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[CaT] Le Rentaï, la fin du voyage (Eryn)
Nestor
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Nestor
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24.04.17 15:45

Enfin ! Devant vous se dresse le Rentaï. Vous en avez parcouru du chemin pour arriver ici. Sans perdre de temps, vous prononcez « Merwyn » au pied de la montagne. Le terrain se met à trembler, le sable se met à glisser. Peut-être vous accrochez-vous aux parois du Rentaï, peut-être n’y parvenez-vous pas, mais un trou s’ouvre dans le sol. Il semble sans fond, et une fois à l’intérieur, vous tombez sur une surface glissante. Vous glissez sur cette rampe qui peut sembler sans fin, en compagnie de grains de sable qui irrite votre peau à nue…

Enfin, vous atteignez le bout de cette descente. Une nouvelle porte se dresse devant vous. Faite de bois, elle semble ancienne. Vous la poussez, et elle s’ouvre en un grincement sur un décor que vous n’auriez jamais deviné. Vous voici dans une prairie, et vous sortez d’un rocher. Parmi les herbes folles, vous apercevez une cabane. Vous y accourez et découvrez toutes sortes d’objets fantastiques.
Vous voyez le bout de votre quête.

Vous êtes dans l’antre de Merwyn.

Vous faites un pas à l’intérieur de cette cabane aux trésors, mais une voix se fait entendre.

Bienvenue, mon ami.
Si c’est bien toi, c’est que l’heure est grave, et j’en suis navré. Tu me connais, et je ne doute pas que tu sauras comment fonctionne cet endroit. Je te souhaite bonne chance pour toutes tes épreuves à venir.
Si, au contraire, tu es un étranger et que tu as suivi mon –petit- parcours pour parvenir jusqu’ici, je ne peux que te féliciter ! Tu es un véritable maître de l’énigme !


Un rire résonne, chaleureux.

Ayant résolu tous mes mystères, je pense que je peux te faire confiance. Tu sauras utiliser mes créations à bon escient. Je t’invite alors à choisir celle qui te plaira le plus, que ce soit mon petit carnet ou ma terrible lance. Je me demande encore comment j’ai pu avoir l’idée de la créer… Mais passons. Je disais que tu pouvais emporter l’objet de ton choix, mais il y a une condition. Tu ne peux en prendre qu’un seul. C’est ma décision, et si tu décides de la trahir, je ferais en sorte que tu n’emportes rien avec toi. Voilà, c’est tout ! Je te souhaite une bonne journée car je retourne à ma salade de champignons !

Le choix vous appartient maintenant. Qu’allez-vous faire ? Quel objet allez-vous choisir ?
Sachez juste qu’une fois la décision prise, une fois que vous aurez franchis le pas de la porte de la cabane avec votre nouvelle acquisition, vous ne pourrez plus revenir en arrière. Vous vous retrouverez à l’endroit d’où vous étiez parti, et vous aurez beau appeler Merwyn, vous ne pourrez plus revenir dans son antre…
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27.05.17 16:59
Le voyage avait été long, très long. Il y avait quelque chose d’étrange de faire ce voyage ainsi, Luned avait passé son Anh-Ju, elle n’aurait dû faire ce voyage que pour savoir si le Rentaï la jugeait digne de recevoir une greffe. Mais ce jour-là n’était pas encore arrivé. Eryn n’avait pas donné sa bénédiction à Luned, la maître marchombre jugeait que son apprentie avait besoin d’encore un peu de temps avant de se soumettre au jugement de la montagne, et la jeune fille se plierait aux exigences de son maître. Mais toute l’ironie de la situation était là. Parfois elle se demandait si il ne s’agissait pas d’une sorte de présage, ou alors juste d’un événement assez cocasse en soit mais qui ne relevait au final de rien de très transcendant. Si il s’agissait bel et bien d’un signe que les étoiles joueuses avaient décidées d’envoyer sur la route de l’aspirante à la voie de l’Harmonie cette dernière était bien en peine de savoir si il s’agissait d’une annonce favorable ou au contraire d’un funeste présage. Mieux valait sans doute ne pas y penser et profiter de la route, apprécier le voyage. Et c’est ce que fit la jeune fille.
Et la route se poursuit, en solitaire dans ce désert si calme. Pourquoi donc l’avoir nommé “Désert des murmures” ? Il est trop tôt encore pour Luned pour obtenir la réponse. Un jour qui sait ? Et enfin, le Rentaï se dresse devant elle, la fin du voyage sans perdre de temps Luned prononce le nom du fameux dessinateur.

-Merwyn.

Et le sol se met à trembler, comme soudain prit d’une toux irrépressible et violente. Une toux qui laisse plier en deux, qui étouffe qui secoue la moindre parcelle de son corps. Une toux qui brise, qui fend, qui laisse sa victime en petit morceaux. Et Luned savait de quoi elle parlait. Cette brusque mise en mouvement du sol, avait fait plus que surprendre la jeune fille, ça l’avait mise en panique. Son cerveau avait tout simplement lâché les commandes et tout était parti en cacahuète. Eryn aurait sans doute soupiré et secoué la tête devant ce spectacle, mais son enseignement n’avait pas été vain et lançé en l’air. Luned se reprit rapidement, et tenta de s’accrocher à la paroie de la montagne. Ses doigts s’accrocherent avec fermeté et la force de celui qui veut éviter de se faire engloutir dans les entrailles de la terre. Les deux ans de formation d’Eryn furent appliqués et respectés. La jeune apprentie ne tomba pas, elle resta plaquée contre la paroie chauffée par le soleil de la montagne, le coeur battant à la chamade, son cerveau repointant timidement le bout de son nez “C’est bon ? C’est fini ?”. Les yeux gris de Luned contemplent le trou béant laissé par la secousse, la terre s’est ouverte sur ses abysses. C’est un puit sans fond qui s’offre à l’apprentie. Son coeur s’est calmé. Il est tranquille dans sa poitrine désormais. Il semblerait que ce soit par là que son chemin doivent se poursuivre.
La jeune fille inspire un peu d’air puis saute. C’est elle qui choisit quand elle tombe, et si la chute s’impose c’est elle qui choisit comment elle se termine. Si Luned avait eu connaissance de Lewis Caroll et de son univers, elle aurait sans doute comparé ce moment avec la fameuse chute d’Alice dans le terrier du lapin blanc. Mais l’auteur n’est pas la coqueluche qu’il est sur Terre, il lui reste bien du chemin à faire pour obtenir la même popularité et réputation en Gwendalavir.
C’est pourtant une impression toute onirique qui accompagne Luned et la grise au cours de cette folle descente. La chute dans le vide et ensuite la glissade sur cette rampe sans fin, même l’irritation provoquée par les grains de sable sur sa peau nue ne parviennent à tirer la jeune fille de son impression d’avoir atterri au beau milieu d’un songe. Qui sait, avec Merwyn on est jamais sûr de rien.
L’expérience se révèle amusante au final, une poil déstabilisante mais furieusement jouissive. Le toboggan on ne s’en lasse jamais au fond, surtout un réalisé avec les soins de Merwyn. Mais toute les bonnes choses ont une fin. C’est ainsi, et donc ce toboggan en a une. Et cette fin donne sur une vieille porte, très ancienne, surprenant qu’elle n’ait pas pourrie sur place. Ou soit tout simplement en poussière.
Toujours est-il qu’il n’y a pas d’autres porte, ou autre solution. Luned la pousse dans un grincement. Et c’est un vent frais qui caresse son visage. Une odeur de terre et d’herbe qui chatouille ses narines, ce n’est pas une grotte ou tout autre univers souterrain. C’était une prairie, et la porte est encastrée dans un rocher.
Le songe continu. Au milieu des herbes folles pliant sous le vent il y a une cabane, seule signe de présence humaine visible.
Luned rejoint la porte de cette solitaire bâtisse. Et la pousse. Plus qu’une cabane paumée au bout d’un épopée qui semble soudain très onirique c’est la cabane aux merveilles. Cousine éloignée d’une certaine grotte orientale.
Mais aussi la fin de l’aventure.
Alors que Luned faisait un pas dans la pièce pour mieux détailler tous les trésors fantastiques entassés dans les murs de planches, une voix familière retentit.

Bienvenue, mon ami.
Si c’est bien toi, c’est que l’heure est grave, et j’en suis navré. Tu me connais, et je ne doute pas que tu sauras comment fonctionne cet endroit. Je te souhaite bonne chance pour toutes tes épreuves à venir.
Si, au contraire, tu es un étranger et que tu as suivi mon –petit- parcours pour parvenir jusqu’ici, je ne peux que te féliciter ! Tu es un véritable maître de l’énigme !

Un rire résonne, chaleureux.Du papy Merwyn en puissance.

Ayant résolu tous mes mystères, je pense que je peux te faire confiance. Tu sauras utiliser mes créations à bon escient. Je t’invite alors à choisir celle qui te plaira le plus, que ce soit mon petit carnet ou ma terrible lance. Je me demande encore comment j’ai pu avoir l’idée de la créer… Mais passons. Je disais que tu pouvais emporter l’objet de ton choix, mais il y a une condition. Tu ne peux en prendre qu’un seul. C’est ma décision, et si tu décides de la trahir, je ferais en sorte que tu n’emportes rien avec toi. Voilà, c’est tout ! Je te souhaite une bonne journée car je retourne à ma salade de champignons !

C’est équitable en effet. Et surtout ça convient à Luned qui explore déjà les yeux les créations mises à sa disposition.

Il y en a de très farfelues, comme ce seau qui permet de voir à trois-cent-soixante degrés et d’autres très pratiques comme ce foulard qui permet de respirer sous l’eau. Et certaines vraiment effrayante… Cette lance lui filait la chair de poule.. Personne ne devrait avoir une telle chose entre ses mains…
Mais son choix c’était portés sur une paire de colliers qui apparement permettaient de communiquer comme les Dessinateurs. Un pour elle, un pour Stormer qui s'était montré d’une aide précieuse durant toute cette histoire.

-Merci pour tout. C’était très amusant au final !

Une fois franchie la porte de la cabane Luned se retrouve auprès du rougoyant, Brise et son paquetage broutant tranquillement. Les feuilles de l'arbre bruissent dans le vent comme riant d'une plaisanterie que lui seul comprend.

-L'Océan n'est pas très loin. Que dirais tu d'aller y faire un tour ma belle ?

Luned flatte le flan de la jument alezan, avant de la chevaucher en destination de l'étendue paraissant infinie. Elle sourit une dernière fois à l'arbre solitaire.
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Neleam
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Neleam
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11.06.17 19:29
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Neleam avait chaud. Rien d’étonnant, elle était au milieu du désert des murmures. Autour d’elle des dunes dorées s’étalaient à perte de vue, lui donnant l’impression d’être au milieu d’un océan de sable.
Après le froid des marches du Nord, cette expédition dans le Sud témoignait d’un contraste impressionnant et son corps tardait à s’y habituer. Son séjour avec Esrin chez les Frontaliers s’était soldé avec une nouvelle devinette, qui les avait poussés vers le Désert des murmures. Il était fait mention de sable et de roche, et si Esrin et elle avaient dans un premier temps songé aux côtes bordant le Grand Océan du Sud, l’air dans la Vigie était devenu glacial, comme si quelque chose leur signifiait qu’ils faisaient fausse route. C’était curieux, mais le légionnaire avait ensuite proposé le désert des Murmures. L’air s’était alors réchauffé, leur procurant une douce sensation de bien-être.
Vaiment étrange. Mais les chasseurs de trésors n’avaient pas cherché plus loin, il y avait bien longtemps que cette quête avait perdu tout sens réel et commun. Toutefois, ils avaient profité de l’hospitalité de ces guerriers nordiques, buvant plus que de raison et mangeant jusqu’à avoir l’impression que leur estomac allait exploser. Dormir dans de vrais lits avec un toit au-dessus de leur tête était légèrement étrange, mais plutôt agréable et la chevalière avait dormi comme une souche. Deux jours plus tard, ils étaient repartis. Neleam en avait profité pour saluer Edwin Til’Illan et rencontrer son fils. L'ancien maître d'armes l'impressionnait toujours autant, mais depuis leur dernière rencontre au Palais Impérial, elle avait l'impression qu'il l'estimait, même si elle s'était plutôt ridiculisée ce jour-là. Mais il ne semblait pas lui en tenir rigueur et le jeune Destan était un garçon vif et curieux, avec un caractère bien forgé, qui avait fait rire la guerrière.
C’est donc l’humeur plus légère que les deux compagnons s’étaient remis en route, traversant une nouvelle fois l’empire pour, finalement, revenir au lieu où avait début cette folle aventure. La jeune femme sentait une certaine frustration en elle, et chez Esrin, d’avoir fait le tour du continent pour pas grand-chose… Mais peu importait, l’aventure avait été belle et enrichissante, alors ils n’allaient pas s’en plaindre. Lorsqu’ils demandaient l’asile dans des fermes, parce que la pluie réduisait à l’état de boue leur motivation à dormir à la belle étoile, leurs hôtes semblaient à chaque fois ravis de les aider dans leur quête. C’était ce que Neleam avait énormément apprécié, cette générosité envers deux inconnus poursuivant un rêve absurde et illusoire. Mais quel beau rêve…

Sortant de ses pensées, la jeune femme grimaça lorsqu’elle inspira une goulée de l’air chaud. Avec Esrin, ils s’étaient arrêtés lorsque le soleil était monté haut dans le ciel, tentant de se dissimuler derrière l’ombre d’une dune, mais la chaleur était accablante et épuisante. Les cheveux, semblaient eux aussi peiner à marcher sur ce sol mouvant et épuisés par ces fortes températures.
Neleam songea à décrocher une gourde de sa monture, puis se retint. Mieux valait garder leurs réserves d’eau en cas de rencontre avec ces créatures de sable, les ijakhis. Étant déjà venue dans ce désert, elle avait entendu parler de ses dangers et n’avait pas voulu courir le moindre risque. Toutefois elle ignorait qu’il y avait une montagne dans ce désert si bien que le légionnaire et elle avançaient à l’aveuglette. Elle eut un petit hoquet, témoin de son rire intérieur quant à cette blague. Elle avait noué un lien fort avec Esrin et s’ils n'avaient pas rencontré beaucoup de pillards depuis leur départ de la Citadelle, ils discutaient beaucoup et échangeaient sur des sujets importants. Le jeune homme s’était même ouvert à elle, lui confiant l’atrocité de son enfance et sa perte de la vue. La demoiselle avait été touchée et attristée par son histoire, et petit à petit elle avait réalisé la grande force de caractère du guerrier. Sa volonté était incroyable et elle ne cherchait plus à dissimuler son admiration, ce qui ne l’empêchait pas de lui lancer des piques tout au long de leur voyage.
Plissant les yeux, la jeune femme mit sa main sur son front, essayant de se protéger les yeux pour observer l’horizon. Il lui semblait apercevoir quelque chose. Cela faisait pourtant quelques heures qu’ils étaient assis là, mais elle remarquait à peine cette masse semblant surplomber l’horizon éblouissant de grains de sable.

-Esrin… Soit la chaleur me fait délirer, soit… j’aperçois quelque chose à l’horizon.


Lui montrant la direction de son rocher imaginaire, elle serra les dents, le moindre mouvement semblait lui coûter. Ils étaient entrés dans ce désert à la recherche d’une montagne, quadrillant cette vaste étendue afin de la trouver. Heureusement pour eux, Neleam avait déjà eu l’occasion d’en parcourir une partie, ce qui avait réduit leur zone de recherche, mais pas suffisamment.
Et en cet instant, elle espérait de tout son cœur que cette masse sombre à l’horizon était leur destination. Lorsque la nuit tomberait, ils pourraient reprendre leur chemin, et qui sait, peut-être qu’ils pourraient atteindre cette oasis d’ombre avant que le soleil n’atteigne de nouveau son zénith.

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Esrin Ilïen
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Esrin Ilïen
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19.06.17 13:09
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Fin du voyage

Le vent sifflait aux oreilles d'Esrin, qui sentait une infinité de grains de sable le piqueter sur chaque centimètre de sa peau nue. Il avait placé le foulard de sa section devant sa bouche et son nez pur se protéger, et il gardait toujours son armure de vargélite, malgré la chaleur difficilement supportable du Désert des Murmures. Ce nom était bien fondé pour l'aveugle, qui était surpris de distinguer une mélodie dans les bourrasques de ce vent aride. Cela faisait une bonne heure qu'ils avaient cessé leurs discussions, chacun se renfermant sur lui-même au fur et à mesure de leur avancée. Avancée somme toute relative, car le légionnaire ne comptait plus les heures depuis qu'ils avaient pénétré dans le désert. Il n'avait aucune idée de l'immensité qui s'étendait autour de lui, la chaleur l'affaiblissant et l'empêchant de se concentrer sur ses sens de perception. Esrin sentait que sa compagne d'infortune commençait elle aussi à fléchir, écrasée par ce soleil de plomb. Elle était la seule à pouvoir repérer la fameuse montagne pour laquelle ils devaient endurer cette épreuve. Le légionnaire laissait donc ses pensées dériver à leur bon loisir.

Ce voyage, cette quête insensée des merveilles de Merwyn, l'avait amené aux quatre coins de l'Empire, à dépasser ses propres limites qu'il pensait déjà bien hautes, à redécouvrir qu'il n'était qu'un homme. Un homme dans un univers vaste et multiple. Est-ce que tout ceci avait une finalité ? Un objectif ? Il sentait que cette épopée le transformait de manière difficilement perceptible, en lui montrant ses faiblesses et en repoussant sa confiance en soi. Même s'il était un guerrier doué, il n'aurait pas survécu à sa rencontre avec l'ours élastique dans la Jungle d'Hulm, il aurait perdu de précieuses heures à retrouver un chemin qu'il ne voyait ni ne connaissait, il n'aurait pas résolu l'énigme à Fériane sans l'aide de Neleam. Il n'était qu'un homme. Un homme qui se serait retrouvé démuni sans l'intervention de Merwyn et sans l'aide de la chevalière. L'aveugle commençait à discerner le message que voulait faire passer le dessinateur fou. Esrin pensait que la redécouverte de ses sens, alors qu'il n'était encore qu'un enfant, était le commencement de sa nouvelle identité. Il venait de revivre ce renouveau.

Cette mission l'avait amené à changer.

A changer pour les autres. Il avait rencontré Neleam, une personne extraordinaire, avec qui il avait lié un lien d'amitié fort en à peine quelques jours. Lui qui auparavant fuyait les débats, les discussions et la compagnie s'ouvrait de plus en plus à la chevalière, donnant son avis sur les questions qu'elle lui posait, rebondissant sur ses propres raisonnements.

A changer pour lui-même. Il avait découvert des faiblesses qu'il pensait disparues avec son entraînement de légionnaire. Ses capacités inhumaines pour le commun des mortels étaient totalement insignifiantes pour ce monde si dangereux. Il a été formé pour devenir une machine à tuer, un guerrier d'élite. Il venait d'apprendre simplement à être un humain.

Une bourrasque étonnamment fraiche vint caresser le visage d'Esrin, qui y vit un signe que Merwyn était toujours là, et qu'il guidait leurs pas. Son intuition fut vérifiée lorsque sa compagne lui prit le bras pour le sortir de ses pensées.

-Esrin… Soit la chaleur me fait délirer, soit… j’aperçois quelque chose à l’horizon.

Ils approchaient enfin de la fin. A moi qu'ils allaient au-devant d'un commencement ? Esrin ressentait une certaine appréhension à l'idée de rencontrer le légendaire dessinateur. Il en avait oublié l'existence de ses potentiels concurrents dans cette chasse folle.

Il leur fallut encore deux bonnes heures avant de pouvoir enfin s'arrêter à l'ombre du monolith. Ils étaient épuisés, ainsi que leurs montures, alors ils prirent une petite pause. Alors que la chevalière neutralisait les chevaux, le légionnaire s'approcha de la falaise de roche et y apposa la main, appréciant sa fraicheur. Il murmura le nom de Merwyn, se souvenant des paroles du dessinateurs dans la Vigie.

Le sol se mit à trembler aux pieds d'Esrin et il dut rapidement s'écarter alors que le sable s'affaissait. Il sentit un courant d'air frais provenir du sol, signe de la présence d'une caverne. L'aveugle laissa la logique de côté et appela Neleam. Ensemble ils s'enfoncèrent dans l'ouverture, attentifs au moindre son. Soudain le sol parut se dérober sous leurs pieds et ils partirent en glissade sur la surface devenue soudainement glissante. Esrin maugréa de douleur lorsqu’enfin ils se ramassèrent sur de la roche plane. La chevalière lui indiqua la présence d'une porte en bois. Son existence dans cette caverne était très étrange, mais plus rien ne pouvait étonner les deux aventuriers, qui s'empressèrent de l'ouvrir. Une multitude d'odeurs vinrent attaquer l'odorat de l'aveugle, qui fut un instant déstabilisé. Ses sens semblaient lui indiquer qu’ils se trouvaient à présent dans une forêt, il reconnaissant l’odeur de l’écorce et le son du vent dans les feuillages. Se fiant aux yeux de sa camarade, ils s’enfoncèrent dans ce lieu bien étrange avant d’arriver devant une petite cabane en bois. Esrin, comme tous les Alavariens, connaissait l’histoire de la quête d’Ewilan. Et le passage de sa rencontre avec Merwyn. Ils avaient enfin trouvé le dessinateur, dans son refuge.

Ils entrèrent alors, et Neleam décrivit les nombreux trésors que la cabane comportait. Cependant ils ne touchèrent à rien et une voix retentit dans leur tête après quelques minutes.

Bienvenue, mon ami.
Si c’est bien toi, c’est que l’heure est grave, et j’en suis navré. Tu me connais, et je ne doute pas que tu sauras comment fonctionne cet endroit. Je te souhaite bonne chance pour toutes tes épreuves à venir.
Si, au contraire, tu es un étranger et que tu as suivi mon –petit- parcours pour parvenir jusqu’ici, je ne peux que te féliciter ! Tu es un véritable maître de l’énigme !


Esrin se tourna alors vers la chevalière pour lui adresser un sourire bienveillant.

- Nous voici au bout de notre folle aventure. Comme promis, je te laisse choisir l'objet que tu souhaites emporter en première. Pour ma part je ramènerai l'un d'entre eux à l'Empereur, pour qu'il puisse servir à défendre notre peuple contre les nombreux dangers qui le menace. La récompense matérielle ne m’intéresse pas. Je sens que le véritable trésor de cette chasse, c'est elle même.

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Neleam
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Neleam
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21.06.17 18:29
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Au pied de l’imposante montagne, Neleam se sentait vidée. Épuisée. Silencieuse. Apaisée.
Elle observa le massif avec suspicion, comment un tel roc pouvait-il demeurer aussi mystérieux et ne figurer sur aucune carte ? Était-ce une création de Merwyn ?
Elle observa Esrin qui semblait tout aussi fatigué qu'elle et lui sourit, bien qu’elle ait fini par imprimer que ces petits gestes anodins ne seraient vus, mais elle sentait, au fond ‘elle, qu’il les percevait quand même. Un sourire était puissant, il faisait frémir l’air et apportait un peu de bonté en chacun.
La guerrière observa Esrin reprendre les rênes de l’aventure, enfin soulagée d’être arrivée et curieuse de leur nouvelle épreuve, qui s’avéra… alambiquée. Des passages secrets, des chutes, des arbres sous le désert, que des choses illogiques qui faisaient douter Neleam quant à sa réelle localisation. Pouvait-elle être encore sous le désert des murmures ?
Finalement, la jeune femme reprit son rôle de guide, décrivant l’endroit où ils se trouvaient, détaillant les objets qui se trouvaient désormais devant eux. On aurait dit un bric-à-brac d’inventeur, comme si la personne qui les avait laissées avait fermé la porte pour aller dîner et n’y était finalement jamais retournée. L’absence de poussière laissait même penser que l’inventeur reviendrait, le ventre plein et un sourire de bienheureux sur le visage d’un instant à l’autre.
Mais une voix s’éleva finalement, la détrompant. Il devait s’agir de Merwyn, qui d’autre aurait parlé ainsi ou organisé une telle promenade à travers l’empire ou aurait créé ces étranges objets.

Heureusement Neleam dénicha quelques explications quant à ces inventions, car elle n’aurait jamais eu l’idée d’enfiler le seau sur sa tête ou de plonger sous l’eau avec le foulard sur la bouche. Merwyn était un génie torturé et probablement incompris.
Elle serra l’épaule d’Esrin, appréciant qu’il la laisse choisir la première un objet, et l’informa qu’il était peu probable qu’ils aient des vues sur les mêmes présents.

-D’ailleurs, que comptes-tu offrir à l’empereur ? Il y a un vaste choix.. Oserais-tu la robe ?


La jeune femme partit dans un fou rire incontrôlé, imaginant l’empereur vêtu de ce bout de tissu, clairement taillé pour une femme. Il aurait le droit à un joli décolleté sur son torse -qu’elle songeait musclé et recouvert de quelques poils virils- une taille serrée, un unique jupon qui serait fendu afin de laisser une grande liberté de mouvement et qui dévoilerait ses jambes, et peut-être même un bout de sa cuisse…
Lorsqu’elle réussit à se ressaisir, elle avait les joues humides des larmes que lui avait tiré une telle image, et regretta que la robe ne soit pas un pantalon ou une veste, car si c’était vraiment aussi résistant que le laissait penser la petite note de service.. Ça devait être sacrément pratique.
La jeune femme observa d’un drôle d’œil, le morceau de tissus, imaginant les vastes possibilités qu’il laissait, ne plus avoir à porter cette lourde armure… Et le vêtement était doux sous ses doigts, ce qui commençait à la tenter. Se maudissant pour songer un seul instant à porter une robe, la jeune femme décida de l’enfiler, sans se formaliser plus que ça de la présence de son compagnon de voyage. Il se douterait fort probablement de la scène, mais il ne pourrait se rincer l’œil, donc elle ne s’inquiétait plus vraiment d’être nue à moins d’une dizaine de mètres du légionnaire.
Abandonnant son armure, la jeune femme soupira discrètement de plaisir, libérée de ce fardeau, les tissus qui recouvraient sa peau étaient trempés de sueur et lui collaient à la peau. L’air frais la fit frissonner, gelant un bref instant ces tissus moites avant qu’elle ne les ôte, regrettant l’absence d’une fontaine, ‘un ruisseau ou n’importe qu’elle lieu où elle aurait pu effectuer ses ablutions. Haussant les épaules, elle enfila la robe en grimaçant.
Mais lorsqu’elle eut enfilé complètement le vêtement elle d’admettre que… Elle s’y sentait étrangement bien. Elle sourit en remarquant qu’une sorte de short avait été intégré au vêtement de manière discrète, si bien que l’habit était pratique, élégant et léger. Cédant à une pulsion, la jeune femme tira un poignard qui était accroché à sa ceinture désormais au sol, et entailla le vêtement, évitant les zones où se trouvait sa chaire, par mesure de précaution. Enfin, elle tenta d’entailler le vêtement. Mais le tissu, pourtant si souple sous ses doigts, semblait devenir aussi dur que de la vargélite sous la pointe de sa lame. Pas une éraflure.
Incroyable.
Neleam resta interdite un instant, puis sourit largement. Elle allait prendre la robe en fin de compte, il irait à la perfection avec Emrys, et tant pis si elle n’était plus en pantalon. Elle avait trouvé encore plus efficace qu’une armure ! Elle se demanda si les manches longues n’allaient pas lui tenir trop chaud, mais.. elle aurait tout le loisir d'étudier ça dans le désert des murmures pour étudier ça.
Neleam expliqua sa découverte et son choix à Esrin, avant de le questionner à propos du souvenir qu’il allait rapporter.

Les deux amis savourèrent la fraîcheur du lieu, profitant de cette pause pour reposer leurs jambes et se reposer convenablement. Ils poussèrent même jusqu’à visiter les environs jusqu’à découvrir un petit étang, où ils pourraient se laver.
C’était une belle fin d’aventure songea Neleam, tandis qu’elle sortait de l’eau après avoir abandonné son armure. Elle l’avait enfilée de nouveau, peu désireuse de salir cette belle robe avant l’heure. Maintenant qu’elle était propre… elle l’enfila avec un certain plaisir, imaginant les folles aventures qu’elle allait vivre en sa compagnie.

-Tu crois qu’il faudrait leur donner un nom ? La jeune femme songeait à ces cadeaux que leur avait offerts le Dessinateur.

Lorsqu’ils furent prêts à repartir, Neleam rangea son armure en pièce détachée dans une sorte de grand baluchon constitué de ses anciens vêtements et regarda les environs.

-Tu crois qu’on repart par où on est arrivés ? Ou on aura le droit à une sortie directe, qui nous laisserait directement à Al-Jeit… ?

La jeune femme sourit, se doutant qu’elle en demandait bien trop, mais elle avait envie de revoir la civilisation, de faire la fête, de raconter cette fabuleuse histoire… Avec Esrin, elle avait appris à apprécier le silence et surtout à ne parler que lorsqu’elle avait quelque chose à dire. Elle l’avait découvert petit à petit et elle appréciait le fait qu’il s’ouvre à elle et surtout elle aimait débattre avec lui de sujets existentiels, mais pour elle uniquement. C’était comme disserter sur le monde en lui donnant de nouvelles priorités. Et Esrin était particulièrement doué, il portait sur le monde un regard –sans mauvais jeu de mots- limpide et distant.
Cette aventure, bien que solitaire, ne l’était pas tant que ça. Elle avait du mal à imaginer à ne plus avoir la continuelle présence d’Esrin à ses côtés, c’était agréable et finalement c’était comme avoir son cerveau dans une boîte avec laquelle on voyage. On peut discuter, échanger des pensées profondes ou personnelles et on finit par oublier qu’on est deux choses -individus dans ce cas-ci- distinctes tant leur cohabitation les avait encouragés à agir de concert.
Mais la jeune femme avait envie de voir des gens, de cette énergie qui débordait de la capitale, et peut-être que la solitude la pèserait au début, elle avait qu’il était temps qu’elle retourne à sa vie.


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Esrin Ilïen
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Esrin Ilïen
Légionnaire__Membre



16.07.17 10:54
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Le légionnaire n'avait aucune idée de l'artéfact qu'il allait ramener à l'Empereur. Merwyn leur avait décrit avec grande passion ses créations, et Esrin doutait de l'intégrité mentale du dessinateur. Néanmoins c'était un véritable génie.

-D’ailleurs, que comptes-tu offrir à l’empereur ? Il y a un vaste choix.. Oserais-tu la robe ?

L'aveugle imaginait déjà le grand Sil'Afian portant une robe et il rit du ridicule d'une telle situation.

-Quel dommage que je ne pourrais apprécier le spectacle. Cela doit valoir tout l'or du monde.

Devant un tel choix d'objets, Esrin pensait praticité et intérêt stratégique. La robe n'était vraiment pas adaptée pour un Empereur, même si elle apportait la protection contre tous les coups et toutes les armes, comme la décrivait Merwyn. Cependant le Légionnaire doutait qu'elle soit aussi résistante que le vargélite. Il évita de penser à ce sceau ridicule qui permet de voir dans toutes les directions. La robe serait peut être moins ridicule sur Sil'Afian.

Non, le guerrier penchait de plus en plus vers la lance. Selon le dessinateur, celle ci avait le pouvoir de guider son propriétaire vers une personne, du moment qu'on place sur la lame un peu de son sang. La Lance Vengeresse. Esrin pensait qu'elle pourrait s'avérer utile pour débusquer les mercenaires du chaos. Après plusieurs minutes à peser le pour et le contre, il bloqua son choix et en fit part à Neleam. Elle avait finalement opté pour la robe et Esrin la félicita pour ce choix. Elle pourrait enfin se passer de sa lourde et encombrante armure. Et elle surprendra ses ennemis, qui ne pourront pas se douter qu'elle était une chevalière habillée ainsi. Elle lui demanda s'il fallait donner un nom aux objets qu'ils rapportaient, il lui répondit qu'il laisserait à l'Empereur ce privilège concernant la lance.

Les deux compagnons prirent le temps de profiter de la retraite de Merwyn. Il y faisait bon et leur hôte avait laissé à leur disposition de la nourriture, des champignons principalement. Après une bonne heure passée à discuter à revenir sur leur folle aventure, ils décidèrent de repartir et de reprendre chacun leur chemin.

-Tu crois qu’on repart par où on est arrivés ? Ou on aura le droit à une sortie directe, qui nous laisserait directement à Al-Jeit… ?

- Cela ne me surprendrait pas de la part de Merwyn. Laissons-nous le plaisir de la surprise, tu ne penses pas?

C'est ainsi que les deux compagnons prirent le chemin de la sortie, après avoir remercié Merwyn pour cette aventure et son acceuil. Il reprendront tous les deux leurs vies respectives une fois revenus dans l'Empire, mais Esrin savait qu'ils avaient développés un lien fort après avoir vécu cette quête. Il comptait bien garder contact avec la chevalière, il appréciait sa présence et sa joie de vivre. Elle avait réussi à le sortir de la solitude et il lui en serait à jamais reconnaissant.
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