Süraby habitait une petite ferme au flanc de la falaise. Si la tradition de vivre dans les cavités rocheuses se perpétuait chez certains groupes de faëls, elle n’était pas la seule à posséder une maison. Enfin, maison était le mot qui correspondait le mieux pour décrire les habitations du village qui s’étendait au pied du mur rocheux jusqu’à la forêt. La pierre et les poutres se confondaient avec les arbres dans une architecture improbable, la végétation s’emparant des habitations. Cependant les intérieurs surprenaient plus d’un alavirien par leurs similitudes avec les villages habituels qu’on rencontrait en Gwendalavir. La ferme était à l’écart des autres habitations, entre un vieux saule et un grand chêne. L’intérieur était composé de peu de pièces, la porte d’entrée donnant directement sur la salle principale. Lumineuse et modestement meublée, il y avait une table en son milieu sur laquelle restait une carte du continent prenant la poussière depuis un moment. Sur le côté une vieille grange dont elle se servait comme sellerie, entrepôt pour les réserves et où elle rangeait tout ce qui n’allait nulle part ailleurs. Inutile de vous décrire les étagères surchargées qui menaçaient de tomber au moindre coup de vent. À l’étage, la chambre de la demoiselle. Modeste elle aussi, bien moins lumineuse que celle du ré de chaussée. Même en plein jour les rayons de soleil, timides, parvenaient à grand peine à s’immiscer dans la chambre. Une petite commode où elle rangeait ses rares affaires et une table de chevet où était posée une bougie. Un porte-manteau qui servait plus son arc et son carquois que sa fonction initiale. Au centre de la pièce se dressait un lit au bois de merisier entamé par le temps. L’édredon avait été rejeté négligemment sur le côté. Vide.
Les sabots du petit cheval pie s’enfoncèrent silencieusement dans la poudreuse en un rythme lent et régulier lorsqu’il repassa au pas. Pas un bruit ne paraissait dans la forêt, hormis peut-être un bruissement d’ailes furtif de temps à autre et la respiration haletante des deux promeneurs. La seule preuve de vie demeurait dans les quelques empreintes émergeantes du duvet cotonneux qui recouvrait le sol et faisait ployer les branches d’arbre dénudées. Le regard de la jeune femme se promenait sur le spectacle paisible de la forêt enneigée. Le soleil levant se reflétait sur le manteau neigeux, donnant au paysage comme une allure de mirage. Süraby ferma les yeux sur le conte de fée qui s’offrait à elle, sentit avec délice le froid matinal mordre ses joues rougies par leur longue galopade, puis se fondit avec le dos et les flancs tièdes d’Elundrïl. Le petit pie s’ébroua. Le froid l’engourdissait aussi la faëlle le laissa allonger la foulée, admirant la façon dont la neige arrêtait le temps autour d’elle. Elle aimait le froid, pour l’effet revigorant qu’il avait, cette sensation de légèreté qu’il animait en elle, cette envie d’être sans cesse en mouvement. De plus, la métamorphose fantastique qu’offrait l’hiver était pour elle l’évènement qui méritait le plus d’être fêté. C’était toutes les raisons pour lesquelles elle se retrouvait dehors, dans la fraîcheur de ce début d’hiver.
Les lèvres de la faëlle s’étirèrent tandis que le petit cheval tournait la tête, pointant les oreilles en direction du léger craquement qui avait retentit sur leur droite un instant plus tôt. Avec le froid, la plupart des équidés se retrouvaient dans un état d’excitation atteignant des sommets parfois colossaux. Même si pour lui c’était plus par jeu que par réelle frayeur, le petit pie ne faisait pas exception. Aussi lorsqu’une troupe d’enfants sortir des fourrés pour se jeter sur eux en hurlant des « à l’attaque » surexcités, ses antérieurs décolèrent aussi haut qu’ils le purent sans se décider à redescendre. Se laissant prendre au jeu, la faëlle ne se laissa glisser pour atterrir à terre, le bruissement d’étoffe se mêlant au craquèlement sourd de la neige absolument étouffés par les hennissements tonitruants du poney. Lorsqu’il prit conscience de l’absence de poids sur son dos, ses membres regagnèrent le sol et sa grosse tête se tourna vers Süraby qui demeurait en appui sur ses bras, les fesses dans la neige et les jambes allongées devant elle. La petite troupe d’énergumène riait aux éclats. Ses longues boucles brunes formant une masse hirsute autour de son visage, son arc en bandoulière, elle aurait pu avoir l’air hostile si la douceur et l’enjouement dans ses yeux marrons clairs n’aurait pas tout démentit. La jeune fille souffla bruyamment, ce qui eu pour seul mérite d’envoyer une mèche valser et d’intensifier le brouhaha des plaisantins. Cela faisait maintenant un moment qu’elle avait renoncé à sa crédibilité en tant que chef des faëls. Elle n’arrivait pas, et n’y arriverais probablement jamais, à l’image sage et respectable de son grand père. Les chenapans étaient on ne peut plus fiers de leur embuscade.
- On t’a eu !!!
Respectée elle l’était mais elle était aussi bien trop jeune pour posséder une sagesse qu’on acquérait qu’avec le temps. Son bras se détendit et la boule blanche traversa l’air pour arrêter sa course dans la tête du plaisantin.
- Moi aussi !
La langue faëlle résonnait, chantante, et Elundrïl s’écarta lorsque les jeunes gens entamèrent leur bataille dans les rires et les cris de joie.
Les enfants faëls étaient, naturellement, de plus petite constitution que les alaviriens. Mais ils étaient également bien plus agiles et rapides, incomparablement gracieux, tout en conservant leur visages poupin aux rondeurs enfantines et ces gestes un peu gauches propres aux enfants. Le plus grand devait avoir huit ans tout au plus. Leurs cheveux les plus souvent noir ou blanc étaient parfois tressés, leurs yeux sombres et leurs dents blanches tranchaient avec le teint mat de leur peau sombre. Un des seuls attributs physique qu’elle ne tenait pas de sa mère. Car si en été sa peau prenait une teinte cuivrée qui la rapprochait d’eux, dans les saisons plus froides la jeune femme prenait des allures de spectre tant sa peau été pâle en comparaison de celle de ses comparses. Il se mit à neiger. Ils se remirent donc en marche vers le village. Bien sur les disputes ne tardèrent pas à éclater lorsqu’il fut question de monter sur Elundrïl. Lui-même appréciait moyennement qu’une bande de marmots brailleurs élisent domicile sur son dos. Il y en avait toujours un qui tentait d’y être plus que les autres si bien que la jeune femme n’avait trouvé d’autre moyen que de former des groupes et d’instaurer des tours de passages. Elle en hissa quatre sur le dos du petit cheval et lui envoya une pichenette sur le nez lorsqu’il retourna la tête vers ses flancs, les oreilles en arrières. Ce jour là ils étaient peu nombreux aussi elle prit la plus petite sur ses épaules et les deux derniers par la main. Pas d’harnachement sur le cheval, donc pas de risque qu’il perde trois molaires si l’idée venait aux énergumènes de jouer au pilote avec les rênes, et la neige s’occuperait d’amortir les éventuelles chutes. La petite troupe se mit alors en route le long du chemin les yeux rendus brillants par leur précédente agitation et les joues rosies par le froid, parlant de tout et de rien, les marmots s’amusant à tresser les crins de l’équidé et les autres s’émerveillant de tout ce qui leur était encore inconnu.
Une demi-heure plus tard qui en paru dix, le village fut en vue et ils longèrent la forêt en direction de la maison de Fiurens Galoam. Le vieux Fiurens avait soixante dix ans et toute ses dents, ex-chef des faëls, grand père de Süraby, respectable et respecté, il conservait encore une grande par d’autorité de part son charisme, son sens de la réflexion et une certaine sévérité dont il avait le secret. Parfois Süraby savais en être digne même si elle était consciente de ne pas lui arriver à la cheville. Sa maison était en bois, très accueillante et semblable à la ferme de sa petite fille. C’était surtout un lieu de rassemblement pour les évènements importants, son grand père vivant plus vers les falaises. Et vu la quasi-absence de se type d’activité massive chez les faëls, les enfants en avait fait leur repère. Süraby fut donc surprise d’apercevoir Fiurens devant la demeure, son visage marqué par le temps complètement fermé. À ses côtés se tenait une faëlle, l’air réservé et légèrement en retrait. Leurs interlocuteurs lui étaient dissimulés par un des bosquets qui parsemaient la cour en face de la bâtisse. La fillette sur ses épaules se pencha lorsqu’elle se rendit compte que la jeune fille ne l’écoutait plus, ses grands yeux écarquillés à quelques millimètres des siens. La faëlle éclatât de rire et appliqua son nez contre celui de la petite fille qui rit à son tour, pour la repousser délicatement. Elle entreprit de rejoindre son aïeul, toujours suivit du poney et tenant fermement les jeunes par la main. Distrait par le brouhaha qui provenait de leur petit groupe, les quatre personnes - deux alaviriens se tenaient à distance respectable des deux faëls - s’étaient retournées vers eux. Dans les yeux sombres de Fiurens elle ne lisait rien, même pas la fugace lueur mi-amusée mi-réprobatrice qui apparaissait lorsque la jeune fille arrivait ainsi, ses grand yeux étincelant, son visage plein de couleurs et sa robe complètement détrempée de s’être roulée dans la neige. Il arborait un air sérieux, grave, qu’elle ne lui connaissait pas. La jeune fille méconnue à ses côté ne paraissait pas d’avantage enchantée.
Lorsqu’elle se tourna vers les deux visiteurs un frisson lui parcouru l’échine, et le froid n’y était pour rien. Un homme et une femme, tout deux de grande taille, même pour des alavirien. Enfin, l’un n’en était pas vraiment un. Il était grand, pâle. Finement musclé, il était bâtit à merveille mais ce n’était pas ce qui retenait l’attention de la jeune femme. Derrière des mèches aussi noires que la nuit deux prunelles rouges sang la fixait tandis qu’un frisson désagréable lui parcourait l’épaule. Ses yeux, elle ne pourrait jamais les oublier. Juste sous sa clavicule, bien dissimulée sous sa veste de laine, une ligne blanchâtre s’étirait, dernier vestige de leur rencontre. Ça n’avais pas était la plus grave des trois blessures qu’il lui avait infligé mais celle qu’on avait le plus tarder à soigner. La récupération n’avait pas été complète. S’arrachant au spectacle peu réjouissant qu’offraient les deux arrivants, la jeune fille souleva la petite fille qu’elle déposa à terre et se tourna vers les jeunes cavaliers pour leur commander à tous de se rendre dans la maison et de ne pas en sortir. Malgré le sourire détendu de la jeune femme ils ne s’y trompèrent pas et se hâtèrent de rentrer. Elle se dirigea alors vers son grand père et se contenta de concentrer son attention sur la femme à l’air suffisant, ignorant royalement l’homme. Si la faëlle n’avait pas négligé sont physique et sa toilette parfois au point de ressembler à une sauvage, elle serait certainement verte de jalousie. Ses longs cheveux assortis à ceux de son compagnon retombaient avec grâce pour épouser à la perfection des courbes généreuses malgré son aspect gracile. Sa peau était laiteuse et les traits de son visage presque angéliques. Presque. Si elle n’était pas en compagnie si douteuse, elle n’aurait surement pas éveillé de méfiance chez la faëlle. Seulement tout son être lui cria danger tandis qu’elle se rappelait une certaines conversation, un certain temps auparavant. Karlson avait mentionné les mercenaires du chaos. Elle allait un peu vite en besogne mais la femme qui lui faisait face était finement musclée, l’œil éveillé, comme si rien ne lui échappait. Ils étaient tout les deux armés, des signes qui ne trompaient pas. Elle ne l’avais pas encore vue en mouvement mais sentait qu’elle n’allait pas être déçue. Elundrïl la poussa du bout du nez, ses naseaux chatouillant le bout de ses doigts. Elle sourit. La présence du petit pie l’avait toujours rassurée, et le souffle du poney sur ses doigts la rasséréna. Elle sourit poliment et s’adressa directement à la femme comme si elle était seule. C’était naturellement qu’elle intervint dans la conversation. Elle était plus disposée que son grand père à parler les deux langues sans s’emmêler les pinceaux et jouerait ainsi l’interprète :
- Bonjour, je suis Süraby. Puis-je connaitre les raisons de votre venue ici ?
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Myya Liandra
Faël
08.09.12 16:03
- Alors Najava tu es fatiguée ?
Une personne avait parlé, non pas une humaine mais une jeune Faëlle, de petite taille avec une peau ébène et de longs cheveux châtains qui tombaient en cascade autour de son visage ou ressortait deux beaux yeux noisettes voilés par de longs cils noirs. Un nez fin se distinguait dans son visage triangulaire où se dessinait une bouche gracieuse ! Dans son dos était placé un arc gracieux, à sa ceinture on pouvait apercevoir un carquois dépassé ainsi qu’un long poignard en manche de bois, elle voyageait seule sur sa monture une jument de petite taille pour un humain mais déjà bien grande pour une Faëlle, elle avait une robe grise argenté avec une crinière aussi blanche que la neige ainsi que la queue !
- Oui je sais qu’il fait froid et qu’il neige, mais ce n’est pas de ma faute et je ne pouvais pas tout prévoir désolé. Je ne pouvais pas me permettre de rester un jour de plus à la maison, ça fait seulement quelques jours qu'on est partis mais il neige déjà, la joie !! Pas loin il y a un village Faël je crois, on pourrait y faire escale ?!
Un hennissement répondit à ses douces paroles parlées dans la langue harmonieuse de la jeune Faëlle ! Alors Myya se perdit dans ses pensées tout en continuant d’observer la beauté de la forêt enneigée ! De beaux flocons tombaient de la voute étoilés par cette fraiche nuit de début d’hiver sur la gracieuse forêt de Baraïl ou les branches entremêler formaient des arceaux blanchâtres où Myya s’engouffrait sans hésitation, par ce début d’hiver on pouvait encore apercevoir quelques feuilles rougeâtres portées par le vent se poser délicatement sur la neige blanche ou les traces des animaux s'étaient formées pendant la journée, on pouvait entendre des furtifs battements d’ailes ou les chants des animaux nocturnes comme le loup gris chantant son amour perdu à la lune qui l’écoute silencieusement et qui malgré tout ne peut répondre à cet appel porté par l’amour et la beauté ! Myya observe et écoute, les hommes eux ont perdu cette notion du bonheur et de la beauté mais les Faël eux ne peuvent oublier cette beauté, ils l’entendent et l’écoute chaque jour chaque nuit la contemple et l’admire sans jamais oublier ce que nous offrent la nature et ses occupants ! Tellement perdu dans ces pensées Myya ne se rendit pas compte que l’aube approchait et c’est quand les premiers rayons de soleil caressent son visage qu’elle lève les yeux vers un lever de soleil qui se dessinait à l’horizon, les rayons de lumière se levaient et faisaient briller la neige à travers les yeux de Myya qui perdit dans cette beauté ne sentaient pas les larmes de bonheurs coulés le long de ses joues ! Et c’est après de longues minutes qui paraissaient si courte aux yeux de Myya qu’elle se ressaisit pour continuer vers sa destination tout en continuant d’observer, d’apprendre et d’écouter ! Au bout de quelques heures Myya entendit le doux bruit de l’eau et décida alors de se poser et de laisser Najava se délasser de leur longue route en buvant une ou deux gorgées quant à elle, elle en profita pour vérifier qu’il ne leur faudrait pas plus qu’une après-midi pour arriver à destination et après vérification elles ne devraient pas arriver plus tard qu’au début de l’après-midi ce qui était parfait ! Après cette courte pause Myya et Najava reprirent la route pour le village Faël et c’est alors 5 bonnes heures après que Myya aperçut le commencement des habitations, les maisons du moins si on pouvait appeler ça comme cela disons plutôt le logement des Faël de ce village ressemblaient fortement à celle du village natal de Myya, les structures en bois étaient mélangées avec les arbres ce qui donnait aux maisons un air gracieux et les seuls issus voyantes de l’extérieur était fermé pour ne pas laisser pénétrer le froid de l’hiver dans la maison chaleureuse !
Encore sur Najava Myya vit 4 silhouettes se dessiner au loin et arrivée devant la plus grande maison au centre du village elle observa 4 personnes et des traces laissées dans la poudreuse montraient qu’une cinquième personne avait été là et selon la façon dont c’était enfoncé les traces et vu la taille elle déduisit qu’un ou qu’une Faël s'était éloignée. Parmi les quatre autres personnes ils y avaient deux Faël et elle fut surprise de voir 2 humains, mais bon ce n’était pas ces affaires, parmi les deux Faël il y avait une jeune Faëlle certainement du même âge que Myya de petite taille mais avec une peau très claire pour une Faëlle de beaux cheveux bruns ou se dessinait de jolies boucles brunes qui lui descendaient au niveau des reins, de son visage ressortait deux beaux yeux bruns qui la fixaient. La jeune Faëlle lui fit un sourire merveilleux auquel Myya répondit puis elle se retourna pour plus observer les humains, il y avait un homme et une femme, la femme était grande, pour Myya elle est gigantesque mais même pour les humains elle est certainement plus grande qu’une majeure partie d’entre eux, elle avait de longs cheveux noirs qui formaient une cascade dans son dos et qui s'accordaient parfaitement avec ses yeux clairs et sa peau blanche comme la neige, elle était très jolie cependant son air était froid et aucune chaleur amicale n’émanait d’elle ce qui fit un frisson à Myya qui détailla alors l’homme. L’homme lui était aussi grand mais elle le soupçonnait de ne pas venir de ce continent, elle avait déjà entendu parler d’un autre continent mais n’y s’y jamais risqué on racontait des choses peu rassurantes de là-bas mais bon, sinon il avait les cheveux de la même couleur que sa compagne mais au niveau de son visage derrière ses mèches apparaissait deux grands yeux rouge sang ce qui la glaça d’effroi et détourna alors les yeux pour détaillé leurs armes, la femmes avait un long sabre qui pendait a sa ceinture et l'homme avait des poignards, elle eut alors le pressentiment que ces deux humains étaient dangereux et ne les regarda pas plus longtemps. Elle se tourna alors vers le Faël âgé au côté de la jeune Faëlle et dit en langue humaine :
- Bonjour je suis Myya Li, une voyageuse Faëlle qui aimerait bien trouver un endroit pour passer cet hiver qui s’annonce bien rude et naturellement j’ai de quoi payer !
[HRP:Voilà Vil c'est rectifié et désolé]
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Viladra Memphis
Mentaï
13.09.12 19:10
Âge : 31
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Karlson Hrejo Voïshinta
Citoyen de l'Est
19.09.12 22:21
۞ PAYS FAËL / L'IRONIE DU SORT ۞
Le voyage devenait monotone alors que les deux cavaliers s'enfonçaient dans le paysage accidenté des Plateaux d'Astariul. Karlson et Viladra avaient à peine échangé quelques mots depuis qu'ils avaient laissé derrière eux la Marchombre qui s'étouffait dans son propre sang. La blessure du Valinguite, causée par la fureur de la chef des Mercenaires, n'était déjà qu'un souvenir. Il ne souffrait plus à chaque mouvement et la cicatrice elle-même ne prendrait que quelques jours à disparaître. Rien de grave. Au moins avait-il pu jauger la patience de Viladra, ce qui pourrait s'avérer bien utile pour la suite, vu qu'ils allaient être amenés à passer beaucoup de temps côte à côte.
Décidée à tirer un traits sur ces évènements, Viladra effectua un pas sur le côté, emportant sa monture, et disparut. Elle apparut quelques secondes plus tard pour venir le chercher. Le Valinguite commençait à s'habituer à ce mode de transport insolite, autrement plus rapide que les longs voyages à cheval. Quand il ouvrit les yeux, il se trouvait dans une forêt luxuriante, entouré d'arbres serrés, les sentiers maigres et dangereux oubliés, ainsi que les rôdeurs carnassiers et les Marchombres agonisants. Ils mirent tous deux pied à terre pour mener leurs montures par la bride dans le sous-bois. Shi, le grand étalon noir qu'il chevauchait depuis Valingaï, le suivait sans rechigner, les sens en alerte, les naseaux frémissants. L'animal était nerveux et agressif de nature. Sa robe noire était luisante et ses sabots martelaient impatiemment le tapis de feuilles et d'humus.
Ils atteignirent rapidement une clairière et les dernières brides de végétation s'écartèrent pour révéler les premiers habitants du Pays Faël. Une jeune fille, encore une enfant, accompagnait un vieux qui nous fixait d'un œil soupçonneux, remuant les lèvres pour une malédiction muette. Il n'imaginait même pas à quel point ça tombait à point nommé. Viladra approcha et le fit taire en posant une main nonchalante sur l'épée pendue à sa hanche. Certains gestes valaient mieux que des discours.
D'autres membres du peuple faël ne tardèrent pas à faire leur apparition. Juchée sur une ponette, suivie d'une brassée d'enfants qui semblaient seulement avoir s'exprimer par des piaillements aigus et agaçants, Süraby Ilseirenn s'avança dans la clairière. C'est avec une certaine délectation qu'il avait reconnu la jeune femme, croisée des semaines plus tôt au quartier général des Astariotes dans la cité-état d'Envaï. Après qu'elle ait essayé de le semer, il l'avait mortellement blessée. Finalement, il se réjouissait de la voir vivante. Il était certain que la Faëlle leur réservait encore de belles surprises... Elle renvoya rapidement les enfants dès qu'elle les aperçut. Les yeux rouge du Hrejo l'avaient fait tressaillir. Sentait-elle sa lame s'enfoncer à nouveau dans sa chair rien qu'en ayant croisé son regard ? La perspective d'un duel en de bonnes condition était alléchante. Il espérait qu'elle s'était améliorée depuis, qu'elle s'était entraînée et avait progressé comme la combattante qu'elle était. A moins que Viladra ne préfère en finir plus tôt.
Après l'apparition de Süraby, une Faëlle plus jeune fit son entrée, cheveux clairs au vent, sourire innocent, démarche énergique, … Le Valinguite pensa avec ironie que, dans quelques années, Viladra aurait peut-être du soucis à se faire. Mais cette dernière ne semblait pas être d'humeur à plaisanter et ne tarda pas à rappeler aux témoins à qui ils avaient à faire. Elle fit un pas sur le côté et reparut une seconde plus tard, armée de ses griffes acérées comme des rasoirs et d'un garçonnet. D'un geste aussi précis que meurtrier, elle l'égorgea. Le garçonnet écarquilla les yeux alors que son sang sortait de sa gorge à gros bouillon. Il ne lui fallut pas longtemps pour mourir. Viladra lâcha le corps qui tomba lourdement dans l'herbe.
Les deux Faëlles ne mirent pas longtemps à réagir. Elle passèrent à l'attaque avant même que le corps de l'enfant ne touche le sol. Viladra et Karlson dégainèrent leurs lames de concert. La plus jeune des deux Faëlles fut la plus rapide et atteignit la chef des Mercenaires en l'espace d'un instant, mais croire que la Mercenaire se ferait avoir aussi simplement aurait été lourdement la sous-estimer. Il lui faudrait ruser si elle escomptait se mesurer à une telle adversaire. Quant à Süraby, comme le Valinguite l'avait prédit, elle se lança au secours de sa jeune sœur. Karlson n'entrava pas son attaque, il glissa dans son dos, manœuvrant pour mettre le duo des Mercenaires en position d'avantage. Et quand elle voulu attaquer Viladra, une lame se posa sur son épaule, lui rappelant d'être avisée de ne pas tourner le dos à un adversaire, et de surcroît quand elle en connaissait la dangerosité. Les deux Faëlles se retrouvèrent entravées entre Viladra et Karlson. Ce dernier esquissa un rictus, entre le sourire et l'animal qui montrait les crocs.
Süraby Ilseirenn...
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25.09.12 18:45
Süraby crut à un mirage, une quelconque tromperie ou encore un moment d’absence de sa part. Des hurlements terrifiés retentirent. Le corps s’étala mollement sur le sol. La demi-faëlle ne sut pas comment réagir, hésitante, elle essaya de réfléchir, n’y parvint pas. Au lieu de la panique, se fut l’engourdissement qui l’envahie, elle s’enfonça dans une torpeur irréelle. Désorientée, elle ne sortit de son cocon de brouillard que le temps d’esquisser un mouvement, bien trop tardif, pour secourir la jeune voyageuse. L’inconsciente c’était jetée à corps perdu sur la dessinatrice, qui l’arrêta simplement du bout de sa lame, un sourire sarcastique aux lèvres. Süraby voulu s’avancer un peu plus, jugeant que la scène était suffisamment macabre pour y ajouter un second cadavre. Un poids sur son épaule la rappela cependant à l’ordre, suivi d’un chuchotement insupportable. A l’ignorer elle l’avait presque oublié. La situation lui échappait, et son sens logique avec. Elle allait se retourner pour sauter à la gorge de celui qui pour la seconde fois menaçait sa vie, mais une voix l’arrêta. Elle était glaciale, et une réjouissance écœurante et mal contenue s’en échappait.
- Ce que je souhaite… ? Des… Amis à moi sont venus ici il y a quelques mois pour chercher une sphère graph… Et les faëls ne se sont pas montrés très coopératifs. Je viens donc la chercher à mon tour en espérant que vous obtempèrerez avant que je ne cause un nouveau génocide parmi votre race méprisable…
Ca n’aurait été qu’elle, Süraby lui aurait craché à la figure. Geste certes peu élégant mais admirablement démonstratif de son intérêt pour les amis de la mercenaire - ou plutôt mentaï -, ses envies de génocide ou bien pour sa petite personne fanatique de sang. Seulement le regard de la faëlle se posa sur le corps baigné de sang et le temps s’arrêta une fois encore, tout comme sa respiration.
- Après tout, je ne suis ici que pour marchander… Vos vies contre la sphère, ça me semble plus qu’honorable…
C’était ce qu’on appelait une conversation à sens unique. Elle était contrainte d’accepter, n’était même pas sure que toutes les vies soit sauves à la fin du « marché » et n’avait pas du tout la même conception de l’honorable que les mercenaires. Et cela commençait par l’assassinat d’un enfant qui était tout sauf nécessaire. La meurtrière lui signifiait juste clairement qu’elle menait la danse et que celui qui avait le malheur d’en altérer le rythme le faisait à ses risques et périls. Une bonne mi-minute s’écoula avant que Süraby ne détache ses yeux du spectacle macabre.
Ça n’était pas sa vie qui était en jeu mais celle de tout son peuple, car même si elle méprisait la mercenaire, elle ne doutait pas un instant de la véracité de ces paroles. Du moins pour tout ce qui ne concernait pas leurs vies sauves en fin de compte. Elle se tourna vers son grand père puis vers la jeune faëlle qui n’avait pas bougé depuis le début, tétanisée, ses yeux baignés de larmes contemplaient le petit corps étendu dans la neige écarlate. La jeune fille courait vite, et il était temps pour elle de quitter cet endroit cauchemardesque, elle en avait déjà trop vu. Elle aurait voulu que son ton apparaisse plus doux, mais la seule façon que Süraby avait trouvée pour ne pas se laisser déborder par ses sentiments était cette torpeur dénuée d’émotion.
- Va prévenir les autres, que personne ne sorte. Et... La jeune chef hésitait : que dire aux parents ? ... transmet à Illienne et Alazar de guetter ma venue.
La jeune fille tourna les talons et se précipita, sans un regard derrière elle. Sachant que le faël n’était parlé par aucun des deux alavirien, elle détourna rapidement l’attention de la coureuse. Après la parfaite conversation à sens unique de la mentaï, la coopération des faëls apparaissait aussi évidente que l’inutilité de l’assassinat de l’enfant.
- Je vais vous donner la sphère.
Elle esquissa un pas vers le garçonnet, mais fut immédiatement arrêtée par une lame qu’elle repoussa, agacée, et entreprit dans la foulée de jeter son épée ainsi que les quelques cinq poignards qu’elle dissimulait dans les endroits possibles et inimaginables de ses vêtements. S’entrainer à combattre avec des flèches, sans son arc, était son passe temps favori, mais les deux alavirien n’étaient pas en mesure d’envisager cette éventualité. Il y a quelques temps elle aurait surement esquisser un sourire amusé à la perspective d’être ainsi chargée lors d’une simple balade. C’était désormais nécessaire. En grandissant elle avait apprit que Gwendalavir entier et même au-delà imposait de savoir se battre, et même de savoir tuer. Voilà pourquoi elle s’entrainait depuis longtemps, employant une partie considérable de son temps à devenir une arme au-delà de leur manipulation. Et en dépit de son flegme naturel et de ses tendances pacifistes prononcées, elle avait atteint un niveau où elle pouvait prétendre à faire ce qu’elle voulait de son corps pour l’avoir souvent malmené. Son esprit demeurait pourtant incorruptible. C’était une des exécrables conditions pour obtenir liberté et plénitude en terre alavirienne.
Elle évalua leur situation, à elle et à Myya, refusant de s’abandonner au sentimentalisme. Règle numéro une : ne jamais tourner le dos à l’ennemi, pour celle là résultat n’était pas concluant. Règle numéro deux : si vous êtes encerclé, vous êtes mort. Süraby n’était pas suffisamment stupide pour provoquer les deux dessinateurs alors que la vie de son peuple, et dans l’immédiat celle de son aïeule et de la jeune voyageuse, étaient en jeu. Fiurens avait passé ce que l’on pouvait appeler ‘la force de l’âge’ depuis de nombreux printemps, aussi les deux seules aptes à opposé une résistance étaient bel et bien les deux jeunes faëlles. Elle ne savait rien de Myya, et en dépit de ses faëlles d’aptitude elle doutait fortement des capacités de la jeune fille à combattre une mentaï.
Mettant son pessimisme de côté, elle ferma les yeux vitreux du gosse qu’elle déposa le plus délicatement possible sur Elundrïl, calant sa tête pour éviter qu’elle ne soit trop ballottée, comme elle l’aurait fait avec un vivant. Une vague idée de sentiment jusque là évité avec soin s’insinua un instant, nouant la gorge de la jeune chef. Elle stoppa net son geste et s’infligea une gifle mentale. Elle aurait tout le temps de pleurer lorsque les mercenaires seraient partis. Ou lorsqu’elle serait morte, selon le degré d’optimisme du moment.
Mettant fin à ses mièvres réflexions mentales, la femme empoigna subitement Myya par le bras pour menacer directement sa gorge. Süraby voulu intervenir mais Karlson fut une nouvelle fois plus rapide. Un frisson de colère parcouru le dos de la jeune femme. Elle espérait que son irrespect borné et son côté indiscipliné aurait manqué à l’assassin car elle se glissa vivement sous la lame. Elle fut vite rattrapée et sachant que toutes ses tentatives seraient veines elle n’insista pas mais songea bon de rappeler les closes du traité. La faëlle n’y croyait pas elle-même mais elle n’avait rien à perdre.
Difficile de mettre autant de mépris dans un simple rire mais la mercenaire y parvint sans le moindre effort. Ses doigts se resserrèrent sur la gorge délicate de la faëlle. Le sang perla sur le cou de Myya alors que le dos de Süraby dégoulinait de sueurs froides. Le cœur de la demi-faëlle rata un battement : les yeux métalliques de la dessinatrice étaient froids comme la glace.
Süraby s’attendait à tout moment à voir la tête de la voyageuse rouler au sol.
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Mon personnage Sexe et âge: Faëlle de 26 ans Aptitudes: Archère hors pair ; excellente grimpeuse et fervente adoratrice de la salade de champignons!
Myya Liandra
Faël
05.10.12 18:27
Myya ne pouvait pas croire que des humains soit capables de telles atrocités. Un petit corps tout fragile et si jeune était tombé, sans vie, sur le sol glacial entouré d’une marre de sang chaud. Myya n’eut même pas le temps de se retourner, non, la femme l’avait attrapé d’une poignée de fer et maintenait son sabre sur le coup de Myya et d’une voix froide répondit à Sübary :
- Ce que je souhaite… ? Des… Amis à moi sont venus ici il y a quelques mois pour chercher une sphère graphe… Et les faëls ne se sont pas montrés très coopératifs. Je viens donc la chercher à mon tour en espérant que vous obtempèrerez avant que je ne cause un nouveau génocide parmi votre race méprisable…
Myya ne savait pas comment là jeune chef allait réagir, mais elle espérait de tout son cœur qu’elle allait garder la sphère et ne pas la passer au mentaï, plutôt mourir que servir d’argument, mais le sabre ne lui permettait pas de laisser un son sortir de sa bouche.
- Après tout, je ne suis ici que pour marchander… Vos vies contre la sphère, ça me semble plus qu’honorable…
Alors Sübary Ilseirenn se retourna et parla en Faël à la jeune femme Faëlle qui n’avait pas bougé :
- Va prévenir les autres, que personne ne sorte. Et... La jeune faëlle parut hésiter ... transmet à Illienne et Alazar de guetter ma venue !
Et la jeune femme ne se fit pas priée et prit ses jambes à son cou et courut sans se retourner. Sübary Ilseirenn se retourna alors, regarda Myya puis la Mentaï, Myya essayait d’attraper son couteau mais Karlson était aux aguets et la regardait d’un œil froid et elle renonça alors cette idée. La conversation était à sens unique et la jeune chef n’avait pas de choix, comment les humains pouvait-ils être aussi sanguinaires et stupides, Myya essaya encore une fois de parler pour prier la jeune faëlle de garder la sphère et de du laissé mourir mais la mentaï l’en empêchait.
- Je vais vous donner la sphère.
NON … voulait crier Myya et elle commença alors à se débattre mais la femme appuya son sabre sur la gorge de Myya et du sang commença à perler. La jeune chef s'était approchée du corps sans vie qui gisait par terre mais le sabre de Karlson l’arrêta et alors elle se désarma jusqu'au moindre petit poignard. Sübary Ilseirenn prit alors dans ses bras le garçonnet sans vie et le déposa sur sa monture en lui fermant ses yeux vitreux puis se retourna et tenta une veine tentative pour la libérer mais les assassins étaient trop rapides. Réussissant enfin à émettre un son Myya dit en Faël :
- Laisses-les me tuer, tu auras le temps pour récupérer ton arme et tenir le temps que du renfort puisse arriver !
Mais Sübary Ilseirenn ne voulait rien entendre : « Je ne te laisserais pas mourir » disait-elle mais Myya espérait de tout son cœur qu’elle allait changer de raisonnement ! La mentaï s’impatienta et resserra son emprise et une phrase froide sortit de sa bouche …
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Mon personnage Sexe et âge: 28 ans - féminin Aptitudes: dessin // greffe // sabre et corps à corps
Viladra Memphis
Mentaï
15.10.12 12:55
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Mon personnage Sexe et âge: Homme, la trentaine Aptitudes: Tueur à gages / Volonté implacable / Tu ne peux pas m'échapper
Karlson Hrejo Voïshinta
Citoyen de l'Est
24.10.12 14:19
C'est d'un œil désintéressé que Karlson regarda Viladra s'amuser. La chef des Mercenaires du Chaos semblait prendre un malin plaisir à jouer avec ses victimes, comme un chat joue avec une souris avant de la dévorer. La pratique de sa supérieure, si elle le laissait totalement insensible, n'était pas sans éveiller en lui un certain mépris. Le Hrejo n'avait jamais été du genre à se distraire avec ce genre de jeu. S'il était un assassin, il possédait paradoxalement un sens aigu de la vie et de la souffrance. On ne devait user de la douleur et de la torture contre son adversaire seulement si ces actes avaient été demandés par le commanditaire ou s'il était impératif de soutirer des informations à une victime récalcitrante. Lui-même ayant un rapport très relatif au mal physique et mental du fait de sa formation d'assassin et de l'enseignement de son maître, il s'était néanmoins efforcé de respecter cette ligne de conduite. Viladra perdait son temps avec les deux jeunes femmes. Si elle voulait la sphère graphe, il était bien plus simple de tuer ses victimes et de récupérer son dû sur leurs cadavres. Et si celle-ci était cachée, autant torturer Süraby, qui savait vraisemblablement où se trouvait ce que convoitait la Mercenaire, jusqu'à ce qu'elle révèle son secret, ou encore lui ordonner de livrer l'objet avec son don du dessin hérité des pratiques des Ahmourlaïs. La tuer après ça ne serait que lui rendre service, après tout.
Mais si Viladra décidait d'agir ainsi, il exécuterait ses ordres. Ils avaient passé un pacte lors de leur première rencontre qui stipulait qu'il devenait un allié à sa cause. Il était juste blasé d'entendre les trois femmes se chamailler alors que l'affaire pourrait être promptement réglée. Si le Hrejo avait vendu sa lame aux Mercenaires du Chaos, il avait certainement conservé son âme et cette situation commençait à sérieusement lui taper sur les nerfs. Ce fut alors que les trois femmes commencèrent à plus sérieusement pourparler, Viladra s'étalant en menaces en manipulant son jouet et Süraby visiblement décidée à essayer de la tuer du regard – en cet instant, il se fit l'amusante réflexion que si la Faëlle avait été dessinatrice, la Mercenaire aurait été foudroyée, mais il doutait qu'un éclair vienne si facilement à bout de la femme Mentaï.
Sous le regard impuissant de Süraby, Viladra se mit à gratter la peau de la jeune fille qu'elle avait attrapée par la peau du cou du bout de son ongle de métal. Les prunelles de la victime s'agrandirent alors qu'elle comprenait lentement que la Mercenaire faisait bien peu de cas de la douleur que cela pouvait lui causer. Elle serrait courageusement les dents et refusait de laisser entendre le moindre cri, comme si elle mettait Viladra au défi de voir jusqu'où elle pouvait pousser sa résistance. Avec une telle détermination, et un tel dévouement à sa cause et aux siens, elle pourrait faire une recrue intéressante, à condition de parvenir à la dépouiller de son caractère chevaleresque. Quoique... à son âge, lui-même n'aurait pas hésité à donner sa vie pour sa famille. D'un côté, je peux comprendre... pensa-t-il avec cynisme.
Quand enfin Viladra eut terminé sa signature de viande, elle fit clairement comprendre à Süraby qu'il était grand temps de céder la sphère graphe, à moins qu'elle ne préfère voir les enfants de la maisons tués l'un après l'autre devant ses yeux, jusqu'à ce que cette vision horrifique la traumatise au point de la forcer à se réfugier dans une vie antérieure... Parfois, la douleur de perdre des êtres chers était si forte que les évènements les plus inattendus se produisaient. D'un point de vue totalement personnel, et encore une fois divergent de l'avis de Viladra, il se voyait plutôt verrouiller la cabane et y mettre le feu. Les cris suffiraient à faire cracher la vérité et hanteraient encore les deux Faëlles pour des dizaines d'années, peut-être même toute une vie. L'odeur de la chair carbonisée ajoutée aux cris, le mélange s'avérerait vraisemblablement très efficace. Et traumatisant pour les témoins. De quoi attiser avec efficience leur haine des Mercenaires du Chaos et les transformer eux-mêmes en créatures violentes et vengeresses.
Après avoir entendu les mots de Viladra, Süraby, tendue comme un arc, promena le regard sur Viladra, puis sur la jeune Faëlle qu'elle tenait à sa merci, et enfin sur Karlson qui n'affichait qu'un masque de marbre. Lorsqu'il croisa le regard de la Faëlle, il haussa un sourcil et son visage se fendit d'un rictus plein de morgue. Sa lèvre supérieure se retroussa subrepticement et les coins de sa bouches remontèrent pour former un sourire irrévérencieux.
Tu ferais mieux d’obéir, Faëlle.
Mon nom est Karlson Voïshinta. Je suis un Hrejo. En mots plus simples, un assassin. Mais tu ferais une grossière erreur en me confondant avec les Mercenaires du Chaos de ton pays, lui avait-il dit lors de leur première rencontre dans la cité-état d'Envaï, après l'avoir vaincue, emprisonnée, puis coursée à travers la ville après sa fuite des geôles de Driss. La situation étant ce qu'elle était, il ne pouvait que constater que les évènements versaient dans une certaine ironie. Il avait quitté Envaï en laissant Süraby dans l'auberge après lui avait planté un poignard dans le torse. La moribonde semblait être née sous une bonne étoile si elle avait pu se sauver de cette situation et résister à la mort qui l'entraînait jusqu'à l'arrivée d'un médecin. Des mois avaient certainement été nécessaires à son complet rétablissement. Quelle ironie du sort que leurs routes se croisent à nouveau, ici, en Gwendalavir. Il serait absurde qu'elle meure ici après avoir échappé de justesse à une mort certaine. Il se serait bien vu jouer encore avec elle et croiser le fer. Leur premier duel l'avait laissé sur sa faim et il espérait qu'elle s'était améliorée depuis. Cependant, il était ici sous les ordres de Viladra et cette dernière n'allait certainement pas lui faire le plaisir de lui offrir une mort rapide – et cela même si la Faëlle obtempérait et lui cédait sa sphère graphe.
La chef des Mercenaires, qui avait essuyé ses doigts poisseux de sang sur la tunique de la jeune Faëlle qu'elle tenait, toisa encore une fois Süraby de son regard de glace. Ce ne fut pas sans une certaine déception que le Hrejo vit la Faëlle fléchir – peut-être était-ce à cause de cet ennui qui l'avait saisi en parcourant les terres des Faëls que son esprit ne pouvait s'empêcher d'espérer voir la situation se transformer en bain de sang. D'un autre côté, la partie rationnelle de sa personnalité ne pouvait que se rendre à l'évidence que lui et Viladra étaient les seuls à désirer une telle fin pour cette expédition. De leur côté, Süraby ainsi que sa jeune comparse désiraient ardemment sauver tout ce qui pouvait l'être et voir les deux assassins partir sans plus d'effusion de sang. En toute logique, celle qu'il avait rencontrée sur l'autre continent n'allait certainement pas tarder à offrir à Viladra ce qu'elle réclamait depuis maintenant une heure, avec sa tête sur un plateau d'argent si c'était ce qui manquait à la chef des Mercenaires pour calmer son appétit pour la chair fraîche. En toute logique.