Neleam se promenait dans les rues d'Al-Chen… Et c’en était déjà assez pour elle. Elle en avait marre de chevaucher, son dernier voyage l’avait éreintée et elle avait des crampes partout.

Elle continua son tour pour détendre ses muscles et remarqua un joli étalage sur sa droite. Elle s’arrêta pour admirer ce qu’il présentait. Des rucs de filles. Elle avait beau être chevalier et garçon manqué, là maintenant tout de suite, elle avait besoin de douceur, elle avait côtoyé trop de rustres depuis 2 semaines. Elle se laissa tenter et commença à fouiner.

Neleam hésitait à dépenser ce qu’elle venait de gagner avec sa protection de chariot dans des babioles. Si elle achetait, elle n’aurait certainement pas assez pour se payer un bon repas et une chambre pour la nuit…
Neleam était face à un terrible choix, car la babiole en question était un assortiment pierres bleues cristallines, montées sur un bracelet de cuir qui semblait se porter en bandeau. Neleam avait besoin de quelque chose pour retenir ses cheveux car ils étaient assez volumineux et son ancien ‘couvre chef de guerre’ avait rendu l’âme il y a peu. Ce fut cette pensée qui l’emporta et Neleam entama les négociations.

J'était méchament fatiguée maintenant. Mais heureusement, j'arrivais en vue des remparts d'Al-chen.
J'avais un bras posé sur le dos d'Ortie, ma jument grise, et mes deux étalons, Soir et Sanglant trottaient quelques pas en avant.
Sentant ma fatigue, Soir arriva près de moi et me proposa son dos. Il était vrai que l'on marchait depuis le petit matin, et qu'a présent, l'après-midi était déjà bien avancé.
Me chevaux auraient puent marcher encore quelques heures, mais eux, avaient quatre patte, et non deux.

Je montait sur le dos de Soir. Soulagée de pouvoir me laisser porter, j'en profitait pour admirer le paysage. Ce n'était rien de très interessant. Ce qui attirait mon attention, c'était Al-chen et ses promesses de lits confortables, de repas chauds, de nouveau vêtements, de beuvrie et de jolis garçons.
Ma bourse était plus lourde que d'habitude. En effet, une jeune noblionne m'avait offert une somme astronomique pour acheter ma protection et celle de mes chevaux. Pour une somme pareille, je l'aurais protegée de tout. Sauf peut être de la ruine. J
e baîllait et talonnait doucement Soir. J'était si fatiguée que nouveau vêtements, beuvrie et jolis garçons attendraient demain matin.

Bientôt je me retrouvais à la porte de la ville, plongée dans mes rêveries.

"-Excusez moi mademoiselle! Il faudrait brider vos chevaux si vous voulez entrer. me dit un soldat de garde.
-Pff! Et pourquoi?"

Je n'avais jamais bridés mes chevaux nul part, même en ville. Je ne comprenais pas ce soudain interêt de la part des gardes pour les chevaux détachés.

"-Comprenez! C'est pour éviter les vols!
-Laissez moi vous montrer ce qui risque d'arriver à celui qui tentra de me voler un cheval. Tenez, essayez de l'attraper."

Je désignait Ortie d'un geste vague. Curieux, le soldat s'approcha de la jument en lui parlant doucement. Au moins il savait s'y prendre avec les chevaux. Comme je le lui ait appris, ma jument se cabra avec grâce et retomba délicatement juste à coté du soldat.

"Voilà. Sauf que normalement, ses sabots vous serait retombé sur le crâne."

Je repris ma route, toute satisfaite de la façon dont j'avais cloué le bec au soldat.
Soudain, je repérais une échoppe couverte de bijoux et de foulard. Me disant qu'un long ruban bleu serai du plus bel effet tressé dans la crinière de mes chevaux, et qu'un beau bandeau de cuir pyrogravé me ferais plaisir, je descendit de cheval et attendis que le commercant ait fini avec la cliente précédante, qui achetait, elle aussi un bandeau de cuir, mais sertit de pierreries.

"Oh! Il est très beau! Magnifique choix!"

-Oh! Il est très beau! Magnifique choix!

Neleam se retourna et vit une jeune demoiselle dotée d'une crinière à en faire palire tous les lions de la savane... mais Neleam doutait que le compliment lui plaise alors elle préféra se taire. Elle sourit à la jeune fille et lui répondit joyeusement :

-eh oui !! c'est pour ça que je vais le prendre ! sauf que ce monsieur, elle désigna le vendeur d'un coup de tête, il me demande une bourse pleine !!!

Neleam coula un regard au vendeur.

-Je suppose que vous allez revenir sur votre proposition...

Elle attendit que le vendeur soit légèrement mal à l'aise, histoire de lui faire passer un message subliminal, et changea de conversation.

-A ce prix là, je pense qu'on peut au moins avoir ce voile, Neleam pointa du doigt un voile accroché au mur, et... cette besace, ainsi que ce bandeau.

Neleam jeta un coup d'œil à la nouvelle venue et remarqua qu'elle réagit lorsqu'elle parla d'acheter le bandeau. Leurs regards se croisèrent et Neleam lui fit un clin d'oeil, elle espérait qu'elle comprendrait... elle allait essayer de rouler le marchand, pour avoir tout plein de choses pas cher, mais elle aurait certainement besoin d'aide.



[je vais paraitre pénible mais... attention les fautes !]

Je compris la ruse de la jeune femme et lui rendis son clin d'oeil.

"Oui! Certain! Et puis, vu le prix que vous demandez de ce bandeau..."

Je désignais de la main le bandeau que je convoitais, concluant mon geste en tâtant le cuir

"... pour un cuir d'aussi bas de gamme, vous pourriez aussi me céder pour le même prix trois de ces rubans..."

Plongeant sans retenue la main dans une corbeille de rubans de soie bleue, je fronçais le nez, l'air écoeuré.

"...de mauvaise qualité: soie trop fragile. Ensuite, cette ceinture. La boucle est en mauvais argent. Si ce n'est pas du fer déguisé. Et ce sac, là! C'est quoi ce travail? Le pyrograveur n'était pas assez chaud quand vous l'avez décoré!"

Je pêchais la somme requise pour le bandeau dans ma bourse, plus deux pièces.

"Je vous prends le bandeau, trois rubans bleus, la ceinture et le sac pour cette somme. C'est un GROS cadeau, faites-moi confiance. Et vous devriez accepter de faire une GROSSE réduction à mademoiselle, aussi!"

Mon regard se posa sur un pendentif représentant une baleine.

"Si vous me cédez ce pendentif, je m'engage à ne pas ébruiter la mauvaise qualité de vos produits."

Je tournais le coin de la rue avec ma compagne d'arnaque, avant d'exploser de rire avec elle.

"Ooooh! C'était magnifique, ça! Pas gentil mais magnifique!"

Soir, Ortie et Sanglant m'avaient sagement suivie, et nous observaient à présent comme si ont étaient folles. Adossée contre un mur et pliée en avant, en effet, je devais avoir l'air d'une démente. Soudain, je réalisais que la jeune femme dont j'avais partagé l'arnaque ne me connaissait même pas. Ni moi elle.

"Au fait! Je suis Azraëlle, et mes chevaux sont Soir, Ortie et Sanglant...Et toi, quel es ton nom?"

Je repris mon souffle et m'avançais vers Ortie pour ranger mes "achats" avec mes bagages et prendre de l'eau. Je débouchais ma gourde et bu goulument quelques gorgées, avant de m'essuyer la bouche de la main.

"Tu en veut?"

[pas fantastique, désolée...]

Azrael explosa de rire avec elle, et lorsque son fou rire eu disparut elle se présenta :

-"Au fait! Je suis Azraëlle, et mes chevaux sont Soir, Ortie et Sanglant...Et toi, quel est ton nom?"
Azraëlle, puisque c'était son nom se détourna et alla ranger ses affaires sur les selles de ses chevaux. Neleam tenta de retrouver une respiration "normale". Elle se concentra : inspiration, expiration, inspiration, expiration...

"Tu en veux?"
Ce fut cette question qui la fit revenir sur terre, avec un semblant de sérieux. Elle sourit à Azraëlle et accepta volontiers sa proposition.

-Moi c'est Neleam, et je doit avouer que ces emplettes m'ont donnée soif.

Neleam bu un peu d'eau. Fraiche. Elle senti le liquide couler dans sa gorge. Ce n'était pas très désaltérant mais ça ferait l'affaire.
Elle rendit la gourde à sa propriétaire et lui proposa :

-Que dirais-tu d'aller épancher notre soif convenablement dans un lieu respectable, avec écurie ? Nous pourrions discuter de nos "expériences" passées, je sens que ça sera très instructif !

Neleam souri d'un air innocent à Azraëlle, attendant sa réponse.

Je passais un bras autour du chanfrein de Sanglant, qui commençait à s'énerver. Soir aussi d'ailleurs. Ortie était en chaleurs. Il allait falloir que je les surveille. Un poulain était vraiment la dernière chose dont j'avais besoin: bon courage pour semer un tas de raïs à moitié fous, encombrée par un yearling qui tient à peine sur ses jambes.

"Volontier! Tu connais une bonne adresse?"

Sanglant s'arracha à mon étreinte, me jetant à terre. Mais ce n'était pas vers Ortie qu'il se dirigeait. Plutôt vers l'étalon attaché devant une taverne miteuse. Ma jument était donc en chaleur, et Sanglant, qui était très dominant, ne supportait pas la présence d'un autre étalon à ce moment-là, à part Soir, qui était assez peu actif. Je maudis ma bêtise, il fallait que je me tienne éloignée des villes dans ces périodes, mais préocupée seulement par ma fatigue, je n'y avais pas pensé une seconde.

Mon étalon se jeta donc sur celui qui était attaché. Il fallait que je réagisse vite, car une fois lancé, Sanglant pouvait être dévastateur. Et les combats entre étalons étaient généralement très dangereux. Je me relevais d'un mouvement de rein.

Trop tard. Sanglant était déjà sur l'autre. Il allait falloir attendre qu'ils se calment, car celui qui s'interposerait aurait 0,0000001 secondes d'espérance de vie.