Jouir de la foule est un art(Suraby/Neleam/Viladra)
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Mon personnage Sexe et âge: 28 ans - féminin Aptitudes: dessin // greffe // sabre et corps à corps
Viladra Memphis
Mentaï
15.09.13 1:45
Âge : 30
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Mon personnage Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
Neleam
Chevalier__Admin
15.09.13 13:57
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15.09.13 23:50
Süraby avait visité pas mal de caves, donjon et autres cellules envahies par la moisissure à l’odeur nauséabonde. Mais les cales de ce navire battaient tous les records. Pour arranger son cas, le léger mais bien présent tangage du bateau recommençait à l’indisposer sérieusement. Pourquoi c’était-elle improvisée clandestine ? Il y avait une explication bien valable à cette question, car pour une fois, la jeune femme ne c’était pas embarquée dans une nouvelle galère sans raison. Tout ce déroulait à la perfection. Jusqu’à ce que le convoi naval qu’elle accompagnait se retrouve attaqué par des pirates. Pirates avec qui elle cohabitait depuis maintenant prés d’une semaine. C’était impuissante qu’elle avait vu l’équipage de ses employeurs se faire décimer radicalement – il faut dire que les roublards de la mer ne font pas dans la dentelle – et les derniers combattants restants contraints de se convertir sur le champ au piratage.
Elle n’avait elle-même pas combattu, engagée cette fois aux tâches quelconques que ni combattants, ni matelot ne pouvaient ou souhaitaient accomplir à bord. C’est donc tout en douceur, en passant d’une lucarne de canon à une autre à l’aide d’un grappin qu’elle passa d’un bâtiment à l’autre. Elle quittait donc un hamac plein de puces pour une caisse de bois humide d’où s’échappait une odeur de poisson ou elle devait se tirebouchonner à chaque mouvement où bruit suspect. Le premier jour elle n’osa pas pointer une seule fois le bout de son nez hors de sa cachette de fortune car le bateau grinçait et craquait de fond en comble. Son ouïe était si fine que le moindre rat courant sur le plancher la convainquait de ne pas bouger d’un pouce. Les crampes qui s’en suivirent la décidèrent alors à prendre plus de risques. Voilà comment elle se retrouva à devoir assommer deux ou trois matelots venus fouiller dans la mauvaise caisse. Parfois ses camarades venaient le chercher, non par inquiétude mais par peur que ledit pirate ait voulu garder le précieux rhum pour sa consommation personnelle, parfois il finissait par se réveiller et récupérer rapidement deux ou trois victuailles en lançant un regard mauvais aux solides poutres de bois qui envahissaient le bas plafond.
Tapie dans sa caisse, elle eu le temps de tourner et retourner les options qui s’offraient à elle dans tous les sens. L’année passée l’avait changée et elle était capable de plus de discernement. Voilà pourquoi elle ne sortirait pas en courant des cales pour dévaler dans un port inconnu dés que la terre serait annoncée – ce qu’elle aurait fait il n’y a pas si longtemps – mais c’était à peine si l’option pour laquelle elle avait optée lui plaisait d’avantage.
**
L’attente lui avait parue des jours. Le doute l’assaillait et la peur de se faire prendre ne la quittait pas. Elle avait réussit à s’assoupir, écrasée par la fatigue, mais ses muscles endoloris et les crampes qui crispait son estomac affamé avait finit par la réveiller. Il faisait nuit noire dans sa caisse, si bien qu’elle avait perdu toute notion du temps. Ses sens récupérant peu à peu toutes leurs capacités, la faëlle prêta pour la première fois attention au bruit sourd des conversations mêlées, des verres qui s’entrechoquent, de la vaisselle brisée tant propres aux auberges et autres bars. Etant donné son statut prétendu de poisson, la jeune femme avait atterrit au seul endroit pouvant prétendre la cuisiner. Elle fut tirée de ses pensées par le silence abyssal qui s’était soudain emparé des lieux. Plic, ploc… de la bière ? Süraby eut le curieux pressentiment que non.
Puis elle perçue une voix féminine qui fut aussitôt suivie par une agitation détonante qui retomba rapidement. Les lieux semblaient avoir étés vidé. Prudente, la faëlle tendit l’oreille et cette fois encore une voix féminine, différente de la première, parvenue jusqu’à sa caisse. Tout ce dont elle était sure, c’est que même si son apparition restait incongrue, le peu de personnes qu’il restait sur place ne lui poserait probablement aucun problème et la présence du genre féminin la rassurait. Aussi elle envoya ses jambes dans une formidable poussée, ravit de pouvoir enfin déployer ses muscles endoloris. Elle ne pouvait malheureusement pas deviner que sa caisse se trouvait précisément sous une rangée d’étagères bancales qui ne manquèrent pas de se fracasser dans un bouquant assourdissant. Les reflexes inhumain de Süraby firent le reste et elle se retrouva accroupie sur le bar. Bar dont les étagères étaient jadis placé à l’arrière. La lumière éblouit un moment la faëlle qui cligna des yeux plusieurs fois avant de s’y accoutumer. Elle procéda alors à l’inspection des lieux, immédiatement sur le qui vive. La salle, rectangulaire, n’avait rien de bien exceptionnel. En revanche lorsqu’après avoir fait le tour de la salle, le regard de Süraby se posa sur les propriétaires des voix entendues un peu plus tôt, sa curiosité fut piquée par l’une, et sa méfiance se réveilla à l’égard de l’autre dont le visage ne lui revint pas immédiatement. La surprise l’emporta cependant sur la méfiance et sa curiosité fut la plus forte : ces deux femmes n’avait rien de pirates et elle semblait les avoirs interrompues en pleine conversation. Elle se laissa glisser au sol, les sens sur le qui-vive, après avoir pris soin d’étirer ses membres endoloris. Puis elle se figea, comme devenue de marbre. Elle contemplait la mare de sang s’étirer au sol puis le corps dépourvu de tête qui ne cessait de l’alimenter toujours plus. Elle s’attarda ensuite sur le second cadavre, viscères à l’air, la tête légèrement inclinée. Se genre de spectacle ne l’impressionnait plus depuis qu’elle avait baigné dans son propre sang et parfois celui des autres. Mais la surprise laissa place à l’amertume.
C’était triste à dire, mais elle était devenue insensible à ce genre de décors macabre. En revanche, pareilles pulsions meurtrières l’avait toujours révoltée et c’était pourquoi, depuis un an, la faëlle avait essentiellement dédié ses journées à la métamorphose de son corps en arme, la seule qui ne pourrait jamais la trahir et qui servirait les causes qu’elle défendait sans jamais faillir. Le visage de la mercenaire lui revenait. Elle avait égorgé un enfant sous les yeux de Süraby alors impuissante. La verve de la faëlle se ranima soudain. Elle effleura le poignard dissimulé sous sa tunique d’un geste fluide et imperceptible. Le silence était tel que le murmure de la faëlle résonna dans la salle.
- C’est donc plus fort que toi, il faut que tu traine la mort partout où tu passes…
Elle jeta un coup d’œil rapide à la femme qui lui faisait face. Epaisse chevelure brune méchées de blanc. Elle ne la connaissait pas et elle doutait que pareils cheveux s’oublient facilement. A son expression, on la devinait lasse et… mélancolique ?
- … tout de même, venir déposer ta marque jusqu’ici… n’est ce pas légèrement extravagant ?
Même si elle doutait pouvoir entretenir longtemps une conversation avec la mercenaire, celle si n’arborait pas une attitude hostile et Süraby s’assit à la table des deux femmes, tout à fait consciente de ne pas y avoir été invitée. Elle n’était pas folle et était consciente de ne pas pouvoir faire face à Viladra, mais suffisamment sure d’elle pour se permettre d’être curieuse et, aussi aberrant que cela puisse paraître, elle désirait la connaître, savoir qui elle était derrière cette apparence de chimère assoiffée de sang.
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Viladra Memphis
Mentaï
16.09.13 11:42
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Neleam
Chevalier__Admin
19.09.13 23:30
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23.09.13 22:27
Celle qui faisait face à Viladra avait réagit aux paroles de Süraby d’une étrange façon, ce qui intrigua cette dernière. Elle s’intéressa donc à la nature de la relation que pouvait entretenir les deux femmes. Elle s’accouda à la table, apparemment inconsciente du danger que représentait Viladra. Son corps tout entier était cependant tendu comme un ressort, prêt à réagir au moindre mouvement suspect. En vue de la tension presque palpable qui flottait dans l’air, elle bannit immédiatement l’idée même d’une quelconque amitié entre les deux connaissances. Mais la vision de la mercenaire, attablée dans une auberge, et quasi-ouverte à la discussion, rendait Süraby incrédule. Son attention fut alors détournée par son nez : au-delà de l’odeur de poisson, celle de l’hémoglobine envahissait désormais l’air et l’image du corps décapité revint à l’esprit de la faëlle. Ah oui, elle avait oublié cela… Peut être qu’après s’être défoulée sur les deux alines, la mercenaire se trouvait plus encline à papoter. Lorsqu’elle ouvrit la bouche, Süraby fut frappée une nouvelle fois : Viladra était probablement la seule personne en Gwendalavir capable de mettre de la noirceur dans tous ce qu’elle faisait. Elle était belle, mais d’une beauté effrayante, repoussante. Ses yeux auraient pu être envoûtants si ils n’avaient pas étés aussi pleins de mépris, de cruauté et d’insensibilité. Elle répondit donc à la faëlle avec un grand sourire à glacer le sang que Süraby accueillit avec indifférence. Elle s’y était préparée et attendait les piques de Viladra destinées à réduire la faëlle à l’état d’insecte qu’elle pouvait écraser d’une seconde à l’autre. Elle ne fut pas déçue :
- Extravagant ? En ces lieux, la mort est d’une banalité ennuyeuse… Mais le cadavre d’une faelle pourrait apporter une touche d’exotisme. En ce cas, le mot ‘’extravagant’’ serait peut-être plus approprié…
Süraby esquissa un sourire. Elle choisit de prendre avec légèreté les sous-entendus plus morbides les uns des autres de la mercenaire. Au moins ils étaient là pour prouver qu’elle était capable d’un certain humour, même si elle y allait un peu fort quant à qualifier la mort de quelque chose d’ennuyeux.
- Mais rassure toi, petite proie, ce n’est pas moi qui m’en chargerai. Les alines sont suffisamment courtois pour rendre ce genre de petits services…
Le sourire devint moue contrariée. Cette femme avait un don. Son cynisme battait des records olympiques, si bien que Süraby en arriva à se demander quel traumatisme avait-elle bien pu subir pour arriver à un tel point. Ses paroles avait cependant tiré la sonnette d’alarme. Avec tout le tapage que la mercenaire avait fait – n’ayant assassiné personne, Süraby se plut à rejeter la faute sur elle - les Alines allaient accourir en masse et lorsqu’ils trouveraient les trois intruses plantées au milieu de ce décor macabre, ils ne cogiteraient pas bien longtemps : la bataille s’engagerait.
- Quelles sont les raisons pour que la faëlle, sans doute avide de vengeance envers ma personne, et une femme chevalier que j’ai blessée viennent s’asseoir à ma table. Les alaviriens adopteraient-ils de nouvelles stratégies… ?
Là encore Süraby souri : Viladra semait des ennemis partout où elle allait et cela semblait l’amuser au plus haut point. C’était elle contre le monde. Mais pour combien de temps ? Lorsqu’elle l’avait rencontrée, elle était accompagnée mais c’était avec indifférence que les deux associés semblaient évoluer. La différence entre aujourd’hui et il y a presque un an la frappa. Il y avait à l’époque quelque chose de plus sauvage, de plus animal chez Viladra. Une attitude qu'elle ne montrait pas aujourd’hui. Le tigre s’était-il éteint ou dormait-il au plus profond de son être, capable de s’éveiller d’une minute à l’autre ? Le bruit mat de ses ongles résonnait dans la pièce, implacable. A l’image de son esprit, insondable. Viladra supportait le regard interrogateur de Süraby qui finit par se détourner. La faëlle n’était pas gênée par se contact mais si la mercenaire y trouvait un signe provocateur la jeune femme ne donnerait pas cher de sa peau.
- Un chevalier que tu as certes blessé, mais à qui tu as laissé la vie ! Alors je me dois de te remercier pour ce gracieux présent.
…
- Et oui c'est une nouvelle stratégie qui vise à étudier les plus grand psychopathes du continent afin de savoir si leur trouble compulsif est irrémédiable et s'il est du à un manque de bisous dans leur enfance.
Süraby dévisagea sa voisine, l’air mi-incrédule mi-hilare. L’humour de la chevalière (HRP : le mot chevalière existe les filles, et pas forcément pour la bague ;) url=http://www.livrenpoche.com/livre/Les-aventures-de-la-chevaliere/151641.html]*moment culture*[/url]) était certes incongru dans pareille situation et contrastait cruellement avec celui de la mercenaire mais la façon dont la jeune femme avait remis en question l’équilibre psychologique de la mercenaire ne manquait pas de culot. Elle attendit avec intérêt la réplique de Viladra, ci celle ci venait.
-Enfin je doute que les Faëls participent…
Elle n’en avait pas conscience, mais le discours de la chevalière pleine de hardiesse l’avait convaincue et la faëlle savait au plus profond d’elle-même qu’elle pourrait lui vouer une confiance aveugle. Ses instincts ne la trompaient pas.
- Moi c'est Neleam, et toi ? J'espère que les pirates n'ont pas trop de chats car ils risqueraient de tous se jeter sur toi !
Une autre grimace amusée déforma le visage de la faëlle. Grimace qui retomba rapidement. Elle percevait un raisonnement sourd venant de l’extérieur, suivit par d’innombrables éclats de voix... Elle se présenta très brièvement à Neleam, et lorsque celle-ci l’invita à sortir, elle hésitât un instant. Non pas que Viladra allait lui manquer, mais que la chevalière se précipitait vers une fenêtre. Une fenêtre aux vitraux certes jolis mais très coupants à travers laquelle Neleam passa sans tergiverser. La faëlle grommela.
- Bon ben… Quand il faut y aller.
Elle s’élança à la suite de la chevalière et atterrit sans encombre à l’extérieur de l’auberge. Neleam attendit un instant, comme un semblant d’espoir sur le visage. Elles devaient cependant s’activer car elles ignoraient le sort que leur réservaient les pirates et Süraby pouvait de son côté affirmer en toute certitude qu’elle ne voulait pas le savoir. Les éclats de voix s’approchaient de l’auberge, maintenant à portées d’oreille humaine. Elles s’engagèrent alors à vive allure dans les rues tortueuses aux pavés défoncés. Elles coururent ainsi un bon moment sans se retourner, ignorant si les pirates les avaient prises en chasse, ou même aperçues. Elles se suivaient mutuellement et ne connaissant les lieux ni l’une ni l’autre, elles durent rebrousser chemin plusieurs fois après être tombée dans des impasses et ralentirent chaque fois qu’elle croisait des habitants, soucieuse de ne pas attirer l’attention. La nuit dut cependant jouer en leur faveur et elles finirent par arriver sans encombre dans une partie retirée du port. Elles atteignirent une sorte d’ancien hangar délabré. On y entrait par une grande porte de fer coulissante. La ferraille rouillée fit un vacarme assourdissant, si bien que la faëlle n’osa pas pousser plus loin qu’une trentaine de centimètre, ouverture juste nécessaire pour qu’elles se faufilent dans ce qui semblait être une remise.
- Je sais que ton truc c’est les fenêtres, mais là pour le coup on n’a pas franchement le choix…
A l’intérieur, pas un chat mais une vague odeur de poisson et de sel qui n’avait pas manquée à la faëlle. Les deux femmes retinrent cependant leur souffle, s’attendant à voir apparaître d’une seconde à l’autre une vingtaine de pirates haineux et autant de sabres affutés prêts à les découper en morceaux. Cependant, au bout d’une minute qui leur parut une heure, elles se persuadèrent qu’elles étaient seules et récupérèrent leur souffle, haletantes après cette folle montée d’adrénaline. Les rayons lunaires passaient par le toit en lambeaux, offrant une semi clarté que Neleam vint compléter à l’aide d’une lampe à huile dégotée parmi les filets de pêche échoués dans une coque de bateau pourrie. Süraby contempla les multiples entailles qui parsemaient son corps et entreprit de l’aider à retirer les morceaux de verre encore présents. L a plupart des entailles étaient superficielles exceptées celles de ses bras, partie du corps qui avait été le plus exposée aux éclats vu qu’elle avait protégé sa tête avec.
- A ton avis, elle et restée sur l’île ?
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Viladra Memphis
Mentaï
08.10.13 0:02
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Neleam
Chevalier__Admin
18.10.13 23:00
[pour ne pas ralentir de trop le rp je post sans vraiment pousser plus loin, toutes mes excuses. Susu je te laisse t'occuper des hostilité, ou autres, je me rattraperais en rp à ma prochaine réponse ;) encore une fois désolée pour le retard]
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Nessa Minyatur
Capitaine Aline__Membre
31.10.13 17:56
Il y avait des jours où être Chef Pirate ne plaisait pas du tout à Nessa… Des jours où tout l’ennuyait et où elle ne voulait rien d’autre que nager en paix, seule. Et d’autres où tout l’énervait, et où rien d’autre ne pouvait la calmait qu’un peu d’action.
Aujourd’hui était un jour comme ces derniers. Nessa était grognon, et des bruits circulaient que des étrangères se baladaient impunément sur SON archipel. On lui avait jusque là rapportait un massacre dans une taverne, et de nombreux Pirates juraient avoir croisé ou servi des femmes sans tatouages. Nessa pensa donc tout naturellement à un import clandestin de prostituées. Des crétins finis s’étaient à coup sûrs fait une petite virée sur le continent, avaient « réquisitionné » des passantes pas trop moches, et s’imaginaient à la tête du meilleur réseau de divertissement de l’île. Et maintenant soit ces idiots faisaient visiter leur territoire aux donzelles, soit elles leur avaient fait faux bonds pendant qu’ils cuvaient.
Pour le pugilat dans une taverne c’était monnaie courante dans certains coins et elle ne s’en inquiétait pas outre mesure. Pourtant ce qu’on lui rapportait différait des tueries habituelles. Trop de sang, trop vite, pas assez de témoins. Sa mauvaise humeur doubla lorsqu’elle se décida à se rendre sur place pour constater les dégâts… Curieusement la scène avait un goût de déjà vu. Travail propre mais paradoxalement salissant. Sans s’en émouvoir elle n’en était pas friande. Le sang colle aux chaussures et empeste la rouille. Ce qui l’inquiétait était la précision sauvage de l’attaque et les marques sur les corps. Pas du tout le genre Pirate.
Nessa soupira et ordonna qu’on nettoie rapidement tout ça avant d’attirer les mouches. Rui. Foutu ex-maître sacrément rancunier. Quel genre de malade avait-il encore envoyé pour lui pourrir son coin de paradis ? Il lui fallait trouver l’auteur du massacre et s’en débarrasser rapidement avant que l’allégeance des trouillards ne vire de bord. Mais comme elle s’en doutait, les pistes étaient plus que moindres. Ces maudits mercenaires avaient le pas bien trop léger pour être traçable, et ses bourrins de Pirates avaient sévèrement piétinés les alentours. Pourquoi ? Pour courir après les étrangères évidemment… La chair fraîche et exotique ne courrait pas les rues, elle ne pouvait pas leur en vouloir.
Heureusement la piste de deux filles sans tatouage au comportement suspect n’était pas bien difficile à suivre. Et à force d’interroger les taverniers et de goûter la marchandise, Nessa avait fini par rameuter une petite troupe de Pirates passablement éméchés, faisant moins office de guides que de groupies assoiffés d’action. Avec un peu de chance ils auraient le droit de garder une des filles ? Quand enfin tout ce beau monde arriva près de l’arbre où se trouvaient non pas deux, mais trois femmes, Nessa ordonna un repli discret (qui ne l’était pas vraiment au vu de leur état respectif) pour observer. Le spectacle aggrava son humeur autant qu’il promit de l’améliorer. Des satanées étrangères du continent, ici ! A exterminer ! Une sphère graph’ ? Même à distance la perception de Nessa n’était pas insensible à son pouvoir. Et, pire que tout, une Mercenaire. Elle le voyait à sa posture, son aura, son expression, chaque fibre de son corps trahissait son appartenance au Chaos. Nessa avait assez baigné dans cette atmosphère pour s’en rendre compte, et elle-même conservait quelques séquelles de cette époque. Dont un besoin irrépressible de supprimer toute contrariété de façon radicale. Ravie de trouver une occasion d’éliminer des étrangères en plus d’une mercenaire, toutes aussi malvenues les unes que les autres, Nessa murmura : - Draël… Son arme apparut dans sa main et elle donna l’assaut sans l’ombre d’une subtilité. Elle qui n’aimait pas courir ferait une exception. Elle avait une furieuse envie de chasser… - GRRAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAW !! Un cri digne d’un Thül sortit de sa gorge et elle s’élança comme une furie, une horde de Pirates sabres au clair à sa suite, presque aussi enthousiastes qu’un jour de fête. Trois filles en butins, c’était pas rien !
Et voilà comment une horde de Pirates éméchés, édentés, et furieusement échauffés, chargea vaillamment le groupe de trois (et pas le club des cinq /PAN !/) en beuglant leurs aïeux pour leur jeune chef en manque d’action. Un détail turlupina quand même Nessa en cours de route… Avait-elle rêvé où la grande brune avait regardé dans sa direction lorsqu’elle avait invoqué Draël ? Un éclair de lucidité s’empara de l’esprit embrumé d’Alice pendant qu’elle courrait, et elle lâcha son arme pour récupérer sa perception des Spires. Grand bien lui en prit, car « la grande brune » était une foutue Mentaï… Tiens tiens, voilà longtemps qu’elle n’avait plus exercé ses talents sur une vraie professionnelle. Mais bizarrement Alice n’en était que plus exaltée. Elle apprendrait en ce jour à ne plus mélanger les rhums. Jamais, jamais, jamais… Mais avant cette grande révélation elle comptait bien perforer un popotin ou deux pour leur faire passer l’envie de faire du tourisme ! Mentaï de leur côté (ou pas d’ailleurs, c’est bizarre elle aurait juré qu’il y avait un malaise avec le sac) le nombre (et leur tronche Oo) devrait raisonnablement déclencher une fuite en bonne et due forme.
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20.07.14 12:01
Süraby contemplait la horde de pirates enragés se ruer vers elles et se sentit soudain très lasse. Cela devait être un cauchemar et elle ne tarderait pas à se réveiller dans son lit douillet, matelas et oreiller de plume ainsi que couette assortie… Neleam extirpa la faëlle de sa rêverie lorsqu’elle se saisit de son bras - et malgré ses allures de gringalette (ça se dit pas mais osef B]), quelle poigne mes aïeux ! – et l’attira in-extremis hors de la trajectoire d’un lourd sabre à la lame émoussée qui alla se loger dans le sol. La Faëlle, après avoir fait en sorte que son agresseur ne repasse pas à l’attaque, vit que Neleam se repliait discrètement et recommandait la même stratégie à Süraby d’un signe de tête appuyé. La faëlle jeta un bref coup d’œil au champ de bataille et constata que Viladra occupait à elle seule l’attention d’une bonne partie des pirates, dont celle qui semblait être leur chef.
Neleam et Süraby continuèrent donc à s’éloigner prudemment de la scène de massacre en se débarrassant de leurs potentiels opposants. Après un dernier regard vers la mentaï qui semblait prendre un plaisir fou à se construire un harem de macabés, elles prirent une fois de plus la fuite... Elles avaient déjà parcouru un bon demi-kilomètre (Süraby elle-même ne pourrait vous renseigner sur la direction prise) et s’apprêtaient à rebrousser chemin devant une épaisse forêt lorsqu’il se planta face à elles.
Un homme, si ce truc était humain, plus ou moins comparable à une montagne. Il ne portait qu’une chemise au col largement ouvert laissant apparaitre un torse musclé et velu. Ses biceps semblaient prêts à exploser même en l’absence de contraction et il avait la tête de quelqu’un qui n’avait pas mangé depuis plusieurs jours. La cerise sur le gâteau, il était armé jusqu’aux dents et en voyant la hache à double tranchant fixée dans le dos du pirate (qu’elle doutait fortement pouvoir soulever), la faëlle ne put s’empêcher de se demander si son poignard pourrait servir de cure dents au titan… Des gars musclés, Süraby en avait vu (et combattu) une trempe. Mais elle n’aimait pas beaucoup les trop grands (vu sa taille, elle plaçait beaucoup de personnes dans la catégorie « trop grand » et elle supposa que Neleam aussi). C’est pour vous dire, en faisant un bref calcul la faëlle estima que même si elle prenait Neleam sur ses épaules, elles n’atteignaient pas la taille du pirate. Bien sur elle fit se calcul un peu plus tard car son esprit se trouva un peu préoccupé lorsque le colosse chargea en beuglant. Les deux filles n'eurent que le temps de se jetter hors de sa trajectoire.
En vue de son impressionnante carrure, le pirate était lourd et moins rapide que nos demoiselles mais Süraby ne vendait jamais la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Elles évitèrent un second assaut, plus rapide et plus féroce que le premier. Maintenant c’était sûr. Une droite du colosse dans la tête et elle était KO. Il faudrait donc frapper avant de lui en donner l’occasion, mais comment atteindre le pirate et surtout lui donner un coup décisif ? Les autres n’allaient pas tarder à rappliquer et elles n’allaient pas se fatiguer éternellement à lui tourner autour. C’est au moment ou le géant abattit sa hache sur Neleam qu’une lumière vint éclairer la tête de la faëlle. Elle fonça vers les arbres et entama son ascension. Elle surplombait maintenant les deux combattants et… s’élança dans le vide avant de trop réfléchir (ou de réfléchir tout court).
Et c’est ainsi qu’elle se retrouva assise sur les épaules du géant et agrippée à son menton, à éviter des coups de hache lancés à l’aveuglette dans un rodéo improbable. La chevalière pouvait maintenant agir à sa guise, le titan étant exclusivement concentré sur ce parasite qui lui chatouillait le dos. Cependant, Süraby ne pensait pas tenir très longtemps et se permit de presser la jeune femme entre deux esquives :
- A toi ma grande, c’est quand tu veux !
Le pirate, qui n’appréciait pas la tournure que prenaient les événements, changea de tactique et se précipita contre un tronc d’arbre pour désarçonner la faëlle. Ebranlée par le choc, ses mains lâchèrent et elle se retrouva la tête à l’envers, seules ses jambes crispées autour du coup du géant (qui suffoquait) la maintenait encore accrochée. Elle moulinait des bras dans le vide pour tenter de saisir n’importe quel prise qui pourrait lui permettre de se hisser à nouveau… et échapper aux coup de haches qui repprenaient.
- NELEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAM !!!
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Neleam
Chevalier__Admin
25.07.14 17:40
Invité
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01.08.14 23:13
-Et bien pour tout te dire, j’en ai aucune idée.
Nos deux alaviriennes avaient fini par se débarrasser du pirate - et le bougre avait le crâne dur - et s'étaient réfugiées dans la forêt, prenant de la hauteur pour surveiller les environs.
Süraby affichait maintenant un sourire navré. Elle n'avait jamais été sur l'archipel et avait toujours considéré le repère des pirates comme une destination à éviter. Alors comment pourrait-elle avoir réfléchit à s'évader d'un lieu où elle n'avait jamais souhaité être ? Comme souvent dans ce genre de situation, elle se mit à réfléchir à voix autre, plus pour elle-même que pour Neleam.
- Aucune de nous deux de sait voler – à moins que tu ne m’ai caché tes talents – et donc le seul moyen de nous en sortir est de prendre par la mer. Sauf qu’à l’heure qu’il est, les ports environnants doivent être envahis de pirates près à nous étriper et donc peu aptes à marchander et nous laisser quitter leur île gentiment…
Tandis que la faëlle dressait le bilan fort négatif de leur situation, Neleam avait ressortit sa sacoche pour vérifier la totalité de son contenu, apparemment objet de grande valeur si on prenait en compte le fait que la jeune femme était capable de défier Viladra en personne pour le récupérer. La faëlle avait également cru comprendre que le sac contenait une sphère graphe. Süraby méconnaissait tout ce qui était dessin et Imagination mais elle avait vu la mentaï tuer pour une sphère graphe et cela avait suffi à la convaincre de l’importance de ces objets. Vous allez me dire que Viladra Memphis tue à peu près comme elle change de tenue mais la mercenaire était tout de même venue se perdre chez les faëls uniquement dans le but de récupérer le fameux bibelot. D’après ce qu’elle avait compris et ce que disent certaines rumeurs, ces entités permettaient notamment aux mercenaires de dissimuler leur forteresse. Et seuls ceux qui maitrisent l’art du dessin peuvent s’en saisir.
Mais alors que faisait Neleam avec un tel objet en sa possession ?
- Tu dessines ?
La chevalière leva les yeux vers Süraby, l’air un peu perdue. Elle n’avait ni papier, ni crayon sous la main, et donc ne voyais pas du tout où la jeune femme voulait en venir. Celle-ci se permit donc d’insister.
- Tu as une sphère graphe, comment ça se fait ? Tu possèdes l’art du dessin ?
Même si c’était le cas, elle ne savait visiblement pas faire le pas sur le côté car leur chemin pour Gwendalavir aurait autrement était tout trouvé.
-Non. Je... suis chevalier, et du coup, j'escorte des marchands ou toute autre personne ayant besoin de sécurité. Et il se trouve qu'un des convois que je protégeais s'est fait massacré par des pirates, du coup j'ai sauvé le plus important, et j'ignorais qu'il contenait une sphère graphe.
Süraby fut presque déçue tant elle s’attendait à une raison plus ou moins mystique. Elle avait déjà rencontré plusieurs dessinateurs et en comptait même parmi ses amis. Leur art la fascinait et la perspective d’en être spectatrice à nouveau lui avait mis l’eau à la bouche.
Tandis qu’elle se perdait dans ses pensées, son regard parcourait la végétation luxuriante qui les entourait et qui était très similaire à celle de Baraïl, en moins étouffante, plus aérée. Pour la première fois durant son séjour à Tortugen, Süraby commença à apprécier l’île. Mais bientôt tout l’archipel serait au courant de l’intrusion d’alaviriennes ainsi que du massacre qu’elle et Neleam n’avaient pas commis, mais rien ne pouvait prouver leur innocence aux yeux des pirates. En vagabondant ses yeux se posèrent sur un plan de myrtilles sauvages. Etant petits, elle et son frère s’amusait à s’en barbouiller, persuadés d’avoir trouvé la tenue de camouflage du siècle. La peau métissée de son frère se teintait moins bien que la sienne qui en revanche, étant plus claire, s’imprégnait à merveille de la couleur si caractéristique du fruit. Il fallait donc maintes heures et le double de savon avant de parvenir à discerner qui se cachait derrière se rideau noir-violet qui recouvrait la petite fille des pieds jusqu’à la pointe des cheveux, devenue méconnaissable. Méconnaissable ?
Süraby saisit une branche et poussa un peu plus haut son ascension, jusqu’à ce que les branches du grand pin sur lequel elles s’étaient perchées ne semblent plus supporter son poids. Elle se tourna alors vers le sud de l’île. Un alavirien ordinaire n’aurait probablement pas aperçu la mince ligne azurée qui barrait l’horizon, mais ce n’était pas une hallucination qui envahissait le champ de vision de Süraby : la côte opposée était accessible, en peut être quatre jours, trois en étant rapide. Elle se laissa glisser le long du tronc pour rejoindre Neleam, triomphante.
- Il nous suffit de rester invisible !
La chevalière leva alots les yeux. Elle avait la vague impression d’avoir rater une étape du raisonnement de la demi-faëlle.
- Jusqu’ici la discrétion n’a pas été notre fort mais si on s’applique à faire profil bas, il est encore temps d’atteindre le point opposé de l’île avant que notre réputation ne nous y précède.
Entraînée dans l’élaboration de son plan, la jeune femme se leva et se laissa tomber de branche en branche jusqu’au sol, rapidement suivie par la chevalière.
- La première chose à faire est de nous séparer. Il faudra évoluer à vive allure, chacune à un point de la côte suffisamment éloigné de l’autre pour n’éveiller aucun soupçon. Tandis qu’elle débitait son flot de paroles, elle s’avançait vers les baies découvertes un peu plus tôt. Ils s’attendent à rencontrer un groupe, pas à ce que nous soyons seules. Les gens qui nous cherchent auront une description précise, et si pour mon compte je peux me fondre facilement dans le décor, tes cheveux et tes yeux sont bien trop reconnaissables.
Elle se pencha et saisit quelques fruits entre ces doigts et les tendit à Neleam.
- C’est moche, ça colle et ya plus glamour comme couleur. Mais au moins ça a le mérite de dissimuler toutes ces mèches blanches…
Elles discutèrent un moment pour se mettre d’accord sur leurs directions respectives, car la chevalière souhaitait tout de même accomplir sa mission initiale et remettre le précieux contenu de son sac à son employeur. Elles se concertèrent également au niveau stratégie pour quitter l’île et Süraby pris conscience de sa chance d’avoir rencontré Neleam car elle lui avait donné de précieux conseils, d’autant plus que la demi-faëlle n’avait pas eu le temps de recevoir son salaire et ne possédait aucun moyen de marchander son retour sur le continent. Le moment vint de séparer, et Süraby hésitât avant de serrer brièvement Neleam dans ses bras. Elle reprit ses distances et esquissa un sourire.
- Au plaisir de nous revoir sur le continent ?
Neleam acquiesça avec un demi-sourire et chacune s’élancèrent de leur côté. Le plus dur restait encore à faire…