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Sous les ruines [Edwin/Killian]
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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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04.05.14 21:03
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     Pour leur dernière nuit avant d’arriver à Al-Poll, le Frontalier avait opté pour un endroit différent de celui qu’ils avaient occupé en venant la dernière fois, par précaution. Le campement se monta dans un silence presque religieux, chacun étant tendu en vue de la journée qui les attendait le lendemain. Comme lors de la première expédition, Edwin s’adressa succinctement à tous pour les dernières recommandations : une veille accrue, une nuit la plus reposante possible, et une entraide constante. Il termina en exposant le plan d’attaque du lendemain, définissant le rôle de chacun.  

     Par souci de discrétion, aucun feu n’avait été allumé pour cette dernière soirée, ils avaient par conséquent dû se contenter d’un repas froid, riche en viande pour leur fournir l’énergie nécessaire au combat. C’est donc dans une nuit noire que Frontaliers, soldats et Marchombres assuraient leurs tours de garde. Le sommeil avait fui le maître d’armes quelques heures seulement après qu’il se soit couché, aussi prenait-il à son compte plusieurs tours de garde, entièrement tourné vers la journée qui se profilait. Il veillait dans l’obscurité écrasante, que la lune minuscule ne parvenait pas à chasser. Une veille encore moins rassurante que d’ordinaire.

     Il s’était posté sur un promontoire en bordure du campement, à partir duquel il pouvait observer les abords du camp mais aussi les ruines en contrebas. Aucune lumière ne les animait. Il soupira, tenta de remonter un peu plus le col de son manteau pour chasser la froid qui l’engourdissait. Plusieurs heures s’égrenèrent ainsi silencieusement, uniquement troublées par le bruissement des tentes lorsqu’une relève s’effectuait. Marchant en rond pour lutter contre le froid, tout en surveillant les environs, Edwin se remémora la plan d’attaque une énième fois afin d’y trouver une possible amélioration. Mais il savait que sa réussite dépendait de multiples facteurs qu’il ne pouvait prévoir. Les Marchombres devaient d’abord s’introduire dans la ville pour liquider dans la plus grande discrétion les archers qui seraient encore probablement embusqués, même si les Mercenaires avaient subi de lourdes pertes. Une fois le périmètre sécurisé, tous rejoindraient l’entrée qu’il connaissait. L’escalier qu’il avait découvert avec Killian n’était pas large, tout comme la galerie à laquelle il menait. L’armée ne pourrait s’y glisser. Aussi avait-il prévu qu’un groupe de Frontaliers, qu’il mènerait, se faufilerait dans les souterrains. Il avait renoncé à y envoyer les Marchombres pour deux raisons : tout d’abord il voulait être parmi les premiers à mener l’attaque, afin d’agir le plus vite possible ; il ignorait aussi combien d’envoleurs se trouvaient sous les ruines, et ne pouvait envoyer ses alliés au suicide. Pendant qu’il mènerait la première offensive, ceux-ci devraient donc chercher d’autres entrées aux souterrains. Ainsi, les soldats pourraient encadrer la sortie d’éventuels fuyards.  D’autres groupes d’attaquants s’engageraient alors progressivement dans les galeries à intervalles différents. Les Marchombres seraient du nombre après qu’au moins deux groupes de soldats se soient introduits pour faire un premier ménage.

     Ce plan avait le mérite d’être efficace, mais l’ombre planait quant aux découvertes qu’ils allaient faire sous les ruines. L’attaque revenait à se jeter dans la gueule du loup. C’est pourquoi il se devait d’être parmi les premiers hommes qui descendraient.

     Leur seul avantage reposait donc sur l’effet de surprise, mais Edwin préférait ne pas y penser. Il n’avait déjà que trop déroulé dans sa tête ce qu’il imaginait arriver demain. Les soldats qui émergeaient tour à tour de leurs tentes en même temps que les premiers rayons du soleil le sortirent de ses pensées. Il s’ébroua et jeta de nouveau un regard scrutateur sur la ville qui s’étendait à ses pieds. Bientôt, semblaient lui répondre les ruines.



*



     Les naseaux des destriers formaient des nuages de vapeur dans l’air matinal. Les charriots et les chevaux de trait avaient une fois de plus été laissés à une distance raisonnable d’Al-Poll. Deux des Rêveurs qui participaient à l’expédition restaient au centre de la troupe qui attendait à quelques mètres de l’entrée de la ville, prêts à intervenir sous la protection des soldats lorsque les premiers hommes tomberaient. Edwin était nerveux, bien qu’il n’en laissât rien paraître. Son cheval remuait sous lui, mais il le contraignait à l’immobilité. Pas encore… Les marchombres s’étaient glissés sans bruit dans les ruines, qui semblaient toujours aussi désertes que d’ordinaire. Mais le Frontalier savait que cette apparence n’était qu’un leurre, que la menace existait sous chaque décombre, derrière chaque colonne décrépie.

     Un marchombre lui adressa un signe, qu’il relaya. Dans un ensemble parfait, une trentaine d’hommes se rangèrent derrière le maître d’armes qui entrait dans la ville. Ils mirent pied à terre et entravèrent rapidement leurs chevaux, avant de se faufiler discrètement dans les ruelles. Ils atteignirent sans encombre l’entrée cachée du repaire des Mercenaires, et Edwin fit rapidement tourner la sphère graphe pour que chacun puisse la déceler. Lorsqu’elle lui revint en main, il la confia à Killian pour qu’elle puisse fouiller les ruines à la recherche d’autres entrées. Il en avait obtenues trois autres de l’empereur pour que les meneurs des prochaines vagues d’infiltration dans la cité souterraine puissent entrer.

     Sans un bruit, le groupe de Frontaliers s’introduisit dans l’antre des Mercenaires du Chaos.


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Killian Delkaïron
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04.05.14 22:24

Sous les ruines [Edwin/Killian] 549949rosesang
Sous les ruines.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

feat Edwin Til’Illan

Leur dernière nuit fut calme et tendue. Il faisait nuit noire, aucun feu n’avait été allumé sous ordre d’Edwin, et Killian aidait à monter la garde. Et tout en surveillant les alentours, elle repassait le plan dans sa tête. Elle allait tout de même devoir mener les Marchombres dans les ruines pour débusquer les archers, avant de chercher d’autres entrées.

Le lendemain, ils laissèrent le chariot et les cuisiniers assez loin des ruines, et ils avaient juste emmené deux Rêveurs.
Killian et les autres Marchombres laissèrent leurs montures avec les Frontaliers, et s’étaient faufilés dans les ruines, comme des ombres. Killian suivait son instinct et sa greffe, grimpant avec souplesse sur des promontoires. Elle trouva vite un archer et lui sauta dessus, lui brisant la nuque avant qu’il ne s’en rende compte. De là où elle se trouvait, elle pouvait voir ses collègues se glisser dans les recoins et tuer des archers, et elle en repéra un qui visait un Marchombre, non loin de là. Ni une ni deux, elle se mit à courir, sauta d’un toit à l’autre, se rattrapa en roulé-boulé, et jeta un couteau dans son dos, le laissant agoniser alors que la flèche volait bien plus loin que les remparts.
Le Marchombre inclina la tête pour la remercier, et redevint une ombre parmi les ombres.

Quand ils eurent fait le tour de la ville, ils s’envoyèrent un signe qu’un des leurs relaya à Edwin. Aussitôt, elle entendit les hommes arriver, en rang. Elle les rejoignit à l’entrée du souterrain, et le Frontalier fit passer la sphère graphe afin que tous puissent la voir. Il la lui tendit à la fin, et elle acquiesça, repartant avec son groupe, trois autres se dispersant tandis que Frontaliers et soldats pénétraient la cachette des Mercenaires. Killian mettait de côté son inquiétude pour Edwin. Il savait parfaitement se défendre, mais le fait de ne pas savoir ce qui les attendait était angoissant. Et se battre dans un souterrain était bien plus difficile qu’à l’air libre.

Se concentrant, elle passa la sphère graphe sur chaque bâtiment de sa zone, minutieusement. Elle y passa du temps, se maudissant d’être là alors qu’il y avait une bataille sous terre.

Là ! Elle sursauta et manqua la rater. Une belle ouverture qui laissait apparaître des escaliers. Elle laissa des hommes embusqués à côté, pour abattre les éventuels fuyards, et elle entra avec les autres, prête à toute éventualité. Elle ne savait pas ce qu’il se passait pour les autres, mais elle comptait bien aider plus que ça. L’escalier descendait sur une distance assez longue, et elle gardait les mains sur les parois pour ne pas tomber. Elle n’entendait aucun bruit, pas même de ses collègues derrière elle. Quand enfin ils arrivèrent en bas, le couloir continuait tout droit.

Ils continuèrent donc à avancer, lentement mais sûrement, jusqu’à ce que des bruits de voix se fassent entendre. Ils se plaquèrent au mur, et virent des lueurs approcher. Dès que les silhouettes se firent voir, les Marchombres leur sautèrent dessus et les tuèrent sans bruit, éteignant les lanternes.

Killian se concentrait, essayait de sentir dans l’air s’il y avait d’autres Mercenaires. Le couloir bifurquait soudainement. Oh non… par où aller ? Et s’ils se perdaient ? Ce n’était pas le moment…

-Prenez par-là. Je prends celui-là, s’il mène nulle part je fais demi-tour et vous rejoindrais. Chuchota-t-elle.

-Pas seule. Je t’accompagne. Répondit un autre Marchombre.

-D’accord, merci.

Ils se séparèrent donc et s’engouffrèrent dans l’autre chemin. Celui-là s’étirait tout aussi longuement.

-C’est peut-être un piège. Ils connaissent les souterrains, pas nous.

-C’est leur avantage oui. Mais on va les débusquer.

-Oui. On va leur faire payer.

Ils continuèrent à avancer, ne sachant pas trop où ils étaient, ni où ils allaient. Les Mercenaires avaient peut-être prévu ce genre de choses et amélioré leurs défenses après le premier affrontement. Killian et son allié se dirigeaient peut-être droit dans la gueule du loup. Et elle ne voulait pas causer plus d’ennuis à Edwin.

Alors il ne restait plus qu’à espérer que ce couloir ne menait nulle part ou qu’il rejoignait un autre qui leur permettrait de retrouver les autres et d’aider…

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Edwin Til' Illan
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05.05.14 11:42
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     Les corps des quatre Mercenaires qu’ils avaient croisés glissèrent au sol sans un bruit. Les Frontaliers les cachèrent rapidement derrière de larges colonnes qui soutenaient le plafond des galeries, tentant de garder leur arrivée la plus discrète possible. Une sorte de petite place se dessinait au bout du couloir, visible par la faible lumière qui avait été dessinée en son centre. Les hommes la traversaient sans un regard dans leur direction. Tous sauf un. Le premier véritable assaut eut donc lieu alors qu’ils s’étaient déjà bien avancés dans les souterrains. Les Frontaliers étaient en supériorité numérique grâce à l’effet de surprise et à la désorganisation des passants, ils se débarrassèrent alors sans mal de la poignée de Mercenaires qui les avait repérés. Edwin craignait que leur discrétion ne soit désormais plus de mise, mais il leur restait une chance de la conserver encore : que les couloirs soient assez longs, que les lieux de réunion des Mercenaires dans ces galeries soient assez éloignés, pour que l’attaque reste encore inaperçue quelques minutes de plus. Un bruit de course attira son regard, et anéantit son espoir : une tunique noire fuyait dans le couloir à leur gauche, pour prévenir ses comparses. Sans réfléchir, Edwin s’élança à sa suite. S’il parvenait à l’arrêter avant… Le sifflement bien connu d’une flèche le fit plonger à terre. Il n’était maintenant plus question de discrétion. Un archer le tenait en joue et il n’avait aucun obstacle naturel pour se protéger. Alors il se releva et se rua en avant, tentant d’esquiver les flèches qui se suivaient, en feintant sans arrêt. L’une d’elle traça un trait brûlant sur sa joue, il s’en était fallu de peu qu’elle ne s’y plante. Il arrivait sur l’archer lorsqu’une autre flèche, venant cette fois de l’autre bord du couloir, se ficha dans son épaule. Dans un cri de douleur, il se lança de tout son poids contre le premier archer, dont la tête heurta le mur de pierre dans un bruit sourd. Il était désormais trop près pour que le second de puisse lui décocher une nouvelle flèche, et il fut mort avant de pouvoir dégainer sa dague. Le Frontalier s’assura que le premier était bien mort et, fermant les yeux, arracha d’un coup sec la pointe qui avait mordu sa chair. Il pressa un bout de tunique dessus en guise de compresse, le temps que ses frères d’armes, qui s’étaient chargé de quelques nouveaux venus, ne le rejoignent. La chasse pouvait continuer.

     Le sonneur d’alerte leur avait échappé, aussi avançaient-ils beaucoup plus rapidement maintenant. Chaque seconde comptait. Alors qu’ils débouchaient sur ce qui semblait être un hall, déjà plus habillé que ce qu’ils avaient croisé auparavant, une nouvelle vague d’ennemis fondit sur eux. Mais les Frontaliers avançaient, implacables, bien que commençant à recevoir des blessures. Lorsque le silence retomba sur le hall, les hommes s’entraidèrent pour panser rapidement les blessures, tandis qu’Edwin observait la configuration de la pièce. Un seul couloir se profilait devant eux. Si Edwin savait plus ou moins retracer le chemin qu’ils avaient emprunté, il ignorait parfaitement si celui qu’ils suivaient les mènerait à une sortie à l’air libre. Il commençait à douter de pouvoir entièrement nettoyer les ruines, mais il refusait d’y penser. D’ailleurs, une seconde équipe avait déjà dû s’introduire à leur suite.

     C’est en débouchant sur une place bien plus large que la précédente qu’ils comprirent qu’ils étaient tombés dans un piège. Une cinquantaine de renégats avaient attendu qu’ils soient au centre de la pièce pour les encercler. Avec une ardeur décuplée par la rage de s’être fait piéger, les Frontaliers repoussaient les assauts. Plusieurs Mercenaires tombèrent au prix de quelques blessures. Quoique gêné par son épaule, qui donnait à son sabre un poids inhabituel, Edwin se mouvait si rapidement que ses mouvements semblaient irréels. Cinq ennemis étaient déjà à ses pieds. Puis ce fut l’obscurité totale, menaçante. Mentaï. Edwin entendit un corps s’affaisser dans son dos, ne pouvant savoir si c’était un de ses frères ou non. Il se glissa vivement sur le côté, tentant par l’ouïe de combler la perte de la vue, mais une lame traça une ligne de feu dans son dos, peu profonde. Mais Edwin se doutait que si le Mentaï avait voulu le tuer, il aurait pu en une seconde. La blessure était en fait plutôt une promesse. Il voulait jouer. En se déplaçant sur le côté, il heurta un homme. Sa main ne se posa pas sur de la vargelite comme en portaient les siens. Son sabre se ficha jusqu’à la garde dans le ventre du Mercenaire.

     Etrangement, le silence était tombé sur la place en même temps que la cécité, tout aussi oppressant. Edwin entendit encore des corps glisser au sol dans un râle d’agonie : ceux qu’il tuait de sa lame après les avoir identifiés, mais aussi d’autres dans son dos, dont il ne pouvait deviner le camp. Le sabre devant lui, il tentait désespérément d’entendre ce qu’il ne pouvait voir, inquiet que le Mentaï ait déjà abandonné son jeu sordide. Puis peu pas à peu, après un nouveau bruit qui témoignait de la fuite d’une vie, l’obscurité s’estompa. Il réagit sans perdre une fraction de seconde pour tuer les deux mercenaires qui se tenaient toujours à portée de son sabre, et se retourna. Le Mentaï était à terre, le sabre d’un Frontalier coincé entre ses côtes, sa propre lame plantée dans le cœur de son adversaire. Les Frontaliers qui étaient encore debout, une petite vingtaine tout au plus, achevaient le combat en tuant les derniers ennemis. Le silence le plus total retomba sur la place.


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Killian Delkaïron
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05.05.14 13:00

Sous les ruines [Edwin/Killian] 549949rosesang
Sous les ruines.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

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Killian avançait pas à pas, suivie de l’autre Marchombre. Ils ne voyaient pratiquement rien, mais leurs autres sens étaient en fonction. Elle n’entendait pas grand chose, donc, pas d’ennemis. Elle ne sentait rien non plus. Ils continuèrent à avancer, suivant ce long couloir qui semblait infini, ne sachant pas ce qui arrivait pour les autres.

Ils se stoppèrent vivement en entendant des bruits, plus loin. Ils voyaient un halo lumineux, signe qu’il y avait des torches, et ils dégainèrent en silence. Continuant à avancer, ils purent voir que le couloir débouchait sur une sorte de petite caverne où étaient rassemblés des Mercenaires. Elle voyait d’autre tunnels, tout autour. Donc les souterrains étaient organisés en couloirs, qui rejoignaient des cavernes comme celle-ci. Un labyrinthe pour qui ne connaît pas les lieux : eux.

Les Mercenaires étaient une dizaine à parler entre eux, mais l’écho des paroles leur parvenait.

-Ils sont entrés. Ils sont beaucoup. Souffla l’un d’eux.

-Comment le sais-tu ? Rétorqua un autre.

-Je les ai vus. Ils ont exterminés les nôtres dans la caverne 4. Je suis venu prévenir. Il faut chercher du renfort.

-Ceux de la caverne 4 avaient un Mentaï avec eux.

-Tué. Venez !

Prévenir les autres Mercenaires ? Ah non! Killian et son allié, d’un hochement de tête, longèrent les parois pour rester dans l’ombre et les contourner. Elle jeta un couteau, puis un autre, et deux Mercenaires s’effondrèrent dans un râle. Bien que ce soit discret, les autres se mirent en garde. L’autre Marchombre en tua deux également. Quatre à terre, six debout. Les Marchombres se jetèrent dans la bataille. Killian paraît, feintait, se baissait, évitait les blessures. Elle éventra un Mercenaire, en égorgea un second. Six à terre, quatre debout.

Quand elle vit un de ces fils de chiens tenter de prendre le Marchombre par derrière, elle lança un couteau dans sa direction, tout en se baissant pour éviter d’être décapitée. Elle ne put que voir le corps s’effondrer avant de se remettre à son combat. Elle pivota, se baissa, balaya son adversaire d’un revers de jambe. A terre, elle le tua nettement. Oui, tuer un homme a terre n’était pas très fairplay, mais ils le valaient. Huit à terre, deux debout.

Killian se redressa, essoufflée, et parcourut du regard la caverne, tout comme son collègue. Où étaient-ils passés ?

-Ils ont du fuir. Ils vont prévenir les autres.

L’autre ne fit qu’acquiescer, et ils poursuivirent, empruntant une nouvelle galerie. Mais cette fois ils avaient emmené les torches. C’était toujours mieux, même si ça réduisait à néant leur discrétion, à moins que leurs ennemis ne pensent à des collègues.
Ils avançaient, et Killian se demandait si elle serait capable de retrouver son chemin vers la sortie.

L’odeur des Mercenaires se fit alors plus forte, et elle comme son allié se plaquèrent au mur. Chacun avait un couteau prêt. Alors dès que les ennemis apparurent, ils furent synchronisés, les lançant sur eux, les touchant, les tuant. Ils les trainèrent jusqu’au mur, et reprirent leurs couteaux. C’était précieux et utile.

Elle espérait qu’Edwin s’en sorte. Heureusement, elle n’avait pas subit de blessures pour le moment, et priait pour que ça reste ainsi.

En priant également pour que les Mercenaires n’aient rien pour contrattaquer…

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Edwin Til' Illan
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06.05.14 22:25
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     Les Frontaliers, durement touchés par la vision de leurs frères à terre, s’assurèrent qu’aucun ne vivait encore. Sur leurs hochements négatifs de la tête, Edwin serra les dents et énonça :

     - On avance.

     Ils n’eurent plus à progresser longtemps ; une impasse. Edwin jura. Il pensait que ces satanés souterrains comporteraient de multiples sorties à l’air libre. Il avait orienté leur avancée de façon à progresser vers la sortie de la ville. Les galeries étaient longues, mais ne semblaient pas s’étendre sous la ville entière. Elles ne s’étalaient donc probablement pas jusqu’à l’ancienne Académie d’Al-Poll, dans laquelle Ewilan était parvenue à délivrer les Figés. Le maître d’armes se replaça en tête pour faire demi-tour, se préparant d’ores et déjà à une nouvelle attaque maintenant qu’ils étaient acculés. Etrangement, rien ne survint devant eux. Tout était calme. En évaluant le temps qu’ils avaient passé sous terre, le Frontalier pensa que la dernière équipe prévue pour infiltrer les galeries venait tout juste de descendre ou n’allait pas tarder à le faire. Ils rebroussèrent donc une partie du chemin, sur le qui-vive, mais aucun ennemi ne se présentait à eux. Ils n’auraient pourtant eu qu’à les cueillir ; qu’ils n’eussent pas saisi cette opportunité dépassait le maître d’armes.

     C’est alors que le sol, non, toute la galerie, fut ébranlée. Le sol, les parois, le plafond tremblèrent si fort que les hommes durent mettre un genou à terre. Le regard porté au plus loin qu’il pouvait, Edwin tentait d’en déceler l’origine. Il se releva d’un bond et ordonna à ses hommes de se presser. Ils n’avaient tout de même pas… En guise de réponse à son interrogation silencieuse, le Frontalier sentit de nouveau leur environnement chavirer. Bien plus fort que la première fois. Bien plus proche. Les guerriers du Nord s’agenouillèrent de nouveau, tenter de protéger leurs têtes et leurs cous alors que le plafond commençait à céder.

     - En avant, dépêchez-vous ! hurla Edwin.

     Ils se ruèrent donc en avant, alors que le sol tremblait d’un nouvel effondrement au loin. Comment les effondrements pouvaient-ils se succéder aussi rapidement à des endroits aussi éloignés ? Alors qu’il se posait cette question, les parois se secouèrent de nouveau, annonçant un nouvel éboulement, imminent. Edwin continua à courir. Alors que le bruit assourdissant résonna dans la roche, un éclat attira son attention. Sous les chutes de pierre, il accéléra, jusqu’à se jeter avec tout son élan contre l’homme embusqué qui avait déjà tourné les talons. Il grogna lorsque son épaule entra en collision avec le dos du fuyard. Il était droitier, et dans la précipitation, avait fondu sur l’homme avec son épaule  blessée sans y réfléchir. Une seconde secousse les avertit qu’un autre pan du souterrain s’effondrait au loin. Il retourna l’homme, qui s’était retrouvé étendu à plat ventre sous son poids, sans ménagement, lame sous la gorge, se tenant toutefois prêt à esquiver une éventuelle attaque. Mais le Mercenaire ne le menaçait pas. Son masque hideux trahissait son appartenance à la pire engeance de leurs ennemis : Mentaï. Sa présence, seul dans les galeries qui s’effondraient, expliquait l’origine des séismes et des effondrements.

     - Tu peux me tuer, grinça-t-il, le souffle encore éprouvé par le choc. De toute façon vous ne sortirez jamais vivants. Vous allez mourir de la chute de ces pierres, ou si vous êtes chanceux, d’asphyxie car toutes les sorties seront bouchées.

     Il rit d’une voix enrouée, comme s’il avait sortit là sa meilleure plaisanterie, et retrouva son sérieux. Le Frontalier repoussa brusquement son masque du pied, de façon à voir son visage, qui se détachait mal dans l’obscurité de la caverne.

     - Où est la sortie ? demanda Edwin, pressant un peu plus sa lame sur la gorge du Mentaï. Tu t'étais bien prévu une porte de secours pour quand tu aurais fini de détruire ta propre cité !

      Il était convaincu de ne pas obtenir de réponse, mais ne voyait absolument pas comment sortir ses hommes de ce piège. L’assassin se contenta de sourire. Sentant poindre un nouveau dessin, ou du moins en ayant l’intuition, le maître d’armes n’hésita pas une seconde de plus et tua le Mentaï. Les autres l’avaient rejoint, et ils se remirent en route, craignant à chaque pas que le sol se dérobe sous leurs pieds et que le plafond s’effondre sur eux. Si seulement deux Mercenaires avaient été chargés de les tuer de cette façon, ils avaient une chance de parvenir à une sortie. Ils débouchèrent sur une place qu’ils avaient traversée précédemment, celle près de laquelle les archers s’étaient terrés. Bien, il ne leur restait qu’à prendre à… Edwin jura encore. Le couloir était bouché. Complètement. Tout s’était effondré. Il ne leur restait qu’à continuer tout droit, et espérer retrouver ainsi l’air libre.


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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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06.05.14 23:00

Sous les ruines [Edwin/Killian] 549949rosesang
Sous les ruines.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

feat Edwin Til’Illan

Killian, suivie d’Allick, l’autre Marchombre, avançait pas à pas dans la galerie. Grâce aux torches, ils pouvaient s’éclairer. Il n’y avait pas de bruit autour d’eux. Ni d’affrontements, ni de conversations. Elle était sur le qui-vive, prête à tout parer, à défendre sa peau et celle de son allié.

Mais rien. Les Mercenaires s’étaient comme… évaporés.

-Mais où sont-ils donc ? Murmura-t-elle.

-J’en sais rien, mais ça sent mauvais. On devrait tenter de rejoindre les autres.

-Oui. Allons-y.

Ils firent donc demi-tour et accélérèrent même le rythme. Là ! L’odeur et … elle avait vu une ombre. Ils coururent, tournèrent dans la galerie et elle sauta sur le dos du Mercenaire fuyard. Mais au moment où elle allait parler, des secousses se firent sentir, la plaquant au sol, elle comme Allick. Le Mercenaire se mit à rire alors que ça semblait se calmer.

-Qu’as-tu à rire ainsi, chien ?

-Rien… je savoure… notre victoire !

Elle fronça les sourcils mais ne put répliquer. D’autres tremblements se firent sentir et entendre, le sol tremblait, les murs se fissuraient.

-Il faut sortir d’ici ! Tout s’écroule !

Killian tua le Mercenaire d’un geste vif et se redressa, entraînant son collègue vers ce qu’ils espéraient être la sortie. Les bruits étaient atroces et jamais son cœur n’avait battu aussi vite. Ils couraient, bifurquaient, essayaient de se repérer. Mais les effondrements les empêchaient souvent de passer par tel ou tel couloir.

-Bordel… ils… fils de chien… Souffla Allick

-Ils veulent nous piéger… mais il y a forcément une issue… ils ne vont pas se tuer aussi…

Il acquiesça et ils reprirent leur course folle. Les couloirs étaient pour la plupart bouchés, les tremblements continuaient, les déstabilisant. Ils durent se stopper net quand des pierres leur bouchèrent le passage devant eux, et ils eurent tout juste le temps de se faufiler dans la galerie à côté que le couloir était complètement bouché. Elle paniquait, et ne le cachait pas.

Quand la galerie se boucha de moitié devant eux, ils durent se rendre à l’évidence.

-On est piégés…

-Ils ne nous auront pas comme ça…on peut sans doute bouger les pierres. Il faut attendre que les tremblements cessent.

-Oui. Heureusement les torches ont tenu bon.

Il hocha de la tête et ils s’accroupirent pour se protéger. Les tremblements ne cessaient nullement et Killian cherchait une solution. Il fallait trouver…

C’est bien plus tard que tout cessa. Du moins ils l’espéraient. Ils reprirent la marche, dégageant ensemble les pierres qui bloquaient le chemin. Ils se faufilèrent à travers un petit espace, et alors qu’Allick était presque à ses côtés, une nouvelle secousse retentie, ébranlant encore plus violemment les souterrains.

-Allick ! Vite !

Elle lui prit la main, tira, mais les pierres s’écroulèrent, l’emportant. Killian tenta de se protéger tant bien que mal, mais elle sentit un rocher atterrir sur sa jambe, la clouant au sol. Quand se fut terminé, elle réprima une grimace et agrippa la torche faiblement enflammée pour éclairer la zone. Devant elle, couloir sombre, apparemment dégagé. Derrière, un amoncèlement de roche et… la main d’Allick qui pendait au milieu. Elle essaya de se dégager, bougea la jambe. Au moins elle n’était pas cassée mais… elle ne parvenait pas à bouger.

Elle se redressa et tendit le bras à s’en faire mal et prit la main de son ami, la serra. Aucune réponse.

-Allick… réponds-moi… je t’en prie…

Mais rien. Absolument rien. Elle ferma les yeux, cria. Il était mort ! Il… mort ! Elle n’avait pas pu le sauver ! Et maintenant… elle était là, seule dans les souterrains effondrés, immobilisée.

Et Edwin ? S’en était-il sorti ? Il le devait… il était le chef… il était important… elle posa sa tête en arrière, contre le rocher. Il lui fallait un peu plus de force et un esprit plus clair pour essayer de se dépêtrer et sortir. La torche ne conférait qu’une faible lueur, et elle s’éteindrait immanquablement.

Elle était seule… fils de chien…

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Edwin Til' Illan
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07.05.14 13:55
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     A chaque pas, le maître d’armes cherchait des yeux un quelconque indice, à la lumière d’une des torches qu’ils avaient récupérées et utilisaient avec parcimonie. Elles n’étaient pas très nombreuses et ils ne savaient malheureusement pas quand ils allaient sortir des souterrains et de leur obscurité. S’ils sortaient… Edwin avait beau chercher, il ne découvrait rien qui puisse lui indiquer une sortie vers la surface. Nouvelle explosion, loin devant eux, puisqu’ils avaient abouti à une impasse un peu plus tôt. Le bruit sourd d’un effondrement retentit, comme un espoir qui se délite : l’espoir de sortir vivant de ce piège. Ils continuèrent à marcher.


*


     Les premiers tremblements surprirent soldats, Frontaliers et marchombres qui étaient restés à la surface, chargés de cueillir d’éventuels fuyard puisqu’ils étaient trop nombreux pour tous entrer sous terre. Ils venaient justement de couper la route à une débandade de Mercenaires. A vrai dire, ils étaient surpris de voir ces traîtres opter pour la solution des situations désespérée. Certes, les hommes descendus dans leur antre étaient de redoutables combattants, mais ils n’avaient pas l’avantage de connaître le site, et le principal de l’armée était resté à la surface. L’hésitation n’avait toutefois pas duré, et le corps des quelques dizaines de Mercenaires qui sortaient, presque dans la précipitation, s’amoncelaient. Jusqu’à ce que cette terrible secousse n’ébranle tout le monde.

     Deux groupes de combattants avaient trouvé une sortie après avoir fait des dégâts dans les rangs ennemis, avant que le premier effondrement n’ait eu lieu. Il restait donc deux troupes sous leurs pieds, dont le premier, emmené par leur général. Un deuxième tremblement de terre se fit sentir, alors que le sol semblait s’affaisser vers ce qui semblait être le centre de leur cité sous-terraine. Les soldats comprirent alors la raison de la fuite de ces mécréants. Il fallait absolument qu’ils viennent en aide à leurs alliés, mais de quelle façon ? S’ils descendaient, ils prenaient le risque de rester coincés et de n’être d’aucune aide. Les secousses se multipliaient, à différents endroits de la cité. Les galeries occupées par les Mercenaires ne semblaient toutefois pas s’étendre à toute la ville, puisque les effondrements étaient contenus dans un certain périmètre. Alors qu’un marchombre allait chercher les Rêveurs pour secourir les blessés qu’ils retrouveraient, tout le monde se mobilisa. D’un commun accord, les hommes investirent les entrées qu’ils avaient décelées et qui s’étaient déjà bouchées, pour commencer à les déblayer, ou du moins essayer…



*


     Les effondrements ne les concernaient plus, du moins pas au plus proche, maintenant qu’Edwin avait liquidé le Mercenaire chargé de les provoquer dans leur secteur. Le Frontalier se concentrait du mieux qu’il le pût, mais la douleur qui irradiait dans son épaule lui brouillait la vue. Le saignement avait repris de plus belle après qu’il eut percuté le Mentaï. S’il ne tournait pas le dos à ses hommes, puisqu’il marchait en tête, ceux-ci auraient pu voir, à la lumière de la torche qu’il tenait, son teint blafard, que la nervosité n’arrangeait pas. Il continuait pourtant, n’ayant pas d’autre choix. Il avait mené ses hommes au fin fond des ruines, il se devait de les en faire sortir… Si seulement ils avaient un moyen de prévenir les autres… Rien, même pas une tige métallique ne sortait de la roche pour qu’ils puissent la faire sonner avec leurs sabres.

     Cela devait bien faire plusieurs heures qu’ils déambulaient dans les galeries, ou ce qu’il en restait. Ils allumèrent leur dernière torche. Edwin n’ordonnait aucune pause, bien que la fatigue pesât sur chacun d’entre eux. Il était impensable de rester immobile dans cette atmosphère que le doute et l’obscurité rendaient oppressante. La luminosité devait diminuer au dehors, la soirée était proche. Mais la lumière extérieure emportait avec elle leur maigre espoir de déceler un rayon lumineux, qui les mènerait à la surface. Le mieux aurait été, une fois la nuit tombée, de dormir pour recouvrer des forces en attendant que le soleil inonde les ruines, mais Edwin savait très bien que se coucher revenait à prendre le risque de ne pas se réveiller…



*


     Le soleil avait plus qu’entamé sa descente dans le ciel. Les hommes restés à la surface, harassés, continuaient toutefois à déblayer les décombres. Cela faisait plusieurs heures qu’aucun éboulis n’avait été provoqué. Ils avaient monté la garde à toutes les sorties qu’ils avaient décelées, mais aucun Mentaï n’était sorti des décombres. Avaient-ils été tués par les leurs, qui respiraient alors encore, ensevelis dans les profondeurs de la roche ?

     Leurs muscles avaient beau les tirailler à force de porter de lourds décombres, ils ne cessaient de débarrasser tout ce qu’ils pouvaient. Une première sortie était déblayée. C’était mieux que rien, même s’ils ne savaient pas si les effondrements plus à l’intérieur leur permettraient de la rejoindre. Un Marchombre, qui se déplaçait au centre du périmètre que limitaient les différentes entrées, s’immobilisa. Son oreille affûtée avait décelé un bruit. Fort, quoiqu’atténué par la distance, régulier, inhabituel. On aurait dit la collision de deux lourds objets métalliques. Un appel.


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Killian Delkaïron
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07.05.14 18:54

Sous les ruines [Edwin/Killian] 549949rosesang
Sous les ruines.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

feat Edwin Til’Illan

Combien de temps s’était-il écoulé ? Elle n’avait entendu qu’une seule secousse encore. Faible et lointaine. Depuis, plus rien. Rien que le lourd silence de mort qui l’entourait. Elle tenait toujours la main d’Allick, froide à présent. Mais elle dut la lâcher à cause des crampes dans son bras. Être suspendu ainsi était mauvais.

Elle déglutit et regarda la torche. Elle brûlait encore légèrement, mais elle s’éteindrait, l’enfermant dans le noir total. Killian déglutit, réfléchissant. Il fallait qu’elle se dégage de là-dessous. Qu’elle cherche une sortie. Qu’elle retrouve les autres. Edwin… elle ricana. Le seul homme inaccessible de l’Empire…et elle avait flashé sur lui. Elle le sentait. Elle qui ne voulait plus d’amour, elle aurait aimé qu’il lui en donne.

Quelle idiote tout de même…elle allait sûrement mourir ici. Et même si elle était son amie, et qu’il aurait vraisemblablement de la peine, il s’en remettrait. Elle n’était qu’un soldat mort pour l’Empire… fils de chien…

Dehors, le soleil était en train de descendre pour laisser place à sa sœur la lune. Les soldats continuaient de déblayer ce qu’ils pouvaient. Mais pour Killian, il lui semblait qu’une éternité était passée. La torche s’éteignit, et son cœur accéléra sous la peur. Oh elle n’était pas sujette à la peur du noir, en tant que Marchombre, mais… ainsi piégée dans un souterrain… c’était autre chose. Elle bougea à nouveau la jambe, en vain. Il fallait qu’elle s’aide de ses bras.

Alors elle se redressa, et prit appui sur le rocher avec ses mains. Elle devait le bouger juste pour enlever sa jambe gauche et se libérer. Elle n’avait pas la force, pour l’heure, et il ne bougea que d’un millimètre.
Elle avait entendu des bruits métalliques, de vagues échos lointains. Très faibles. Des survivants. Elle le savait. Mais elle n’avait aucun moyen de le faire savoir qu’elle était toujours là. Seulement… les faire venir signifiait prendre le risque de les emprisonner à nouveau. Pour une seule personne, ça ne valait pas le coup. Elle préférait mourir et savoir que la majeure partie était sauve. Et eux… ils avaient des familles… des femmes et des enfants qui attendaient… elle n’avait plus personne.

Des larmes roulèrent doucement sur ses joues. Elle n’aurait pas imaginé mourir de la sorte. Enterrée vivante… c’était horrible…parce qu’elle savait que tôt ou tard, l’oxygène viendrait à manquer, et elle aurait soif et faim. Sans manger, elle pouvait tenir. Mais sans boire… l’être humain ne pouvait survivre plus d’une semaine sans eau.

Respirant un grand coup, elle fit son planning. La torche, elle la rallumerait une fois dégagée. Là, elle devait donner toute sa force pour bouger le rocher.

Alors elle posa ses mains contre, et poussa vers le mur à ses côtés. Allez… elle poussa, gémit, mais elle ne bougea pas suffisamment pour qu’elle retire sa jambe.
Le temps était si long là-dessous… pour elle, des jours étaient passés. En vrai, l’on était au milieu de la nuit.

Ainsi, elle continua, des heures durant, à pousser le rocher, à bouger sa jambes centimètres par centimètres pour se dégager. Elle avait soif, était épuisée, mais elle voulait sortir. Vivre encore. Mourir autrement et surtout pas maintenant. Elle s’écorchait les doigts, se faisait mal à la jambe, mais ça venait. Le jour se levait, sans qu’elle ne le sache, quand elle réussit enfin à sortir de sous le rocher, roulant de côté pour éviter qu’il n’écrase une autre partie de son corps. A plat ventre sur le sol froid, elle respirait profondément, essoufflée, mais sourit. Elle avait réussit…enfin…

Tremblante, elle chercha la torche qu’elle ralluma tant bien que mal avec ce qu’elle avait sur elle d’utile à ça. Au passage, elle toucha le bracelet de son fils, reprenant des forces mentales grâce à lui.

-Merci Nathan… Souffla-t-elle.

C’était lui qui lui avait permis de se dégager. Il œuvrait de là-haut. La torche allumée, elle se retint au mur pour se relever. Mais sa jambe plia, ne la supportant pas.

-AH !

Elle chuta à nouveau, la torche glissant devant elle sur quelques mètres. Elle porta ses mains sur sa jambe. C’était douloureux… elle n’était pas cassée, mais sûrement bien foulée. Elle devait la trainer derrière elle. Et donc, être plus lente à trouver une sortie. Mais d’abord, quelques forces…elle était épuisée… assoiffée…

Et la journée défilait au-dessus de sa tête…

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Edwin Til' Illan
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07.05.14 19:44
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     Ils avaient traversé une grande distance, contournant ou traversant de multiples éboulis, les déblayant parfois – le maître d’armes redoutait le moment où son bras, qu’il ménageait désormais, ne répondrait plus à ses sollicitations – tiraillés par la soif. Seule leur volonté de fer les poussait encore en avant. Tout n’était qu’une question de volonté. Une pièce, qui semblait en partie épargnée par l’effondrement, s’ouvrait derrière une large arche de pierre en guise d’entrée. Sa disposition ne laissait aucun doute quant à se fonction : un large four, des tables de marbre de taille surprenante, des ustensiles en bois qui jonchaient le sol parmi les gravats… Les yeux gris acier du Frontalier revinrent au four, comme attirés par la cheminée qui évacuait habituellement sa fumée. A l’air libre. Edwin traversa la pièce en quelques grandes enjambées, se glissa dans le four, assez grand pour qu’un homme s’y glisse à quatre pattes, pour tenter d’évaluer la hauteur du conduit. En largeur, il laissait tout juste la place pour qu’un homme s’y glisse. C’était étroit, certes, mais mieux que rien. Le problème résidait plutôt dans la hauteur de celui-ci. Il nécessiterait une escalade mais était trop étroit pour cela. Et trop lisse, même si de minuscules anfractuosités se décelaient dans le marbre. Par ailleurs, la cheminée se réduisait sûrement vers la surface. Le Frontalier sortit du four à reculons. Il fouilla les rangements pour y dénicher une large marmite métallique. Le four pourrait ainsi servir de caisse de résonnance. Alors que leur dernière torche se réduisait considérablement, les Frontaliers se relayèrent pour frapper de leurs sabres le récipient, tentant d’attirer l’attention de ceux qui étaient à la surface.

     Edwin se laissa glisser contre un des murs de pierre pour s’assoir, comme l’avaient déjà fait plusieurs Frontaliers. Le bruit régulier qui se répercutait dans tout le conduit devenait insupportable. Il ferma les yeux un instant. Les rouvrit : il ne pouvait se le permettre. Il regarda son épaule, tenta de décoller le cuir qui semblait s’être incrusté dans la blessure, grimaça. Il laissa tomber sa main gauche. Ses pensées s’envolèrent vers les autres groupes de l’expédition qu’il avait entraînés à sa suite ; avaient-ils survécu aux affrontements ? Avaient-ils pu sortir à temps ? Y avait-il seulement quelqu’un là-haut, pour entendre leur appel ? Il avait perdu toute notion du temps dans la douleur et le dédale de galeries qu’il avait traversé. Qu’en était-il de Killian ? Avait-elle encore dû lutter pour sa survie contre un Mentaï ? En lui donnant la sphère graphe, il avait espéré qu’elle reste à la surface. Avait-elle seulement agi comme il l’avait souhaité, ou avait-elle de nouveau suivi cette soif d’aventures qui lui revenait peu à peu ? La voix d’un de ses frères le ramena à la réalité.

     - Mon Commandant ?

     Le maître d’armes leva les yeux, ébloui par la flamme qui se dressait devant lui.

     - Vous allez bien ?

     Le Frontalier qui s’adressait à lui avait l’air soucieux, mais qui ne le serait pas dans une telle situation ? En réalité, il avait remarqué le teint livide de son supérieur, nullement réchauffé par la lueur de la torche. Et sa blessure à l’épaule n’avait pas bel aspect, le sang avait coulé jusqu’à sa hanche, longtemps.  Edwin hocha la tête, et comme pour le prouver, se releva. Il se devait d’être conscient, pour ses hommes, pour sa famille, pour les Marches du Nord. Voilà pourquoi un seigneur ne devait pas mener des expéditions dont l’issue était aussi indéterminée. Pour Killian aussi, qui pensait que tous les êtres auxquels elle tenait mouraient les uns après les autres. Il se devait de lui prouver le contraire. La pièce entière vacillait autour de lui le temps qu’il se stabilise. Il s’apprêtait malgré tout à prendre la place de celui qui frappait le métal depuis une dizaine de minutes lorsqu’une voix résonna depuis le haut du conduit.



*


     - Tenez bon, nous allons nous frayer un chemin jusqu’à vous !

     Par chance, les marchombres avaient découvert une sortie non loin de cette pièce centrale pour la vie d’une cité : il fallait bien acheminer la nourriture jusqu’aux réserves… Les hommes soupirèrent de soulagement et s’accrochaient à cette voix qui les tenait au courant de l’avancée du déblaiement. Plusieurs heures furent encore nécessaires. A chaque fois que les soldats parvenaient à franchir un éboulis, un autre se présentait à eux. Sous les ruines, les Frontaliers n’avaient aucune idée de l’heure qu’il pouvait bien être là-haut. Oui, là-haut, car cette obscurité, ce silence, cette prison ne pouvaient appartenir à la même dimension. On ne pense pas être dans le même monde quand on perd tous ses repères. Là-haut, mais ils l’ignoraient encore, il faisait déjà nuit noire. Mais les recherches continuaient, organisées à l’aide de relèves pour permettre à chacun de se reposer un minimum après une journée de combat.

     Enfin, la lumière de torches apparut. Tous se levèrent dans un même geste. Comme s’il avait attendu que ses hommes soient sortis du piège mortel dans lequel il les avait entraînés, Edwin perdit connaissance et s’effondra devant les soldats.


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Killian Delkaïron
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07.05.14 20:54

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Elle rouvrit les yeux péniblement, même si elle ne voyait rien. Sa respiration était profonde, elle cherchait l’oxygène, et elle avait soif. Tellement soif. S’était-elle évanouie ? Si oui, combien de temps ? Bon sang…la torche ! Elle s’était éteinte à nouveau.

Pestant, Killian rampa et tâta le sol pour la trouver. Quand ses doigts écorchés et tremblants la trouvèrent, elle la ralluma. Et c’était sa dernière chance. Elle ne pourrait plus en rallumer après.

Elle retenta de se lever, mais sa jambe lui faisait un mal de chien. Grimaçante, elle fit du cloche-pied, traînant la gauche derrière elle. Mais elle était bien trop lente et s’effondra à nouveau au bout d’à peine un mètre.

Elle se retourna, vit encore la main d’Allick qui pendait, et les larmes revinrent. Elle les laissa couler, et les happa du bout de la langue. C’était toujours ça à boire. Son ventre grognait de faim également, et c’était sans doute ce qui l’empêchait d’être parfaitement lucide et consciente. Killian se sentait à la limite de sombrer dans les ténèbres, les vraies et définitives cette fois. Non ! Elle ne devait pas mourir ! Elle ne voulait pas !

Hargneuse, elle se remit à ramper, la torche devant elle. Une sortie, il lui fallait une sortie… elle n’en pouvait plus d’être dans le noir, d’être… seule. Elle priait pour qu’Edwin soit sauf, à l’air libre.

Finalement, elle se mit sur le côté droit, et s’aida de son genou pour avancer un peu plus vite, faisant glisser sa jambe gauche endolorie. En approchant la torche, elle voyait son pantalon déchiré, du sang, qu’elle n’avait pas sentit couler, et sa peau bleuie. Le rocher ne l’avait pas ménagée, mais elle aurait pu avoir bien pire.

Elle poursuivit, cherchant une sortie, désespérément. Dès qu’elle tombait sur un éboulis, elle pleurait, à fleur de peau. Non… il devait y avoir un moyen…
La sphère graphe ! Ce fut son illumination, et Killian la sortie en tremblant énormément. La lumière bleutée qu’elle dégagea fut comme un petit soleil.

Avec ça, elle avait bien plus de chance de sortir !

-Allez Killian, tu peux le faire. Tu peux y arriver ! Souffla-t-elle d’une voix presque éteinte.

Depuis l’effondrement, une journée s’était passée. Il faisait nuit au-dessus d’elle, et les soldats s’étaient regroupés plus loin dans la plaine, avaient montés le camp. Les Rêveurs soignaient les blessés, dont Edwin, souffrant de son épaule. Un Frontalier et un Marchombre faisaient quant à eux le bilan des pertes. Ils durent donc annoncer le résultat au Maître d’Armes, résultat qui incluait son amie Marchombre.

Sous terre, Killian s’amusait à passer la sphère graphe sur tous les murs. Elle devait trouver une sortie ! Elle le devait ! Elle se raccrochait à cet espoir, affamée, épuisée, déshydratée. Et s’ils étaient repartis ? Et si… elle ne trouvait plus personne en haut ? Comment allait-elle faire ? Et Taï’Dashar ? Cela la paniquait, mais pour l’heure, l’essentiel était de trouver une issue. Le reste elle verrait plus tard, et elle préférait mourir en plein air que sous terre.

Alors quand le miracle se produisit, en plein milieu du deuxième jour après les éboulements, elle resta figée, n’y croyant pas. La torche brûlait encore un peu, et elle la serra de toute ses forces, tout comme la sphère graphe, et se traîna dans les escaliers qui menaient à l’air libre. Chaque marche était un calvaire pour sa jambe blessée.

Mais quand enfin la lumière du soleil apparut, l’éblouissant, elle pleura une nouvelle fois, même si elle n’avait plus de larmes tant elle était assoiffée. Elle resta couchée sur le dos, les jambes dans les escaliers, le haut du corps sur le pavé d’une rue. De loin, on voyait juste qu’il lui manquait les jambes, enfoncées dans le bâtiment en ruine.

Ce que ça faisait du bien le soleil ! Elle était tellement éblouie mais s’en fichait ! Se redressant comme elle pouvait, elle chercha ses dernières forces. Rejoindre le camp. Elle devait… trouver le camp.

Elle se sentait sale, tremblait comme jamais elle ne l’avait fait, s’accrochait à la pierre bleue comme si elle représentait la vie. Mais Killian se traîna le long des rues, sortit de la ville, alors que le soleil commençait déjà sa descente pour la nuit. Combien de temps ? Une journée, deux, plus ? Ou simplement quelques heures ? Non impossible.

Sentir l’herbe sous elle était comme une caresse. A nouveau, elle y resta allongée quelques instants, savourant. Puis elle continua. Ils devaient être là…

Elle l’espérait. Sinon… elle ne donnait pas cher de sa peau.

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07.05.14 22:20
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     C’était le noir. L’obscurité la plus profonde, plus encore que sous les décombres. D’ailleurs, était-il encore là-dessous ?

     Edwin ouvrit les yeux. Les referma. La luminosité était trop forte. Il les entrouvrit alors, assez pour remarquer que le soleil était déjà haut dans le ciel. Trop haut. L’après-midi était déjà entamé. Depuis combien de temps était-il là ? D’ailleurs, où était-il ? Il ouvrit pleinement les yeux, se redressa. Etrange sensation que de sentir son épaule endormie, comme anesthésiée. Lourde, mais sans la douleur. Le bandage l’empêchait de voir les dégâts. Il était dans un charriot. L’environnement, l’entrée d’Al-Poll qui se dessinait non loin de là, l’informèrent quant à leur position : ils n’avaient pas quitté les ruines. Il se glissa sur le bord du charriot puis à terre. Il secoua la tête pour chasser le vertige qui l’assaillait. Combien de temps était-il resté inconscient ? Des cris attirèrent son attention, il plissa les yeux : on l’attaquait ? Il chercha son sabre, grogna lorsqu’il se rendit compte que ce simple geste qu’il avait répété jusqu’à la perfection se transformait désormais en effort, jura lorsqu’il se rendit compte qu’on lui avait ôté son fourreau. Mais les trois hommes qui se ruaient sur lui n’étaient pas des ennemis, juste trois Frontaliers qui avaient remarqué qu’il s’était levé et venaient s’enquérir de son état, avant de crier à tous qu’il était réveillé. Il grimaça à cause du bruit occasionné par leur entrain. Il s’était rarement senti aussi… étrange. Il était parfaitement conscient, mais était encore comme enveloppé dans le confort ouaté du coma. Ses gestes étaient toujours un peu maladroits et ses sens ankylosés. Et la migraine était là, tapie quelque part derrière son front. Il rendit les accolades comme il le put mais ne dit mot.

     - Où en est-on ? parvint-il à articuler lorsque l’agitation fut retombée.

     - Nous nous occupons encore de débarrasser les décombres. Un groupe est toujours porté disparu. Nous espérions que vous vous réveilleriez avant qu’on ait à prendre la décision de lever le camp. On ne veut pas partir sans les autres, mais si vous estimez qu’on doit rentrer…

      - Non, c’est bien.

     Il posa sa main gauche sur l’épaule du Frontalier qui l’avait renseigné et se dirigea vers l’entrée de la ville pour rejoindre ceux qui étaient affairés aux recherches. De nouveaux des cris. Dans son dos. Le maître d’armes leva les yeux au ciel et pivota sur ses talons. Sa vue mit quelques secondes à se clarifier avant qu’il ne distingue des Rêveurs accourir.

     - Ravi de voir que vous vous êtes enfin réveillé, mais vous devez rester allongé ! Vous avez passé la journée dans le coma, vous devez vous ménager.

     La journée ?! Il n’avait pas atteint la sortie, aussi ne savait-il pas combien de temps s’était écoulé depuis l’arrivée des secours. Il voulait s’assurer que le plus de soldats possible s’en étaient sortis, que les Mercenaires avaient bien tous péri, il voulait montrer à Killian qu’il était encore là. Il ne put résister quand on le repoussa vers le charriot, et qu’une nouvelle vague de chaleur se répandit en lui pour annihiler la migraine. De nouveau dans le charriot, il retomba dans un sommeil sans rêve.



*


     Les bruits du camp le tirèrent de sa torpeur alors que la soirée était déjà avancée. Tous avaient la mine harassée, et s’étaient regroupés autour du camp pour partager le repas du soir. Edwin n’avait pas fait trois pas après s’être extirpé du charriot, les muscles toujours endormis mais bien alerte, que les Rêveurs étaient déjà près de lui.

     - Ne vous levez pas, on va vous apporter votre souper !

     Il prit alors conscience qu’il n’avait rien avalé depuis le petit déjeuner de la veille. Pas étonnant que la tête lui tourne sans relâche.

     - Ca va, merci.

     Sa voix était dépourvue de toute émotion, mais les Rêveurs ne marquèrent aucune hésitation.

     - Vous avez été sérieusement blessé, réinstallez vous, on va vous apporter de quoi manger.

     Les yeux du Frontalier prirent une teinte d’orage. Les mâchoires crispées, il s’apprêtait à répondre lorsqu’un marchombre vint lui annoncer qu’ils avaient mis fin aux recherches.

     - Le dernier groupe a été retrouvé en fin d’après-midi, éprouvé mais indemne. Enfin, certains hommes étaient tombés avant l’effondrement.

     Edwin hocha la tête. C’était presque une bonne nouvelle, mais l’ombre des morts au combat l’empêchait d’accéder à ce statut. L’image du Frontalier qui était mort en les sauvant du Mentaï et de son piège mortel lui revint en mémoire. Nouveau vertige, que la migraine seule n’expliquait pas.

     - Nos pertes ? demanda-t-il d’une voix rauque.

     Nombreuses, assurément. Le Marchombre tira une liste de sa poche et la lui récita. C’était assurément le passage obligé qu’il haïssait plus que tout lors de ses campagnes. Le temps et la répétition n’y faisaient rien, c’était toujours la même horreur. Il n’avait juste pas le droit de le montrer. Le maître d’armes se décomposa. Avait-il dit Killian Dell’ Kaïron ? Le Frontalier voulait le secouer, lui demander de vérifier. Il savait que c’était inutile. Il lui avait promis qu’il serait là pour elle. Il lui avait promis et elle était morte. Le Marchombre avait fini sa liste. Les pertes auraient pu être bien pires au vu de la situation et des épreuves. Toutefois, il ne pouvait tirer aucun réconfort du succès de leurs recherches sous les ruines. Elle était morte. Le marchombre prit congé de lui sur une pression sur son bras qui se voulait réconfortante et il ne réagit pas lorsque les Rêveurs le poussèrent de nouveau vers le charriot. Elle était morte. Il lui avait promis.

     - Edwin ?

     Le maître d’armes gardait les yeux fixés droit devant lui, alors que la tempête faisait rage sous son crâne.

     - Edwin ? Vous m’entendez ?

     Le Rêveur s’était mis à le secouer, sans violence, mais la sensation était tout de même peu agréable. Il le fit cesser d’un geste de la main. Se dégageant de son emprise, il remonta de lui-même sur le charriot, où personne ne viendrait troubler son besoin de solitude.
     Quelques minutes plus tard, on vint lui apporter son bol. Il n’avait plus faim.

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Killian Delkaïron
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07.05.14 23:02

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Sous les ruines.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

feat Edwin Til’Illan

Chaque brindille d’herbe lui faisait un bien fou. C’était comme une caresse d’un nuage. Elle se sentait divaguer par moment, mais elle continuait à grimper la petite colline. Ils étaient derrière. Ils le devaient. Elle se traîna un peu plus. Allez… un mètre parcourut. Et un autre. Elle avala difficilement. Elle n’avait plus une goutte de salive en bouche. La nuit tombait lentement, et c’était comme si elle se retrouvait à nouveau en bas. Le noir… elle ne voulait plus du noir.

Ses mains agrippèrent une nouvelle touffe d’herbe. Elle arracha les brindilles, les lâcha, se traîna. Les mêmes gestes. Répétés. Encore et encore. Et quand enfin elle fut en haut, elle sentit son cœur battre encore plus vite en voyant les tentes, les chariots, les gens. Des gens. De la vie. Elle voulut lever un bras, signaler sa présence, n’y parvint pas. Elle n’avait plus de forces.

Encore une fois elle se traîna. Dans sa tête, elle hurlait des « ohé ! Je suis là ! Regardez ! » Mais elle ne parvenait pas à parler.
Elle vit une silhouette la pointer du doigt, des formes courir vers elle. Hein… ils avaient… des armes ?

-Alerte, intrus !

-Non ! Attends !

On l’approcha plus près encore.

-C’est une survivante ! Vite aidez-moi !

Elle fit un maigre sourire alors qu’on lui murmurait un « ça va aller… on est là. » et tout fut noir.

Le noir. Encore le noir. Non… plus le noir. Et le silence. Où était-elle ? Sous terre ? Non ! Non plus ça !

Killian paniquait. Elle voulait sortir, le soleil…. Tout ! mais plus le noir ! Elle gémissait, criait faiblement.

-Calmez-vous… tout va bien.

Une voix, calme…Killian s’apaisa peu à peu. Elle put à nouveau se reposer.

Cette fois, quand elle émergea, elle eut du mal à distinguer la toile de la tente. Un léger vent se faufilait jusqu’à elle, et ça lui plaisait.

Elle fit l’état des lieux. Sa jambe ne lui faisait plus autant mal, même si elle la sentait engourdie. Elle avait moins soif, moins faim. Comment l’avaient-ils fait ?

Killian tenta de se redresser. Impossible. Toujours pas assez de force.

-Où… je… le noir… Allick… mort… seul… Souffla-t-elle avec difficulté, à moitié en train de divaguer encore.

Elle se sentait si perdue… seule dans la tente… du moins elle le croyait. Killian tentait de lever les mains, de faire fonctionner son corps… c’était comme si le rocher était à nouveau sur elle.

Ses yeux cherchaient quelque chose à quoi se raccrocher, ne trouvaient rien. Elle voulait des réponses. Combien de temps était-elle restée sous terre ? Et là, combien de temps dans l’inconscience ? Que s’était-il passé ? Et les autres ? Edwin ?

Alors elle souffla, encore plus difficilement, d’une voix tremblante :

-Edwin…

Faites qu’il soit en vie…

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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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08.05.14 15:15
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     Il regardait la fumée s’élever dans le ciel. Son regard se porta ensuite à son origine. Ellana faisait un barbecue. Le maître d’armes haussa un sourcil. Soit. Ne s’était-elle pas mise à cuisiner après qu’ils aient emménagé ? Elle s’approcha de lui de sa démarche gracieuse et lui tendit une brochette, un fin sourire aux lèvres.

     - Goûte.

     Edwin hésita. C’était la première fois qu’elle s’essayait au barbecue, et les premiers pas dans sa cuisine étaient rarement fructueux. Mais s’il refusait, il la vexerait. C’était bien pire. Alors il s’exécuta. Ce n’était pas si mauvais que ça tout compte fait.

     - C’est du Ts’Lich, ajouta-t-elle avec fierté.

     Le Frontalier regarda horrifié la brochette qu’il avait dans les mains. Avant qu’il n’ait pu répondre, un cri de colère attira son attention : Destan avait jeté sa boîte de cookies par terre.

     - Je t’avais pourtant dit qu’il les lui fallait au chocolat ! lui asséna Ellana en levant les bras au ciel dans un geste dramatique.

     Un autre bruit attira son attention. Au milieu des barbecues qui étaient mystérieusement apparus autour du leur, il distingua la silhouette d’Ewilan, en proie à la folie, courir après Salim en le menaçant avec un pic à viande.

     - Mon Commandant ?

     Il tourna la tête vers Ellana mais ne la vit plus.



*


     Edwin se réveilla. A en croire son rêve, la fièvre n’était pas tombée.

     - Mon Commandant ? répéta la voix.

     Il ouvrit les yeux, mais distinguait mal son interlocuteur, devant s’habituer à l’obscurité. La nuit était bien avancée.

     - Nous avons retrouvé une blessée, les Rêveurs s’occupent d’elle dans une des tentes là-bas.

     Et si… ? Non, ne pas espérer. Pour ne pas être déçu. Il remercia l’homme qui l’avait informé et se laissa glisser du charriot. Les Rêveurs avaient voulu le placer dans une de ces larges tentes pour la nuit, dans lesquelles ils s’occupaient des blessés, mais Edwin avait refusé, souhaitant rester seul. C’est quand il remarqua à quel point il était peu assuré sur ses jambes qu’il comprit qu’il aurait peut-être dû les écouter. Tant pis, il avançait à grand pas. Les Rêveurs sortaient justement de la tente après avoir déroulé leur rêve sur leur patiente. Excédés de le voir encore debout, ils s’apprêtaient à l’enjoindre le plus calmement possible à retourner s’allonger – il ne récupèrerait jamais s’il s’agitait sans cesse et refusait de s’alimenter correctement – mais le Frontalier les arrêta en demandant :

     - Comment va-t-elle ?

     Ils ne l’avaient pourtant expressément pas prévenu pour le laisser se reposer.

     - Comment êtes-vous… ? commença l’un d’eux, mais Edwin le coupa.

     - Comment va-t-elle ? répéta-t-il.

     Son visage ne reflétait aucune émotion, et c’était bien dans ce cas qu’il était plus qu’intimidant.

     - Elle… est très faible à cause du manque de nourriture et d’eau mais elle va s’en sortir. Si elle se repose.

     Il avait particulièrement insisté sur le dernier verbe avec un regard lourd de sous-entendus.

     - Elle a été blessée dans l’effondrement, à la jambe, mais nous l’avons soignée.

     Le maître d’armes hocha la tête et fit un pas vers la tente, mais un Rêveur l’en empêcha d’une main autoritaire.

     - Vous devriez…

     L’homme s’arrêta net. Les yeux gris acier du Frontalier venaient de se ficher dans les siens, juste après s’être instinctivement portés sur la main qui s’était posée sur son torse. Le Rêveur se contenta de dire:

     - Ne la dérangez pas.

     Ils s’effacèrent et s’éloignèrent, dépassés. Le chef de leur expédition était pire qu’un enfant à surveiller. Et bien plus effrayant.


*


     Edwin se glissa silencieusement dans la tente, le cœur battant. Elle. Les Rêveurs ne lui avaient pas non plus indiqué l’identité de la survivante. Il s’approcha du lit, éclairé par une veilleuse. Sursauta lorsqu’il entendit murmurer son nom. Le soulagement déferlait en lui tel une vague de chaleur lorsqu’il reconnut son amie. Il en oublia la fièvre, l’environnement qui tanguait, la lourdeur de son épaule, la faim : elle était en vie. Il ne s’assit qu'à moitié sur le rebord du lit, craignant de la déranger, et prit la main de son amie. Il voulait juste être là.


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Killian Delkaïron
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08.05.14 15:57

Sous les ruines [Edwin/Killian] 549949rosesang
Sous les ruines.


«Une promesse ne se rompt jamais.»

feat Edwin Til’Illan

Elle était tellement perdue. Elle avait soif et faim. Elle voulait sortir voir si Edwin allait bien. S’il n’y avait pas eu trop de pertes. Allick…
Le lit s’affaissa légèrement à sa gauche. Elle ouvrit les yeux, distingua une silhouette, juste avant qu’une main se glisse dans la sienne. Une main chaude et ferme. Edwin…

-Edwin… Répéta-t-elle.

Il était là. En vie. Il fallait qu’elle le voie. Qu’elle s’assure elle-même de son état. Qu’elle sache qu’il n’avait rien. Et de ses maigres forces, elle serrait sa main. Elle n’était plus seule… il était là.

Elle se força, jusqu’à le voir mieux. Il avait une tête de déterré le pauvre… et il était blessé à l’épaule.

-Vous êtes blessé… il faut… vous reposer…

Elle commença même à bouger en grimaçant pour lui laisser une moitié du lit. Mais il serra sa main pour la stopper. Elle déglutit, ferma un instant les yeux. Elle se maudissait d’être aussi faible alors qu’elle n’était pas blessée ! Elle n’avait fait que passer … une éternité sous terre.

-Allick…est mort… durant l’effondrement… j’ai du le… laisser là-bas…sous les rochers… juste… sa main qui pendait et… je… n’ai pas pu le sauver…

Elle sentit ses yeux s’humidifier, une nouvelle fois. L’image de cette main entre les rochers… à présent enfermée dans le noir et le silence le plus total… comme d’autres corps…elle se mit à respirer avec vitesse, un souffle profond et rapide, les larmes aux yeux.
Elle serrait la main d’Edwin comme si elle allait mourir en la lâchant.

-Je ne voulais pas mourir… pas sous terre… pas comme ça…c’était… toute seule…je…

Killian le regarda, y puisant un peu de force. Lui-même en avait peu et ça se voyait. Elle ne devait pas s’apitoyer. Elle ne savait pas ce que lui-même avait vécu.
Et cette vague d’émotion l’avait épuisée. L’image du Frontalier devint floue, puis à nouveau le noir.

Quand elle se réveilla à nouveau, Edwin n’était plus assis à côté. Avait-elle rêvé sa présence ?
Elle se redressa difficilement, et le vit couché sur un autre lit à côté d’elle. Lui aussi avait besoin de repos. Elle se laissa retomber sur le lit, la position à demi-dressée lui faisant trop mal et demandant trop d’efforts.

C’est là que deux Rêveurs entrèrent, un pour voir Edwin, l’autre pour elle.

-Comment vous sentez-vous ?

-Ca…va…

Il palpa sa jambe doucement, vérifia que ça allait.

-Vous ne pouvez pas encore vous portez sur votre jambe. Elle est fragile, vous étiez à deux doigts de la briser.

-Je ne voulais pas mourir… et… combien de temps… suis-je restée sous terre ?

-Hum… deux jours entiers. Et cela fait à nouveau une bonne journée que vous êtes là.

Deux jours… elle avait tenu deux jours dans ce cauchemar… Quand les rêveurs partirent, ils laissèrent de quoi manger et boire pour les deux.
Killian se força et se mit assise sur le bord du lit. Ainsi elle n’aurait pas à poser les jambes à terre. Rien qu’assise ça lui faisait mal… elle voulait rester couchée. Mais elle avait faim et soif. Elle prit le bol d’une main tremblante et commença à manger avant de boire avec avidité. Mais elle tremblait tellement qu’elle renversa le tout à terre. Et cela sembla faire émerger Edwin.

-Désolée… je ne voulais pas vous réveiller…comment allez-vous ?

Elle gardait ses mains serrées en poings contre sa poitrine, pour les empêcher de trembler. Jamais elle n’avait autant tremblé. Avait-elle été traumatisée par son séjour sous terre ? Mais non, elle s’en remettrait… elle n’avait pas le choix, et n’était pas ressortie pour être un poids. Alors elle ne dirait rien…

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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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08.05.14 17:24
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     - Edwin… répéta-t-elle, tandis que sa main serrait la sienne en réponse.

     - C’est bien moi, répondit-il en souriant pour tenter de juguler son émotion.

     -Vous êtes blessé… il faut… vous reposer…

     Il ne répondit pas, se gardant de dire que malgré la mine qu’il devait avoir, il avait déjà presque dormi vingt-quatre heures. D’une simple pression de la main, rassurante, il tenta de l’empêcher de s’agiter, ce qui sembla fonctionner. Elle était très faible, pire encore que la dernière fois qu’elle s’était tenue dans un tel lit, puisqu’elle ne résistait pas.

     - Allick…est mort… durant l’effondrement… j’ai dû le… laisser là-bas…sous les rochers… juste… sa main qui pendait et… je… n’ai pas pu le sauver…

     Edwin ne savait pas quoi dire pour la calmer. Elle avait la mort d’un frère sur la conscience, bien qu’elle n’en fût pas responsable. Il ne connaissait que trop ce sentiment.

     - Tu devrais essayer de dormir…

     Il se trouva idiot de lui dire ça, sachant qu’il avait horreur qu’on lui enjoigne à se reposer. Mais elle avait été très éprouvée par ces deux jours passés sous terre. Il n’eut pas le temps de préciser qu’il serait toujours là quand elle se réveillerait, car elle fut prise d’une crise d’angoisse.

     - Je ne voulais pas mourir… pas sous terre… pas comme ça…c’était… toute seule…je…

     Il tenta de lui dire des mots rassurants, mais elle était en pleine panique. Elle plongea son regard sombre dans le sien et sembla se calmer comme par magie. Elle ne perdit pas une seconde avant de tomber dans l’inconscience. Inquiet, Edwin se redressa d’un bond. La tente se mit à tourner autour de lui mais il n’y prêta pas attention, concentré sur le pouls de la marchombre. Régulier. Le maître d’armes soupira et se dirigea vers l’entrée de la tente pour aller chercher les Rêveurs quand même. Justement ceux-ci venaient à lui.

     - Maintenant que vous l’avez vue, j’espère que vous allez nous faire le plaisir de rester allongé…

     Ils perdaient patience. Mais le Frontalier restait fidèle à lui-même et objecta de nouveau :

     - Il faut que je sois là quand elle se réveille, sinon…

     - C’est bon, nous avons compris, l’interrompit l’un d’eux. Puisque vous refuseriez de toute façon de quitter la tente, on va vous installer un lit à son côté.

     Le Rêveur en avait connu des patients récalcitrants. A ce point buté ? Il n’en était pas sûr. Edwin inclina la tête en remerciement, il était rassuré. Il voulut les aider à déplacer le lit de la tente voisine, mais les soldats s’en chargèrent, après que le Rêveur lui ait tapé sur la main comme à un enfant. Les toutes premières lueurs de l’aube se dessinaient dans le ciel lorsqu’il s’étala sur son lit. On lui apporta du pain et de la viande séchée, qu’il dévora, avant de sombrer dans un sommeil de plomb.


*


     Deux Rêveurs entrèrent dans la tente pour s’occuper des patients. Seule Killian était réveillée. D’ailleurs, celui qui veillait sur Edwin faisait tout son possible pour ne pas le réveiller. Pour une fois qu’il se reposait sagement… Les Rêveurs sortirent ensuite discrètement, leur laissant de quoi se sustenter. La matinée était déjà entamée.

     Un bruit tira Edwin des bras de Morphée. Il tournait le dos à Killian, allongé sur son côté gauche puisqu’il ne pouvait le faire de l’autre. Il se retourna sur le dos, passa une main sur son visage. Il ne savait pas quelle heure il était, mai la lumière était déjà bien présente.

     - Désolée… je ne voulais pas vous réveiller…comment allez-vous ?

     - Il n’y a pas de mal.

     Il s’assit sur le bord de son lit.

     - Comme à mes vingt ans, ironisa-t-il en se penchant pour attraper du pain.

     Le fait était qu’il n’avait plus vingt ans, justement, et que son corps le lui faisait comprendre à chaque blessure. Il regarda curieusement la nourriture qui se trouvait aux pieds de Killian.

     - Et toi ?

     C’est alors qu’il remarqua qu’elle était crispée, tenant son bras contre elle. Pour l’empêcher de trembler. Mais de cette façon, c’est tout le haut de son corps qui tressautait imperceptiblement. Le Frontalier reposa la nourriture à laquelle il n’avait pas encore touché et, toujours assis sur son lit, qui n’était pas très loin du sien, se pencha vers elle pour lui demander d’un air inquiet :

     - Ca va ?

     Elle avait besoin de repos, mais il se demandait s’il ne valait mieux pas mettre tout de suite le plus de distance possible avec la cité des ruines. D’ailleurs, ses hommes campaient déjà depuis deux nuits à cet endroit, et ne devaient avoir qu’une hâte : celle de rentrer chez eux.


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