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♫ You have to survive! ♫ (pv Roxy et Kem)
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Roxane
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08.04.13 22:08
Roxane était à Fériane, cette fois-là. Oh, arrêtez de râler ! Je sais qu’elle bouge tout le temps, c’est pas ma faute si elle est têtue ! Mais bon, bien qu’elle soit attachée à découvrir le monde qui l’entoure, elle tient à rendre visite à ses amis les rêveurs régulièrement, pour leur prêter main forte pendant quelques semaines….Et là, justement, elle s’arrêtait dans son périple pour aider ses amis.

Elle était arrivée en ces lieux une semaine plus tôt. Sa présence avait été accueillie avec joie, tant les blessés ou les voyageurs défilaient : certains étaient trop débordés, devant veiller jour et nuit auprès d’une femme en train d’accoucher ou d’un homme à l’agonie…Il fallait varier les plaisirs ! Ahahah..Aha….Comment ça, c’est pas drôle ?! Pfuit ! Vous ne comprendrez jamais l’humour des Narrateurs, c’est tout.

Quoiqu’il en soit, ce jour ressemblait à un jour banal, sans particularité distincte. Le soleil brillait dans le ciel, les rêveurs s’activaient depuis le matin et Roxane passait de chambre en chambre, en prenant soin de ses patients. Rien n’annonçait la rencontre qu’elle aurait.

Elle était simplement en train de marcher dans les couloirs. A faire quoi ? A vrai dire, elle-même l’avait oublié. Alors elle se baladait à travers le château, cherchant à recouvrer la mémoire. Chose ardue, pour qui connaît les méandres sinueux de ses pensées…ah ! Impossible de tenir une conversation censée avec elle ! L’autre jour, j’essayais de lui parler de l’avancement de ses aventures, lui demandant comment elle voyait les choses. Voyez-vous, c’est un travail assez important chez les narrateurs : il faut toujours s’assurer que les personnages soient un temps soit peu contents de ce qui leur arrivent. Autrement, ils rouspètent auprès de l’admin et nous sommes renvoyés ! Ah, les temps sont durs pour nous ! Mais soit, je m’éloigne du sujet…

Roxane était donc en train de marcher, lorsqu’elle croisa un jeune homme resplendissant de beauté s’avancer, la mine triste, vers une chambre. Il était suivi par un rêveur qui lui expliquait mille recommandations, sans qu’il ne semble daigner l’écouter. Leurs regards se croisèrent un moment et elle haussa les sourcils de surprise. Il avait un regard vraiment…étrange. Elle plissa les yeux, convaincue qu’elle avait rêvé. Mais non : il possédait un œil bleu et un autre vert. Cela le rendait captivant…Et pouvait être une excuse valable pour sauter dessus, prétextant de vouloir admirer son visage. Mais bon. Ca risquerait d’être brutal, comme rencontre.

La demoiselle lui sourit, cherchant à lui donner du courage. C’est qu’il avait l’air terriblement dépité, le bonhomme.
Mais cela le rendait encore plus sexy. Elle avait envie de courir vers lui, de le prendre dans ses bras en lui arrachant un baiser, passant une main dans ses cheveux noirs. Maiiiis…Elle se retint, évidemment. Cela n’aurait pas été convenable et puis, il fallait l’avouer, elle l’aurait fait fuir. Alors qu’il avait visiblement besoin d’aide.

Le garçon entra dans la chambre et le rêveur referma derrière lui, fronçant les sourcils en voyant l’air satisfait de la jeune femme. Il devait sûrement se dire quelque-chose comme…comme…. ‘Encore !’…héhéhé. On est Roxy ou on l’est pas, hein !
Dès cet instant, elle chercha à le connaître d’avantage. Elle voulait lui redonner un sourire. Et le connaître d’avantage.
Surtout le connaître, en fait. Bouahhaha.

Ainsi, les jours passèrent. Roxane se chargea volontairement de veiller à sa santé, lui apportant ses repas quotidiens, essayant de lui arracher quelques mots. Mais il restait sans cesse muré dans le silence. Une fois, cherchant à éveiller ses sens d’homme, elle avait même enfilé un profond décolleté (apportant de nombreux reproches de la part des rêveurs, d’ailleurs). Elle avait espéré qu’au moins il aurait eu une réaction, même minime ! Mais non, rien.
A croire qu’il resterait insensible jusqu’à la fin de ses jours. Ou alors, il était homo. Ca, elle n’en savait trop rien. Mais si c’était le cas, elle aurait vraiment été déçue !

Quoiqu’il en soit, un jour passé dans le silence fut de trop. Roxane était passée au matin et à midi le voir, lui souriant comme jamais : il ne l’avait même pas regardée. Vexée au plus profond de son être, elle s’était décidée, le soir même, à le réveiller de sa torpeur. Et tant pis s’il l’envoyait bouler ! Au moins, elle aurait une réaction et aurait été certaine qu’il ne soit pas une sorte d’homme contenant une larve à puissance supersonique dans son esprit.

La rêveuse avait tout préparé rapidement, mettant au hasard de la nourriture sur le plateau. Ce ne fut qu’en cours de route qu’elle remarqua qu’elle lui avait tartiné un bout de pain avec…Avec quoi, en fait ? Encore un peu, et elle avait cru que ça bougeait.
Et au lieu de son verre d’eau habituel, elle avait emporté une bouteille d’alcool fort, confisquée à un patient alcoolique. Bah ! Cela lui délierait la langue, sûrement !

Roxane inspira longuement, se donnant un visage sérieux pour pouvoir le faire parler. Et Lulu seule sait à quel point c’est difficile pour elle (pourquoi je dis Lulu ? Parce-que Dieu existe pas en Gwendalavir, et que je devais trouver un équivalent. Héhéhé).
Elle ouvrit la porte, la refermant d’un geste sec derrière elle. Sauf qu’elle y mit trop de force et la fit claquer. Au moins, à cause de ça, le garçon mystérieux par sa beauté daigna enfin la regarder.
Elle fronça les sourcils, déposant avec ardeur le plateau près de lui, s’approchant de son visage avec une sorte de férocité qui…lui était extrêmement difficile à conserver. Elle déclara, sur le ton de la colère :

-Alors ça y est ? Il suffisait que je fasse une entrée en fanfare pour que tu t’intéresses enfin à moi ? Au cas où tu l’aurais pas remarqué, ça fait maintenant six jours que je suis à tes petits soins !

La jeune femme se redressa, portant ses mains sur ses hanches. Comme elle se sentait fière de son petit effet ! Un sourire traversa son visage malgré elle, tant elle se sentait formidable. Hé oui, un peu égocentrique la damoiselle ! Mais faut dire que s’énerver, ça n’était pas très courant chez elle.
Roxane ouvrit de nouveau la bouche et parla, beaucoup plus doucement cette fois :

-J’ai aucune idée de la raison qui te rend aussi malheureux, tu vois ? Et ça me crève de te voir comme ça. Je te connais pas du tout, j’ignore jusqu’à ton nom mais je peux pas me résoudre à te laisser dans cet état. Personne ne mérite autant de tristesse. Sauf les Raïs, mais ça, c’est une autre paire de manches !

Elle sourit doucement, s’asseyant à ses côtés, indiquant par ce geste qu’elle ne partirait pas avant d’avoir obtenu quelque-chose de lui. Un geste, un sourire, un grognement…N’importe quoi, qui lui ferait sentir qu’elle n’est pas invisible à ses yeux.
La rêveuse plongea son regard dans celui si étrange du garçon, et lui demanda avec une extrême tendresse :

-Dis-moi ce qu’il ne va pas, d’accord ? Ou du moins, dis-moi que je t’ennuie royalement et que tu veux la paix, je sais pas moi…Mais sors un peu de cette léthargie qui t’étouffe, mon gars. Ca ne t’amènera à rien de bon, crois-moi.

Roxane se tut enfin, lui laissant le champ libre pour agir. Et, en même temps, passa une main dans ses cheveux, cherchant à se mettre sous son meilleur jour.
Après tout, il était vraiment canon, ce type. Il n’y avait pas de raison pour qu’elle ne tente pas sa chance, s’il l’acceptait enfin. Et, qui sait, ce serait peut-être lui, le bon ? (nooon, ça doit être Néooo ou Lavrentiiii!)
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Kem Alran
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09.04.13 19:28
Kem chevauchait tranquillement. Il laissait sa monture suivre la route menant à la Confrérie de Fériane, assis nonchalamment sur sa selle. Mais il ne fallait pas se fier aux apparences, il était sur ses gardes.

Kem était perdu dans ses pensées, comme toujours depuis près de trois mois.
Depuis qu'elle était partie.
Qu'elle l'avait oublié.

Il n'arrêtait pas de tout revoir, de tout revivre, ce faisant mal. Atrocement mal. Kem retournait loin dans le passé, jusqu'à sa rencontre avec Misao. Il se revoyait, l'emmener à la Forteresse, devoir la surveiller. Leurs sentiments avaient ensuite grandis pour éclore, mécontentant Viladra. Ils avaient été heureux ensemble un certain temps, jusqu'à cette mission qui avait marqué le début de la fin.

Le convoi, les enfants qu'elle avait épargnés, l'auberge qui avait explosée avec ses amis, le retour tendu. Les conséquences étaient tombées, Viladra l'avait emmené avec elle pour qu'il rattrape ses erreurs…

Il avait du tromper Misao avec une serveuse, tuer des vieillards, des enfants…tout en sachant qu'elle l'apprendrait grâce aux étoiles.
Kem inspira un grand coup, le cœur comprimé. Quand il était revenu, il ne s'était pas attendu à un accueil "normal", mais jamais il ne s'était préparé à ce qu'elle lui avait réservé.
Elle l'avait mis à la porte, avait séduit d'autres hommes pour attiser sa colère et sa jalousie, l'avait titillé avec la tromperie…elle l'avait enfoncé, rabaissé, traité en moins-que-rien.

Malgré ça il avait tenté de la reconquérir. Fleurs pour commencer, dîner pour continuer. Il s'était mis à nu, raillé de tous, lui avait dit vouloir recommencer. Elle n'avait pas voulut et au contraire, elle lui avait annoncé le haïr. A ce moment-là, il avait décidé d'en finir. Une tentative de suicide qu'elle avait stoppée in extremis et il ne savait toujours pas pourquoi.

Misao ne voulait juste pas avoir sa mort sur la conscience.

Fronçant les sourcils, Kem toucha sa gorge, là où il avait commencé à se tuer. Il n'en restait rien de visible mais il ne pouvait pas s'empêcher de toucher.
Tout avait stagné par la suite, avec le trouble lié à la disparition de Viladra. Tsuki avait pris sa place, montrant par la violence qu'elle était la cheftaine et le resterait.
Les jours avaient défilés, Kem laissant à Misao son espace vital, jusqu'à ce qu'elle fasse une lourde chute. Paniqué, il l'avait veillée deux jours, et lorsqu'elle s'était éveillé…

Elle ne se souvenait de rien. Rien sur lui, sur les Mercenaires, rien sur ce qu'elle avait vécu hormis sa vie chez les Rêveurs avec Sacha et le vieux.

Sur le coup, il avait été désemparé. Elle l'avait regardé étrangement avant de se rendormir. Il était resté à l'observer, tentant de digérer.

Oublié leur amour. Oublié les souffrances…

Tsuki avait accepté qu'il la ramène chez elle et avec l'aide de Moon, il l'avait confiée à Sacha et au vieux en leur disant de ne pas lui parler de lui et que, s'il revenait, ils devaient le traiter en inconnu.
Et à partir de là…la descente. Il était déjà bas avant mais la dépression c'était aggravée une fois à la Forteresse. Il avait sombré dans l'alcool, restant des jours et des nuits dans l'obscurité, à se morfondre. A se traiter d'idiot, à souffrir. Souvent, sous le coup de la frustration et de la colère, il jetait la bouteille contre le mur, le liquide dégoulinant au sol, devant un Kem a genoux, faible et las de sa vie.

Dan avait tenté de l'aider, mais Kem le repoussait. Il n'en valait pas la peine. Qu'on le laisse mourir. Il avait tout gâché, toujours. Depuis son enfance il gâchait tout.
Les Mercenaires qui le raillaient auparavant s'étaient vus remis à leur place violemment. Sans arme, juste les poings. Ils avaient compris qu'il savait ce battre et n'hésitait pas.

Et puis…bien sûr, il avait retenté de se tuer, s'était même mutilé, s'entaillant les bras pour ressentir une douleur physique en plus de celle psychologique. Dan lui avait alors retiré toute arme ou objet tranchant. Dès lors, son habitat rassemblait un lit, une table, une chaise et des toilettes.
Un jour, le cousin lui hurla de se secouer, d'aller la voir pour s'assurer de son bonheur et surtout, de passer à autre chose parce que son amour pour elle allait le détruire. Ce dernier point résonnait dans sa tête depuis son départ.

Était-il capable d'oublier ou de mettre tout de côté pour commencer une nouvelle histoire ? Arriverait-il à nouveau à sourire, à donner son amour ? Mais surtout, et Dan le lui avait dit, il ne devait pas faire les mêmes erreurs. Ne pas dire ce qu'il était, ne pas emmener la femme chez les Mercenaires…ne pas lui dire tout ce qu'il avait fait. S'il le fallait, se créer une autre identité, un autre nom, un autre passé. Mais ça…il ne savait pas mentir, et encore moins à une femme. Il s'enfargerait obligatoirement et ce serait finit. Si jamais il devait avoir une nouvelle relation, si tant est qu'une femme parvenait à le toucher, à l'aider efficacement à remonter la pente, à être suffisamment patiente, il voulait être transparent. Et être Mercenaire signifiait justement mensonges et dissimulations…

Il sortit de ses pensées, arrivant à Fériane. Il fût tout de suite pris en charge par un Rêveur, un autre s'occupant de sa monture. Kem n'écoutait pas ce qu'on lui disait, les mots n'étaient qu'un farfouillis étrange dans ses tympans. Non, il cherchait. Il cherchait Misao. Mais il ne la vit pas et entra dans le château. Au moment où ils se stoppaient devant sa nouvelle chambre, Kem vit une Rêveuse arriver. Rousse. Son cœur tambourina, fît mal…jusqu'à ce qu'il croise le regard de la jeune femme et se rende compte que ce n'était pas Misao. Elle avait à peu près son âge, les mêmes cheveux flamboyants, le même sourire…
Il entra, laissant la porte se fermer derrière lui.

Les jours passèrent. Il sortait, restait dans l'ombre et observait. Il avait aperçu Sacha et le vieux, mais n'était pas allé à leur rencontre et avait fuit quand il avait vu que les Rêveurs s'approchaient de lui. Ce fût le troisième jour qu'il vit Misao, riante, pleine de vie. Elle soignait les patients, bavardait avec eux à l'ombre d'un arbre, assise sur un banc. Entendre sa voix et son rire fût comme un coup de couteau dans le cœur et il était repartit, s'enfermant dans la chambre pour ne plus en ressortir.

C'était la Rêveuse vue à son arrivée qui lui apportait les repas. Elle tentait d'établir un dialogue, mais il ne répondait pas. Il avait vu qu'elle avait mis un décolleté pour qu'il réagisse, il n'en avait rien fait.

C'est le sixième jour qu'elle en eut marre.

Elle entra dans un claquement de porte qui le fît sursauter et enfin la regarder, plateau en main. Dessus, il y avait une bouteille d'alcool. Le visage féroce, elle posa vivement le plateau et s'approcha de son visage, le sien environné de colère, pour dire durement :


-Alors ça y est ? Il suffisait que je fasse une entrée en fanfare pour que tu t’intéresses enfin à moi ? Au cas où tu l’aurais pas remarqué, ça fait maintenant six jours que je suis à tes petits soins !

Il déglutit alors qu'elle se redressait, mains sur les hanches. Elle lui sourit alors et reprit doucement :

-J’ai aucune idée de la raison qui te rend aussi malheureux, tu vois ? Et ça me crève de te voir comme ça. Je te connais pas du tout, j’ignore jusqu’à ton nom mais je peux pas me résoudre à te laisser dans cet état. Personne ne mérite autant de tristesse. Sauf les Raïs, mais ça, c’est une autre paire de manches !

Il baissa la tête. Pourquoi se préoccupait-elle de son état ? Elle l'avait dit elle-même, elle ne connaissait rien de lui. Cette fille ne devait pas se soucier de lui et poursuivre sa voie. Parce que sinon il allait lui faire perdre son beau sourire. Comme il avait brisé celui de Misao.
Sinon il allait éteindre la joie de vivre dans ses yeux comme il l'avait fait avec Misao. Parce que ses souffrances étaient les siennes et que c'était à lui de vivre avec et de ne plus être heureux. Il ne le méritait plus. Ne l'avait jamais mérité.
Seulement elle n'en démordit pas et s'assit à ses côtés. Il leva la tête, croisant son regard. Elle avait un joli regard verdoyant tiens… Mis à part cela, c'était fou comme elle ressemblait à Misao alors qu'elles étaient différentes, distinctes l'une de l'autre.


-Dis-moi ce qu’il ne va pas, d’accord ? Ou du moins, dis-moi que je t’ennuie royalement et que tu veux la paix, je sais pas moi…Mais sors un peu de cette léthargie qui t’étouffe, mon gars. Ca ne t’amènera à rien de bon, crois-moi.

Elle avait parlé d'un ton doux, et à présent elle se passa une main dans les cheveux, son parfum se faisant plus fort. Parler ? Il ne pouvait pas, ce serait raconter des choses sur les Mercenaires, se serait avouer en être un. S'il parlait, il se mettrait à hurler ou pleurer. Ou les deux. Et il ne pouvait pas. Il était assez faible comme ça. Il ne détourna cependant pas le regard. L'image de Misao se juxtaposait, à la place du vert de ses yeux il y voyait le violet…

Il déglutit, cherchant ce qu'il pourrait dire.


-Tu ne m'ennuies pas.

Il ne savait pas ce qu'il pouvait dire d'autre. Il avait toujours été nul pour tenir une conversation alors maintenant qu'il était dépressif, ça n'arrangeait rien. En revanche, il tendit la main et agrippa la bouteille d'alcool. Dan le lui avait fortement interdit, voulant qu'il soigne son addiction, mais Dan n'était pas là n'est-ce pas ?

Il but à la bouteille, s'en fichant pas mal du savoir-vivre. Il n'était de toute façon qu'un idiot, un assassin, un infidèle. Il but presque tout d'un coup et ce fût la Rêveuse qui lui arracha la bouteille des mains. Il fronça les sourcils, voulut rouspéter mais finit par murmurer, la tête tournant déjà un peu :


-Pardon…

Que pouvait-il donc dire ?! Que sa vie n'était qu'une longue suite de souffrances et de malheurs ? Qu'il ne faisait jamais les bons choix, entraînait les innocents dans ses problèmes ? Qu'il ne savait même pas rendre une femme heureuse ? Qu'il n'était qu'un bon à rien ?! Et NON il ne s'apitoyait pas ! C'était la vérité, c'était tout.
Peu à peu, son visage passa de la léthargie à la colère, passant par la tristesse. En plus…depuis quelques temps, les voix étaient revenues dans sa tête, en rajoutant une couche.

"T'es con…c'qu'une nana…oublie et continue à tuer !"

"T'en fais pas, ça ira…on y arrivera hein ?"

On y arrivera…peut-être. Peut-être pas. La vie ne lui avait jamais été bénéfique, malgré les moments heureux passés avec Misao. Elle lui reprenait toujours tout ce qui pouvait le rendre heureux. Elle avait commencé par ses parents, puis avait continué en le dégradant, le faisant devenir l'Enfant de la Mort, donnant aux voyous d'Al'Far ce qu'ils méritaient. Elle l'avait confié à Viladra qui en avait fait un Mercenaire. Puis il avait rencontré la Rêveuse. Et la vie, en voyant qu'il était heureux depuis trop longtemps, avait décidé d'y mettre fin.

Et, capricieuse, la Vie ne semblait pas accepter qu'il veuille rejoindre son amie la Mort…


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Roxane
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10.04.13 21:53
-Tu ne m'ennuies pas.
C’était déjà quelque-chose, après tout. Au moins, elle était certaine que sa présence ne l’importunait guère. Allez, avec un peu de chance, il l’appréciait même !
Roxane lui offrit un énorme sourire, reconnaissante. C’était un premier pas. Le reste viendra sûrement, par la suite, au fil des jours…Elle n’avait jamais été très patiente et cela risquait d’être assez compliqué pour elle de tirer quelque-chose de ce garçon rapidement. Il était clair qu’il avait besoin de temps pour atténuer la douleur qui lui lacérait l’âme chaque jour. Son rôle à elle serait de l’empêcher de sombrer trop longtemps dans le désespoir qui l’étreignait. Et s’il voulait parler, il le ferait. Elle se devait de respecter cela.
Mais elle ne savait pas si elle en était capable. Elle brusquait toujours les choses.

Soudain, le regard du jeune homme se posa sur la bouteille d’alcool qu’elle avait emporté par mégarde. Elle esquissa un faible geste pour le arracher à la vue – après tout, triste comme il était, il n’était pas impossible qu’il se soit saoulé dans les bars – mais il fut trop rapide : il attrapa la bouteille et but à même le goulot.

Roxane resta perplexe un instant. Elle le dévisageait, ne parvenant pas à prendre position de son comportement. D’un côté, elle pouvait comprendre qu’il agisse comme ça. L’alcool s’avérait être le très bon compagnon des dépressifs. Et c’était sa faute s’il replongeait là, sous ses yeux, sans aucune pudeur.
Mais d’un autre…Il était tout à fait abject. Sale. Elle éprouva une certaine pitié pour cet homme et un dégoût profond.
Cela lui rappelait de trop mauvais souvenirs.

Sa main partit avant que le fil de ses pensées continues. Elle s’empara de la bouteille d’un coup brusque, le regard affolé et cherchant à retrouver le visage sévère qu’elle lui avait montré quelques instants plus tôt. En vain.
Elle était trop effrayée que tout recommence. Surtout qu’il la regardait méchamment, comme si elle avait été ignoble. Elle raffermit fermement son emprise sur le verre, prête à lui asséner un coup sur le crâne.
Mais il détourna légèrement la tête, fautif. Et il s’excusa même d’un léger murmure :

-Pardon…

Il fut ensuite en proie à divers tourments et plusieurs expressions s’affichèrent sur son visage, le rendant étrange.
Roxane ne bougea pas, régulant doucement sa respiration, puis se détendit enfin : il ne lui voulait pas de mal. Et il ne lui en voudrait jamais. Quelque-chose lui soufflait que malgré ses apparences un peu bourrue, il était un véritable ours en peluche. (oui hein XD)
Mais il était désespéré. Au bord du précipice. Et il n’avait besoin que d’une chose : que quelqu’un le retienne de sauter.

-Pas grave. C’est déjà oublié ! Et puis d'ailleurs, ce serait plutôt moi qui devrait m’excuser, tu ne crois pas ? Je t’ai apporté cet alcool sur un plateau d’argent ! Faut pas trop m’en vouloir, tu sais : je suis…disons…Distraite ?

Elle passa une main dans ses cheveux, fermant un instant les yeux : l’incident était clos. Puis elle se reforma un sourire et, agrippant l’assiette entre ses mains, la lui tendit. Il la saisit, toujours penaud, et elle déclara pendant qu’il mangeait sous son œil attentif :

-Tu as intérêt à tout manger, cette fois. Les rêveurs m’ont rapporté que tu avais tendance à piquer du nez ! Pourtant, c’est très bon ici ! Je te cache pas que je ne résiste pas toujours à manger des morceaux de pain de mes patients, quand je leur apporte leur dîner ! Roxane partit dans un éclat de rire puis continua. Ahem. Enfin bon, sérieusement, je resterai ici jusqu’à ce que tu aies terminé. Pas question de faire la fine bouche avec moi !

Roxane le vit enfourner une nouvelle bouchée avec plaisir. Bien, le message était passé. Au moins, cette fois, il aurait l’estomac vraiment rempli. Il aurait donc plus de force pour se relever dignement et cesser de sombrer bêtement dans la mélancolie des jours passés.
Elle se leva, approcha de la fenêtre et l’ouvrit en grand. Un peu d’air frais ne ferait certainement pas de mal à cette chambre…Il fallait dire qu’elle sentait le renfermé. Se lavait-il tous les jours ? (okjesors) Si ce n’était pas le cas…Elle se chargerait personnellement qu’il la prenne, pardi ! (sans blague).
Elle se tourna à nouveau vers lui et, tentant de le mettre en confiance en détendant l’atmosphère, commença à lui conter un souvenir d’enfance :

-Ca, ça me rappelle quand j’étais petite, ici ! Ou bien, c’était à Ondiane ? Ah ! Peu importe. Quoiqu’il en soit, je me souviens clairement qu’une fois, je voulais pas manger ma soupe. Mais vraiment pas ! Elle avait l’air horriblement dégoûtante ! J’avais presque l’impression qu’elle bougeait, c’est pour dire !

Elle s’arrêta, le laissant imaginer la suite. Elle ignorait s’il l’écoutait vraiment, s’il n’était pas déjà perdu dans ses souvenirs à lui, mais elle s’en fichait. Parler avec cet inconnu, même sans retour, lui procurait du bien. Et elle pariait que, sous ses masques de souffrance, elle parvenait à l’atteindre. Même un peu.
Roxane continua, accompagnant ses paroles par des gestes :

-Hé bien, un des rêveurs a voulu me forcer à manger ! Tu comprends bien que moi, j’ai pas voulu me laisser faire. Je suis vraiment têtue, tu sais ! Alors je suis sortie de table et j’ai couru de toutes mes forces ! Et bien, le rêveur m’avait poursuivi dans tout le château pour me faire avaler la soupe ! Ahaha ! Quelle affaire ! Heureusement, il n’en restait plus rien quand il m’a rattrapée. Il avait tout renversé sur lui !

Elle partit de nouveau dans un fou-rire puis se calma enfin. La rêveuse l’admira un instant, fascinée par ses yeux et sa beauté rayonnante puis soupira : il ne serait sûrement jamais à elle. Peut-être qu’elle aurait une petite aventure, qui sait ? Mais ce ne serait pas sérieux. Elle le pressentait. C’était comme avec Rasinar : elle le respectait, voulait l’aider au plus profond de son être mais au fond, elle ne souhaitait pas finir ses jours avec lui. A croire que la chance se présentait toujours pour les autres.

Roxane secoua la tête, reprenant son sourire habituel, et s’approcha à nouveau du jeune homme. Elle s’assit à ses côtés, effleurant légèrement son bras et s’empara de l’assiette désormais vide pour la déposer plus loin.
Elle le regarda intensément puis lui proposa :

-Si tu veux, on peut se balader un peu dehors. Ca te changera les idées. Et puis, tu pourras me parler un peu, si tu le souhaites.

Elle se leva, attendant qu’il fasse de même. Oh, bien sûr, il n’y était pas contraint. Il était d’ailleurs totalement libre de choisir.
Mais la vérité c’était qu’il en avait terriblement besoin. Et peut-être qu’il ne s’en rendait pas compte.
Il avait besoin de quelque-chose pour le raccrocher à la vie. Et, secrètement, elle s’était jurée que ce serait elle. Il le méritait. Il méritait de vivre. Intensément.

Alors elle serait là pour lui. De n’importe quelle manière que ce soit. Elle serait là. Lorsqu’elle croisa à nouveau la douleur infinie de son regard, elle se le jura.
Il n’était plus seul.
Elle ne le laisserait pas tomber.
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Kem Alran
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11.04.13 20:54
-Pas grave. C’est déjà oublié ! Et puis d'ailleurs, ce serait plutôt moi qui devrait m’excuser, tu ne crois pas ? Je t’ai apporté cet alcool sur un plateau d’argent ! Faut pas trop m’en vouloir, tu sais : je suis…disons…Distraite ?

S’excuser, elle ? Mais elle n’avait pas pu deviner. Elle n’avait pas à s’en vouloir. Distraite ? Comme Misao aussi…
Osant la regarder, il vit qu’elle avait retrouvé le petit sourire qui ne la quittait jamais, avant qu’elle ne prenne l’assiette du plateau et la lui tende. Seulement, il n’avait guère faim… la plupart du temps il laissant les trois quarts dans le plat. Il la prit néanmoins, parce qu’il ne voulait pas la vexer. Il piqua une fourchette et commença à manger, remarquant enfin que c’était bon.


-Tu as intérêt à tout manger, cette fois. Les rêveurs m’ont rapporté que tu avais tendance à piquer du nez ! Pourtant, c’est très bon ici ! Je te cache pas que je ne résiste pas toujours à manger des morceaux de pain de mes patients, quand je leur apporte leur dîner !

La jeune fille se mit à rire, un rire délicieusement joyeux. Depuis combien de temps n’avait-il plus sourit ou rit ? Trop longtemps. Une éternité. Pourquoi aurait-il le droit de le faire après tout ce qu’il avait commis ?

-Ahem. Enfin bon, sérieusement, je resterai ici jusqu’à ce que tu aies terminé. Pas question de faire la fine bouche avec moi !

Il mangea donc, comprenant bien qu’elle resterait coûte que coûte. Et il était même prêt à parier qu’elle lui donnerait elle-même à manger s’il ne le faisait pas. Kem se demandait toujours encore pourquoi elle s’occupait ainsi de lui. Pourquoi acceptait-elle de rester des heures avec lui, à parler seule ? Il l’écoutait certes, mais elle n’avait pas de retour… d’autres seraient partis…
Il terminait l’assiette lorsqu’elle se leva, s’approcha de la fenêtre et l’ouvrit en grand. Kem cligna des yeux, éblouis par cette clarté brutale. En même temps, enfermé depuis deux jours n’arrangeait rien. Il se sentit même gêné en pensant qu’il n’avait plus pris de bains depuis trois jours non plus. La pauvre, devoir supporter son odeur corporelle en plus de son humeur de dépressif…

Le vent s’infiltrait doucement dans la pièce, et Kem sentit le parfum du printemps, se souvenant de ses après-midi passées avec Misao, cachés à l’ombre des murailles de la Forteresse, assis dans l’herbe à s’embrasser et profiter de la présence de l’autre…


-Ca, ça me rappelle quand j’étais petite, ici ! Ou bien, c’était à Ondiane ? Ah ! Peu importe. Quoiqu’il en soit, je me souviens clairement qu’une fois, je voulais pas manger ma soupe. Mais vraiment pas ! Elle avait l’air horriblement dégoûtante ! J’avais presque l’impression qu’elle bougeait, c’est pour dire !

Là encore, Kem ne put s’empêcher de penser à Misao. Elle aussi était têtue et se rebellais quand ça ne lui plaisait pas. Sa dernière rébellion, c’était lui qui l’avait essuyée…elle n’avait même pas tenté de lui pardonner, elle l’avait tout de suite catalogué dans le rang des tueurs sans âme…
Serrant ses mains sur l’assiette, il se força à écouter la suite du récit de la Rêveuse. Sans savoir pourquoi, il parvenait à lutter un peu mieux quand elle lui parlait, même de tout et n’importe quoi.


-Hé bien, un des rêveurs a voulu me forcer à manger ! Tu comprends bien que moi, j’ai pas voulu me laisser faire. Je suis vraiment têtue, tu sais ! Alors je suis sortie de table et j’ai couru de toutes mes forces ! Et bien, le rêveur m’avait poursuivi dans tout le château pour me faire avaler la soupe ! Ahaha ! Quelle affaire ! Heureusement, il n’en restait plus rien quand il m’a rattrapée. Il avait tout renversé sur lui !

Une nouvelle fois, il put savourer le rire de la jeune femme. Au moins, il voyait que la vie continuait son cours et que les gens gardaient le sourire… alors que lui sombrait. Au début, il avait tenté de se redresser, avait essayé de soigner ses plaies internes et de faire face. Mais ça avait été si difficile qu’il avait préféré baisser les armes. Dan avait voulut l’aider à coup de gifles, Moon n’avait fait que lui dire que c’était tout ce qu’il méritait, en fin de compte. Et à un certain moment, ils avaient arrêtés de venir le voir, et c’était là qu’il avait plongé dans l’alcool.

La lumière se fît plus vive lorsque la Rêveuse se déplaça pour s’asseoir à ses côtés. En le faisant, elle frôla son bras, et… cela lui fît étrange… en sachant qu’aucune femme ne l’avait touché depuis si longtemps. Bien sûr ce n’était qu’un frôlement involontaire, mais même…
Elle lui reprit l’assiette désormais vide et la posa sur le plateau, lui suivant du regard le moindre de ses gestes. Il leva donc les yeux en sentant qu’elle l’observait et ils restèrent un instant silencieux, Kem se demandant ce qu’elle attendait de lui lorsqu’elle déclara :


-Si tu veux, on peut se balader un peu dehors. Ca te changera les idées. Et puis, tu pourras me parler un peu, si tu le souhaites.

Joignant les gestes à la parole, elle se leva et patienta. Sortir ? Lui parler ? Se changer les idées ? Il hésita. Sortir impliquait de rencontrer Misao, éventuellement. De la voir…
Parler signifiait avouer ce qu’il avait fait et même s’il commençait à accepter la présence de la Rêveuse, il ne le ferait pas. Se changer les idées lui paraissait tout bonnement impossible.

Seulement, lorsqu’il croisa le regard verdoyant de la femme, si brillant de vie, il se dit qu’il pouvait essayer. Il se leva donc, et elle parut satisfaite de ce geste, sautant presque vers le couloir. Il la suivit jusqu’au jardin de repos, une boule à l’estomac se formant à côté de l’autre. Il regardait partout, et sursautait quand il entendait une voix féminine.

Le soleil tapait bien et le vent soufflait dans ses cheveux doucement. Il s’installa à côté de la Rêveuse sur un banc devant la fontaine ou des enfants s’amusaient, et laissa son regard dériver. Pour l’heure, il ne les vit pas. Ni Misao, ni Sacha, ni le vieux.

Les souvenirs, la douleur, tout était si net, mais il les poussait de quelques millimètres. Il devait dire quelque chose avant qu’elle n’en ait marre et s’en aille. Au fond de lui – il n’en avait même pas conscience – il ne voulait pas être seul, et souhaitait que cette inconnue reste.


-Je… me nomme Kem. Dit-il au bout d’un moment, après s’être rendu compte qu’elle ne connaissait même pas son prénom.

Il la regarda, admirant son sourire qui semblait si naturel. Lui avait souvent du se forcer pour sourire, sauf bien sûr avec Misao…
La jeune femme lui répondit alors qu’elle se nommait Roxane (ce sera plus simple, dis-moi si tu ne voulais pas !).
C’était très joli comme prénom, aussi flamboyant que ses cheveux, son sourire et ses yeux. Il se dit alors qu’il pourrait la remercier, parce qu’elle était avec lui depuis près d’une semaine tout de même…


-Je…

Il se stoppa net. Là-bas. Son regard se figea, ses mains tremblèrent. Elle était là-bas.
Misao.
Elle riait, s’amusait avec un enfant. Un enfant comme celui qu’elle avait voulut épargner lors de cette mission désastreuse… un enfant comme celui qu’il avait du tuer…
Il entendit son rire, vit ses cheveux se refléter au soleil. Et lorsqu’elle pivota dans sa direction, sans pour autant le voir, il put admirer son visage qui n’avait plus cette détresse peinte dessus, qui n’avait plus toutes ses souffrances gravé sur ses traits…

Son ventre lui fît mal, sa gorge se noua atrocement. Il se leva, s’excusa à peine auprès de Roxane qui ne devait sans doute pas comprendre, et retourna rapidement à sa chambre ou il s’enferma. Il alla dans la salle d’eau et plongea dans un bain dans lequel il resta des heures, perdu dans ses douleurs…
Il était persuadé que Roxane ne viendrait plus. Il avait du la vexer en l’abandonnant de la sorte. Mais il n’avait pas pu… faire face, une nouvelle fois.

Le lendemain, lorsque la Rêveuse arriva avec son repas, elle trouva Kem assis sur le lit, fixant un point sans le voir. Elle était venue la veille aussi pour lui apporter le plateau, mais n’avait rien dit. Il n’avait ni mangé, ni dormit. Il était à nouveau perdu dans ses souvenirs, ses douleurs, amplifiées depuis qu’il avait vu Misao, la veille. Les barrières qu’il s’était forgées au cours des derniers mois s’écroulaient, et il ne parvenait plus à rester droit. Il avait envie de hurler mais en même temps il ne voulait pas passer pour plus minable qu’il ne l’était.

Lorsque la Rêveuse apparut devant lui, cependant, il sembla se réveiller et souffla simplement :


-C’est elle… elle me manque…

En une semaine, il avait appris à apprécier la jeune femme et c’était la seule qui pouvait l’écouter. La seule qui tentait de l’aider et qui ne se faisait pas repousser. Elle s’assit à ses côtés, il sentit le mouvement du matelas, mais il ne leva pas encore la tête.

-Elle a oublié… tout ce qui me concerne, tout ce que j’ai fait… tout sauf sa vie avant moi. Je lui ais fait tant de mal sans le vouloir… Je… n’ai pas voulu ça…

Cette fois, il regarda Roxane, remarquant pour la millième fois sa ressemblance avec Misao. Il cligna des yeux avant de poursuivre, et une unique larme s’échappa, roulant sur sa joue.

-Je l’ai ramenée ici… pour qu’elle retrouve la joie de vivre, qu’elle soit enfin heureuse… je ne suis même pas capable de rendre une femme heureuse… Je… ne suis pas à la hauteur… je suis minable…

Il baissa à nouveau la tête, se tordant les mains. La larme s’écrasa sur son pouce, et il ne fît que l’essuyer lentement. Il n’avait pas le droit de pleurer.
Roxane allait vouloir savoir ce qu’il avait fait, allait vouloir comprendre… Et s’il parvenait à avouer, elle serait tellement horrifiée qu’elle s’en irait et ne viendrait plus le voir, le voyant aussi comme un tueur sans scrupules…
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Roxane
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13.04.13 19:09

Roxane sourit lorsque le jeune homme se décida à la suivre. Elle le conduisit vers les jardins, là où ils seraient sûrement tranquilles, loin de l’agitation des rêveurs. Tout était toujours si calme, là-bas. D’ailleurs, beaucoup de personnes aimaient s’y rendre, que ce soit de simples voyageurs, résidents ou blessés pour s’y ressourcer.
Ils s’assirent sur un banc, observant quelques minutes de silence où ils regardèrent l’agitation des enfants et les réprimandes des parents. La rêveuse ne parlait pas, attendant que le garçon le fasse avant elle, pour cette fois.
Il dut s’en rendre compte car il déclara, hésitant :

-Je… me nomme Kem.

-Moi c’est Roxane.

Elle ne se départissait pas de son sourire. Elle était certaine qu’il lui procurait le plus grand bien. Depuis combien de temps personne ne s’était-il intéressé à lui ? Une bouffée de tendresse l’envahit et elle eut envie de l’étreindre avec force pour lui redonner du courage. Lui insuffler un peu de sa joie de vivre pour qu’il sache que le monde ne se finissait pas là où il avait échoué. Tout perdurait. Il fallait juste y croire. Simplement ça.
Elle savait que c’était difficile. Mais il y arriverait. Elle en était certaine.

Le dénommé Kem se tourna alors vers elle et elle sut qu’il allait se mettre à parler. Peut-être pas pour lui dire ce qu’il avait sur le cœur mais au moins pour qu’ils se fassent la conversation. Ils passeraient l’après-midi à discuter de tout et de rien, profitant simplement de la découverte de l’autre. Ce serait sûrement ainsi les jours à venir. Et puis, lorsqu’il serait assez en confiance, il se dévoilerait. Il saurait qu’il ne serait pas jugé et qu’elle ne le regarderait pas avec de la pitié dans les yeux mais avec de la compréhension. Il serait compris, oui. Et après ses confidences, il irait bien mieux.
C’était comme cela que Roxane imaginait que ça se passerait. Mais, évidemment, tout fut différent.
Oh, Kem commença bien à parler, oui. Mais il ne termina jamais sa phrase.

-Je…

Il venait de poser les yeux sur une rêveuse un peu plus jeune qu’elle appelée Misao. Elle l’avait connue au moment de sa rencontre avec Killian, il y avait quelques années de cela. Elles se ressemblaient beaucoup, au détail près que Misao ne partageait pas les même rêves qu’elle. Elles avaient fini par s’éloigner avec le temps, sûrement car elles étaient beaucoup trop semblables.

Roxane fronça les sourcils, attendant tout de même la suite mais Kem se ravisa. Il s’excusa à peine et partit, la laissant seule sur son banc.
Elle en était bouche-bée. Jamais personne ne l’avait laissée en plan comme ça. Prise d’une colère sourde, elle serra les poings, haïssant ce garçon au plus profond de son être. Si elle avait voulu le sauver quelques instants plus tôt, il n’en était plus rien.
Elle tirait sa révérence. Qu’il aille se faire voir, ce Kem. Elle avait essayé de l’aider mais il l’avait repoussée. Il n’était plus son problème.

Les jours passèrent sans que Roxane ne les compte. Il aurait pu se passer une semaine qu’elle n’en savait rien. Elle effectuait son travail, avec sa douceur habituelle, s’occupant des blessés dignement.
Mais lorsqu’elle allait apporter le dîner à Kem, elle se rembrunissait. Elle n’avait pas pu éviter de prendre soin de sa santé, évidemment. Elle s’était elle-même proposée pour s’occuper de lui et elle se devait de le faire jusqu’à son départ.
Alors elle lui jetait presque le repas sur son lit, se fichant royalement de savoir s’il le mangeait ou non. Il ne faisait plus partie de sa vie.

Seulement, un soir, lorsqu’elle allait de nouveau lui porter son dîner, elle fut frappée par la lueur de tristesse qui brillait dans ses yeux. Elle du se faire violence pour ne pas craquer et lui parler dans l’espoir qu’il fasse de même. Il ne le méritait pas.
Pourtant, elle ne put se résoudre à partir directement. Et finalement, au moment où elle se décida, la voix de Kem retentir dans la pièce, l’arrêtant dans sa lancée. Immobile, elle l’écouta sans ciller :

-C’est elle… elle me manque…

La douleur était terriblement présente dans ses paroles. Elle s’assit à ses côtés, refoulant un soupir. L’écouter, simplement. Rien ne l’obligeait à répondre.
Elle agrippa les bords de sa robe, fermant les poings pour masquer ses tremblements dus à la colère.
Mais elle lui prêta une oreille attentive. C’était plus fort qu’elle.

-Elle a oublié… tout ce qui me concerne, tout ce que j’ai fait… tout sauf sa vie avant moi. Je lui ais fait tant de mal sans le vouloir… Je… n’ai pas voulu ça…

Roxane ne comprenait rien. Ils se regardèrent un moment, sans qu’aucun mot ne soit dit, incapables de faire quoique se soit. Que lui racontait-il ? Comment Misao pouvait-elle l’oublier ? Ce Kem faisait partie de ces gens dont on se souvient toute sa vie. Elle le savait. Même si elle avait essayé de chasser son visage de sa tête, depuis qu’il était partie sans explications, elle n’ était pas arrivé. C’était tout bonnement impossible.

-Je l’ai ramenée ici… pour qu’elle retrouve la joie de vivre, qu’elle soit enfin heureuse… je ne suis même pas capable de rendre une femme heureuse… Je… ne suis pas à la hauteur… je suis minable…

La rêveuse sentit toute sa colère se dissiper. Elle lâcha le drap et ses traits s’adoucir lentement. Elle n’avait pas compris ce qui se cachait derrière ses paroles. Mais il hurlait de désespoir et elle ne pouvait pas l’ignorer plus longtemps.
Elle remarqua la larme glisser le long de sa joue et elle chercha ses mots, ne le connaissant pas assez bien pour trouver ceux qui étancheraient sa peine.

Alors, ne sachant plus que faire, ni où se trouvait ses limites, elle entoura doucement ses bras autour de ses épaules et le serra contre elle. Il devait se laisser aller. Pleurer s’il le voulait. Cela ne faisait pas de lui un homme faible, il devait le comprendre. Au contraire. C’était courageux de sa part.
Elle chuchota, caressant tendrement ses cheveux :

-Chut…Tout est fini maintenant. Laisse-toi aller.

Elle le serra contre lui encore un long moment puis elle le poussa délicatement et l’observa. Il semblait tellement désespéré, au bord du gouffre ! Comment avait-elle pu le laisser dans cet état ? Elle chassa ses remords rapidement : cela ne servait à rien de s’apitoyer sur ses erreurs, elle ne le savait que trop bien. Se reconstituant un sourire serein, elle lui dit gentiment :

-Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé entre elle et toi mais en aucun cas je te forcerais à parler. Si tu ne veux pas me dire ce qu’il s’est passé, je respecterais ton choix. Mais sache que je ne l’approuve pas. Rien que le fait d’avouer ce qu’on a sur le cœur te libérera d’un énorme poids.

Roxane se pencha sur lui, lui baisant le front. Elle continuait de sourire, sachant pertinemment qu’il avait besoin de chaleur. Puis, repensant à ce qu’il venait de lui dire, elle l’observa sérieusement pour déclarer :

-Ne dis pas que tu es minable. Ce n’est pas vrai, Kem. Ce n’est pas parce-que tu as déçu une femme que tu dois penser cela. Chaque chose dans la vie est faite pour que l’on en apprenne les leçons, tu comprends ? Alors fais-le pour ce cas-ci. Mais ne dis pas n’importe quoi. Tu vaux bien plus que ce tu ne le crois, fais-moi confiance.

La rêveuse se tut, étrangement calme. Elle restait sur le bord du lit, n’esquissant pas le moindre geste, attendant qu’il lui dise quelque-chose ou qu’il fasse un geste lui indiquant de le laisser seul. Elle ferait n’importe quoi pour l’aider. Même si son comportement de la dernière fois l’avait profondément énervée.
Ce n’était qu’un homme, un pauvre homme de plus perdu dans les méandres de ses souvenirs. Et il fallait qu’elle le tire de là.
Ce n’était pas qu’un devoir, c’était une nécessité.

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Kem Alran
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13.04.13 20:16
Se tordant toujours les mains, Kem tentait de chasser les douleurs de son être. De les repousser, de rebâtir les barrières. De ne pas faire perdre de temps à Roxane, alors qu’il avait du la vexer, l’autre fois, en partant comme un voleur.

C’est là qu’il sentit des bras se glisser sur ses épaules, l’approchant délicatement de… de la poitrine de la Rêveuse. Il avait la joue sur le haut de son buste, et elle l’entourait de ses bras, caressant ses cheveux en murmurant :


-Chut…Tout est fini maintenant. Laisse-toi aller.

Son cœur battait la chamade et il ferma les yeux, retenant les larmes. Cela faisait si longtemps que personne ne l’avait… serré ainsi… qu’une femme avait manifesté autant de chaleur et de bienveillance à son égard…

Au bout de quelques secondes ou il avait pu retrouver un minimum de sang-froid, elle le décolla d’elle et sourit, lui disant gentiment :


-Je ne sais pas trop ce qu’il s’est passé entre elle et toi mais en aucun cas je te forcerais à parler. Si tu ne veux pas me dire ce qu’il s’est passé, je respecterais ton choix. Mais sache que je ne l’approuve pas. Rien que le fait d’avouer ce qu’on a sur le cœur te libérera d’un énorme poids.

Suite à ses paroles, elle se pencha et lui baisa le front. Ce simple geste lui parut… comme un petit trésor… Et elle ne le forçait même pas à parler… sauf qu’il devait le faire. Il ne voulait pas, d’un côté, mais de l’autre, elle était tout de même restée près de lui et… même là, alors qu’il était parti sans rien dire quelques jours avant, l’abandonnant lâchement…

Elle avait un regard doux, qui semblait lui dire d’avoir confiance. Qu’il ne serait pas jugé. Un regard qui semblait le retenir de chuter. Et enfin elle termina, le plus sérieusement du monde :


-Ne dis pas que tu es minable. Ce n’est pas vrai, Kem. Ce n’est pas parce-que tu as déçu une femme que tu dois penser cela. Chaque chose dans la vie est faite pour que l’on en apprenne les leçons, tu comprends ? Alors fais-le pour ce cas-ci. Mais ne dis pas n’importe quoi. Tu vaux bien plus que ce tu ne le crois, fais-moi confiance.

Le silence suivit ce discours. Aucun des deux ne bougeait. Kem méditait ses paroles en fait. « Déçu une femme », non pas qu’une. Il y avait eu ses parents, sa mère qu’il n’avait su soigner, qu’il n’avait su maintenir en vie. Il n’avait pu que mettre le feu à la maison et la libérer de son enveloppe corporelle une fois le souffle de la vie éteint. Ensuite il y avait eu Viladra. La femme qui avait fait de lui un Mercenaire. Elle avait tout misé en lui, avait donné de sa personne alors qu’elle n’avait pas que ça à faire. Et au final, il l’avait entièrement déçue, se révélant être le genre d’homme à fondre devant une femme et à éprouver de la tendresse ou de l’amour.
Pour finir, il y avait Misao. Là aussi, déçue sur toute la ligne. Il l’avait fait prisonnière des Mercenaires, indirectement à cause de lui son oncle avait suivit et avait même perdu une main. Ils s’étaient aimés, mais avaient toujours eu des ennuis. Jusqu’à cette mission puis les « travaux » avec Viladra. Il l’avait trompée, avait tué des innocents pour obéir à son Maître… avait fait passer Viladra avant Misao… mais il avait pensé qu’à sa sécurité… s’il avait désobéit, il serait mort et elle aussi… elle n’avait pas compris… et le lui avait fait payer. Misao s’était évertuée à lui prouver à quel point il était monstrueux. Lui demandant ce qu’il aurait fait si un Mercenaire avait voulut tuer ses propres enfants. A lui dire qu’il devait partir de chez elle au cas où il ramènerait la serveuse avec qui il l’avait trompée. A lui faire voir que, lentement, elle dépérissait, privée de lumière et de rire. De joie et de vie. Il était décevant, quoique puisse dire Roxane. C’était la leçon qu’il tirait de sa vie.


-Merci… Roxane. Souffla-t-il au bout d’un moment. Et… encore désolé d’être parti comme ça l’autre fois… j’espère que je ne t’ais pas trop vexée…

Il se remit à réfléchir, se mordant un peu les lèvres et fronçant légèrement les sourcils. Il devait répondre à ses paroles.

-Je n’ai pas déçu qu’une femme, Roxane. J’ai déçu tous ceux qui avaient mis leur confiance en moi. Tous… ma mère… mon Maître… Misao… sans exception…

Regardant à nouveau Roxane droit dans les yeux, il vit qu’elle attendait, attentive. Qu’elle écoutait, sans juger. Qu’elle l’encourageait, même.

-J’ai été obligé de… de…

Il eut du mal à poursuivre. Donner les grandes lignes, sans entrer dans les détails. Sans dire ce qu’il était réellement…

-De la tromper. De tuer des enfants innocents. Des vieillards qui n’avaient rien demandé. J’ai été obligé pour… réparer… nos erreurs… elle l’a su et… me l’a fait comprendre…

Il ne dirait pas comment elle l’avait su. Il baissa à nouveau la tête, inspirant profondément. Parler ainsi, même sans donner trop de détails, était étrange. Mais Roxane était là. Étrangement, il n’avait plus vraiment peur qu’elle le juge. Elle rejoindrait peut-être l’avis de Misao en le traitant de monstre…

Les larmes aussi étaient un peu trop proches de ses paupières. Impulsivement, pour se donner de la force, il agrippa la main de la jeune femme. La serra dans la sienne. Une douce chaleur se répandit en lui, son cœur accéléra. Seulement, lorsqu’il se rendit compte de ce qu’il avait fait, il relâcha la main de la jeune femme et murmura :


-Désolé, je ne voulais pas… excuse-moi si je t’ai fait mal.

Il pouvait avoir serré trop fort… mais ce contact lui avait permis de ravaler encore un peu ses larmes. Ce contact doux et tendre, le contact d’une femme qui ne le repoussait pas. D’une femme qui tentait de percer sa carapace et qui était sur le point d’y parvenir…
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14.04.13 16:13
Le temps s’étira indéfiniment. Aucun des deux ne parlait. Roxane attendait toujours, impassible, prête à endurer des injures s’il le fallait. Et Kem, de son côté, était perdu dans de sombres pensées.
Qu’avait-il du endurer, bon sang ? Qu’avait-il du endurer pour avoir tant de difficultés à faire face à la vie ? Il en était presque désespérant. Mais il fallait continuer d’y croire. Autrement, il serait définitivement perdu.

-Merci… Roxane. Souffla-t-il au bout d’un moment. Et… encore désolé d’être parti comme ça l’autre fois… j’espère que je ne t’ais pas trop vexée…

La rêveuse sourit. Bien sûr que si ! Elle avait été profondément vexée par son comportement. Elle s’était même jurée de ne plus lui parler ! Et maintenant…Maintenant elle essayait de l’aider à remonter la pente.
Autant ne plus parler de cet événement peu glorieux. C’était passé et elle lui avait pardonnée. Elle était capable de pardonner bien des erreurs, même les pires. Alors il ne devait pas craindre de tout lui révéler, vraiment. Il aurait au moins quelqu’un pour le rassurer.

-Je n’ai pas déçu qu’une femme, Roxane. J’ai déçu tous ceux qui avaient mis leur confiance en moi. Tous… ma mère… mon Maître… Misao… sans exception…

Roxane fronça les sourcils. Maître ? Elle n’avait entendu parler de maître uniquement lorsqu’elle avait rencontré des marchombres ou des mercenaires. Alors…alors il faisait peut-être partie de ce bord-là. Elle ne connaissait pas assez les autres guildes pour le jurer mais quelque-chose lui soufflait qu’elle visait juste. Il ne restait qu’à prier pour que ce soit un marchombre, comme Killian. Elle ne portait pas les mercenaires dans son cœur. Sauf Rasinar, mais lui, c’était différent.

La jeune femme inspira longuement. Elle devait mettre ces pensées obscures de côté. Il ne fallait pas qu’elles la gênent lorsqu’elle le consolerait. Parce-que Kem, marchombre ou mercenaire, en avait besoin. Et elle ne pouvait pas mettre cette différence entre eux. C’était un être humain avant toute chose. Il ne fallait pas l’oublier.
Elle réfléchit alors à ce qu’il venait de lui dire. Il disait avoir déçu sa mère, son maître et Misao…Mais en était-il certain ? Parfois, ce sont les messages que l’on croit déceler dans les agissements de certaines personnes. Mais il en était alors tout à fait différent. Roxane le savait, pour s’être imaginée plusieurs fois des montagnes sur un seul geste…Alors peut-être qu’il se trompait. Elle l’espérait.
Elle l’encouragea d’un signe de tête à poursuivre et il s’exécuta, d’abord hésitant :

-J’ai été obligé de… de…

Roxane retint son souffle. Elle n’allait pas aimer la suite, elle le savait. Et lui aussi. C’était pour cela qu’il s’était arrêté dans sa lancée, qu’il ne trouvait pas le courage de se mettre à nu. Il avait fait des choses apparemment terribles, suffisantes pour être terrées dans son cœur. Elle ne l’avait pas compris assez tôt. Maintenant, elle était contrainte d’écouter jusqu’au bout et de le consoler, quoiqu’il ait fait.
Elle se l’était promis. Elle n’avait pas le choix.
Fermant ses poings, elle attendit qu’il avoue, cherchant à être le plus calme possible. Elle le vit ouvrir la bouche avec crainte.

-De la tromper. De tuer des enfants innocents. Des vieillards qui n’avaient rien demandé. J’ai été obligé pour… réparer… nos erreurs… elle l’a su et… me l’a fait comprendre…
La rêveuse ferma les yeux. Voilà. C’était dit. Elle ne pouvait plus revenir en arrière. Il avait commis plusieurs crimes. Et qu’il y ait été contraint ne changeait rien. Il avait tué. Il avait ôté la vie des personnes qui faisaient peut-être tout, comme lui, pour remettre de la couleur dans le tableau gris de leur existence.
Comment pouvait-il continuer à vivre après cela ? Roxane secoua la tête en serrant les dents. Non, il ne vivait pas.
Il survivait.

Elle sentit une main frôler la sienne et, instinctivement, elle desserra les poings. Elle se laissa faire, tandis qu’il serrait ses doigts avec force. Elle accueillit la douleur presque avec plaisir car elle lui permettait de ne pas lâcher prise. De rester dans la réalité.

Roxane rouvrit les yeux, les baissant sur la main de Kem. Une main couverte de sang. Combien de personnes exactement avait-il tué ? Et dans quelles circonstances ? Y avait-il trouvé du plaisir, sur le moment ? Avait-il perpétré un véritable massacre ou fait en sorte qu’ils ne souffrent pas ?
Tant de question défilait dans sa tête, sans qu’elle ne veuille y trouver une réponse. C’était au dessus de son courage. Elle ne pouvait plus en entendre, pas maintenant.
Elle continuait de fixer les doigts du tueur sur les siens, ne parvenant pas à la regarder en face. Tous les mots de réconfort qu’elle connaissait disparaissaient. Elle était perdue. Dévastée. Pas autant que lui, mais suffisamment pour ne plus savoir agir. Elle aurait voulu courir, fuir, mais elle en était incapable.

Elle ne remarqua presque pas que Kem retirait sa main abruptement, recluse dans les images que lui envoyait son esprit, toutes plus horribles les unes que les autres. Et lorsqu’il parla, il lui sembla que sa voix était lointaine, comme dans un songe.
Mais ce n’était pas un rêve. Malheureusement, tout était réel. L'homme en face d'elle avait tué et elle restait à ses côtés, ne sachant que faire d'autre.
Elle leva la tête, l’observant avec un regard terriblement triste tandis qu’elle l’écoutait s’excuser :

-Désolé, je ne voulais pas… excuse-moi si je t’ai fait mal.

Roxane le regarda sans comprendre. De quel mal parlait-il exactement ? Celui qu’elle avait ressenti lorsqu’il lui avait broyé la main ? Ou celui, plus lancinant, qu’il venait d’injecter dans son cœur ? Elle éclata de rire, comme si c’était la meilleure blague de l’année. Mais ses larmes trahissaient sa véritable émotion.

-Pourquoi t’excuser ? Tout est fait, maintenant. C’est terminé, tu ne peux pas revenir en arrière. Et puis, ce n’est pas à moi que tu dois dire pardon. Mais je doute que cela change quoique ce soit à leur douleur.

Elle serra les dents, s’empêchant de lui hurler au visage. Avait-il pensé aux familles des victimes ? Aux parents, aux frères, aux sœurs ? Il avait privé plusieurs personnes de ce que la vie aurait pu leur apporter. Les morts reposaient peut-être en paix. Mais pas les autres. Pas les proches. Pas les personnes à qui tout est encore à prendre, à voler.

Il avait détruit plusieurs vies. Et il s’était rendu compte de ce qu’il avait fait beaucoup trop tard. Les regrets n’étaient rien comparés aux actes.
Roxane passa une main sur sa figure, ne cherchant pas à retenir ses larmes. Son sourire était toujours présent, crispé, incapable de s’effacer.

-Pourquoi je passe mon temps à sauver des vies, si des fous comme toi les enlève lâchement ? A quoi je sers, moi, hein ?! Mes efforts seraient donc vain ? Mais te rends-tu compte de ce que tu me révèles ?! Tu as tué, merde ! Comment tu peux être là, à me tenir calmement la main, pendant que des familles ne sauront plus jamais vivre normalement ?!

Kem baissa la tête, la mâchoire crispée. Il savait qu’elle avait raison. Il devait s’être fait le même discours des centaines de fois. Et ce n’est pas parce-qu’une petite rêveuse insignifiante lui faisait la morale que tout irait mieux. Il avait besoin d’autre chose.
Il ne fallait pas qu’elle l’abandonne là, pas maintenant. Mettre sa rancœur de côté, faire comme si de rien était. C’était facile pour elle. Elle l’avait toujours fait.

Roxane inspira longuement, reprenant peu à peu un souffle régulier. Elle passa sa main sous son menton, lui relevant délicatement la tête. Elle suivit le court d’une de ses larmes, s’écoulant de sa joue jusqu’à atteindre sa bouche. Elle passa ses doigts sur ses lèvres, la lui enlevant doucement, et déclara en chuchotant :

-Je suis désolée de réagir comme ça. Mais je suis rêveuse et je me bats sans cesse pour faire vivre les gens. Je ne peux pas comprendre ta douleur. Je n’ai jamais tué. Je ne peux pas comprendre, Kem. Je ne le peux pas.

Il semblait vraiment perdu. Qui pourrait croire en le voyant qu’il avait déjà assassiné des gens ? Personne. Il avait l’air innocent. Comme s’il ne comprenait pas ce qu’il se passait.
Il n’avait pas voulu ces morts. Il avait sans doute agi dans son intérêt, cherchant à sauver sa propre vie. C’était normal. Tout le monde l’aurait fait.
Elle essaya de se le convaincre tandis qu’elle s’éloignait lentement de son visage. Elle reprit encore la parole, en parlant plus fort cette fois :

-Ils sont morts, enterrés, maintenant. Et si pour eux tu ne peux plus rien faire, tu peux au moins te promettre de ne plus jamais lever la main sur quelqu’un. C’est tout ce que tu sais faire, Kem. Tu ne pourras jamais oublié mais tu peux faire de cette faiblesse une force. Ne recommence plus, c’est tout.

Roxane passa sa main sans ses longs cheveux roux. Que pouvait-elle dire de plus ? Elle ne le connaissait pas assez. Elle ne savait pas quels mots utiliser pour que son cœur s’apaise au moins un peu. Mais elle ne fuirait pas. Elle n’avait pas le droit.
Se couchant à côté de lui, elle ferma de nouveau les yeux, écoutant les bruits de la nuit (c’est la nuit nan ? XD). Un long moment s’écoula ainsi, sans que ni l’un ni l’autre n’ose briser le silence qui s’était formé entre eux.
Puis lorsqu’elle se sentit calme, prête à tout assimiler, elle lui demanda durement:

-Parle.

Il ne devait omettre aucun détail. Même les plus virulents. Il devait parler, s’expliquer, jusqu’à ce que tout soit exprimé. Après, elle aviserait ce qu’elle ferait. Mais pour le moment, les choses devaient être dites.
Il n’avait pas le choix. Il s’était engagé sur un terrain glissant, lui expliquant seulement quelques bribes de son histoire. Mais cette fois, il devait affronter son passé et ne plus l’éviter comme il semblait le faire. Mais s’il l’avait déjà fait, il y aurait au moins une différence avec les fois précédentes : il n’était plus seul.


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Kem Alran
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14.04.13 18:02
Kem ne comprit pas pourquoi Roxane se mit à rire subitement. Il la regarda brièvement, et aperçut ses larmes. Il avait réussit à la faire pleurer. Encore une femme qui pleurait par sa faute.

-Pourquoi t’excuser ? Tout est fait, maintenant. C’est terminé, tu ne peux pas revenir en arrière. Et puis, ce n’est pas à moi que tu dois dire pardon. Mais je doute que cela change quoique ce soit à leur douleur.

Il le savait ça, que c’était finit. Que c’était fait et qu’il ne pouvait pas revenir dans le passé. Il la vit se passer une main sur le visage, éloignant les larmes, et, toujours souriante, elle lui asséna :

-Pourquoi je passe mon temps à sauver des vies, si des fous comme toi les enlève lâchement ? A quoi je sers, moi, hein ?! Mes efforts seraient donc vain ? Mais te rends-tu compte de ce que tu me révèles ?! Tu as tué, merde ! Comment tu peux être là, à me tenir calmement la main, pendant que des familles ne sauront plus jamais vivre normalement ?!

Chaque mot ce planta en lui et il baissa la tête, la mâchoire crispée et les poings serrés. C’était à peu près le même discours que Misao. Le discours qu’il connaissait par cœur. Qu’il s’était lui-même infligé. Mercenaire ou pas, il n’aimait pas ça. Il n’aimait pas tuer pour le simple plaisir. Quand il tuait les voyous d’Al’Far sous le nom d’Enfant de la Mort, ça avait été pour venger ses parents. Avec Misao il s’était rendu compte que c’était affreusement stupide de sa part… mais à l’époque il n’avait qu’une quinzaine d’années…

Cette fois, quelques larmes s’échappèrent de leur prison. Elle avait tellement raison. Et maintenant, il était sûr qu’elle partirait comme Misao était partie. Elle allait le jeter dehors… regretter de lui avoir adressé la parole…
Personne ne pouvait l’aider en fait. Ses remords étaient trop présents, ses crimes bien trop graves pour être pardonnés. Il avait juste fait perdre du temps à Roxane, tout comme il l’avait horrifiée en lui disant ça.

Sauf qu’au lieu d’entendre des bruits de pas s’éloigner, il sentit des doigts se poser sous son menton et le lui relever délicatement. Il croisa son regard alors qu’elle essuyait une larme qui s’était stoppée sur sa bouche, caressant ses lèvres et murmurant :


-Je suis désolée de réagir comme ça. Mais je suis rêveuse et je me bats sans cesse pour faire vivre les gens. Je ne peux pas comprendre ta douleur. Je n’ai jamais tué. Je ne peux pas comprendre, Kem. Je ne le peux pas.

C’était normal qu’elle ne comprenne pas et qu’elle réagisse ainsi. Si elle n’avait pas haussé le ton, il aurait eu du souci à se faire. Tout ça, il l’avait fait pour Misao. Enfin… pour lui éviter une mort certaine. Pour racheter sa faute. Il n’y avait pris aucun plaisir. Lorsqu’il était apprenti, cela le gênait moins, puisqu’il n’avait connu que mort et tristesse. Mais en rencontrant Misao et en découvrant l’amour, il avait vu qu’il y avait la vie aussi. Une vie faite de rire et de joie… et depuis lors tuer avait commencé à le dégoûter…

-Ils sont morts, enterrés, maintenant. Et si pour eux tu ne peux plus rien faire, tu peux au moins te promettre de ne plus jamais lever la main sur quelqu’un. C’est tout ce que tu sais faire, Kem. Tu ne pourras jamais oublié mais tu peux faire de cette faiblesse une force. Ne recommence plus, c’est tout.

Ne plus recommencer. Si facile à dire. Seulement, si Tsuki l’envoyait en mission ou autre, il serait forcé de réitérer. Et quitter les Mercenaires était impossible sans être considéré comme un traître et mourir rapidement. C’était peut-être la meilleure solution au final, que de mourir. Tout devait finir par la mort…
Il suivit le mouvement de ses cheveux lorsqu’elle passa la main dedans. Ils ondulaient magnifiquement bien sur ses épaules et brillaient sous les éclats de la lune…

Mais là ou il ne comprit pas fût quand elle se coucha à ses côtés. En regardant, il vit qu’elle avait les yeux fermés. Que devait-il faire ou dire ? Il restait là, assis sur le bord du lit, la jeune femme derrière lui, couchée, avec pour seuls bruits ceux de la nuit.
Il allait pour se lever et dormir au sol lorsque la voix dure et sèche de Roxane claqua, lui ordonnant :


-Parle.

Ses épaules s’affaissèrent et son cœur tambourina douloureusement. Parler ? Tout lui dire ? Il ne pouvait pas, ne devait pas. Et puis même, à partir d’où ? De sa rencontre avec Misao ? Trop long…
Il se morigéna. Ne pas parler ! Il se leva et alla devant la fenêtre. Roxane attendrait jusqu’à ce qu’il parle, il le savait. Il n’avait plus le choix maintenant, il en avait ou trop dit, ou pas assez. Et elle voulait tout connaître pour ensuite mieux le juger. Pour peut-être mieux l’abandonner, sans trop de remords ou de regrets. Il pouvait comprendre. En étant un tueur, il avait éloigné toute chance d’être heureux ou entouré.

Il ne savait pas par ou commencer… il se lança au hasard, le regard rivé sur le ciel étoilé :


-J’ai fait de Misao ma prisonnière, il y a bien un an à présent. Elle m’avait cherché enfin… ce fût ma première erreur. Je l’ai ramenée, et elle a pu servir puisqu’elle était Rêveuse. J’ai été chargé de la surveiller et… au fil du temps, nous nous sommes rapprochés. Lorsqu’on a du partir ensemble en mission, nos sentiments ont été dévoilés l’un pour l’autre. Nous avons été parfaitement heureux pendant un temps. Mais mon Maître n’appréciait guère cette romance…

Il se racla la gorge et poursuivit :

-Elle m’a envoyé, moi et une autre, en mission. J’ai insisté pour emmener Misao avec nous. Je n’aurais pas du. Les ordres avaient été donnés, aucun survivant au convoi. Seulement, Misao est non-violente et a refusé que l’on tue deux enfants. Elle ne m’a pas écouté et… ça a dégénéré. L’autre avec moi a détruit une auberge où elle s’était réfugiée, une auberge avec ses amis… la plupart sont morts à présent. Nous sommes ensuite rentrés et… Misao n’était pas bien. Je m’en voulais, pensait qu’elle ne voudrait plus de moi. Et pourtant, elle a pleuré contre mon torse, je l’ai laissée déverser sa peine et sa douleur… tout en sachant que mon Maître ne laisserait pas cette faute impunie. Elle a retrouvé les enfants, les as tués. J’étais sur la voie de la trahison et mon Maître a décidé de me permettre de me racheter. Elle m’a emmené avec elle.

Maintenant, la partie la plus dure. Il serrait le rebord de la fenêtre avec force, les images collées sur ses rétines.

-C’était des sortes d’épreuves pour être sûr que je reste sur la bonne Voie. J’ai dû soutirer des informations à une serveuse nymphomane, sans réussir à éviter de coucher avec elle. J’ai trompé Misao, sans le vouloir. Je n’y ai pris aucun plaisir et les remords ont été affreux. Ensuite, j’ai du m’occuper d’un vieillard. Je lui ai brisé la nuque pour que ce soit plus rapide et qu’il ne souffre pas. Je m’en voulais. Mais si je ne le faisais pas, j’étais considéré comme un traître et serait tué sur le champ. Et cela ne devait pas arriver parce que sinon Misao mourrait aussi. Il fit une courte pause, reprenant ensuite Puis il y a eut un musicien. Un musicien qui avait côtoyé Misao. Ce fût dur. Très dur, et pourtant je l’ai aussi fait. Et enfin… il y a eut les enfants. J’ai du tuer deux jeunes enfants qui n’avaient rien demandé…

Trop de morts. Trop de sang versé pour satisfaire Viladra.

-Je suis rentré, le cœur lourd, parce que je savais qu’elle serait au courant. Misao. Je savais qu’elle avait eu vent de tous mes faits et gestes. Seulement, je ne m’étais pas attendu à ce qu’elle fasse ce qu’elle a fait… certes je ne pensais pas qu’elle me pardonnerait immédiatement. Mais… elle m’a rejeté… m’a quitté. Elle a aguiché d’autres hommes sous mes yeux pour me rendre jaloux. Elle a refusé le moindre dialogue avec moi. La seule fois ou nous avons parlé, elle m’a dit qu’elle se serait tuée plutôt qu’obéir, mais que je n’avais pas eu le cran de le faire… et pour y répondre je dirais qu’elle a raison, parce que je ne voulais pas la laisser seule… j’ai alors tenté de la reconquérir… de repartir à zéro et d’apprendre de nos erreurs… je lui ais offert des fleurs qu’elle a jeté par la fenêtre, je l’ai invitée à dîner, et tout ce qu’elle a fait a été de me dire qu’elle me haïssait au plus haut point et que c’était moi qui l’avait fait changer ainsi. J’étais à bout, et à ce moment là j’ai… voulut en finir. Il leva la main, toucha machinalement sa gorge avant de recommencer Elle m’en a empêché et est redevenue un court instant comme avant. Elle a pleuré contre moi en disant qu’elle ne voulait pas que je meurs… pour ensuite repartir en me disant d’arrêter de l’aimer. Qu’elle était enfermée. Et qu’elle voulait partir. Je ne pouvais pas la ramener ici. J’ai pris conscience que j’étais en train de la tuer à petits feux… qu’elle dépérissait alors qu’elle débordait de joie de vivre la première fois que je l’avais vue. Je lui ais fait endurer plus qu’il n’est supportable pour une personne comme elle qui aime la vie.

Il était presque à la fin. Il ne savait pas si Roxane l’écoutait encore ou non. Ne savait pas qu’elle tête elle tirait. Si elle était encore là. Elle pouvait être partie en silence… Jamais il n’avait parlé ainsi.

-Je l’observais de loin, me torturant et réfléchissant à un moyen de la délivrer. Jusqu’à ce jour ou elle est tombée violemment. Je l’ai emmenée chez elle, je l’ai veillée alors qu’elle était inconsciente. J’étais mort d’inquiétude… et… quand elle s’est réveillée, elle m’a regardé étrangement, à demandé ou elle était, ce qu’elle faisait là, qui j’étais… avant de se rendormir. Elle… elle avait perdu la mémoire… elle m’avait oublié. Oublié notre amour, les souffrances… elle se rappelait juste qui elle était et sa vie ici. J’en ai profité. J’ai eu l’autorisation de notre chef et je l’ai ramenée. Je suis sortit de sa vie. Entièrement. Ensuite j’ai plongé. J’ai sombré dans l’alcool, je voulais mourir. Je m’en voulais. Je l’aimais toujours… alors un jour, l’on m’a convaincu de venir ici pour m’assurer qu’elle était heureuse… alors je suis venu…

Il respira profondément, ce rendant compte que des larmes glissaient le long de ses joues. Depuis combien de temps pleurait-il comme un idiot ?

-Je mérite de vivre avec mes douleurs, Roxane. J’ai fait trop de mal, j’ai causé trop de souffrances. Et je comprendrais que tu ne veuilles plus me voir, je ne t’en empêcherais pas non plus. Qui aimerait côtoyer un homme tel que moi ? Je n’apporte que le malheur aux autres… J’ai détruit des vies, j’ai détruit Misao. Je n’ai plus le droit d’être heureux ou de sourire… pas après tout ça… je préfère mourir…

Il lui parlait, sans savoir si elle était réellement toujours là. Quelque chose lui soufflait que oui. Qu’elle avait tout écouté avec patience et calme. Mais il n’osait pas affronter son regard. Et il ne voulait pas qu’elle le voie pleurer. Maintenant, c’était à elle de décider de son sort…
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17.04.13 21:45
Kem ne répondit pas tout de suite. Il s’éloigna, s’approchant de la fenêtre et regarda dehors distraitement. Il devait chercher ses mots ou se demander s’il était sage de tout lui raconter. Mais il était trop tard pour reculer maintenant.
Et il le savait. Alors, observant les étoiles comme si elles pouvaient lui insuffler le courage dont il aurait besoin, il fit :

-J’ai fait de Misao ma prisonnière, il y a bien un an à présent. Elle m’avait cherché enfin… ce fût ma première erreur. Je l’ai ramenée, et elle a pu servir puisqu’elle était Rêveuse. J’ai été chargé de la surveiller et… au fil du temps, nous nous sommes rapprochés. Lorsqu’on a du partir ensemble en mission, nos sentiments ont été dévoilés l’un pour l’autre. Nous avons été parfaitement heureux pendant un temps. Mais mon Maître n’appréciait guère cette romance…

Roxane l’écoutait, attentive. Il avait de nouveau commencer sans trop savoir par quel bout le prendre et tout était assez confus. Mais à présent qu’il était lancé, il serait plus clair dans ses mots. Elle pourrait dès lors mieux le comprendre et, peut-être, trouver quelque-chose qui serait apte à le consoler. Peut-être. Vu l’état dans lequel il était, ce n’était pas si sûr.
Mais elle essayerait. Elle ferait son possible, vraiment. Même si, pour l’heure, elle n’aimait pas l’idée qu’il avait tué, elle se doutait que tôt ou tard elle finirait par oublier. Rien ne pourrait l’empêcher de l’aider. Elle était comme ça. Le cœur dans la main, même pour les plus vils personnages…

Kem se racla la gorge et continua, visiblement plus à l’aise dans ses dires :

-Elle m’a envoyé, moi et une autre, en mission. J’ai insisté pour emmener Misao avec nous. Je n’aurais pas du. Les ordres avaient été donnés, aucun survivant au convoi. Seulement, Misao est non-violente et a refusé que l’on tue deux enfants. Elle ne m’a pas écouté et… ça a dégénéré. L’autre avec moi a détruit une auberge où elle s’était réfugiée, une auberge avec ses amis… la plupart sont morts à présent. Nous sommes ensuite rentrés et… Misao n’était pas bien. Je m’en voulais, pensait qu’elle ne voudrait plus de moi. Et pourtant, elle a pleuré contre mon torse, je l’ai laissée déverser sa peine et sa douleur… tout en sachant que mon Maître ne laisserait pas cette faute impunie. Elle a retrouvé les enfants, les as tués. J’étais sur la voie de la trahison et mon Maître a décidé de me permettre de me racheter. Elle m’a emmené avec elle.

La rêveuse ferma les yeux, tentant de chasser les images morbides qui lui venaient à l’esprit. Misao avait donc aussi du en voir de belles…Elle comprenait la douleur qui avait du l’étreindre alors. Voir des hommes et des femmes se faire tuer était quelque-chose de terrible. Quelque-chose qui reste gravé dans la mémoire et qui ne peut pas s’effacer.
Roxane se souvenait très bien de chaque meurtre auquel elle avait assisté. Avec précisions. Et souvent la nuit, elle revoyait les détails, se rappelant parfaitement qu’elle n’avait rien tenté pour les sauver. Elle était restée assise, dans l’ombre, à les regarder se faire massacrer. Mais pour rien au monde elle ne se serait levée. Elle était faible, elle le savait.
Elle n’avait pas la détermination de Misao. Ni sa persévérance et encore moins son courage. Elle l’admirait énormément. Même si son geste n’avait réussi qu’à la précipiter au plus bas.

Elle soupira malgré elle. Son esprit venait de dériver sur la troisième personne du récit : son Maître. Comment une telle cruauté pouvait atteindre une personne ? Ce n’était pas humain. Ce n’était que des enfants ! De quel droit pouvait-elle mettre fin à leurs jours ?! Et à tous les autres ? Tous ceux qu’elle avait tué ?! Elle n’avait aucun droit de vie ou de mort sur eux ! C’était injuste.
Mais le pire dans tout cela était qu’ils y prenaient du plaisir. Les mercenaires adoraient avoir du sang sur leur main, voir la faiblesse dans les yeux de leurs victimes. C’était vraiment quelque-chose qui échappait à Roxane.
Et même si des personnes réussissaient à les attraper, il y en aurait toujours d’autres. Les mercenaires ne sombreraient jamais complètement. Il y avait toujours une part d’ombre dans ce monde, destiné à maintenir l’équilibre. Car sans mal, le bien n’existe pas, n’est-ce pas ?

-C’était des sortes d’épreuves pour être sûr que je reste sur la bonne Voie. J’ai dû soutirer des informations à une serveuse nymphomane, sans réussir à éviter de coucher avec elle. J’ai trompé Misao, sans le vouloir. Je n’y ai pris aucun plaisir et les remords ont été affreux. Ensuite, j’ai du m’occuper d’un vieillard. Je lui ai brisé la nuque pour que ce soit plus rapide et qu’il ne souffre pas. Je m’en voulais. Mais si je ne le faisais pas, j’étais considéré comme un traître et serait tué sur le champ. Et cela ne devait pas arriver parce que sinon Misao mourrait aussi.

C’était donc ça, ce qui le retenait là-bas. S’il n’obéissait pas et qu’il refusait de tuer des gens ou même s’il décidait de fuir, il serait puni. Traqué jusqu’à ce qu’on le retrouve, sans relâche. Roxane comprenait parfaitement que ce n’était pas le genre de vie qu’il envisageait. Fuir, toujours, ce n’était pas sa voie. Contrairement à elle qui passait son temps à éviter son destin.
Kem fit alors une courte pause, reprenant ensuite :

-Puis il y a eut un musicien. Un musicien qui avait côtoyé Misao. Ce fût dur. Très dur, et pourtant je l’ai aussi fait. Et enfin… il y a eut les enfants. J’ai du tuer deux jeunes enfants qui n’avaient rien demandé…

La jeune femme serra les draps entre ses mains. Ce devait être une situation terrible à vivre. Il était piégé. Totalement piégé. Il marchait sur un fil incertain, au-dessus d’un gouffre sans fond. S’il faisait un faux pas, il était tué. Il ne pouvait pas rester là-bas car cela le tuait à petit feu mais d’un autre côté, il ne pouvait pas partir.
Roxane le plaignait vraiment. S’empêcher d’éprouver de la pitié, elle le regarda tristement. Il faisait partie de ces hommes victimes du destin. Et elle espérait pour lui qu’il arriverait à s’en sortir. Il le méritait. Même s’il avait tué autant de personnes, il méritait d’avoir une vie tranquille. Car il était peut-être mercenaire mais à chaque fois qu’il avait ôté la vie de quelqu’un, c’était contre son gré…Cela changeait considérablement les choses.

-Je suis rentré, le cœur lourd, parce que je savais qu’elle serait au courant. Misao. Je savais qu’elle avait eu vent de tous mes faits et gestes. Seulement, je ne m’étais pas attendu à ce qu’elle fasse ce qu’elle a fait… certes je ne pensais pas qu’elle me pardonnerait immédiatement. Mais… elle m’a rejeté… m’a quitté. Elle a aguiché d’autres hommes sous mes yeux pour me rendre jaloux. Elle a refusé le moindre dialogue avec moi. La seule fois ou nous avons parlé, elle m’a dit qu’elle se serait tuée plutôt qu’obéir, mais que je n’avais pas eu le cran de le faire… et pour y répondre je dirais qu’elle a raison, parce que je ne voulais pas la laisser seule… j’ai alors tenté de la reconquérir… de repartir à zéro et d’apprendre de nos erreurs… je lui ais offert des fleurs qu’elle a jeté par la fenêtre, je l’ai invitée à dîner, et tout ce qu’elle a fait a été de me dire qu’elle me haïssait au plus haut point et que c’était moi qui l’avait fait changer ainsi. J’étais à bout, et à ce moment là j’ai… voulut en finir.

Il se toucha le cou, comme s’il ressentait encore la corde serrée contre sa peau et son regard se voilaun instant. Il devait se remémorer les divers émotions qu’il avait traversé à ce moment. Roxane tressaillit d’horreur. Elle savait qu’il était désespéré mais elle ne se doutait pas que c’était à ce point ! Comment pouvait-elle le sauver ? Lui redonner le goût à la vie ? Elle ne savait pas trop comment si prendre avec ce genre de personnes. Certes, il déballait tout ce qu’il avait sur le cœur, mais serait-ce suffisant ? Elle était prête à en jurer que non. Et qu’elle vienne le voir tous les jours avec sa joie de vivre le découragerait peut-être. Alors…Que devait-elle faire ?

-Elle m’en a empêché et est redevenue un court instant comme avant. Elle a pleuré contre moi en disant qu’elle ne voulait pas que je meurs… pour ensuite repartir en me disant d’arrêter de l’aimer. Qu’elle était enfermée. Et qu’elle voulait partir. Je ne pouvais pas la ramener ici. J’ai pris conscience que j’étais en train de la tuer à petits feux… qu’elle dépérissait alors qu’elle débordait de joie de vivre la première fois que je l’avais vue. Je lui ais fait endurer plus qu’il n’est supportable pour une personne comme elle qui aime la vie.

La rêveuse comprenait parfaitement Misao. Elle aurait certainement réagi comme elle, à sa place. Elle l’avait haï en voyant ce qu’elle avait fait, tout comme Roxane avait détesté Kem lorsqu’il lui avait parlé de ce qu’il avait fait. Et lorsqu’elle avait vu la lueur infinie de tristesse, elle n’avait pas pu s’empêcher de réagir, comme Misao lorsqu’elle l’avait vu au bord du suicide. Elles se ressemblaient terriblement. Mais il y aurait au moins une différence. Elle, elle ne le laisserait pas à son propre sort. Elle n’était peut-être pas courageuse, mais elle était forte. Elle pouvait en endurer énormément sans jamais se plaindre. Son passé en était la preuve même.

Kem continua, ne semblant plus jamais vouloir s’arrêter de parler. Il avait du renflouer toutes ses émotions depuis tellement longtemps, pour dire tant de choses. Depuis combien de temps ne l’avait-on plus écouter ? Renfermer toutes ces choses dans son cœur ne ferait que rajouter à sa douleur. Et Roxane était heureuse d’être la personne à qui il se confiait. Même si, pour l’heure, elle ne savait toujours pas ce qu’elle devait lui dire en retour.

-Je l’observais de loin, me torturant et réfléchissant à un moyen de la délivrer. Jusqu’à ce jour ou elle est tombée violemment. Je l’ai emmenée chez elle, je l’ai veillée alors qu’elle était inconsciente. J’étais mort d’inquiétude… et… quand elle s’est réveillée, elle m’a regardé étrangement, à demandé ou elle était, ce qu’elle faisait là, qui j’étais… avant de se rendormir. Elle… elle avait perdu la mémoire… elle m’avait oublié. Oublié notre amour, les souffrances… elle se rappelait juste qui elle était et sa vie ici. J’en ai profité. J’ai eu l’autorisation de notre chef et je l’ai ramenée. Je suis sortit de sa vie. Entièrement. Ensuite j’ai plongé. J’ai sombré dans l’alcool, je voulais mourir. Je m’en voulais. Je l’aimais toujours… alors un jour, l’on m’a convaincu de venir ici pour m’assurer qu’elle était heureuse… alors je suis venu…

Roxane hocha la tête même s’il ne devait pas la voir. Décidément, Kem n’était en rien un type monstrueux comme ses partenaires. Il était formidable. Comment pouvait-il aimer une personne à ce point ? C’était quelque-chose de totalement inconnu, pour elle. Elle, elle n’aimait que pour un soir ou quelques mois au grand maximum…Elle se lassait rapidement des hommes qu’elle côtoyait ou bien, en voyant un comme étant son prince charmant, elle s’attachait désespérément à lui jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’il ne lui convenait pas. Alors évidemment, au fil du temps…Elle finissait par ne plus y croire. Elle s’était résignée, pensant que l’amour ne devait être finalement pas pour elle. Tout tournait autour de compagnons brefs, éphémères, qu’elle pouvait oublier rapidement. Et tant pis pour eux s’ils s’attachaient à elle. Elle n’avait rien demandé ni fait pour que cela arrive. Alors, au fond, c’était leur problème.

Mais pour en revenir au sujet, la demoiselle fut d’abord étonnée de l’amnésie de Misao. Jamais elle n’avait entendu de cas si grave. Et puis, pour elle, un jour ou l’autre tout lui reviendrait. Forcément. Cela n’existait pas des personnes restant sans leur mémoire toute leur vie ! Il y avait toujours des gestes, des endroits, des paroles qui leur rappelaient soudain leur passé. Ce n’était qu’une question de temps.
Alors ou Kem l’ignorait ou bien préférait-il en rester là. Ne plus revoir Misao pour son bien, la laisser là où elle était maintenant. Il voulait peut-être que chacun vive séparément dès cet instant. Il profiterait alors du moment d’absence de sa part pour s’en aller loin d’elle, de sorte qu’elle n’essaye pas de le rattraper : il en était mieux ainsi. Et quand elle se réveillerait, il serait trop tard pour le chercher…

-Je mérite de vivre avec mes douleurs, Roxane. J’ai fait trop de mal, j’ai causé trop de souffrances. Et je comprendrais que tu ne veuilles plus me voir, je ne t’en empêcherais pas non plus. Qui aimerait côtoyer un homme tel que moi ? Je n’apporte que le malheur aux autres… J’ai détruit des vies, j’ai détruit Misao. Je n’ai plus le droit d’être heureux ou de sourire… pas après tout ça… je préfère mourir…

Pensait-il vraiment tout ce qu’il disait ? Non, il ne méritait pas de vivre avec ses douleurs. Personne ne le méritait. Pas même le pire des sanguinaires. Mais si cette souffrance pouvait l’aider à assumer ses actes, à penser qu’il était plus humain grâce à la douleur…C’était son choix. Après tout, chacun voyait sa vie comme il l’entendait. Mais c’était dommage de s’emprisonner comme ça. Il ratait certainement pleins d’occasions de profiter du monde, trop ancré dans la tristesse comme il l’était. Elle ne le condamnait ni le jugeait mais s’il continuait comme cela, il finirait de nouveau par penser à la mort.
Et elle ne pouvait pas le laisser faire ça. Alors Roxane, déterminée, s’assit sur le lit et le regarda intensément. Elle attendit quelques instants encore, puis déclara d’une voix ferme :

-Non.

La rêveuse se doutait que ce simple mot devait quelque peu…le consterner. ‘Non’. Il ne devait pas saisir d’où cela sortait, ni pourquoi elle le disait.
Elle se leva complètement, bien décidée à lui faire comprendre qu’il avait aussi le droit au bonheur, malgré sa douleur. Lorsqu’elle fut devant lui, elle planta ses yeux dans les siens et reprit, en s’expliquant plus clairement cette fois:

-Non. Tu ne dois pas dire ça. Tu ne dois pas mourir, ni renoncer. Alors que tu décides de vivre avec tes douleurs, soit. Mais pense aussi à vivre. Tu es coincé chez les mercenaires ; ils ont ton corps mais pas ton esprit. Si tu continues à déprimer autant, tu finiras par te résigner et tu exécuteras les ordres sans plus réfléchir. Et tu n’éprouveras plus rien lorsque tu devras assassiner des gens – car tu devras encore le faire, c’est évident. Mais ne les laisse pas te prendre ça, Kem. Ne les laisse pas te voler ton âme.

Roxane prit son visage entre ses deux mains et caressa lentement sa joue. Elle devait ajouter quelque-chose, n’importe quoi. Mais plus elle réfléchissait, plus ses idées s’embrouillaient. Peut-être qu’il avait compris le sens de ses mots mais qu’il ne savait pas comme les mettre en œuvre. Comment fait-on pour être heureux, lorsqu’on a plus rien ? De quelle force et de quelle obstination faut-il être ?
Il fallait qu’elle lui prouve que le bonheur était à sa portée, qu’il suffisait d’ouvrir ses yeux et d’aimer la vie comme elle lui venait.

C’est alors qu’elle remarqua ses cernes, son teint pâle : il ne devait plus bien dormir depuis des jours. Il était vraiment tant que tout finisse. Qu’il réapprenne la vie et oublie la mort. Elle vit ses yeux remplis de résignation et sut immédiatement ce qu’elle devait faire. Peut-être que cela n’aboutirait à pas grand-chose mais elle aurait au moins essayé.

Lentement, elle approcha son visage du sien et, hésitante, posa ses lèvres contre les siennes. Comme elle vit qu’il ne réagissait pas, elle renforça son étreinte et pressa plus fort sa bouche, prolongeant indéfiniment le baiser.
Il voyait ainsi qu’il ne faisait pas que rendre les gens malheureux. Que, malgré tout ce qu’il avait fait, il y avait encore des personnes pour l’aimer. Comprendrait-il qu’il ne devait pas renoncer ? Le monde avait besoin de lui, d’une façon ou d’une autre, et il ne pouvait pas tout laisser tomber comme cela. Un jour viendrait l’heure pour lui d’agir, de laisser sa trace dans le mouvement des choses et peut-être même dans l’Histoire.
Peut-être que les temps actuels étaient durs mais il fallait qu’il passe par là pour mieux s’épanouir. Roxane l’avait finalement compris au bout de toutes ces années et se chargeait simplement de faire en sorte que chacun trouve sa véritable voie. Alors si un peu de chaleur humaine suffisait à cet homme pour reprendre confiance en lui et en ses capacités, elle était prête à se donner entièrement.

Oh, bien sûr, il viendrait le moment de se séparer. Ce serait sûrement dur, éprouvant. Surtout s’il se raccrochait à elle, comme le faisait désespérément Anton. Mais tout lui semblait si loin !
Roxane ferma de nouveau les yeux et leva sa tête, quémandant un nouveau baiser. Tout ne faisait que commencer.
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Kem Alran
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17.04.13 22:30
Finalement, Kem se retourna pour voir Roxane assise sur le lit, avant qu’elle ne dise :

-Non.

Comment ça « non » ? Que voulait-elle dire par là ? Il l’avouait, il ne comprenait pas vraiment… Elle se leva alors, se postant juste devant lui pour s’expliquer un peu plus, ses yeux verts plantés dans les siens :

-Non. Tu ne dois pas dire ça. Tu ne dois pas mourir, ni renoncer. Alors que tu décides de vivre avec tes douleurs, soit. Mais pense aussi à vivre. Tu es coincé chez les mercenaires ; ils ont ton corps mais pas ton esprit. Si tu continues à déprimer autant, tu finiras par te résigner et tu exécuteras les ordres sans plus réfléchir. Et tu n’éprouveras plus rien lorsque tu devras assassiner des gens – car tu devras encore le faire, c’est évident. Mais ne les laisse pas te prendre ça, Kem. Ne les laisse pas te voler ton âme.

Elle prit alors son visage entre ses mains, caressant ses joues, et il se sentit frissonner. Elle avait des mains si douces… et ses paroles sonnaient vraies. Seulement, comment faire ? Comment faire pour revivre après ça ? Comment faire pour être libre au moins d’esprit ? Pour lui, c’était ambigu, il ne voyait pas comment procéder pour y parvenir.

Comment renaître ? De quelle façon ? Dans quel but ? Ne pas livrer son esprit aux Mercenaires… si facile à exprimer… Non… ça ne marcherait sans doute pas… il était perdu…

Il vit le visage de Roxane se rapprocher du sien, lentement et après une hésitation, elle posa ses lèvres sur les siennes, lui donnant un baiser qu’elle accentua lorsqu’elle vit qu’il ne réagissait pas. Elle le serrait fortement contre elle et en fait, il était complètement surpris de ce geste. Seulement, il ne se détacha pas et lui rendit son baiser. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait plus eu d’amour de la sorte. Si longtemps qu’on ne l’avait plus traité en homme que l’on pouvait aimer. Bien sûr, il ne savait pas si Roxane l’aimait ou si c’était juste pour l’aider, mais il s’en fichait. Pour le moment, il ne voulait que… profiter. Retrouver ses sensations qui ne vous envahissent que lors d’un baiser passionné. Surtout qu’elle lui rappelait Misao, bien qu’étant complètement différente…

Lorsqu’ils se détachèrent, le souffle de Kem était déjà court et il ne relâcha pas Roxane. Il la gardait contre lui, aussi précieusement qu’il aurait pu garder un trésor.
Il la regarda un instant, admirant son visage angélique à la lumière de la lune, avant qu’elle ne ferme les yeux et se rapproche, demandant un autre baiser.

Il le lui donna, plus langoureux que le précédent. Kem était envahit de sensations qu’il n’avait plus connues depuis… de longs mois…

Lentement, il la fît reculer, toujours les yeux fermés, jusqu’à ce qu’ils s’affalent sur le lit. Il ne savait guère si c’était une bonne idée, si cela n’allait pas causer des souffrances une nouvelle fois, mais il avait… il avait… besoin de… donner un peu d’amour à quelqu’un… et… Roxane était là, belle et magnifique… elle l’avait écouté…

Ses mains, mues par des automatismes, se mirent à parcourir son corps, malgré leur tremblement. Il avait peur de mal faire… seulement elle se mit à son tour à le caresser, lui ouvrant la chemise lentement. L’embrassant à nouveau, il s’occupa de ses vêtements, les jetant au hasard dans la pièce. Ce ne fût guère long qu’ils se retrouvent nus et il ne se priva pas d’admirer ce corps pour le moins… parfait.

Il n’y avait pas de cicatrices comme chez lui. Et la peau avait l’air aussi douce que du satin. Lorsqu’il toucha, hésitant toujours, il frissonna. Aussi douce que celle de Misao… il secoua imperceptiblement la tête. Ce n’était pas Misao, mais Roxane. Deux personnes distinctes et différentes. Il ne voulait pas lui faire mal.

Liant leurs bouches une nouvelle fois, ce fût son bassin qui s’approcha avec seulement, elle dût quelque peu l’aider… il n’y parvenait plus, complètement gêné et stressé à l’idée de ne justement pas y arriver.
Lorsqu’il y parvint, les automatismes revinrent et il prit les rênes, lentement, l’emmenant au paradis. Pour ne pas faire de bruit, ils s’embrassaient, camouflant ainsi leurs gémissements.
Kem se sentait… quelque peu plus vivant qu’avant. Humain.

L’aube pointait le bout de son nez lorsqu’ils se recouchèrent l’un à côté de l’autre, essoufflés mais souriants. Kem souriait, plus faiblement que Roxane, mais même. La première fois en l’espace de presque cinq mois qu’il souriait…

Un bras sous la tête de la jeune femme, il lui embrassa le front, fermant un peu les yeux et murmurant :


-Merci, Roxane… pour tout…

Grâce à elle, il s’était sentit plus vivant l’espace d’une nuit… maintenant, est-ce qu’ils allaient parcourir un peu de route ensemble ou faire comme si de rien n’était à la minute même ou elle passerait le pas de la porte, il ne le savait pas…

Mais pour l’heure, un peu de repos ne leur ferait pas de mal non ? Serrant la jeune femme contre lui, il ferma les yeux, s’enivrant de son parfum qui avait subsisté malgré leur nuit de folie.


-Tu es une femme merveilleuse…Murmura-t-il avant de sombrer dans le sommeil.

Spoiler:
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Roxane
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21.04.13 19:39
Kem lui rendit un long baiser langoureux. Et pendant ce temps, Roxane se demanda si ce début de liaison était vraiment une bonne idée…Pas qu’elle ne le connaissait pas plus que ça – après tout, elle avait déjà eu une relation avec des personnes dont elle ne savait pas grand-chose et puis, il venait de lui livrer une grande partie de son passé. Mais c’était tout de même un mercenaire. Et si Rasinar avait l’air inoffensif, lui pourrait très bien être tout à coup violent.

Le jeune homme continua de l’embrasser, la menant lentement vers le lit. De là, il mena une main hésitante vers son corps, la caressant en tremblant légèrement. Aussitôt, les doutes de la demoiselle se dissipèrent : ces doigts ne lui feraient aucun mal. Elle ne risquait absolument rien.
Rassurée, Roxane se mit elle aussi à le caresser, déboutonnant sa chemise en moins de deux. Ils se déshabillèrent l’un l’autre, ne se privant pas de s’observer avec avidité.

La rêveuse remarqua les multiples cicatrices sur son corps d’un air désolé. Dans quelles circonstances les avait-il eues ? Ah, mieux valait ne pas le savoir. Il en avait déjà trop dit sur sa souffrance. Et si c’était important de faire revenir le passé pour un moment, pour permettre de se dépêtrer de tout le mal qu’on a vécu, il était aussi important de ne pas aller trop loin. Sinon, il n’était pas certain qu’il sache s’en sortir.

Kem vint alors à elle, hésitant. Il était plutôt maladroit, comme si c’était sa Première fois. Roxane en fut attendrie et, l’embrassant doucement, l’aida de son mieux, tentant en même temps de le mettre en confiance. Il ne devait pas avoir peur de mal faire. Même si cela faisait apparemment longtemps qu’il n’avait pas donné tout son amour à une femme, tout lui reviendrait facilement. Et puis, elle était là. Jamais elle ne se moquerait de lui ou le rejetterait. Il ne le méritait pas.

Les deux amants se trouvèrent rapidement, découvrant le plaisir que leur procurait la proximité de l’autre. Ils firent l’amour jusqu’aux premières lueurs de l’aube, animés par le besoin de s’embrasser et de se toucher. Ils s’aimèrent ainsi, Roxane gardant cependant à l’esprit que tout ça ne durerait pas.
C’était dur à dire, mais elle devrait tôt ou tard le laisser derrière elle, comme s’il n’y avait jamais eu cet amour fusionnel entre eux. Oh bien sûr, elle se rendait compte du mal qu’elle faisait…Mais en vérité, cela lui était égal. Elle considérait que c’était le problème des hommes : ils n’avaient cas pas s’attacher à elle. Injuste ? Mais totalement !

Lorsqu’ils se séparèrent enfin, Kem entoura les épaules de Roxane de son bras, visiblement comblé. Elle se serra contre lui, caressant ses tablettes de chocolat d’un air rêveur. Il était vraiment séduisant. Ses yeux qui l’avaient tellement déroutée la première fois la faisait désormais totalement fondre. Et puis, il fallait l’avouer, le fait qu’il soit musclé à point la rendait presque hystérique. (tu as des fans Kem ! O/)
Le garçon se pencha alors vers son visage, lui embrassant tendrement le front et déclara en chuchotant :

-Merci, Roxane… pour tout…

Roxane sourit à son tour. Elle avait au moins réussi à lui redonner confiance en ce qu’il était. Et si elle restait encore un moment avec lui, peut-être qu’il reprendrait le goût de la vie. Et petit à petit, elle n’aurait même plus besoin d’être là pour qu’il soit heureux comme maintenant…
Kem sera la jeune femme contre lui et elle ne put s’empêcher de rougir, sentant très clairement ses muscles si sexy contre elle.
Elle le sentit terriblement détendu et vit à son air qu’il était au bord du sommeil. Observant la clarté de l’extérieur, Roxane soupira : elle n’avait pas su dormir, avec tout ça…Et une longue journée l’attendait.
Elle ressentit tout à coup une terrible fatigue l’étreindre et se maudit intérieurement. Jamais elle ne pourrait soigner les gens comme ça !

-Tu es une femme merveilleuse…

Et pouf, il s’endormit. Comme ça ! Elle grogna, sachant pertinemment qu’il en avait le droit. Alors qu’elle…elle devait se lever et commencer à s’occuper des blessés. Elle soupira encore une fois et se dégagea de ses bras, se rhabillant avec empressement.
Lorsqu’elle fut prête, elle se pencha vers Kem pour l’embrasser longuement. Mais il était déjà trop ancré dans le monde des rêves et il ne réagit pas.

-Je reviendrais ce soir, Kem. Et toi aussi, tu es merveilleux. Plus que tu ne le crois.

Roxane sourit, caressant son visage avec douceur. Il avait l’air tellement paisible, maintenant. Toutes les traces de remords s’étaient dissipées. Elle s’imprégna de ses traits, pour se redonner du courage et se leva.
Elle était prête à affronter le jour !

Le temps passa assez rapidement, malgré ce qu’elle croyait. Mais inutile de vous préciser qu’elle a fait pleins de bêtises, n’est-ce pas ? Tout d’abord parce-qu’elle était complètement fatiguée mais aussi…Parce-que c’est Roxane. En sois, c’est une raison des plus valables.
Vous voulez quelques exemples ? Ah ! Hé bien, déjà, elle avait enfilé ses vêtements complètement à l’envers et avait complètement oublié d’enfiler ses sous-vêtements (tout le monde a déjà oublié ça au moins une fois dans sa vie ! Donc, vous comprenez tous sa douleur). Elle renversa bon nombres d’assiettes, répandant même le contenu d’une soupe bouillante sur le crâne chauve d’un homme. Celui-ci en fit tout un scandale et failli se plaindre auprès du chef des rêveurs mais la jeune femme réussit à le convaincre du contraire. Comment ? En lui massant sa tête d’œuf. Oui. Il est très bizarre.

Roxane faillit même s’endormir alors qu’elle était en train d’exécuter un rêve. Ses collègues, comprenant fort bien l’état dans lequel elle se trouvait, eurent la bonté de ne pas la laisser s’occuper de la naissance d’un enfant…Sinon, la mère et le bébé auraient été dans un sale état. Et là, pas sûr qu’un massage de la tête suffirait à calmer tout le monde ! Ahhaah…Ahem.
Bref, ce fut un véritable enfer malgré que toutes ces péripéties agrémentèrent la journée. La demoiselle arriva donc presque en rampant jusqu’à la chambre de son cher et tendre, à moitié endormie.

-Je suis là… marmonna-t-elle entre ses dents.

Elle entendit du bruit venant de la salle d’eau et un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle gloussa légèrement et enleva ses habits un à un, cherchant à être le plus discrète possible. Lorsqu’elle fut totalement nue, Roxane entra dans la pièce et, dans un splendide déhanché, atteignit Kem.
Elle prit directement sa tête entre ses doigts et commença à l’embrasser avec force, jusqu’à ce qu’elle ressente quelque-chose de…poilu sur le visage de l’homme.

-…Tu as une moustache, Kem ? J’avais pas rema…AAAAAH !

La rêveuse fit un énorme bond. Devant elle se dressait un vieux pépé, assez surpris de sa présence mais visiblement touché. Il s’approcha de son visage, quémandant un autre baiser mais elle s’empressa de sortir de l’eau en s’excusant au mieux :

-Non je…C’était une erreur ! Pardonnez-moi !

Roxane se rhabilla rapidement et s’enfuit de la chambre, peu désireuse d’entretenir une plus longue conversation avec ce monsieur…
Lorsqu’elle fut dehors, elle ne put s’empêcher d’éclater de rire. Elle était vraiment désespérante…Bah ! Au moins, personne ne le saurait. (…Ahaha ! Tu crois ça ! Mais je vais vendre cette information, ma chère ! Bouahahaha !)

Elle se dirigea vers la chambre de Kem, vérifiant plusieurs fois le numéro par sûreté. Lorsqu’elle fut certaine de ne pas se tromper, elle ouvrit la porte en souriant. Le jeune mercenaire semblait l’attendre, regardant pensivement à la fenêtre. Dès qu’il la vit, son visage s’éclaira.

-Désolée de t’avoir fait attendre. J’ai eu…Un léger compromis. Rien de grave, rassure-toi !

Elle s’approcha de lui et l’embrassa doucement, repensant au vieux papy. C’est sûr, Kem avait des lèvres beaucoup plus appétissantes que les siennes ! Dans un souffle, elle déclara, bien qu’elle seule aurait pu comprendre :

-Ne te laisse jamais pousser la moustache !

Roxane s’empara une nouvelle fois de sa bouche, l’empêchant de répliquer quoique se soit. Elle glissa ses mains sous sa chemise, ressentant avec satisfaction le contact sur sa peau. C’est sûr qu’entre les beaux muscles de Kem et la tête du gars chauve de tout à l’heure…Le choix était vite fait.
Elle continua de l’embrasser partout, s’arrêtant néanmoins lorsqu’elle atteignit son cou. Elle releva la tête, les yeux légèrement brillants, et lui fit remarquer :

-Tu devrais prendre une douche, jolicoeur…

Encore une fois, elle n’attendit aucune réponse de sa part et le poussa vers la salle de bain, le poussant dans l’énorme cavité contenant de l’eau. Le jeune homme attrapa sa cheville en tombant, l’emmenant avec lui. Ils se retrouvèrent tous les deux habillés et complètement trempés.
Amusés, ils se chamaillèrent un moment avant de se déshabiller complètement.

-Laisse-moi te laver, petit garnement…

Elle le savonna sensuellement, le massant en même temps pour le détendre. Et lorsqu’elle croisa son regard, elle se félicita entièrement. Il semblait vraiment conquit, reposé. Il se sentait bien dans sa peau, peut-être même fier de ce qu’il était et tout cela c’était grâce à elle. Quant elle eut terminé, Roxane se nicha au creux de ses bras, terriblement souriante. Elle avait réussi à le rendre heureux.
Elle avait sauvé une vie. Peut-être pas par un rêve…Mais cela revenait au même. Il était vivant, désormais. Terriblement vivant.

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Kem Alran
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21.04.13 21:25
Lorsque Kem se réveilla, il était seul dans le lit. Le soleil était haut dans le ciel et son ventre hurlait famine. Il mit un certain temps à se souvenir du pourquoi ses vêtements étaient éparpillés au sol et un sourire béat atterrit sur ses lèvres.

Roxane… leur nuit de folie… il se demanda alors si elle ne le faisait pas pour l’aider. Il ne voulait pas… la forcer à coucher avec lui juste pour lui rendre un sourire…
Soupirant, il se leva, alla dans la salle de bain se débarbouiller et s’habiller, puis sortit en quête de nourriture. Roxane devait être allée soigner des malades… la pauvre, elle n’avait même pas dormit ! Il s’en voulut un peu…

Déambulant, il se fît guider par un Rêveur jusqu’au lieu qui servait de cantine. On lui servit un repas complet qu’il emmena dans sa chambre pour le savourer. Ensuite… l’estomac repu, il ne savait pas trop quoi faire… il ne souhaitait pas sortir de peur de croiser Misao. Il sortait lentement de la dépression avec Roxane, et tout n’était pas encore terminé, loin de là.

Il s’occupa comme il put, rangeant, faisant quelques exercices pour se maintenir en forme et finalement, ce posta à la fenêtre. Son voyage n’était pas vain, au final… Roxane était quelqu’un de splendide qui l’aidait à merveille. Et non pas seulement au lit !

La brume de son esprit s’était quelque peu étiolée, mais il faudrait encore un peu de temps pour qu’il puisse dire bonjour à la vie réellement. Du temps pour qu’il… parvienne à tourner la page définitivement. Du temps pour qu’il accepte que jamais il ne la retrouverait, que c’était mieux ainsi et qu’il fallait qu’il avance.
Observant les changements de lumières au fil de la descente du soleil, il entendit la porte s’ouvrir et se refermer doucement. Lentement, il se tourna et sourit en voyant Roxane arriver.


-Désolée de t’avoir fait attendre. J’ai eu…Un léger compromis. Rien de grave, rassure-toi !

Il ne lui en voulait pas… et elle était déjà toute pardonnée avec ce joli baiser qu’elle lui donna avant de souffler :

-Ne te laisse jamais pousser la moustache !

Hein ? La moustache ? Pourquoi disait-elle ça ? Il ne put cependant pas lui demander de plus amples explications que leurs lèvres se retrouvaient pour un baiser passionné. Il frissonna même lorsqu’il sentit les doigts fins et délicats de la Rêveuse se glisser sous sa chemise, remontant lentement jusqu’à son cou.
Là, elle s’arrêta, même dans les baisers, et leva un regard pétillant vers lui pour lui dire :


-Tu devrais prendre une douche, jolicoeur…

Une douche ? Il puait ? Encore une fois, il ne put répliquer qu’elle l’entraînait dans la salle de bain. Et… le poussa dans la baignoire. Tout habillé. Là, il eut sa revanche, attrapant par réflexe sa cheville et l’emmenant avec lui dans la chute. La pièce fût à moitié inondée et les deux jeunes gens se retrouvèrent dans l’eau, habillés.
S’amusant, ils se chamaillèrent comme des enfants avant de se déshabiller parce que… les vêtements qui collaient n’étaient pas géniaux.


-Laisse-moi te laver, petit garnement…

Il eut droit à un lavage complet et sensuel, doux et relaxant. Il n’avait jamais autant profité à vrai dire… il sentait une paix l’envahir, un bonheur simple. Il était détendu sous les doigts de Roxane complètement à l’aise avec elle… on n’aurait pas cru qu’il était dépressif…

Une fois lavé et tout propre, il serra la jeune femme qui vint contre lui, souriante. Il espérait juste que ce sourire ne disparaîtrait pas à cause de lui… parce que des fois, il se disait qu’il portait la poisse… mais là, il voulait tenter… il avait été honnête avec elle, elle connaissait son passé en partie. Elle savait ce qu’il était et malgré tout elle était restée et lui avait offert son corps…

Dix minutes après, ils ressortirent, et il la sécha tout en l’embrassant partout, la laissant néanmoins s’habiller convenablement. Ensuite, ce fût l’heure du repas qu’elle se chargea de chercher, même s’il avait voulut le faire…

Elle le nourrit même comme un enfant en riant ! Mais il se prenait au jeu et faisait de même pour elle… comme de grands enfants et… il aimait ça. Assiettes vides et plateau retourné en cuisine, ils furent réunis dans l’obscurité de la chambre. Il l’embrassa tendrement tout en la couchant sur le lit, mais ne fît pas monter le désir. Il s’éloigna et lui murmura :


-Il faut que tu dormes… tu n’as déjà pas dormit la nuit passée et tu es debout depuis ce matin… alors zou… au pays des rêves !

Il la borda, vérifia qu’elle était bien couchée et se coucha à son tour, la laissant ce coller à lui. Bien vite, elle fût partie, détendue et paisible, et il ne put s’empêcher de l’admirer. Elle ressemblait tant à Misao… physiquement du moins. Parce qu’intérieurement, c’était différent. Jamais Misao ne l’avait massé ou même douchée avec lui… Misao était vive et impulsive… Roxane l’était aussi, mais il y avait un truc en plus… quelque chose qui faisait qu’elle connaissait la vie. Qu’elle savait ce que c’était et profitait de ce qu’on lui donnait.

Une sorte de sagesse dissimulée sous des rires et des actes enfantins…

Au matin, ils se réveillèrent en même temps. Après une séance de baisers et de petites caresses, Roxane dut s’en aller pour soigner les malades et Kem se retrouva seul pour la journée. Après s’être habillé et lavé, il se rassit devant la fenêtre, observant la Confrérie se réveiller.

Près de deux semaines qu’il était là. Deux semaines où il remontait la pente. Doucement mais sûrement. Et… sans Roxane… il se serait enfoncé, enfoncé, jusqu’à avoir à nouveau des envies de suicides… à présent, il n’y pensait plus, convaincu qu’il avait une autre chance. Mercenaire ou non, il restait persuadé qu’il avait le droit à l’amour, même si Viladra avait toujours dit que c’était un énorme point faible. Oui, et elle s’en était servit.

Soupirant, il se releva et eut envie de courir. Alors il sortit, se faufila dans un coin pour ne pas être vu, et courut dans la Confrérie. Il restait enfermé dans sa bulle, chassant les pensées négatives. Il devait faire avec et apprendre de ses fautes. De lourdes fautes, mais même.

Ce ne fût qu’à midi qu’il s’arrêta, son ventre grondant. Il était en sueur, mais souriait. En rentrant, il s’arrêta net. Misao était là-bas… il soupira et se força à l’ignorer malgré la douleur. Elle était heureuse, en famille, avec les siens, sans violence. C’était mieux ainsi pour tout le monde. Point. Et… il avait Roxane maintenant.

Il avança, tête basse pour éviter de l’observer, et chercha un repas qu’il mangea dans sa chambre. Plateau vide, il décida de faire quelques pompes et abdos pour parfaire son entraînement et chasser pour de bon la douleur. A bout de forces, essoufflé, il alla se laver pour ne pas sentir mauvais lorsque Roxane viendrait.

Ce qu’elle fît en fin d’après-midi, souriante comme toujours. Il l’embrassa, la serrant contre lui en murmurant :


-Tu m’as manquée tu sais…

Elle rayonnait là, dans ses bras, et il l’emmena s’asseoir sur le lit, gardant sa main dans les siennes et la caressant du pouce.

-Tu crois que tu pourrais passer une demi-journée en ma compagnie ? Histoire que cela passe plus vite…

Encore une fois, il se perdit dans son regard, un sourire niais sur les lèvres et reprit :

-Passer du temps avec une femme magnifique qui a touché mon cœur… et te rendre heureuse… comme tu l’as fait pour moi…

Oui, il s’attachait à Roxane. Plus qu’elle ne le souhaitait…
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Roxane
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11.05.13 18:21
Roxane ferma les yeux. Laissant l’instant imposer son rythme. Laissant la montagne de sensations qu’elle ressentait parvenir jusqu’à son cœur. Elle pouvait ressentir les moindres muscles de Kem contre elle, la moindre de ses respirations. Il était calme, ses battements réguliers. Il était bien. L’ombre qui l’avait enserré depuis tout ce temps semblait se dissiper.
Oh bien sûr, la rêveuse ne savait pas si ce bonheur tiendrait longtemps. Mais tant qu’il était là, palpables sous ses doigts, elle devait en profiter. C’était ce que la vie lui avait enseigné, après tout ce temps. Et elle ne savait que trop bien l’importance de ce conseil.

Lorsque la demoiselle entendit le grognement sourd du ventre de son amant, elle se dépêcha d’aller prendre à manger en cuisine. Elle ignora les regards des rêveurs plus âgés, fatigués de la voir encore en activité à cette heure tardive, et passa à côté du vieux pépé de tout à l’heure sans s’arrêter…

-Mademoiselle ! J’ai senti votre empressement ! J’accepte votre demande ! Rendez-vous ce soir, hein ? Mademoiselle !

Roxane attrapa plusieurs denrées et s’empressa de sortir de la salle. Plusieurs personnes s’étaient retournées vers le vieux, surpris que la rêveuse s’intéresse à…un homme pareil. L’un deux leva même les yeux au ciel, hautain. Il devait sûrement croire qu’elle profitait de lui pour hériter de sa fortune !

La jeune femme accéléra, cherchant à partir le plus vite possible. Sa réputation allait vite fait d’être en jeu !
Lorsqu’elle eut enfin gagné la chambre de Kem, elle soupira : enfin loin des commérages. Il n’y avait qu’à espérer qu’un des rêveurs soit assez intelligent pour deviner que c’était une horrible erreur ! Enfin bon…C’était Roxy, tout de même ! Tout était envisageable, avec elle !

Roxane s’amusa ensuite à nourrir le beau mercenaire comme à un bébé. Il se prêta au jeu, allant même jusqu’à l’imiter. Ils s’amusèrent comme des enfants, tout simplement heureux.
Lorsqu’ils eurent terminé, la rêveuse s’empara des assiettes et les porta en cuisine, retournant ensuite sur ses pas.
Elle se réfugia alors une nouvelle fois dans ses bras, profitant de l’obscurité pour être dans l’intimité. Et alors qu’il l’embrassait tendrement, il s’arrêta, s’éloignant d’elle. Elle grogna légèrement, réclamant d’autres baisers. Mais il ne se démonta pas et murmura :

-Il faut que tu dormes… tu n’as déjà pas dormi la nuit passée et tu es debout depuis ce matin… alors zou… au pays des rêves !

Elle rouspéta encore légèrement mais sentit la fatigue reprendre le dessus. Instinctivement, elle se colla contre Kem (pour baver dessus, bouahah), entourant son torse d’un de ses bras. Et malgré tous ces efforts pour rester éveillée, elle sombra dans un sommeil profond et sans rêve.

Le lendemain, les tourtereaux se réveillèrent en même temps. Ils s’embrassèrent et se caressèrent un moment, les yeux encore embués de sommeil. Mais Roxane n’eut pas d’avantage le temps de profiter car elle devait déjà s’en aller pour travailler. Au moins, cette fois, elle serait assez en forme au soir pour faire durer l’amour entre elle et Kem…

Elle sortit donc et après un petit-déjeuner rapide, commença à faire le tour des chambres. Certains la reconnurent de la veille, la regardant légèrement dégoûté, mais elle les ignora. Cela ne servait à rien de se justifier. De toutes manières, ils pensaient ce qu’ils voulaient. D’ici à quelques jours, elle ne les verra plus jamais alors bon…Quelques-uns, rares, osaient tout de même lui demander la raison de ce cirque, prêts à entendre l’absurdité des choses et elle leur répondait en ne leur cachant rien. Quitte à se ridiculiser, autant le faire jusqu’au bout !

Enfin, soit. Ce fut une journée plutôt agréable qui s’écoula, ponctuée de quelques événements importants comme des naissances… Mais Roxane ne faisait son boulot que distraitement. A vrai dire, elle ne rêvait que d’une chose : retourner dans les bras de Kem. Elle n’arrivait pas vraiment à savoir si elle éprouvait quelque-chose de sincère pour lui, ou si c’était juste du vent…Alors, avant d’avoir une réponse claire, il fallait qu’elle en profite ! C’était peut-être une chose cruelle que de faire ça, mais elle se doutait fort que le garçon ne soit pas amoureux d’elle. Elle n’aurait pas à lui fournir des explications puisqu’il partageait son point de vue !
Bien sûr, elle ignorait qu’il en était tout à fait autrement.

Quoiqu’il en soit, Roxane put enfin le rejoindre en fin d’après-midi, emportant directement leurs repas. Ainsi, elle n’aurait même pas besoin de se déplacer pour aller les chercher ! Et surtout…Ils pourraient bénéficier d’un plus large moment ensemble…
Elle entra dans sa chambre en souriant et sauta directement dans ses bras, ne se dérobant pas de ses baisers.

-Tu m’as manqué tu sais…

Kem l’emmena dans le lit, gardant ses mains dans les siennes et caressent de son pouce sa paume. Il lui avait aussi manqué ! Mais, trop heureuse de pouvoir se serrer contre lui sans que personne ni quoique que ce soit ne les dérange, elle ne répondit rien, écoutant la suite de ses paroles :

-Tu crois que tu pourrais passer une demi-journée en ma compagnie ? Histoire que cela passe plus vite…

La rêveuse éclata de rire devant le sourire niais qu’il lui faisait. Mais, lentement, hocha la tête, signalant ainsi que c’était tout à fait impossible. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser des blessés errer ici, sans qu’elle n’intervienne pour les soigner. Elle se devait de s’en occuper. C’était son devoir et il devait le comprendre.
Elle allait d’ailleurs le lui faire remarquer mais il la devança, reprenant :

-Passer du temps avec une femme magnifique qui a touché mon cœur… et te rendre heureuse… comme tu l’as fait pour moi…

Le sourire de Roxane disparu automatiquement. Elle chuchota un ‘non’, désespérée. Il ne pouvait pas être amoureux ! Elle qui pensait qu’il ne l’était pas, elle avait tout faux. Que devait-elle faire, maintenant ?
D’un côté, elle ignorait totalement les sentiments qu’elle éprouvait pour lui. Elle aimait beaucoup être à ses côtés, comme elle aimait être près de Killian. Rien avoir donc, avec de l’amour (sauf si tu es lesbienne, ma biche ! :D). C’était donc impensable pour elle d’aller plus loin. Sinon, tout finirait comme avec Anton : il ne pourrait pas l’oublier et errerait, convaincu qu’elle reviendrait pour lui. Elle détruirait sa vie en restant près de lui. Or, elle s’était donnée pour mission de la sauver.

Mais de l’autre côté….Elle appréciait énormément cet amour secret. Le temps passait plus vite et le monde lui paressait plus rose. Mettre un terme à tout ceci la minerait, temporairement du moins, et elle n’avait pas envie de cela. Tant qu’un homme était prêt à lui ouvrir ses bras, elle préférait s’y réfugier plutôt que de passer à côté.
Et puis, cela le tuerait aussi. Il penserait qu’il ne pouvait décidément pas rendre quelqu’un heureux et qu’il n’était bon à rien. Alors…Alors que devait-elle faire ?

Complètement perdue, la jeune femme se dégagea des bras de Kem. Elle s’éloigna, bras croisés et frissonnante. Elle devait lui expliquer que cela ne pouvait pas continuer comme ça. Qu’il devrait faire un choix. C’était à lui de décider la suite, à lui de se demander si oui ou non il était capable de vivre ça.
Roxane le vit se lever, sans doute pour s'avancer près d’elle mais elle hurla :

-NE M’APPROCHE PAS ! …Ne m’approche pas, Kem. Je t’en prie.

Elle passa une main sur son visage, se retenant de pleurer. L’espace d’un instant seulement, son vrai visage apparut. Celui d’une femme tiraillée par la vie, bercée par des illusions trompées. Une femme qui avait trop vécu en si peu de temps. Qui en avait trop vu.

Combien de rêves avait-elle ruiné, en jouant avec le cœur des hommes ? Elle savait pertinemment qu’elle agissait dans la mauvaise direction. Mais elle s’était engagée trop loin sur cette route et ne pouvait plus faire en arrière. Jamais elle ne pourrait être officiellement avec quelqu’un. C’était quelque-chose qui lui était interdit et qu’elle refusait d’avoir.

-Kem, commença-t-elle, et sa voix était désespérée. Ne me dis pas que tu m’aimes. Dis-moi que c’est faux, que j’ai mal entendu ! Tu ne peux pas…

Roxane planta son regard dans le sien. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Evidemment. Il était perdu, peut-être autant qu’elle. Mais si elle pouvait toujours l’éclairer sur la direction à prendre, personne ne pouvait faire de même pour elle. Elle n’avait pas cette chance.

-Tu ne peux pas être amoureux de moi, Kem, reprit-elle. Ca ne te rapportera que des ennuis, crois-moi. Longtemps j’ai espéré trouver celui qui me ferait changé d’avis mais je ne l’ai toujours pas découvert, tu vois ? Et puis, tu ne me connais pas. Tu ne sais pas qui je suis. Tu es amoureux d’une illusion, pas de moi. Et je ne veux pas que tu le sois. Je ne veux pas que tu souffres. Je ne t’apporterais rien de bon.

Elle soupira longuement. Comprenait-il ce qu’elle lui disait ? Ou ne voulait-il pas le croire ? Elle s’avança, doucement, pour être à hauteur de son visage. Mais elle ne le toucha pas. Elle était près de lui, mais pourtant si loin. Jamais elle n’aurait cru être à la fois si proche et si lointaine d’une personne.
La rêveuse expliqua, plus doucement cette fois :

-Je ne pense pas que je pourrais t’aimer, un jour. Tu ne seras qu’un homme de passage, pour moi. Quelqu’un qui m’a apporté beaucoup de bonheur, certes, mais rien de plus. Tu es prévenu, Kem. Alors c’est à toi de décider : ou on continue cette amourette et tu sais que jamais je ne t’appartiendrais vraiment. Ou…Ou tu décides de tout arrêter là, et je ferais en sorte que tu ne me croises plus jamais pour alléger ce départ.

Roxane ferma les yeux un instant, ne voulant pas voir l’expression de Kem. Elle préférait entendre sa décision, se préparer mentalement plutôt que de voir son visage peut-être torturé par la douleur.

Elle aurait voulu ne pas devoir en arriver là. Ne pas lui infliger une nouvelle part de souffrance, ni les conséquences d’un choix décisif. Elle aurait voulu qu’ils perdurent dans cette mascarade amoureuse.
Mais ce bonheur fugace l’avait aveuglée. Et elle avait oublié qu’elle n’était pas maîtresse de sa vie. Elle avait voulu la forcer à se plier à ses règles et, encore une fois, elle en payait les coûts.

Tout n’est qu’un éternel recommencement, au fond. Chaque faute commise est répétée, jusqu’à ce que l’on comprenne qu’il faut s’y prendre autrement ; que rien n’est vraiment acquis. Et que l’on a beau se croire immunisé contre la douleur, se croire invincible, il y aura toujours quelque-chose pour nous ramener les pieds sur terre.

Car il faut vivre une part d’enfer pour se convaincre que le paradis existe.

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Kem Alran
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11.05.13 22:02

Roxane perdit son sourire à l’instant même ou sa phrase la percuta. Il continuait à l’observer, voyant pas mal de sentiments passer dans ses yeux, mais surtout, le chamboulement. Qu’avait-il dit de mal à présent ? Quel mal lui avait-il injecté dans les veines ?
Elle se leva alors, s’éloignant un peu de lui. Il eut l’impression de voir Misao qui le repoussait et tous ses actes lui revinrent en mémoire. Il se leva, dans le but évident de s’approcher d’elle, pour lui dire qu’il n’avait pas voulut lui faire mal, et qu’il ne dirait plus de choses pareilles à l’avenir, qu’il ferait attention, mais elle répliqua soudainement :


-NE M’APPROCHE PAS ! …Ne m’approche pas, Kem. Je t’en prie.

Il se figea à son cri. Elle passa une main sur son visage et là, il put voir la femme. Celle qui avait connu la vie, qui avait subit. Il l’avait déjà sentit, qu’elle jouait l’enfant pour pouvoir sourire. Il l’avait sentit, qu’elle avait enduré des choses affreuses. Des choses qu’il ne lui demanderait pas de raconter ou de dévoiler. A moins qu’elle ne le fasse d’elle-même, ce qu’il en doutait. Mais le voir réellement fût comme une gifle. Elle s’expliqua, d’une voix cassée :

–Kem, ne me dis pas que tu m’aimes. Dis-moi que c’est faux, que j’ai mal entendu ! Tu ne peux pas…

Elle le regarda droit dans les yeux, alors qu’il cherchait à comprendre son attitude. Ne voulait-elle pas d’amour ? Bien sûr, il ne savait guère s’il l’aimait ou s’il le croyait seulement. Il avait tendance à s’attacher vite, à s’emballer, et à être déçu par la suite. Et il continuait, sauf qu’il faisait souffrir les gens. Misao, maintenant Roxane. Elle reprit alors :

-Tu ne peux pas être amoureux de moi, Kem. Ca ne te rapportera que des ennuis, crois-moi. Longtemps j’ai espéré trouver celui qui me ferait changé d’avis mais je ne l’ai toujours pas découvert, tu vois ? Et puis, tu ne me connais pas. Tu ne sais pas qui je suis. Tu es amoureux d’une illusion, pas de moi. Et je ne veux pas que tu le sois. Je ne veux pas que tu souffres. Je ne t’apporterais rien de bon.

Comment ça ? Mais non ! Elle avait le droit à l’amour ! A celui qui accompagnerait ses pas ! Peut-être lui… il eut envie de l’aider comme elle le faisait. De lui montrer qu’elle aussi avait le droit au bonheur de l’amour. Plus qu’une simple liaison. Non il ne savait pas qui elle était. Mais ils pouvaient apprendre à ce connaître. Il s’était mis à nu l’autre soir. Elle connaissait une grande partie de sa vie. Il était persuadé qu’elle se trompait. Elle aussi avait le droit à sa.
Elle s’avança alors, jusqu’à être proche de son visage, sans pour autant le toucher.


-Je ne pense pas que je pourrais t’aimer, un jour. Tu ne seras qu’un homme de passage, pour moi. Quelqu’un qui m’a apporté beaucoup de bonheur, certes, mais rien de plus. Tu es prévenu, Kem. Alors c’est à toi de décider : ou on continue cette amourette et tu sais que jamais je ne t’appartiendrais vraiment. Ou…Ou tu décides de tout arrêter là, et je ferais en sorte que tu ne me croises plus jamais pour alléger ce départ.

Il reçut là un nouveau coup dans la poitrine et son visage se déforma légèrement tandis qu’elle fermait les yeux. D’incrédule il passa à la souffrance qu’elle lui avait vue à son arrivée à Fériane. La même souffrance qui l’accompagnait depuis des mois. Pourquoi ne pouvait-elle jamais l’aimer ? Était-il si dégoûtant ? Ou était-ce ses actes ? Était-ce parce qu’elle ne pourrait pas les mettre de côtés trop longtemps, qu’un jour tout ressortirait et qu’elle ferait comme Misao ? Il ne voulait pas qu’elle… lui appartienne… elle n’était pas un objet… mais…
Que faire ? Il ne voulait pas cesser. Et en même temps il ne voulait pas continuer et souffrir ensemble le moment venu. Il se connaissait. S’il continuait, il s’attacherait à elle, bien plus qu’à présent, et lorsqu’elle lui annoncerait que c’était terminé pour de bon, il la retiendrait, ou du moins le voudra. A ce moment-là il aurait l’impression d’avoir fait les mêmes erreurs qu’avec Misao. Et il savait qu’ils auraient mal, lui comme elle.
Mais s’il arrêtait tout maintenant… il replongerait dans la dépression, l’alcool, et ce serait finit de lui. Il se suiciderait à son départ de la Confrérie ou même dans sa chambre, et l’histoire serait bouclée. Roxane lui apportait plus qu’elle ne pensait.


-Ne dis pas de bêtises. Tu m’as apporté que du bon. Tu ne m’apportes aucun ennui. Roxane… tu es une femme belle, gentille, merveilleuse, pleine de vie. Tu as le droit à l’amour, tu as le droit à un homme qui restera à tes côtés et t’épaulera. Tu as… le droit à plus que de simples liaisons. Laisse-moi te le montrer… je sais que je ne sais pas qui tu es. Mais tout s’apprends. Je veux dire…

Il se tut, réfléchissant. Lui et les mots…c’était pas la joie.

-Je suis sûr que tu te trompes. Je ne sais pas ce que tu as vécu, bien que je me doute que ce fût atroce, je le lis dans tes yeux. Je ne te demanderais pas de m’en faire part, parfois le passé est mieux enfouit qu’à la surface. Mais je te demanderais juste de… ne pas en prendre compte pour ton avenir. Tu es jeune. Tu peux changer de chemin. Tu m’as aidé à remonter, à reprendre la route de la vie. Je veux t’aider à emprunter celle de l’amour véritable et sincère.

Il prit lentement ses mains dans les siennes, entremêla ses doigts aux siens et posa son front contre le sien pour lui murmurer, comme un secret :

-Laisse-moi t’aimer, et apprends à ouvrir ton cœur encore plus grand qu’il ne l’est déjà. Laisse-moi te montrer ce que c’est, d’être aimé pour soi et non pour son corps ou l’acte, laisse-moi t’aider à te libérer de cette prison ou tu te croies enfermée. S’il te plaît…

Cependant, il ne pouvait pas non plus la forcer à tomber amoureuse de lui. Peut-être qu’il n’était pas son style d’homme, sauf au lit ou en amourette, mais pas en Amour. Il voulait juste qu’elle essaie. Qu’elle ne parte pas sur le principe que ce n’était qu’une histoire de « passage ».

-Je ne te forcerai pas à rester avec moi si tu n’y arrives plus, Roxane. Je veux juste… t’aider à… voir autrement qu’en simple histoires de passage. D’accord ? Je veux que tu reprennes confiance dans ce domaine. Que tu saches que toi aussi tu as le droit à l’amour qui dure.

Il se détacha légèrement, la regardant dans les yeux. Il n’osa pas l’embrasser. Maintenant il attendait juste ses réactions. Peut-être que ses mots l’avaient encore plus rebutée et elle allait le repousser pour fuir en mettant fin à leur histoire. Ou alors cela lui avait donné l’espoir et elle allait tenter.

Il ne savait pas, et espérait n’avoir rien fait de mal. Il avait l’habitude de mettre les deux pieds dans le plat avec les femmes…Il tremblait un peu même, éloignant la souffrance qui avait tenté de revenir auparavant.

Roxane avait elle aussi besoin d’aide. Et il comptait bien la lui apporter. Si elle le voulait.

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Roxane
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28.06.13 17:44
-Ne dis pas de bêtises. Tu m’as apporté que du bon. Tu ne m’apportes aucun ennui. Roxane… tu es une femme belle, gentille, merveilleuse, pleine de vie. Tu as le droit à l’amour, tu as le droit à un homme qui restera à tes côtés et t’épaulera. Tu as… le droit à plus que de simples liaisons. Laisse-moi te le montrer… je sais que je ne sais pas qui tu es. Mais tout s’apprend. Je veux dire…

Roxane sourit tandis que Kem se taisait. Elle avait le droit à plus que de simples liaisons, oui. Elle le savait. Pourquoi serait-elle privée de ça, alors que d’autres qui avaient moins fait qu’elle, qui avaient moins rendu service au monde qu’elle, possédait une vie de famille merveilleuse ? Ce serait injuste. Et à moins d’avoir un manque de bol considérable, personne ne méritait ça.
Oui, vraiment. Elle pouvait très bien avoir un homme et pas un amant. Mais la vérité c’est qu’elle ne pourrait simplement pas apprécier une telle relation. Cela équivalait à se plier à certaines règles, à accepter de changer de mode de vie, à avoir une maison et sûrement être maman. Tant de contraintes qui ne l’enchantaient guère. C’est pour ça que cela ne lui convenait pas. Que c’était impossible pour elle. L’Amour avec un grand A ne serait envisageable que si elle acceptait de changer. Hors, elle ne le voulait pas. Elle ne le pouvait pas. Elle s’était déjà transformée de force il y avait quelques années de cela, passant de la préadolescente naïve à une femme accomplie. Et cela ne lui avait pas plu.

-Je suis sûr que tu te trompes. Je ne sais pas ce que tu as vécu, bien que je me doute que ce fût atroce, je le lis dans tes yeux. Je ne te demanderais pas de m’en faire part, parfois le passé est mieux enfouit qu’à la surface. Mais je te demanderais juste de… ne pas en prendre compte pour ton avenir. Tu es jeune. Tu peux changer de chemin. Tu m’as aidé à remonter, à reprendre la route de la vie. Je veux t’aider à emprunter celle de l’amour véritable et sincère.

Pourquoi voulait-il tellement qu’elle tombe véritablement amoureuse ? Qu’est-ce que cela lui apporterait-il dans la vie ? Pour elle, cela voulait dire traîner un boulet. Et il ne le comprenait pas. Sûrement car il l’avait connu. Il s’était amouraché follement de Misao, croyant certainement qu’il deviendrait son mari et le père de ses enfants. Et cela lui avait été arraché tellement violemment qu’il ne pouvait se résoudre à laisser tomber l’espoir d’un autre amour, peut-être encore plus merveilleux encore. Et il pensait que, puisque lui désirait cela, tout le monde aussi – y comprit Roxane. Ou du moins voulait-il qu’elle tente avant d’y renoncer. Car peut-être se trompait-elle sur son jugement. Peut-être. Mais comment y croire ? Comment y croire alors que sa vision de l’amour lui avait été sauvagement enlevé au même prix que son innocence ?

Kem se saisit de ses mains et elle n’eut pas la force de l’éloigner. Elle s’abandonna à cette petite étreinte, plus pour se rassurer de ses cauchemars que pour lui prouver une quelconque envie d’aller plus loin dans leur relation.
Il déposa son front contre le sien et murmura doucement :

-Laisse-moi t’aimer, et apprends à ouvrir ton cœur encore plus grand qu’il ne l’est déjà. Laisse-moi te montrer ce que c’est, d’être aimé pour soi et non pour son corps ou l’acte, laisse-moi t’aider à te libérer de cette prison ou tu te croies enfermée. S’il te plaît…

Les mots entrèrent dans son esprit, se posant peu à peu dans son cœur. Il lui parlait si bien qu’elle avait presque envie d’y croire. Pourtant, il n’y avait pas quelques secondes, elle se serait totalement opposé à accepter cette demande. Elle aurait défendu son avis becs et ongles. Mais il semblait tellement convaincu de ce qu’il disait. Après tout, qu’est-ce qu’elle manquait à essayer ? Et puis, peut-être que toutes ses certitudes n’étaient pas justifiées. Peut-être que si un homme l’aimait suffisamment, il la laisserait arpenter les routes comme elle le souhaitait. Il ne lui donnerait aucune contrainte, sinon l’aimer pour toujours. Elle ne perdrait rien si elle tentait le coup – sinon son temps.

-Je ne te forcerai pas à rester avec moi si tu n’y arrives plus, Roxane. Je veux juste… t’aider à… voir autrement qu’en simple histoires de passage. D’accord ? Je veux que tu reprennes confiance dans ce domaine. Que tu saches que toi aussi tu as le droit à l’amour qui dure.

Le temps s’écoula, indécis. Roxane ne savait pas trop ce qu’elle devait faire. Elle était désormais terriblement tentée par ce que lui proposait Kem. Après tout, s’il y tenait tant, c’était certainement parce-que cela valait vraiment le coup. Et puis, son passé était loin maintenant. Il était peut-être temps de s’en débarrasser. De tourner vraiment la page et de ne plus y jeter un coup d’œil. Ou même de changer le livre, si elle avait assez de force. Elle écrirait alors une toute nouvelle histoire sur elle, avec une Roxane totalement différente.
Cette idée lui plaisait. Si elle ne réussissait pas, elle abandonnerait, voilà tout. Au moins, elle aurait le mérite d’avoir risqué le défis. On ne pourrait plus la blâmer.

-D’accord, chuchota-t-elle. Je veux bien essayer. Mais si ça ne marche pas, ne le prends pour toi. Ce ne sera pas la faute, mais la mienne. Compris ?

Elle n’attendait pas vraiment de réponse. De toutes façons, il n’avait pas le choix : il devait accepter cette condition pour qu’elle l’autorise à la conduire sur le chemin du vrai lien formé entre deux amoureux. Elle l’observa, caressant tendrement son visage de ses doigts.
Que devait-elle faire, au juste ? Comment devait-elle s’y prendre pour aimer comme Misao l’avait probablement aimé ? Qu’est-ce qu’elle rejetait d’ordinaire qu’elle devrait désormais accueillir en elle ? Elle l’ignorait totalement. Alors, puisque c’était Kem le meneur, ce serait à lui de jouer cette fois.

-C’est ton tour, maintenant. A toi de m’aider à ouvrir la porte de mon propre cœur. Nous verrons bien si tu es dedans…

Roxane ferma les yeux, rapprochant son visage de celui du mercenaire. Elle mordilla légèrement le lobe de son oreille, dans le but évident de l’exciter, désireuse que leur amour se scelle par l’acte même.
Elle le déshabilla complètement, titillant les endroits qui le rendrait fou d’elle avant même qu’il ne la touche et, lorsqu’elle le sentit complètement fébrile, elle s’allongea, heureuse, s’offrant totalement à lui.
Elle était prête. Prête à lui donner son corps et son cœur. Prête à arborer une nouvelle vision de l’amour. Prête à vivre plus intensément encore.
A ne plus abandonner.

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