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Thanks for the memories. [Caym Cali/Elyssa]
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Caym Cali
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Caym Cali
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13.12.15 13:11
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Lorsqu'on laisse libre court à sa rage.

Caym qui pensait simplement devoir accompagner Elyssa jusqu’au prochain tournant en fit les frais. Elle dessina un pas sur le côté. Il le senti trop tard, il avait été embarqué dans le dessin sans même avoir son mot à dire.
Il ne put que serrer avec force le bras de la dessinatrice tandis qu’avec une rapidité étonnante elle les transportait ailleurs. Le mercenaire avait fermé les yeux et serrait les dents à avoir des courbatures à la mâchoire.

Il resta immobile, refusant d’admettre qu’ils étaient peut-être déjà arrivés. Lui, ça lui prenait de trop longues minutes pour se dématérialiser, et elle semblait avoir réussi à faire ça en une poignée de secondes.

- Nom d’un Raï en claquettes ! Ca va pas la tête ?! Mais c’est quoi ton problème ?!


La demoiselle se dégagea brusquement de l’emprise de Caym, celui-ci sorti de sa torpeur qui lui parut durer une éternité.
Il fut surpris par la réaction d’Elyssa et resta quelques secondes à l’observer, les yeux exorbités. C’était elle qui jurait sur par ses ancêtres les raïs alors qu’elle venait de le transporter ailleurs sans même l’en avertir ?!
Une autre voie, força Caym à prendre rapidement conscience de ce qui l’entourait.

- Elyssa, c’est toi ?  Mais où te crois-tu ? Depuis quand te permets-tu de ramener des garçons à la maison ?! Aurais-tu retenu ne serait-ce qu’un principe de l’éducation que je me suis bornée à te transmettre ?

Horrifié, Caym réalisa qu’ils n’étaient plus dans l’enceinte de l’académie.
Ils étaient dans… une maison. Une maison bourgeoise à en juger les murs chargés de décorations. La femme qui parlait avait un visage sévère, tout comme son corps qui ne criait qu’un seul mot : rigueur. Elle lui provoqua immédiatement une sensation de dégout. Elle était… puante. Elle suintait l’oisiveté par tous ses pores. Comme si elle ignorait tout du sens profond de la vie.
Caym lui en aurait volontiers collé une, mais il réalisa qu’Elyssa… était partie. Enfin son corps était là mais plus son esprit. Par contre son dessin planait dangereusement dans toute la pièce.

Le mercenaire fouilla rapidement dans les spires et réalisa qu’Elyssa ne dessinait pas. Comment dire, il avait l’impression qu’elle arrachait à l’imagination et balançait dans la réalité ses "dessins" sans même savoir ce qu’elle faisait. Agacé Caym revint à la réalité. Il n’avait pas pu empêcher le "dessin" de la dessinatrice, et celui-ci continuait à apparaitre, petit à petit. Ce qui n’était que quelques crépitements il y a quelques secondes devinrent des nuages chargé d’électricités, le vent était sur le point de se lever.
Que pouvait-il faire ? La colère d’Elyssa semblait principalement concentrée sur sa mère, car il ne doutait pas que cette vieille peau l’avait élevée. Peut-être pourrait-il partir discrètement et les laisser régler leurs affaires entre femmes.

Il pensa à l’assommer mais la mère lui causerait des soucis. Au pire il la tuerait. Mais ce n’était pas son soucis premier. Elyssa. Il avait déjà frappé il y a pas longtemps, et… il ne souhaitait pas renouveler l’expérience, surtout si elle lui retournait (encore) la monnaie de sa pièce.

L’autre moyen de la ramener à la réalité avait d’essayer de la séduire. Il l’avait fait plus tôt, elle avait ri, de son ridicule certainement. Il avait pourtant eu l’impression de tout faire comme il fallait… Il devrait demander des explications. Mais pour le moment il devait la forcer à arrêter de se prendre pour une diva et péter une durite sans raison. Et la drague était, lorsqu’on y pensait, la raison de sa présence ici.

Agacé, il se planta devant la demoiselle et planta ses yeux froids dans ceux perturbés de la dessinatrice. Gris contre gris. L’humeur massacrante du dessinateur avait réussi à chasser les quelques nuances de bleu qui pouvaient parfois éclairer ses yeux. Comme à priori il était à propos de laisser éclater sa colère, il n’allait pas se retenir.

-Tu vas te clamer sale fille de Ts’lich ?! Tu te prends pour quelle maudite princesse ?! Tu crois que tu peux faire des pas sur le côté quand bon te semble sans en avertir ceux que tu embarques avec toi ?! NON !

Caym sentait la fureur monter en lui, il essayait à peine de la retenir, il allait se laisser emporter. Surtout que la petite tempête qui tournoyait dans son dos l’obligeait à hurler pour se faire entendre. Il sentait l’électricité crépiter dans ses cheveux.

-Parce que tu as toujours eu avec une facilité déconcertante tu te crois meilleure et que tu peux te comporter ainsi ? Tu as mis ma vie en danger ! Tu ne te contrôle pas ! Tu es une garce impolie et incapable de faire le moindre effort sur toi ! Je pensais que tu avais enfin réalisé la fragilité de la vie mais il semble que tu sois aveugle à ce qui t’entour et hyper égocentrique. Alors prépare-toi !


Il avait eu l’immense courtoisie de la prévenir.
Le vent qui soufflait dans la pièce s’intensifia brusquement. Caym s’y était préparé avait bien ancré ses pieds dans le sol. Sa masse corporelle ainsi que ses muscles lui permettaient de résister facilement.
Il avait trouvé dans les spires le gouffre causé par Elyssa et son « dessin », il s’y était engouffré, et l’avait dispersé dans toute la pièce. L’orage qui était resté sagement au milieu de la pièce avait enflé, le vent était devenue tornade, il tournoyait dans la pièce en rugissant. De grosses gouttes venaient de rejoindre la danse endiablées des éléments. Caym n’avait fait que forcer ce dessin, l’amplifier. Il l’avait arraché à Elyssa, il s’était contenté de l’alimenter, de le rendre incontrôlable. Enfin, presque incontrôlable. Il était le fruit de la fureur de ces deux dessinateurs. Enfin de ce mercenaire du Chaos et de cette fille paumée mais pleine de rage.
L’air auparavant crépitant était maintenant électrique. Des éclairs zébrait l’air obscurcit de la pièce et foudroyait toute personne au cœur de la tempête.

Caym senti un éclair le foudroyer, mais il tint bon. Cela ne fit qu’accélérer le rythme déjà rapide de son coeur. Il crispa la mâchoire et fixa la dessinatrice, doutant qu'elle résisterait aussi bien que lui. Il avait vécut de nombreuses aventures, souvent douloureuses, il savait encaisser, mais elle..?
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Elyssa
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Elyssa
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14.12.15 11:05
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    Je frémis sous l’assaut des bourrasques. Ces rafales de vent, lourdes de menaces, qui viennent de se lever et me taquinent sans parvenir à me faire ployer. Je reste de marbre, tandis que tout autour de moi est charrié, bousculé, ébranlé. Je suis inflexible, le menton relevé dans un air de défi. Tout semble fragile autour de moi, alors que je suis inébranlable. Ca se lit dans mes yeux, d’ailleurs. Ils ont sans doute la même teinte que toute cette grisaille qui fait grincer les meubles, envoie voler mes cheveux et hurle autour de moi. J’ai l’impression que la pièce est trop confinée, mais je n’en ai que faire. J’ai l’impression que j’ai mes raisons d’être en colère, mais je les ai déjà oubliées. J’ai la sensation de personnes autour de moi, mais je n’arrive pas à déceler qui m’entoure.

    Sans savoir pourquoi une terrible tempête sévit autour de moi sans m’occasionner plus de dégâts qu’une désastreuse coupe de cheveux, je ne ressens plus rien. Je m’en remets simplement à l’impétuosité du spectacle qui se déroule sous mes yeux sans me concerner. La rumeur enfle, prometteuse. Je me languis déjà du clou du spectacle.


    La jeune dessinatrice fut extirpée de sa transe par la colère de son camarade.

    - Tu vas te calmer sale fille de Ts’lich ?! Tu te prends pour quelle maudite princesse ?! Tu crois que tu peux faire des pas sur le côté quand bon te semble sans en avertir ceux que tu embarques avec toi ?! NON !

    Elyssa oublia instantanément toutes les raisons de la rancœur de Caym – elle était pour le moment incapable de les entendre – pour ne retenir que ses insultes. Le taux d’électricité dans l’air allait croissant sous l’influence de ces deux débordements de colère, tandis que le vent continuait de s’époumoner autour d’eux. Car si Elyssa ne contrôlait pas consciemment son dessin, elle restait avant tout sensible à toutes les émotions qu’elle s’appropriait en laissant ses sens éponger la fureur qui animait tous les acteurs de cette scène.

    - Parce que tu as toujours eu avec une facilité déconcertante tu te crois meilleure et que tu peux te comporter ainsi ? Tu as mis ma vie en danger ! Tu ne te contrôle pas ! Tu es une garce impolie et incapable de faire le moindre effort sur toi ! Je pensais que tu avais enfin réalisé la fragilité de la vie mais il semble que tu sois aveugle à ce qui t’entoure et hyper égocentrique. Alors prépare-toi !

    Le vent gonfla, gonfla encore, jusqu’à envahir la pièce entière. Elle sentait pourtant que ce dernier phénomène n’était nullement sa faute, même inconsciemment. En revanche, les yeux du Dessinateur reflétaient sa concentration. Il s’efforçait d’élargir son dessin. Se rendait-il seulement compte de ce qu’il faisait ?

    De grosses gouttes, annonciatrices d’une pluie d’orage, commencèrent à choir du plafond, sous le cri hystérique de la propriétaire des lieux. Elyssa était incapable d’influer de nouveau sur les éléments : ses dessins « d’émotion » lui échappaient déjà d’ordinaire ; cette fois il ne lui appartenait même plus.

    - Je suis une garce impolie ? Tu n’es qu’un petit con manipulateur ! Que dis-je ? Un GROS con manipulateur !

    Sans crier gare, une fois de plus, l’Imagination se rouvrit à sa colère. En une seconde, elle repéra la création, et s’en empara de nouveau. Presque consciemment. Elle n’avait pas eu le temps de réfléchir, mais voyait pour une fois clairement le dessin dans les Spires. Ou plutôt le gouffre qui s’y trouvait. Tandis que les deux dessinateurs s’arrachaient la création, un éclair, puis deux, fendit l’air à quelques centimètres d’eux. Sous leur dispute, les éléments devinrent tout bonnement incontrôlables. Les tableaux se décrochaient des murs pour voler dans les escaliers, les commodes se renversaient, les éclairs frappaient sans relâche.

    - Tu n’apprécies pas ma façon de me déplacer ? Et bah débrouille-toi pour rentrée à l’Académie, ça te fera les pieds !

    En réponse à son exclamation, un éclair vint le frapper. Elle ne l’avait pourtant nullement dirigé. Il restait toutefois stoïque ; l’avait-elle rêvé ?
    Tout à leur fureur, les deux dessinateurs ne se rendaient pas compte qu’ils mettaient leur vie en danger, car leur création leur échappait totalement.
    Un sourire mesquin prit possession de ses lèvres. Elle n’avait qu’à le laisser là, en tête à tête avec son horrible mère. Qui saurait à coup sûr lui faire payer les dégâts occasionné sur ce palier. Et puis, elle allait être en retard à son cours préféré à cause de ses conneries !

    Un magnifique bras de foudre vint s’abattre à l’endroit exact où elle se tenait. S’était tenue.
    Une fois de plus, un pas sur le côté lui avait sauvé la vie.

    Sur le palier, il ne restait d’elle que la délicate odeur de son parfum, charriée par le vent.




    Sans personne pour la distraire, son pas sur le côté l’amena directement dans la pièce où devait commencer le cours de Jil’ Falkhu. Une étrange apparition pour les élèves présents et leur professeur : les cheveux presque dressés sur la tête, de lourds cernes sous les yeux, une pâleur inquiétante, un sourire exsangue flottant sur ses douces lèvres…
    Elyssa perdit connaissance.
    On jurait avoir entendu l’air crépiter…

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Caym Cali
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Caym Cali
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23.12.15 14:32
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La fin du Verrou

La colère du mercenaire ne désenfla pas avec les propos de la jeune femme.

- Je suis une garce impolie ? Tu n’es qu’un petit con manipulateur ! Que dis-je ? Un GROS con manipulateur !


Le manipulateur en question serra la mâchoire et donna encore plus de force au dessin. La tempête faisait rage, et la dessinatrice ne semblait pas en avoir fini.

- Tu n’apprécies pas ma façon de me déplacer ? Et bah débrouille-toi pour rentrer à l’Académie, ça te fera les pieds !


Soudain elle fit un pas sur le côté. Le dessin prit brusquement fin, et Caym, oscilla, surpris par le silence et le calme qui l’entouraient.
Elle était partie.

La colère du mercenaire s’évapora avec la disparition de la demoiselle. Elle était l’origine de sa rage. Il la détestait. Pourquoi s’entêtait-il ? Pourquoi revenait-il à la charge, pourquoi essayer d’être son ami, pourquoi interférer dans sa vie, pourquoi ?
Inspirant fortement, puis soufflant tout aussi lentement, les paumes ouvertes, le mercenaire calma son esprit en ébullition. Son cœur retrouva un rythme plus normal et son corps se détendit. Il se sentait fatigué. Le pas sur le côté l’avait perturbé et ce dessin était d’une violence à laquelle il n’était pas habitué. S’était-il déjà plongé autant dans les spires ? Cette question lui donnait des frissons, car il savait qu’il lui avait été impossible jusqu’au jour d’aujourd’hui de dépasser une certaine limite dans l’Imagination, due au verrou, et là… il avait réussi.
Des bruits de chaussures à talons sur la plancher le firent sortir de sa troublante réflexion.

La mère d’Elyssa était toujours là, elle semblait hésiter sur le comportement à tenir ? Hébètement ou colère ? La pièce était sans dessus-dessous.
Caym était agacé par cette femme mais il n’avait pas l’énergie nécessaire pour la réduire au silence. Il en avait fortement envie surtout que ça lui permettrait de se venger de l’autre pimbêche. Il se contenta donc d’être doux et souriant. Du moins, autant que possible.

-Pardon pour le dérangement chère madame, votre fille est turbulente et incontrôlable. Je n’ose imagine la difficulté de l’élever… Mais je suis certain que vous lui avez inculqué toutes les bonnes valeurs que vous portez si fièrement.


Se courbant légèrement, Caym engagea la discussion avec la femme aigrie, qui semblait apprécier ses bonnes manières, surtout lorsqu’il s’agissait de cracher sur sa fille et sur l’enfer qu’elle lui faisait vivre. Ils descendirent tous deux au rez-de-chaussée et Caym déclina l’invitation à prendre le thé. Il accepta la visite du domaine et en profita pour graver chaque pièce dans son esprit. Son petit doigt lui disait que ça pourrait lui être utile un jour.
Puis il se retira et retourna dans les rues animées d’Al-Jeit. Il fut soulagé de réaliser qu’il était encore dans la capitale, cependant il était certain qu’il n’arriverait pas à temps pour son cours de pas sur le côté. Il allait devoir demander une dérogation auprès du doyen pour cette matière, ou un autre professeur car il ne pourrait pas continuer ainsi.
En chemin, il réfléchit à l’étonnante facilité qu’il avait eu à apprivoiser la mère d’Elyssa. Etait-il possible qu’il ait progressé si rapidement sur la voie de la bonté ? Il ricana amusé, son charme n’y était peut-être pas étranger, et il s’observa dans une vitre non loin.
Il marqua un temps d’arrêt. Il ne se reconnaissait plus. Ses traits étaient fatigués et son visage avait perdu la dureté qui lui était familière. On aurait dit un gamin, inoffensif et mignon. Agacé, Caym tenta de reconstituer son visage habituel et reprit la marche d’un pas rapide.


***

Lorsqu’il arriva à l’Académie, près d’une heure plus tard, il regagna rapidement le bureau du doyen, prêt à négocier ce qu’il faudrait pour ne plus à avoir à faire avec Jil’Falkhu. Lorsqu’il arriva, il trouva les lieux en ébullition. L’académie habituellement calme et studieuse semblait réveillée. Tout le monde semblait heureux. Les dessinateurs s’interpellaient, s’embrassaient et se donnaient de grandes claques dans le dos. Caym n’y avait pas vraiment fait attention, mais lorsqu’il vit le doyen, un homme respectable et peu souriant, l’accueillir à bras ouverts, il se douta que quelque chose s’était passé.
Le verrou Ts’lich n’était plus en place.

Il fallut quelques secondes à Caym pour assimiler l’information. Le verrou ts’lisch n’était plus en place ! Il ouvrit la bouche plusieurs fois sans qu’aucun son n’en sorte.

-Comment ?


Ce fut le premier mot qui traversa son esprit et que sa bouche pu prononcer. Il était incapable de sourire bêtement comme tous les autres, mais il se sentait plus léger. Presque heureux. L’euphorie le gagnait. Y était-il pour quelque chose ? Le dessin qu’il avait fait avec (contre ?) Elyssa avait réussi à briser le verrou ?
L’explication du doyen coupa net ses glorieuses théories, il n’y était pour rien. C’était une gamine, la fille de deux grandes sentinelles, une Gil’Sayan, qui avait réussit cet exploit. Caym se sentait partagé entre l’envie de la tuer, pour le simple fait d’exister et l’envie de la vénérer pour avoir réussi l’impossible.
La demande de Caym quant à changer de cours de pas sur le côté fut approuvée avec un enthousiasme vraiment inhabituel et le mercenaire n’eut même besoin d’argumenter. Il se retrouvait dans un autre cours de pas sur le côté. Cette matière était vraiment très importante mais peut-être un autre professeur saurait mieux lui enseigner car, avait ajouté le vieil homme, le pas sur le côté n’est vraiment pas une chose aisée. Caym se senti vexé et retint son envie de l’envoyer bouler en lui disant qu’il était suffisamment puissent, mais se retint, ça ne jouerait pas en sa faveur. Faire profil bas.
Le mercenaire remercia le doyen et sorti dans la cour de l’académie, où tous les étudiants bavardaient joyeusement. Caym se demanda comment allaient évoluer leurs cours. Ils auraient enfin la possibilité d’utiliser leur Don à leur pleine puissance ! Fini la théorie ennuyeuse, ils pourraient passer à la pratique.
Caym sourit, et s’appuya à la balustrade. Une femme le rejoint, le professeur Kurtiss.

-Pourquoi n’es-tu pas allé dans le réfectoire l’autre nuit ?


Caym tourna la tête, surpris. Décidément cette journée était vraiment pleine de péripéties. C’était donc elle qui lui avait fixé ce mystérieux rendez-vous. Mais pourquoi donc... ?
La jeune femme secoua la tête et leva la main pour l’interrompre.

-Non, en fait je m’en moque. J’espère que demain soir tu ne me feras pas perdre une fois de plus mon temps. Il est précieux et je ne suis vraiment pas patiente.

Le regard de la dame était froid et dur. Elle semblait parfaitement intégrée à la foule, aux dessinateurs, mais ses yeux regardaient Caym d’une manière inquiétante. L’idée qu’elle soit une mercenaire du Chaos chatouilla une fois de plus l’esprit du jeune homme, mais il n’en dit rien. Il se contenta de hocher la tête, il viendrait au rendez-vous.

-Bien. Je te laisse te réjouir avec tes camarades, j’ai à faire. L’absence du verrou nous permettra dorénavant de repérer les dessinateurs les plus talentueux et puissants.

Le regard de la jeune femme perfora Caym, il ne comprit pas parfaitement la remarque, que voulait-elle dire ? L’exhortait-elle à se surpasser ? Ou à guetter les meilleurs de sa promotion ? Peu importe, il le saurait bientôt. En attendant il allait pourvoir explorer l’Imagination en toute liberté.
Le professeure partie, Caym rejoint les étudiants dans la cour et accepta le verre de vin qu’ils lui proposaient. Ils semblaient avoir oublié leur méfiance à son égard. Tout le monde semblait être ami. Caym regarda rapidement et ne vit pas Elyssa.
Mais pourquoi la cherchait-il encore ? Elle l’avait suffisamment agacé, il ne voulait plus rien avoir à faire avec elle. Il avait tenté d’être poli et civilisé et elle, elle l’insultait. Il n’avait manipulé personne, du moins jusqu’à maintenant.

Les autres cours de l’après-midi furent annulés tandis que les professeurs participaient à un conseil extraordinaire.
Tous les étudiants en profitèrent pour aller faire la fête. Tous les couloirs de l’Académie se vidèrent et une masse joyeuse se déversa dans les rues d’Al-Jeit. Les bars les plus proches furent rapidement submergés. L’ambiance était à la folie, l’alcool coulait à flot et les musiques résonnaient dans toutes les rues. Caym se joignit à la foule après avoir gouté un cocktail énergétique, miraculeux. Ça avait fouetté son sang et il  se sentait prêt pour… Pour quoi ? Faire la fête ? Se faire des amis ? Se faire voir ?
L’alcool fit rapidement effet et le mercenaire se mit à danser avec la foule. Il aurait été sobre, jamais il n’aurait fait une telle chose, danser. Il n’avait jamais fait ça, c’était vraiment ridicule. Mais pour le moment il s’en moquait. Il faisait partie d’un tout et se laissa aller.

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Elyssa
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Elyssa
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14.01.16 10:28
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    Elyssa ouvre les yeux. Elle se sent terriblement faible. Pire qu’un lendemain de soirée trop arrosée. Une gueule de bois sans avoir bu, en somme. Tous les inconvénients sans les avantages.

    Après avoir cligné plusieurs fois des paupières, dans un vain espoir de se faire à cette violente luminosité, elle entreprit d’observer la pièce. Elle mit de longues secondes à reconnaître l’infirmerie de l’Académie. Elle n’eut pas le temps de rassembler ses derniers souvenirs qu’une voix désagréable lui vrilla les tympans.

    - Te voilà réveillée, il n’est pas trop tôt ! Je m’en vais chercher le guérisseur.

    Un maigre trait narquois vint étirer ses lèvres. Pas de spectateur, pas de mère modèle. Elle se trouvait définitivement en terrain connu, malgré son incapacité à situer les événements récents.

    Les deux silhouettes ne tardèrent pas à reprendre possession de son espace. Tout en l’auscultant sommairement, le guérisseur l’interrogea :

    - Mademoiselle Cil’ Darn, vous souvenez-vous de la raison de votre présence ici ?

    Elle grommela une réponse négative, amusée par le soupir exaspéré que cette attention portée à ne pas articuler provoquait chez sa mère.

    - Vous vous réveillez d’une dépense trop importante d’énergie, due à un dessin trop gourmand. Mais pourquoi elle me regarde comme ça ? Je sais bien que l’accès libéré aux spires est enivrant, mais ne forcez pas trop. Bien, vous êtes en pleine forme. Ils n’avaient apparemment pas la même définition de l’expression. Je vais vous préconiser encore quelques jours de repos chez vous - la bonne blague ! - et vous pourrez faire votre grand retour parmi nous ! Tâchez juste de vous tenir loin des Spires pendant encore un jour ou deux.

    L’homme ne s’était apparemment pas rendu compte de son hasardeuse association des mots « repos » et « maison » puisqu’il s’éloignait avec une moue satisfaite. Etonnamment, sa mère semblait pressée de la raccompagner à la maison. Ce pressentiment n’augurait rien de bon pour elle.




    La première chose qui frappa Elyssa à la sortie de l’infirmerie fut le bruit. Non pas que les couloirs soient silencieux en situation ordinaire, mais le bruit d’aujourd’hui ne sonnait tout simplement pas de la même manière. L’Académie semblait secouée par un état de liesse générale. Les élèves parlaient encore plus fort que d’habitude, les professeurs déambulaient tout sourire parmi eux, et les dessins éphémères envahissaient l’air.

    C’est alors que les paroles du guérisseur lui revinrent en mémoire.
    « Je sais bien que l’accès libéré aux spires est enivrant »
    Bien trop occupée à analyser la posture de sa mère, elle n’avait prêté qu’une oreille distraite aux paroles de l’homme. Les Spires étaient libres. Malgré son absence de véritable don en dessin, elle ne pouvait, en tant qu’élève de l’Académie, qu’imaginer à quel point la nouvelle était salvatrice pour les Alaviriens. A son échelle à elle, bien plus modeste pour l’heure – mais elle ne désespérait pas de devenir Sentinelle, la maîtrise de son don lui prenait juste plus de temps, voilà tout – elle devinait qu’enchaîner plus de deux pas de côté n’aurait bientôt plus de secret pour elle. Le large sourire qui s’épanouit sur ses lèvres, parfait reflet de l’humeur ambiante, s’évanouit bien vite dès lors qu’il eût croisé les lèvres pincées et le regard incisif de sa génitrice.
    Quelques jours de repos, hein…




    - Alors ? Je t’écoute. Qu’as-tu à dire pour ta défense cette fois ?

    La question avait explosé dans l’ambiance feutrée de l’entrée des Cil’Darn, bien que sa mère n’ait que légèrement haussé le ton. L’acidité de sa voix valait bien les décibels de la rumeur d’une section de Raïs marchant au combat. Incapable de lui répondre, la dessinatrice se contenta de la fixer en plissant les yeux. Non pas qu’elle perdait ses moyens dès qu’on haussait le ton avec elle, loin de là, mais elle ne voyait tout simplement pas ce qu’elle avait à se reprocher.

    - Tu crois que c’est en jouant les innocentes que tu vas éviter de me rembourser les dégâts sur mon palier ?!

    Mais qu’est-ce qu’il lui prenait à cette hystérique ? Trop fatiguée pour laisser éclater une nouvelle colère, la soi-disant fautive choisit sa seconde option favorite. Le sarcasme.

    - Ecoute, « maman » - mot qu’elle prononçait toujours avec une voix bosselée, comme s’il lui écorchait les lèvres ; mot qui avait le don d’accroître la colère de l’intéressée – je n’ai aucun indice sur la raison de ta crise de nerf. Le guérisseur m’a prescrit du repos, c’est envisageable tu crois ?

    La jeune fille faillit flancher sous l’assaut de la colère noire qui anima les traits de sa mère en guise de réponse. Faillit. Car flancher n’était pas compatible avec son entêtement ni son caractère.

    - Un indice ? Tu as besoin d’un indice alors que tu es l’unique responsable de la démolition de ma maison ?

    Elle tira sans ménagement sa fille par le bras en direction des escaliers. Elle avait omis de préciser que la jeune fille n’était pas la seule responsable du carnage, mais dans son esprit elle était bel et bien l’unique coupable, comme toujours.

    Dès que les plus hautes marches lui offrirent la vue du palier, Elyssa s’immobilisa. Il manquait de nombreuses pièces de décoration, un cadre gisait au pied du mur, des traces d’humidité résidaient à plusieurs endroits… un carnage. Qui détonnait particulièrement avec l’obsession d’ordre et de propreté de la matriarche.

    La brunette haussa un sourcil éloquent.

    - Tu as invité des Raïs en mon absence ?

    Peut-être avait-elle légèrement dépassé les limites avec cette dernière boutade. La rambarde qu’heurta sèchement son dos lorsque sa mère, excédée au point de vouloir en venir aux mains, la bouscula au passage, le confirma.




    Je frémis sous l’assaut des bourrasques. Ces rafales de vent, lourdes de menaces, qui viennent de se lever et me taquinent sans parvenir à me faire ployer. Je reste de marbre, tandis que tout autour de moi est charrié, bousculé, ébranlé. Je suis inflexible, le menton relevé dans un air de défi. Tout semble fragile autour de moi, alors que je suis inébranlable. Ca se lit dans mes yeux, d’ailleurs. Ils ont sans doute la même teinte que toute cette grisaille qui fait grincer les meubles, envoie voler mes cheveux et hurle autour de moi. J’ai l’impression que la pièce est trop confinée, mais je n’en ai que faire. J’ai l’impression que j’ai mes raisons d’être en colère, mais je les ai déjà oubliées. J’ai la sensation de personnes autour de moi, mais je n’arrive pas à déceler qui m’entoure.



    Ses cils papillonnèrent un moment avant qu’elle n’ouvrît les yeux à la rencontre de l’obscurité de sa chambre. Ce rêve la marquait étrangement, bien qu’il ne lui en restât que des bribes de sensations embrumées. Elle avait l’impression d’avoir réellement vécu la scène.

    Elle repoussa ses couvertures et se leva, légèrement chancelante. Sa décision fut vite prise : vite, l’Académie. Mais avant, rien de tel qu’un bon bain chaud pour se redonner des forces.




    - Nous n’en resterons pas là, Elyssa. Et je te préviens, tes notes ont intérêt à rattraper tes frasques !

    Elyssa pinça les lèvres pour ne pas relever la menace d’un « Sinon quoi ? » désabusé, et se prépara mentalement à effectuer le pas sur le côté qui la sauverait de cette maison de fous. Elle n’avait qu’aperçu son père, comme d’habitude, mais ne s’en formalisa pas. C’est alors que la phrase du guérisseur lui revint en mémoire : « Tâchez juste de vous tenir loin des Spires pendant encore un jour ou deux. ». Après tout, une promenade dans les rues de la ville ne lui ferait que du bien.

    Avant qu’elle n’eût refermé la porte derrière elle, la voix de sa mère résonna une dernière fois dans l’entrée.

    - J’espère au moins que tu réserves le peu de décence que tu as pour t’excuser auprès de ce charmant jeune homme que tu as failli tuer ce jour-là.


    Elyssa s’immobilisa. De quoi parlait-elle encore? Spontanément, les traits de Caym, déformés par la colère et rendus flous par la violence de l’orage qui les enveloppait, s’imposa à son esprit. Elle avait la désagréable sensation que les pièces d’un puzzle dont elle ignorait l’existence se recollaient malgré elle.

    - Et, avant que je n'oublie, la prochaine fois que tu ramènes un garçon dans ta chambre sans me demander la permission, je te mets à la porte. Ma maison n'est pas un lupanar.

    Incrédule, la jeune Dessinatrice cherche une faille quelconque sur l'expression de sa mère, comme si elle cherchait l'ombre d'une mauvaise blague. Mais sa mère était on ne pouvait plus sérieuse. Qu'est-ce qu'elle racontait encore? Lors de leur pas sur le côté, Caym et elle avaient atterri sur le palier. Après tout, elle avait probablement juste extrapolé.
    Elle claqua la porte plus qu’elle ne la referma et prit le chemin de l’Académie.




    Le trajet jusqu’à l’Académie lui permit de réfléchir et d’être sûre de deux choses : elle devait être en partie responsable du carnage du palier, de près ou de loin, et ce carnage était, de près ou de loin, lié à Caym. La voilà bien avancée, mais c’était déjà mieux que rien au vu de son état et de son ignorance complète des événements récents.

    Une fois parvenue à l’intérieur de l’établissement, elle put constater que si la bonne humeur était toujours de rigueur, les couloirs s’étaient un peu aérés avec la reprise des cours. Elle passa par la case Intendance pour signaler son arrivée – ou son absence, elle n’était plus tout à fait sûre de sa démarche – et eut la surprise d’apprendre sa convocation chez Maître Elis, le responsable de sa promo.

    Elle avait la désagréable sensation que les ennuis ne faisaient que commencer.

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Caym Cali
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31.01.16 16:32
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Un réveil cauchemardesque

Caym se réveilla. Il ouvrit les yeux brusquement. Son cœur se mit à battre fortement tandis que son esprit tardait à fonctionner. Les palpitations désordonnées de son cœur reflétaient son angoisse.
Où était-il ?
Il se concentrait sur la pièce qui l’entourait, tentant d’ignorer son violent mal de tête.
Il n’était jamais venu dans une telle chambre. Les murs étaient peints dans des couleurs douces, le plafond était parfaitement lisse et un lustre y était suspendu.

Le mercenaire décida enfin à bouger. Il était allongé dans un lit. Douillet. Les draps étaient extrêmement doux et parfaitement blancs. Avec de légers motifs beiges.
Où était-il ?
Il sentait ces draps soyeux sur tout son corps, ce qui n’était une sensation désagréable mais son instinct lui hurlait de tourner la tête sur la gauche. Lorsque ce fut fait, son cœur s’arrêta.

Une femme était allongée.

Ce fut le vide total dans sa tête. Un abyme. Il en oublia de respirer, même son cœur sembla oublier de battre. Pendant une infime seconde, qui lui sembla durer une éternité, il restait les yeux exorbités, la bouche ouverte, immobile.
Puis il réagit.
Une série de jurons plus violents les uns que les autres traversèrent ses esprits tandis que sa bouche restait fermée. L’homme sauta du lit, bien décidé à fui…. Merde.
Cette fois-ci, il n’avait pas fait que le penser. Il ne s’agissait pas d’un terrible gros mot, mais c’était celui qui était sorti. Celui qui venait couronner cette situation des plus… déstabilisantes. Horribles. Terrifiantes. Hallucinantes.
Il était nu.
Meeeeeeeeeerde.

Mais qu’avait-il fait ? Il regarda l’inconnue, qui semblait encore profondément endormie et paniqua encore plus. Il n’avait aucun souvenir d’elle. Ni de la nuit passée. Il était dans un bar. Il avait bu. Il avait dansé…. Il avait dansé avec des gens ? Mais pourquoi était-il nu ? Comment ? C’était surtout le "comment" qui le surprenait. Ce n’était pas le genre d’homme à s’intéresser aux femmes et encore moins à leur plaire. Et il avait couché avec l’une d’elles ? Improbable.
Et pourtant, lorsqu’il remarqua le désordre au sol, les vêtements éparpillés et entremêlé, il senti que ce n’était plus si improbable que ça.
Que s’était-il passé ?
Il s’habilla dans la hâte, jurant mentalement à la recherche de ses vêtements. Il finit par être presque entièrement vêtu, enfin "presque". Il ne lui manquait que son t-shirt. N’avait-il pas une veste également ? Peut-être qu’il avait laissé ça hors de la chambre. Il entrouvrit la porte et jeta un œil dans le couloir. Personne. Il sorti aussi discret d’un songe et referma la porte. Aucun vêtement ne trainait sur le sol, soudain il vit une veste, dans les escaliers. Rose. Ce n’était carrément pas la sienne. Mais peut-être trouverait-il le reste de ses vêtements en bas. Il descendit les escaliers, scrutant la pièce en bas. Il était seul. Il soupira silencieusement et chercha son t-shirt.
Là !
Il sourit, il l’avait trouvé. Il était sur le sofa. A quelques mètres. Et comble de la discrétion, il y avait un tapi sur le sol. Il se senti soulagé, bien que son sang tambourine encore violemment à ses oreilles. Ce fut certainement ce qui l’empêcha d’entendre l’autre souffle qui se trouvait dans la pièce.

-C’est donc vous qui avez…


Caym allait pour atteindre son t-shirt lorsque la voix retenti. Il sursauta, il fit un bond de bien dix centimètres et faillit perdre l’équilibre. Il se retourna immédiatement, le visage blanc comme un linge pour réaliser qu’un homme avec une imposante carrure était dans la pièce. Père, époux, frère… il n’en savait rien mais l’air sur son visage était clair : je vais t’écorcher vif. Caym, paniqué ouvrit la porte la plus proche et la referma derrière lui, avant de s’appuyer contre, les yeux fermés. Bordel ! Mais que se passait-il ?!
Son cœur bondissait dans sa poitrine, il n’entendait que ce rythme assourdissant. Il sentait que tout tournait autour de lui, comme s’il changeait de dimension, il se sentait lourd, léger, il avait envie de vomir. Son esprit était incapable de raisonner correctement. Il avait mal au crâne et surtout l’impression d’avoir la tête dans un aquarium. Très certainement les effets de l’alcool de la veille, mais il allait devoir passer outre pour se sortir de cette terrible situation.
Respirant calmement, il attendit que le monstre tambourine à la porte.

Ce qui n’arriva pas.
Il se décida alors à ouvrir les yeux. Il ne put retenir un juron lorsqu’il réalisa qu’il était ailleurs. Une pièce désolée. Il avait l’impression de la connaitre, mais n’arrivait pas à situer où. L’état était plutôt déplorable, l’endroit était assez sombre les rideaux étaient tirés, des bouts de papiers peints s'arrachaient, laissant apparaitre un bois plein d'échardes. Caym secoua la tête, espérant que l’endroit où il était lui permettrait de rentrer plus tranquillement à l’académie.
Il écouta à la porte, pas un bruit. Il sorti, inspectant les environs, une sensation de déjà vu le mettait mal à l’aise. Ce ne fut que lorsqu’il arriva sur la marche la plus basse de l’escalier qu’il réalisa.

C’était la maison d’Elyssa.

Il se mordit les lèvres car à cet instant venait d’entrer la mère de la dessinatrice. Il ne sut que dire et tiqua lorsqu’il vit le regard de la dame s’attarder en dessous de son visage. Il baissa la tête et jura une fois de plus, mentalement. Heureusement qu’il ne payait pas à la grossièreté qu’il pensait, sinon il serait plus fauché que les blés.
Il était torse nu.

-hum, bonjour mon cher enfant. Je suis… hum… Contente de voir que tu t’es, euh, rabiboché avec ma fille, j’avoue être surprise, euh… par, hum…

Caym senti le rouge lui monter aux joues et ne savait pas quoi dire. Il avait envie de partir en courant, mais il n’allait pas sortir comme ça dans la rue. Et rester ici... était la pire des idées. Mais il n’avait pas le choix.
Il prit la parole, l’empêchant d’aller jusqu’à la fin de sa phrase, qui n’avait rien de glorieux. Il s’excusa d’apparaitre ainsi devant elle, mais il était en retard et ne trouvait pas son haut, aurait-elle quelque chose à lui donner rapidement pour qu’il disparaisse ? Il était hors de question de le dessinateur tenter un nouveau pas sur le côté, il était déjà ébahit d’en avoir fait un et était bien incapable de recommencer. Il allait devoir aller à l’académie en courant, il connaissait le chemin dorénavant.
La vieille femme lui apporta une chemise ample, certainement de son époux et lui proposa de petit-déjeuner. Caym refusa et s’excusa avant de partir hâtivement de la maison. Les choses n’allaient pas en s’améliorant, il avait hâte d’arriver à l’académie. Il serait en terrain connu.


Après une aussi longue marche rapide, Caym se sentait mieux. Il fendait la foule avec une étonnante délicatesse. Presque de la grâce. Mais il n’en était pas conscient. Il essayait de se souvenir de la soirée de la veille, à partir de quel moment tout avait dégénéré ?

Il courut jusqu’aux douches et se lava en vitesse. L’eau lui fit le plus grand bien et il se lava les dents, bien décidé à quitter toute trace de sa beuverie de la veille. En sortant de la salle de bain commune, il croisa un autre étudiant de sa promo qui lui sourit. Étrange. Caym haussa un sourcil, hésitant sur le comportement à adopter.

-Hey Cali ! Ne t’en fais pas vieux, on est nombreux à avoir loupé le cours de ce matin, faut dire que notre soirée était bien arrosée ! Hahaha

Il fit un clin d’œil à Caym et l’entraina à sa suite, lui expliquant que l’unique cours de la matinée avait en fait été une distribution des copies, de l’examen de Merwyn. Caym se décida à lui avouer qu’il ne se souvenait pas parfaitement de la soirée de la veille et son camarade, le regarda avant d’exploser de rire. C’était vexant. Mais il se chargea de tout lui raconter en détail, du moins, les détails de la soirée générale, dans le bar où avait été Caym et ce gars, avec d’autres de la promo. Ils avaient beaucoup bu, dansé et fait la fête avec une certaine passion. Caym avait ensuite disparu, ainsi que d’autres dessinateurs, qui avaient certainement profité de cette soirée pour faire des rencontres.
Caym n’avait pas décroché un mot mais son camarade continuait à parler, semblant revivre les évènements. Ils finirent par arriver devant la porte du professeur qui les fit entrer afin de leur rendre leurs copies.

-Bien, vous seriez venu ce matin, je vous aurais expliqué les réponses que j’attendais, mais comme votre absence me dissuadera de vous donner la moindre aide. Monsieur Cali votre réponse est... Lascive. J’en attendais un peu plus. Je vous propose donc de rester ici une heure supplémentaire à rédiger un essai sur la vie de Merwyn ou bien d’aller déjeuner avec vos camarades et de recevoir un joli zéro dans votre moyenne.

Caym, grimaça et accepta la proposition du professeur, bien décidé à valider cette matière. L’autre étudiant prit sa copie et fila sans demander son reste après avoir observé Caym d’un drôle d’œil. Personne n’avait jamais eu zéro à cette matière…

Caym passa donc une heure à écrire tout ce dont son esprit voulait bien se souvenir à propos de Merwyn. Sa vie, ses amours, son pouvoir, ses œuvres… Et une partie de son admiration, car Merwyn était clairement le meilleur et il rêvait au plus profond de lui d’être son égal.

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Elyssa
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08.03.16 14:12
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    Comme un automate, la jeune fille traversa les différents couloirs qui la séparaient du bureau de Maître Elis. Elle qui considérait l’Académie comme le foyer le plus accueillant qu’elle eût jamais connu se sentait aujourd’hui comme une étrangère. Elle avait l’impression de s’être absentée pendant des semaines, alors que seuls quelques petits jours l’avaient mise sur la touche. Pour ne pas arranger les choses, elle avait du mal à se faire à la nouvelle ambiance de joie diffuse qui se répercutait sur les murs. Elle avait complètement raté ce moment. Le Verrou avait éclaté, et elle avait raté ce moment. Par conséquent, elle n’arrivait presque pas à comprendre le bonheur des Dessinateurs. A moins que cette nouvelle situation ne lui permette enfin de Dessiner. Réellement.

    Elle en était à ces réflexions lorsqu’elle arriva à destination. Elle frappa à la porte ouverte et tira le professeur de sa lecture.

    - Entrez, Elyssa, et asseyez vous je vous en prie. Comment allez-vous ?

    Persuadée qu’elle avait été convoquée pour se prendre un savon monumental, la jeune fille dessina tant bien que mal un faible sourire pour lui répondre poliment.

    - Ca va mieux, merci.

    - Bien, bien, répondit-il en se frottant les mains. Je ne vais pas tourner autour du pot pendant des heures, jeune fille. Votre malaise et votre absentéisme récents m’inquiètent.


    Interdite, redoutant la suite de ses propos, Elyssa se composa un visage indéchiffrable, dans une posture purement défensive.

    - Tout va bien ?


    Imperceptible soupir.

    - Oui, Maître Elis, pardon pour ce petit… passage à vide. Quelques soucis personnels mais rien de bien inquiétant.

    J’ai juste tué un homme, ajouta-t-elle pour elle-même dans un sourire rassurant.

    - Bien, bien. Car j’ai le regret de vous annoncer que vos résultats de ce dernier mois sont en baisse. De manière assez marquante pour que je vous en parle aujourd’hui, de façon à ce que vous puissiez y remédier dès maintenant.

    Elyssa acquiesça. C’était bien sa fête, tout compte fait.

    - Il va falloir en plus rattraper votre retard de cette dernière semaine, mais je suis tout à fait serein.

    Ah oui ? Pourquoi ne partageait-elle pas cet état d’esprit ?


    Néanmoins, elle fut rassurée de constater que sa mère n’avait apparemment pas ébruité son dernier chef d’œuvre. Elle avait toujours prêté toute son attention à la réputation de la famille.

    - Bien sûr.

    - Vous n’êtes pas sans savoir que le verrou ts’lich a cédé. J’espère donc que cette nouvelle vous apportera le soutien nécessaire pour vous remettre d’aplomb et vous remotiver. Tout le monde connaît des petites baisses de forme, mais sachez que vous pouvez venir me trouver quand vous le souhaitez si jamais vous ressentiez le besoin de parler.

    Pour le coup, Elyssa peina à trouver que répondre. Elle n’avait juste pas l’habitude de faire face à tant de sollicitude. Elle balbutia un vague « Merci », perdant momentanément l’aplomb qu’elle se composait habituellement, avant que le professeur ne prît congé d’elle.

    En sortant du bureau, Elyssa reprit pleinement conscience de ce que représentait l’Académie pour elle. Elle avait eu tendance, ces derniers jours, à perdre de vue la chance et le bonheur que lui offrait ce nouveau chapitre de sa vie, mais se promit de sortir la tête de l’eau pour ne pas perdre sa place ici.



    Elyssa avait passé la matinée à courir à droite et à gauche pour essayer de récupérer les cours qui lui manquaient. Elle jonglait entre les camarades qui pouvaient lui prêter leurs notes et les professeurs qui pouvaient lui rendre des copies ou lui demander des devoirs de rattrapage. Elle parvint à ne pas arriver en retard au cours d’histoire du Dessin grâce aux pas sur le côté qui lui avaient permis d’éviter de traverser toute l’Académie à chaque démarche. Elle se sentait encore un peu fatiguée, mais Maître Elis avait su trouver les mots qui manquaient à sa motivation. Elle se devait de réussir cette année et, le verrou ts’lich disparu, ce n’était que plus de possibilités qui s’ouvraient à elle.

    Elle prit donc place dans une classe à moitié vide, sous l’œil mécontent du professeur.

    - Bien. Au vu de vos résultats, je vais consacrer ce cours à la correction de votre devoir sur Merwyn. Je m’excuserais bien du temps passé avant de vous le rendre, mais vous comprendrez dès que vous aurez les copies en main qu’il m’a fallu de longues heures de correction.

    Le message était bien passé. Quelques élèves gigotèrent sur leurs chaises, mal à l’aise. Elyssa avait pour sa part complètement occulté cet événement, et grimaça en voyant la note que lui tendait le professeur.

    - Mademoiselle Cil’ Darn, je préfère vous avertir que l’humour ne saurait masquer vos lacunes. Ainsi pourrons-nous tous les deux espérer une progression au prochain devoir.

    La jeune fille entrouvrit les lèvres, imperceptiblement, mais retint le souffle qui s’apprêtait à délivrer une réponse cinglante à ce professeur qu’elle n’avait jamais su apprécier. A la place, elle redessina sa bouche d’un fin sourire entendu, bien que son regard ne sût pas accompagner ce nouvel élan.

    - Bien sûr, maître, je m’en souviendrai.

    Sa nouvelle résolution devait bien s’agrémenter de quelques sacrifices. L’heure de cours qui suivit était parfaite pour le lui rappeler. Tout comme la référence que leur vit le maître à propos des entretiens individuels, qui avaient lieu le surlendemain. Encore un détail qu’elle avait totalement occulté.



    A la pause déjeuner, Elyssa entreprit de chercher Flynn, mais ne put le trouver. Elle était consciente d’avoir érigé un mur entre son petit ami et elle récemment, et espérait recoller les morceaux. Mais le beau brun n’était visible nulle part.
    C’est sur le temps libre que lui offrait son unique cours de l’après-midi qu’elle parvint à le croiser, au détour d’un couloir.

    - Te voilà enfin ! Je te cherche depuis des heures ! l’accueillit-elle avec un sourire sincère, le premier, peut-être, de la journée.

    Mais Flynn arrêta le mouvement qu’elle amorçait vers lui d’un geste.

    - Au moins tu vois ce que ça fait de ne pas croiser ta petite amie de la journée. Et encore, j’aurais bien aimé que tu me cherches encore quelques jours, juste pour te rendre compte.


    Le sourire de la jeune dessinatrice s’évanouit pour faire place à une mine concernée.

    - Je suis désolée Flynn, j’ai…

    - Te fatigue pas, la coupa-t-il, j’en ai assez. Assez de te chercher, même quand tu es là à côté de moi.

    - Qu’est-ce que tu veux dire ?

    - On s’entendait plutôt bien, toi et moi. Enfin, c’est ce que je croyais. Et puis il y a eu ce type, et tu me files entre les doigts depuis que tu le fréquentes.


    Elyssa ne joua pas les innocentes, elle voyait clairement de qui Flynn parlait. Elle lui en voulait juste de la façon dont il envisageait leur relation. Mais comment lui expliquer que Caym n’était en aucun cas un potentiel concurrent quand tous les signes jouaient en sa défaveur ?

    - Ecoute, j’ai horreur de ce type de phrase, mais ce n’est pas ce que tu crois. Caym est juste un ami. Et encore, je ne suis pas bien sûre de vouloir continuer à le fréquenter. Tu n’as rien à craindre de lui, crois moi. Je suis et je reste exclusivement tienne, Flynn. Je suis sincère.

    Le jeune homme était clairement partagé entre l’envie de la croire et la désillusion.

    - Je dois y aller. J’ai encore cours.


    Et il la planta là sans plus de cérémonie, l’air affecté par cette entrevue mais décidé à ne pas regarder derrière lui. A ne pas voir les larmes qu’il faisait couler sur le visage de la jeune fille. Elle essuya bien vite ses yeux et redressa le menton, ayant aussi retrouvé aujourd’hui la volonté de ne laisser personne voir ses failles. Elle avait juste un dernier point à régler avant de pouvoir pleinement se redonner les moyens d’avancer.



    Ayant retrouvé plus vite qu’elle en le pensait son influence auprès de ses camarades et des résidents de l’Académie, elle fut informée que le garçon qu’elle cherchait était en quelques sorte collé par leur professeur d’histoire. Elle n’eut pas à l’attendre longtemps, appuyée avec élégance, comme toujours, contre le mur du couloir, à côté de la porte de la salle.

    - On devrait parler. En tout cas, j’ai à te parler.

    Elle n’était pas encore vraiment sûre des mots qu’elle allait devoir choisir. Comme toujours, quand on en revenait à Caym. Il avait le don de déconstruire tous les codes qu’elle avait su s’approprier, la laissant presque vulnérable. Elle haïssait ce manque de contrôle, et tendait à haïr par la même occasion le principal fautif. Elle prit une inspiration, prête à en découdre dans ce couloir désert, lorsqu’un détail eut le pouvoir de lui faire froncer les sourcils. Depuis quand Caym portait-il des chemises aussi bien coupées ? Aussi… chères ? Ni une, ni deux, Elyssa joua sur la surprise pour pousser le dessinateur contre le mur en face d’elle. Lui faisant toujours face, elle se mit sur la pointe des pieds, même si ses talons lui permettaient de conserver une taille déjà pratique, et entreprit de retourner le col de Caym, pour s’assurer de la marque du vêtement. Depuis quand Caym portait-il des vêtements de la boutique de ses parents ?
    Le regard farouche, elle relâcha le tissu, sans trop s’éloigner de lui. Pas tant qu’il n’aurait pas répondu à sa question muette.
    Pas tant que cette colère n’aurait pas décru.
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Caym Cali
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Caym Cali
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19.03.16 18:58
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Deux rencontres palpitantes

Caym profitait du ciel dégagé.
Son regard scrutait l’obscurité, cherchant les constellations les plus connues. Son maître, du moins l’homme qui l’avait lancé sur la voie du chaos, et qu’il dépassait grandement maintenant, avait tenté de lui apprendre à s’orienter grâce aux étoiles. Leur positon, les constellations qu’elles formaient... Le jeune homme n’y arrivait pas. Il y en avait trop et pour lui tous ces points lumineux se ressemblaient.
Ça le frustrait.

Un léger parfum fleuri lui chatouilla les narines tandis que le bruit d’un doux tissu qui se froisse parvint à ses oreilles. Il tourna la tête et observa la femme qui venait de s’assoir à côté de lui. Dame Kurtiss. La lune illuminait son visage d’une pâle lumière qui faisait ressortir sa peau blanche, formant un contraste saisissant avec sa chevelure brune, qui, dans la pénombre, semblait aussi sombre que la nuit.

-Heureusement que je n’avais pas de mauvaises intentions à ton égard, ton corps serait déjà froid.


Amusé, par cette entrée en matière, le mercenaire sourit à l’intrigante femme. Ses yeux pétillaient, le mettait-elle au défi ?

-Je n’avais pas le moindre doute à propos de vos intentions, que je sais des plus pures et sincères, ma Dame.


Penchant légèrement la tête, son professeur l’observa. Il avait changé. Caym le savait, il le sentait.

-Le professeur Bil’Marayo –d’histoire de Merwyn- semble avoir été surpris par ta curiosité et ton grand savoir. Il est en train de convaincre les autres professeurs de ton potentiel.


La voix semblait aussi douce que de la soie, mais restait aussi tranchante qu’une lame bien aiguisée. Le jeune et futur dessinateur cru y déceler une pointe d’admiration, mais étouffa rapidement cette pensée. Dame Kurtiss n’était pas là pour faire son éloge, ni même l’encourager. Elle n’énonçait que des faits pour le moment.

-Mais pour être honnête nous avons tous d’autres affaires à régler que de nous préoccuper d’un première année qui a prouvé pendant près de deux ans sa médiocrité.
Caym serra les dents mais ne dit rien, attendant la suite. L’ouverture des spires a modifié l’équilibre au sein de l’Académie, les dessinateurs peuvent reprendre du service et les théoriciens commencent leur descente en enfer. Et d’autres étudiants en profitent de cette nouvelle liberté pour faire leurs preuves, louchant sans vergogne sur le poste de sentinelle.

Caym soupira. Où voulait-elle en venir ? Il n’était pas prêt d’être une sentinelle, il n’en avait de plus nullement l’envie.
Elle lui parla ensuite d’un de ces jeunes, prometteurs. Eddy Fil’Dran. Il souhaitait relever immédiatement les anciennes sentinelles et mettre sur pieds une nouvelle équipe faite de sang neuf. Le professeur laissa ensuite voir son visage derrière son masque : le Chaos avait besoin de temps pour se préparer au retour actif de ces puissants dessinateurs. Si pendant de longues années ils ne s’étaient pas préoccupés des puissants dessinateurs, la donne changeait. Et pour leur bien, plus l’équipe des sentinelles mettraient de temps à se mettre sur pied et à prouver son efficacité, mieux ce serait. Et cet Eddy était une mauvaise épine dans leur pied.
Le message était clair.

-Comment...


Avant qu’il n’ait fini sa phrase les yeux glacés de la mercenaire se fichèrent dans ceux de Caym. Il dégluti. Message reçu, c’était son affaire, et la sienne seulement. Il devrait se débarrasser discrètement de ce dessinateur, le comment importait peut à sa supérieure. Elle donnait les ordres, et lui exécutait. Elle n’avait déjà qu’une piètre opinion de lui, il était temps qu’il fasse ses preuves.
Il hocha la tête et se releva. Il devait marcher, il avait besoin de temps pour assimiler toutes ces informations, et surtout pour penser à comment se débarrasser d’un type plus puissant que lui. Il n’avait encore jamais pensé l’assassinat d’une telle manière. Que personne ne soupçonne rien et que sa couverture reste intacte. Un sourire étira ses fines lèvres. Il se sentait revivre. L’adrénaline coulait dans ses veines, le danger lui picotait le coup. Il revenait dans le jeu.

Galamment, il aida Dame Kurtiss à se relever et la regarda.
Elle semblait fatiguée. Il la regardait d’un œil neuf et il semblait que son apparence de jeune femme dynamique et puissante se faisait plus léger. Etait-ce sa manière à elle d’aborder les autres et de se dissimuler ? La situation était-elle vraiment si tendue entre les professeurs ? Il imagina un instant ce qu’il en serait à la Forteresse. Les mentaïs reviendraient en jeu et mettraient les autres au pas. Ca ne devaient pas être des jours très joyeux…
Alors, qu’ils se séparaient, son séduisant professeur approcha ses lèvres de l’oreille de Caym pour lui murmurer quelques paroles, qui le figèrent.

-Prend garde avec la fille Cil’Darn. Tu peux l’apprivoiser mais méfie-toi de son influence.


Sans bouger, il observa la fine silhouette de la Dame s’évanouir dans la nuit. Comment diable était-elle au courant de… ? Se secouant, il revint à la réalité et rejoignit, aussi discret qu’une ombre, son dortoir.
Peut-être que son changement de comportement avait fait plus de bruit qu’il ne l’avait imaginé. Et comme Elyssa Cil’Darn était un pion très important de leur promo, rien qui ne s’approchait de près ou même de loin d’elle, n’était épargné par les ragots. Elyssa… il avait apprit son prénom lors du dîner, il avait rejoint une table de petits bourgeois, qui avaient parlé de nombreux ragots, comme l’absence prolongée de la dessinatrice et surtout concernant le soudain accès aux spires. Comment était-ce possible. Tous les ts’liches avaient-il été exterminés ?
Le mercenaire avait presque fait partie de la bande, mais il n’avait pas réussi à trouver sa place, ou le comportement à adopter. Il avait reçu quelques regards méprisants, lui faisant comprendre qu’il était de trop. Mais, retenant l’envie de leur enfoncer les yeux profondément dans leurs orbites, il n’avait ressenti que l’envie plus forte de s’intégrer à cette masse grouillante. Il devait juste trouver la manière d’y parvenir.

Cette nuit-là, le jeune homme tarda à trouver le sommeil. Tant de choses tournaient dans sa tête, la mission, les propos de Kurtiss, son infiltration, Cil’Darn, le dessin et son récent pas-sur-le-côté.



Les jours suivants, l’ambiance redevenait plus calme, mais Caym était de plus en plus fatigué. Il tentait de pousser son Don au plus possible afin de connaitre la portée de son pouvoir, ce qui l’épuisait au-delà de l’imaginable. Et surtout, il échafaudait son plan. Il sentait que le temps lui était compté, il devait faire vite.



Tout était finalement prêt.
Du moins le serait, après son dernier examen d’Histoire de Merwyn.

Le professeur l’avait convoqué afin de pousser la réflexion plus loin qu’il ne l’avait fait lors de sa rédaction de rattrapage. Il lui proposa un thème plus actuel et utile : les lègues du fabuleux dessinateur. Il s’agissait d’un sujet qui intéressait Caym, des flèches créant comme un mur invisible empêchant les Ts’liches de passer, ou des gants permettant de tirer à l’arc sans arc. Ces armes n’étaient que la partie émergée de l’iceberg, comment ne pas désirer ardemment mettre la main sur l’une d’elles ? Il discuta donc, pendant près d’une heure argumentant la vie actuelles de cet héritage. Bien entendu, d’autres cadeaux existaient, comme Al-Jeit ou des objets aux propriétés diverses et moins utiles dans un combat. Le professeur avoua même que certains lieux semblaient enchantés, le Don réagissait autrement là-bas. Le mercenaire approuva cette hypothèse, la Vigie de la Citadelle des frontaliers faisait partie de ces lieux à part, mais tous deux ignoraient tout des autres lieux potentiels et de leurs capacités, aucun écrit n’en faisait mention.
Ce fut donc un examen enrichissant qui laissa le jeune dessinateur pensif lorsqu’il quitta la pièce.

Chassant ces pensées bien qu’intéressantes de son esprit, il se reconcentra sur sa mission. Il devait débarrasser l’espèce humaine de l’un de ses individus.

Mais le destin en décida autrement.

- On devrait parler. En tout cas, j’ai à te parler.

Cil’Darn.
Caym soupira. Ce n’était pas le moment. De tous les moments où elle aurait pu se pointer, il fallait que ce soit maintenant.
Le regard bleu acier du mercenaire s’attarda sur la silhouette souple de la jeune femme. Appuyée avec négligence sur le mur, elle ne semblait pas réaliser la lascivité de sa pose. Ses hauts talons mettaient en valeur ses longues jambes et ses hanches joliment moulées dans un pantalon couleur crème. Une taille fine et une poitrine parfaitement dessinée étaient mises en valeur par un petit haut noir moulant, rehaussé par une veste en cuir serrée. Elle faisait tourner les regards, elle le savait et en abusait.

Mais avant que le jeune homme n’ait pu faire quoi que ce soit elle se jeta sur lui.

Littéralement.

Elle le plaqua contre un mur.

Surpris, le jeune homme ne réagit pas. Que devait-il faire ? La repousser avec force quitte à lui briser le nez ? C’était ce que lui criait son instinct et l’unique réaction qu’il connaissait dans ce cas de figure. Mais ce n’était pas ce qu’il fallait faire. Du moins ici. Et à cet instant alors qu’il allait pour tuer un abruti. Deux dessinateurs d’un coup ça ne passerait pas inaperçu, surtout que son cadavre à elle ne bénéficierait pas de la même attention que l’autre.
Elle se mit sur la pointe des pieds et approcha son visage de Caym qui restait plus immobile qu’une statue, le souffle court, tandis que la main fraiche de la dessinatrice avait déjà élu domicile dans sa nuque, déboutonnant au passage quelques boutons de sa chemise.

Caym garda les yeux ouverts et chercha à reprendre le contrôle de son corps.
Il ne parvint à réaliser cet exploit qu’une fois la jeune femme ayant reprit sa distance. Elle n’avait pas cherché à prendre possession de ses lèvres ni à lui ôter totalement ses vêtements pour lui faire elle-seule-savait-quoi.

Tandis que le regard de la jeune femme se faisait insistant, il finit par comprendre ce qu’il s’était passé, mais il devait se ressaisir et tourner cette situation à son avantage.
Se défaisant de l’emprise de la jeune femme avec une étonnante facilité, il inversa leurs rôles. Il plaqua le corps de la jeune femme contre le mur et cola son corps au sien, une main sur la nuque de la jeune femme, l’autre derrière sa taille. Il mettait ce qu’il fallait de poids contre la jeune femme de façon à ce qu’elle ne se dégage pas, mais sans l’étouffer pour autant. Il ne voulait pas paraitre menaçant.
Il souhaitait juste lui rendre la pareille de son « attaque » surprise.

-Je ne pensais pas t’avoir manqué à ce point Cil’Darn. Mais si c’est véritablement ce que tu désires, je pense pourvoir te combler…

Se faisant, il laissa son pouce caresser le visage de la jeune femme. Sa main droite glissée dans ses cheveux bruns, son doigts longea sa mâchoire jusqu’à atteindre les lèvres, rouges et pulpeuses de la dessinatrice. Il les fixa avec intensité, approchant son visage à quelques centimètres à peine de celui de la jeune femme.
Alors qu’il sentait son souffle chaud sur ses lèvres, il se recula.
Ses yeux perdant brusquement leur côté affamés se mirent à pétiller de malice en voyant la jeune femme décontenancée.

Puis, il décida de répondre aux interrogations de la dessinatrice ce qui la mettrait très certainement en colère. Lorsqu’elle l’avait agrippé par le cou, c’était uniquement pour regarder sa chemise. Il avait complètement oublié qu’il la portait. Il s’agissait de la chemise prêtée par la mère de la jeune femme, celle-ci avait dû reconnaitre le vêtement, ce qui expliquait son… étrange réaction.
Remettant son col en place et lissant sa chemise bien sa chemise, il hésita à reboutonner la totalité du vêtement et finalement prit la parole.

-C’est… un cadeau. Sa voix lui semblait hésitante, mais il réfléchissait à ce qu’il pouvait dire. Devait-il faire croire à une amante qui lui aurait prêté un vêtement ou pencher pour une semi-vérité ? Il opta pour la seconde option. Un présent de… maman.

Ce disant il ficha ses yeux clairs dans ceux de la jeune femme, guettant sa réaction.

- On doit parler, je suis d’accord. Mais j’ai à faire Cil’Darn. Donc soit tu m’accompagnes rapidement, soit on voit ça plus tard.


Il lui laissait le choix. Il ne voulait pas être mal poli, mais il devait attendre Eddy avant qu’il ne quitte la zone des escaliers de la tour principale. Celle où se trouvaient les bureaux de l’administration. Le mercenaire avait eu vent de son entrevue avec le recteur de l’académie. Le jeune homme, prétentieux comme il l’était, prendrait ces escaliers menant au hall principal, pour que tous puissent le voir et qu’il leur annonce la bonne nouvelle. Caym devait agir juste avant, sinon il serait trop tard.
Un plan de secours se dessinait dans son esprit, Cil’Darn pourrait être un alibi parfait, dans le cas où elle choisirait de l’accompagner.

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Elyssa
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13.04.16 23:22
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    La colère de la jeune dessinatrice allait croissant au fil des secondes que mettait Caym à réagir, avant d’avorter, sous le coup de la surprise, lorsqu’il la plaqua à son tour contre le mur opposé. Son détestable camarade appliquait à la lettre la plus primitive des lois ; la loi du talion. Sauf qu’il profitait de sa position de force pour laisser ses mains sinuer jusqu’à sa nuque et sa taille. La surprise, l’incertitude, un frisson d’émotions antinomiques, la crainte même, ainsi qu’un nouvel élan de colère noire se disputèrent au creux de sa gorge et de son ventre. Son corps n’était plus que tension sous l’assaut de toutes ces sensations opposées. Une retenue méfiante, une violente fierté, une attention électrique… Tout se mêlait en une incroyable énergie, bridée jusqu’à la limite de l’implosion par la prise du dessinateur.

    Elyssa cessa toute tentative de s’extirper de la poigne doucereusement menaçante. Le dessin trouva sans mal son chemin, dans les Spires fraîchement libres et dans le regard azuré de Caym. Oppression. Une brume sombre, de faible consistance d’abord, glissa à leurs pieds, se mouvant le long du couloir. Sa créatrice ne s’en soucia pas. A vrai dire, elle n’en avait même pas conscience, puisqu’elle se préoccupait surtout de relever son fin menton en une moue définitivement provocatrice. Et maintenant ? suggérèrent ses prunelles cerclées d’argent.

    - Je ne pensais pas t’avoir manqué à ce point Cil’Darn. Mais si c’est véritablement ce que tu désires, je pense pourvoir te combler…

    Sous l’action conjuguée de ses paroles et de sa caresse, les iris de l’Alavirienne prirent la teinte du granit et fixèrent, presque sans le voir, leur interlocuteur. Et l’ombre s’épaissit, commençant par la même occasion à envelopper la silhouette des deux Dessinateurs, dans une urgence difficilement explicable.
    Cali s’approcha encore, si ce fût possible, et la pression s’alourdit d’un poids supplémentaire sur les épaules de sa proie. Cette brume lui pesait tout autant que cet odieux égal, elle qui semblait se gorger d’encre de Chine à mesure qu’elle absorbait les émotions de son initiatrice, laissant cette dernière harassée et perdue. Que se passait-il ? A quoi jouait Caym ? Elle n’aurait su dire s’il avait conscience de la menace qui affleurait sur leurs échines, remontant vertèbre par vertèbre pour assoir sa suprématie. Toujours était-il qu’il ne réagit pas franchement à ce danger inédit.

    La brume se dispersa progressivement à mesure que le Dessinateur lui rendait son espace vital, jusqu’à ne plus subsister que sous la forme d’un quelconque brouillard hivernal. Elle l’observa arranger sa chemise, interdite face au phénomène auxquels ils venaient d’échapper et qui ne lui avait laissé, du moins lui semblait-elle, qu’une sensation d’angoisse et d’épuisement. Seuls témoins de la scène, ses iris avaient conservé leur teinte basaltique.

    - C’est… un cadeau. Un présent de… maman.

    Il semblait particulièrement fier de sa répartie, mais la jeune fille se contentait de le fixer d’un air altéré. Elle avait l’impression qu’elle devait réagir, sûrement se mettre en colère ; peut-être l’eût-elle-même giflé si elle n’avait pas été aussi étrangère à elle-même. Mais elle se contenta de le fixer, la pensée ralentie par ce qui venait de se produire dans son état de semi-conscience, replaçant machinalement son blouson de cuir, dans un geste qu’elle avait répété jusqu’à l’automatisme.

    - On doit parler, je suis d’accord. Mais j’ai à faire Cil’Darn. Donc soit tu m’accompagnes rapidement, soit on voit ça plus tard.

    La brume avait disparu. Elyssa s’en était rendu compte car ses pensées commençaient à tourner de nouveau dans son esprit, quoique toujours parasitées par l’incompréhension qui planait sur elles et par la désagréable sensation qui découlait de tout cela. Deux prunelles de nouveau actives se plantèrent dans le regard saturé d’orgueil du dessinateur. Mais comment avait-elle pu tenter d’approcher ce type ? Au moins cette étrange brume lui avait-elle offert une prise de conscience : depuis qu’elle avait abordé ce gars, au réfectoire, les emmerdes s’étaient déversées sur elle comme un seau d’eau glacée. Il y avait eu cet homme, à l’auberge, celui qu’elle avait…tué. Cet orage ensuite, dont elle ne conservait que des souvenirs flous, mais dans lesquels elle était sûre de l’implication de Caym. Et maintenant, ça. Mais qui était-il ?

    Devant l’inactivité apparente de la brunette, Caym se mit en marche dans l’optique de la laisser su place. Dans un geste impulsif, Elyssa retint son bras, sourcils délicatement froncés et paupières plissées. Elle avait un besoin viscéral de réponses. Sans oublier que le dessinateur semblait pressé, elle annula la distance qui les séparait d’un pas presque assuré, et le suivit.

    - Que s’est-il passé ? Je veux dire… l’orage.

    Le regard qu’elle posa sur lui en énonçant sa question valait tous les apaisements possibles, puisque toute trace de colère s’était évaporée dans son dessin inconscient. Elle paraissait concernée et démunie mais malgré tout, conservait son maintien altier. Seuls ses bras croisés devant elle dans le but de réprimer un éventuel frisson tranchaient avec sa fierté apparente.


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Caym Cali
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19.04.16 10:47
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Souvenirs d'un orage
Une série de bruit de pas légers mais pressés avisèrent Caym que la dessinatrice le suivait. Elle se mit à sa hauteur et ne tarda pas à prendre la parole.

- Que s’est-il passé ? Je veux dire… l’orage.


Caym lui jeta un coup d’œil à la dérobée, fronçant les sourcils. Comment ça, que s’était-il passé ?
Il tourna la tête, et dévisagea la jeune femme. Elle avait retrouvé son attitude hautaine et méprisante qu’il détestait tant, mais il savait dorénavant que ce n’était qu’une façade. Il le voyait à son visage et à la lueur qu’il distinguait dans ses yeux. Elle avait besoin de réponses comme si elle avait oublié. Ou si elle voulait qu’il le lui raconte.
Notant ses bras croisés, Caym soupira, réfléchissant à toute allure. Étrangement, il se sentait léger, comme si entre eux, une barrière s’était brisée. C’était étrange. Ils étaient toujours en conflit, se cherchaient, croisaient le fer, mais là, ils semblaient… normaux.
Le mercenaire ne se sentait plus emporté par ses sentiments comme à chaque fois qu’il la rencontrait. Plus tôt, lorsqu’elle l’avait plaqué contre le mur, il s’était emballé, comme s’il ne contrôlait qu’à moitié ses gestes. Il était conscient de tout, l’assumait et ça lui semblait légitime, et pourtant il n’avait pu se détourner. Rien de ce qui ne se passait autour n’avait plus eu d’importance.

-L’orage…


Caym laissa ses souvenirs remonter à sa mémoire, ne sachant trop par où commencer. Par le pas sur le côté. Pourquoi avait-elle fait ne telle chose déjà ? Se souvenant de sa tentative de séduction dans ce même couloir, le dessinateur qui s’était soudainement senti proche de la demoiselle s’éloigna légèrement.

-Disons que ça a commencé avec ton délicieux copain. Je…
Le mercenaire hésita sur la manière de présenter les choses puis opta pour la franchise. J’ai eu envie de lui coller mon poing dans la figure, alors je t’ai peut-être un peu… collée. De manière à le rendre jaloux. Rien de bien méchant, juste un bras dans ton dos. Mais tu étais en colère et tu as brusquement fait un pas sur le côté qui nous a menés tout droit dans ta chambre. Je déteste les pas sur le côté, cette sensation de… retenant un frisson, Caym passa rapidement, il ne souhaitait pas partager sa répugnance des pas sur le côté avec elle. Bref, j’étais en colère, ta mère nous a surpris, tu t’es énervée, on s’est insulté. Tu as commencé à dessiner une petite tempête, l’air crépitait, le vent tournoyait… Mais tu ne te calmais pas. J’étais furieux et tu refusais de demander pardon pour ton acte. J’en ai eu plus qu’assez et j’ai amplifié ton dessin. A nous deux on a créé une véritable tempête. Ton dessin, qui était brouillon je l’ai rendu précis et  nous l’avons tous les deux nourri de notre rage. Et il nous a échappé bien que nous continuions à l’alimenter. Ta mère était furieuse, tu étais furieuse, j’étais furieux. Tu as fait un pas sur le côté et tout a brusquement cessé.

Le temps que le dessinateur raconte ce récit, ils étaient arrivés dans le hall. Nombre d’étudiants se pressaient et l’air était rempli d’une douce euphorie. Soudainement Caym réalisa que son plan ne fonctionnerait pas. Un dessin au milieu d'une telle assemblée serait immédiatement remarqué. Il devait changer de tactique. Et rapidement.
La foule lui avait accordé un peu de répit, Cil’Darn ne pouvait plus lui parler aussi tranquillement que dans le couloir. Il l’entraina vers l’escalier monumental et commença à gravir les marches. Qu’y avait-il en haut ? Il ne s’était jamais vraiment posé la question… Quelle excuse sortirait-il à la demoiselle ? Gardant cette préoccupation pour plus tard, il salua un étudiant de la tête tandis qu’en passant à son côté il laissa son esprit effleurer l’imagination. Très légèrement, une simple caresse. Une légère modification de la réalité. Les marches se troublèrent un instant.
Si Caym ne vacilla que légèrement, un bruit de chute retentit dans son dos.

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Elyssa
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18.05.16 13:17
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Devil Like You ♪

    Etonnamment, comme si sa propre lassitude avait déteint sur son camarade, Caym semblait plus calme.

    - L’orage…

    Et cette même difficulté à rassembler le souvenir.

    - Disons que ça a commencé avec ton délicieux copain.

    Génial. Elle en avait presque oublié pourquoi elle était venue empoigner le dessinateur.

    - Je… J’ai eu envie de lui coller mon poing dans la figure.

    Elyssa hausa un sourcil stupéfait, prise de court. Depuis quand Caym se souciait-il d’elle ? S’intéressait à elle ? Enfin, en dehors de leur stupide jeu ? Elle n’eut pas le temps de l’arrêter sur ce détail, bien qu’elle eût voulu le piéger à ce sujet, car elle attendait tout autant la suite du récit. Le braquer compromettrait facilement les réponses dont elle avait besoin.

    - Alors je t’ai peut-être un peu… collée. De manière à le rendre jaloux. Rien de bien méchant, juste un bras dans ton dos.

    Oh le… Raï. La crispation retrouva lentement le chemin de ses nerfs, mais elle continua de prêter toute son attention à son interlocuteur.

    - Mais tu étais en colère et tu as brusquement fait un pas sur le côté qui nous a menés tout droit dans ta chambre. Je déteste les pas sur le côté, cette sensation de…

    Lentement le souvenir reproduisit ses éclats dans la mémoire de la jeune fille.

    - Bref, j’étais en colère, ta mère nous a surpris, tu t’es énervée, on s’est insulté. Tu as commencé à dessiner une petite tempête, l’air crépitait, le vent tournoyait… Mais tu ne te calmais pas.

    Une tempête ? Elle qui n’était pas foutue de dessiner une minuscule fleur éphémère en moins de cinq minutes ?

    - J’étais furieux et tu refusais de demander pardon pour ton acte.

    Elyssa lâcha momentanément des yeux le visage du garçon, serrant les lèvres. Mm. Ce détail était plus que probable.

    - J’en ai eu plus qu’assez et j’ai amplifié ton dessin. A nous deux on a créé une véritable tempête. Ton dessin, qui était brouillon je l’ai rendu précis et nous l’avons tous les deux nourri de notre rage. Et il nous a échappé bien que nous continuions à l’alimenter.

    Je frémis sous l’assaut des bourrasques. Ces rafales de vent, lourdes de menaces, qui viennent de se lever et me taquinent sans parvenir à me faire ployer. Je reste de marbre, tandis que tout autour de moi est charrié, bousculé, ébranlé.

    - Ta mère était furieuse, tu étais furieuse, j’étais furieux. Tu as fait un pas sur le côté et tout a brusquement cessé.

    La brunette ralentit le pas, se plaçant ainsi légèrement en retrait de Caym tandis qu’elle digérait à la fois informations et souvenirs partiellement reconstruits. L’attitude de sa mère l’autre matin trouvait donc son début d’explication.
    Elle déboucha dans le hall deux pas après lui, sans prêter attention au brouhaha euphorique qui se glissait jusqu’à leurs oreilles. Elle se rendit pourtant vite compte que toute tentative de conversation était vaine, et se laissa guider par l’étudiant vers les marches de l’escalier principal.


    - Tu…

    Ce n’est qu’après avoir entamé sa phrase qu’elle crut voir Caym vaciller, trop légèrement pour qu’elle en ait la certitude. Un bruit incongru et une animation soudaine avorta la phrase qui venait de naître entre ses lèvres rosées. Dans un instinctif élan de curiosité, Elyssa se retourna. Un frisson glacé, né au creux de ses reins, lui brûla l’échine en se frayant un chemin jusqu’à sa nuque. Le corps désarticulé en bas des marches ne lui rappelait que trop bien la masse sans vie de l’ivrogne de l’autre soir. Les cris qui lui parvenaient du pied de l’escalier suffirent à confirmer le malaise qui s’attaquait insidieusement à son cœur et à ses poumons. Elle était incapable de rejoindre l’attroupement paniqué qui se formait dans le hall. Le seul mouvement qu’elle put se permettre fut de s’agripper à la rambarde, à s’en blanchir les phalanges. L’étrange silence qui succéda au brouhaha d’hystérie bourdonnait tout autant aux oreilles de la jeune dessinatrice, figée par l’anxiété. Ses yeux se posèrent sur Caym, mais elle n’aurait su y lire quoi que ce soit.



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Caym Cali
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12.06.16 13:18
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la peur est le parfum de la mort
Emportés par la foule, Caym et Elyssa suivaient le mouvement des étudiants paniqués.

Le mercenaire avait saisi le bras de sa camarade, afin de la soutenir et de la guider. Elle avait flanché. Ils s’étaient retourné tous deux et en voyant le corps inanimé du dessinateur Caym s’était senti tendu. Il n’était pas soulagé car il avait réussi sa mission, non, il se sentait… étrange. De voir cet homme, si puissant, si admiré, si…proche. Il se sentait mal, il avait la sensation que quelque chose de grave était en train de se passer. Se lier d’amitié avec Elyssa, si on pouvait appeler ça une amitié, ou avec d’autres étudiants, l’avait affaibli. Il devait apprendre à gérer ça. Il devait trouver un moyen de ne pas être soupçonné, par personne. Il devait pouvoir trahir ces gens sans qu’eux n’en soient capables. Les connaitre sans qu’ils aient la moindre idée de la personne qui leur faisait face.
C’est à cet instant que Caym prit conscience de sa mission. Du poids qui reposait sur ses épaules. Ce n’était pas une mission commune, c’était une mission d’infiltration de longue durée, et le risque était évident : qu’il s’attache à sa fausse vie. Cette idée ne l’avait jusqu’à présent jamais effleuré mais avec cet accident, et tous les précédents (ceux en relation presque directe avec Elyssa, en fait) lui avait fait prendre conscience de la situation.

Le visage crispé il avait rapidement détourné les yeux du cadavre encore chaud pour les poser sur la dessinatrice. Elle n’allait vraiment pas bien. Il se demanda un instant pourquoi il n’avait pas essayé de la dissuader de l’accompagner, puis se ravisa, peu lui importait cette fille.
Ils devaient sortir.
C’est ce que tous pensaient.

Tous les étudiants étaient choqués, mais passé le moment de surprise, tous s’éparpillèrent, tels des moineaux apeurés. Quelques pas sur le côté et beaucoup de bousculades. Personne ne voulait être présent lorsque les gardes arriveraient. Seuls les amis proches du dessinateur restaient à ses côtés, lui tournant le dos incapable de regarder son corps.
Il y aurait probablement une enquête, qui risquerait de mettre à mal de nombreuse carrières, avant même qu’elles n’aient débutées. A moins qu’ils n’en concluent à l’accident.


Une fois à l’air libre, Caym se stoppa et lâcha la dessinatrice. Il inspira goulument l’air frais et ferma les yeux. Se tranquilliser, calmer les battements de son cœur, évacuer la peur que lui avaient transmis les autres étudiants.

-Je ne sais pas qui de nous deux attire les… accidents, mais on devrait arrêter ça parce que ça risque de finir vraiment mal sain.


Phrase ridicule, il le savait, mais Caym avait remarqué que l’humour était couramment utilisé lorsqu’on voulait se dissimuler. C’était une jolie façade. Il passerait pour un type prétentieux et insensible. Ca lui convenait parfaitement.

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Elyssa
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14.07.16 14:28
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    Un pas après l’autre, Elyssa se laissa entraîner par Caym. Elle n’aurait rien su faire d’autre, Elie, car son cerveau tournait à pleine vitesse sans parvenir à articuler la moindre pensée cohérente. Et au milieu de cet enchevêtrement de brouillons d’émotions, des images subliminales s’imposaient en force. La forme improbable qu’avait prise la mort au pied de l’escalier. Le visage crispé de Caym, qui serrait les dents à en faire exploser l’os de sa mâchoire. Son pas pressé et sa poigne sur son bras, qu’elle ne parvenait à expliquer. S’inquiétait-il de leur sécurité ? Craignait-il qu’on les accuse de l’accident ? Pouvait-on lier cette chute de la chute de l’ivrogne de cette fameuse soirée ? (Elle était une meurtrière.)
    Lorsque les deux jeunes dessinateurs furent enfin dehors, la brise légère qui déplaça une mèche de cheveux de la jeune fille lui remit plus ou moins les idées en place. Elle ferma les yeux le temps que quelques longues secondes impriment sur son visage la chaleur du soleil, sans voir que son camarade avait agi exactement de la même manière. Il l’avait lâchée d’ailleurs, elle ne s’en rendit compte qu’une fois que ses paupières eurent dévoilé au monde ses iris d’argent.

    - Je ne sais pas qui de nous deux attire les… accidents, mais on devrait arrêter ça parce que ça risque de finir vraiment mal.

    Excellente question. Quoiqu’elle fût convaincue que les problèmes avaient commencé à la cantine, le soir de leur première confrontation. Il était donc le principal responsable. C’était aussi simple que cela. Et elle était une meurtrière. Aussi simple que cela.

    - Alors quoi maintenant ?

    La brunette ajusta son blouson de cuir, et planta son regard - un regard chargé de tellement d’émotions contradictoires qu’il en devenait illisible – dans les yeux de son interlocuteur. Elle approcha d’un pas, voulant par-dessus tout se faire entendre. Il avait assez parlé. Il en avait assez fait.

    - On arrête les frais ? C’est comme ça que tu veux présenter la chose ?

    Un pas de plus. Elle ne se rendit même pas compte qu’elle agissait de la même manière qu’il avait employée un peu plus tôt.

    - Ne voulais-tu pas dire « il vaudrait peut-être mieux pour toi que je cesse de constamment piétiner ton quotidien, de te foutre dans des situations pas possibles sans me soucier le moins du monde des conséquences de mes actes » ?

    Le motif initial – les motifs, à vrai dire – pour lesquels elle était venue l’attendre une dizaine, une vingtaine de minutes plus tôt (elle avait perdu la notion du temps dans cette suite d’événements… perturbants) avaient lentement refait surface au sein de sa conscience. Elyssa s’approcha encore, annulant quasiment la distance qui tentait encore de les séparer.

    - Qu’est-ce que tu cherches, Caym ?

    Elle accentua étrangement son prénom, bien décidée à ne pas le lâcher, comme son regard ancré en lui pouvait déjà en témoigner.


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Caym Cali
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15.07.16 23:29
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Une relation électrique
Comme en échos à ses pensées, la dessinatrice prit la parole, d’une voie qui semblait encore un peu perdue.

- Alors quoi maintenant ?

Caym resta immobile. Il ignorait quelle pouvait être la réponse. Depuis qu’il fréquentait (c’est un bien grand mot) cette fille, il avait eu l’impression de vivre. Être à l’Académie n’était plus une torture comme avant, du moins plus autant. Il s’était impliqué et ça commençait à l’amuser. Il avait besoin de temps, pour savoir ce qu’il voulait.

- On arrête les frais ? C’est comme ça que tu veux présenter la chose ?


Le mercenaire ne réagit toujours pas. Son interlocutrice commençait à s’échauffer. Toute seule. Comme elle savait si bien le faire. Avait-il bien fait de jeter son dévolu sur elle ? Il ne pouvait pas encadrer cette fille, cette pimbêche, et les voilà, aujourd’hui, tous les deux dans un couloir de l’Académie, à se crier dessus comme un vieux couple. À avoir vécu des situations improbables, de celles qui tissent des liens, bien qu’entre eux, rien ne puisse se tisser. C’était étrange. Vraiment très étrange.
Ils n’avaient rien en commun, ne s’appréciaient pas, et pourtant… Il se passait quelque chose.
Le jeune homme ignorait malheureusement trop des relations humaines pour approfondir sa réflexion, était-ce cela l’amitié ? Ou bien de… l’amour ? De la haine plutôt. Enfin, il n’en savait rien. Il imaginait qu’il devait exister d’autres types de relations, mais il en ignorait tout. Et il ne savait pas auprès de qui demander des conseils.

- Ne voulais-tu pas dire « il vaudrait peut-être mieux pour toi que je cesse de constamment piétiner ton quotidien, de te foutre dans des situations pas possibles sans me soucier le moins du monde des conséquences de mes actes » ?

Oui, voilà, c’était ça.
Demander conseil. Ça, c’était une bonne idée. Il ignorait à qui, mais… quelqu’un saurait probablement lui dire quoi faire. Devrait-il demander conseil à un mercenaire ou à un… triste individu qui se noie dans un bonheur niais ?

Et non.
La réponse à la question de la dessinatrice était non. Mais il avait retenu la leçon précédente. Lorsque cette fille s’énerve, ses dessins ont tendance à… eh bien, à devenir vite incontrôlables. Il ferait bien d'éviter de la contrarier, bien que dessiner et saccager l’Académie soit une activité palpitante, tout autant que la confusion et le malaise qui envahiraient la jeune dessinatrice peu après. Comme à chaque fois qu’elle faisait quelque chose de mal.

C’était ça ! Il était en train de la corrompre. De lui montrer l’autre côté de la vie. Inconsciemment il la forçait à réagir, et à affronter la réalité. Et à remplir son cœur, tout comme son esprit, de sentiments réprimés par la plupart de la population. La peur, la honte, la colère… la mort.

- Qu’est-ce que tu cherches, Caym ?


Le dessinateur nota qu’une fois de plus, l’espace s’était considérablement réduit entre eux. Comme s’il était destiné à cesser d’exister.
Caym sourit. Il était heureux, il avait probablement mis le doigt sur quelque chose, et ça le réjouissait. Il comprenait son rôle ici-bas et il savait qu’il avait intérêt à caresser la dessinatrice dans le sens du poil pour qu’elle se calme. Il pourrait toujours plaider innocent, des crimes qu’elle lui reproche, lorsqu’elle serait plus encline à l’écouter.
Il la caressa donc dans le sens du poil. Littéralement.

Un sourire goguenard sur le visage, les yeux pétillants de malices, il leva la main droite afin de caresser la joue de la jeune femme. Sa peau était veloutée et son contact l’électrisa un court instant.

-Cil’Darn
La voix du jeune homme était grave, légèrement roque. La question serait plutôt, ce que toi tu veux.

Il planta ses yeux bleus dans ceux de la dessinatrice. Il plongea vers son âme, mordit ses lèvres, et hésita sur la suite des évènements.

-Ne t’es-tu jamais sentie plus vivante qu’en ma compagnie ? N’est-ce pas… incontrôlable ?

Incontrôlable était bien le mot. Il ne se contrôlait plus en sa présence, il se laissait emporter et redevenait lui-même. Brutal et sombre. Puissant.
Caym avait retiré sa main, ne voulant pas que la dessinatrice régisse de manière brutale, ce qu’elle ne manquerait pas de faire de toutes les façons. En fait, il ignorait où il allait et s’il avait envie de continuer à la fréquenter. Il songea un instant au goût de ses lèvres et à la douceur de sa peau nue, de tout ce que ses mains pourraient découvrir sous ces tissus. Chassant ces idées déplacées de son esprit, il se reconcentra. Cette tension entre eux lui plaisait, bien qu’elle ne l’aide pas vraiment à se concentrer en l’instant.
Il ouvrit, la bouche, pour ajouter quelque chose lorsqu’un cri les interrompit.

Tournant la tête, le mercenaire reconnut le petit ami de la dessinatrice. Enfin, le type qu’elle sautait régulièrement et qui pouvait l’embrasser en public. Et ce type semblait furieux. De la fumée semblait s'échapper de ses oreilles et il retenait avec difficulté une série de jurons.
Un ricanement s’échappa des lèvres fines du dessinateur avant qu’il ne pivote de nouveau le visage vers Elyssa.

-Sauvée par le gong…

Sa voie n’était plus qu’un murmure. Son regard était fort. Ils étaient toujours aussi proches. Il approcha ses lèvres de l’oreille de la demoiselle et lui affirma qu’ils continueraient plus tard. Lorsqu’ils seraient au calme. Juste eux deux.
Un léger rire fit frissonner les épaules du mercenaire, tandis que ses yeux amusés saluaient la demoiselle, puis il tourna les talon, bien décidé à la laisser seule avec son tendre et furieux amant.

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Elyssa
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Elyssa
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12.08.16 22:52
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    Le pendule martelait les secondes avec une rigueur insupportable. Bras et jambes croisés, regard fixé droit devant dans une expression fermée, Elyssa n’accorde pas un regard aux deux garçons assis de part et d’autre à ses côtés. Il faut dire qu’elle en est à se demander lequel étrangler en premier.

    Le visage de maître Elis, en rien amusé, apparait hors de son bureau.

    - Jeunes gens, veuillez entrer.



    Le sourire qui se dessina sur les lèvres du Dessinateur – sur ses lèvres, et non sur son visage ; ce garçon n’avait jamais les yeux qui souriaient en même temps que ses lèvres – ne l’aida pas à trouver réponse à ses questions. Le geste qui suivit, en revanche, l’éclaira plutôt sur ses intentions.

    - Cil’Darn…

    La dessinatrice plissa les yeux, de multiples frissons lui parcourant l’échine.

    - La question serait plutôt, ce que toi tu veux.

    Elle avait envie de l’étrangler, là tout de suite. Du moins tentait-elle de s’en convaincre. Etait-il possible d’être aussi attirée et dégoûtée à la fois ? Elle abhorrait la façon dont il se jouait d’elle, comme personne ne se le permettait. Et pourtant… Pourtant elle recherchait inconsciemment son contact. Dès qu’ils se retrouvaient seuls tous les deux, tout partait de travers (doux euphémisme). Mais ils se retrouvaient encore. Tel deux drogués en manque d’adrénaline.

    - Ne t’es-tu jamais sentie plus vivante qu’en ma compagnie ? N’est-ce pas… incontrôlable ?

    Les yeux gris de la brunette ne l’avaient pas lâché. En était-il arrivé aux mêmes conclusions ? Etait-elle aussi son élan ? sa poussée d’adrénaline ? Il était bien la seule personne avec laquelle ses masques ne fonctionnaient pas.
    Et, quelque part, ça la terrorisait.

    Il s’écarta d’elle, insensible au rythme cardiaque croissant de la demoiselle, qui n’avait pas desserré les mâchoires. Elle était encore partagée entre l’idée de lui sauter dessus pour l’étouffer et… d’autres desseins moins avouables. Sans masque, plus de codes. Et sans code, plus de règles.

    La brunette se mordit la lèvre inférieure pour réprimer toutes les émotions qui menaçaient de la gouverner, mais avant qu’elle n’ait pu arrêter son choix sur l’une d’elles, un cri arrêta instantanément leur petit jeu. Flynn, bien évidemment. Eh merde.

    - Sauvée par le gong…

    Le ricanement qui accompagna son petit commentaire l’amena à tourner la tête vers lui, à lui faire face, une fois encore. Sauf qu’il l’amena aussi à laisser cette sourde colère reprendre possession de tous ses muscles, de tous ses os. Sa main se referma en un poing quand il joua une dernière fois avec ses nerfs, mais la présence de Flynn la paralysait. Elle se sentait prise la main dans le sac, comme une gamine découverte au beau milieu d’une belle bêtise dans la maison parentale. Et ce sentiment la poussait un peu plus vers cette colère qui ne faisait qu’aller croissant ces derniers jours. Tout le monde n’était là que pour la pousser dans ses retranchements, pour la pousser au faux pas et la montrer du doigt. Elle regarda froidement Caym tourner les talons. Oh que oui, ils allaient continuer, et elle pourrait enfin lui ficher son poing dans la figure. Un second pas attira son attention. Sur sa gauche, Flynn, le visage déformé lui aussi par la colère, franchissait la distance qui le séparait d’eux. L’orage n’avait pas quitté les yeux de la dessinatrice lorsqu’ils se posèrent sur l’être aimé. A moins qu’elle ne s’en fût convaincue jusqu’à lors, qu’elle l’aimait. Car pour l’instant, elle rêvait tout autant de redessiner ses pommettes à l’aide d’une claque bien placée. Toujours était-il que Flynn avançait… et ne s’arrêta pas devant elle. Il ne lui accorda même pas un regard.

    - Reviens là, enfoiré !

    Qu’ils aillent au diable. Lâchant des yeux le combat de coqs qui venait de naître, la jeune fille réajusta son blouson de cuir et tourna les talons, bien décidé à rayer de sa vie ceux qui n’y avaient eu leur place que pour lui causer des ennuis. Elle n’eut pas le temps de faire trois pas que le visage crispé de deux professeurs qui passaient au mauvais endroit au mauvais moment se dessina très nettement sous son nez.


    - Jeunes gens, veuillez entrer.

    Comme si ses bottines avaient été montées sur ressorts, Elyssa fut la première debout. Menton légèrement relevé, elle entra la première, sans un regard pour ses camarades. Maître Elis leur fit prendre place face à son bureau, et un silence pesant leur tomba dessus lorsqu’il les considéra longuement sans émettre le moindre son.

    - Je suis déçu de votre attitude. Qu’elle soit ou non le fruit d’une réaction émotionnelle au triste accident que nous avons vécu, elle n’en est pas moins inacceptable.

    Il laissa à chacun le temps d’intégrer ces mots, avant de se focaliser sur Elyssa.

    - Elyssa, je suis bien conscient que ces derniers jours n’ont pas été de tout repos pour vous, mais je ne peux que vous enjoindre à vous plonger dans vos études avec tout votre sérieux.

    Le visage fermé et les bras croisés comme si elle essayait de se fondre dans le dossier de sa chaise, la concernée se contenta de hocher la tête silencieusement. Mais Maître Elis n’avait pas terminé.

    - Flynn, je suis particulièrement surpris de votre comportement. Ne laissez pas vos états d’âme nuire à votre apprentissage. Vous êtes un élève brillant, il serait dommage que votre parcours scolaire soit ralenti par des futilités.

    Le sourcil de la brunette s’arqua involontairement. Devait-elle considérait sa personne comme une futilité de la vie de Flynn ? Elle en voulait à l’Empire entier, calmement assise sur sa chaise.

    - Quant à vous Caym, vos résultats sont en hausse ce mois-ci, ne gâchez pas tout je vous prie, je suis persuadé que vous n’avez pas dit votre dernier mot parmi nous.

    Deux yeux gris goguenards coulèrent en direction de Caym. Tiens donc, voilà que monsieur terreur s’appliquait en cours. On aura tout vu !

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Caym Cali
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17.08.16 22:39
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Une sanction pour les coqs
Caym soupira et regarda ses poings. Ils le démangeaient encore. Il avait failli les envoyer dans la figure de l’imbécile prétentieux dont le nom lui échappait. Mais avant qu’il n’ait pu agir, des professeurs les avaient surpris et envoyés ici.
Le jeune homme n’avait rien fait, il avait subi les insultes de l’autre. Mais peu lui importait, ce n’était pas sa première convocation. Par contre, il aurait aimé ne plus jamais être convoqué, ça allait un peu à l’encontre de ses efforts des derniers temps. Il avait prévu de devenir un élève modèle, et les élèves modèles se font rarement convoquer dans le bureau de M. Elis.
La décontraction de Caym contrastait fortement avec la tension qui habitait la Cil’Darn. Elle était tendue comme un ressort, et le mercenaire sentait l’air devenir électrique à ses côtés. Il devinait ses muscles tendus sous ses vêtements et était certain qu’elle avait les mains moites. Un sourire goguenard sur les lèvres, il se leva lorsque le maître les invita à entrer. La dessinatrice sauta sur ses pieds et fila rapidement dans la pièce où tomberait la sentence quant à leur comportement. Le dessinateur laissa le petit copain officiel emboîter le pas à son amante, peu désireux de lui tourner le dos. Il n’y avait aucun risque que le crétin d’amant d’Elyssa lui plante un couteau dans le dos, mais ça aurait été signe de faiblesse, du point de vue de Caym.

Une fois dans le bureau, les étudiants se turent et baissèrent légèrement devant la tête de leur professeur. Maître Elis était un professeur respecté et très influent dans l’académie, mieux valait être haut dans son estime.

- Je suis déçu de votre attitude. Qu’elle soit ou non le fruit d’une réaction émotionnelle au triste accident que nous avons vécu, elle n’en est pas moins inacceptable.


Le maître dessinateur s’adressa ensuite à chacun d’en eux, à commencer par Cil’Darn. La demoiselle était sur le fil, c’était désormais officiel. Sa bonne conduite jusqu’à présent lui avait permis de rester à flot, mais ça risquait de ne pas durer…
Puis vint le tour de Flynn. C’était donc ça son nom… Décevant. Caym retint une grimace en entendant le compliment faire à son adversaire. Brillant. Ce type n’était vraiment pas brillant, c’était, au mieux, une chandelle à la lueur tremblotante, luttant pour ne pas s’éteindre. Et Cali mourrait d’envie de souffler dessus pour l’éteindre à tout jamais. Mais, cessant d’imaginer les différentes manières de tuer cet idiot de Flynn, il se concentra sur les mots qui le concernaient désormais.

- Quant à vous Caym, vos résultats sont en hausse ce mois-ci, ne gâchez pas tout, je vous prie, je suis persuadé que vous n’avez pas dit votre dernier mot parmi nous.


Bon, lui aussi était sur le fil du rasoir, mais il fallait croire que tout n’était pas encore perdu. Il avait fait des progrès, comme quoi, ses longues heures d’études avaient fini par porter leurs fruits.
Il croisa le regard gris d’Elyssa et nota la petite lueur de surprise qui les animait. Mais c’est qu’il était surprenant le Cali ! Et il n’avait pas dit son dernier mot.. il avait encore un rival à écraser. Une bougie à moucher.
Il retint un sourire et serra la mâchoire, baissant la tête. Il ne voulait surtout pas paraître irrespectueux envers son professeur, surtout pas avant ce qu’il allait faire. Inspirant un grand coup, il releva les yeux vers le dessinateur. Celui-ci les observait tous le trois d’un œil sévère, jugeant que son sermon avait porté ses fruits. Mais Cali connaissait les mesures que savaient prendre parfois les enseignants et ne comptait pas laisser passer l’occasion qui se présentait à lui.
Il toussa discrètement et, invité par le regard interrogateur du professeur, prit la parole.

-Comme vous l’avez clairement fait comprendre, la raison de cet… incident, ne vous intéresse nullement. Cependant, comme vous le savez très certainement, j’ai connu un certain nombre de sermons, toujours accompagnés de punitions variées. Il s’agit bien que la première fois que je suis prît dans une… discorde sans l’avoir déclenchée. C’est Monsieur Flynn, ici présent, qui est le responsable de cet incident et qui a troublé la quiétude des lieux. Il était prêt à en venir aux poings ! Je sais qu’il s’agit d’un élève modèle, mais j’ai toujours pensé que la Justice était impartiale, peu importe que les responsables soient riches ou pauvres, tous doivent assumer la pleine responsabilité de leurs actes. Et ce qu’a fait aujourd’hui mon camarade, m’aurait attiré, il y a de ça quelques semaines, une punition des plus sévères, voire même un renvoi pur et simple de l’académie.


Sa voix s’était tue. Le silence était lourd. Caym avait fini sa tirade, il ne comptait pas continuer, sous peine de passer pour un être cruel voulant faire punir son camarade. Pour le moment il ne faisait qu’énoncer des faits, et tout n’était que la vérité. Il n’imaginait que trop bien ce qu’il se serait passé si cet incident avait eu lieu avant sa « reprise en main ». Il aurait proprement été mis à la porte. Flynn ne méritait pas le même traitement, mais il était évident pour le mercenaire du chaos que cet individu méritait une punition.
Le professeur réalisa qu'il devait prendre certaines mesures, car, bien que ce soit un terrible jour de deuil, il ne pouvait laisser les étudiants en venir aux mains. Il prit la parole d'une voix calme.

-Est-ce vrai, jeunes gens ?


Ses yeux perçants observaient Elyssa et Flynn. Le silence était accablant, le jeune dessinateur avait baissé la tête, preuve de sa culpabilité, tandis que la demoiselle répondait d'une voix seiche « C’est vrai. ».
Le coeur de Caym bondit dans sa poitrine tandis que le regard du professeur se posait à nouveau sur lui. Il avait gagné ! Cependant, sa joie fut de courte durée. Elyssa avait repris la parole.

-Mais Caym lui n'a pas perdu de temps pour lui rendre les coups.


Le mercenaire pris sur lui pour ne pas soupirer à s'en fendre l'âme. Pourquoi avait-elle ressenti le besoin d'ouvrir la bouche ? Certainement pour défendre son délicieux petit amant, mais ça n'arrangeait certainement pas les affaires de Caym. Maître Elis hocha la tête puis observa les étudiants devant lui, qui attendaient humblement la sanction.
Une semaine de plonge pour Flynn, midi et soir à la cafétéria, puis qu'il s'en était pris à son camarade. Et une semaine de plonge également pour ledit camarade qui n'a su calmer la situation, mais uniquement le midi puis qu'il n'était pas à l'origine de la rixe.
L'homme expliqua ensuite qu'il était important pour les gens sérieux de savoir se défaire de n'importe quelle situation sans en venir aux mains. La parole est une arme parfois bien plus puissante que des poings.
Le mercenaire avait écouté, mais n'était pas d'accord. Il était trop jeune et trop fougueux pour y prêter une réelle attention. Pour lui, la violence était capable de résoudre n'importe quel conflit. Ce n'est que quelques années plus tard qu'il comprendrait le sens des paroles de Maître Elis et qu'il apprendrait à s'armer de mots plus que de lames tranchantes.


Aucun des étudiants ne s’attarda dans le bureau du professeur et tous se séparèrent une fois la porte passée. Caym fila, désireux d’éviter une nouvelle confrontation avec Elyssa et pour ne pas trop traîner dans les pattes du dessinateur qui, par sa faute, s’était retrouvé de corvée cuisine. Laver la vaisselle ne devait certainement pas faire partie des habitudes du jeune prétentieux, Caym était certain qu’il apprendrait beaucoup. Il était lui aussi puni, mais il n'avait jamais eu peur de se salir les mains, il craignait juste de devoir travailler en présence de l'autre individu.


À la nuit tombée, Caym se faufila hors de la chambre et, discret comme une ombre se dirigea vers les toits. Il avait besoin de solitude. Peut-être rencontrerait-il Dame Kurtiss. Serait-elle fière de son travail ? Se doutait-elle de sa responsabilité dans la mort du dessinateur si prometteur ? Serait-elle déçue de sa confrontation avec l'autre idiot de dessinateur ?
Tant de questions tourbillonnaient dans son esprit. Il était temps qu’il évacue et redonne à son corps de sa force. Il avait négligé son entraînement physique pendant plus d’un an, et ce soir il se reprendrait en main. Il avait troqué la précieuse chemise de la mère d’Elyssa contre une blouse simple, accompagnée d’un pantalon simple et ample.
Une fois à l’air libre il admira les étoiles qui illuminaient les toits déserts de l’académie. Personne ne venait ici, il ne risquait pas d’être dérangé, voire surpris en plein entraînement. Il s’échauffa donc, en vérifiant régulière qu’il était toujours seul en ces lieux.

Une très longue heure passa, durant laquelle il mit son corps au supplice. Ses muscles criaient, le brûlaient, mais il n’arrêtait toujours pas. Il avait perdu de sa souplesse, de son équilibre, de sa force, de son endurance.. Ça n’allait pas du tout. Il se promit de revenir ici tous les soirs s’il le fallait jusqu’à ce qu’il retrouve sa forme d’antan.
Le visage ruisselant de sueur, il ôta son haut et s’épongea le front avec. Il soupira, sentant le souffle frais de la nuit cristalliser les gouttes de sueur qui perlaient dans son dos et sur tout son corps. Il soupira, soulagé. Son esprit était lui aussi plus calme. Il songea à Cil’Darn et ne sentit pas son cœur s’emballer. Il était vrai que ledit cœur était épuisé et peinait à retrouver un rythme normal, mais le mercenaire se sentait soulagé. Il ne voulait plus reperdre le contrôle face à la dessinatrice, une part de lui avait peu de ce qui pourrait arriver s’il se laissait aller. Il avait le sentiment qu’elle le percerait à jour s’il se dévoilait de trop. Le jeune homme songea qu’il allait devoir prendre ses distances avec la demoiselle, peut-être pourrait-elle lui enseigner sa manière d’effectuer ses pas sur le côté ?
Le dessinateur ne réalisa pas qu’il n’était dorénavant plus seul sur le toit.
Il s’étira, lentement, tendant avec application chacun de ses muscles avant de se dirigea vers le passage qui menait aux étages inférieurs et aux douches communes.
Soudain, il réalisa la présence de la femme. Une silhouette élancée et sans conteste féminine. Il crut un instant qu'il s'agissait de Cil'Darn puis réalisa qu'une légère effluve lui chatouillait les narines. Dame Kurtiss.
Le mercenaire sourit en s'approchant d'elle et eut la décence de remettre son haut malgré le fait qu'il était trempé de transpiration. Il la salua et affronta son regard dur.
Elle n'était peut-être pas si fière que ça...
Sa voie était semblable, mais une lueur dans ses yeux était apparue. Caym l'observa avec attention. Sur ce toit, loin de tout, sans témoin, cette femme lui semblait devenir une autre. Il la dépassait d'une dizaine de centimètres et ne se gênait plus pour la dévisager avec insistance. Qui était-elle ? Quels secrets cachait-elle ? La dame n'en prit pas offense et lui sourit. Elle déplora l'accident survenu dans la journée et enjoignait Caym à poursuivre ses efforts, i ne devait pas se déstabiliser par ce qu'il se passait autour de lui. Elle enfonça le clou, lui reprocha de s'être fait remarqué en train de se battre dans les couloirs. N'était-il pas capable d'éliminer une menace avant que celle-ci ne lève la main sur lui ? Il était temps qu'il grandisse et qu'il use des mêmes armes que tous ici : la parole.

Le mercenaire reste un long moment avec son professeur, discutant d'une voix naturelle. Il pouvait enfin être qui il était réellement, sans se soucier de son apparence. Ils faisaient bien entendu très attention à ce qu'ils disaient, mais Caym appréciait cette proximité avec cette séduisante créature. Frissonnant, il la salua et s'excusa. Il était temps qu'il rentre, sinon il risquait de tomber malade, les nuits étaient fraîches et avec toute la sueur qui lui collait au corps, ça le glaçait. Pénétrer dans l'enceinte protectrice de l'académie lui procura un peu de chaleur et il se hâta de rejoindre les douches pour profiter des biens faits de l'eau chaude.

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