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[QUETE IMPERIALE - Ren'Dabret] Edwin au s'cour !
Sil'Afian
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Sil'Afian
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21.07.14 18:32

Les matins normaux n'existent pas.
C'était la réflexion qu'était en train de se faire l'empereur de Gwendalavir de si bon matin. Le soleil n'était pas encore levé que déjà le palais (et plus particulièrement son antichambre) grouillait d'activité. Sil'Afian n'était pas encore totalement vêtu et observait son invité avec un visage impassible. Il avait appris, avec le temps, à cacher son impatience comme tout autre sentiment.
Si le chef de la garde venait le réveiller en pleine nuit, c'était grave. Le chef en question se nommait Chento et avait réussi à la force de ses mains. Sans aucun piston, il s'était élevé dans la hiérarchie. Parfois certains y arrivaient, mais c'était plutôt rare. Dans tous les cas, jamais il ne mettrait en péril le travail de toute une vie pour des broutilles. S'il réveillait l'empereur pour rien, il était certain qu'il le payerait de son grade.
En attendant, l'invité tournait en rond d'un pas énergique, perdu dans ses pensées. Il avait demandé à être seul avec Sil'Afian et immédiatement, ce qui expliquait la tenue peu officielle que portait le souverain. Une chemise ample et un pantalon en toile, sans chaussures ni tissus brodés, la seule marque de son prestige était l'anneau en or lui cerclant le front.
Au fond de la pièce se trouvaient deux légionnaires, surveillant avec attention les moindres gestes du garde. Ils étaient assez loin pour ne pas entendre ce qu'il se disait, mais assez prêt pour intervenir en cas de tentative d'assassinat.

Sil'Afian connaissait le regard perdu qu'avait son invité et décida qu'il avait assez réfléchi à la manière de présenter les choses. Sa patience était certes infinie, mais pas en cet instant.
-Je vous écoute.
Chento sursauta, comme s'il avait oublié où il était et qui était la personne qu'il faisait patienter.
-Je...
A priori il n'avait pas eu assez de temps pour penser. Ou alors savoir qu'il faisait face à l'empereur lui faisait perdre tous ses moyens. Dans tous las cas, maintenant qu'il était réveillé Sil'Afian souhaitait savoir ce qui n'allait pas.
-Commencez par le début.
Sa voix grave et sereine sembla rassurer le garde. Il reprit contenance et rapidement réussit à trouver le début de son histoire.

-Vous avez entendu parler de Ren'Dabret ?

-bien sûr, j'ai même rencontré ce criminel en personne. Il a été condamné à de la prison à perpétuité bien que la foule réclame sa tête.

-Eh bien... il s'est enfuit.

La nouvelle était tombée sans que l'empereur puisse s'y préparer. Il se doutait que quelque chose n'allait pas.. mais à ce point-là, l'heure était grave. Bien que son visage reste de marbre, comme s'il v venait d'apprendre qu'il n'aurait pas d'oeufs pochés au petit-déjeuner, il se mit lui aussi à arpenter la pièce de long en large. Ses enjambées trahissaient l'angoisse qui le tenait.
C'était une catastrophe.
Les pensées se bousculaient dans sa tête, jusqu'à ce qu'il réussisse à y remettre de l'ordre. Il avait insisté pour ne pas tuer cet homme (peut-on encore appeler ce criminel un "homme" ? son comportement est plus monstrueux qu'humain) alors si jamais les alaviriens avaient vent de sa disparition, en plus des nouvelles victimes que Ren'Dabret sèmerait, ils viendraient réclamer une tête. Et ça serait la sienne.
Le peuple l'appréciait, certes, mais lorsque la peur s'emparerait d'eux, ils deviendraient incontrôlables et voudraient du sang. Une pensée irrationnelle, mais encrée en chacun. Faire changer les mentalités était beaucoup plus difficile qu'il n'y paraissait et les criminels ne l'aidaient pas.
-Qui est au courant ?
-Seulement vous et moi.

L'empereur cessa de marcher pour poser son regard impénétrable sur l'homme qui lui faisait face. Comprenant qu'il avait besoin d’explication Chentos expliqua :
-Les deux gardes en factions sont morts et je suis le premier à avoir découverts leurs corps. J'ai rapidement remarqué que le prisonnier était absent et je suis immédiatement venu vous prévenir. La prochaine relève de garde s'effectuera dans environ trois heures.

Un hochement de tête lui fit comprendre qu'il devait maintenant se taire afin de laisser à l'empereur le temps et le silence nécessaires à l'élaboration d'une stratégie. Cacher la disparition de Ren'Dabret était vital. Pour lui, mais aussi pour ne pas faire courir de vent de panique, les Alaviriens n'avaient pas besoin de ça. Ensuite il fallait le retrouver extrêmement rapidement. Plus ils attendraient, plus le fugitif aurait d'avance. Et qui sait ce qu'il allait faire maintenant libre... Tuer ? S'enfuir et disparaître à jamais ? Se venger ?

-Remplacez Ren'Dabret par un autre prisonnier de façon à faire illusion. Pour les gardes morts, ils recevront les honneurs qu'ils méritent pour avoir donné leur vie afin d'empêcher plusieurs prisonniers de fuir. Ils sont morts de la suite de leurs blessures et n'ont pu prévenir leurs camarades. Augmentez les rondes et la sécurité des geôles. De mon côté je vais m'assurer que nous retrouverons ce fugitif le plus rapidement possible.


D'un signe de tête, il fit signe au garde de sortir exécuter ses ordres. Quant à lui, il devait trouver une solution, et la seule qui lui semblait fiable comprenait Edwin. Son ami avait prouvé à de nombreuses reprises qu'il était le meilleur et qu'il méritait toute sa confiance.
Aujourd'hui il allait pouvoir le prouver une nouvelle fois.



Lorsque le dessinateur revint, Sil'Afian était assis sur son trône, habillé, lavé et rasé avec soin. S'il vivait là son dernier jour, autant se soigner pour laisser une bonne impression.
Quelques heures avaient passé depuis qu'il avait appris la terrible nouvelle. Il avait envoyé deux dessinateurs chercher Edwin Til'Illan et le ramener immédiatement au Palais. Ils étaient expérimentés et retrouveraient rapidement sa trace car le seigneur des marches du Nord ne peut facilement s'évaporer dans la Nature.
Sil'Afian se sentit allégé d'un poids lorsqu'il vit le maître d'armes entrer dans la salle le visage fermé. Il avait compris qu'il ne s'agissait pas d'une visite de courtoisie. Malgré tout les deux hommes se saluèrent chaleureusement, heureux de se revoir, et l'empereur n'attendit pas plus avant d'expliquer rapidement la situation.

Rapidement Edwin demanda à être épaulé d'une frontalière qu'il venait de rencontrer. Il lui faisait confiance et aurait besoin d'elle. L'empereur aurait préféré connaître la jeune femme en question, son nom lui était totalement étranger. Avec Ewilan Gil'Sayan ou Ellana Caldin, au moins il savait qu'elles étaient exceptionnelles et qu'elles mèneraient à bien leur mission. Mais si le guerrier qu'était Edwin avouait avoir besoin de l'aide de l'inconnue, alors il ne pouvait qu'accepter.
-Tes conditions sont les miennes. Si tu as besoin de quoi que ce soit d'autre, n'hésite pas et surtout tient-moi informé. Si tu as besoin d'être épaulé, la Légion Noire sera à ton service, mais je doute de leur finesse pour trouver notre criminel. Sinon les chevaliers menés par Neleam, pourront certainement t'être utiles. Ils savent quand se taire et connaissent tous les recoins de la ville, surtout les plus sordides. En attendant, Hel'Frissey, le dessinateur qui t'a trouvé, ira chercher ton amie.
Après les habituelles salutations, Edwin fila accomplir sa mission tandis que l'empereur restait immobile sur son trône. Il ne se sentirait totalement soulagé qu'une fois cette histoire résolue. En attendant, il devait suivre ses habitudes et prendre les mesures qu'il fallait afin de compliquer la fuite de Ren'Dabret sans que cela ne surprenne personne. Ni les légionnaires ni ceux qui avaient aidé le tueur à fuir, car il était certain qu'il n'était pas seul.
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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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24.07.14 22:54
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    Le Frontalier se laissa escorter jusqu’à l’Empereur bien qu’il connût le dédale de couloirs dans ses moindres détails. Il avait quitté ses fonctions de maître d’armes de l’Empereur plusieurs années auparavant, mais ne pouvait se résoudre à laisser son ami dans l’embarras. Aucun des deux émissaires que Sil’Afian lui avait envoyés ne lui avait livré le moindre indice sur ce qui l’attendait au palais. C’est donc avec un mauvais pressentiment justifié qu’il se retrouva en un battement de cil face à son ami de longue date, alors qu’il se trouvait encore à Al-Far la seconde précédente.

    Ce que l’Empereur lui annonça dépassa toutes ses suppositions. Ren’Dabret était dehors. L’un des criminels les plus dangereux de Gwendalavir arpentait désormais les routes en toute liberté. Edwin serra les mâchoires. La tâche allait être ardue. Sil’ Afian lui demanda comment il voulait procéder, mais il était trop tôt pour avoir un plan à proposer. Il allait devoir suivre le moindre indice que le criminel allait lui laisser. Une aide était la bienvenue, bien qu’il ne pût pas ébruiter l’affaire. Ses pensées le menèrent rapidement à la Frontalière qu’il venait de quitter suite à leur battue dans la forêt d’Ombreuse ; Iléa lui avait prouvé son talent pour la filature. Elle se trouvait encore à Al-Far et ne serait par conséquent pas difficile à aller chercher. Elle semblait suivre son propre chemin, aussi espérait-il qu’il ne la contrarierait
    pas en la faisant quérir de la sorte.

    L’Empereur lui assura qu’il mettrait tous les moyens qu’il désirerait à sa disposition, mais pensait comme lui que la Légion Noire ne serait pas assez discrète pour ce genre de mission. Edwin savait néanmoins qu’il pouvait compter sur le soutien de Bjorn si jamais il avait besoin de son appui. Sil’ Afian lui proposa également une option intéressante du côté des chevaliers. Bien qu’il ne l’eût jamais rencontrée, le maître d’armes avait déjà entendu parler de Neleam, qui comptait plusieurs missions pour l’Empereur à son actif. Puisque les recherches devaient commencer aux quatre coins de la capitale, cette proposition semblait idéale. Edwin demanda donc à son ami de faire le nécessaire pour que les chevaliers participent dans la plus grande discrétion à la collecte d’informations, avant de le saluer et de s’effacer, le visage grave.

    Il avait à peine quitté la pièce après cette courte réunion de crise, que la silhouette d’Iléa, accompagnée d’un dessinateur, se découpa au bout du couloir qui s’étendait devant lui. Ils marchaient d’un pas pressé et arrivèrent rapidement à sa hauteur. Il remercia l’homme d’un mouvement de tête et se concentra sur la jeune femme qu’il avait quittée quelques heures plus tôt.

    - Je m’excuse de t’avoir fait venir aussi précipitamment.

    Il ne lui laissa toutefois pas le temps de répondre avant de lui donner la raison de sa présence au beau milieu du palais d’Al-Jeit.

    - J’ai… besoin de soutien pour une mission. Une mission confidentielle et de la plus haute importance.

    Le regard gris acier du maître d’armes s’était fiché dans les iris d’Iléa, tentant de déchiffrer sa réaction, et sa décision. Ils avaient peu de temps devant eux, et si aucune stratégie n’avait pu être déjà mise en place, ils commenceraient immanquablement par les geôles du palais, là où tout avait commencé.


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25.07.14 23:05
Al Far apparut à l’horizon.  Elle n’était pas un joyau sorti de l’imagination des dessinateurs comme Al Jeit, ni située dans un écrin naturel à couper le souffle comme Al Jeit.  Ses habitants n’avaient ni le calme de ceux d’Al Vor, ni l’honneur et le courage de ceux de la Citadelle.  Je n’aimais pas cette ville.  Il y avait un bail que j’avais quitté les Marches du Nord et j’avais été explorer des endroits nouveaux et passionnants, mais j’étais restée loin d’Al Far (enfin bon, tout est relatif) car rien dans cette ville ne m’attirait.  Je la savais peuplée de ce qu’on appelait des « aventuriers », mais la réputation de ses habitants était plutôt celle d’une sacrée bande de truands.  Certes, il fallait du cran pour vivre dans une ville située si loin au nord, mais quelque chose me disait que la vraie menace à Al Far ne venait pas de l’extérieur mais de l’intérieur.  Quatrième ville de l’Empire, mais probablement la première question criminalité, rixes, meurtres et misère.  Je savais que j’étais injuste avec les habitants de cette ville, que si les brigands étaient ceux qui faisaient parler le plus d’eux ce n’était pas forcément parce qu’ils étaient les plus nombreux, qu’il y avait surement des gens bien qui y vivaient…mais ça n’arrivait semblait-il jamais jusqu’au cerveau et mon aversion pour Al Far persistait.  

Voilà pourquoi la seule raison de ma présence à quelques centaines de mètres de ses portes était l’état des pieds de Velours, il était temps qu’on lui change ses fers parce que ses pieds commençaient à devenir un peu longs.  Ma main effleura son encolure et je lui soufflai:

- On y est presque ma belle, le tout sera de trouver quelqu’un qui ne va pas te bousiller les pieds.

Bien entendu il ne me venait pas à l’esprit que mon compagnon de voyage pourrait trouver ça étrange que je lui parle, ou qu’elle pourrait répliquer un truc dans le genre « J’avais bien vu qu’on arrivait figure-toi! »  Parler à ma monture était une habitude que j’avais depuis bien trop longtemps pour me poser des questions quand je le faisais.  Minute…mon compagnon de voyage?  Mais ouiii enfin, faut suivre!  Pour les distraits je résume: je venais de me balader dans Ombreuse pendant un moment où j’avais rencontré par le plus grand des hasards Edwin Til’Illan et où nous avions exterminé une bande de bandits après avoir pisté l’un d’eux jusqu’à leur cachette. Il (Edwin, pas le bandit!) devait rejoindre Al Far aussi pour discuter de ce qu’il avait vu à Ombreuse avec Kuntil Cil’Karn et probablement aussi pour lui rendre son cheval.  Voilà pourquoi une fois dans la ville je partis dans une direction et lui dans une autre après que nous nous soyons salués.  Rapidement je dénichai un maréchal ferrant qui avait l’air assez compétent pour que je lui confie les pieds de ma jument.  Alors qu’il venait d’attaquer le parage du second sabot, un homme m’aborda.  Ses vêtements étaient coûteux et mon petit doigt me disait qu’il avait une assez haute fonction, cela suffit à m’intriguer: pourquoi se baladait-il dans les rues d’Al Far?

- On m’a demandé de venir vous chercher pour vous faire effectuer un pas sur le côté vers Al Jeit.


Il m’avait entrainé un peu à l’écart (ce qui n’était pas trop dur puisque nous étions dans une ruelle sans auberge et donc moins fréquentée.  Je ne cherchai pas à cacher ma surprise:

- Vous êtes sûr que vous ne faites pas erreur?  Qu’est-ce que j’irais faire à Al Jeit?  Et je ne peux pas laissé mon cheval planté là?

À vrai dire c’était le troisième point qui me dérangeait le plus.  Laisser Velours se balader dans Al Far était probablement le plus sûr moyen de ne jamais la retrouver.  Il me répondit rapidement, apparemment il y avait urgence:

- Si vous êtes bien Iléa Sil’Mayan, non, je ne fais pas erreur.  Je ne sais pas « ce que vous irez faire à Al Jeit » mais je ne fais qu’obéir aux ordres de l’empereur, le seigneur Til’Illan vous a demandé.  Quand à votre cheval j’enverrai quelqu’un le chercher et il sera amené aux écuries royales.

Pfiiiiiou, c’était du sérieux!  Mais qu’est-ce qu’Edwin fichait à Al Jeit?  Je l’avais vu entrer à Al Far il y a un moment à peine!  Je payai rapidement le maréchal ferrant et l’instant d’après je me retrouvai dans une pièce que je ne connaissais pas mais que je supposais se situer au palais de l’empereur.  Heureusement le dessinateur venu me chercher me guida car j’aurais eu le temps de me perdre deux-cent fois dans les dédales du palais.  Alors que nous venions d’entrer dans un couloir je vis la silhouette de l’ancien maitre d’armes de l’empereur.  Un instant plus tard j’étais face à lui et le dessinateur nous laissait, j’espérai qu’il était parti faire le nécessaire pour Velours.

- Je m’excuse de t’avoir fait venir aussi précipitamment.

Je haussai les épaules, j’imaginai bien qu’il devait y avoir une bonne raison à ma présence ici et la suite de ses paroles me le confirma.

- J’ai… besoin de soutien pour une mission. Une mission confidentielle et de la plus haute importance.

Oula, je ne m’attendais pas à ça moi!  Plusieurs réactions fusèrent dans ma tête en une fraction de seconde.  D’abord la surprise: surprise de la rapidité à laquelle les évènements s’enchainaient, surprise qu’il estime que je sois de taille à le soutenir dans cette mission.  Cette réaction entraina un fugace instant de doute: étais-je justement de taille?  Doute bien vite mis en sourdine par la certitude que si cette mission était si importante il ne s’amuserait pas à aller chercher quelqu’un qu’il estimait incapable de la mener à bien.  Le tout dominé par une impression douloureuse que quelque chose de grave était soit arrivé soit sur le point de se produire.  Je hochai la tête.

- En quoi consiste cette mission?

J’avais déjà accepté…faux: je n’avais même pas imaginé que quelqu’un refuse ce genre de missions (être élevée à la Citadelle influence un peu le jugement).  Si je voulais savoir en quoi ça consistait c’était pour me renseigner, connaître toutes les données du problème et pouvoir aussi évaluer la situation.  Le résumé de la situation qu’Edwin me donna me glaça le sang.  Le pire psychopathe, le tueur en série le plus redoutable, le meurtrier le plus impitoyable que je puisse imaginer s’était évadé.  Je me souvenais d’avoir entendu un des gardes de la légion noire qui l’avaient arrêté se vanter dans une auberge.  « Vous savez, pour le pister on n’a eu qu’à suivre les cadavres » et il avait éclaté de rire.  L’état qu’on ne pouvait plus appeler sobriété dans lequel il se trouvait et la joie de savoir ce criminel derrière les barreaux pouvait éventuellement excuser cette plaisanterie macabre mais déjà à l’époque je n’avais pas eu envie de rire.  Et maintenant encore moins.  Un fois qu’il eut fini son explication je restai un temps silencieuse, cherchant ce qui me manquait pour arrêter d’être figée là comme une Sentinelle du temps de l’invasion Ts’lich.

- On sait comment il s’est échappé?

Je n’avais jamais entendu que quelqu’un ait jamais réussi à s’évader des geôles impériales, cela relevait de l’exploit.  Il devait avoir eu des complices, auquel cas quelqu’un avait forcément remarqué quelque chose…  Peut-être avait-on retrouvé un garde assommé et dépouillé de son uniforme?  Ou une autre personnalité habilitée à se rendre chez les prisonniers?  Ou peut-être qu’un complice s’était arrangé pour se faire arrêter en ayant sur lui de quoi s’évader et faire évader son complice?

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28.07.14 12:29
Oswin chevauchait aux côtés de son maître et de l'évadé. Le sang battait dans ses veines au rythme du galop. Elle se sentait grisée. Enfin! Enfin, après tous ces entraînements, ces petits méfaits, ces atermoiements dans l'ombre, enfin, elle prenait part à une action concrète pour déstabiliser l'Empire.
    Elle regarda sur sa droite, vers l'homme que son maître avait appelé Ren'Dabret. A sa sortie de prison, il ne payait pas de mine, mais le grand air et la chevauchée semblaient l'avoir revigoré, et il avait maintenant le regard d'un prédateur. Elle ne doutait pas que cet homme était mille fois plus dangereux d'un tigre des plaines. Mille fois plus dangereux que les hommes qui ne manqueraient pas de se lancer à leur poursuite.
    Oswin réprima un sourire méprisant. Si tous les soldats de l'Empire étaient aussi facile à berner que les gardes de prison, c'est que l'Empire n'avait pas plus de solidité qu'un château de cartes. Elle se souvenait de chaque étape de l'évasion...

*

    Oswin observait le garde, qui rentrait chez lui en pestant. Son maître lui avait dit son nom, mais elle ne s'en rappelait plus. Il n'avait pas besoin d’avoir un nom. Tout ce qui importait, c'est qu'il était jusqu'à aujourd'hui gardien des prisons de haute sécurité, qu'il avait été renvoyé car on avait découvert de l'alcool dans sa besace pendant une garde (la cacher là avait demandé à Oswin beaucoup de dextérité), et qu'il rentrait chez lui avec dans son sac son uniforme.

L'homme arrivant à la hauteur d'Oswin, cette dernière prit une profonde inspiration. Elle rajusta la longue tunique rapiécée qu'elle avait mis pour l'occasion, puis elle planta ses ongles dans son bras jusqu'à faire monter des larmes dans ses yeux. Enfin, elle se mit à avancer d'une démarche saccadée, un gémissant doucement:

"- M'sieur! S'il vous plait... S'il vous plait... M'sieur!"

Le garde se tourna vers elle, et prenant note de l'âge, de la petite taille, et de l'air de détresse de la fillette qui s'adressait à lui. Il s'approcha, plein de sollicitude.

"-Qu'y a-t-il, petite? Que se passe-il? Quelqu'un t'a fait du mal?"

Oswin fit chevroter sa voix pour répondre à la question

"-On rentait chez nous, papa et moi. Des hommes nous ont abordé. Il criaient. Papa m'a dit de courir, alors j'ai couru. Mais quand je suis retourné en arrière, il n'était plus là!. Oswin se jeta dans les bras du garde. S'il vous plait, retrouvez mon papa!

C'était le moment crucial. La main d'Oswin se tendit, et plongea dans la sacoche du garde. Elle effleura l'intérieur de cuir jusqu'à ce qu'elle sente un paquet de tissus. Elle le retira du sac et l'enfoui sous sa propre tunique. Le tout n'avait pas duré plus de quelques secondes; le garde ne s'était rendu compte de rien.

Oswin se recula, serrant contre elle, sous sa tunique, l'uniforme de gardien qu'elle avait subtilisé.



*


Ça avait été la partie la plus simple. Son maître était intervenu, se faisant passer pour son père, puis ils avaient passé une grande partie de la nuit à répéter leur rôle du lendemain soir. Rien ne devait être laissé au hasard. Son maître devait se faire passer pour un nouveau garde, qui s'était perdu dans la prison jusqu'à arriver aux cellules de haute protection, neutraliser les gardes, puis faire évader Ren'Dabret par le tunnel souterrain qui débouchait au Nord l'Al Jeit. Oswin, elle, devait l'attendre dans ce même tunnel, près de la sortie.
Tout s'était déroulé comme prévu...


*


Oswin attendait depuis près de deux heures l'arrivée de son maître et du prisonnier. Pour passer le temps, elle se récitait l'alphabet, que son maître venait de lui apprendre. Quand enfin ils arrivèrent, il n'y avait pas de temps à perdre.

"- Déshabillez vous, ordonna son maître à Ren'Dabret. Ôtez vos vêtements de prisonniers et enfilez ceux-ci"

Le regard de Ren'Dabret s'attarda sur Oswin

"- Qui est-elle?

-Mon apprentie. J'en réponds sur ma vie." Puis, se tournant vers son élève, il lui  lança son uniforme de garde, sous lequel il portait une tenue de paysan:

"-Dissimule ses vieux vêtements, et ma tunique aussi".

Puis il s'élança vers la sortie du tunnel, afin de guetter un moment où la voie serait libre.

Oswin observa le nouvel arrivant, amusée de constater que ce grand meurtrier semblait gêné de devoir se déshabiller devant une jeune fille. Des qu'il eut ôté sa tunique et ses chausses de prisonniers, elle les enterra à toute vitesse, se reprochant de ne pas avoir anticipé cela lorsqu'elle attendait. Elle aurait pu creuser un trou très profond, pour mieux dissimuler ces preuves de l'évasion. Au lieu de quoi elle les enterra très près de la surface, puis frappa la terre de ses mains pour l’aplatir, puis posa des rochers dessus. Elle jeta un regard critique sur son travail, mais avant qu'elle ait pu corriger quoi que ce soit, elle entendit la voix de son maître l'appeler. Elle couru alors vers la sortie du tunnel, laissant tout dans le même état.  
 



*


Oswin commençait à être rattrapée par la fatigue. Ils avaient passé la nuit dans une charrette, qui les avaient avancés quelque peu, puis ils avaient à nouveau changé de vêtements, se faisant passer cette fois pour de riches bourgeois, et depuis ils chevauchaient. Son maître ne lui avait rien révélé sur leur destination finale. Tant pis. Elle le saurait bien assez tôt. Seule importait maintenant la course des chevaux dont les traces seraient bientôt recouvertes par celles, innombrables, des autres voyageurs.


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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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30.07.14 22:04
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Spoiler:


    Sans perdre une minute de plus, Edwin entraîna Iléa dans le dédale de couloirs qui caractérisait le palais impérial. Il marchait à grand pas, la mâchoire crispée, comme si chaque seconde perdue comptait. Le fait était que chaque seconde comptait, justement. Pendant qu’ils cherchaient un indice, une piste, un espoir de retrouver le criminel, ce dernier s’éloignait de plus en plus.

    Le maître d’armes descendit les marches de pierre quatre à quatre. Chento, le chef de la garde, se tenait immobile dans l’ombre, attendant qu’ils aient vérifié ce dont ils avaient besoin pour demander à ses hommes d’emmener les corps de leurs défunts collègues, qui n’avaient pas encore été déplacés, de manière à ce qu’ils puissent récolter le moindre indice. Il avait par contre déjà replacé un prisonnier dans la geôle de Ren’Dabret, pour masquer l’évasion le plus longtemps possible. Le maître d’armes salua le chef de la garde d’un signe de tête et reporta son attention sur les corps. Ses traits se durcirent plus encore alors qu’il remarquait que les gardes avaient été égorgé pour l’un, poignardé pour l’autre. L’attaque avait été lancée dans leur dos. Couards… Bien que ce soit là l’œuvre de ses alliés, Ren’Dabret avait fait de nouvelles victimes, alors qu’il était censé ne plus nuire à personne. La prison était censée l’empêcher de perpétrer de nouvelles horreurs. La foule réclamait par ailleurs toujours sa tête. Un homme qui avait fauché autant de vies, si l’on pouvait toujours le qualifier d’humain, ne méritait pas d’avoir la vie sauve. Mais qui pouvait s’arroger le droit de vie ou de mort sur un homme ? Ses dernières victimes étaient des citoyens honorables, peut-être même des pères de famille. Edwin cligna lentement des yeux pour faire refluer la colère qu’il sentait monter sourdement en lui. Il chassa ses états d’âme alors qu’il s’accroupissait près du corps du garde le plus proche de l’escalier qu’il venait de descendre.

    - C’est pas beau à voir hein ?

    Le regard métallique du maître d’armes se para d’une teinte d’orage alors qu’il levait les yeux pour regarder son interlocuteur. Le prisonnier qui masquait l’évasion de Ren’Dabret s’était approché du bord de sa cellule et avait émis son commentaire affûté, les mains sur les courts barreaux insérés dans la lourde porte, un sourire sournois aux lèvres. Les occupants des autres cellules préféraient garder profil bas et faisaient mine de ne pas s’intéresser à la seule distraction qui se présentait à eux. Certains ne pouvaient toutefois détacher leurs yeux de la silhouette élancée de la jeune femme qui accompagnait les deux hommes. Chento s’apprêtait à remettre le détenu à sa place mais Edwin s’était déjà relevé avec une souplesse presque féline. Il se planta devant la cellule, le visage toujours fermé. Quelque peu inquiet, le prisonnier avait instinctivement reculé, mais contre toute attente, le Frontalier ne prit pas la peine de s’adresser à lui. Il observait la serrure de porte. Ils avaient donc pu subtiliser la clé, que les gardes en poste n’avaient normalement pas sur eux pour des raisons évidentes de sécurité. Les « ravisseurs » avaient donc réussi non seulement à entrer dans la Citadelle, mais aussi à se montrer assez discrets pour récupérer la clé dans les quartiers de la garde. La piste des Mercenaires du Chaos s’imposa naturellement à l’esprit du maître d’armes. Ils subtilisaient de nombreuses techniques aux marchombres, ce qui pourrait expliquer la discrétion des hommes qui s’étaient introduits ici. Après avoir imaginé tous les scénarios possibles à partir de ce peu d’indices, le tout en faisant les cent pas, Edwin s’adressa au chef de la garde qui s’était tenu discret dans un angle de la pièce.

    - Avez-vous remarqué quoi que ce soit d’anormal ces derniers jours ?

    Chento se retint de répondre sèchement, ayant sur le moment l'amer sentiment que le Seigneur des Marches du Nord le prenait pour un idiot. La question était vraiment futile. Il avait beau se repasser le film de ces derniers jours, voire de ces dernières semaines, en boucle dans son esprit, il ne trouvait rien.

    - Rien d’anormal, non. La routine.

    Une pointe d’ironie pointait dans sa voix à l’emploi du mot « routine ». Le garde était vexé que cette évasion soit arrivée sous ses ordres. Il avait failli. Indirectement certes, mais la faute lui incombait. Peut-être que si ses hommes avaient été plus sur leurs gardes… Pas comme cet abruti qui avait été pris avec une flasque d’alcool dans ses affaires… A ce souvenir, le chef de la garde tourna légèrement la tête en fronçant les sourcils. Non, ça ne pouvait avoir rapport avec l’évasion, il avait été renvoyé chez lui en attendant que son blâme soit établi, bien avant l’évasion. Mais retrouver un garde irréprochable avec de l’alcool sur lui n’appartenait pas à ce qu’on pouvait appeler la routine. Edwin, qui avait remarqué la réaction de Chento, se tourna de façon à lui faire face et l’interrogea du regard.

    - Un de nos gardes a été attrapé avec une bouteille d’alcool sur lui pendant la garde. C’est… inhabituel et curieux de sa part.

    Le Frontalier digéra l’information et échangea un regard avec Iléa. Il ne leur restait plus qu’à aller interroger ledit fautif, mais avant de partir, ils devaient retracer l’itinéraire de la fuite. Peut-être que les fugitifs avaient laissé des traces de leur passage dans la précipitation. C’était peu probable, mais aussi un mince espoir auquel s’accrocher.

    *

    Le temps étant compté, les deux Frontaliers avaient convenu de se séparer : Iléa devait mettre ses compétences de pistage à l’œuvre pour récolter un maximum d’indices sur l’évasion, tandis qu’Edwin partait récolter les informations cruciales que pouvait leur livrer le garde suspendu. Il avait senti la frustration de Chento lorsqu’il avait décliné son offre – quoiqu’un peu pressante – de l’accompagner, mais il avait plutôt besoin que le chef de la garde concentre ses efforts pour masquer l’évasion et éviter qu’un vent de panique ne s’abatte sur l’empire.

    Une heure plus tard, le maître d’armes était de retour au palais. Il avait dû user de son autorité naturelle pour obtenir des réponses à ses questions sans laisser filtrer la moindre information quant à la situation désastreuse qui prenait place dans l’ombre. L’ombre, le lieu de prédilection des Mercenaires. Plus le temps et les indices s’égrenaient, plus Edwin était convaincu que les hommes du Chaos étaient derrière la fuite de Ren’Dabret. Dans cette optique, ce qui apparaissait comme une rencontre fortuite avec une jeune fille et son père pouvait parfaitement faire partie du plan d’évasion…



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Neleam
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Neleam
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07.09.14 23:02
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Neleam galopait, cheveux au vent et le regard observant les environs.
Elle aimait ce qu'elle faisait. Escorter les caravanes pouvait sembler ennuyeux mais... Il y avait toujours quelque chose de nouveau à faire ou à découvrir. Et à chaque fois qu'elle rentait à Al-Jeit c'était avec soulagement qu'elle retournait dans sa taverne adorée. C'était de petites habitudes qui lui donnait la sensation d'appartenir à ce monde.

La guerrière s'était batue -au sens propre comme figuré- pour être l'ultime éclaireur. En arrivant près d'Al-Jeit, les voies étaient pleines d'agitation et le danger moins présent. La présence de la capitale suffisait à décourager les bandits et il était plus difficile d'installer un guet-apens. Mais c'était cette étape que Neleam préférait. Apercevoir Al-Jeit au loin, perché sur son rocher. Sentir l'air se réchauffer à son approche. Écouter ces dernières notes de silence. Puis elle rejoignait la caravane et ensemble ils entraient en ville pour se séparer.
Un nuage de poussière attira son regard. Plissant les yeux, la guerrière devina trois chevaux au loin, qui filaient vers l'Est. Vers elle et sa caravane. Ca pouvait être rien, mais elle préférait parer au plus dangereux. D'une pression du genoux elle fit faire demi-tour à Firmament afin de prévenir d'un potentiel danger.
Cependant les cavaliers n'avaient rien d'agressifs. Leur allure modeste et leur vêtements bourgeois rassurèrent toute la troupe. Neleam les salua du regard sans rien recevoir en retour et elle fronça les sourcils.
Croiser des individus à cette heure sur la route était plutôt rare. Et les alaviriens étaient plutôt aimables en règle générale, pourquoi fuir son regard ?
Neleam haussa les épaules et repris son chemin, aux côtés de la caravane. Les trois voyageurs devaient avoir des problèmes graves pour chevaucher à cette heure, seuls. Mais sa mission n'était pas finie alors elle n'allait pas penser plus à ces étrangers ni à la possibilité de les escorter.


***


Attablée devant une soupe qui dégageait un alléchant fumet Neleam se sentait bien. Au chevalier qui gondole les conversations allaient bon train, bien que la salle principale soit peu remplie. C'était reposant.
Un chevalier vint déranger sa chef en lui disant que le seigneur des marches du Nord avait demandé à recourir à l'aide des chevaliers. Neleam faillit recracher sa soupe, surprise par la nouvelle. Pourquoi Edwin Til'Illan aurait-il besoin des chevaliers ? elle eut rapidement sa réponse lorsque son ami lui conta leur mission à voie basse.
Tous les guerriers erraient dans la ville à la recherche d'un terrible meurtrier et de ses complices. Lorsque Neleam demanda à quoi ressemblait le prisonnier en question, le chevalier haussa les épaules en signe d'ignorance. la guerrière décida d'aller voir Edwin pour lui proposer son aide, mais aussi pour avoir des informations plus précises.

C'est ainsi que Neleam se retrouva devant le grand Edwin.
Pour la seconde fois de sa vie. La première fois était lors d'un tournoi à la Citadelle, elle s'était sentie mal à l'aise, et cette fois-ci... Un peu moins. Elle se sentait observée d'un oeil acerbe, ais pas en danger. Certainement car le guerrier avait d'autres soucis en tête.
Neleam se présenta rapidement avant d'entrer dans le brut du sujet. Elle voulait prendre le moins de temps possible au frontalier car elle savait que parler permettrait au fuyard de prendre de l'avance.

-A quoi ressemble ce Ren'Dabret ? Ses complices ont-ils été identifiés ? A ton avis, où sont-ils à cet instant ?

Le tutoiement était naturel pour Neleam et elle espérait que ça ne choquerait pas le guerrier. Heureusement ils ne releva pas et lui répondit succintement. Ils semblait qu'il y avait une jeune fille et son père qui avaient aidé...
Une jeune fille et deux hommes. Neleam fronça les sourcils car le souvenir des cavaliers croisées un peu plus tôt refaisait surface. Et si...
Elle fit par de son impression au maitre d'arme, qui fit taire ses doutes. Il n'y avait jamais de coïncidences.
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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
Frontalier



16.09.14 16:28
https://ewilan.forumactif.fr/t2324-journal-de-bord-d-edwin-til-il
    Cliquetis d’acier.
    La lame d’Edwin rencontre celle de Ren’Dabret.
    Dans la faible lumière du soir tombant, le regard des deux hommes se teinte d’une même froideur.
    Et d’une concentration absolue.

    *

    La course contre la montre était lancée. Trois cavaliers s’élançaient vers l’Est, dans la direction qu’avaient prise les fugitifs. En mettant en commun toutes les informations qu’ils avaient pu glaner et les maigres indices qu’ils avaient trouvés, les deux Frontaliers et le Chevalier détenaient ce qui s’apparentait de loin à une piste. Ils progressaient maintenant aussi vite que leur permettait la foulée de leurs montures, accompagnés d’un des Dessinateurs que Sil’Afian avait envoyé pour les aider.

    Pour tenter de rattraper leur retard, ils avaient auparavant établi les itinéraires probables des ennemis et avaient effectué la majorité du trajet à l’aide d’un pas sur le côté, avant de se mettre à cheval. Le cachet de l’Empereur leur avait permis de réquisitionner des chevaux dans un village proche. Le temps qu’Edwin règle cette formalité et fasse préparer les montures, Iléa et Neleam en avaient profité pour interroger d’éventuels témoins du passage de deux hommes et d’une jeune. Une visite avait en effet intrigué la tenancière d’une auberge : un riche bourgeois avait traversé son village et acheter de quoi se restaurer avant de repartir aussi vite, il y avait à peine une heure de cela. Sa description ne correspondant pas à celle du meurtrier, il pouvait s’agir de son complice.

    Ces informations étaient minces, incertaines même. Il était aussi peu probable que des fugitifs eussent fait escale dans un village, puisqu’un arrêt les mettait en danger. Mais de son côté, Edwin avait appris du garçon d’écurie qu’avant de partir, l’homme avait eu besoin de faire referrer son cheval, qui avait perdu un fer sur le trajet. Ce détail expliquait le retard qu’avaient pris les fugitifs à cause de l’animal ralenti par le déséquilibre. Les cavaliers envoyés par l’Empereur bénéficiaient de la fraîcheur de leurs montures et du retard qu’avaient pris celles des fuyards. Maintenant que les trois renégats avaient quitté les axes principaux, le peu de passage sur les sentiers ne suffisait plus à masquer leurs traces. Iléa ne tarda pas à montrer à nouveau ses talents de pisteuse en décelant quelques kilomètres plus loin les traces de trois chevaux. Assez nettes pour deviner qu’ils approchaient du but.

    *

    La langueur du soir était troublée par d’incessants chocs métalliques. Bien qu’il eût préféré en finir immédiatement, Edwin se bornait à affaiblir son adversaire sans le tuer. La mort était trop douce, la mort était trop facile. Ren’Dabret allait retourner croupir en prison et payer pour ses crimes. Le Frontalier voulut s’assurer que ses compagnons s’en sortaient sans trop de difficulté, mais il était trop loin des autres combats et, le fugitif, grâce à l’énergie qu’il déployait pour ne pas s’avouer vaincu, semblait retrouver ses réflexes de combattant sournois et efficace, empêchant le maître d’armes de le lâcher des yeux.

    *


    L’après-midi touchait à sa fin, emmenant sur son départ la clarté nécessaire à la traque d’indices minuscules. Arriva l’heure où il ne restait aux cavaliers que les suppositions, et leur connaissance de la région. Les premières clairières qu’ils connaissaient semblaient trop proches pour y établir un camp de nuit. Si toutefois leurs ennemis comptaient s’arrêter pour dormir… Si les cavaliers pouvaient se relayer pour dormir en selle, leurs chevaux ne pouvaient néanmoins pas avancer éternellement.

    Seul le souffle du vent frais qui se levait et les mouvements des chevaux venaient malmener le silence qui s’installait de paire avec le soir. Les quatre cavaliers étaient repassés au pas, pour ménager les destriers et ne pas foncer tête baissée dans la mauvaise direction.

    Edwin retint un juron et serra instinctivement les jambes pour ne pas être désarçonné par le violent écart que venait de faire sa monture. Il vit celle d’une des deux jeunes femmes bondir en avant, les oreilles rabattues sur la nuque, avant qu’un bruit sourd ne vienne apporter un semblant d’explication à ce qu’il venait de se passer : embuscade. Le cheval du dessinateur venait de s’affaisser sous le coup d’une flèche. D’un coup d’œil circulaire, le maître d’armes évalua la situation.

    L’archère – une gamine !- encochait une seconde flèche, mais Iléa l’avait repérée et se ruait sur elle. Le Dessinateur se dépêtrait tant bien que mal pour se dégager de ses étriers et du poids de sa monture qui coinçait sa jambe. Dans le fourré opposé à celui où se tenait la fille vêtue de noir, un bruit de précipitation attira l’attention du Frontalier. Le doute n’était plus possible. La fille n’allait pas tarder à être coincée, il sauta donc à terre et entama la course dans les fourrés pour rattraper le criminel.

    Alors qu’ils progressaient come deux ombres parmi les troncs, des bruits de combat s’élevaient à l’endroit de l’embuscade. Le troisième homme, l’inconnu, était donc de la partie. Edwin espérait juste que d’autres renforts n’étaient pas présents.

    Ren’Dabret fuyait avec l’énergie du désespoir. Celle-ci avait beau lui donner des ailes, la fatigue du voyage et le séjour en prison l’avaient affaibli. Alors qu’il commençait à ralentir, Edwin accéléra tout en réfléchissant à la meilleure approche pour l’arrêter sans se mettre en danger.

    Fort de son élan et encouragé par le tapis humide que constituait le sol de la forêt, le seigneur des Marches du Nord tacla le plus grand criminel de l’Empire.

    *

    Cliquetis d’acier.
    La lame d’Edwin rencontre celle de Ren’Dabret.


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Sil'Afian
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18.01.15 6:54
Sil'Afian était debout. Devant lui, une foule. A ses côtés ,le bourreau, encapuchonné et armé d'une hache au tranchant irréprochable.
L'empereur détestait les exécutions, qui plus étaient publiques. Mais il avait cédé devant la colère de son peuple. Ils voulaient le sang de ce meurtrier et les évènements passés prouvaient que plus vite Ren'Dabret mourrait mieux ce serait.

Quelques heures au paravent Edwin avait réussit, miraculeusement à ramener Ren'Dabret vivant. Il avait conté toute l'histoire sans l'enjoliver à l'empereur qui s'était senti soulagé, surtout que rien n'ait filtré. N'étaient au courant de l'histoire que deux frontaliers, dont il était certain du silence, et un chevalier dont il savait que son silence n'était pas difficile à obtenir.
Sil'Alfian avait remercié son ami chaleureusement avant d'ordonner le procès immédiat du meurtrier. Le procès en question avait été rapide et sans appel. La sentence était la mort. Sentence exceptionnelle, pas appliquée depuis des années.

Lorsque Ren'Dabret monta sur l'estrade, montée pour l'occasion, la foule le hua avec force et certain lui lancèrent même des projectile, stoppés par les dessinateurs qui veillaient au bon déroulement des choses. Certes il s'agissait du pire tueur en série que l'empereur n'ait jamais connu, mais il méritait une mort digne, ne serait-ce que pour l'homme qu'il a été jadis, car sur ce point il était certain qu'il a un jour été un homme correct.  Du moins c'est dont voulait se persuader Sil'Afian. On ne nait pas mauvais, on le devient.
L'empereur fixa le meurtrier jusqu'à la fin. Il n'aimait pas regarder la mort mais il savait qu'il était de son devoir d'assumer et de ne pas détourner les yeux. Pour se souvenir de la valeur de la vie. Ne pas flancher pour montrer sa force. Pour montrer qu'il était implacable avec les monstres et la justice.

La hache s'abattit dans le silence. Tous regardaient, avides de sang.

La mort fut immédiate, du premier coup.
La tête tomba.

Le silence dura jusqu'à ce que l'empereur s'en aille, puis tous se remettant lentement du choc se mirent à chuchoter avec plus ou moins de véhémence.


Sil'Afian se retira dans ses appartements, seul.
Il ne voulait personne avec lui et prit sa première douche seul depuis.. très longtemps. Personne pour le savonner ni lui gratter le dos, personne pour lui tendre une serviette.. Tout était agréablement silencieux et vide.
Cela lui faisait toujours étrange d'assister à quelque chose de tel. Il s'était senti sali par le sang. Il était responsable de la mort de cet individu. Certes Ren'Dabret méritait la mort, c'était certain mais.. Ca n'en restait pas moins une vie. Cependant ce n'était pas le moment de tomber dans le sentimental, du travail l'attendait, comme toujours.

Alors qu'il s'habillait il eut la surprise de recevoir la visite d'Edwin. Il le fit entrer et lui offrit l'habituelle accolade réservée aux intimes hors de la vue de tous.

-Qu'est-ce qui t'amène ici mon ami ? Que puis-je pour toi ? Dit-moi ce que tu désires car tu le mérites. Une fois de plus tu m'as ôté une terrible épine du pied..


L'empereur servit deux verres et rejoignit Edwin sur les fauteuils. Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas discutés, peut-être était-il temps de prendre des nouvelles de son ami. Bien qu'il sache tout ce qu'il se passe de par ses informateurs, il ignorait les sentiments qui agitaient Edwin.
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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
Frontalier



23.01.15 21:49
https://ewilan.forumactif.fr/t2324-journal-de-bord-d-edwin-til-il
    Le Frontalier avait tenu à continuer la mission jusqu’au bout. Après avoir rejoint ses alliés, heureusement sains et saufs, il avait escorté avec eux l’assassin jusqu’à sa prison. L’homme, que le chevalier Neleam avait réussi à blesser, et la gamine étaient parvenus à s’enfuir. Edwin n’était pas pleinement satisfait, une menace de plus parcourait les routes de Gwendalavir. Mais ils avaient au moins réussi à empêcher une catastrophe de se produire.

    Le procès s’était tenu quasi immédiatement, après que l’Empereur les eut remerciés chaleureusement. Edwin avait tenu à y assister. Le jugement avait été rapide, unanime. Le plus grand criminel de l’Empire ne pouvait continuer à sévir.

    L’exécution ensuite. Contrairement à la foule en colère, le Frontalier était resté impassible, toute émotion gommée de son visage. Comme son ami, il n’avait pas pâli, même quand la tête était tombée. La mort n’était jamais facile à affronter, encore moins à donner. Mais l’Empereur avait fait le choix le plus sensé, celui de la sécurité.

    Quand les murmures commencèrent à s’élever, le maître d’armes jeta un coup d’œil en direction de Sil’Afian. Si son visage ne trahissait pas son bouleversement, ses yeux clamaient son trouble. Il avait sûrement besoin d’être seul, choix qu’Edwin respecta un moment. Néanmoins il ne pouvait le laisser ressasser seul sa décision toute la soirée. Il demeura une bonne heure dans les quartiers que Sil’Afian lui avait réservés avant d’aller s’assurer que son ami allait bien.

    Arrivé à l’entrée de la suite de l’empereur, il frappa trois fois contre la porte, après avoir remercié d’un signe de tête l’intendant qui voulait l’annoncer. Sil’Afian parut surpris de le voir mais comme à son habitude, il l’accueillit chaleureusement.

    - Qu'est-ce qui t'amène ici mon ami ? Que puis-je pour toi ? Dis-moi ce que tu désires car tu le mérites. Une fois de plus tu m'as ôté une terrible épine du pied.

    Sans lui laisser le temps de répondre à ses questions, il l’invita à s’asseoir en face de lui et leur servit deux verres. Ce fut au tour d’Edwin d’être surpris lorsqu’il remarqua que son ami ne leur avait pas versé leur traditionnel jus de baies, mais une eau de vie de caractère. Dans un demi-sourire, son ancien maître d’armes répondit à l’Empereur :

    - Je ferais un bien piètre ami si je venais simplement réclamer une récompense.

    Il marqua une brève pause, le temps de trinquer de porter son verre à ses lèvres, et de tenter de trouver les mots justes pour soulager son ami de longue date.

    - Les exécutions ne sont jamais simples à vivre, mais celle-ci était inévitable. Je n’aurais pas mieux fait.

    Quelques années plus tôt, le Frontalier ne se serait pas permis de juger l’Empereur dans ce genre de décision. Mais les responsabilités qui lui avaient incombé dès qu’il avait succédé à son père lui avaient permis d’appréhender différemment la politique et de se mettre à la place d’un homme de pouvoir. Et il savait parfaitement à quel point la solitude et le doute venaient s’insinuer dans ce type d’événement…

    Edwin changea ensuite de sujet, de façon à ne pas ressasser cet événement toute la soirée. Il prit des nouvelles d’Ewilan, qui était régulièrement à la capitale pour effectuer son travail de Sentinelle. Une discussion en entraînant une autre, la soirée était bien avancée lorsqu'il prit congé de son ami, espérant que Sil' Afian pourrait aborder un peu plus sereinement les jours à venir. Car si la traque avait été plutôt courte et la menace écartée, l’évasion et la mise à mort restaient difficiles à digérer…
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