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Un adieu et un bonjour [Val/Marie]
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17.09.11 15:15
Liberté.
Qu'est-ce qui se cache derrière ce mot ? Un rêve ? De belles paroles ? Ou alors un grand vide.
Je suis libre. C'était mon rêve. C'était ces phrases que je me répétais sans cesse pour me pousser à survivre. Et maintenant c'est un grand vide.
Comme un enfant qui quitte ses parents, je ne sais plus où aller. Quel est désormais mon but dans la vie?



****


Il existe aussi une liberté vide, une liberté d'ombres,
une liberté qui ne consiste qu'à changer de prison,
faite de vains combats entretenus par l'obscurantisme
moderne et guidés par le faux jour.   [Jean-Edern Hallier]

****


Une silhouette se glisse dans la foule d'Al-Jeit, furtive.
Une personne dont la cape recouvre le corps, dont la capuche cache presque les yeux.
Un être qui ne veut pas qu'on le reconnaisse car il en va de sa vie.
Une jeune fille libre.
Un chat.
Moi.

Ce jour aurait pu être un jour comme un autre. Un jour de chasse. Un jour de vol. De meurtre. Un de ces jours où je me coule au milieu de la population locale, comme un poisson au milieu d'une rivière. Cette ville qui est mon élément et que je rechigne à quitter. Pourtant je le dois, car aujourd'hui n'est pas un jour comme un autre. Aujourd'hui est le jour de mon départ.

J'ai quitté le vieil homme qui m'a soigné il y une heure à peine. Le soleil est presque à son apogée, ce qui n'est pas forcément un bon moment pour partir discrètement. J'attendrais la nuit noire pour me glisser hors des remparts, en femme consciente que je suis.
Alors pourquoi me suis-je offerte au jour alors qu'on pourrait me reconnaitre? Tout simplement parce que j'ai envie de faire mes adieux à cette ville qui m'a vu grandir. Mes souvenirs sont empreints du contact de ses pierres, de la rumeur de ses rues, de l'odeur de son air, de la couleur de ses habitants. Tant de choses qui méritent que je leur dise adieu, quel qu'en soit le risque.

Mon regard glisse le long des étalages, admirant les milles et une choses proposées. Cela me donne envie de reprendre mes bonnes vieilles habitudes et de voler quelque chose. Après tout, maintenant que je ne fais plus parti d'un clan, je garderai mon butin pour moi … et Dieu sait que j'aurai besoin d'argent une fois hors de cette ville.
Mais je me retiens. Je ne suis plus une voleuse. Je vais changer et trouver une Voie enfin digne de moi.
Alors je continue à marcher lestement, tout en réfléchissant à mon passé, mon présent et surtout, mon futur.


Ma main glisse le long de mon cou, effleurant le bandage qui recouvre ma blessure.
Morte pour mieux revivre.
Kaleb ne m'a pas aidé à quitter ma prison pour en regagner une autre. Il faut que je me montre digne de lui … "Digne de lui". Je retiens un éclat de rire moqueur, me contentant d'afficher malgré moi un sourire désabusé.
Qui aurait cru que j'en vienne à penser une telle chose ? Pas moi en tout cas. Pas moi qui cherchai à le tuer par haine, il y a quelques jours à peine. Mais ne dit-on pas que la haine est le sentiment le plus proche de l'amour ? Je ne sais plus où se situe mon cœur dans cette histoire…
Peu importe. Pour eux tous, je ne suis plus. Je suis leur passé et ils sont le mien. Même si j'éprouvai de l'amour pour Kaleb, il est trop tard pour s'en apercevoir. Si je suis actuellement en train de fuir Al-Jeit en me cachant, ce n'est pas pour rien.

Mon ventre émet un affreux gargouillis. Très discret …
Je ne volerai plus.
Je ne volerai plus.
Je ne volerai plus !
Mais j'ai faim …
Ma main se glisse dans ma poche pour essayer de trouver une pièce. Elle en ressort triomphalement avec … une noisette ? … Super … Avec ça je vais me nourrir pour au moins une semaine …
Il faut que je m'y résolve … Sauf qu'avec ma capuche sur le visage, je vais paraitre suspicieuse aux marchands, ce qui réduira considérablement mes chances de réussite… Que faire ? Me découvrir et prendre le risque de me faire repérer par un de mes anciens coéquipiers ?
Nouveau gargouillis.
Pas le choix. Au pire, je suis vive et connais tous les passages secrets de la ville. Je suis capable d'échapper à n'importe qui sur mon territoire.

Ma capuche glisse sur mes cheveux noirs et je m'approche d'un vendeur de fruits, mon plus beau sourire sur le visage. Il me regarde d'un œil légèrement soupçonneux, car vu mon allure, je risque d'être un de ces sales gamins des rues. Il n'aurait pas eu tort il y a peu.
Je garde mon sourire, ne semblant pas remarquer son regard.

"B'jour m'sieur. J'cherche un gars qui s'appelle d'Alexander Shind. Vous sauriez pas où je peux le trouver ?"

Alexander Shind était l'éminent propriétaire d'une auberge qui servait les meilleurs cochons rotis de la ville, et que ce vendeur du quartier ne pouvait manquer de connaitre.
En effet, avec un sourire rassuré, il entreprit de m'indiquer le chemin, à avec force de mouvements de bras.

"Donc après l'échoppe du poissonnier, j'prends la rue à droite, p'is j'attends d'avoir dépassé la maison aux volets verts pour prendre la ruelle à gauche. Et je s'rais à l'auberge de m'sieur Shind ? Super ! Merci !"


D'un geste vif, je remis ma capuche et lui fit un signe d'adieu de la main, avant de me reglisser avec prestance dans la foule et de disparaitre.

*****


Une marchand de fruits suit une jolie jeune fille du regard, pensant qu'il aurait aimé que la sienne ait des yeux comme les siens. Puis, une fois qu'elle a disparut de sa vue, il se retourne vers son étal et ouvre de grands yeux.
Il manque deux pommes.
Il a gagné une noisette.

Déjà loin, une fille à l'aura féline croque dans la chair d'un fruit bien mur.

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17.09.11 22:07
Il fait beau, aujourd'hui.

Marie observait la foule dans la rue, cette foule qui vaquait à ses occupations sans faire attention à elle, mais en l'évitant toute fois.

Elle portait une tunique crème en soie qui cachait son ventre arrondi et un pantalon noir rentré dans des bottes marrons, ses cheveux laissés libres dans son dos, les deux mèches encadrant son visage de chaque côté tressées et rassemblées par un lien en soie.

La Marchombre termina son jus de baies, paya et reprit son chemin. Elle passa devant l'étal d'un marchand de fruits qui fixait, éberlué, la noisette qu'il tenait dans la main. Manquant d'éclater de rire, elle pensa que c'était effectivement un paiement bien peu commun. Un vent amical se glissa jusqu'à son oreille, semblant partager son hilarité. Aujourd'hui serait une grande journée, elle le sentait.

Plus loin, elle bifurqua selon son humeur lorsqu'une silhouette attira son attention. Souple, féline, et comme auréolée d'une lumière intérieure vacillante. Intéressant, pensa Marie, Voyons voir ce que cette jeune personne nous réserve...

(HRP: Désolée, c'est un peu court. Je ferai sans doute mieux demain.)
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18.09.11 12:02
Le soupçon du doute qui vient se poser sur un cœur.
Une foulée qui s'allonge discrètement.
Mon sixième sens me dit que je suis suivie ? Par qui ? Pourquoi ? Je serre les dents, étouffe un grognement. Je savais que j'aurais du me faire plus discrète ! Maintenant il ne me reste plus qu'à découvrir l'identité de cette personne.

Je prends une rue à gauche.
Esquisse un regard derrière.
Je prends une rue à droite.
Esquisse un regard derrière.
Une jeune femme dans une tenue beige et noir, que je n'ai jamais vue me suit. Bonne nouvelle, elle ne vient pas de mon clan.
Mais elle me suit.
Alors j'accélère encore un peu le pas, me coule dans une ruelle et … me retrouve nez à nez avec un cul de sac. C'est bien ma veine.

Déjà la jeune femme est derrière moi et je peux la contempler à loisir. Elle est plus agée que moi, mais pas trop non plus, et sa coiffure sophistiquée qui ordonne des cheveux bruns, lui confère un air presque princier.
Belle, bien tenue. Pas du tout le profil de la fille des rues qui vient me tuer.
Mais j'ai quand même peur, et mon visage ne le cache.

"T'es qui toi ? Pourquoi tu me suis ? C'pour la pomme que j'ai volée ? D'toute façon c'est trop tard alors fiche moi la paix."

Pauvre petit animal traqué. Je compatis avec ce qu'il peut ressentir dans des moments pareils, en particulier au moment où il est acculé face au chasseur.
Et dire que j'ai aimé jouer ce rôle …
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18.09.11 13:07
La jeune fille a l'air mal à l'aise, mais garde cette expression sauvage. Marie rit doucement, posant la main sur son ventre. Elle sent qu'elle va bien aimer ce bout de femme qui lui rappelle un peu elle-même avant qu'elle ne rencontre son Maître.

"C'était toi? Le paiement n'était pas commun, si tu avais vu la tête de ce pauvre homme! Enfin, je ne te suis pas pour ça, je n'ai rien contre le vol. Je suppose que tu avais faim, et tant que tu laisses quelque chose en retour, même si ce n'est qu'une noisette, ce n'est pas malhonnête."

La jeune fille ne répondit rien. Un coup de tonnerre résonna, la pluie se mit à tomber.

"Décidément, reprit Marie, le temps change vite. Tu as toujours faim? Viens manger une assiette de ragoût avec moi, nous avons beaucoup à nous dire."
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18.09.11 13:38

La jeune femme rit, d'un rire qui sonne comme le chant d'un petit oiseau. Doux, affectueux, accueillant. Ma garde se baisse malgré moi. Les tueurs ne rient pas de cette façon. Il reste cependant à trouver ce qu'elle me veut.
Sa voix s'élève dans les airs, rieuse comme sa propriétaire.
Elle m'a vu ! Sauf qu'elle comprend mon geste. Donc elle n'est pas venue me faire payer mon "crime du jour" … alors pourquoi ? Toujours cette question sans réponse qui commence à m'énerver, mettant en peu de temps ma patience légendaire à rude épreuve.
Elle m'intrigue.

Au dessus de nos têtes, les nuages se sont amoncelés en un instant, poussé par les forts vents qui soufflaient dans les cieux.
Le coup de tonnerre éclate alors que la pluie se met à tomber à verse.
Peu importet. Je ne prend pas la peine de sursauter, toute mon attention étant focalisée sur cette intrigante jeune femme. Celle-ci reprend la parole, me proposant d'aller manger avec elle.
Je ne comprend rien. Absolument rien.
Qu'un homme me propose ça, oui je peux comprendre, car c'est une façon détournée pour essayer de m'emmener dans sont lit. Mais qu'une femme fasse ça ? En plus son ventre qu'elle protége d'une main clame qu'elle n'est pas trop tournée vers les autres femmes.

"T'm'as pas dit qui t'étais. Alors j'viens pas."


Et mon ventre se mit à gargouiller.
Ah ah … j'ai l'air fine…
Je lève mes yeux un instant tournés vers mon ventre, pour les planter à nouveaux dans les pupilles grises de l'inconnue. Elle ne cille pas et semble attendre une autre réponse. Peste soit ce maudit appétit qui m'a trahie !

"D'accord."

Un mot. A contre cœur.
Mais la faim justifie les moyens.
Et puis je veux savoir qui elle est. Son aura dégage quelque chose d'aussi félin que moi, et je me demande si peut-être, elle serait comme moi et pourrait m'aider à contrôler ces transformations en chat …


Alors je la suit jusqu'à l'auberge de son choix, lui laissant le soin de faire la conversation, avant et après notre arrivée.
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18.09.11 14:10
Les deux femmes atteignirent une auberge que Marie connaissait bien. C'était là que l'avait amenée son Maître la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Elle y avait pris le meilleur repas de sa vie.

Elles entrèrent. Tout était exactement comme dans les souvenirs de la Marchombre: les murs peints en couleurs chaudes, les tables en bois sombre avec leurs nappes et leurs serviettes rouges, les couverts argentés, les assiettes en verre transparent et les rideaux en velours marron foncé. Un serveur se précipita vers elles:

"Dame Al'Decial, c'est un plaisir de vous revoir parmi nous! Je vous installe un couvert à votre table habituelle?"
"C'est un plaisir de revenir, répondit-elle en esquissant un sourire éblouissant. Ce sera deux couverts, à ma table habituelle."
"Bien, Dame."

Il les escorta jusqu'à une table près de la cheminée, où brûlait un feu bienvenu. Elles s'installèrent, commandèrent deux assiettes de ragoût qui leur furent apportées immédiatement ainsi qu'une bannette de pain. Elles commencèrent à manger, puis Marie déclara:

"Je m'appelle Marie Al'Decial."

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18.09.11 15:57
Elle ne parla pas.
Le silence fut donc notre amie jusqu'au porte d'une auberge.
C'est ce silence encore qui m'étonne, par le fait qu'il résonne encore, même aux portes de l'établissement. Moi, j'ai l'habitude des tavernes mal famées dont le boucan infernal porte jusqu'au bout de la rue. Et là, ce n'est pas le cas.
Quand la jeune femme pousse la porte de l'auberge, c'est un doux murmure qui s'échappe, allié à un fumet qui me donne l'eau à la bouche.
Cet endroit est à mille lieux de ce que j'ai toujours connu … c'est merveilleux … Cette inconnue, qui quelle soit à la bonté de me faire découvrir un peu de nouveauté, aidant mon envol en m'attirant dans un lieu bien famé.

Tout est beau. Pas luxueux, juste beau. La couleur des murs, complétée par celle des tables et des éléments de décoration rend la salle chaleureuse. Harmonieuse.
Les gens sont en accord avec cette auberge. Ni trop classe, ni pas assez. Je me sens mal à l'aise au milieu d'eux, dans mes habits sales et en mauvais état. La seule chose qui pourrait avoir l'air de luxe chez moi, c'est cette épée au fourreau bleu marine et argent que j'ai volé avant de quitter mon clan.
Tous ces éléments font que je me renferme un peu plus dans mon silence, laissant l'inconnue passer commande et nous installer dans un coin, à côté de l’âtre où brule un feu. Il est plus que bienvenue, car la pluie a eu le temps de tremper ma cape.
Sure de ne trouver personne de ma connaissance dans un lieu pareil, je l'enlève sans crainte et la pose sur le dossier de ma chaise.

Je suis maintenant à visage découvert, égale à cette jeune femme souriante.

Les assiettes de ragoût ne tardent pas à arriver. Méfiante, je l'inspecte sous toute ses coutures avant de plonger ma cuillère dedans. Aspect. Odeur. Et puis goût.
J'ouvre de grands yeux. De ma vie je n'ai jamais gouté pareille délice !
Comme le chat sauvage que je suis, je mange une cuillère puis lève des yeux craintifs vers l'inconnue, avant de retourner à mon assiette et ainsi de suite.

Elle aussi commence à manger, avec plus de raffinement que moi, me laissant penser qu'elle est peut-être une grande dame ayant décidé de m'adopter.
Le rêve … je m'imagine un instant dans de grandes robes, de beaux bijous, entourées d'hommes galants. Puis j'efface cette image de ma tête. Ce n'est pas ce que je veux. Je ne veux pas me retrouver enfermée dans un univers que je ne comprendrai jamais.

"Je m'appelle Marie Al'Decial."

La brune a parlé. Toujours avec bonté. Je n'hésite donc pas un seul instant à lui renvoyer la pareille, sans aucune crainte ne perçant à travers mes mots.

"Et moi c'est Val. Val Kiryia."

Puis je rajoute, cette fois timidement.

"Est-ce que vous pourriez me dire c'que vous voulez de moi? Est-ce que je suis juste un moyen de vous prouver que vous pouvez être généreuse ?"

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18.09.11 16:23
"Non, bien sûr. Tu me fais penser à moi-même, il y a quelques années, avant que je rencontre la personne qui a changé ma vie. Quand je t'ai vue dans la rue, j'ai eu l'impression de me revoir. La même démarche, presque la même aura... J'ai eu besoin de te suivre. J'ai envie d'être celle qui changera ta vie."

Marie laissa la jeune fille imprimer ce qu'elle avait dit, terminant son assiette. Elle but un peu d'eau et s'adossa au dossier de sa chaise. Commença à réfléchir à voix haute.

"Ça risque d'être un peu compliqué dans les prochains mois. Je vais finir par ressembler à une baleine, expliqua t-elle en caressant son ventre, mais je pense que tu en vaux la peine."

La jeune femme inspira.

"Val, sais tu ce qu'est un Marchombre?"
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18.09.11 16:42

Les mots de Marie me frappent. Je lui ressemble? Quelle idée étrange.
Le pourpre gagne mes joues et je replonge mon nez dans mon assiette, peinant à m'imaginer avec l'élégance et l'aisance de cette femme.
Peut-elle vraiment m'aider à changer ma vie ? Je viens déjà de le faire, avec l'aide de Kaleb ainsi que celle d'une volonté de fer naissante.
Une chose m'inquiète cependant dans ses propos : ce besoin qu'elle a de vouloir m'aider, est-ce simplement une action de pitié envers moi ? Je crois que je ne survivrais pas à ça, pas après tout ce que j'ai vécu.
Mais non, j'en suis sure. Ce n'est pas cet éclat qui brille dans ses yeux. Elle a l'air franche et tout ce qui émane d'elle me pousse à lui faire confiance …
Confiance.
Un mot que je n'ai jamais utilisé.
Même pas envers cet homme qui m'a soigné.
Confiance.
Je ne l'ai jamais accordé.
A elle j'ai l'impression que je le pourrai.

Je regarde Marie encore un instant, cherchant dans son attitude quelque chose de faux. Je cherche en vain car elle continue à être elle-même, et à manger tranquillement, me laissant me torturer l'esprit seule. Alors je l'imite, finissant de vider le contenu de mon assiette, non sans regret de voir que ce délicieux plat n'est pas infini.

Puis elle reprend la parole, se parlant à elle-même, tout en partageant avec moi ses réflexions.
Son expression de 'baleine' me tire un demi-sourire, ce qui est déjà beaucoup. Preuve que ce repas et cette ambiance m'ont amadouée.
Je suis prête à entendre la suite, sans plus chercher à fuir.

"Val, sais tu ce qu'est un Marchombre?"

Non je n'en sais rien ... seules les rumeurs les plus improbables courent sur ces humains, que nul n'a jamais vraiment cotoyés.

"Un voleur plus doué qu'un autre? J'ai entendu dire qu'ils escortaient aussi des caravanes … mais personne ne sait vraiment ce qu'ils sont. Une de mes connaissances m'a un jour parlé d'un Marchombre aux capacités physiques impressionnantes, mais je ne sais pas si ceci est plus une invention qu'une réalité. "

Je ne rajoute pas qu'il est hors de question que je devienne une simple voleuse à nouveau. Je sais que si elle me parle d'eux de cette façon, c'est qu'elle en est une, et qu'ils ont plus à offrir qu'un simple rôle de mercenaire.
Puis des souvenirs remontent en moi, d'un temps où Kaleb avait pris la peine de me parler après un moment charnel. Il a un jour prononcé de mot, un brin d'envie dans la voix.

'On m'a aussi parlé d'une liberté qu'ils chérissaient, ce qui en faisait des hommes difficiles à saisir et à côtoyer.'

Liberté.
Et si c'était ça que je cherchais pour mon futur ?

Marchombre.
Ce mot résonne en moi d'une façon étrange.
J'ai l'impression d'avoir trouvé une clé.
Une nouvelle Voie.
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18.09.11 17:11
Marie esquisse un de ses nombreux sourires en voyant la réalisation dans les yeux de la jeune fille devant elle.

"Tu as énoncé le maitre mot. Liberté. C'est souvent ce que veut l'être humain sans savoir comment l'obtenir. On peut dire qu'un Marchombre est quelqu'un qui recherche la liberté, dans ses actes, dans ses paroles et dans chaque souffle de sa vie. Rarement, un Maitre Marchombre choisit une personne, une personne spéciale, qu'il prend pour élève, qu'il forme et qu'il façonne, avec lequel il partage son savoir, sa liberté et sa vie pour trois ans. Il y a quelques années, un Maitre m'a choisie et formée. Maintenant, c'est mon tour."

La jeune femme s’interrompt, en enroulant une mèche autour d'un de ses doigts, tic nerveux dont elle n'avait jamais réussi à se débarrasser.

"Seras-tu mon élève?"
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18.09.11 17:24
Kaleb avait raison. Le Marchombre est Liberté.
Il m'a laissé la joie de chercher ce chemin en m'offrant un bout de cette liberté.
De nouveaux souvenirs affluèrent en moi. Des regards perdus dans les cieux, tristes et pourtant pleins d'espoir. Des phrases lâchées de temps en temps, libérant son esprit du poids lui pesant dessus. Des gestes toujours plus épurés. Tout en lui clamait ce désir qu'il avait de vivre libre. Mais il n'avait pas su s'extraire de son recoin d'ombre. Il n'avait pas su enlever ces chaines qui le contraignait à rester à Al-Jeit.
Pour accomplir son rêve, il n'avait pas trouvé mieux que moi.
Avait-il, comme Marie, vu en moi une Marchombre ?
Pourquoi est-ce que je réalise cela si tard ?

Elle me demande trois ans de ma vie. Pourquoi m'offrir de nouvelles chaines ainsi, alors que le but est d'être libre ? Cette question, je veut la lui poser, mais j'essaie d'abord de trouver la réponse en moi.
Je ne pourrai pas apprendre la Voie de la liberté seule, lâchée dans la nature. Tout humain a besoin d'un guide un jour dans sa vie. Je n'en ai jamais vraiment eu et je sens que mon esprit à soif d'une personne pouvant lui apporter des réponses autre que violence et peur.

Je la regarde un long instant en silence, repassant ses mots dans ma tête. Elle me flatte et j'aime ça. Pourtant ce n'est pas ce qui va motiver la réponse que je tourne dans ma bouche.
Je ne peux m'empêcher de la croire.
De croire que cette guilde secrète peut-être la vie dont j'ai rêvé.

"Oui."

Un mot. Simple. Epuré.
Un pacte que je viens de sceller.

"Etes vous sur de vouloir être mon Maitre ?"
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18.09.11 17:34
"Si je n'étais pas sure, demoiselle, je ne t'aurais jamais demandé d'être mon élève. C'aurait été cruel de ma part de te faire miroiter la Voie pour te la refuser ensuite. Veux-tu un dessert? Je me damnerais pour un morceau de gâteau au chocolat."

Le serveur leur apporta deux parts de gâteau, qu'elles mangèrent dans un silence confortable. Leur repas fini, Marie paya et elles sortirent de l'auberge. La pluie avait cessé, le soleil brillait, radieux et souverain. La Marchombre se tourna vers celle qu'elle pouvait désormais appeler son élève:

"Étape numéro un: des vêtements neufs. Ça fait un moment que je n'ai pas fait de shopping par ici... (Elle laissa son excitation faire pétiller ses yeux.) On y va?"

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18.09.11 17:57

Une part de gâteau se matérialisa devant moi avant que je n'ai pu émettre un seul commentaire. J'ai presque l'impression de profiter de son porte-monnaie.
Oh et puis zut ! Il ne faut pas que je me pose des questions à ce sujet. Elle offre, alors je prends. Et puis ce gâteau sens encore meilleur que le ragoût !
Ce goût sucré me remplie de joie. C'est un plat exotique pour moi qui n'ai jamais rien eu d'autre que des fruits en guise de dessert. Peut-être qu'avant mes huit ans, ma nourrice me régalait avec ce genre de choses, mais mes souvenirs sur cette époque restent obstinément obscure.

Le repas fini, Marie m'entraine avec sa bonne humeur communicative dehors, nous exposant aux rayons de soleils qui illuminent la rue après la pluie. Ces giboulées m'épateront toujours. Pourvu qu'une averse de grêle ne se déclare pas dans quelques minutes ! Ce serait une bonne blague.

J'observe Marie un instant. Cet être rayonnant est désormais mon … mon Maitre ? Comme ce mot semble bizarre. Pour moi, Maitre est associé à esclave, pas à élève. Il va falloir que je m'y fasse … et puis cette jeune femme ne semble pas du type à m'utiliser.

Mon "Maitre" m'inspecte elle aussi, de haut en bas, et je vois bien que mes vêtements miteux lui déplaisent. Si seulement ma cape pouvait cacher tout ça !

A l'annonce du shopping, j'ouvre des grands yeux (une fois de plus !). Cette journée semble sortie d'un rêve … Un repas délicieux et maintenant des achats.
Achats.
Encore un mot inconnu pour moi qui n'ai jamais fait que voler.
Encore une découverte pour moi qui suis en train de m'envoler !

La bonne humeur de Marie est commucative, et pour la première fois depuis une éternité je souris. Oui, je souris. Je me sens heureuse comme je ne l'ai jamais été. Je viens de remettre une partie de mon destin dans les mains d'une femme, mais je ne m'en sens que mieux. Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais, et sans contrainte.

"Allons-y !"


Et je la suis, à travers les boutiques du centre d'Al-Jeit, où elle m'aide à essayer divers tenues, agrémentant mes essayages de conseils et de commentaires.
Enfin, je ressors de l'une d'entre elles, vêtue d'un pantalon en cuir de souffleur marron, à la fois simple, léger et chaud. J'ai craqué pour un haut en toile marron, accompagné d'une veste à manches longues, en cuir similaire à celui de mon pantalon. Une paire de bottes légères viennent compléter le tout, cerise délicieusement agréable sur le gâteau.
Je me sens aussi belle que si je portais l'étoffe des rois. Ce cuir me fait le même effet que s'il était flanelle.
Mais il y a toujours deux constantes dans ma tenue : mes gants en cuir élimés qui sont comme une deuxième peau pour moi, et ma cape qui cache toujours mon visage aux regards des malfrats qui trainent au milieu des gens normaux.

Ainsi vêtue, je m'arrête un instant sur un banc, décidant de poser quelques questions à mon Maitre.

"Pourriez vous me parler un peu plus des Marchombres ? En quoi cet apprentissage va-t-il consister ?"



[HRP : j'ai légèrement fait agir ton personnage, j'espère que ça ne te dérange pas trop. Sinon, envoie moi un Mp et j'éditerai ;)
Et j'aime beaucoup ce Rp ]
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18.09.11 18:38
(HRP: Non, aucun problème. Moi aussi =D)

Marie s'assit près de son élève et prit un moment pour réfléchir avant de répondre:

"Je suppose que ce sera le même genre d'apprentissage que le mien.

Je pense t'entraîner au combat au sabre, au poignard, à tirer à l'arc, à grimper sur n'importe quelle surface quelle que soit son degrés d'inclinaison, et surtout, à arpenter la Voie.

Pendant les derniers mois de ma grossesse, on ne pourra pas faire grand chose, aussi peut-être t'enverrai-je escorter une caravane marchande.

Dans les trois ans de ta formation, je devrai te présenter au Conseil, tu devras subir l'Ahn-Ju et, si tu le réussis, demander ta greffe au Rentail. Mais on discutera de ça plus tard.

Nous allons rentrer à mon appartement et je te montrerai ta chambre. Ça te va?"
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18.09.11 19:01
S'entrainer à devenir un guerrier accompli, cela ouvrait-il la porte qui mène à la liberté ?
Liberté.
Absence de limites.
Je ne me suis jamais soucié d'outrepasser mes limites, me laissant m'améliorer avec le temps, lentement. Très lentement. Ce programme que vient de dresser Marie, c'est ce qui va me sortir de ma torpeur et me pousser vers l'avant. J'en bave d'avance.
Je sens que le chemin va être long et ardu, mais un mot me guide. Un Maitre-mot comme l'a dit Marie.
Liberté.
Toujours.

Je l'écoute donc, ravie à l'idée d'aller escorter une caravane et voir enfin le monde. Il vaut surement mieux que les bas-fonds d'Al-Jeit.
Elle enchaine sur des notions dont je n'ai jamais entendu parler. Ahn-Ju ? Rentai ? Un Conseil ?! Quels étaient ces secrets que la guilde des Marchombres cachait en son sein ? Quel type d'épreuves représentaient tous ces noms?
Je voulue ouvrir la bouche pour lui demander des précisions, mais sa dernière phrase me cloua le bec. On verrait ça plus tard. Dommage.
Je comprends aussi qu'elle ne peut accorder une totale confiance à ma personne. Si demain je la trahit et vais exposer à leurs ennemis ce que j'ai appris, alors elle aura gâché sa salive pour le pire.
Moi je veux qu'elle l'utilise pour le meilleur. Alors j'attendrais d'être sur de mes pas, de ma direction. De ma Voie.

"Oui je suis prête !"


Je me lève dans un souple geste et attend qu'elle fasse de même pour la suivre de nouveau dans les rues d'Al-Jeit. L'idée d'un vrai lit m'aide à maintenir un pas alerte, me permettant de suivre sans mal Marie, qui se glisse dans la foule encore plus facilement que moi. Si j'avais un ventre comme le sien, je ne sais pas si je serais capable d'évoluer aussi bien qu'elle ici. Les gens semblaient s'écarter sur son passage pour mieux se refermer dans son dos. Elle était un peu magique dans son allure ...

Puisque les questions sur les Marchombres semblent hors de ma portée actuelle, je décide de changer légèrement de sujet.

"Avoir un enfant, est-ce-que ça n'fera pas que gêner votre liberté ? Parc'que j'suppose que vous vous êtes aussi enchainée à un homme. A moins que vous ne l'ayez déjà quitté … Est-ce que ma présence ajoutée à tout cela ne va pas encore plus freiner votre progression sur la Voie ?"

Une curiosité peut-être mal placée, vu que je connais Marie depuis à peine quelques heures, mais je veux savoir comment deux visions différentes comme l'amour et la liberté peuvent s'entendre.
Je réalise trop tard que parler d'un homme, surtout si elle l'a perdu, risque de la froisser, donc de lui faire changer d'avis.
Quelle idiote ! J'ai enfin trouvé un guide, et sur une parole je vais peut-être le perdre.
Un brin d'inquiétude dans les yeux, je guette la réaction de Marie.
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