Mon personnage Sexe et âge: Mâle de 26 ans Aptitudes: Légionnaire Aveugle
Esrin Ilïen
Légionnaire__Membre
06.12.16 18:56
La Sphère Convoitée
Un vent froid s’était levé sur la plaine, soulevant la poussière et camouflant l’horizon. Les plateaux d’Astariul étaient impardonnables, voir mortels, en hiver. L’absence d’abri ou de relief pour fuir les bourrasques rendait toute progression ardue et dangereuse. Et si la neige venait à recouvrir toute trace des pistes et des chemins, on pouvait se perdre et mourir de froid loin de toute aide. De plus, la région comportait de nombreuses créatures, de vrais prédateurs que personne ne chercherait à croiser. Esrin adorait les plateaux, c’était le seul endroit dans tout l’Empire où on ne s’ennuyait pas. Il acceptait toujours les missions qui s’y déroulaient. L’adrénaline y était constante, le danger toujours présent, les imprévus monnaie courante.
Dans le froid mordant de l’hiver, sous les claquements secs des sabots sur le sol gelé, emmitouflés dans de chaudes capes les protégeant du vent glacial, deux cavaliers peinaient à adopter une course au trot, les chevaux paralysés par le froid engourdissant leurs muscles. L’un d’eux était Esrin, on devinait l’armure en vargélite sous son manteau ainsi que le sabre qui pendait à sa ceinture. Fièrement campé sur son destrier, il essayait de rester calme devant l’incapacité de son cheval à presser le pas et de son compagnon à cesser de lui taper sur les nerfs. Celui-ci, ayant des difficultés à garder une stabilité relative à cause du vent, n’était clairement pas un cavalier émérite. Son corps fin malgré ses amples atours le désignait comme une personne qui dédaignait les exercices physiques. Il n’était pas très âgé, dans la quarantaine, mais les rides commençaient déjà à marquer son visage. La mystérieuse sphère autour de son cou, objectivement une sphère-graphe, donnait au personnage un semblant de prestance. C’était bien entendu un dessinateur, seuls les initiés au Dessin avaient le privilège, ou l’obligation, à porter ce genre d’artéfact.
Le légionnaire, sentant que les montures ne pouvaient plus supporter ce vent infâme et que le dessinateur risquait de se prendre son poing sur son crane d’érudit, décida qu’il était temps de trouver un abri pour passer la nuit. Il savait qu’il se trouvait une forêt dans la région qui devait maintenant se situer à quelques lieux plus au Nord. Dans environ une heure et demi ils pourraient s’y abriter, si les chevaux résistaient au froid. Le voyage durait déjà depuis plusieurs jours, et les montures montraient des signes de fatigue que le guerrier n’ignorait pas. Foutu hiver, il rendait la traversée des plateaux bien plus ardue, même pour ces belles bêtes endurcies. Esrin savait qu’il allait rencontrer ce problème en partant d’Al-Far, alors que les températures étaient encore plutôt douces pour la saison. Il connaissait bien cette route, et le climat y était unique, illogique et meurtrier.
Mais son compagnon, Fän N’il Moran, lui ne s’y était pas préparé. Grand Dessinateur émérite selon l’ordre de mission du légionnaire, l’homme avait pris de haut le guerrier lorsqu’il l’avait rejoint au lieu de rendez-vous, faisant presque d’un égocentrisme qu’Esrin n’avait que rarement croisé. La mission s’annonçait plaisante en sa compagnie. Fän devait faire des recherches dans la Citadelle des Frontaliers, loin au Nord, pour l’Académie. Les détails n’avaient pas intéressés l’aveugle, qui restait sur la conclusion que celui qu’il devait escorter avait autant de sens pratique et de pragmatisme qu’un Raïs bourré. Ce qui lui rappelait une autre de ses aventures. La mission était la mission, et le guerrier ferait tout pour ignorer royalement son hautain compagnon. Malheureusement, le bonhomme s’avérait particulièrement bavard, même si ne parlait pas particulièrement à Esrin. Il se sentait obligé d’étaler sa science à chaque respiration. Point positif pour le légionnaire, cela le fatiguait de plus en plus et voyant que son interlocuteur semblait aussi sourd à ses propos qu’aveugle, il commençait enfin à se taire pour maugréer dans sa barbe.
Il était encore tôt, mais l’obscurité tombait déjà sur la plaine. Il fallait se hâter, avant que la faune particulièrement dangereuse du coin ne vienne à leur tenir compagnie. Même si le guerrier n’était pas contre un peu d’action, il ne voulait pas faire courir de risque inutile à monsieur le grand sage. Rassurant une nouvelle fois sa monture, il se tourna vers le dessinateur qui maugréait toujours contre le froid.
- Cessez de maltraiter votre cheval, ça ne l’aidera pas à avancer. Nous arrivons bientôt à une forêt abritée du vent. Nous allons y passer la nuit. - Vous savez, je peux très bien faire un pas de côté dans cette forêt et préparer le camp en attendant votre venue. - J’ai presque envie d’accepter pour vous entendre vous battre contre un bruleur, des goules et peut être même quelques mercenaires de passage. Quelle douce musique cela serait pour mes oreilles. - Je ne sais pas ce qui me retient de vous faire disparaître sous mon pouvoir. - Je me demande aussi, ce n’est pas comme si vous vous retrouveriez seul, sans plan, dans un endroit inconnu, dans un froid mortel et entouré par les bêtes les plus dangereuses de tout Gwendalavir. Trêve de plaisanterie, en route.
L’entendant commencer à sortir une réplique pathétique, Esrin avait déjà ordonné à son cheval d’augmenter l’allure. Le dessinateur s’était tu pour cravacher sa monture pour rester à niveau du guerrier et tout au long du trajet restant il ne cessa de maugréer contre lui. Mais l’aveugle n’en avait cure, concentré sur son environnement. La nuit s’annonçait rude avec ce froid et ce vent. Il avait peur de tomber sur un bruleur. Seul il ne pourrait pas le battre, malgré ses capacités. Il priait intérieurement que tout serait calme jusqu’au lendemain. En mouvement, ils auraient plus de chance de fuir les mauvaises rencontres.
Esrin se détendit enfin quand il sentit la douce odeur de l’écorce. Le vent avait décru considérablement, le bois se situant dans une cuvette abritée. Il fallait trouver un endroit convenable pour passer la nuit, et ils tombèrent rapidement sur une petite clairière. Le légionnaire prit le temps d’écouter attentivement les alentours, au cas où une goule ou une meute de loups se trouvaient dans les parages, et c’est seulement après s’en être assuré qu’il mit pieds à terre et fit signe à Fän de faire de même. L’aveugle entreprit d’attacher les chevaux et de veiller qu’ils soient nourris. A la suite de cela, il ramassa toutes les branches qu’il trouvait pour préparer un feu. Il n’aimait pas trop cela en général car le groupe serait facilement repérable avec la lueur du feu, mais avec ce froid il n’avait pas le choix. Se rendant vers sa monture pour récupérer son briquet, il se retourna, surpris, quand il entendit le feu crépiter là où un instant plus tôt ne se trouvait qu’un tas de branches. Et ce n’était pas un petit feu. Comprenant que Fän avait pris l’initiative de dessiner des flammes, le légionnaire fut pris d’une forte colère et se dirigea d’un pas rapide vers le dessinateur.
- Bon dieu Fän, êtes-vous totalement fou ? On n’avait dit pas de dessin inutile ! - Le temps que vous allumiez le feu avec votre pauvre briquet je serais déjà mort de froid. Lui répondit hautainement le sage. - Peut-être est-ce préférable à vous faire torturer par des mercenaires. Car eux, ils n’ont rien à perdre. Contrairement à vous. Je parle de la sphère graphe. Vous ne pensez donc qu’à votre propre personne ? Mangez sans moi, vous me coupez l’appétit et je ne sais pas ce qui me retient de vous attacher à un arbre et vous abandonner ici. - Je ferais état de vos paroles dans mon rapport Légionnaire. - Rien à battre.
Sur ces mot, Esrin s’éloigna du feu. Il avait besoin de calmer sa colère et il ne pouvait le faire en restant à côté de cet abruti. A cause de son acte, le légionnaire devra redoubler de vigilance cette nuit. Le dessinateur venait tout simplement de donner leur position à tous les mercenaires du coin. S’il ne tenait qu’au guerrier, ils auraient abandonné l’endroit, mais les chevaux n’avaient plus de force et il leur fallait un repos bien mérité. Une nouvelle nuit blanche pour l’aveugle, qui s’y était habitué.
La forêt était étrangement calme, comme le calme avant la tempête. Pourtant Esrin n’avait repéré aucun danger. Loin de le réconforter pour la nuit à venir, il gardait un mauvais pressentiment au fond de lui. Plusieurs heures passèrent, et après de nombreuses patrouilles proches du camp, le guerrier choisit de tenir sa garde près du feu, et du dessinateur qui s’était endormit. Il ne perdait rien pour attendre celui-là. La légionnaire avait l’impression qu’il représentait le seul obstacle à la mission, vu comment il faisait tout pour la saboter. Reprenant calmement ses esprits, il se mit à planifier le reste du voyage, choisissant le chemin à suivre pour les jours à venir, à l’aide de ses souvenirs de la région. Le prochain endroit abrité qu’il connaissait se situait à cinq jours à cheval, ce qui serait une vraie épreuve. Il espérait que le vent viendrait à se calmer. Par la suite il ne resterait qu’une semaine ou deux avant d’arriver dans les Marches du Nord, et puis encore quelques jours avant la Cita…
Le bruit d’un caillou qu’on avait percuté retentit soudain, extrêmement proche, juste derrière l’aveugle. Il fit aussitôt une roulade en avant, espérant éviter un coup d’épée destiné à l’embrocher, et se releva immédiatement, le sabre au clair et tous ses sens en éveil. Il jurant intérieurement, il s’était fait surprendre alors que c’était impossible avec son ouïe fine. Il s’était trop perdu dans ses pensées. Grâce à sa concentration, il découvrit la présence d’une personne en face de lui, sa respiration saccadée l’avait trahi. Sans parler du caillou. Sauvé par un caillou, Esrin préférait ne jamais le raconter à quiconque. Pour avoir réussi à tromper les sens aiguisés de l’aveugle, l’agresseur devait certainement être un mercenaire, ou un marchombre qui avait un humour particulièrement déplaisant. Le légionnaire optait pour la première option, tout en considérant le dessin effectué plus tôt par Fän.
- Si vous vouliez partager notre repas, il fallait venir plus tôt. Mon compagnon dort et vous venez de me couper l’appétit.
En vrai, derrière cet humour de façade, il ne menait pas large. Son cœur battait la chamade, l’adrénaline envahissant son corps. Il était prêt à se défendre contre toute attaque venant de l’intrus, et il allait avoir des surprises. Esrin détestait être surpris.
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Caym Cali
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Esrin Ilïen
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09.04.17 16:46
- Quel est ce raffut? Je vais vous faire un procès si vous... Qu'est-ce que ?! Attention c'est une mercenaire !
Esrin avait oublié Fän qui dormait paisiblement quelques minutes plus tôt. Il venait de lui indiquer la nature de son adversaire, c'était une bonne chose. Le légionnaire s'apprêtait à lui ordonner de s'abstenir de dessiner quand il entendit une flèche siffler en direction de l'intrus avant d'être déviée avec un coup de vent juste avant d'atteindre sa cible. L'aveugle jura et se promis d'apprendre les bonnes manières au dessinateur quand tout ça sera terminé. La mercenaire savait donc elle aussi utiliser l'Imagination, ce qui ne rassurait vraiment pas le guerrier. Il fallait cependant agir, et rapidement, car Fän venait de signaler leur position à tous les mercenaires du quartier. Son adversaire étant occupée à contrer les attaques du dessinateur, Esrin attaqua donc, en levant son épée dans une frappe haute. Quand il donna son coup il... Fracassa une vitre. Un instant hébété, l'Aveugle grogna sa frustration. Ce genre de dessin demandait une très grande puissance et il doutait que la mercenaire possède ce niveau sinon il serait déjà découpé en petits morceaux. Elle était certainement paralysée par son duel avec Fän, mais le légionnaire attendit un coup d'épée... Qui ne vint pas.
Soudain le sol trembla sous ses pieds et il failli perdre l'équilibre. Ses sens furent un instant dérouté, puis il analysa calmement la situation, toujours en position de défense. Il entendait les braises crépiter à sa gauche, signifiant qu'il venait de faire un demi-tour sur lui-même. Vraiment impressionnant, il fallait être très doué pour manipuler ainsi la matière. Malgré le danger de plus en plus grand qu'il courait, Esrin restait calme et sûr de lui. Un deuxième mercenaire était présent, il n'avait plus aucun doute à ce sujet. Et celui-ci était même certainement un Mentai. Le légionnaire n'en avait jamais combattu directement, et leur réputation les précédait. Mais cela n'effraya pas le guerrier, qui adorait les défis. La mercenaire n'avait toujours pas bougé tandis que Fän manœuvrait pour se rapprocher de lui. L'aveugle espérait qu'il avait placé la sphère graphe dans une cachette. Des bruits de courses retentirent non-loin d'Esrin, se dirigeant vers lui. Le voilà donc.
-Vous auriez pu m’attendre les gars ! À cause de vous j’ai dû courir.
Ces propos mirent le doute un instant dans l'esprit du légionnaire. Étaient-ils plus de deux ? Si c'était le cas, la situation devenait vraiment préoccupante... Pourtant les sens d'Esrin ne pouvaient deviner que la présence de deux mercenaires, la première à sa gauche et le nouveau venu en face de lui. Ce dernier s'arrêta à quelques mètres, de manière un peu précipitée, comme s'il était surpris.
-T’es aveugle ?!
Sa question fut ponctuée d'un ricanement particulièrement désagréable. "Pour qui il se prend celui-là ?" se demanda Esrin, lui-même souriant devant une question idiote.
-Oh mais je remarque que, contrairement à moi, tu as une très bonne vue ! Mes félicitations, tu dois avoir une bonne position dans votre Chaos. Bon trêve de plaisanterie, j'ai besoin de sommeil, alors qu'on en finisse.
A peine sa réplique achevée il fonça à la rencontre du mercenaire, son épée positionnée sur le côté pour lui donner un coup d'estoc qui devrait le mettre hors d'état de nuire. Le légionnaire comptait sur l'effet de surprise pour surprendre son adversaire. Esrin comptait sur le dessinateur pour s'occuper de l'autre agresseur, et il se concentra entièrement sur son affrontement. Il détestait être sous-estimé, et celui-là allait regretter ses propos.
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Caym Cali
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12.04.17 22:27
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Esrin Ilïen
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13.04.17 20:51
La tactique d'Esrin avait été payante. En attaquant aussi agressivement le Mercenaire, il l'empêchait de se concentrer suffisamment sur les Spires pour dessiner, l'obligeant à porter son attention uniquement sur sa défense. Cette technique n'était pas parfaite, car le légionnaire prenait d'énormes risques, laissant régulièrement sa garde à découvert. Mais il comptait sur son entrainement et sa vitesse pour contraindre son adversaire à rester défensif. Cependant celui-ci s'avérait être un combattant émérite et paraît des coups qu'Esrin savait bien placés. Loin d'avoir sous-estimé son ennemi, il pensait que les Mercenaires avaient eu un coup dur après la chute de leur cité. Mais il semblait qu'ils avaient encore des maîtres de l'escrime dans leur rang, ce qui était très préoccupant. L'aveugle sentait tout de même qu'il avait le dessus pour l'instant, le bras de son adversaire faiblissant à chacun de ses coups. Avec l'expérience il avait appris à les doser, pour économiser ses forces tout en les rendant dévastateurs. La faiblesse du légionnaire résidait dans l'absence de feintes et sa difficulté d'esquiver les frappes de son opposant. Il essayait de contrecarrer ce désavantage en jouant sur la vitesse et la puissance de ses coups.
Esrin remarquait que le mercenaire connaissait des bottes très impressionnantes, qu'il ne réussissait à parer qu'au dernier moment. Il avait certainement suivi un très bon entrainement, mais manquait peut-être de pratique et de constitution. Mais il était indéniable que c'était un dessinateur, et donc un Mentai, ou futur Mentai. Ce qui le rendait bien plus dangereux qu'un mercenaire commun. Il suffisait que le légionnaire réduise légèrement le rythme de ses attaques pour que son adversaire plonge dans L'Imagination et le mette hors d'état de combattre. Une perspective que celui-ci refusait de vivre. Il donna donc encore plus de force dans ses coups, espérant neutraliser rapidement son opposant. Ce dernier réussit à passer la garde de l'aveugle pour donner un coup mortel au niveau de son cœur. Mortel, si on oubliait la vargélite dont était composée l'armure de la Légion. L'erreur fut fatale au mercenaire, dont l'arme lui échappa des mains. Cependant la frappe avait été puissante et Esrin avait eu le souffle coupé sous le choc.
Se reprenant, il réalisa que son opposant courrait en direction de Fän, qui continuait son duel avec l'autre mercenaire. Partant à la poursuite du Mentai, le légionnaire cria un avertissement au dessinateur, qui ne pouvait pas savoir ce qui se passait autour de lui quand il se trouvait dans les Spires. La respiration de celui-ci, que l'aveugle avait localisée, s'accéléra soudain puis... Disparue. Fän devait avoir fait un pas de côté pour échapper aux mercenaires. Mais Esrin comprit que la femme parmi eux venait elle aussi de disparaître. Il espérait que le dessinateur avait été assez intelligent pour se rendre dans un endroit sécurisé. Et qu'il avait la Sphère Graphe sur lui. Parce que si ce n'étais pas le cas, elle devait se trouver dans leurs affaires. Il devait s'occuper du mercenaire avant de la mettre en sureté. Malheureusement ce dernier n'était qu'à quelques pas du camp. Le légionnaire réalisa soudain son erreur et se mit à courir à toute allure vers son adversaire.
De multiples sifflements stridents retentirent alors, devant l'aveugle, et il en compta six, dirigés inévitablement vers sa poitrine. Le seul réflexe qu'il eut fut de plonger pour glisser, les pieds en avant, tout en reculant le plus possible son buste pour passer en dessous des projectiles. Un grognement de douleur le prit lorsqu'une des lames, de ce qui était certainement des lances dessinées par le Mentai, lui provoqua une longue éraflure sur son avant-bras droit. Serrant les dents pour supporter la douleur, le légionnaire continua sa course, pour atteindre le contact avant que son ennemi ne puisse à nouveau dessiner.
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Caym Cali
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17.04.17 17:57
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Esrin Ilïen
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20.04.17 10:47
Esrin réussit par miracle à atteindre le mercenaire avant que celui-ci ne puisse à nouveau dessiner. Il fouillait dans les affaires près du feu de camp, cherchant certainement la sphère graphe. Le légionnaire s'élança pour plaquer son adversaire, mais il avait sous-estimé sa douleur à l'avant-bras. Sous le choc il retint difficilement un grognement de souffrance et son sabre se perdit plus loin quand toute sa force quitta son bras droit. Ne perdant aucune seconde, il entreprit de frapper l'intrus maintenant au sol avec son poings gauche, espérant réussir à l'assommer rapidement. Cependant celui-ci se défendait, protégeant son visage. La fatigue enveloppait l'aveugle, qui luttait contre la douleur. Il sentit alors le mercenaire lâcher prise et ce fut pour lui une petite victoire. Esrin rassembla ses dernières forces pour porter un coup qu'il espérait décisif.
Une odeur de brulé l'interloqua quelques secondes avant qu'une violente douleur ne le prenne au niveau de sa hanche lorsqu'une lame s'y enfonça. Le légionnaire serra les dents, mais il ne put retenir un cri. Son adversaire avait réussi à sortir un poignard, à moins que ce ne soit un dessin. Un grésillement horrible provenait de la plaie, rappelant soudain à l'aveugle ce son caractéristique des flammes lorsqu'il perdit la vue. Sa lame était enflammée, et cela eut un effet psychologique dévastateur sur lui. Il se retrouvait au milieu des flammes, enfant, croyant voir la mort se pencher sur lui. Il perdit ainsi toute emprise sur son adversaire. Esrin poussa un nouveau cri lorsque le mercenaire remua son poignard dans la plaie, et il était à deux doigts de s'évanouir. La souffrance tirait ses traits et son corps était entièrement crispé. Il sentit qu'on le poussait et le choc lui coupa le souffle. Le légionnaire entendait faiblement le mercenaire reprendre sa recherche de la sphère graphe. Tous ses sens étaient perturbés par la douleur, le rendant entièrement vulnérable.
Pourquoi son adversaire ne l'avait pas achevé ? Il pensait peut-être que ses blessures seraient suffisantes pour le vider de son sang. Même si la souffrance était bien réelle, Esrin fut surpris de ne pas sentir la vie le quitter. Certes, il perdait du sang par son avant-bras, qui était ouvert sur une bonne longueur, mais pour sa blessure à la hanche ce n'était pas le cas. Il grogna lorsque la lame enfoncée en lui disparue soudain, comprenant que ce n'était qu'un Dessin. Le feu avait cautérisé sa plaie. Même si cela signifiait qu'il n'était pas mort, le légionnaire restait tout de même inoffensif. La douleur était toujours présente, l'empêchant de se concentrer. Il cherchait du bout des doigts son sabre, qui ne devait pas être très loin. A plusieurs reprises il manquait de s'évanouir, mais il persévérait, refusant de mourir ici, neutralisé par un chien de mercenaire.
Tandis qu'il sombrait, il sentit une main se poser sur son épaule, puis un haut le cœur le prit. Difficilement conscient de son environnement, il remarquait néanmoins que la température était plus faible, et que l'odeur du feu avait disparue. Bien sûr il restait celle de brulé venant de sa blessure, mais il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il entendit des gens s'approcher de lui, et il essaya de lever ses bras pour se protéger, craignant que le mercenaire ne vienne pour l'achever. Mais il n'avait plus la force de se défendre, il le savait. Quelqu'un semblait s'agenouiller près du légionnaire, bloquant son bras qui s'agitait, apeuré.
- Esrin, par l'Empereur, vous êtes vivant !
Il reconnut avec difficulté la voix de Fän, le dessinateur qu'il protégeait. Seul un grognement réussit à sortir de ses lèvres lorsqu'il voulut lui demander ce qu'il se passait.
- Cessez donc de vous agiter comme ça, vous êtes blessé. Je vais tout vous raconter. Après avoir fait un pas de côté pour fuir la mercenaire, je me suis retrouvé près d'un campement. Il s'avérait que c'était une patrouille de Frontaliers, fort heureusement pour moi ! Elle me suivait de près mais elle a vite déguerpi en voyant mes nouveaux compagnons. Je leur ai expliqué la situation, et je vous ai rejoint le plus vite possible. Quand je vous ai vu allongé au sol, j'avais peur que vous ne soyez mort. Je suis heureux de voir que ce n'est pas le cas. Le mercenaire était en train de fouiller dans nos affaires, alors j'ai préféré faire un pas de côté pour vous transporter ici, en sécurité.
Le dessinateur n'était définitivement pas qu'un abruti semblait-il, il avait preuve d'un surprenant héroïsme. Esrin sentait qu'on essayait de lui enlever son armure de vargélite. Il respirait difficilement mais il réussit à prononcer quelques mots.
- La sphère ? - Elle est resté là-bas.
Il avait donc échoué. Un amer goût de défaite l'envahit, mais il fut très vite remplacé par celui bien plus acide de la vengeance. Le légionnaire se fit la promesse dans la douleur de retrouver ce mercenaire. Tant qu'il sera en vie, il ne trouvera aucun refuge. Car l'aveugle partirait en chasse, pour le débusquer et ne lui laisser aucun répit.
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