|  29.04.11 2:00 La liberté a ses avantages et ses défauts. Avantages, parce qu'on ne dépend de personne, on n'attend personne, on est gêné par personne, seul, libre de ses choix, libre d'aller où on veut, savourer la beauté et la solitude d'un paysage. Défauts parce qu'un peu de compagnie ne fait jamais de mal, surtout quand on est jeune, sportive, limite inconsciente de la signification du mot danger et que tout ceci s'accorde d'une ignorance assez naturel. En gros, parfois, il vaut mieux daigner chercher la présence humaine pour se renseigner un peu, cela lui aurait évité de se retrouver au milieu d'un désert, seule et avec des réserves d'eau certes pas épuisées mais en nette baisse. Elle était à pied et se savait capable de marcher un jours ou deux sans eau, elle le savait, ça lui était déjà arrivé. Il n'empêche que connaître les dimentions de ce foutu désert surgit sans prévenir, tout comme savoir si prendre une direction en particulier ne réduirait pas le temps qu'elle y passerait lui seraient bien utile dans sa situation. Sauf qu'il n'y avait pas âme qui vive et que si le paysage de sable et de dunes infinies et sympa au début, au bon d'un moment, la chaleur et la soif font qu'on s'en lasse très vite surtout quand on est jeune et donc qu'on a tendance à ne pas se rendre totalement compte de la beauté d'un paysage naturel. Mais, pour sa défense, elle ne fait que ça, voir des paysages magnifiques puisque, malgré son très jeune âge, elle est déjà parfaitement indépendante.
Aïna était jeune, possédait un pouvoir non négligeable de dessinatrice, sauf que, loin de chercher à le manier, elle avait au contraire une nette tendance à l'oublier pour fuir les contraintes d'apprentissage qu'on lui aurait proposé à l'Académie d'Al-Jeit. Elle préférait largement la liberté, et comme plusieurs mauvaises rencontres, surtout dues à son sexe, à son jeune âge et au fait qu'elle était seule, l'adolescente avait vite pris l'habitude de visiter le pays, d'accord, mais loin des chemins connus, si bien qu'elle en découvrait des choses! Cependant, elle se retrouvait ainsi avec des lieux qu'elle connaissait très bien pour les avoir fréquenter pendant plus de quelques jours et qu'elle situait avec beaucoup de difficultés et peu de précision sur les rares cartes de Gwendalavir qu'elle avait pu voir jusqu'à maintenant. Elle en avait bien une dans son sac, mais comme croiser une ville par hasard revient du miracle quand on ne suit pas les routes, la carte ne sert pas à grand chose, Aïna étant incapable de se repérer avec certitude d'après ce qui l'entourait. Malgré tout, elle était à peu près sûre d'être dans le désert des Murmures, car elle ne connaissait pas d'autre désert dans Gwendalavir. D'un autre côté, la géographie du pays, surtout vu d'une carte, ce n'était pas franchement sa tasse de thé...
En plus d'être une future dessinatrice, la jeune fille possède aussi des capacités physique appréciables et une indépendance qui la rendrait parfaitement à sa place parmi des marchombres, enfin, des apprentis. En effet, à force de cette vie d'aventures, son corps avait du s'adapter pour survivre. Elle était forte, endurante, souple, rapide, mais si elle savait à la perfection saisir les avantages d'un terrain pour les utiliser à son avantage, elle restait en revanche assez ignorante du maniement des armes, à l'exception d'une dague qu'elle avait appris à lancer dès qu'elle l'avait eu et qu'elle plantait désormais avec précision jusqu'à une distance appréciable.
Aïna marchait donc dans un désert dont elle n'était même pas sûre du nom, se demandant si la façon la plus sûre de regagner une zone plus habitée n'était pas encore de faire demi-tour. Sauf qu'elle avait horreur de faire demi-tour, cela lui donnait l'impression de perdre son temps. Evidemment, elle n'était absolument pas pressée, mais c'était ça façon de voir, un point c'est tout. Donc, elle continua tout droit, si fatiguée que ses jambes la portaient désormais toutes seules, comme par automatisme. Finalement, midi passé, l'adolescente se laissa tomber dans le sable, allongée, bras et jambes écartés. Là, elle n'en pouvait plus, elle avait besoin d'une pause! Une sensation désagréable dans sa gorge lui appris que cette dernière ne serait pas contre un peu d'eau non plus. L'adolescente se redressa donc, bu une bonne gorgée d'eau, non, deux et observa avec attention ce qui l'entourait. Elle ne voyait toujours aucun signe de végétation, mais cela ne l'inquiétait pas encore, elle pourrait tenir quelques jours. Ceci dit, il avait intérêt à ne pas être trop grand, ce fichu désert! |
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