Fille du sud de Gwendalavir, Isis grandit auprès de ses parents dans une ferme isolée.

Son père était Rêveur avant de rencontrer la femme qui deviendrait sienne, alors qu’il accompagnait une caravane. Tiraillé entre sa guilde et ses sentiments, il mit des années à quitter Fériane pour la rejoindre à Al-Chen. Le couple quitta rapidement la ville pour trouver une vie plus paisible sur les plateaux près du lac. Même s’il ne regretta jamais sa décision, le père d’Isis ne put pour autant faire une croix définitive sur sa communauté.
Son paternel avait d'abord grandi parmi les nobles commerçants d'Al-Jeit et, lassé de ce qu'il avait jugé de trop prétentieux, il avait quitté sa famille pour une vie plus sereine tournée vers les autres.
A quelques reprises, Isis en avait rencontré quelques membres en se rendant à Al-Jeit avec ses parents.

Originaire d'une famille d'intinérants, sa mère, quant à elle, avait le don, mais il ne lui permettait de produire que de simples dessins. Elle avait essayé de l’enseigner à sa fille, mais comprit rapidement qu’elle était incapable de parcourir les Spires.
Beaucoup plus ouverte au monde que son mari grâce aux nombreux convois qu'elle avait accompagnés aux côtés de ses parents, elle connaissait les dangers des routes. Ce n'était donc pas sans inquiétudes, qu'elle regardait Isis partir guider seule le troupeau dans les plaines avec l'inconscience de celle qui ignore encore les risques pour ne les avoir jamais vécus.

Isis passa donc beaucoup de temps auprès de son père qui lui transmettait volontiers son savoir. Même si elle était incapable de guérir avec un rêve, elle arrive désormais à analyser une blessure et à effectuer quelques soins. Les attaques de plus en plus fréquentes sur les routes en direction d’Al-Chen lui donnèrent la possibilité d’exercer les savoirs transmis par son père et de soigner à ses côtés quelques voyageurs blessés.

Adolescente, elle se portait souvent volontaire pour sortir les Siffleurs. Elle aimait grimper les collines rocailleuses d’où elle avait une vue imprenable sur le lac. Son père lui avait donné goût au calme et la solitude. Elle méditait jusqu’à la tombée de la nuit où elle avait le devoir de rassembler les bêtes et les ramener à la ferme.

Printemps CC+4
A 18 ans, elle annonça à ses parents qu’elle quittait la ferme. Elle s’y sentait à l’étroit, enfermée depuis toujours dans un quotidien inlassablement répétitif. Elle se rendit à Al-Chen malgré l’avis contraire de ses parents qui redoutaient les routes de plus en plus dangereuses. Elle fut rapidement engagée comme guérisseuse dans une école publique de la ville. Avec l’aide de collègues, elle prodiguait des soins qui étaient accessibles aux élèves de l’établissement, mais aussi à tous les habitants de la ville.

Automne CC+4
Une enseignante de l’école quitta la ville pour un mariage. Inquiète par les attaques incessantes sur les routes et l’isolement croissant d’Al-Chen, elle décida de rester auprès de sa famille à Al-Far. Alors qu’Isis avait jusque-là assuré le remplacement de la jeune femme, on lui demanda de conserver ce poste.

Hiver CC+5
Isis ne cessa jamais de méditer. Cela lui était même nécessaire pour retrouver le calme et la solitude qu’elle aimait tant et que la cité lui refusait la journée. Elle aimait vivre au rythme du rire de ses élèves et leurs perpétuelles questions forçaient à l’improvisation. Chaque jour se ressemblait, mais était pourtant différent. Elle s’imprégnait de la joie de vivre de certains enfants, des problèmes des autres, de la responsabilité qui lui incombait, et lorsqu’elle rentrait chez elle, le besoin d’évacuer se faisait ressentir. Dans son petit appartement, elle se relâchait et laissait le silence de la nuit l’envahir. Sur son balcon, elle écoutait le lac Chen se débattre, la colère du vent et le cri des arbres à chaque craquement. Ces éléments qui l’avaient toujours apaisée ne transmettaient qu’angoisse depuis quelque temps. Elle n’avait jamais compris leurs messages et son père n’avait jamais cru qu’ils pussent vraiment lui parler. Elle avait continué à écouter pour bénéficier de la sérénité offerte, mais depuis que ces intempéries avaient commencées, elle sortait de chaque méditation avec un étrange sentiment.

Eté CC+5
Isis est, comme tous les habitants d’Al-Chen, emprisonnée dans la cité. Elle fait face à la mort et au chaos pour la première fois et cela la paralyse. Elle trouve tout de même un peu de courage pour sortir dans les rues et mettre à disposition ses talents de guérisseuse.