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Quête événementielle : À la croisée des Abysses !
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Stormer Nuva
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Stormer Nuva
Marchombre



18.11.17 22:58
https://ewilan.forumactif.fr/t3127-souvenirs-de-stormer-glacon-a

L’eau était partout et le courant était fort.
Cela ne devrait pas être un problème pour un marchombre. Stormer se souvenait encore du nombre exorbitant de bains glacés qu’il avait dû prendre durant sa formation. Mais là, ce n’était pas pareil. La douceur et la fluidité ne menaient à rien et c’était pire encore s’il tentait de se débattre contre le courant. Et pourtant… le jeune homme se rappelait des leçons de son maître marchombre.


~ Quelques années plus tôt ~

- Approche jeune apprenti,
l’invita Aul, debout devant un court d’eau tumultueux.

Une fois son élève à ses côtés, le maître marchombre ôta ses vêtements et plongea parmi les flots. Sans aucun mal, il traversa la rivière à la nage. Le garçon aux cheveux blancs l’observa faire, hypnotisé par cette manière fluide que l’adulte avait de se déplacer aux côtés des vagues. C’était telle une danse. Une danse menée par les flots que son maître suivait. Enfin, lorsque ce ballet prit fin, lorsque le marchombre émergea et reprit pied sur la terre ferme, il invita son apprenti à faire de même. Stormer se dévêtit alors et s’introduisit dans le liquide glacé. Immédiatement, le courant trop fort le projeta contre les rochers. Aul l’extirpa à temps des flots et lui demanda de réessayer. Déterminé à réussir, l’apprenti obtempéra. Il recommença. Encore et encore. Mais lorsque ses dents commencèrent à claquer malgré lui et ses muscles à quémander un peu de pitié, le garçon aux yeux de glace s’écria :

- Non, je ne recommencerai pas ! C’est impossible !

Alors son maître le prit par l’épaule puis expliqua à son apprenti malmené :

- Vois cette rivière. Elle est tel un esprit. Tu essaies de deviner ses sentiments mais elle refuse cette intrusion. Elle te repousse et vainc ton propre esprit. Comme la rivière, tu dois protéger ton esprit pour ne pas te faire emporter et pouvoir la traverser. Tu dois te montrer à la fois doux et ferme. Assez doux pour traverser la rivière, mais assez ferme pour ne pas te laisser emporter.


~ Actuellement, CC +5 ~ 

D’un coup l’entrave cessa. Sans réfléchir au miracle qui venait de se produire, le jeune homme utilisa ses dernières forces pour remonter à la surface de l’eau et s’accrocher à la plateforme de pierre. Il se hissa dessus et s’étala de tout son long, toussant et crachotant l’eau qui s’était infiltrée dans ses poumons. Enfin, lorsque sa respiration redevint à peu près normale, le marchombre se fit intérieurement la remarque que la plateforme de pierre n’était pas là quelques instants auparavant. Il se redressa alors d’un coup et il la vit. Il vit Splith utiliser son Don du Dessin. Sa sœur de cœur lui en avait déjà touché mot, mais il ne l’avait jamais observée s’en servir avec tant de virtuosité. Mais la contemplation dura à peine une dizaine de secondes, Stormer remarquant un élément important : la terre affectait les Nérosiens. En effet, chaque fois que la hache rocheuse de la jeune femme s’écrasait sur un des êtres aux yeux azurs, ce dernier était « blessé ». Le liquide en contact avec la terre s’affaissait alors et redevenait inoffensif. L’adrénaline se mit à couler dans les veines de Stormer. Les Nérosiens n’étaient pas invincibles ! Il se mit debout sur ses deux jambes, prêt à en découdre. A ce moment précis, le marchombre vit son amie vaciller et tomber dans l’onde tandis qu’il recevait de sa part une rapière de roche. Emergeant sa tête de l’eau, Splith s’écria :

- Allez, vas, bas-toi ! Je vais me mettre à l’abri seule, je ne suis plus capable de me battre…

Le jeune homme trancha de sa nouvelle arme une créature qui allait s’en prendre à la jeune femme puis lui rétorqua en lui saisissant le bras :

- Viens plutôt à mes côtés ! Il ne faut pas que nous nous séparions !

Il la remonta sur la plateforme de pierre tout en continuant de tailler en pièce les Nérosiens qui avaient l’audace de s’en prendre à eux.

- Nous devons remonter sur les toits !
hurla-t-il ensuite pour que Splith entende sa voix malgré les nombreux bruits aqueux que produisaient les créatures.

Malheureusement, sans aucun signe avant-coureur, le Dessin en-dessous d’eux cessa d’exister et les deux compagnons tombèrent parmi les flots. Stormer pesta. Il avait oublié que les Dessins avaient une durée de vie limitée. C’était donc une raison de plus pour se mettre tous deux à l’abri sans plus attendre ; rien ne prouvait que sa rapière de roche durerait beaucoup plus longtemps. Les Nérosiens à leurs trousses, ils se mirent à nager vers un édifice émergeant. Enfin, nager était un bien grand mot pour le marchombre qui se démenait à se mouvoir avec un seul bras dans l’eau, l’autre tenant l’arme et s’agitant dans le but de transpercer les Nérosiens qui s’approchaient trop. Leur formation fut efficace étant donné qu’ils atteignirent le bâtiment sans plus d’ennuis. Maintenant il fallait escalader.

- Monte vite ! Je te couvre !
cria-t-il à l’adresse de Splith.

Mais Stormer remarqua que cette dernière peinait à attraper le rebord d’une fenêtre, sans compter ses membres qui tremblaient de fatigue. Les Dessins sûrement. L’homme aux yeux bleu glace avait en effet entendu dire que les Dessinateurs s’épuisaient lorsqu’ils usaient de leur Don. Alors, il prit une grande inspiration et nagea vers son amie. Là, il saisit le rebord de la fenêtre, grimpa, donna un dernier coup de rapière à un Nérosien avant de jeter l’arme et d’attraper Splith de sa main nouvellement libre. Le jeune homme la ramena contre lui et commença à escalader le bâtiment. L’édifice ruisselant, le poids de sa sœur de cœur (car bien que légèrement vêtue, il sentait sans mal la masse de ses muscles), ainsi que sa propre fatigue risquèrent plus d’une fois de le faire tomber, mais il tint bon. Avec une seule main pour l’aider à grimper, il tint bon. Il ne devait pas faillir, pas tant que son amie comptait sur lui.

Enfin, il arriva sur le toit et s’écroula. Après quelques minutes durant lesquelles il s’évertua à reprendre son souffle, il se releva en titubant. Posant son regard sur la jeune femme étendue à ses côtés, il remarqua qu’elle ne bougeait pas. Un élan de panique vint lui augmenter les battements de son cœur. Elle n’était pas..? Stormer fut soulagé en sentant son pouls. Certes faible, mais elle était en vie. Alors il la prit dans ses bras et partit à la recherche d’un abri de fortune.
Il pénétra finalement au dernier étage d’un grand édifice vers le centre de la cité dont les vitres étaient déjà brisées. C’était une salle vide, pas un seul meuble n’ayant apparemment résisté au pillage. Mais cela lui suffisait. Il allongea Splith sur le sol après lui avoir ôté sa veste détrempée et sortit le drap qu’il avait récupéré quelques heures auparavant, l’étendant sur la jeune femme. Il n’aurait pas pensé qu’il puisse lui servir si tôt. Alors, le jeune homme lui-même épuisé s’allongea sur le sol aux côtés de son amie et s’endormit, malgré ses vêtements détrempés.

Des jours passèrent, une semaine peut-être ? Stormer n’avait plus la notion du temps, le dôme leur cachant une bonne partie de la lumière du jour. Les Nérosiens erraient toujours dehors et le niveau de l’eau montait toujours autant. Le jeune homme en vint à bénir les instincts de survie de Splith qui avait eu le reflex de collecter le plus de nourriture possible dès les premiers jours. Mais leurs provisions s’amenuisaient et rien ne semblait indiquer quand tous ces événements allaient s’arrêter. Du moins s’ils s’arrêtaient un jour…

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Ewilan Gil'Sayan
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Ewilan Gil'Sayan
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19.11.17 12:12


Tout n’est qu’un ensemble … Volonté et Pouvoir font Création. Peut-on détruire ce qui est immortel ? Ewilan ne se posa pas la question, elle connaissait la réponse.


L’apparition du dôme avait fait un boucan dans l'Imagination. Sur la vingtaine de dessinateurs autour d’elle tous semblaient à la fois affolés et ravis : comme par magie le dôme avait pris une apparence consistante dans les Spires. Pourtant il agissait telle une barrière, faisant resurgir quelques souvenirs du passé amer de la jeune femme, longtemps restée cloitrée alors que son monde était ailleurs. Actuellement, l’inquiétude barrait de nombreux visages et elle y lisait de la peur. La même peur qui se lisait sur le visage des Dessinateurs des années auparavant, lorsque les Ts’liches avaient fermé l’accès à l’Imagination.
La Sentinelle perçut les Pas sur le Côté avant qu’ils ne naissent.

« NE BOUGEZ PAS ! »

Amplifiant sa voix, la jeune Gil’Sayan avait parlé avec force. Un silence pesant tomba sur l’assemblée, vingt, puis trente paires d’yeux se posèrent sur la svelte silhouette de la Dessinatrice. Ils attendaient tous qu’elle parle, qu’elle s’explique. Que pouvait-on faire contre l’immortel ?

« Le dôme est apparu, il possède les mêmes caractéristiques que nous lui avions déduites dans le monde réel. Mais ce n’est pas parce qu’il est dans l’Imagination que nous ne pouvons rien faire. »

« Ce Dessin est réel !!! » cria une jeune femme de petite stature. Ses yeux clairs flambaient de colère.

«  Il est indestructible… nous ne pouvons rien faire ! » Cette fois-ci un homme d’une quarantaine d’année s’était exprimé. Ewilan le connaissait, c’était un des meilleurs analystes d’Al-Far : Juyn Kil’Riv. Il était clame, mais son regard trahissait son incertitude.

« Al-Chen est perdue, la patience est notre dernière solution ! » La phrase prononcée par un inconnu dans l’assemblée exprimait à haute voix la pensée de chaque personne possédant le Don au seuil du dôme.

« Non ! » répondit Ewilan avec force. « Al-Chen n’est pas perdue, et peu importe le fait que tout semble indiquer le contraire. Mais dois-je vous rappeler pourquoi vous avez été appelés ici ? » Ses yeux violets exprimaient avec vigueur la colère qui vibrait en elle. « Vous n’avez pas à vous blâmer d’être effrayés, je le suis aussi, et peut-être plus que quiconque parmi vous ; l’Imagination fait partie de moi et l’idée de ne plus y avoir accès me terrorise. Mais il y a plus d’une centaine de personnes enfermées à l’intérieur de cette chose qui n’attendent que notre aide. L’empereur nous a tous fait venir, des quatre coins de l’empire, pour qu’on arrive à résoudre cette énigme. Ce n’est pas parce qu’un phénomène inconnu vient nous confirmer les doutes que nous avions depuis le début qu’il faut baisser les bras et laisser le temps détruire les vies qui pourraient être sauvées. Pendant combien de temps encore pensez-vous que ces personnes à l'intérieur du dôme vont tenir ? Nous ne savons rien de leur situation, et il faut les aider. Donc arrêtez de fuir et ne pensez pas une seconde à laisser passer le temps sans rien faire ! L’apparition du dôme dans les Spires est un indice à la résolution de l'équation, et nous allons parvenir à élaborer un plan ! »

Son discours avait fait mouche. Plusieurs personnes, dont toutes les Sentinelles, s’étaient rangées derrière Ewilan et plus personne dans l’assemblée ne semblait contester sa plaidoirie. On lisait un soulagement sur certains visages, d’autres souriaient, d’autres encore avaient hoché la tête en silence. Quoiqu’aient eues ses paroles sur leur état d’esprit, la jeune Gil’Sayan avait fait renaître l’espoir qui, depuis quelques jours, s’était dissipé.

Tandis que tous retournaient à leur tâche en sondant l’Imagination, Ewilan se tourna vers les Sentinelles.

« Je crois que j’ai un plan ! Mais je vais avoir besoin de vous ... »

~

Plusieurs années s’étaient écoulées depuis la chute de la forteresse des Mercenaires du Chaos.
Ce jour-là, Ewilan avait découvert ce qu’était la Desmose. Le groupe créé par Liven s’était endurci, transformé. Au départ, Liven était la flèche, une flèche indestructible que les autres membres de la Desmose propulsaient tel un arc dans l’Imagination, dans les plus hautes Spires possibles. Mais très rapidement, dès qu’Ewilan avait fait partie intégrante de la Desmose, elle avait pris le rôle de son ami. Son pouvoir, autrement supérieur à celui de ses compagnons, avait trouvé sa véritable place dans le mouvement. Guidée par ses partenaires, propulsée dans un élan de puissance, Ewilan filait désormais dans l’Imagination et accédait à des Spires qui lui étaient normalement impossibles d’accès.
Mais avec le temps, la Desmose s’était perfectionnée. Le groupe s’était agrandi, accueillant désormais 4 nouvelles sentinelles dans son rang, des Dessinateurs remarquables des promotions qui avaient suivies celle de Liven, Kamil… Le groupe s’était renforcé et cohésion était désormais leur maître-mot. Pour empêcher une nouvelle trahison de la part des Sentinelles, l’Empereur Sil’Afian avait fait en sorte que les nouvelles garantes de l’Imagination soient liées par un pouvoir plus fort que le devoir, et il y veillait personnellement. La cohésion avait permis à la Desmose de devenir l’arme la plus puissante des Sentinelles. Les débuts avaient été difficiles car la manipulation demandait aux différents Dessinateurs de se mesurer, de comparer leur pouvoir et de s’aligner sur ceux de leurs compagnons. Ainsi la différence des pouvoirs avait provoqué quelques crises de jalousie, mais très rapidement discussion et diplomatie s’imposèrent. Alors seulement, quand chacun sut accepter les différences des autres, la Desmose changea véritablement en profondeur. Le principe était resté identique : se souder pour un pouvoir plus puissant.
Le processus consistait à assembler les Volontés, ne faire plus qu’un avec la Volonté de son voisin, puis chacun tendait la corde encore plus en arrière dans la mesure de son pouvoir. Enfin, lorsque tous avaient déversé Volonté et Pouvoir dans un mouvement unique, la corde se libérait, propulsant « la flèche » au plus loin dans l’Imagination.
La Desmose reproduisait avec exactitude le phénomène qu’avait connu Ewilan des années auparavant. Lorsque, propulsée par la Dame et ses parents, la jeune fille avait atteint les Spires les plus hautes pour détruire le Dessin éternel qu’était le collier et qui clouait le Dragon au sol.
Jamais la Demose n’avait expérimenté son expérience au maximum, car monter trop haut dans les Spires pouvait impliquer des conséquences désastreuses sur la personne qui incarnait la flèche. Il fallait se fonder sur un objectif, se donner un but à atteindre pour qu’une certaine quantité de pouvoir soit déversée. Aujourd’hui l’occasion de mettre en pratique ce pouvoir se présentait. Contre toute attente, après plus de six années de travail, la Desmose était prête.

Aujourd’hui Ewilan était la flèche. Comme toujours la dessinatrice était prête, prête devenir une arme indestructible qui n’avait qu’un seul but : détruire l’éternel. Alors, fermant les yeux, Ewilan se propulsa dans l’Imagination. Sentant une dizaine de pouvoir s’allier au sien, Ewilan se prépara. Puis dans un acquiescement général, la jeune femme se retrouva propulsée au plus haut. Elle fila telle la flèche qu’elle incarnait, ouvrant son esprit et admirant les Spires qui s’étendaient devant ses yeux, chemins infinis qui représentaient le pouvoir illimité.

Mais sachant que son temps était compté, elle préféra se concentrer sur son objectif : le dôme. Il n’apparaissait pas dans l’imagination à ce niveau-là, mais elle percevait l’endroit précis où elle devait déverser son pouvoir. Comme si un aimant l’attirait, Ewilan se propulsa contre la création invisible. Elle sentit d’abord un obstacle, puis comme s’il n’était rien elle força le passage. Elle perçut alors ses forces la quitter. Tout son pouvoir, tout leur pouvoir commun, s’arma d’un seul cercle contre la création indestructible.
Anxieuse, Ewilan compta les secondes interminables qui suivirent ce moment. Rien ne se passait, tout semblait immobile. Puis d’un coup le dôme explosa, il se brisa en mille morceaux dans l’Imagination. Le bruit était écœurant, mais pourtant si doux à ses oreilles, un fracas de victoire !

Ouvrant les yeux, réintégrant la réalité, Ewilan constata que le dôme était toujours là. Avait-elle échoué ? Une voix à ses côtés lui indiqua le contraire :

« Tu as réussi, le dôme n’est plus indestructible ! » Kamil criait dans ses oreilles. « Les soldats, les Thüls, les Chevaliers… Tous arrivent à abîmer la paroi, le dôme devient aussi facile à briser qu’une plaque de verre ! »

« Tant mieux... » soupira la Sentinelle. Sur ces mots, ses forces l’abandonnèrent et doucement Ewilan s’affaissa, tombant dans un état d’inconscience.
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24.11.17 19:49
La femme blonde tituba avant de vaciller dans l’ondée. Elle sortit sa tête de l’eau et dessina une rapière dans les mains de l’homme aux yeux de glace. La guerrière, sachant qu’elle ne possédait plus la force de combattre, s’écria de ses forces restantes :

- Allez, vas, bas-toi ! Je vais me mettre à l’abri seule, je ne suis plus capable de me battre…

Soudainement un Nérosien s’approcha dangereusement de Splith. Celle-ci pensa un instant que sa vie s’arrêterait là, en voyant pour la dernière fois ces yeux luisants de bleu profond, que ses efforts seraient vains… La créature s’effondra  juste devant la jeune femme, et elle compris de suite que Stormer l’avait sauvée. Il lui prit le bras et l’aida à se relever. La guerrière souffla.

- Fiou… Je te dois la vie ! Heureusement que tu es arrivé de justesse, mais pourquoi as-tu réagi au dernier moment ? Tu as bien vu que je n’étais plus apte au combat dans l’immédiat !

Le Marchombre fit abstraction des paroles boudeuses de Splith et l’entraîna sur le chemin de pierre fraichement créé tout en répondant aux dires précédents de la femme blonde :

- Viens plutôt à mes côtés ! Il ne faut pas que nous nous séparions !

A ce moment précis les Nérosiens reprirent leur courage à deux vagues et assiégèrent la plateforme rocheuse; l’homme aux cheveux d’argent trancha, transperça les formes bleutées d’une telle grâce dans ses mouvements que l’on pourrait le confondre à une œuvre d’art. Splith était absorbée par le combat de son compagnon mais les deux compères furent rapidement rattrapés par le temps : le dessin de la jeune femme venait de se dématérialiser, et cela prit tout le monde au dépourvu, y compris les Nérosiens. Ces derniers se rattrapèrent sans difficulté apparente alors que la guerrière et le Marchombre tombèrent comme des pierres dans l’étendue d’eau.
Splith se reprit de suite et émergea sa tête du liquide, et elle toussa bruyamment à cause de l’eau qui était entrée dans ses narines. Sans plus tarder elle analysa la situation : un des Nérosiens venait d’entendre Splith, il allait donc prévenir ses semblables ce qui laisserait une fraction de seconde aux deux compagnons de nager dans le sens opposé. La femme tourna la tête. Elle vit une structure, un semblant de bâtiment qui était encore émergé; d’ici elle et Stormer pourraient évaluer plus en détail la situation grâce à la hauteur qu’ils atteindraient.
Très vite elle tira le Marchombre dans sa direction afin qu’ils puissent enfin avoir un avantage. Cela se joua comme Splith l’avait prédit, à une fraction de seconde. L’homme cria :

- Monte vite ! Je te couvre !

Malheureusement, c’était sans compter le fait que son énergie l’avait quitté en nageant. Stormer le vit et accouru  aussi vite que possible; il lâcha la rapière et escalada en prenant les rebords des fenêtres en tant que prises et donna sa main à la guerrière pour la remonter. Enfin ils étaient sains et saufs ! Splith souffla enfin, et tomba d’un coup de fatigue.


Cinq longues années auparavant…
CC 0

Il faisait froid, le vent était d’une force dévastatrice dans cet endroit, la chaîne du Poll. Splith était largement couverte, mais l’air passait à travers toute fourrure. Peu de temps avant, elle avait rencontré un bien étrange personnage… Stormer… Elle ne pouvait s’abstenir de penser à lui depuis leur furtif échange. La jeune fille ne savait pas ce qu’elle ressentait pour lui; de l’amitié ? De l’amour ? En tout cas elle savait qu’un jour ils se retrouveraient, elle comme lui.

Plusieurs formes se formèrent derrière Splith. Elle sentit leur présence et fit volteface, et pris rapidement sa hache. Comme lui avaient appris les Thüls auparavant, la fille blonde se mit en garde, prête à agir. C’était des Frontaliers ! Son ancien camarade avait prévenu son équipe, et sûrement ils voudraient la capturer et l’emprisonner pour sa fugue ! Comme jamais jusqu’à maintenant, elle courait, d’une folle ardeur et les sillages qui suivaient son corps transformaient l’air glacial en chaleur, comme jamais jusqu’à aujourd’hui elle utilisa son pouvoir de dessin ! Des tentacules de pierre sortaient du dos de Splith et rentraient rouges. Rouges.
R o u g e s .

E L L E  A V A I T  T U É .


Aujourd’hui
CC +5

Splith se réveilla en sursaut. Elle grelottait. La jeune femme n’était pas encore sèche, et la nuit avait rudement baissé la température. La guerrière regarda autour d’elle et vit non loin le Marchombre qui dormait profondément; heureusement qu’il ne l’avait pas vue, la femme blonde n’avait aucune envie de raconter son mauvais rêve. Splith se décida à faire un tour sur les toits de sorte à ne pas se faire attaquer. Elle s’était juré de ne plus dessiner : cela lui rappelait ses actes passés. Pourquoi avait-elle fait cela ? Elle-même ne le savait pas. Cela était peut être dû à la folie que provoquait le froid. Si par malheur cette histoire arrivait au jour, tout le monde lui en voudrait, et voir pire, tout le monde voudrait sa mort. Splith était presque un ange du mal au dessin; cette dernière ne voulait pas connaitre l’étendue de son pouvoir, et c’était pour cela qu’elle n’était jamais allée voir un analyste.
Toute cette histoire venait de lui revenir en mémoire à cause de son action pour sauver la vie de son compagnon, et pourtant c’était la clé pour vaincre les Nérosiens. Un choix s’imposait : aider Stormer du plus possible ou oublier son passé terrifiant ?
La femme aux yeux d’azur s’assit sur le faîtage du bâtiment sur lequel elle venait de sauter. Elle finit sa nuit en pensant à toutes ces choses horribles qu’elle avait pu commettre, ce dont elle même se cachait.

***

Il s’était passé quelques jours depuis l’attaque des Nérosiens, et depuis les deux compagnons avaient réussi à passer plus ou moins inaperçus de ces bêtes aquatiques en regardant la montée des eau ainsi que la position des créatures proches du Dôme. Stormer n’avait pour l’instant rien proposé, et cela énervait Splith qui, pourtant, savait qu’il fallait attendre que des dessinateurs brisent via l’Imagination l’immense mur qui les séparait.

La femme blonde était remise, Stormer ne laissait pas paraître de faille non plus. La guerrière eu d’un coup une idée qu’elle qualifia de dangereuse et absurde. Elle la proposa :

- Hem hem. Stormer, je sais que mon dernier plan a quelque peu raté, mais laisses-moi une chance, puisque tu n’as pas l’air de faire grand-chose : je souhaiterai que l’on cherche s’il reste des personnes compétentes et encore vivantes dans la ville. Qu’en dis-tu ? Splith se tourna vers l’auberge où ils avaient logé et dormi auparavant. Et j’aurai une chose à ajouter : Je souhaite coûte que coûte récupérer mes affaires, je n’ai aucune envie de dessiner et tes armes ne me plaisent guère. Elle ferma les yeux. Laisses-moi nous guider et ce sera un confort dans tous les domaines que l’on acquerra, et cela me semble primordial si une quelconque bataille a lieu !

La jeune femme se retourna vers son acolyte d’un air ferme. Ce dernier laissa clairement s’exprimer sa pensée : « Que choisis-tu ? »
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Stormer Nuva
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Stormer Nuva
Marchombre



30.11.17 17:42
https://ewilan.forumactif.fr/t3127-souvenirs-de-stormer-glacon-a

Quelques jours étaient passés depuis leurs retrouvailles à l’Auberge de la Chouette Endormie.
Quelques jours étaient passés depuis la première apparition des Nérosiens.

Grâce aux provisions qu’ils avaient recueillies au plus tôt, Splith et Stormer avaient pu rester dissimulés dans leur abri de fortune le temps de récupérer de leur dernier affrontement avec les créatures aquatiques. Combat instructif durant lequel les deux comparses avaient appris la faiblesse de leurs ennemis : la terre. Mais tous deux avaient maintes fois failli y laisser la vie, et ce ne fut que grâce à leur cohésion qu’ils purent s’en sortir. Ainsi, lorsqu’à bout de forces l’homme aux cheveux blancs leur avait trouvé ce refuge en hauteur, il avait à peine eut le temps de couvrir son amie d’un drap que déjà le sommeil le rattrapait. Repos réparateur mais insuffisant pour les deux survivants qui étaient autant blessés physiquement que mentalement. De plus, ils étaient prisonniers d’une arène aquatique, impuissants. Ils pouvaient certes combattre les créatures qui l’habitaient, mais pas briser le dôme. Guerrière et marchombre durent donc se résoudre à se poser le temps que l’état environnant s’arrange de lui-même... Ou en attente d’un facteur extérieur.
Durant leur temps de répit, les deux compagnons s’étaient raconté les aventures qu’ils avaient vécues pendant leur séparation. Ce fut un jour où les deux comparses observaient l’évolution de la situation du haut de l’édifice que Stormer engagea le sujet.

- Tu sais Splith, je ne t’ai pas abandonnée de mon plein gré à Al-Jeit.

Alors il lui raconta sa brève épopée sur Terre ainsi que son étrange mal qu’il avait déduit dû aux pas sur le côté, tout en évitant le sujet sur ses origines. Puis la discussion dériva sur le Dessin. Stormer trouvait le Don de la jeune femme bien utile ; il le lui exprima et lui demanda pourquoi elle ne s’en servait pas. Comprenant que le sujet la blessait, il fit dériver la conversation, mais non sans prendre en note le malaise de son amie au sujet du Dessin.
En conséquence, le temps défilait de plus en plus lentement. L’attente devenait de moins en moins supportable. Tandis que Stormer faisait son possible pour rester serein en méditant, Splith bouillonnait et faisait les cent pas. Après tout, même s’ils étaient remis ainsi qu’en forme suffisante pour un peu d’action, que pouvaient-ils faire ? Le nombre de Nérosiens grandissait à vue d’œil, tout comme le niveau de l’eau qui grimpait lentement mais sûrement. Alors un jour, à bout, la guerrière proposa à son partenaire :

- Je souhaiterai que l’on cherche s’il reste des personnes compétentes et encore vivantes dans la ville. Qu’en dis-tu ? Et j’aurais une chose à ajouter : je souhaite coûte que coûte récupérer mes affaires, je n’ai aucune envie de dessiner et tes armes ne me plaisent guère. Laisses-moi nous guider et ce sera un confort dans tous les domaines que l’on acquerra, et cela me semble primordial si une quelconque bataille a lieu !

Plantant ses yeux azurs dans ceux, bleu glace, du jeune homme, elle avait l’air déterminé à réussir cette fois. « Que choisis-tu ? » avait-elle l’air de lui souffler. L’homme aux cheveux blancs sourit.

- Splith, j’ai toujours confiance en toi. Tu devrais le savoir. Il fit une pause puis son regard se durcit. D’autres rescapés… Il doit y en avoir oui. Mais où ? Al-Chen est une grande cité, sans compter que les survivants doivent tenter de se cacher le mieux possible. Quant au confort, cela me paraît très optimiste d’en attendre autant. Mais j’avoue que côté vêtements, récupérer tes affaires serait une bonne chose… termina-t-il en posant son regard sur la chemisette sale que la jeune femme portait.

Elle était toujours pieds nus mais elle avait préféré rendre sa veste à Stormer. Ses yeux dérivant vers le lointain, le marchombre conclut :

- Même si cela ne sera certainement pas chose aisée, je te propose que nous nous fixions comme objectif de récupérer tes affaires. Après, si nous trouvons des personnes en chemin, tant mieux. Sinon, tant pis.

Sur ces mots, les compagnons rassemblèrent leurs maigres possessions puis partirent vers ce qu’ils pensaient être la direction de l’Auberge de la Chouette Endormie. En effet, les rues étant immergées, il était difficile de se repérer. Alors Splith et Stormer durent faire confiance à leur mémoire. Après quelques égarements, ils parvinrent à retrouver l’emplacement du bâtiment. Ce dernier, constitué de peu d’étages, était entièrement submergé par les flots. Aucun Nérosien à l’horizon heureusement. Néanmoins, les affaires de la jeune femme qu’ils devaient récupérer n’étaient pas légères. Les compagnons convinrent donc de plonger ensemble. Afin de mieux nager, Stormer se délesta de sa veste ainsi que de son haut, de sa besace et de ses bottes qu’il déposa sur un balcon de cinquième étage, avec l’intention de les récupérer par la suite. Les jeunes gens sautèrent alors à l’eau et prirent une grande inspiration à la surface. Parés, ils plongèrent. Stormer ouvrit la fenêtre de la chambre attitrée de Splith – en la brisant presque totalement au passage – et se faufila dans l’ouverture avec l’intéressée. Le verre brisé le marqua d'une légère estafilade sur le bras gauche mais le marchombre ne s'en inquiéta pas outre mesure, concentré sur son objectif. L’armure de plates était pesante, même dans l’eau. Ils ne furent pas trop de deux pour la sortir en plusieurs étapes, inspirant de grandes bouffées d’air lorsqu’ils arrivaient à la surface. Mais ils réussirent. Splith récupéra la totalité de ses affaires, bien qu’abîmées par leur long séjour dans l’eau.

Alors qu’ils séchaient sur un toit, leurs possessions à leurs côtés, le marchombre se tourna vers son amie. Il était toujours torse nu et tentait tant bien que mal d’essorer sa tignasse blanche.

- Et maintenant ?

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Alice Blanc
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Alice Blanc
Terrien [Admin]



17.12.17 18:28
https://ewilan.forumactif.fr/t2489-alice-blanc
Finalement on les a perdu de vu 
Je grogne, plissant un peu plus des yeux. Non Sam' a raison, nous avons perdu la trace du groupe que l'on suivait. J'avais tenu à garder une distance respectable entre eux et moi, n'ayant absolument pas confiance. Mais puisque j'ai du faire de nombreux détours par les toits pour éviter de passer par l'eau il semblerait qu'ils aient disparu.
Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? 
Je hausse des épaules, prenant le temps de m’asseoir quelques instants. A cause de l'air humide mes vêtements n'ont toujours pas séché.
Raison de plus pour rester en mouvement. Attraper la mort ne va pas t'aider 
Je m’exécute, sans un mot. Nerveusement je remet pour la millième fois mes aiguilles dans ma chevelure gorgée d'eau. Je ne sais pas exactement depuis quand je suis ici. Mais j'en ai assez de faire le rat face à ses bêtes. Je veux faire quelque chose. N'importe quoi.
Ah, tu te décide chérie. Il y aura peut être de quoi t'occuper
Ou ?
Mais elle reste silencieusement. Je fais claquer ma langue sur mon palet mais des bruits de luttes attirent mon attention. Je me redresse, et tente de trouver la source. Il faut que je passe deux autres toits avant de les trouver. Deux personnes, qui semblent un peu plus loin contre les êtres d'eau. Et l'une d'elle semblait en difficulté.
Alice...  commence Samuel d'un temps prudent mais trop tard. Ma sac vient reposer sur les tuiles détrempées alors que j'avise les pots de fleurs reposant sur les fenêtres encore intactes. Je glisse, me rattrape maladroitement à un rebord et ramène vers moi les quelques pots. Je prends une inspiration.
Je crois que ce n'est pas le moment de te rappeler que le lancer n'est pas trop ton fort ? Rappel toi de la fête forraine la fois... 
Non ce n'est pas le moment Sam', alors tais-toi.
Ma main attrape le pot coloré, soupèse une seconde avant de le propulser comme je peux.

Un sifflement s'échappe de mes lèvres.-Hey ! Gros tas ! Les êtres d'eau tournent la tête vers moi. L'instant suivant je vois avec satisfaction je vois le pot s'écraser contre l'un d'eux. Le même phénomène se produit La terre s'emble s'engluer dedans. Fragilisant peut être? . Essayez de frapper là !

Je n'attends pas de voir si ils ont compris et lance les pots restants. Ceci fait je commence à descendre du toit.
Je peux savoir ce que tu compte faire?
Sauver la peau de la blondinette pardi
L'instant suivant, un bras crocheté à un rebord, un de mes pieds sur un mur je garde une main tendu vers la blonde, dont j'espère avoir capté l'attention.

-Aller viens !

Spoiler:
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Nestor
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01.05.18 22:23


« Le Dôme a cédé ! »

Ce furent les cris de victoire succédant à cette annonce qui réveillèrent Ewilan. Elle ouvrit les yeux pour voir le visage de Salim illuminé de fierté, penché sur elle. Remarquant qu’elle s’était réveillée, il déposa un doux baiser sur ses lèvres et lui murmura à l’oreille :

« Tu as réussi ma vieille. »

Souriante, la jeune femme se redressa en rectifiant néanmoins le marchombre, levant son index devant son nez.

« Non espèce de crustacé sans cervelle ! Nous avons réussi !

- Si tu le dis… » fit mine de bouder Salim.

Mais les deux tourtereaux n’eurent pas le loisir de poursuivre plus longtemps leurs échanges. Car un cri se fit entendre. Un cri de détresse. Un cri de terreur. Un cri de surprise insoupçonnée. Un cri qui se changea en multitude. Une panique devenue générale dont la nature parvint bientôt aux oreilles d’Ewilan, en la personne de Liven.

« Ewi ! Le Dôme ! Il s’est brisé ! cria ce dernier en courant.

- Et..? demanda Salim, comprenant que cette annonce ne constituait que la face visible de l’iceberg.

- De l’eau, partout. Al-Chen était inondée et le fait d’avoir brisé le Dôme déverse ces mètres cube d’eau partout aux alentours ! Ewi, nous avons besoin de toi ! »

Mais déjà la jeune femme était debout et descendait la colline sur laquelle on l’avait transportée. N’écoutant que d’une oreille les inquiétudes de Salim quant à sa santé, elle réfléchissait au moyen d’arrêter ces torrents ravageurs. Elle ne pouvait pas faire évaporer une telle quantité d’eau ; du moins pas sans conséquences encore plus grandes. En revanche, il était possible de dévier l’eau vers les fleuves… mais pas totalement. Une idée germa, puis devint certitude. Ewilan sourit. Elle savait quoi faire.
Et cette réflexion n’avait durée qu’une poignée de secondes.

Sans perdre un instant, elle contacta les Dessinateurs qui lui vinrent à l’esprit pour leur exposer son plan, ajoutant à la fin de son message d’en informer tous les Dessinateurs qu’eux-mêmes connaissaient.

« Astucieux, admit Liven à haute voix.

- Quoi ? demanda Salim, n’ayant pas reçu le message destiné aux Dessinateurs.

- Ewilan a eu l’idée de faire dévier le surplus d’eau vers le Grand Océan du Sud en élevant une muraille de Dessins tout le long du Pollimage. Des Dessinateurs sur place sont d’ailleurs déjà en train de s’en charger et une multitude d’autres viennent de partir pour aller les aider. L’affaire devrait être réglée sans trop de conséquences. Mais ce n’est plus de notre ressort, nous sommes trop loin pour aider à cet objectif.

- Mais vous pourriez faire un pas sur le côté, non ?

- Le seul lieu que je connais le long du Pollimage est l’Arche, répliqua Liven en secouant la tête. Comme beaucoup. Kamil est déjà là-bas, ainsi que des dizaines voire peut-être même des centaines d’autres Dessinateurs ayant reçu l’appel. Ils n’auront pas besoin de nous.

- Et donc ? Qu’allons-nous faire de notre côté ? »

Ce fut cette fois Ewilan qui répondit à Salim, plantant ses yeux violets droit dans le cœur du marchombre.

« Sauver les habitants d’Al-Chen qui peuvent encore l’être et tenter de comprendre ce qui est arrivé à cette cité. »

*

« Les… les Nérosiens ! Et les Nérosiens ? Vous les avez vus ? »

Ewilan, qui écoutait les paroles d’un homme blessé, venait tout juste d’apprendre leur existence. Des créatures constituées d’eau aux yeux azurs qui avaient noyé un bon tiers de la population d’Al-Chen – si ce n’était plus.
La jeune femme, bien qu’inquiète intérieurement, ne le fit pas paraître à son interlocuteur et posa ses mains sur les épaules meurtries.

« Non, mais ne vous inquiétez pas et laissez-vous plutôt accompagner par ces hommes qui vous mèneront aux autres réfugiés. Qui sait ? Peut-être retrouverez-vous vos enfants parmi eux. »

Les yeux de l’homme s’illuminèrent et il remercia chaudement la Dessinatrice. Avant de partir, il déclara toutefois :

« Faites attention. Les Nérosiens sont vicieux. Ils attendent le moment où ils ont l’avantage pour frapper. Evitez les lieux les plus humides. »

Pour éviter les lieux humides, c’était raté, pensa Ewilan. Bien que la majeure partie de l’eau ait été évacuée, les pavés de la cité restaient immergés sous quelques bons centimètres de liquide trouble. La jeune se félicita d’ailleurs secrètement d’avoir choisi de porter des bottes plutôt que des sandales, avec quoi elle aurait eu les pieds trempés depuis longtemps.

Après avoir confié l’homme aux gardes, la petite troupe dont elle faisait partie se remit en route, à la recherche d’autres rescapés. Au détour d’une ruelle sombre, le groupe se retrouva encerclé de lueurs azurées. Des Nérosiens ?
Avant que cette question n’ait pu être posée, les lueurs convergèrent à une vitesse folle en direction d’un jeune homme qui avait fait un pas en leur direction. Trop curieux. Les lueurs se placèrent alors au centre de formes humanoïdes et tournèrent autour du condamné, telle une danse funèbre. Le niveau d’eau augmenta rapidement autour du jeune homme, mais sans que qui que ce soit n’ait le temps de pousser un cri, il fut pris dans un tourbillon d’eau.
Ewilan fut la seule à tenter de réagir. Elle tenta une multitude de dessins, mais aucun n’eut l’effet escompté. Les Nérosiens étant constitués d’eau, tout leur passait au travers. Tout, sauf…
Elle dessina un gros lopin de terre au-dessus du tourbillon et le fit tomber. Les Nérosiens battirent en retraite.
La terre absorbait l’eau.

Les créatures parties, tous se précipitèrent vers leur victime pour tenter de la sauver. Malheureusement, Ewilan avait été trop lente à réagir. Le jeune homme était mort noyé.
En colère contre les Nérosiens et contre elle-même, la Dessinatrice se mit à courir, prenant la direction dans laquelle étaient partis les êtres d’eau. Elle aperçut les lueurs azures et les suivit jusqu’au centre d’Al-Chen. Le centre d’Al-Chen qui n’était plus qu’un trou béant. Une grotte menant certainement à une multitude de galleries. Profondes et noires.

« Je crois, annonça Ewilan, que nous avons découvert la tanière des Nérosiens. »
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