une enfant ? Une nouvelle fois l’hypothèse lui semblait ridicule, mais celle-ci avait l’avantage d’être facile à prouver, il lui suffisait d’apercevoir l’un de ses tatouages bleus et il serait fixé. En attendant qu’une telle chose arrive, il resterait toujours aussi ignorant.


Finalement l’arrêt fut décrété. Un ruisseau passait par là. Guère profond, mais suffisant pour s’y désaltérer et pour s’y laver. Les bois à cet endroit étaient plutôt clairsemés, ce qui permettait d’anticiper les éventuelles attaques. La petite troupe avait quitté depuis un moment la route principale menant à Al-Vor, ce qui leur permettrait d’être à l’abri des regards indiscrets ainsi que des éventuelles patrouilles.
Clorem proposa à Aleya de s’installer sur une souche tandis que son enfant s’éloignait ramasser du bois. Cali s’installa non loin de la souche et posa le sac qu’il portait à terre. Il entreprit d’en observer le contenu avec plus d’attention et il trouva rapidement la petite poche qui contenait le nécessaire de survie, des aiguilles, du fil, quelques plantes et un petit récipient pour y effectuer des décoctions. Voilà bien longtemps que Cali n’avait pas dû suturer des plaies ou tenter d’améliorer l’état de santé de quelqu’un.
Un fin sourire étira ses lèvres, tandis qu’il appréciait ce petit défi. Ce qu’il n’appréciait pas par contre, c’était la présence d’Alex, ça commençait sérieusement à l’agacer.
Il posa le nécessaire de survie au sol après avoir récupéré quelques feuilles séchées qu’il reconnut sans difficulté et dénicha dans le sac une ample chemise de toile (taillée pour un homme faisant probablement deux fois la largeur d’Aelya) qui se portait habituellement sous les armures. Caym tendit le tout à Aelya.

-Va te laver, l’eau sera fraîche, mais elle te fera du bien, j’imagine. Lave tes plaies, si tu en as.
Un coup d’œil en direction de la tâche brune au niveau de son ventre lui indiqua qu’il était fort probable qu’il y en ait, en effet. Ces feuilles feront office de savon, ça serait exagéré de parler de leurs vertus désinfectantes, mais avec de l’eau claire ça devrait être suffisant. Lorsque tu auras fini, on verra pour appliquer des pommades ou pour recoudre.

Cali attendit un bref instant, hésita à lui dire de prendre le temps qu’il lui faudrait et y renonça. Il n’était pas homme à s’embêter de la politesse. Du moins pas en cet instant.

Le mentaï s’accroupit ensuite et observa les différentes plantes présentes dans la trousse qu’il avait dérobée et commença à brouiller celles qui lui serviraient à la cicatrisation et à l’hydratation de la peau. Il en avait fait de même il n’y a pas si longtemps avec une prisonnière…
Le petit bois commençait à s’amasser, lentement mais sûrement. Profitant de l’absence des deux jeunes filles, Cali se releva lestement et se tourna vers Alex. Son regard était froid et les traits de son visage tirés. Il n’avait pas l’intention d’être aimable.

-Alors Clorem. Si t’as un souci avec moi, c’est le moment de me le dire. Si tu veux te battre, allons-y et réglons ça rapidement, tu commences à passablement m’agacer. Je ne te fais pas confiance et c’est réciproque, alors mettons-y un terme et le plus tôt sera le mieux.

Le regard glacé, Cali s’approcha d’une démarche féline de l’homme. Il fit jouer ses muscles désirant lui faire comprendre que s’il désirait se battre, c’était clairement le moment.

Revenir en haut Aller en bas
Alex Clorem
Masculin
Âge : 33
Autre(s) Compte(s) : xxx
Messages : 122
Date d'inscription : 03/03/2017

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 40 ans
Aptitudes: Ancien Marchombre, combattant sauvage
Alex Clorem
Pirate Aline__Membre



30.04.17 23:54
Le calme avant la tempête.

Alex observait d’un oeil ce qu’il se passait dans le camp en finissant de décharger son paquetage de la monture. Le poids la quittant enfin, la bête s’ébroua tout en attendant qu’il retire la selle avec impatiente. Chose qu’il ne fit pas. S’il y avait bien quelque chose qui faisait défaut à Alex, c’était la fibre animale. Et il avait bien d’autres choses à penser pour le moment. Le calme de la forêt avait jeté une chape de silence sur le petit groupe. Ou bien était-ce la tension constante qu’il existait entre chacun ? Il ne savait même pas si la fille se rendait compte de la situation. Elle était totalement à l’ouest. Il espérait qu’elle ne leur claque pas dans les mains dans les prochaines heures, si Cali n’arrivait pas à ses fins lui même.

-Va te laver, l’eau sera fraîche, mais elle te fera du bien, j’imagine. Lave tes plaies, si tu en as. Ces feuilles feront office de savon, ça serait exagéré de parler de leurs vertus désinfectantes, mais avec de l’eau claire ça devrait être suffisant. Lorsque tu auras fini, on verra pour appliquer des pommades ou pour recoudre.

La pensée de cette assassin le fit soupirer. Qu’allait-il arriver désormais ? Il se baissa et fouilla dans ses paquets pour monter le camp. Il sortait les couchettes, mais également des ustensiles permettant une cuisine sommaire et d’autres outils plus ou moins contondants. Son sabre était d’ailleurs toujours à sa hanche. Aelya parti, une voie s’était ouverte. Que devait-il faire ? Mettre un terme à cette étrange association tant qu’il le pouvait ? Le regard baissé sur sa trousse de soin, il pourrait aisément le toucher avec une arme, malgré le fait d’être distant de plusieurs mètres. Il n’avait qu’à attendre qu’Ambre revienne et il aurait l’avantage. Elle saurait parfaitement quoi faire s’il se mettait à l’attaquer. Il pourrait ensuite laisser cette gamine venue de la terre, faire sa vie. Il n’allait quand même pas adopté toutes les paumées qu’il croisait. Mais le meurtre d’une innocente ? Non… Il n’était pas une bête sauvage. Une bête peut être, mais tuer pour le plaisir était l’apanage des hommes. Des plus abjects. La voix de Cali s’éleva et il se surprit à moitié à se trouver debout pour lui faire face, comme s’il avait été dans cette position depuis le début.

-Alors Clorem. Si t’as un souci avec moi, c’est le moment de me le dire. Si tu veux te battre, allons-y et réglons ça rapidement, tu commences à passablement m’agacer. Je ne te fais pas confiance et c’est réciproque, alors mettons-y un terme et le plus tôt sera le mieux.

Un sourire narquois et légèrement provocateur naquit sur ses traits.
— Tiens donc, mercenaire, tu révèle ta vraie nature. Vous êtes si fougueux, les jeunes. Mais je crois que t’as trente ans de retard pour me faire la leçon.

Une fausse lueur amusée brillait dans son regard, dissimulant à moitié l’agressivité dont il faisait preuve. Il ne cherchait pas à apaiser les choses. Les pieds dans le plats était le plus rapide, et surtout dans la gueule. Il ne comptait certainement pas passer une journée à côté d’un être aussi fourbe qui ne cherchait qu’à en finir avec eux. Il pouvait le tuer maintenant, ça faciliterait sa journée. Il écarta les bras légèrement.
— Viens, je t’en prie. Amuse moi. Ca fait longtemps que je n’avais pas vu de chaton en colère.

L’attitude d’Alex avait changé. Comme si le combat faisait naître en lui quelqu’un d’autre. La force contenu en lui se libérait de ses chaînes pour s’élever au dessus de lui comme une ombre menaçante et sombre. Il n’attendait qu’une chose, de pouvoir se laisser aller. Son souffle court, le corps légèrement ramassé sur lui même, prêt à bondir. L’animalité dans ses yeux prouvait qu’il n’hésiterait pas à se jeter dans la bataille. L’occasion était trop belle.

Ambre ne tarderait pas à revenir.
Revenir en haut Aller en bas
Caym Cali
Féminin
Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Neleam
Messages : 298
Date d'inscription : 23/08/2015

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 32 ans
Aptitudes: Maîtrise du don du dessin et très doué avec les armes. Séducteur
Caym Cali
Envoutant_Mentaï _Caym_Membre



01.05.17 17:54
https://ewilan.forumactif.fr/t2550-chronique-d-un-redoutable-merc

Le jeux de la mort
Cali observa la réaction de l’inconnu, car bien qu’il connaisse son nom, il n’en demeurait pas moins un parfait étranger. Celui-ci semblait s’amuser de la scène, de l’agacement du mercenaire et lui répondit d’une voix claire et empreinte d’ironie non dissimulée.

— Tiens donc, mercenaire, tu révèles ta vraie nature. Vous êtes si fougueux, les jeunes. Mais je crois que t’as trente ans de retard pour me faire la leçon.

Mercenaire ? Il avait donc saisi…  Il est vrai que le mentaï n’avait pas cherché à dissimuler son appartenance au Chaos, mais après lui avoir dévoilé son nom, ça lui semblait une bien piètre idée, du moins pour sa couverture à Al-Jeit. Frustré et agacé, il n’avait pas réfléchi à ce plan qui lui semblait de plus en plus ridicule. Une perte de temps. Un temps que les autres mettaient à profit. Et c’est cette idée qui l’agaçaient encore que les paroles moqueuses de l’homme.
Il était un mercenaire du Chaos entraîné et il y avait longtemps que les sarcasmes et autres piques ne l’atteignaient plus. D’habitude c’était lui qui jouait ainsi avec ses proies. Lui qui les observait l’œil goguenard et un sourire ambigu peint sur les lèvres. Cette prise de conscience l’encouragea à chasser ses confrères qui l’obsédaient tant afin d’observer avec plus d’attention son adversaire.

— Viens, je t’en prie. Amuse-moi. Ça fait longtemps que je n’avais pas vu de chaton en colère.


Ainsi ils allaient se battre… Mais l’attitude de l’homme semblait pousser les moqueries encore plus loin car il ne se donnait même pas la peine de prendre sa menace au sérieux. Et traiter de chaton le mentaï… Le fit rigoler. Un rire rauque qui alluma une lueur narquoise dans son regard. Allons bon, celui qui était en face de lui ne pouvait le prendre à son propre jeu. Il mourrait d’envie de répliquer de se lancer dans des phrases moqueuses pour échauffer son adversaire mais celui-ci n’avait pas totalement tort. Il était plus âgé et avait donc plus d’expérience. Une dizaine d’années tout au plus, mais suffisamment pour que Cali sache que si celui-ci se réservait le terrain des piques verbales, il valait mieux le lui laisser. Et apprendre.
Caym n’était pas idiot. Il savait qu’il n’allait pas mourir, il connaissait ses capacités et bien qu’il ignore beaucoup de choses de l’inconnu la mort ne semblait pas lui être destinée en cet instant… Il songea au légionnaire qu’il avait dû affronter pour devenir Mentaï et se dit qu’il serait bien triste que ses jours prennent fin à cause d’un barbu au milieu de nulle part.
Peu lui importait, il sous-estimait probablement son adversaire, mais il n’avait pas peur. Il avait en fait hâte. Hâte de se battre, hâte de cesser d’être immobile, hâte d’être plus qu’un simple spectateur, hâte de couper court aux réflexions de son esprit qui s’échauffait sans cesse à cause des ses confrères du conseil du Chaos… Oui, il avait besoin de se battre. Une envie impétueuse qui écrasait tout le reste. Il ne voulait être plus que tension, concentration et sang. Sueur et douleur. Rage et précision.

Dégainant ses hachettes, Cali s’approcha de son adversaire qui ne se donnait toujours pas la peine de se mettre en garde. Du moins, une garde correcte et évidente. L'homme sut qu’il n’était pas moins sur ses gardes et prêt à esquiver, parer ou l’attaquer. La tension qui semblait l’habiter témoignait en effet d’une grande expérience en combats et le mentaï sourit, il sentait que ce combat serait intéressant.
Un moulinet avec ses armes lui permit de raffermir la prise qu’il avait sur elle, de s’imprégner du cuir qui protégeait leur manche, d’entendre leur sifflement rassurant tandis qu’elles fendaient l’air. Armé, Cali était redoutable et son adversaire lui importait peu, sauf qu’il ne savait pas encore s’il comptait lui laisser la vie sauve…

-Comme tu le voudras, vieillard… Laissons l’acier chanter.


Le sourire de Caym contrastait avec son regard froid. Les paupières plissées il observait son adversaire, le jaugeait. Il établissait sa stratégie, analysant avec grand soin son adversaire afin de trouver ses failles et de les exploiter au mieux. Il n’attendit pas plus longtemps avant de se lancer à l’assaut de Clorem.
Les coups de Cali n’étaient pas forts, ils étaient rapides et précis. Il cherchait à connaître les capacités de son adversaire, plus tard il se mettrait à danser, pour le moment il voulait jouer et trouver le meilleur moyen de mettre cet homme à terre et pour cela il devait tester ses défenses sans se mettre en danger inutilement. Son esprit se concentra sur le combat, oubliant le reste. Fini les manigances des enfants du Chaos, adieu terrienne égarée, adieu gamine étrange… Il n’y avait plus que ses hachettes et cette énergie nouvelle qui coulait dans ses veines.

Revenir en haut Aller en bas
Alex Clorem
Masculin
Âge : 33
Autre(s) Compte(s) : xxx
Messages : 122
Date d'inscription : 03/03/2017

Mon personnage
Sexe et âge: Homme de 40 ans
Aptitudes: Ancien Marchombre, combattant sauvage
Alex Clorem
Pirate Aline__Membre



01.05.17 19:48
...est si grisant.

Les deux combattants faisaient face avec une animosité presque palpable. L’air aurait pu crépiter entre eux et dans le silence ambiant, la forêt semblait l’avoir compris. Les oiseaux s’étaient tus et le vent restait en suspend à travers les branches. C’était seulement dans ces moments que l’on pouvait se rendre compte que le silence total n’était pas naturel. Qu’il était seulement annonciateur d’une catastrophe. Les hachettes du mercenaire reflétaient sur le sol le peu de rayons qui se frayaient un chemins jusqu’à elles. Prêtes à servir, à danser, n’attendant que leur comparse. Qui tardait à venir.
— Comme tu le voudras, vieillard… Laissons l’acier chanter.

Son sourire répondit à celui du mercenaire, mais avec une pointe lassitude. Il ne dégaina son arme qu’au dernier moment pour sa part, faisant preuve de rapidité, pour parer le premier coup avant de se replacer un peu plus loin. Son sabre formait une jolie et large courbe, mais ne semblait pas d’une facture extraordinaire. Alex en changeait de temps à autre car il ne portait que peu d’intérêt à cette catégorie d’arme. En outre, son style de combat avait tendance à les user plutôt rapidement.

Il para un second coup, presque sans se déplacer et sans tenir de garde non plus. Il attendait que Cali lui offre des attaques dignes de ce nom. Ce qui ne tarda pas à venir tant sa position offrait d’ouverture. Le tester ne l’amusait pas. Il savait que son adversaire saurait se battre, tout en lui le criait, mais il ne pouvait s’empêcher de porter un oeil suffisant sur cet homme qu’il désirait abattre. Alors il attendait. Il attendait qu’il daigne augmenter la difficulté. Et seulement il se déplaçait avec souplesse pour palier à ses faiblesses. Quand le combat commença réellement, il apporta l’intérêt nécessaire au mercenaire.

La défense et les parades ne semblaient pas être le fort d’Alex, aussi ce petit échauffement le laissait paraître comme moins expérimenté qu’il ne l’était, malgré sa façon de bouger qui rappelait forcément les marchombres, mais également autre chose. Un style latent qui n’avait pas encore pointé sous leurs coups. Les deux armes de Cali était également un désavantage pour lui qui devait faire plus attention, mais qui faisait jouer le mercenaire un jeu d’équilibre et de force. Jeu qu’il maîtrisait plutôt bien.

Les attaques du pirates se firent soudain beaucoup plus fortes. Il reprit la main sur le combat et choisit de porter les coups plutôt que de les recevoir, mais avec une vigueur renouvelée qui pourrait surprendre au premier coup. Les suivant s’enchaînèrent pourtant avec la même violence et ne laissaient aucun moment de répit à Cali. Alex n’avait pas choisi de jouer mais de tuer le plus rapidement possible. Son style s’adapta à cette idée. Il ne voulait laisser aucune chance à Caym et tentait de l’écraser sous une pluie d’attaques rapides et dévastatrices. Il arrivait généralement à désarmer un adversaire moyen en quelques coups de cette façon, ce qui bien sûr ne fonctionnait pas avec le mercenaire.  

La créature se dévoilait enfin pleinement à Cali. Si elle manquait de finesse et d’endurance, elle compensait aisément par sa brutalité et sa dangerosité. Parer ses coups n’était pas difficile, mais en manquer un signifierait la fin immédiate du combat tant il ne lui laisserait aucune chance. Sa défense laissait à désirer dans cette manière de combattre, aussi quand Alex sentait qu’il perdait la main, il s’éloignait de quelques pas afin de reprendre ses appuis pour préparer un nouvel assaut.

Mais Cali était un guerrier redoutable, comme il pouvait s’y attendre. Sa théorie de mercenaire du chaos ou même de mentaï s’en trouvait confirmée. Il n’avait rien à voir avec un combattant de l’empire. Trop de choses témoignait contre cette idée. Alex savait très bien qu’avec son niveau de maîtrise, il n’arriverait pas à prendre le dessus sur son adversaire. Et si son style de combat lui permettait généralement de se défaire avec une aisance provocatrice de ses ennemis, un combat long ne lui était pas du tout favorable.

Profitant d’une très légère accalmie, il décocha un coup de taille censé repousser le mercenaire assez loin, puis fit un bond en arrière pour qu’il puisse mettre assez de distance entre eux. Là, il arma son bras et lança son sabre en direction du mercenaire d’un mouvement tournoyant. L’idée même de se séparer de son arme de cette manière au cours d’une bataille était impensable. Mais il ne saurait se débarrasser d’un adversaire aussi redoutable qu’en utilisant ses armes de prédilections.

Il doutait que son lancé tuerait Cali, mais la surprise pouvait parfois être la meilleure des alliés et la plus imprévisible. Aussi, dans le même temps il sortit les griffes du dos de sa veste qu’il avait récupéré dans ses affaires quelques minutes auparavant. Ces armes étaient pour leur part d’une excellente facture. Visiblement, c’était là le véritable atout du pirate. Longues de 15 centimètres, elles protégeaient ses phalanges en lui permettant de parer  avec sa main même. La créature avait retrouvé ses griffes et faisait face au mercenaire, essoufflé et transpirant.

Faisant face à nouveau à son adversaire, il ne parti pas de suite à l’assaut. Il le jaugeait avec un rictus sauvage dans les yeux. Ambre observait le combat à bonne distance, cachée à moitié derrière un arbre. Les coups échangés lui avait fait comprendre de revenir le plus vite possible au camp. Et bientôt les spires s’activèrent alors que son esprit s’y engouffrait, dessinant de longs pieux noirs sous Cali.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
Sauter vers: