Nom: Sil'Flin
Prénom: Shaé
Surnom:
Age: 21 ans
Origine: Al-Jeit
Sexe: Féminin
Guilde: Dessinateur
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Capacités :
Tu es une dessinatrice de haut vol, Shaé. Ca tu le sais au fond de toi depuis toujours, mais il a fallu attendre qu'Ewilan Gil'Sayan détruise le verrou Ts'liche pour que tu puisses t'en apercevoir pleinement. Ca t'a fait l'effet d'une découverte aussi grande que celle du jour où tu as appris à respirer. C'était presque une deuxième naissance.

Tu es une grande dame de la cour, capable de bien se tenir à table, qui se tient droite, avec un port presque impérial. Tu sais danser toutes les danses de la cour, et quelques danses traditionnelles. Tu sais jouer du piano et de la flûte, instrument que tu transporte précieusement avec toi, car c'est un souvenir de ta défunte mère.

Tu n'es pas une grande sportive, et courir plus de cent mètres te laisse épuisée comme si tu avais traversé Gwendalavir. Le seul sport que tu aimes est l'équitation, mais tu n'as pas assez chevauché sur de longues distances pour avoir pu muscler tes cuisses et ton fessier. Ton premier voyage promet d'être douloureux …


Qualités et Défauts (plus de dix lignes):
Tu as envie qu'on te remarque, Shaé. Sinon pourquoi te serais-tu teint les cheveux en rose ? Pourquoi ces habits peux conventionnels et colorés ? Pourquoi élèverais-tu la voix lorsque tu sens que le regard des autres te quitte ? C'est une qualité : tu es le centre du monde. Mais ce besoin de te sentir exister par les autres est aussi ton pire défaut. La discrétion, est-ce vraiment trop dur pour toi ? Cela t'a appris à te méfier des quartiers où ta personne se ferait lyncher à coup sur, mais cette méfiance seras-t-elle assez développée lorsque tu quitteras ton nid ? Sauras-tu gérer entre ce besoin de se faire voir et celui de se faire petit dans les dangers de Gwendalavir ?
Mais au fond, de quoi as-tu peur ? Pourquoi ce besoin ?

Tu es une fille pétillante, énergique, un peu folle. Tu n'aimes pas rester immobile, ce que tes multiples professeurs ont toujours aborhés. Ta curiosité et ton envie de savoir les ont pourtant ralliés à ta cause, évitant qu'ils ne démissionnent les uns après les autres. Tu ne veux pas montrer de signe de fatigue, quoi qu'il arrive. De quoi as-tu peur, oh belle Shaé ?

Un peu narcissique sur les bords n'est-ce pas ? Oh non ne fais pas ces petits yeux innocents avec moi ! Oui, ne le nie pas, t'admirer dans un miroir est un de ces petits plaisirs sans lequel ta vie serait fade. Tu es belle, tu le sais, et tu veux le vérifier. Alors, de quoi as-tu peur ? Pourquoi ce besoin ?

Tu as peur Shaé. Peur de toi. Peur des autres. Tu le caches si bien … ta vie n'as été jusqu'à maintenant que le théâtre de tes petites scènes de petite princesse gâtée. Tu as peur que ce beau rêve s'écroule à tes pieds. Au fond de toi, tu ne sais pas qui tu es. Tu ne sais pas où tu vas. Tu es un petit oiseau perdu qui veut voler mais ne sais pas comment battre des ailes efficacement.
Aussi, tu as peur de ce que tu ignores. Ce monde dehors t'effraie et tu as tout fait pour l'éviter, mais tu vas devoir t'y frotter et tu le sais. Tu vas visiter Gwendalavir.
N'aie pas peur.

Allure physique
Tu plonges tes petits yeux verts dans le miroir en face de toi. Le beau cadre en or ne les retient même pas, tellement cela fait partie de ta vie quotidienne. Non, ce qu'ils regardent, c'est ce beau visage ovale, ces sourcils finement dessiné, donc tu vas enlever un poil qui en dépasse. Ils glissent sur tes cheveux roses, qui sont ta fierté, la preuve que ton caractère est assez fort pour surpassez celui de ton père. C'est comme cet anneau en travers de ta lèvre, ou ces boucles d'oreilles. Ton père était contre. Qu'importe: tu as souffert en te faisant percer, mais cela en valait le coup. Pour son regard outragé, mais aussi pour les regards de la cour, étonnés de te voir avec ce signe quelque peu racaille.

Tu te lèves, quittes ta chaise et ton bureau pour aller te poser devant un autre miroir, de plein pied cette fois. Combien de filles rêveraient d'avoir ton physique ? Le sculpteur impérial ne s'est pas trompé en te choisissant comme modèle pour une statue de déesse. Tes seins ne sont pas bien gros, mais leur allure charnelle est là. Deux belles pommes bien rondes, que des décolletés bien ajustés rendent délicieusement attirantes. Aucune once de graisse en trop n'orne tes courbes, car tu veilles à ce que tu manges. Le sport, très peu pour toi, hormis la danse et l'équitation qui sont les seules choses dignes d'une noble comme toi.

Tu attrapes une robe sur la chaise à côté. Aujourd'hui, tu ne vas pas appeler ta servante, ainsi tu pourras t'habiller comme bon te semble. Cet habit est très coloré, comme tout ce que tu portes. Tu la mets devant ton corps nu, contemple l'effet dans la glace, puis la jette sur ton lit. Non. Ce n'est pas ce qu'il te faut. Désormais tu ne vas plu vivre à la cour. Grâce à ton père, tu peux dire adieu à ton petit confort.
Un regard dans ton armoire, et tu attrapes un chapeau pointu mauve, une robe en patchwork, une cape en cuir de siffleur mauve, enfile des bas multicolores et chausse tes bottes marrons. Le tout est assez bizarre, mais tu aime ça.

Tu quittes ta chambre et te diriges vers les écuries. Là, ton compagnon de route t'attend et te tend un arc souple et un carquois que tu enfiles sur tes épaules.
Te voilà fin prête Shaé.
N'aie pas peur.

Histoire

C'est l'histoire d'un oiseau qui veut voler.
C'est l'histoire d'un oiseau qui se cherche des ailes et s'en crée, sans savoir qu'il en possède déjà.
C'est l'histoire d'un oiseau qui a peur de sauter du nid.
C'est l'histoire d'un oiseau qui va voler. Qui va trouver ses ailes. Qui va sauter.
C'est ton histoire Shaé.

******

Ta vie commence il y a déjà vingt-et-un ans, au sein de la propriété du deuxième conseiller de l'empereur. La beauté et l'opulence sont ce dans quoi tu baignes déjà. Tu baignes aussi dans le sang, mais ce signe n'a pas encore eu d'importance dans ta vie.
Ta mère meurt en te donnant la vie, et ton père se retrouve avec deux rôles au lieu d'un. Il n'en assumera aucun, te laissant libre de vivre ta vie comme tu l'entends sans jamais te gronder. On ne gronde pas une gamine qui n'a plus sa mère. Pauvre de toi, Shaé, qui fera tout ton possible pour attirer ton regard. En est le meilleur exemple cette fois où tu as teinté tes cheveux.
D'un dessin éternel.
Personne n'en est revenu. Avec le sceau qui bloquait les Spires, tout le monde s'est inquiété, mais aucun T'sliche n'est venu prendre ta vie. Puis ils t'ont admirés devant cet exploit que tu as bien été incapable de réitérer. Tu as été déçue plus que jamais ce jour là, en voyant ton père te féliciter alors que tu voulais qu'il te réprimande pour une fois, pour cet acte de folie et pour cette couleur absolument atroce. Mais il n'a rien dit.

Tu as donc trouvé autre chose. Du haut de tes cinq ans, tu as commencé à enchaîner les bêtises, mais cela n'a pas suffit. Il t'a tout pardonné, ce qui t'as rendue plus exigeante, plus triste au fond de toi. S'il s'était comporté normalement, tu aurais juste manqué d'une mère. Là, tu as manqué de tes deux parents, et tu doutes de pouvoir un jour te montrer une digne maman car tu as manqué d'exemple.

Contrairement à ce que ton père a cru, une nourrice n'est pas le cadre familial qu'il faut. Peut-être aurait-il du se remarier, pour ton bien … mais il n'a jamais trouvé d'autre perle rare. Ta mère était la seule … en toi il a revu son portrait, ce qui l'a poussé à te choyer encore plus à mesure que tu grandissais.
Tu n'as jamais été grondé. Personne n'a osé élever la voix contre toi.
Un piercing. Un tattoo. Des cheveux que tu as refusés de coiffer. Tant de petits détails de rébellion qui ne t'ont jamais donné que des ragots et des murmures dans le dos. Que faire pour obtenir le regard de ton père ?

A tes seize ans tu as trouvé, en contemplant tes cheveux dans le miroir : tu allais devenir dessinatrice. Tu avais montré l'espace d'un instant que tu en avais le potentiel, il ne restait plus qu'à le développer.
Problème de taille, les spires étaient verrouillées. Tu t'es donc contentée d'aller voir le célèbre analyste Duom Nil'Erg, qui se terrait à Al-Jeit. Il t'a montré, un soupçon d'honneur dans le ton, une toile où trois cercles de bonne taille se croisaient, celui en rouge très légèrement décalé par rapport aux autres.
N'empêche, tu savais que tu recelais un bon potentiel.

Les années ont passé, te voyant devenir une dame du beau monde, s'entrainant à dessiner les dessins que lui permettait l'accès restreint aux Spires.


Puis est arrivé Ewilan Gil'Sayan.
Tu as suivi de très loin ses aventures, que ton père, tout excité par cette héroïne miraculeuse, ne pouvait s'empêcher de te relayer.
Dans ses yeux, tu as vu briller une flamme qui a allumé le brasier de ta jalousie. Elle, cette fille que vous n'aviez jamais vu, débarquait et volait cette attention que toi, sa propre fille, tu n'arrivais pas à captiver.
Il fallait la surpasser.

L'occasion t'en fut donnée, quand cette Ewilan vint étudier à Al-Jeit, à l'académie de dessin où tu venais d'être admise.
Tu étudias d'arrache pied, mais réalisa très vite qu'elle était de loin la meilleure. Aucun de vous autres étudiants n'arrivait à sa cheville.
Tu désespéras, t'acharnas, questionnas et envias, le tout en restant toujours loin derrière elle.

Si seulement elle pouvait mourir …
Enfin, une nouvelle menace se pointa, à laquelle elle lutta de toutes ses forces, disparaissant de l'académie où tu allais pouvoir briller enfin.

Un homme en décida autrement.

Ma pauvre Shaé, toi que le destin semble à la fois tant aimer et tant haïr. Ton père décida au moment le plus inopportun de s'occuper de toi, et de t'envoyer, escortée d'un chevalier, parcourir le monde et te forger un vrai caractère.
Il a enfin compris qu'il avait laissé ton éducation un peu de côté, et tout ce qu'il a trouvé, c'est te laisser te débrouiller seule, dans le vaste Gwendalavir.

Tu as vingt et un ans, un cheval, un arc et un garde du corps.
Tu as les tripes nouées.
Tu as la liberté qui murmure à tes oreilles que les meilleures années de ta vie sont devant toi.