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Sang et eaux [Solo]
Alice Blanc
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Alice Blanc
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06.06.16 23:20
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Et après ça tu me dis que tu aimes la pluie ? J'entends la moquerie dans la voix de Samuel. Ce n'est même pas la peine que je prenne le temps de lui répondre. Je resserre autour de mes épaules le maigre foulard dans un geste purement instinctif. Je repense au début de cette journée.

Je suis arrivée à Al-Far il y a quelques jours, depuis je erre dans les rues. Pourquoi ? Parce que je me suis fait chasser de chez Juliane par sa fille. Je revois très bien le visage de cette dernière quand elle m'a découverte dans la cuisine entrain de ranger des affaires. D'abord il y a eu l'étonnement, puis le dégoût, une espèce de colère et enfin une froideur sans nom. Elle s'est tournée vivement vers sa mère, et s'est mise à lui faire la morale. Rappelez-vous, je vous ai bien dit que c'était la fille dans l'histoire ? Oui ? Bien, continuons. Rapidement, les voix s'élevèrent. La vieille femme était peut être aveugle mais pas gâteuse. Et puis elle était chez elle quand même. Mais c'était perdu d'avance... Elle voyait juste une gamine serviable, polie, et qui acceptait ses petites lubies, comme jeter du sel au dessus de son épaule. Il y a beaucoup de gens qui font ça ? Parce que franchement, je ne vois pas en quoi jeter du sel par dessus mon épaule va... Alice, garde une continuité dans tes souvenirs. Tu vas te perdre. ...nous porter chance. Je finissais ma phrase d'accord ? Alors continue. Alors, j'ai dit pour Juliane, maintenant... Sa fille ! C'était encore de ces personnes avec l'esprit tellement étroit qu'elle se basait que sur les dires, les apparences. Donc, une fille aux cheveux teints, et des tatouages.. C'est forcément une pauvresse, qui est forcement une voleuse, qui est... Bref ! Je n'avais rien à faire ici apparemment. Il ne fallut pas longtemps pour que je me retrouve dehors, la porte claquant dans mon dos. Je me souviens vaguement de l'homme qui m'avais empoignée.. Tu aurais peut-être pu lui offrir ton poing dans la figure ? Je te rappelle Samuel, que pour le moment il faudrait éviter de se faire remarquer.. Tu crois que c'est possible avec tes cheveux ? Ou tes tatouages? Chut ! Et non je n'arrêterai pas de me les teindre juste pour me fondre dans la population. Je ne le faisais pas à Dijon, je ne ne le ferai pas ici. Point ! Et puis tu les adores mes tatoos!
Donc j'ai trouvé un convoi qui m'a menée jusqu'ici. Mais rapidement, le peu d'argent que j'avais amassé, fut dépensé. Ben quoi ? J'avais faim. Et puis plus le temps passe, plus j'apprécie la cuisine d'ici. Même si, là maintenant, j'aimerai bien avoir un plat de pâtes carbonnara.... Mon frère se racle la gorge. Il n'a pas le temps d'aller plus loin. Oui oui, l'histoire.

Je pouvais me considérer chanceuse pour le moment, car les beaux jours s'installaient petit à petit. Cela aurait pu être pire. Jusqu'à aujourd'hui ! Tais-toi Sam' ! Là, c'est toi qui sautes des épisodes. Depuis ce matin, une épaisse de lourdeur s'était installée sur la ville. Au fil des heures, les nuages se sont amassés dans le ciel. Il a fait de plus en plus sombre, le ciel faisant comme un couvercle sur la ville sur l'esprit gémissants'amusa Samule. Et finalement l'orage a éclaté. D'un coup, l'eau était tombée sur cette portion du monde, une véritable averse alors que les nuages grondaient, lâchant quelques éclairs. J'avais offert mon visage à la pluie, appréciant la fraîcheur de l'eau après cette chaleur moite. Des flaques s'étaient formées sur le sol, attirant des gamins. La rue fut rapidement le théâtre de jeux, accompagné par un orchestre de rires, de cris et de protestations des mères. Il y aura pas mal de vêtements à laver ce soir... J'esquisse un sourire, puis un souvenir vient s'imprimer sur ma rétine.

Une enfant qui tourne sur elle-même sous la pluie. L'eau frappe avec force le sol, mouillant un peu plus à chaque minute les vêtements de la fillette. Ses cheveux sombres, coupés courts, sont plaqués sur sa nuque et ses joues. Mais elle sourit. Elle rit. Encore. Et encore. Elle se moque des flaques formées par de l'eau trouble. A son âge on ne remarque pas la boue qui vient s'imprimer sur nos vêtements en une multitude de points. Non, elle profite juste de ce moment de liberté qu'elle ressent, ainsi que du calme de la pluie. Il n'y a pas de cris ici. L'oppression qu'elle ressentait dans la maison depuis quelques heures a disparu. Mais elle ne voit pas la silhouette qui s'approche. Ses oreilles sont sourdes à l'appel qui résonne. Une main s'abat sur son bras. Les doigts se referment sur son membre. Une force contraire à son mouvement l'emporte, elle trébuche. Emportée dans son élan, elle tente de tourner encore. Elle ne réussit qu'à se cogner contre l'homme. Sa tête se lève, la main de son père s'écrase sur sa joue. Ce n'est pas la douleur qui la fait pleurer. Bon peut être un peu quand même. Mais c'est surtout la surprise et l’incompréhension. On n'avait encore jamais levé la main sur elle. La fillette n'entend que sourdement les reproches de son père tandis qu'il la tire derrière lui. C'est cette soirée là qu'il a quitté la maison.
Dis sœurette, je ne veux pas interrompre ton instant souvenir, même si je pense que tu aurais pu trouver plus joyeux... Mais tu comptes marcher comme ça encore combien de temps ? 
Je repris contact avec la réalité.

J'avais quitté les rues principales pour m'enfoncer dans la ville. La pluie tombait toujours avec force sur celle-ci, se déversant des nuages toujours aussi sombres. Finalement, elle avait fini par chasser les habitants des rues. On aurait dit que la ville était vide de vie. Il n'y avait plus de rumeurs de conversation, juste le bruit des trombes d'eau. Tu comptes rester longtemps comme ça ? Oui tu as raison. Il faut qu'on se trouve un abri. Je resserre un peu plus autour de moi le chandail et continue ma marche. Petit à petit j’accélère, cherchant à échapper à la pluie. Parce que oui, je veux bien aimer la pluie, mais au bout d'un moment j'ai juste envie de dire stop. Stop... ? Ah non. Cela ne marche pas... Tu me désespères.... Là ! Je me stoppe net. Pendant un bref instant je dérape, il me semble que le sol se rapproche de mon visage... Et bien non. Merci mon équilibre !
Donc voilà. Je suis depuis plusieurs minutes sous cette avancée de maison. Bon il manque des briques, les fondations semblent ne pas apprécier ces années d'exposition aux intempéries... Bon d'accord, l'avancée est sur le point de s’effondrer. Mais au moins, je suis (presque) au sec. De toute façon c'est toujours mieux que d'être sous ce déluge. Je suis d'accord avec toi. Je reste ainsi, les bras entourant mes genoux ramenés contre ma poitrine, les yeux dans le vide. Je sens la fatigue m'envahir. Tu ressens la fatigue ? Toi ? Sam', ce n'est pas drôle. Non mais franchement. Je croyais que..  J'ai dû dormir quelques heures ces derniers jours, et ne pas avoir mes médicaments ne m'aide pas. Donc oui j'ai un immense coup de barre, et en plus j'ai froid. Tu te tais maintenant, et tu me laisses... Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. … me... reposer. Je sens ma tête dodeliner. Mes paupières se font lourdes, et mes yeux me brûlent. J'entends vaguement la voix de Samuel au loin, alors que je me sens plonger en avant. Puis il y a le noir, et avec lui le repos.
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Alice Blanc
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Alice Blanc
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02.11.16 9:03
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Alice La voix de Samuel résonne. Douce. Comme les matins où je ratai le réveil. Il savait que personne ne penserai à me réveiller. Oliver, mon père avait quitté la maison. Maman dormait encore, abrutie par les médicaments. Mais ce matin je n'ai pas envie de me lever. Je ne sens ni le froid ou la faim. Mais alors que je me réveille lentement, tous cela me rattrape. Je te déteste Samuel. Vraiment. J'enfonce un peu plus ma tête entre mes bras, fermant avec force mes paupières. Je veux dormir. Mais mon frère ne semble pas l'entendre de cette oreille. Alice. Lève toi Je grogne. Maintenant Sa voix est différente. Elle est pressante. Inquiète. Je me redresse. Mon regard balaye ce qui m'entoure. La pluie s'est calmée. Il ne reste qu'une bruine désagréable. Il n'y a que le silence  dans la ruelle, parfois brisé par l'eau qui goutte d'une gouttière brisée. Pourquoi tu m'as réveillé ? Debout sœurette. Allez Je bougonne. Lentement je me mets sur mes jambes. J'en veux à Sam' mais je sais que je peux lui faire confiance. Il a toujours raison. Je resserre autour de mes épaules mon châle, tentant de conserver de la chaleur. Inutile. Tous ce que je porte est mouillé, me glaçant la peau.

-Je suis debout ! Tu es content maintenant ?!

Samuel ne me répond pas. Non c'est autre chose. Un bruit de pas résonne dans la ruelle. Je sursaute. Quelque chose en verre vient de s'écraser sur le sol. Un rictus étire mes lèvres dans un simulacre de sourire. Ce n'est rien. Un rat ou un chat traînant par là. J'en ai vu quelques uns depuis que je traîne dans les rues. C'est rien. Il fait encore nuit. Je lève le nez vers le ciel. Il ne va pas tarder à faire jour, le ciel s'éclaircit. Ce n'est qu'une question d'heure. Alice Je tourne le visage vers le fond de la ruelle. Il n'y a que des ombres et des détritus trainant sur le sol. Je fronce des sourcils. Tiens j'ai reculé. Ou avancé. Cela dépend du point de vu. Je devrais plutôt dire que je me suis enfoncée dans la ruelle. Alice. Cours Instinctivement je vais regarder l'avant de la ruelle. De la lumière. Elle colore les murs de couleurs sanglantes. Puis des voix. Rien que des paroles indistinctes Soeurette.. Je fais la sourde oreille à Sam', hypnotisée par le dessin des flammes. Les ombres sont déformées en silhouettes grotesques. Ils s'approchent. Leurs silhouettes se déforment, gonflent à chacun de leurs pas. Finalement leurs paroles se font limpides. Sa bulle se brise.

-Tu es sur qu'elle est ici ?
-Oui. Tu ne l'as pas entendu ?


Je n'entends pas la réponse. Qui est-ce ? Je ne suis pas devin Qu'est-ce qu'ils me veulent ?

-J'espère pour toi que tu ne m'as pas amené sous cette pluie pour rien.
-Non, non. Promis Kyren. Elle est arrivée il y a quelques jours. Mes gars l'ont vu errer. Je suis sur qu'elle possède encore des trucs intéressants. Et puis sinon..


La voix de Sam' coupe la suite de la phrase. Cours Alice. Cours Ma main se referme sur la sangle de ma sacoche. Je fais volte face. Ma course résonne contre les murs. Mes pieds claquent dans l'eau qui s'est agglutinée sur le sol. Je n'ai pas entendu la suite de la phrase de l'homme. Mais son ton ne laisse pas place à l'hésitation. Il ne faut pas qu'ils m'attrapent. Courir. Il faut courir.
Des cris me tordent l'estomac un peu plus.

-Par là !

Courir. Toujours plus vite.
J'entends le bruit de leur course. Je pousse un peu plus sur mes jambes. Accélérer. Toujours plus. La peur donne des ailes on dit.. Je vais commencer à croire cette phrase. Bientôt j'oublie le froid, l'eau qui dégouline sur ma peau. Il n'y a que cet instinct de survie qui me pousse en avant. Et Samuel. Tourne Alice. Maintenant
Je dérape sur le sol boueux. Mes mains brassent l'air. Elles cherchent à s'accrocher à quelque chose. N'importe quoi. Pas tomber. Pas maintenant. Je me faufile dans le renfoncement. Recule. Recule J’obéis. En trébuchant je m'enfonce entre les deux murs. J'essaye de retenir ma respiration hératique. Chut. Pas faire de bruit. Le moins possible. Il ne faut pas qu'ils m'entendent. Sinon c'est fichu. Les bruits de courses s'approchent. Je me tend. Leurs silhouettes passent sans ralentir devant moi. Je me laisse glisser contre le mur. Les deux mains devant ma bouche. J'attends. Les secondes s'écoulent. Lentement. Il n'y a que le battements furieux de mon sang dans mes temps. Ma gorge est sèche. Mon corps tremble.
Puis je me rends compte de ce qui m'entoure. Des murs. Partout. Je reprends pied avec la réalité. J'inspire par le nez. J'essaye de refouler la panique. La fatigue, le stresse ne m'aide pas. Le bourdonnement dans mes oreilles s'accentue. Je me lève. L'impression d'étouffement est là, prenant un peu plus de place. Je ferme les yeux essayant de me calmer. Je ne réalise pas réellement, je recule peu à peu. Quelque chose derrière mon talon. La surprise.
C'est fini soeurette. Respire

Je cligne des paupières. Je suis au sol, hors de la ruelle. Je ramène mes jambes contre moi, plaçant ma tête dessus. Je reste ainsi le temps que ma respiration devienne normale. Puis je les entends. Ces cris. Une espèce de fièvre, de joie sourde. Je tourne la tête. Une lueur attire mon regard. Lentement je me mets debout, mon sac au bout du bras.
Je marque un temps d'arrêt devant les escaliers qui s'enfoncent dans le sol. Tu ne crois pas que tu en a eu assez pour ce soir ? Je secoue la tête. Je cherche à chasser Samuel. Je n'ai plus sommeil. Ou peut être j'ai trop peur de me rendormir. Il faut que je m'occupe l'esprit. Et puis tous cela à attiser ma curiosité.
Je jette un dernier regard aux alentours. La ruelle est vide, bien moins éclairée que d'autres. Je me suis enfoncé dans les profondeurs d'Al-Far. Mes yeux reviennent sur la lumière qui illumine le bat des marches. Qu'est-ce que je vais trouver là dessous ?

-Tu compte t'enraciner là gamine ?

Je sursaute. Un homme se tient avec nonchalance derrière moi. Malgré la faible luminosité, j'arrive à me faire une idée sur son physique. Comme beaucoup de monde, il me dépasse. Pas de beaucoup. Son crâne est recouvert par de courts cheveux bruns. Ou roux ? Même si il semble plus âgé que moi, ses yeux verts rieurs lui donne un air d'enfant. Un court bouc décore son menton. Et il est bien roux.

-Alors tu te décide ? Il m'observe d'un air moqueur, mais je vois ses yeux devenir froids. C'est rare de voir une gamine de se promener par là.
-Je.. C'est ces deux gars qui m'ont...
Face à son air interrogateur je prend une inspiration pour tous reprendre depuis le début. Il y a deux hommes qui m'ont suivis. Ma course m'a mené là. C'est première fois que je viens là. Des yeux verts critiques. Deux mains levées à hauteur de ses épaules pour accentuer ses paroles. Promis.

Son visage reste sérieux pendant de longues secondes avant qu'il s'éclaire de nouveau. Il redevient un gamin.

-Très bien je te crois.

Sans un mot de plus il me pousse sans brusquerie hors de son chemin. Il a commencé sa descente dans les escaliers quand je lui demande :

-Mais qu'est-ce qui ce passe là dessous ?

Il tourne simplement la tête dans ma direction.

-Rien de ce que peux intéresser une jeune fille comme toi si tu veux mon avis.

Une grimace déforme mon visage. Je n'aime pas ce genre de discours. Il ne me connais pas, donc il n'ai en aucun cas en droit de me dire ce qui m'est interdit. Non Alice. Je pense qu'il sait exactement de quoi il parle La curiosité pèse.

-Et si cela peut m’intéresser ?

Un large sourire vient étirer ses lèvres.

-Alors suis moi.

Je l'entends à peine marmonner alors qu'il continu sa marche dans les escaliers.
Alice.. C'est une mauvaise idée Je fais la sourde oreille et m'enfonce dans les escaliers.
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Alice Blanc
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Alice Blanc
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04.07.17 18:26
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Marche après marche j'ai l'impression de pénétrer dans un autre monde. Encore ? Soeurette m'aurais-tu caché un don pour le Dessin ? Je lève les yeux au ciel. Très drôle. L'odeur forte de corps, de la sueur vient me piquer le nez. Pendant un instant j'ai l'impression d'être de retour dans le dojo de Paul durant les chaudes après midis d'été. Mais c'est le seul point commun. Il fait sombre. Quelques lumières de si et là éclairent la pièce. Les ombres, nombreuses, sont déformées, étirées sur les murs. On crie, on jure et parlent fort. Cela créé une cacophonie primitive. Primitif sont devenus les hommes présents. Ils sont une vingtaine, même si ils semblent plus nombreux avec leurs cris qui résonnent avec le bas plafond. J'observe discrètement leur visage se tordre au fil des cris et des sentiments. Je repense un instant aux masques grimaçant qui décoraient les murs de l'ancien bureau de mon père. Ils me font pensés à ces hommes avec leur figure déformés par les ombres et la lumière. C'est assez dérangeant. Une main sur mon épaule me fait revenir à moi. Je sursaute et me soustrais à la prise. Le roux le regarde d'un air amusé, la main encore en l'air.

-Nerveuse ? Il ramène sa main dans sa poche avant de reprendre. Allez vient je vais te montrer le clou du spectacle, si ce n'est pas encore terminé.

Après un dernier regard, il s'enfonce dans la foule compacte. Je reste un instant sans bouger avant de la suivre. J'essaye de ne pas porter attention aux regards curieux, étonnés et d'autres plus sombres qui se pose sur moi lors de ma progression. J'ignore chaque corps que j'effleure pour mieux avancer. Ce genre de chose s'est déjà passé lors des quelques festivals auxquels j'ai participé, alors pourquoi je ferai une crise de panique maintenant ? Peut être parce que le plafond est un peu bas ? C'est pas à toi de m'éviter les crises d'habitude ? Si cela peut te sortir de cette endroit... Sam', promis dès que c'est fini on s'en va. Je suis sur...
Ma phrase meurt au bord de mes lèvres à la vu du spectacle qui s'offre à moi. La foule a laissé un cercle de quelques mètres vide. Au milieu se déchaîne la violence brute et animale. Deux hommes se font face. Des éclaboussures de sang décorent le sol sale, ainsi que par endroit la peau luisante des adversaires. Ils se font face, se sondant. Malgré le bouhaha environnant, je devine leur respiration rauque par l'effort. L'image de deux fauves s'imprime dans mon esprit. Soudain l'un d'eux, plus robuste, bondit en avant. Il s'en suit une lutte acharnée. J'ai pratiqué du sport de combat. J'ai assisté à des combats, de différents styles. Mais ici, même si je reconnais quelques techniques de base, cela n'a rien en commun avec ce que j'ai déjà vu. il n'y a pas de règles de combat. Juste une rage de vaincre.

J'arrive à retrouver l'homme qui se tient au début de la foule. Celle-ci fait un cercle autour des deux hommes qui se battent avec violence. Je lui tapote l'épaule attirant son attention. Seulement un rapide regard vers moi indique qu'il m'accorde de l'attention.

-Alors c'est ça qui se passe ici ? Des combats ?
Et sûrement illégaux si tu veux mon avis
Il sourit, gardant les yeux rivés sur le combat. Cela fait combien de temps que tu es dans le coin ?
Je réfléchis un bref instant. Ma manière de vivre actuelle trouble ma perception des jours, la rendant tant lente ou si rapide par moment. Nuit et jour se succèdent. Et ici il n'y a pas de panneaux, déclarant nouvelles et la date du jour.
-Environs deux mois.
-Et ce genre de chose t'étonne ? Dans Al-Jeit je comprendrai mais ici à Al-Far ?


Un rictus étire ses lèvres. Je ne réponds rien. En quelques mois j'ai pu voir que même si certains réussisent à vivre correctement la plupart ne font que de survivre. Dormir sur une oreille, un couteau à porter.. Depuis que je suis arrivée dans la ville je n'ai jamais fais de nuit complète... Une vague de cris attire mon attention. Le plus vif des combattants enchaîne une série de coups violent, faisant reculer petit à petit son adversaire. Il ne prête pas attention à ses phalanges qui rougissent, mais plutôt à la lèvre qu'il éclate, aux hématomes qui commencent à fleurir. Une lueur animal, presque folle brille dans son regard. Mais quelque chose ne va pas.
Il prend trop confiance
J’acquiesce. Il ne prend plus la peine de conserver un semblant de garde. Les quelques secondes suivantes sont rapides. Un coup fend le vide, son adversaire en profite. Il plonge dans le vide de la garde absente et donne un coup. Unique. Je vois la bouche de l'homme touché s'ouvrir, cherchant vainement de l'air puis il s'écroule. Celui encore debout lève le poing en l'air, la foule lui répond en rugissant. Je le fixe alors qu'il traverse la foule, allant sûrement chercher son dû. Puis un souffle contre ma peau me fait me raidir. La voix du roux retenti à mon oreille, sérieuse avec un brin de moquerie.

-Bon c'est à toi maintenant.
Je me tourne vivement vers lui. Je sens une panique malicieuse se glisser jusqu'à mon ventre, l'enserrant d'une étreinte.
-Comment ça à moi ? Je n'ai jamais voulu participer. Jamais ! Donc pourquoi je le ferai ? Non je ne..
-Je ne crois pas que tu es bien compris. Tu n'as pas le choix. Tu as voulu venir, alors que tu n'avais rien n'a y faire. Alors assume.
Un sourire malicieux vient étirer ses lèvres, lui donnant un air de gamin. Dis toi que c'est une épreuve d’intégration.
Alice. Tire toi. Maintenant.

Une brève seconde d'hésitation. Un volte de face. Trop lente. Un colosse se tient maintenant devant moi. Les bras croisés, il me toise, la mine patibulaire. J’entends le calme venir, laissant entendre la foule qui bouge, prendre une nouvelle disposition. Bientôt je me retrouve au milieu de tous, dans un cercle de quelques mètres de vide. J'ai les oreilles qui bourdonnent, les mains qui tremblent. Qu'est-ce qui m'as pris de vouloir me suivre ? Franchement ? Mais quel monde de fou aussi ! C'est quoi ces manières ? Des combats dans les caves ? C'est quoi ça ? Pourquoi pas des chiens contre des rats ?? Non mais..
Alice..
Quoi ?
Derrière toi.

Je tourne lentement la tête. Un homme vient de pénétrer dans le cercle. Pas exceptionnellement grand mais son regard me fais reculer. Je le regarde s'avancer, faisant jouer ses articulations. Un sourire vient étirer ses lèvres. Trop grand le sourire. Bien trop grand. Ou est-ce mon imagination ?
Tu devrais vraiment poser ton sac. Il ne va pas tarder à..
Ils croient réellement que je vais me plier à ce jeux ? Ils se trompent de..

Un coup vient me cueillir dans le ventre. Je me plie en deux, cherchant mon souffle. Je recule de quelques pas, relève la tête. L'homme se fiche de moi. Comme tous ceux autour.
Je ne crois pas qu'ils te laissent le choix.
J'avais remarqué merci
.

Je me redresse, reprends une inspiration tremblante. Je meurs de trouille. Je sais que ce gars ne me feras aucun cadeau. Il se fera même un plaisir de me faire mordre la poussière. Je n'ai jamais connu de combat où il y a un réel risque, du moins aussi grand que celui-ci. Lors des concours de chez moi, tu peux te prendre quelques bons coups. Mon nez cassé en atteste. Mais il y a des règles, des arbitres. Ici il n'y a rien. Juste la foule avide de violence.. Je laisse mon sac tomber sur le sol, le poussant du pied un peu plus loin. Mon geste à peine fini, et l'homme bondit de nouveau en avant. Il se met à frapper. Avec violence, sadisme. Je tente d'éviter les coups, me mettant petit à petit dans le combats. Je fais appelle eux techniques que je connais mais cela ne suffit pas. Elles sont trop respectueuses. Les poings s'écrasent dans mon buste, mon visage.. Je sens la douleur m'envahir au fil des secondes, embrouillant mon esprit, rendant mes mouvements lents, maladroits. J'entends même plus Sam, et la foule en folie n'est qu'un vague bruit de fond. Un coup de pied dans les jambes. Le monde qui bascule. Mon corps qui s'écroule sur le sol humide. Le heurt, violent. Et l'homme qui s'approche, toujours souriant.

Des intonations douces. Maternelles. Familières. La chaleur d'une étreinte. La sécurité qui s'en dégage. Je ne veux pas quitter cette dernière. Fini la douleur, la peur et les doutes. Il y a plus que le repos. Le noir s'installe. Petit à petit le froid s'infiltre dans mon corps, brûlant ma peau. Mais je reste étrangement calme. Samuel m'appelle mais sa voix est balayé d'un rire suivant le bruit d'une porte qui se ferme. Avant de basculer dans l'inconscience, je distingue une odeur. Celle métallique du sang.
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Alice Blanc
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09.07.17 19:10
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La fille au sol à le regard perdu dans le vide ? Morte ? Il ne pense pas. Mais autour de lui, la foule se calme. Eux aussi doutent. Il repose le pied qu'il avait laisse en suspension après son dernier coup alors qu'elle s'était écroulée. Il met un genou à terre, se penche en avant, cherche un signe de vie. Alors qu'il s'attarde à chercher un poul dans son cou, il ne remarque pas la lueur qui l'allume dans les yeux de la demoiselle. Mauvaise, vicieuse. Son poing se serre, il vient s'écraser sur le visage de l'homme. L'angle est mauvais, ne lui donnant pas beaucoup de force mais cela suffit. Il recule, se redresse se frottant la joue. Il regarde avec surprise, puis avec colère la jeune femme qui se redresse.
Elle chasse quelques poussières imaginaires avant d'adresser un sourire à l'homme. Anormal pour l'instant présent. Il est trop grand, semblable à celui d'un gamin auquel on fait un cadeau. Qui est donc cette fille ? Il secoue la tête. Cela n'a pas d'importance. Il la déjà allongé une fois, il le fera une seconde fois. Il s'avance, donne un coup. La jeune femme s’efface et réplique. Sans interruption. Son poing percute ses cotes. Une fois. Deux fois. Il répond, la colère grondant dans ses tripes. Mais elle encaisse pour mieux rendre par la suite. C'est fini la gamine apeurée. Ce n'est absolument pas la même personne. Au fil des secondes il s'en rend compte. Mais comment cela peut-il être possible ? Elle sourit un peu plus à chacun de ses coups. Il est même sur de l'entendre chantonner.. Autour d'eux la joie, les encouragements retentissent de nouveau. Ce changement de situation plaît aux spectateurs. Soudainement tous tourne au vinaigre.
Elle se met à enchaîner les coups. Elle ne prête pas attention à ses phalanges douloureuses. Non ce qui lui importe est l'homme qui recule, qui se plie au fil des coups. Du sang qui vole. Elle jubile de rendre les coups. Elle déverse sa colère. C'est son environnement. L'homme s'écroule. Elle se plante au dessus de lui, la respiration comme un soufflet. Elle pourrait le briser, briser chacun de ces os. Mais le silence s'est fait sur la foule. Elle tourne la tête. Disparu la gamine, ce n'est qu'une bête à l'allure humaine, prête à faire la mise à mort. Mais elle n'en fait rien. Tranquillement elle ramasse son sac et s'avance dans la foule. L'homme roux l'arrête alors qu'elle semble se diriger vers les escaliers. Il lui murmure quelque chose, lui tend une bourse. Un dernier sourire et un salut de la main et elle disparaît à l'extérieur.

Je trébuche dans la rue, prenant appuie sur les murs. Tous mon corps est douloureux. C'est le petit matin, mais je ne prête attention à rien de ce qui m'entoure. Le repos. C'est tous ce que je demande. Dormir, et oublié. Ne rien pensé jusqu'au petit matin. Un ruelle. Je m'écroule, me recroqueville sur moi même. J'ai mal. Je n'arrive presque pas à plier les doigts. Qu'est-ce qui s'est passé là bas ?
Dors sœurette. Demain on réfléchira.
Un grognement et je sombre.

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