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Le début de l'envol ? [Killian & Solhan]
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29.04.13 22:00
[HRP : J'ai repris en gros ce qu'il y a dans ma présentation. Si tu veux que je change quoi que ce soit, n'hésite pas à le dire :)]


Comme chaque nuit, Solhan dormait dans la paille du box d'Ombre. Depuis quelques jours, il songeait à reprendre la route, à s'éloigner d'Al-Chen. Il avait gagné suffisamment d'argent pour reprendre la route sans soucis. Mais d'abord, il souhaitait revoir cette silhouette, cette ombre qu'il avait aperçue une fois au marché. Cet être qui semblait avancer en dansant, discret mais attirant le regard, et surtout, surtout, qui paraissait si libre. C'était ça qui l'avait attiré au premier regard ; qui l'attirait. C'est pour ça qui voulait l'apercevoir une dernière fois.

Sol dormait paisiblement lorsque quelque chose le réveilla en sursaut. Il ouvrit les yeux et son regard se posa par réflexe sur Ombre. La jument ne dormait pas mais regardait vers l'entrée de l'écurie, les oreilles pointées dans cette direction. Il prit le couteau avec lequel il dormait et se redressa en silence.


- Qu'est-ce qui se passe ma belle ? lui murmura-t-il.

Elle baissa la tête vers lui prit reprit l'observation de l'entrée de l'écurie. Ok, quelque chose n'allait pas. Sol tendit l'oreille en quête des ronflements de l'autre palefrenier. Il les entendit très vite. En même temps, l'auberge aurait pu prendre feu qu'il ne se serait pas réveillé. Sol ne pouvait compter que sur lui-même.

Il passa la tête de la stalle et balaya la salle du regard. Certains chevaux dormaient, principalement dans le fond, mais la plupart regardait vers l'entrée où trois hommes essayaient de tirer Flamme de sa stalle. Pas de bol, l'étalon était têtu et n'avait aucune intention d'avancer et renâclait. C'était surement ce qui avait réveillé Solhan. Un quatrième homme surveillait l'entrée de l'écurie pour s'assurer que personne ne venait dans les environs. Le coeur de Sol se mit à battre tellement fort qu'il eut peur que les autres l'entendent.

Il se faufila en dehors de la stalle et se cacha dans les ombres. Il fallait qu'il fasse quelque chose. Heureusement, il avait un bon feeling avec les chevaux et aucun ne trahi sa présence. Par contre, Flamme ne fut pas aussi malin. Alors qu'il arrivait à sa hauteur, l'étalon se cabra et envoya l'un des voleurs de chevaux se cogner juste à côté de Sol. Il paniqua et balança son poing dans la mâchoire du voleur qui fut assommé. Mais les autres l'avaient vu.

Il se mit à courir comme un dératé et passa les portes de justesse, sans que le troisième homme, celui qui les gardait, ne puisse l'attraper. Il entendit des jurons et les hommes le poursuivre. L'auberge ne se dressait qu'à une dizaine de mètres. Sol trébucha mais se rattrapa. Cependant, il ralentit suffisamment pour que l'un des hommes réussisse à le rattraper et à lui sauter dessus. Ils roulèrent tous deux au sol et Sol réussit à se relever rapidement. Pour se faire rattraper aussitôt. Il avait perdu son couteau dans sa chute et se trouvait pieds et torse nu. Un bref combat s'en suivit, où il se défendit du mieux qu'il put - et se défendit bien -, qu'il perdit.

Il se retrouva immobilisé par un malabar quasiment deux fois plus large que lui. Le deuxième homme, la lèvre fendue et un œil au beurre noir, ramassa le couteau qu'il avait laissé tomber tandis que le troisième émergeait de l'écurie, tenant par la bride l'étalon qui avait fini par renoncer. Celui qui avait ramassé le couteau se positionna face à lui et le leva, l'air mauvais. Sol se débattit, en vain. Alors, il ferma les yeux...
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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30.04.13 19:08
Juchée sur Taï’Dashar, Killian profitait de l’air nocturne. Elle avait quitté la maison quelques jours plus tôt, laissant son fils à Kerïm. Cela faisait un mois qu’elle avait accouché, et elle se disait qu’il fallait qu’elle reprenne ses forces, retrouve son agilité de Marchombre. Et pour ça elle devait vagabonder quelques temps. Cela avait fait mal de se séparer de son bébé ainsi, de le laisser au Dresseur. Mais il lui avait dit de partir, de ne pas s’en faire. Il savait très bien qu’elle revenait toujours. Que ça lui prenne deux ou six mois, elle revenait. En temps que mère, elle ne supporterait pas d’être loin de son bébé trop longtemps non plus.

Au fil des jours, elle avait pratiqué l’escalade, la gestuelle Marchombre, c’était mesurée à des animaux sauvages puis à des brigands. Et étonnement, ses capacités étaient rapidement revenues, bien qu’un peu rouillées au départ.
Là, elle s’approchait d’Al-Chen. Elle n’avait pas de but particulier, même si le vent n’arrêtait pas de lui souffler qu’elle allait trouver quelque chose pour elle là-bas.

Taï’Dashar s’arrêta d’un coup, oreilles pointées vers l’avant, renâclant. Elle fronça les sourcils et lui flatta l’encolure, écoutant les bruits de la nature. Elle était au milieu d’une petite colline, près du lac, là ou, si ses souvenirs étaient justes, se trouvait une auberge. Elle se laissa envahir par le vent qui lui souffla une urgence.

Talonnant son cheval qui partit au trot, elle gravit la colline et observa la scène. Il y avait une écurie, et trois hommes couraient vers un autre, au sol avec… quelqu’un. Elle ne distinguait pas. Ils se battaient, l’un tentant de sauver sa peau, maladroitement. Seulement il échoua et lorsqu’elle vit le reflet d’une lame scintiller au clair de lune, elle n’hésita plus. Vivement, elle mit pied à terre, dit à son étalon d’aller se cacher – parce qu’il écoutait et comprenait – et courut pour rattraper son retard.

Sortant sa dague, elle sauta sur le dernier homme qui tentait de rejoindre ses complices. En silence, il s’affala et d’un coup, elle l’assomma. Elle ne souhaitait pas tuer, sauf si c’était nécessaire. Ses hommes iraient en prison au pire. Ensuite, aussi rapide et discrète qu’une ombre, elle se glissa derrière un second homme qu’elle faucha d’un coup de pied. Il s’écroula dans un bruit de souffle coupé et elle lui brisa la mâchoire, le plongeant dans l’inconscience.

Sauf que son bruit avait alerté les deux derniers hommes, dont celui qui tenait sa lame sur la gorge d’un garçon. Ils se détournèrent vers elle, énervés par le sort de leurs compagnons et par son arrivée subite.

Elle resta stoïque, d’apparence détendue alors qu’elle était prête. Lorsque le premier s’élança sur elle, aussi bruyant qu’un troupeau d’éléphant, elle n’eut qu’à pivoter le buste pour l’éviter et lui agripper le poignet dans le même mouvement pour le lui tordre et lui donner un coup de coude sur la nuque. Un de moins. Mais le dernier était le plus dangereux. Il avait le couteau et apparemment l’autre l’avait amoché, au vu de son œil au beurre noir et son nez en sang.

Serrant sa dague, elle attendit et quand il lui sauta dessus, elle évita, para le premier coup qui aurait du l’éventrer, feinta, tenta, il para. Il était doué, mais elle était rusée. Elle courut sur lui, sauta au dernier moment, et atterrit sans qu’il ne s’y attende sur son torse, pieds joints. Il en eut le souffle coupé, recula, elle se réceptionna au sol et se releva pour courir vers lui. D’une poussée, elle lui broya la main, lui faisant lâcher le couteau. Ensuite, elle l’assomma avec sa garde.

Le tout en moins de deux minutes. Elle vérifia qu’ils ne se réveillaient pas et se tourna vers le garçon. Il se relevait lentement, semblant ne pas comprendre ce qu’il venait de se passer.

Elle s’avança, rangeant sa lame et d’un coup d’œil vérifia qu’il n’avait rien. Mais pour plus de sureté elle dit :


-Ca va ? Ils ne t’ont rien fait ?

Elle observa le jeune homme le temps qu’il réponde, rejetant ses longs cheveux noirs en arrière. Lui aussi avait les cheveux noirs, un peu en pétard par l’affrontement, des brins d’herbe ou de paille coincés par-ci par-là. Ses yeux gris brillaient sous la lune qui mettait également en valeur sa peau plutôt pâle. Il était jeune. Elle lui donnait moins de vingt ans. Petit, il n’avait apparemment pas peur d’être seul sur les routes…

« Lui. »

Lui ? Que devait-elle comprendre ? Qu’est-ce que le vent cherchait à lui souffler ?

Elle se mit en position souple, attentive tout de même à son environnement, au cas où les malotrus se réveillerait. En y songeant…


-Il faudra les amener auprès d’un garde pour qu’ils croupissent en prison.

Là, elle se tut, le laissant se remettre de ses émotions et lui répondre… peut-être que, sans le savoir, il lui donnerait la réponse à la question posée apportée par le vent avec ce « lui »…


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03.05.13 20:05
Sol s’attendait à passer un sale quart d’heure. C’était légitime : il avait foiré. Les yeux clos, il se repassait la scène, l’analysait. Et il avait foiré. Ce n’étaient que quatre hommes, avec toute leur attention concentrée sur les chevaux, dans le noir quasi total. Il aurait dû avoir tout le temps d’avertir l’aubergiste… Mais il avait paniqué. Pour sa défense, ce n’était pas tout à fait sa faute, Flamme l’avait surpris à lui balancer un homme comme ça ! Mais le résultat était là et maintenant, il allait passer un mauvais moment.

Un bruit, comme un corps qui tombe. L’étreinte, moins forte. La morsure du couteau, moins vive. Il ouvrit les yeux, vit que l’homme qui le tenait et l’autre étaient concentrés sur une jeune femme. Elle se mouvait rapidement, avec des gestes vifs et gracieux. Il en profita pour se dégager, sans qu’aucun de ses deux agresseurs ne réagissent. Ils estimaient autrement plus dangereuse l’inconnue qui avait assommé sans aucune difficulté leurs deux compagnons. Un vulgaire palefrenier, ils pouvaient s’en occuper après. Sol fit un croche-pied à l’homme le plus proche. Il alla tout droit s’échouer dans les bras de l’inconnue qui n’eut qu’à le cueillir. Elle se débarrassa avec la même facilité du dernier homme. L’adrénaline du combat retombait à peine, et il commençait à ressentir le coup qu’il avait reçu dans la poitrine, mais Sol sentait un sentiment étrange naitre dans son cœur. Un sentiment qui avait un parfum de… Liberté. D’aventure.

Elle se tourna vers lui.


-Ca va ? Ils ne t’ont rien fait ?

Elle avait une belle voix, calme, sereine, sûre d'elle. Sol acquiesça, silencieux. Puis, il se dit que c’était un minimum de le dire de vive voix. C’était tout de même sa sauveuse.

-Ca va, je n’ai rien. … Merci. Sans vous, ça ce serait mal passé.

Il ramassa le couteau que l’un des hommes lui avait pris et le remit à sa ceinture, observant sa sauveuse du coin de l’œil. Elle avait de longs cheveux noirs, un beau visage et des vêtements foncés. Il avait l’impression de l’avoir déjà vue… Son cœur s’emballa. Il savait. C’était la silhouette du marché... Un coup de vent le fit frissonner, le ramenant à la réalité.

Il se redressa et son regard se posa sur les hommes assommés. Il faudrait s’en occuper… S’ils restaient là, c’était sûr qu’ils ficheraient le camp dès leur réveil. Au même moment, l’inconnue prit la parole :


-Il faudra les amener auprès d’un garde pour qu’ils croupissent en prison.

Sol acquiesça et fit un geste vers l’auberge pour aller chercher l’aubergiste, avant de se raviser. Il avait l’impression que s’il la quittait du regard, elle disparaitrait pour toujours.

-Je m’appelle Solhan Ril’ Morian. Et vous… Vous êtes un marchombre ? demanda-t-il en un souffle, comme s’il avait peur que ce mot ne la fasse s’envoler.

Au moment même où il le demandait, la certitude s’imposa à lui. Ce mot prit une nouvelle dimension dans son esprit. Il avait vu ses gestes, sa façon de se tenir, tout. Et marchombre devint synonyme de liberté. Il sut que c’était ce qu’il cherchait.

Alors qu’il guettait la réponse de la belle inconnue, un bruit de sabots détourna son attention. Flamme pointa la tête des écuries puis s’approcha de Sol tranquillement et le poussa de la tête. Il grimaça, le cheval venait de le heurter là où il venait de se prendre un coup. Il le caressa entre les oreilles en soupirant.


-Quel caractère tu as, parfois je plains franchement ton maitre.

Le grand étalon bai baissa la tête, comme un enfant pris en faute, avant de fourrager dans le coup de sol qui réprima un sourire et concentra de nouveau son attention sur l’inconnue, attendant sa réponse avec impatience, le coeur prêt à exploser.



[J'espère que ça te convient !]
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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03.05.13 21:27
Le jeune homme sembla vouloir se diriger directement vers l’auberge, avant de s’immobiliser à nouveau et demander en un souffle :

-Je m’appelle Solhan Ril’ Morian. Et vous… Vous êtes un marchombre ?

Killian haussa un sourcil dans le noir de la nuit. D’où connaissait-il les Marchombres ? Et que savait-il d’eux ? Elle n’eut cependant pas le loisir de répondre qu’un galop se faisait entendre. Pivotant, elle vit un cheval bai s’avancer vers Solhan et le pousser avec ses naseaux. Et elle vit nettement la grimace du jeune homme. On l’avait donc blessé. Peut-être qu’un simple coup, mais au niveau du torse il valait mieux toujours être prudent. L’immonde cicatrice qu’elle-même portait à la poitrine le prouvait…

La Marchombre attendit patiemment qu’il caresse l’étalon. Elle savait que Taï’Dashar n’était pas loin et l’appellerait tout à l’heure. Le vent sifflait dans ses oreilles et lui murmurait toujours des « lui ».

Et, au vu de la posture du jeune garçon, de ses yeux qui brillaient, elle comprit. Son élève… il allait sans doute être son élève. Parce que son corps transpirait la liberté.

Elle décida de faire d’abord le plus urgent avant de répondre ou même se présenter. Elle lui fît signe de rester et ce dirigea vers l’auberge. Là, elle frappa contre la porte, puisque tout était fermé à cette heure-ci, jusqu’à ce qu’on lui ouvre.


-Bonsoir monsieur… excusez-moi de vous réveiller ainsi, mais il y a là-bas des voleurs de chevaux qui n’attendent qu’un garde pour les jeter en prison.

L’homme, bedonnant et à moitié chauve, ne sembla pas tout de suite comprendre, jusqu’à ce qu’il aperçoive les silhouettes qu’elle pointait du doigt. Cela le réveilla et il se précipita avec une corde récupérée vers les hommes pour les ligoter. A trois, ils parvinrent à les enfermer dans un placard de l’auberge et l’aubergiste ferma à clé, les remerciant et assurant que dès les premières heures du jour un garde les embarquerait. Il leur proposa une chambre gratuite, mais Killian refusa gentiment. Elle n’en avait pas finit avec Solhan.

Ressortant avec lui, elle siffla et attendit. Son nez l’informait de l’état d’excitation du garçon, qui grimpait en même temps que son impatience. Il voulait savoir…

Taï’Dashar arriva au galop pour se stopper devant elle. Elle flatta son encolure, le félicitant à l’oreille. Lui et elle… ils se comprenaient…


Retournant dans l’écurie, ils allèrent mettre Taï’Dashar dans un box de libre, ainsi il pourrait se reposer, et Killian entraîna Solhan à l’étage, là ou le foin était stocké. Personne ne les verrait ou ne les entendrait.

-Je me nomme Killian. Et c’est toi qui va répondre à ta question d’accord ?

Il la regarda, interrogateur et elle sourit en coin avant de poursuivre :

-Qu’est-ce qui te fait dire que je suis Marchombre ? Que sais-tu là-dessus ? Comment définis-tu un Marchombre ?

Elle le laissa réfléchir, pour qu’il choisisse bien ses mots. Selon ses réponses, sa vie pourrait bien basculer…


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17.05.13 17:58
Au plus grand regret de Sol, la jeune femme ne lui répondit pas immédiatement. Il la suivit du regard quand elle se dirigea vers l’auberge et tambourina à la porte. Il était tard et le patron avait fini par mettre les derniers saoulards à la porte pour aller dormir. Cependant, il ouvrit bien vite, une matraque à la main et un bonnet de nuit enfoncé jusqu’aux oreilles – ce qui n’empêchait pas de voir que les cheveux désertaient le crâne du gros bonhomme de plus en plus vite.

Solhan ne tendit pas l’oreille pour entendre ce que sa sauveuse disait. Il n’en avait pas besoin, il devinait parfaitement. Il se sentit un peu honteux : normalement, ç’aurait dû être à lui de réveiller le patron, mais il avait eu trop peur de voir la jeune femme disparaitre. Et maintenant, c’était elle qui s’en occupait.

Une dizaine de minutes plus tard, les voleurs se trouvaient enfermés et l’aubergiste proposa une chambre à la belle inconnue. Qui refusa. Sol eut peur que cela veuille dire qu’elle partait là, sur le champ, sans même s’intéresser à lui, mais elle lui fit signe de la suivre dehors. Cela signifiait-il qu’elle allait enfin répondre à ses questions ? Quelque chose le poussait à vouloir savoir si elle était marchombre. Il avait le pressentiment qu’alors, quelque chose arriverait. Quoi ? Il était incapable de le dire, mais ça le faisait bouillonner de l’intérieur.

La jeune femme siffla et presqu’aussitôt un étalon arriva au galop. Elle le cajola et Sol le regarda avec admiration. Il était racé, sans aucun doute, et presqu’aussi beau qu’Ombre. Presque. Rien n’égalait sa jument.

Ils l’amenèrent dans un box libre, à côté de celui d’Ombre, qui leva la tête d’un air intéressé vers son nouveau voisin, et Sol en profitant pour récupérer ses bottes, ses couteaux et sa chemise. Il commençait à avoir froid.

L’inconnue l’amena alors à l’étage, dans le grenier à foin, où dormait généralement le second palefrenier. Mais cette nuit, comme il s’était cassé la figure de son nid perché la veille, il avait préféré s’installer en bas. Ils y seraient donc totalement isolés, au calme. Là, enfin, la jeune femme se décida à répondre :


-Je me nomme Killian. Et c’est toi qui va répondre à ta question d’accord ?

Que voulait-elle dire ? Sol était déçu, dire qu’il avait tant attendu pour avoir cette réponse ! … Mais, en lui demandant ça, ne lui avouait-elle pas à mots couverts qu’il avait touché juste ? Le cœur de Sol battit, à nouveau, plus fort. Surtout lorsque sa supposition fut confirmée par les paroles suivantes de Killian :

-Qu’est-ce qui te fait dire que je suis Marchombre ? Que sais-tu là-dessus ? Comment définis-tu un Marchombre ?

Elle avait un regard attentif ; le regard de ceux qui attendent que l’on pèse soigneusement ses mots avant de leur répondre. Sol se mordit la lèvre. Il avait peur de dire un mot de travers et de ne pas la satisfaire. Pourtant, il prit une grande inspiration et se lança après quelques secondes seulement, de peur de trop réfléchir et de ne plus savoir quoi dire :

-Des rumeurs courent sur les Marchombres, commença-t-il à voix basse, adoptant sans même s’en rendre compte la manière de Killian de prononcer le mot « marchombre », avec un « M » majuscule. À Al-Far, les marchands les disent voleurs. Mais il y a autre chose aussi. On dit qu’ils sont épris de liberté ; que personne n’est capable de les mettre en cage. En te voyant, c’est ce que je ressens : tu es libre. Mon père était un voyageur et il a eu la chance de voyager un peu avec un Marchombre. Il m’a raconté comment il avait été surpris par la grâce qu’il avait dans tous ses gestes. Et qu’il semblait décalé par rapport au reste du monde mais en même temps, y avoir plus sa place que quiconque. Je ne comprenais pas. Maintenant si.

Il se tut. Il n’était pas à l’aise pour discourir. Lui, ce qu’il préférait, c’était écouter. Mais il n’avait pas encore répondu à toutes les questions de Killian. Après un temps d’hésitation il continua :

-Je… ne sais pas trop comment définir un Marchombre. Ce que je t’ai dit, c’est tout ce que je savais. Ce n’est pas assez… Mais je crois que les Marchombres sont des gens épris de liberté et d’aventure.

Il soupira.


-Je ne suis pas sûre que c’est ce que tu voulais entendre mais c’est ce que je pense.

Il ne lui restait plus qu’à attendre la réponse de Killian.


[HRP : Désolée d'avoir mis du temps et c'est un peu court...]
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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17.05.13 20:22
Le jeune homme resta silencieux un court moment. Il réfléchissait, pesait, choisissait ses mots. Et Killian le laissait faire. En même temps, elle l’étudiait. Son corps semblait musclé bien que frêle, et il n’avait pas l’air d’avoir peur de vivre un peu à la dure. Il était vif, elle le sentait, et intelligent. Mais que cachait-il, tout au fond de lui ?

-Des rumeurs courent sur les Marchombres, à Al-Far, les marchands les disent voleurs. Mais il y a autre chose aussi. On dit qu’ils sont épris de liberté ; que personne n’est capable de les mettre en cage. En te voyant, c’est ce que je ressens : tu es libre. Mon père était un voyageur et il a eu la chance de voyager un peu avec un Marchombre. Il m’a raconté comment il avait été surpris par la grâce qu’il avait dans tous ses gestes. Et qu’il semblait décalé par rapport au reste du monde mais en même temps, y avoir plus sa place que quiconque. Je ne comprenais pas. Maintenant si.

Elle nota l’emploi « d’était » au sujet de son père. Elle devait faire attention à ne pas le blesser involontairement.
Hum… les rumeurs… oui les rumeurs sur les Marchombres circulaient vite et bien. Des voleurs… non, loin de là. Ils ne volaient rien, si ce n’était leur liberté. Ils la volaient et la gardait jalousement. Elle ne se départirait jamais de sa liberté. Et ça, Solhan l’avait compris, qu’elle était libre. Mère, mais libre.


-Je… ne sais pas trop comment définir un Marchombre. Ce que je t’ai dit, c’est tout ce que je savais. Ce n’est pas assez… Mais je crois que les Marchombres sont des gens épris de liberté et d’aventure.

Tout ce qu’il savait, ou tout ce qu’il avait entendu ? Il soupira et conclut alors :

-Je ne suis pas sûre que c’est ce que tu voulais entendre mais c’est ce que je pense.

Elle sourit. Il était en train de se faire une montagne de ce qui n’était qu’un caillou.

-Je n’attendais aucune réponse spécifique. Juste Ta réponse. Mais… tu te bases beaucoup sur les « on dit ». Je n’aime pas les « on dit », parce que le mensonge à obstrué la vérité. Une rumeur à toujours un fondement de vérité. Dans ta réponse, la vérité concerne la liberté. Le mensonge apparaît avec les vols.

Elle le laissa tout assimiler. Elle voulait aussi qu’il comprenne que la vérité n’était que ce que l’on voyait et ressentait avec son cœur.

-Lorsque tu me dis… « c’est tout ce que je savais », est-ce ce que toi, Solhan, sait réellement, ou est-ce ce que tu as entendu ? Différencie toujours ce que tu sais de ce que tu as juste entendu. Ton cœur saura toujours te guider. Et… un Marchombre ne se définit pas. Il est, c’est tout.

Bon… elle avait donné une leçon là… elle sourit en coin, le regardant réfléchir à tout ça. Elle sentait qu’il aimait écouter, analyser. Sa posture le montrait aussi. Son corps était concentré, tendu vers un seul point : elle. Elle et ses paroles apparemment. Ah mais si elle devenait son Maître, s’il acceptait, il allait devoir parler ! D’ailleurs… elle devait reprendre le sujet premier de la conversation…

-Solhan… tu m’as demandé si j’étais une Marchombre. Tu l’as deviné, j’en suis une. Libre, et aimant l’être. Je sens que tu as envie de le devenir à ton tour. Pour ça, je peux t’aider. En échange, tu me dois trois ans de ta vie, ni plus, ni moins. Il faut que tu acceptes tout ce que je te dirais de faire, sans broncher.

Elle était tout ce qu’il y a de plus sérieux. La Voie Marchombre était compliquée au début. Il allait souffrir. Les entraînements, les gestuelles, les ordres…bien qu’elle n’aimait pas donner d’ordre, en tant que Maître elle le devrait. Si elle lui disait de sauter du haut d’une falaise dans la rivière qui coulait en contre bas, il devait sauter. Si elle lui disait d’affronter quelqu’un, de le tuer même, il le devait. Si elle lui disait, en cas de souci, de fuir et la laisser à son sort, il le devait aussi. Bien que tous les élèves désobéissaient sur ce point et revenaient ou tentaient de faire quelque chose. Elle-même avait aidé Hylis à affronter des Mercenaires à l’époque, alors qu’elle savait à peine se mouvoir comme une Marchombre. A ce moment-là, son entraînement initial de Frontalière avait été d’une grande aide. Mais Solhan n’avait pas cet entraînement. S’ils devaient affronter des Mercenaires, il devrait fuir. Elle avait faillit y rester, savait ce que ça faisait, d’agoniser. Elle n’allait pas le lui faire connaître. Enfin… s’il acceptait, même si quelque chose lui disait qu’il le ferait.

-Acceptes-tu ? Trois ans. C’est long et ça ne l’est pas. Je ne cache pas que ça sera difficile et que tu auras envie de tourner les talons. Si tu acceptes, je te prendrais sous mon aile pour bâtir les tiennes. Si tu refuses, je descendrais, prendrais mon étalon, et nous ne nous reverrons plus jamais.

Elle lui tendait la main. Elle lui ouvrait une porte sur son avenir. C’était à lui maintenant de la franchir…

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11.06.13 21:21
-Je n’attendais aucune réponse spécifique. Juste Ta réponse. Mais… tu te bases beaucoup sur les « on dit ». Je n’aime pas les « on dit », parce que le mensonge à obstrué la vérité. Une rumeur à toujours un fondement de vérité. Dans ta réponse, la vérité concerne la liberté. Le mensonge apparaît avec les vols.

Solhan acquiesça. Il comprenait. Mais… Sur quoi d’autre que des « on dit » pouvait-il se baser ? Ce n’était pas comme s’il avait déjà rencontré un Marchombre avant. Il fallait bien qu’il commence quelque part. Et il songea brièvement que les marchands d’Al-Far ne seraient pas d’accord sur ce qu’elle disait être un mensonge. Mais il n’allait pas chipoter.

-Lorsque tu me dis… « c’est tout ce que je savais », est-ce ce que toi, Solhan, sait réellement, ou est-ce ce que tu as entendu ? Différencie toujours ce que tu sais de ce que tu as juste entendu. Ton cœur saura toujours te guider. Et… un Marchombre ne se définit pas. Il est, c’est tout.

Différencier ce qu’il savait de ce qu’il entendait ? Il ne comprit d’abord pas : comment pouvait-il savoir quelque chose s’il ne pouvait pas se baser sur ce qu’il entendait ? Son cœur pourrait-il vraiment le guider ? Mais… C’était surement quelque chose qu’il apprendrait au cours du temps, si elle acceptait de le guider.

Et si ce n’était pas le cas… Au moins aurait-il déjà acquis ce qu’elle lui disait ce soir. Aussi imprima-t-il déjà au fer rouge dans son esprit ce qu’elle venait de dire « un Marchombre ne se définit pas » et ouvrit grand ses oreilles, focalisé uniquement sur Killian et ses paroles.


-Solhan… tu m’as demandé si j’étais une Marchombre. Tu l’as deviné, j’en suis une. Libre, et aimant l’être. Je sens que tu as envie de le devenir à ton tour. Pour ça, je peux t’aider. En échange, tu me dois trois ans de ta vie, ni plus, ni moins. Il faut que tu acceptes tout ce que je te dirais de faire, sans broncher.

Trois ans ? Il y avait trois ans, il n’avait encore jamais mis le pied hors de sa ville et son père était toujours en vie. Ca paraissait si lointain, c’était si long… Que pourrait-il faire en trois ans ? Retrouver Sayan peut-être. Visiter d’autres villes du continent, retourner voir sa mère, découvrir tellement de chose. Où serait-il dans trois ans, s’il n’acceptait pas l’offre de Killian ? … S’il n’acceptait pas l’offre de Killian. Rationnellement, il arrivait à y songer mais une petite voix lui hurlait qu’il n’arriverait jamais à passer à côté d’une occasion pareille.

D’un autre côté, elle avait dit qu’il devrait faire
tout ce qu’elle dirait. Sans jamais protester. Ca risquait d’être assez compliqué, même pour lui. Et puis... Il songea aux récits de son père, qui lui faisaient peur quand il était enfant. D'accord, il ne voulait toujours pas rencontrer certains de ces monstres, mais, est-ce que ça valait le coup de tourner le dos à ce que lui proposait la jeune femme ? Il y réfléchit sérieusement avant de conclure que non. Peu importait, il ne pouvait pas laisser la voie des Marchombres lui filer sous le nez, la petite voix avait raison.

-Acceptes-tu ? Trois ans. C’est long et ça ne l’est pas. Je ne cache pas que ça sera difficile et que tu auras envie de tourner les talons. Si tu acceptes, je te prendrais sous mon aile pour bâtir les tiennes. Si tu refuses, je descendrais, prendrais mon étalon, et nous ne nous reverrons plus jamais.

-Si j’accepte ? demanda-t-il d’une drôle de voix. Si j’accepte de te suivre trois ans, sans jamais désobéir, à suer sang et eau ? A toujours courir je-ne-sais-où et affronter des Raïs si tu le demandes ? Évidemment ! Comment je pourrais passer à côté de ça ? Être Marchombre… son regard se perdit dans le vague, rêveur.

Au bout de quelques instants, il se secoua et tendit la main à Killian, comme il avait vu son père le faire pour ses contrats importants :


-Trois ans et ensuite je serai libre, on est d'accord ?

Lorsque Killian l’eut serrée, il eut un grand sourire enthousiaste, plus motivé que jamais.

- On commence par quoi ?


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Killian Delkaïron
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Sexe et âge: Ex-Marchombre de 30 ans...une femme bien entendu
Aptitudes: Sait ce battre contre toutes sortes d'armes, n'a pas peur et viendra toujours en aide aux autres
Killian Delkaïron
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11.06.13 22:14
-Si j’accepte ? Si j’accepte de te suivre trois ans, sans jamais désobéir, à suer sang et eau ? A toujours courir je-ne-sais-où et affronter des Raïs si tu le demandes ? Évidemment ! Comment je pourrais passer à côté de ça ? Être Marchombre…

Killian sourit. Oui, suer sang et eau. Oui courir n’importe où. Affronter des Raïs mais pas que ça. Il semblait si enthousiaste ! Et là il avait le regard dans le vide. Oui, le vent avait vu juste. C’était lui. Il avait toutes les capacités nécessaires pour devenir Marchombre. S’il le voulait. S’il y mettait du sien. Elle savait pertinemment qu’il voudrait abandonner, qu’il en aurait marre. Mais il reviendrait. Elle avait fait le même coup à Hylis.

Il se secoua alors, revenant sur la terre ferme, et lui tendit la main en disant :


-Trois ans et ensuite je serai libre, on est d'accord ?

Elle serra sa main, scellant le pacte, le contrat. C’était la première fois qu’elle faisait quelque chose de ce type. Mais pourquoi pas ? Il avait l’air d’être pressé d’arriver aux trois ans. S’il savait à quel point il se sentirait perdu, le jour de son envol. Cependant pour l’heure, il y avait du chemin à parcourir.

-On commence par quoi ?

Sa motivation débordante fît rire Killian. Ils étaient en plein milieu de la nuit !

-Par dormir, jeune homme. Prendre des forces. Je te réveillerais. N’aie crainte.

En espérant qu’il s’endorme aussi… il était excité comme une puce. Elle le laissa donc et descendit du grenier à foin, pour aller voir son étalon. Ils avaient un lien si puissant tous les deux qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de dormir avec lui. Et puis, il savait toujours quand la réveiller…

Le matin, le soleil n’était pas encore là qu’elle réveillait Solhan… en lui chatouillant les narines avec une tige de paille, accroupie à côté. Il remua, elle continua, jusqu’à ce qu’il sursaute et fasse un bond. Il cria, chutant du grenier, mais… elle le rattrapa au poignet à l’ultime seconde.


-Jeune homme, je ne voudrais pas avoir à t’enterrer avant même d’avoir pu te torturer ! Dit-elle en souriant à Solhan qui pendait dans le vide.

Elle le remonta avec son aide et descendit à sa suite, le laissant se débarbouiller, se remettre de ses émotions, et seller son cheval. Une fois fait, elle lui tendit de quoi manger et le guida à l’extérieur, Taï’Dashar sur les talons.

-Bien. Le soleil n’est pas encore là. Parfait.

Elle poursuivit sa route jusqu’au sommet de la colline. Celle par laquelle elle était arrivée et avait vu la scène. L’endroit idéal pour une première leçon de gestuelle.

-Un Marchombre ne fait qu’un avec son environnement. N’importe quel environnement. Ce que je vais t’apprendre maintenant, ce sont des gestes à faire tous les jours. N’importe où je te le demande, n’importe quand. Cela peut être au beau milieu de la nuit, au sommet d’une falaise abrupte. Regarde-moi en premier lieu.

Elle pivota pour faire face au soleil levant, et ferma les yeux. Le vent s’infiltrait sur elle, en elle, tout autour d’elle. Il murmurait, valsait, chantait pour elle. Mains jointes devant elle. Mains qui s’éloignent et s’écartent. Mains qui tentent d’attraper le ciel et se referment dans le vide. Mains qui redescendent lentement, en même temps que le fléchissement des jambes. Jambe gauche balaie le vide alors que les mains se rejoignent dans leur position initiale. Jambe gauche ramenée, jambe droite balaie également le vide. Se relever, en douceur, et respirer profondément.

Killian rouvrit les yeux, souriante, souhaitant la bienvenue au soleil.


-Voilà. Maintenant, viens et fais-le aussi. Demanda-t-elle à Solhan.

Le jeune homme se posta à ses côtés, et elle lui demanda de fermer les yeux pour le faire. Elle l’observa. Il oublia quelques mouvements, ce n’était pas aussi fluide que chez elle. Mais ce n’était pas trop mal. A la fin, il rouvrit les yeux, et elle dit :

-Ce n’est pas mal pour une première. Maintenant referme les yeux et laisse-moi te guider. Aie confiance et laisse la nature t’envahir.

Elle se colla dans son dos et lui prit les mains. Elle les fît se tendre et s’éloigner, puis pointer le ciel avant de les rapprocher, tout en poussant Solhan à fléchir les genoux. Replaçant ses mains comme au début, elle lui prit la jambe gauche, sentit sa crainte de chuter, et lui fît balayer le vide doucement. De même, elle lui prit la jambe droite, refît le chemin, et l’incita à se relever.

-Voilà. Cela se nomme la gestuelle Marchombre. Entraîne-toi à la faire même quand je ne te le demande pas. C’est la base de la Voie Marchombre. Sans ça, tu ne peux compter poursuivre l’apprentissage.

Elle l’observa. Il devait avoir ressenti de nouvelles émotions, de nouvelles sensations, en lui, au plus profond de son être. Elle allait le laisser digérer et parler, avant de l’entraîner sur les routes…


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27.06.13 14:22
Sol eut un mal fou à s'endormir. Il était loin d'ombre et excité comme une puce. Il avait rencontré un Marchombre, il en avait vraiment rencontré un ! Mieux encore, il allait en devenir un !

Chaque fois qu'il parvenait à se calmer, à essayer de s'endormir, les souvenirs des derniers évènements lui revenaient en mémoire et une vague d'adrénaline le traversait. Cependant, au bout de longues heures, si longues qu'il se demandait même pourquoi le soleil n'était pas encore levé, il réussit à s'endormir. Pas pour longtemps.

Il avait l'impression qu'il venait de fermer les yeux lorsqu'il fut réveillé. Quelque chose le chatouillait et, à moitié endormi, il fronça le nez et essaya de replonger dans le sommeil. Mais la sensation ne s'arrêta pas. Il se demanda vaguement pourquoi Ombre l'embêtait ainsi puis les évènements de la veille le submergèrent. Il eut un sursaut, soudain certain que Killian était partie sans lui, et se retrouva... Dans le vide. Il cria mais une poigne solide le rattrapa par le poignet.


- Jeune homme, je ne voudrais pas avoir à t’enterrer avant même d’avoir pu te torturer !

Les yeux écarquillés, le coeur battant encore à toute rompe, il regarda Killian qui lui souriait tranquillement en le tenant à bout de bras. Il s'agrippa au rebord du grenier et remonta avec l'aide de la Marchombre.

Quelqu'un d'autre aurait sans doute crié qu'il avait failli mourir de peur et qu'il aurait pu s'écraser et se faire très mal; quelqu'un d'autre se serait énervé contre Killian. Pas Solhan. Il se contenta d'un sobre :


- Tu m'as fait peur. J'ai cru que j'allais tomber.

Ils descendirent du grenier et Solhan se dirigea vers la bassine d'eau froide qui leur servait, à lui et l'autre palefrenier, à se laver et se débarbouilla sommairement. Ses mains tremblaient quand il s'essuya le visage. Il avait vraiment eu peur de tomber et de se faire mal. Il s'était cassé un bras, une fois, en montant sur le toit de leur maison et en glissant. Pour cacher son trouble, il se dirigea vers sa jument et la brossa. Ca l'apaisa aussitôt.

Quand il eut terminé, Killian lui apporta de quoi manger et lui fit signe de la suivre. Sol laissa le box d'Ombre ouvert et accompagna la marchombre à l'extérieur. Le soleil n'était pas encore levé, même si le ciel palissait à l'est.


-Bien. Le soleil n’est pas encore là. Parfait.

Alors c'était fait exprès ? Sol bailla largement et finit son repas. Maintenant que l'émotion était passée, il n'avait plus qu'une envie : retourner dormir. Mais Killian s'élança vers la colline qui surplombait l'auberge et le jeune homme grommela avant de la suivre au pas de course. Parvenu au sommet, il était essouflé et avait trop chaud tandis que son maitre restait parfaitement serein. Elle se tourna vers lui et lui dit :

-Un Marchombre ne fait qu’un avec son environnement. N’importe quel environnement. Ce que je vais t’apprendre maintenant, ce sont des gestes à faire tous les jours. N’importe où je te le demande, n’importe quand. Cela peut être au beau milieu de la nuit, au sommet d’une falaise abrupte. Regarde-moi en premier lieu.

Sol hésita une seconde à s'asseoir, puis décida de rester debout. Killian se positionna vers l'Est, où le ciel se parait de mauve et de rose et ferma les yeux. Solhan voyait son profil, parfois caché par ses cheveux dans lesquels jouait le vent. Puis, elle se mit à bouger. Solhan regarda comme elle le lui avait demandé. Ses gestes étaient pleins de grâce et on aurait dit que le vent accompagnait ses mouvements. C'était bizarre. Finalement, elle rouvrit les yeux et se tourna vers Sol.

-Voilà. Maintenant, viens et fais-le aussi.

Il se rendit compte qu'il n'avait fait que regarder. Qu'il n'avait rien retenu des mouvements.

- Euh... Je ne suis pas sûr d'y arriver...

Elle ne tint pas compte de sa protestation et lui demanda de fermer les yeux. Après une hésitation, il obéit et se rendit compte avec stupeur qu'il se souvenait mieux de quoi faire ainsi. Killian avait commencé avec ses mains... Au fur et à mesure qu'il exécutait les gestes, le calme l'envahissait.

-Ce n’est pas mal pour une première, dit la marchombre lorsqu'il eut fini. Maintenant referme les yeux et laisse-moi te guider. Aie confiance et laisse la nature t’envahir.

Solhan s'exécuta, plus confiant que quelques minutes auparavant. Il sentit Killian contre son dos et, ensemble, ils refirent tous les mouvements. D'abord les mains qui, d'abord jointes, s'élevaient ensuite vers le ciel puis s'écartaient avant de revenir à le position première. Les genoux qui se fléchissaient. Puis Killian attrapa sa jambe gauche pour l'écarter et Sol se raidit, de peur de se casser la figure. Elle fendit l'air, se reposa et la jambe droite fit le même chemin.

Solhan se redressa sous une impulsion de la marchombre qui s'écarta. Il ouvrit les yeux et lui fit face. Il était parfaitement calme maintenant, et avait l'impression de pouvoir commencer cette journée avec un regard neuf.


- Voilà. Cela se nomme la gestuelle Marchombre. Entraîne-toi à la faire même quand je ne te le demande pas. C’est la base de la Voie Marchombre. Sans ça, tu ne peux compter poursuivre l’apprentissage.

La gestuelle était plus compliquée que ce qu'il n'y paraissait. Il fallait rester concentré sur chacun de ses gestes et respirer profondément. Il se passait quelque chose... Surtout quand Killian l'avait guidé, il avait ressenti comme un faible courant qui le traversait de part en part. Ca avait été très confus, mais aussi très déstabilisant. Mais il n'allait pas s'arrêter à ça, alors qu'il lui restait trois ans de surprise à découvrir.

- Je m'entrainerai, promit-il. Mais pourquoi est-ce que c'est la base de la Voie Marchombre ?



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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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27.06.13 16:49
-Je m'entrainerai. Mais pourquoi est-ce que c'est la base de la Voie Marchombre ?

La question n’étonna même pas Killian. Ce jeune homme allait lui en poser plus d’une qui déstabiliserait d’autres personnes. Mais pas elle. Il était curieux, voulait comprendre une chose avant de l’accepter ou de s’exécuter. C’était logique, mais parfois il lui faudrait s’exécuter sans chercher à comprendre. Détournant le regard de Solhan ou du soleil qui se levait, elle s’approcha de Taï’Dashar et grimpa souplement en selle. Elle patienta jusqu’à ce que son apprenti ait fait de même puis s’élança au pas avant de répondre.

-La base de la Voie… parce que ces gestes te permettent d’appréhender la nature, ton environnement. Ils te permettent d’avancer plus sereinement, plus confiant. Ils te permettent d’y voir plus clair quand tu es dans l’impasse. C’est à toi de le ressentir… au plus profond de ton être, Solhan.

Elle le laissa méditer et continua leur route. Elle réfléchissait à la suite. Elle devait voir ses aptitudes au combat. Elle en avait eu un aperçu, mais pas assez correctement pour s’en servir. Elle devait l’analyser dans le feu de l’action. Savoir quelles armes lui correspondait, quelles techniques il mettait en avant. S’il était du genre offensif ou défensif, attaque de force ou ruse. Elle devait aussi voir son agilité, le faire grimper quelque part.

Elle trouva son bonheur un peu avant midi. Il y avait une sorte de montagne, devant eux. Pour retourner sur le chemin, il fallait faire le tour ou… escalader. Et quand elle regarda Solhan, l’œil brillant, elle sut qu’il avait parfaitement compris ou elle voulait en venir. Elle sauta à terre, s’approcha de l’oreille de Taï’Dashar et lui murmura de partir et de les attendre au sommet.

Elle le laissa partir avec la jument de Solhan qui la regardait, anxieux.


-Jeune homme… ton premier cours d’escalade est arrivé. Tu grimpes en premier, moi je te suis. Aie confiance. Ce n’est sans doute pas la première fois que tu escalades. Laisse l’environnement t’aider.

Elle s’écarta, le laissant regarder la paroi et réfléchir au chemin à emprunter. Quand il se lança, suite à une respiration profonde, elle l’observa. Il prenait son temps pour être bien stabilisé avant de se lancer à l’assaut d’une autre prise. Killian s’avança également, un peu de côté, le surveillant pour pouvoir le rattraper si jamais. La paroi était aussi irrégulière qu’un escalier. C’était d’une simplicité déconcertante pour elle, tandis que ce devait être l’enfer pour son élève. Mais le jour ou il aurait à escalader les tours d’Al-Jeit, ou les prises étaient rarissimes, il rirait au souvenir de cette paroi. Elle grimpait sans même faire attention à ses mouvements. Son corps se mouvait tout seul, et son esprit était occupé par la progression de Solhan.

-Je suis là, ne regarde pas en arrière. Dit-elle lorsqu’il tourna la tête.

Le vent soufflait un peu plus fortement, et elle sourit en le laissant l’entourer. Bientôt, elle danserait avec lui. Son élève l’apprendrait aussi, mais plus tard. Ils avaient trois ans pour ça. Brusquement, son élève, en voulant attraper une anfractuosité, dérapa. Elle le vit comme au ralenti, tomber vers l’arrière. Sauf qu’elle, à sa hauteur, l’agrippa au col de sa chemise et le colla à la pierre. Il avait blêmit, tremblait, et était essoufflé.

-Reprends ton calme. Stabilise-toi et continue quand tu seras prêt. Je ne te lâche pas tant que tu ne me le diras pas.

Elle l’observa, sa main serrée sur sa chemise. Au bout de quelques minutes, il lui fit signe et elle le relâcha doucement. Ils n’étaient plus très loin du sommet. La fin ce passa sans encombres, et ils furent en haut, essoufflé pour Solhan, parfaitement calme pour Killian. Il était assis, et se remettait de ses émotions. Elle, elle alla vers les chevaux qui broutaient non loin de là. Taï’Dashar était extraordinaire… elle leur flatta l’encolure et chercha de quoi boire et manger avant de retourner vers Solhan, s’installant près de lui et lui donnant sa part. Les jambes dans le vide, elle but et mangea lentement.

-Tu t’es débrouillé comme il fallait. Tout le monde manque chuter la première fois. Il faut juste faire confiance à son Maître. Solhan, je veux que tu me fasses confiance. Une confiance absolue. Pour les trois années qui viennent, je suis ton ombre et par moments ton ange gardien.

Elle lui sourit, puis, lorsqu’ils eurent terminés, ils se remirent en route, s’amusant à galoper. Taï’Dashar était rapide, et pourtant la jument de Solhan le dépassa à la deuxième course. Elle était plus légère aussi… Le soir, ils établirent le camp sous un monticule de pierre. Killian s’était éloignée, laissant Solhan s’occuper du feu et du repas. Elle songeait à Nathan et Kerïm. Elle se demandait si tout allait bien pour le Dresseur. Si son fils ne la réclamait pas. Puis, plus loin encore, elle repensa au vrai père de Nathan. Ethan. Il était et resterait son âme sœur. Malgré Kerïm. Mais la vie en avait décidé autrement et le lui avait arraché brusquement.

Pour calmer sa tristesse soudaine, elle laissa le vent l’entourer, entrer en elle. Elle bougea avec lui, entra dans sa danse, se laissa transporter vers un ailleurs ou elle le retrouvait. Ou elle était à nouveau dans ses bras. Ou elle pouvait sentir la chaleur de son corps contre le sien. Avant de partir, quand elle observait Nathan dormir, elle revoyait Ethan au travers. Il avait son visage pour le moment…

Le vent n’était que musique à ses oreilles. Une mélodie si pure que rien ne pourrait jamais l’altérer. Il lui parlait, la rassurait. Solhan était le bon. Kerïm s’occupait à merveille de Nathan. Ethan était toujours avec elle, dans son cœur et son âme. Et cela suffisait à la calmer. Elle se stoppa, et se retourna. Solhan l’observait, même s’il tentait apparemment de ne rien démontrer. Elle alla vers lui, prit un bout de viande qu’il lui tendait en le remerciant, et lui sourit.


-Ce soir tu me fais encore de la gestuelle avant de dormir, jeune homme.

Même s’il était fatigué. Et elle sentait qu’il allait lui poser des questions…

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