"C'est pour ton bien". Cette phrase ne cessait d'hanter les nuits d'Adonaï depuis son arrivée à Al-Jeit. Sa vie à l’académie n'avait rien de rocambolesque . Pire, elle en sentait déjà les relents de l'ennui . Seule sa santé psychologique ne semblait pas pâtir de ces changements . Sa détermination ne fléchissait pas , ses objectifs n'avaient pas perdu de leur superbe , son dessin .... Ses yeux se posèrent une énième fois sur le bijou au creux de sa poitrine . Se plissèrent . Retinrent une perle de rage . Jamais auparavant la cours de l’Académie n'avait accueillie tant de frustration et de colère .
Al-Jeit . Jour 1 . Julian poussa timidement sa fille devant les portes de la ville . La tension était plus que palpable . Les regards se fuyaient , les conversations se faisaient rares , les animaux eux-mêmes semblaient se taire face à cette lugubre procession . Adonaï coula un regard discret vers sa mère . Cette dernière , avachie sur la charrette , avalait (il n'existait pas de meilleurs mots pour qualifier la rapidité avec laquelle elle lisait ce livre) pour la cinquième fois déjà "L'anthologie du parlé rural" plus par distraction que par nécessité . La jeune femme savait que malgré ces nouvelles tensions , les adieux seraient long . Douloureux peut être ? Elle ne voulait pas se l'avouer mais une part d'elle-même se retrouvait soulagée à l'idée d'être tirée des griffes de la morosité . N’était est-ce pas la une preuve indéniable de maturité ? A moins que cela relève du caprice ? Ou bien même de l’égoïsme ? Le regard attendrit dont elle se sentit couver ses géniteurs ôta toute suspicion : Ils allaient lui manquer.
• Adonaï ?
La-dite jeune fille sursauta si violemment qu'elle fit faire un écart à sa monture . Elle se tourna vers son père , le coeur battant , un air de profonde surprise peint sur le visage . Alors qu'un vol de crissane leur passait au dessus de la tête , Julian approcha son cheval de sa fille . Les nuages semblèrent se concerter à ce moment là et laissèrent filtrer quelques rayons de soleil qui frappèrent de pleins fouet les voyageurs . L'astre n'avait cessé de jouer à cache cache des jours durant et prodiguait tristesse de part son absence .
• Tu vas te confronter à de dangereuses personnes désormais . Es-tu bien sûre de ton choix .
Le silence accueillit ses paroles. Pour peu Adonaï lui aurait jeté sa sollicitude à la figure . Sa vie prenait soudainement un tournant décisif , tournant plus ou moins imposé d’après les récents évènements , et la jeune femme se raccrochait du mieux qu'elle pouvait aux certitudes qui la menait sur le chemin du Dessin . Et son père osait lui demander si elle était sûre ? Elle dont il s'était acharné à convaincre des heures durant ? Mais Julian Thalen ne laissait rien entendre au hasard ainsi sa fille se contenta d'un haussement d'épaule:
• Ai-je vraiment le choix ...
• L'on a toujours le choix ma fille , toujours . Il suffit de faire le bon.
Nouveau silence . Il insista :
• Que comptes tu en faire ?
Le regard d'Adonaï plongea vers le bijou qui se balançait allègrement au rythme de sa chevauchée . Elle avait redouté la question toute la journée et désormais , la réponse étreignait brutalement son coeur . C'était évident . Tellement qu'elle en aurait pleuré de rage . Le destin allait il la séparer de tout ce qu'elle avait de plus cher pour enfin se décider à la construire ? Ridicule . Le destin n'existait pas . Ce serait bien trop simple . La jeune dessinatrice arracha soudainement le bijou de son cou et le tendit à son père .
• Je crois que la non plus , je n'ai guère le choix
Un soupire désabusé s’échappa des lèvres du paternel . Ils en avaient parlé longuement , s’étaient disputé a de nombreuses reprises , jusqu’à ce que l'un comme l'autre admettent la vérité . Le plan avait été par la suite élaboré simplement et discrètement . Aucune oreille extérieure ne s'était glissée dans leur conversation , pas même la mère d'Adonaï . Son père quant à lui , avait refusé d'expliquer ce qu'il avait en tête . Il l'emporterait , la confierait à un ami à lui , et pendant ce temps Adonaï porterait un double factice "Moins nous laissons d'indices , plus la sphère aura de chances d'arriver à bon port" La discussion s'était arrêtée là , il ne manquait plus que son accord . Pour ne pas dire abnégation ...
Julian glissa la sphère dans la poche de sa tunique et arreta les chevaux . D'un geste empleint de tendresse il fit glisser son doit sur la pomette de sa fille , passa sa main derrière la nuque et l'attira vers elle pour l'etreindre une dernière fois . "Toujours le plus court des adieux prévaudra" Le marchand enfonca brusquemment les etriers dans les flancs de son cheval , s'arrachant ainsi des bras de sa fille . Adonaï serra ses poings Il suffit de faire le bon .
Adonaï, le coeur lourd , prit place sur le banc réservé aux élèves au centre de la cours. Cette dernière était parsemée de plantations diverses et colorées auxquelles venait s'ajouter une fontaine à l'effigie des sentinelles. Les reflets de l'eau imposés par le soleil et le camaïeu étonnant des fleurs présentaient un spectacle resplendissants . Sans les hauts murs qui les entouraient , l'on se serait cru sur une quelconque île paradisiaque . Paix . Un carillon sonna au loin . Les cours ne tarderaient pas à commencer . Adonaï ne s’étonna pas que les maîtres leurs aient donné rendez-vous en ce lieu , si symbolique de l'imagination . Peut-être même avaient ils eut quelques doutes sur la « joie » qu’avait tenté de manifester la jeune femme à son arrivée . Doutes justifiés , soit . Il n’était pas moins certain qu’elle avait hâte d’exercer ce Don qui l’avait enfermée ici . Qu’avait-elle lu déjà ? Que les dessinateurs pouvaient se rendre d’un endroit à l’autre instantanément ? Intéressant ! Adonaï , pensive , donna une pichenette au court poignard qui pendait à sa ceinture . Malgré les protestations des maîtres , elle avait refusé de le confier au maître d’armes de l’académie . Cadeau de ses géniteurs pour ses 18 ans , il continuerait à l’accompagner quelques soient les caprices de ces sois-disant érudits. De plus , il ne s’agissait pas seulement de souvenirs mais surtout de sécurité . Elle ne se sentirait tranquille qu’une fois exilée loin , bien loin d’Al-jeit . Trop de dangers . Trop de secrets . Son collier lui , récent dessin, ne présentait pas les caractéristiques d'une copie . Adonaï se refusait pourtant à le considerer avec autant d'interet que l'original . Après tout , qu'est-ce qu'un simple collier à coté d'une sphère graphe ? Elle avait aussi reçu recemment des nouvelles de son père . Ce dernier rassurait sa fille sur la réussite de la mission "SG en sécurité , nouvel acquéreur identifié , la suite du plan est entre tes mains" . A ce message , Adonaï s'était contentée de sourire . Si seulement il savait.
De fines silhouettes se dessinèrent dans le patio jouxtant le jardin . Pile à l’heure . Adonaï s’extirpa lentement de son banc , un air d’indifférence sur le visage . Non pas qu’elle rejetait l’intérêt d’un cours « magistral » d’initiation au dessin , juste que sa manie à provoquer la haute branche de la société lui procurait un plaisir tout particulier . Le cours allait être une jolie partie de rigolade .
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07.10.12 18:16
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Le trait fila à une vitesse incroyable, si rapide que n'importe quel humain n'aurait pu le suivre des yeux. Sauf un Faël, peut-être... La flèche atteignit le coureur en plein dans le cou. L'animal tomba raide mort. Une cinquantaine de mètres plus loin, Evan Banner baissa son arc, satisfait. Il alla chercher son gibier le sourire aux lèvres, puis entreprit de rassembler du bois pour le feu. Il constitua un petit foyer en disposant ses branchages circulairement, et se lança dans les Spires.
Comme d'habitude, la sensation fut incroyable. Comme si soudainement, une impressionnante décharge de pouvoir se distillait dans ses veines. Il dessina sa flamme avec une facilité déconcertante. Manier le feu, il savait faire. Tout comme ses trois frères, la terre, l'air et l'eau. Il rouvrit les yeux. Tout près de lui, le feu brûlait haut et clair, projetant ses reflets orangés sur son visage. Evan sortit son couteau de chasse favori de son fourreau, accroché au mollet de sa jambe gauche et dépeça consciencieusement son coureur, avant de l'embrocher sur un bâton taillé avec soin et de le suspendre au-dessus du feu.
Il se perdit dans ses pensées... Les quatre éléments. Sa raison d'être, de vivre. Sans sa capacité à jouer avec eux, Evan ressentirait une tristesse inconsolable. Il a grandi avec eux, comme on grandit avec des frères et sœurs, ou des parents. A l'évocation de leur souvenir, le jeune homme serra le bâton qu'il tenait à s'en blanchir les phalanges. Il était soulagé d'avoir réussi à les venger des Mercenaires qui les ont tués, cependant, une chose le tracassait. Ce n'était pas lui qui les avait tués. C'était le Loup. De quoi donc était-il capable?
- Vous êtes extrêmement chanceux de vous en être sorti Monsieur. A ce jour, personne n'avait jamais réussi à vaincre cinq Mentaïs d'un coup à lui seul. Quelqu'un doit veiller sur vous, là-haut
La Rêveuse avait pointé le ciel du doigt. Une jolie jeune femme. Evan ne se rappelait plus son nom. Quelque chose en R... lui semblait-t-il...
Il croqua dans son coureur à même le bâton en continuant d'arpenter le labyrinthique cheminement de son esprit. Le feu, l'air, la terre et l'eau. Les seuls compagnons qu'il n'avait jamais eus. Il les connaissait par cœur, comme on connait un texte que par mille fois on a parcouru du regard. Alors pourquoi diable se rendait-il à Al-Jeit?
"Parce que la maîtrise des quatre éléments ne te suffira pas si tu comptes traverser la mer des Brumes, mon bonhomme, et qu'il te faut apprendre à maîtriser des facultés qui, quoi qu'il arrive, te seront très utiles"
Comme d'habitude, la réponse à sa propre question s'était imposée à son esprit comme une évidence.
"A rester seul trop souvent, tu vas inventer des gens dans ta tête pour avoir des personnes à qui parler."
Sa propre image le fit sourire. Il reprit son repas, serein.
*
Evan passa son arc autour des ses épaules et pendit un carquois rempli de flèches à se ceinture, puis il rangea son couteau de chasse dans son fourreau d'un geste souple. Il s'approcha de sa monture, un beau pur-sang à la robe brune.
- Excuse-moi de t'avoir laissée seule, Soupir.
La jument renâcla.
- Chuuuut, ne t'agite pas. Nous repartons, ma belle, la capitale nous attend.
Evan se hissa souplement sur sa monture et la talonna. Soupir ne se fit pas prier et s'élança en avant. Quelques minutes seulement après s'être élancé, Evan fut arrêté par un tronc d'arbre coupé qui lui barrait la route. "Coupé? Mais que..." Soudain, de part et d'autre de la petite route en terre, les buissons se déchirèrent.
*
Il chevaucha pendant plusieurs encore puis elle apparût. La capitale. Cité de rêves aux tours majestueuses, aux coupoles de verre translucides... et à la sagesse infinie. Al-Jeit. Bien plus qu'un prodige d'architecture et de beauté, était le berceau-même de la connaissance et du pouvoir de l'Empire. Evan conduisit sa monture vers l'entrée de la ville. Devant lui, un couple avançait lentement vers les portes de la cité, à cheval. Non, pas un couple. Un homme et une jeune femme. Alors qu'il s'apprêtait à les dépasser, le cheval de cette dernière fut soudain un brusque écart.
"Il y a des gens qui feraient mieux de se déplacer à pied, quelquefois, pensa le jeune homme."
Il détailla la cavalière du regard. Jeune, entre 17 et 20 ans. Elle était blonde, mais pas le blond ordinaire. Le genre de blond qui reflète le soleil et qui se gorge de sa lumière jusqu'à ruisseler sur les épaules en cascades d'or.
"Oulah, faut arrêter de te prendre pour un poète mon vieux!!"
Evan cligna plusieurs fois des yeux, comme pour s'extraire d'un rêve. Derechef, il talonna Soupir qui franchit enfin les portes de la cité, au pas.
*
Soudain, de part et d'autre du petit chemin de terre, les buissons se déchirèrent. Quatre hommes apparurent, armés. Evan analysa rapidement la situation. A l'évidence, il avait à faire à des bandits de grand chemin. Pas forcément dangereux, mais déterminés et violents. Ils l'avaient probablement aperçus pendant qu'il déjeunait, mais plutôt que de l'attaquer de suite (il aurait pu les voir arriver et se défendre à l'aide de son arc), ils avaient préféré lui tendre une embuscade. Tant pis pour eux. Sans descendre de son cheval, Evan se saisit de son arc d'un geste rendu souple et rapide par le nombre de fois où il l'avait répété.
Une première flèche atteignit un bandit en pleine poitrine. Une seconde toucha son compagnon à l'épaule. En voyant que les deux autres étaient trop près pour qu'il puisse utiliser son arc, Evan poussa un grognement contrarié. Il glissa à terre. Le troisième bandit, après avoir marqué une courte hésitation, se rua sur lui. Evan attendit l'ultime seconde. Ses yeux virèrent soudainement au marron foncé, alors que la terre se soulevait juste entre lui et son ennemi. Celui-ci, malheureusement trop élancé pour s'arrêter, se prit le rempart de plein fouet. Il tomba, inconscient. Déjà, le jeune homme se tournait vers le dernier assaillant. La lame du sabre brilla lorsqu'il l'abattait avec force. Evan bondit sur le côté, évitant de justesse de se faire couper en deux. Il se releva après une roulade et jeta un regard autour de lui. "Juste une goutte..." Il trouva ce qu'il cherchait sur le bord de la route. Une petite flaque d'eau, ultime rescapée de la dernière averse. Evan eût un rictus satisfait. Il ferma les yeux. Les rouvrit.
Du bleu.
Le dernier bandit n'eût aucune chance. L'eau s'échappa en une tornade liquide de la flaque sans même que celle-ci paraisse diminuer et s'enroula autour du bandit qui ouvrit des yeux emplis de stupeur. L'eau tournait autour de l'homme à une vitesse inouïe, ôtant à l'assaillant toute possibilité de fuite. Evan s'approcha lentement de son captif, paume ouverte. Le bandit se perdit dans son regard. Un regard aussi bleu que l'œil d'Otolep, et qui donnait la même impression de pouvoir immense. Evan se délecta encore quelques secondes de sa victoire, puis se retourna. Alors qu'il remontait sur son cheval, il ferma le poing. L'eau qui entourait le dernier bandit gela instantanément, et il se retrouva coincé dans une gangue de glace. D'ici quelques heures, le soleil aura fait s'évaporer l'eau et il sera libre... s'il n'était pas mort de froid avant.
Quelques mètres plus loin, Evan talonna Soupir qui s'éloigna en trottinant. Il ne se retourna pas. Il sifflotait.
*
Après quelques moments passés à déambuler dans les rues de la cité, Evan se dirigea vers l'Académie. On lui avait dit qu'il trouverait au milieu de la cour un banc réservé aux élèves. Au loin, un carillon sonna. Parvenu à l'entrée de l'Académie, un colosse de plus de deux mètres insista pour qu'Evan se sépare de son arc. Après avoir jugé son adversaire et ses options, le jeune homme décida que mieux valait de ne pas chercher d'ennuis. Il s'était donc séparé de son arc, mais n'avait cependant pas révélé la présence de son couteau de chasse dissimulé dans sa botte.
Il rejoignit, à l'ombre d'un patio, un petit groupe composé de quelques Maîtres Dessinateurs et d'une jeune fille qui attendait avec eux. Apparemment, c'était lui attendaient. Il les rejoignit et se présenta. Les Maîtres lui rendirent son salut et ils quittèrent l'ombre du patio pour se diriger vers le centre de la cour. Dans une habitude devenue reflexe, Evan s'appropria le décor qui l'entourait. La cour était pavée de grands carreaux clairs. Au milieu de celle-ci, une fontaine envoyait ses cristaux liquides dans les airs. Bon point... Evan fut ébloui par la beauté et la majesté qu'offrait le décor.
A sa grande surprise, il vit, assise au milieu de la cour la jeune fille blonde qu'il avait croisée à l'entrée de la ville. Elle les regardait approcher. Les professeurs invitèrent Evan et l'autre jeune fille à s'asseoir sur le banc, à côté de la jolie blonde. L'un d'entre eux prit la parole:
-Mon nom est Jotün Nil' Aven, et j'enseigne l'Art du Dessin. Vous êtes venus poser des questions et chercher des réponses. Mon nom est Jotün Nil' Aven, et je vais vous confier les secrets de l'Imagination.
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Mon personnage Sexe et âge: 28 ans - féminin Aptitudes: dessin // greffe // sabre et corps à corps
Viladra Memphis
Mentaï
10.10.12 1:58
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11.12.12 7:37
►॥ « La meilleure défense , c'est l'attaque » _______________________________________________
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Le groupe hétéroclite atteignit rapidement Adonaï .
Leur maître s’en détachait nettement grâce à son physique … usé par le temps . Son regard , loin d’être pétillant d’intelligence , était empreint d’assurance et exaspéra presque immédiatement la jeune dessinatrice . Cette dernière retrouva le même regard chez de nombreux élèves , dont un qui retint particulièrement son attention . L’avait elle déjà vu ? Persuadée qu’elle l’aurait couvert de moqueries et de provocations , elle en vint à la conclusion que seul le cliché lui était familier : Jeune homme sûr de lui , arborant un physique qu’il savait avenant , levant dignement une tête angélique d’une démarche de conquérant . Pour peu elle aurait éclaté de rire . Jugeant cela inconvenant , elle se contenta de lui adresser un clin d’œil moqueur et lui tourna ostensiblement le dos . Rapidement , le maître dessinateur les rassembla et entama ce qui ressemblait à un discours d’introduction au dessin . Seulement les choses ne se déroulèrent pas selon ses … prévisions.
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Alors qu’Adonaï commençait déjà à s’ennuyer de son nouveau professeur , un mouvement en retrait attira son attention . Il serait même plus juste de dire qu’il attira l’attention de la plupart des élèves tant le discours qui leur était offert était des plus ennuyant . Une jeune femme approchait de leur rassemblement et sa démarche leur laissait deviner deux choses . La première était son but (jusque la rien d’extraordinaire , c’était eux) , la deuxième qu’elle n’était pas animée d’une quelconque assurance fictive telle qu’Adonaï avait vu dans les yeux de Nil’Aven . Non , celle-ci était bien réelle et quelque chose , qui lui échappait , semblait donner à cette femme un grand nombre de droits en ces lieux . Un personnage important peut être ? Un frisson d’excitation agita ses épaules . Enfin quelqu’un pour pimenter cette première leçon magistrale de dessin . Allait elle … Mais oui ! Un grand sourire s’étala sur le visage de notre jeune protagoniste :
► Maitre Nil’Aven, ravie de vous voir… Navrée, mais je crains de devoir vous voler l’attention… … particulièrement studieuse de vos élèves. Je suis Kaleïs Kal’inko, on a du vous parler de moi avant mon arrivée
L’interruption provoqua une vague de malaise chez les élèves . Alors qu’elle prononçait ces mots , l’inconnue les avait scruté du regard . Lorsque ses yeux rencontrèrent ceux d’Adonaï , cette dernière perdit lentement son sourire d’enfant ravie . Le contraste entre son ton poli et le tranchant de son regard était titanesque . Grande brune aux yeux turquoise , elle ne payait pourtant pas de mine au premier abord . La jeune femme finit par hausser les épaules . Elle avait tout simplement du halluciner , après tout peut être n’essayait elle que de les tester . Adonaï croisa les bras et planta son regard sur la dénommée Kaleïs . Cette dernière ne risquait pas d’être déçue.
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► Bonjour à vous, je suis Kaleïs Kal’inko, votre nouveau maitre de dessin. En tant que première année, nous n’aurons pas de cours vraiment spécialisés comme le pas sur le côté ou la précision dans sa nature-même mais je ferai en sorte que les bases que vous avez acquises deviennent de véritables atouts d’ici la fin de votre année…
Simple et efficace. De quoi donner la nausée à notre apprentie , pourtant celle-ci se surprit à écouter attentivement . Elle se soupçonnait d’être plus réceptive à une figure féminine (qui , il fallait se l’avouer, appelait à une toute nouvelle forme de respect) . Adonaï , partagée entre l’envie de rentrer dans la peau de l’élève modèle et de celui du chahuteur professionnel , choisit d’attendre la suite de ce beau discours officiel.
► Avant de commencer, j’aimerais savoir si vous avez des questions, des demandes particulières peut-être voire même des critiques… Je vous promets que je ne me vexerai pas.
Pour peu , Adonaï aurait poussé un cris de guerre . C’était ce genre de paroles qui ouvraient les portes aux provocations de la part des « mauvais élèves ». Quelque chose la retint néanmoins , cette même chose qui l’avait départie de son sourire quelques minutes plus tôt . Les questions fusaient autours d’elle , plus par politesse que par intérêt réel . Déjà certains lustraient avec attention les bottines de cette Kal’inko . Cependant, cette race indigeste d’élève arriva petit à petit à cours d’inspiration et le silence prit place au sein de notre communauté . Les derniers mots de la dessinatrice avait alerté Adonaï et cette dernière , loin de s’inquiéter du danger que pouvait dissimuler ces paroles , joua le jeu .
► Serez-vous plus clémente avec nous que vous ne l’avez été avec Maitre Nil’Aven … Maitre Kal’inko ? Je crois utile de vous prévenir que le charme féminin n’a aucun effet sur moi
Certes , cette question/critique/réplique … humour ? résonnait creux . Mais le plus intéressant ne résidait pas là. Elle l’accompagna d’un sourire naïf, agrémenté d’un petit rire forcé insupportable . C’était ce genre de comportement qui lui avait valu de nombreuses corrections de la part de sa mère . Oui . C’était ce genre de comportement qui irritait la plupart de ses interlocuteurs : L’impression que l’on se moque de vous . Adonaï plongea son regard dans celui de son nouveau professeur . Le message était clair : « Surprenez moi »
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Nb: Désolé pour le grosgros retard et cette réponse vraiment pas développée mais fallait débloquer le rp je ferai mieux la prochaine fois >.<'
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12.01.13 17:19
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Une phrase sibylline semblée s'auréoler de mystère. "Je vais vous confier les secrets de l'Imagination". On pouvait difficilement faire plus pompeux. Evan croisa les bras. Une vieille habitude. Il repensait à sa chère liberté et sa vie de bohème, et la confrontait à sa présence ici. Ce n'était pas un plaisir, certes, mais ce qu'il apprendrait ne pourrait que lui être bénéfique. Evan reporta son attention sur le professeur. Petit, plissé, il ne respirait pas la jeunesse, mais l'expérience. C'était au moins ça.
Evan soupira. Pourvu que ce soit intéressant. Déjà, il se déconcentrait et regardait autour de lui. La cour dans laquelle ils se tenaient, seize autres personnes et lui, était baignée de soleil. Une fontaine trônait en son milieu et l'eau s'y déversait allègrement. Au moins, si jamais ils se faisaient attaquer, ce qu'Evan espérait un peu, ça romprait la monotonie, il avait ce qu'il fallait à disposition.
La sensation d'être observé le tira de sa contemplation. Evan tourna vivement la tête. C'était la jeune fille blonde qui avait du mal à se comporter à cheval [ ]. Elle l'observait, les sourcils légèrement froncés. Finalement, elle lui fit un clin d'œil et se désintéressa de lui, son attention captée par quelque chose d'autre. Evan suivit son regard. Une silhouette approchait du patio. Evan fronça les sourcils à sont tour. Nil'Aven débitait ses banalités, inconscient de la silhouette qui se profilait dans son dos. D'autres élèves semblaient l'avoir remarquée. La femme entra finalement dans la lumière. Evan fut d'abord frappé par sa beauté singulière. De taille moyenne, des cheveux noirs encadrant un regard clair et vif, son corps exhibait des courbes tentatrices. La seconde chose qui attira l'attention du jeune Dessinateur, définitivement détaché du cours de Nil'Aven, était son aura. Evan avait toujours été doué pour ce qui était de capter dans quel aura baignaient les gens qu'il rencontrait. Le sourire amène que la nouvelle venue arborait, et sa démarche hésitante, ne pouvaient être que de façade. De façade, parce que le reste de son être hurlait le contraire. Non, Evan n'était pas dupe. La femme était auréolée de froideur. Dans n'importe quel autre contexte, Evan aurait cherché à l'éviter. La femme finit de les rejoindre, et, posant une main délicate sur l'épaule du Maître qui sursauta, elle lui dit, d'une voix mielleuse.
-Maitre Nil’Aven, ravie de vous voir… Navrée, mais je crains de devoir vous voler l’attention… particulièrement studieuse de vos élèves. Je suis Kaleïs Kal’inko, on a du vous parler de moi avant mon arrivée.
L'inconnue, enfin, Kaleïs, marqua une courte pause, regardant presque un à un les élèves qui lui faisaient face, tandis que Nil'Aven, soulevant le bas de sa robe, repartait en direction du bâtiment en marmonnant dans sa barbe. Elle reprit, à notre attention:
- Bonjour à vous, je suis Kaleïs Kal’inko, votre nouveau maitre de dessin. En tant que première année, nous n’aurons pas de cours vraiment spécialisés comme le pas sur le côté ou la précision dans sa nature-même mais je ferai en sorte que les bases que vous avez acquises deviennent de véritables atouts d’ici la fin de votre année…
Classique, mais au moins son discours ne s'ornait pas de futilités pompeuses. - Avant de commencer, j’aimerais savoir si vous avez des questions, des demandes particulières peut-être voire même des critiques… Je vous promets que je ne me vexerai pas.
Une fois encore, Evan fut frappé par le décalage entre ses dires et son être. Elle semblait presque provoquer ses élèves pour pouvoir leur régler leur compte une fois dehors. Evan décida qu'il n'aimait pas cette femme. Ainsi, il n'accéda pas à sa requête, et resta silencieux, écoutant les autres poser leurs questions. Naïfs.
Comment ne peuvent-ils pas remarquer son aura?
La jeune fille blonde prit également la parole, jusque là silencieuse également. - Serez-vous plus clémente avec nous que vous ne l’avez été avec Maitre Nil’Aven… Maitre Kal’Inko ? Je crois utile de vous prévenir que le charme féminin n’a aucun effet sur moi...
Evan manqua d'éclater de rire, on aurait difficilement pu provoquer plus! Evan attendit quelques secondes de voir la réaction qu'aurait Kaleïs. La jeune fille la testait, c'était évident.
Une idée germa dans l'esprit d'Evan.
- Maître Kal'Inko , dit-il, faisant glisser le nom sur sa langue, comment pensez-vous possible que vous, inconnue, pourriez...
Il s'interrompit et écarquilla légèrement les yeux de surprise. Derrière le Maître, une boule liquide s'élevait dans les airs. Elle se plaça au dessus de sa tête, et après une seconde de flottement, s'abattit.
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20.01.13 13:33
Je patientais devant la porte depuis longtemps. Enfin, elle accepta de s'ouvrir, laissant pénétrer le flot d'élèves qui attendais devant le portail de l'académie. Arrivée trop en avance, comme presque toujours, j'avais attendue presque une heure. Une fois dans la cour, j'observais un peu les élèves. Certain était âgés, d'autre plus jeunes, certains était de ceux que je croisait dans la rue presque tout les jours, d'autres était de parfaits inconnus. Certain avait l'air habitués au grandes villes, et ceux là, pour la plupart, critiquait l'établissement devant un petit public, vantant leurs propres bâtiment, apparemment plus grand, plus impressionnant et bien plus beaux. Et il y avait ceux qui regardaient tous avec les yeux de ceux qui trouvait que ça ressemblait plus à une prison qu'à une école. Ceux qui mourrait d'envie de quitter cette pièce pour retrouver leur liberté. Le carillon de début des classe interrompit mon observation. Je me plaça sur le banc, et prit un peu de recule. C'était une seconde nature chez moi, j'arrivais à la perfection à me faire oublier. Et c'était une fois de plus gagné. Tandis que des regard se baladais un peu partout, aucun ne se posais sur moi, alors que j'explorai la salle en détail. Notre maître arriva et commença sa présentation. Je reconnus donc maître Nil'Aven, grand amateurs de phrases sibyllines, ce qu'il nous prouva dès le début. Cependant, sa présentation n'eut pas le temps de s'allonger éternellement comme il avait dut le souhaiter. Quelques minutes ensuite, une jeune femme apparut derrière lui. -Maitre Nil’Aven, ravie de vous voir… Navrée, mais je crains de devoir vous voler l’attention… … particulièrement studieuse de vos élèves. Je suis Kaleïs Kal’inko, on a du vous parler de moi avant mon arrivée Notre maître avait en effet l'air mécontent qu'une inconnue veuille lui prendre sa place alors qu'il était en plein discours sur l'Imagination, mais céda et laissa le soins de faire le cours à la nouvelle arrivante. Elle était..étrange; Elle ne possédait pas l'air qu'avait d'habitude les maîtres dessinateurs. Elle avait l'air froide et cruelle. Lorsque son regard se posa sur moi, à la suite de tout les élèves présents, j'avais l'impression de prendre une douche froide sous son regard de glace. Cette jeune femme était...intéressante, quoique...effrayante. -Bonjour à vous, je suis Kaleïs Kal’inko, votre nouveau maitre de dessin. En tant que première année, nous n’aurons pas de cours vraiment spécialisés comme le pas sur le côté ou la précision dans sa nature-même mais je ferai en sorte que les bases que vous avez acquises deviennent de véritables atouts d’ici la fin de votre année… Discours simple, ne prédisant rien de vraiment surprenant. -Avant de commencer,j’aimerais savoir si vous avez des questions, des demandes particulières peut-être voire même des critiques… Je vous promets que je ne me vexerai pas. On avait l'étrange impression qu'elle ne pensait pas ce qu'elle disait, que tout cela n'était qu'une façade pour cacher quelque chose. Les autres élèves levèrent pourtant le doigts et posèrent leurs questions, sans réelles envie apparentes, plus pour paraître avoir quelques choses à dire que par curiosité ou envie. Les questions n'étaient pas vraiment intéressantes, mais à un moment, l'une d'elles me fit sortir de ma rêverie: -Serez-vous plus clémente avec nous que vous ne l’avez été avec Maitre Nil’Aven… Maitre Kal’Inko ? Je crois utile de vous prévenir que le charme féminin n’a aucun effet sur moi... Je pouffais de rire à cette questions. La jeune fille qui avait dit ça ne devait pas avoir spécialement envie de se faire bien voir. Mais la réaction de Kaleis à cette questions risquerait de nous apprendre un peu plus sur elle. Tandis qu'une autre garçon commençais une questions, une sorte de balle d'eau arriva sur la tête de la professeur, et après un instant où je me retenais de respirer, elle tomba sur Kaleis, provoquant un fou rire qui prit dix bonnes minutes à s'arrêter chez les élèves. Quand à moi, une questions me tournais dans la tête: qui avait bien put faire ça? Presque par réflexe, mon regard se dirigea vers la blonde qui avait posé la questions.
HRP: Si si, j'était là mais vous m'avais pas vue Oui, bon, bref, je savais jamais quand répondre...bah là je rejoins 0:)
Invité
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11.05.13 19:53
" ENTRE LE BLEU ET LE VIOLET "
Evan n’eût pas le temps de voir la réaction de Kaleïs Kal’Inko. Il devait avouer qu’il était plutôt fier de son coup. Personne ne savait pour lui, pour les quatre éléments, et son masque constitué d’un mélange d’impénétrable sérénité et de surprise feinte ne pouvait rien laisser soupçonner. Il attendait donc la réaction de la professeure, s’attendant déjà à ce qu’elle les scrute un par un à la recherche du coupable, ou bien qu’elle se mette à hurler, ou mieux encore, qu’elle s’enfuie en pleurant !
Evan en doutait sérieusement. Il devait avouer que les professeurs de Dessin de l’Académie, ce n’était pas vraiment son domaine de prédilection, mais il fallait être aveugle pour ne pas remarquer que cette professeure-là n’avait rien d’une professeure lambda. Elle puait le louche à des kilomètres à la ronde. Evan se méfiait.
Il n’eût pas le temps de voir sa réaction, donc, puisqu’un fracas assourdissant se fit entendre tout prêt de là. Une seconde, le groupe oscilla entre partir voir et rester ici, maintenu en place par le regard glacial de Kal’Inko. Evan se dit que la seconde option serait bonne pour les faibles et influençables, mais lui avait une curiosité à assouvir. Il fit partie des quelques personnes qui se détachèrent du groupe pour aller voir de quoi il s’agissait. Le bruit venait d’un escalier en colimaçon. On aurait dit qu’un troupeau de siffleurs était en train de le dévaler. Evan se fraya un passage parmi les élèves au pied de l’escalier et grimpa les trois premières marches. C’est alors qu’elle apparut. Un objet, pas plus gros qu’une bille, dévalait les escaliers, marche par marche. Le jeune homme l’attrapa avec vélocité lorsqu’elle fut une marche devant lui, devançant un gros élève blond au visage porçin.
- Tutut, pas touche !
Il ouvrit la main et attrapa l’objet entre son pouce et son index. Il leva à la lumière et son identité s’offrit à tous. D’une couleur oscillant entre le bleuté et le violet, des reflets irisés dansant à l’intérieur, le tout retenu par un assemblage de fins fils d’or, Evan tenait entre ses doigts une sphère graphe. Il leva la tête avec surprise lorsque juste au-dessus de lui, le troupeau de siffleurs, qui s’avérait en fait être un troupeau de professeurs, sept plus exactement, s’était figé dans les marches, la bouche semi-ouverte. Evan sourit en réalisant que quelques secondes plus tôt, ils étaient tous en train de courir après cette petite sphère. Le jeune homme se tourna vers son petit groupe de camarades.
Ça alors ! Ils n’avaient d’yeux que pour la sphère graphe. Evan vit s’allumer dans leurs yeux une lueur de convoitise.
- Non, me dites pas que vous aussi…
Un élève s’avança et Evan referma le poing qu’il serra contre sa poitrine.
- Eh oh, on ne touche pas !
- Jeune homme, je vous en prie, remettez-moi la sphère, dit un homme dans son dos en s’approchant, bras tendu, un air de fausse sympathie collé sur les traits.
- Tu peux toujours courir !, s’esclaffa Evan, puis sous le regard éberlué d’élèves et professeurs confondus, enjamba la fenêtre juste à côté de lui et sauta sur un toit proche.
-Attrapez-le !, eut-il juste le temps d’entendre.
Il courut sur les toits pendant plusieurs minutes puis s’arrêta finalement dans une ruelle, hilare. Il ouvrit le poing et contempla la petite sphère.
- Que tu es belle... Et tu es toute à moi !
Il s’apprêtait à repartir, sifflotant, résigné à ne pas prendre de cours dans cette satanée Académie, lorsqu’une soudaine odeur de bois envahit la ruelle. Le garçon renifla plusieurs fois en fronçant les sourcils. Ça ne faisait aucun doute ! La ruelle sentait la forêt et le bois humide, et l’herbe quand elle est détrempée à cause d’une averse violente. Comment cela était-il possible ? Un mouvement à la périphérie du regard du jeune élémentaliste attira son attention. A l’extrémité de la ruelle, un jeune homme venait d’apparaître. De taille moyenne, blond, il le regardait mystérieusement. Evan reconnut un des Dessinateurs du groupe. Il supposa que l’odeur venait de lui [XD]. Le jeune voleur de sphère décida de faire volte face lorsqu’une seconde silhouette lui barra le passage. Une petite brunette.
Evan se relâcha et baissa la tête en souriant. Il s’adossa contre un mur de la ruelle et enfonça ses mains dans ses poches.
- Ok, je vois le délire. Et maintenant, on fait quoi ?