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~ Ce qui fut poussière redeviendra poussière [Ludwiga/Heiwa]
Ludwiga Hasagan
Féminin
Âge : 31
Autre(s) Compte(s) : Karlson Hrejo Voïshinta
Messages : 6023
Date d'inscription : 12/08/2009

Mon personnage
Sexe et âge: Frontalière de 28 ans
Aptitudes: Guerrière chevronnée et redoutée
Ludwiga Hasagan
Frontalier



08.10.11 18:16
https://ewilan.forumactif.fr/t1946-echos-du-parcours-d-une-fronta

Ce qui fut poussière redeviendra poussière...


"Folklore" Soundtrack - Under A Fallen Star

Ce matin-là, Ludwiga eut beaucoup de mal à attacher son armure. Elle passa une tunique par-dessus sa tête, enfila un pantalon de toile solide, et, à pieds nus sur la pierre froide du sol de sa chambre, elle trottina jusqu'au tapis de laine près de son lit avant de se diriger vers le meuble qui renfermait sa tenue de cuir. D'une main experte et d'un mouvement fluide, elle mit ses jambières en place et les laça, s'occupa ensuite du cuir qui recouvrait ses cuisses. Mais quand il fallu vêtir le haut de son corps, la Frontalière ne put retenir une grimace douloureuse. Son duel de la nuit passée ne s'était pas bien passé. Le sabre de son adversaire, un autre Frontalier, s'était faufilé sous sa garde tel une anguille et avait profondément pénétré la chair de son flanc. Thuy, le guérisseur de la Citadelle, avait miraculeusement refermé la plaie avant que Ludwiga ne perde trop de sang, mais il l'avait aussi mise en garde. Il faudrait beaucoup de temps pour que cette blessure se referme, et ce n'était pas la seule blessure que la Frontalière avait subie la nuit passée.

Trahie. Elle avait été trahie. Mais elle avait trahi aussi.

L'adversaire qu'elle avait affronté n'était autre que l'homme avec lequel elle s'apprêtait à partager sa vie. Il s'appelait Aleksander et ils se connaissaient depuis l'âge de dix ans. Enfants, ils avaient appris à se battre et avaient fait les quatre-cent coups ensemble, comme mettre de la poudre colorante dans l'eau du bain de leur professeur l'algèbre qui s'était levé le matin suivant avec des cheveux bleu vif, ou encore comme étaler de la cire sur l'escalier principal de l'école qui en était devenu si glissant que la moitié des professeurs se cassèrent quelque chose en ripant sur les marches. Il avait été son premier ami d'abord, puis son premier amour. La vie les destinait à ne jamais se séparer. Mais, le plus triste, c'était qu'eux-mêmes en avaient décidé autrement. Quand elle était partie s'engager dans l'armée alavirienne, Aleksander était resté à la Citadelle. Et comme durant ces années de séparation elle avait parfois ressentit le besoin de se consoler de la guerre, juste pour une nuit, dans les bras d'un homme, elle avait consciemment rompu sa promesse. La jeune femme n'était cependant pas la seule en cause, puisque son fiancé lui-même avait de nombreuses fois passé la nuit dans les draps d'autres femmes...

Quand Aleksander s'était avancé vers elle, un mois après son retour à la Citadelle, elle était alors loin de ressentir ce qui l'unissait autrefois à cet homme. A dire vrai, elle n'avait rien ressentit. Les explications avaient été tacites, les deux anciens conjoints ne s'étaient même pas sentis de discuter cela. Devant l'assemblée d'anciens et de Frontaliers importants qui prenaient des décisions concernant la politique intérieure, il avait tendu vers elle un doigt accusateur.

Toi, femme ! Tu as rompu ton engagement envers moi ! Je te défie ! S'était-il exclamé, plein de colère.

Ludwiga avait à peine réagit. Elle avait tourné la tête vers lui et, acquiesçant, avait répondu qu'elle acceptait le défi avant de retourner à ses occupations, sans même lui rétorquer qu'elle aurait pu elle-même le défier en duel pour les mêmes raisons. Aleksander était resté coi, puis, ruminant sa colère, avait tourné les talons. Depuis qu'elle était rentrée, depuis que la guerre était finie et qu'elle avait quitté l'armée, la Frontalière se sentait de glace. Elle avait été heureuse de retrouver les siens, sa famille et ses proches, mais son coeur était comme une lame qui se serait émoussée à force d'être frappée contre des armures sans jamais être aiguisée par son possesseur. Elle avait d'abord pensé que cette faculté lui reviendrait une fois de retour chez elle, une fois qu'elle aurait passé du temps avec des êtres chers. Mais le temps n'y avait rien changé. Thuy, le guérisseur, qui s'avérait aussi quelquefois être philosophe, lui en avait touché un mot, alors qu'il recousait les deux bords de sa plaie.

Voilà. Évite de trop remuer pendant les deux semaines qui viennent et ta blessure guérira comme il faut. Il te restera certainement une grande cicatrice, mais, à ton niveau, une de plus ou une de moins !

Thuy avait ri. Le vieil homme lui avait ensuite prescrit quelques infusions qui lui permettraient de guérir plus vite. Avant de la laisser seule dans sa chambre, il avait cependant ajouté une tirade qui, contrairement à son habitude, n'avait pas fait mouche.

Je sais que tu tenais beaucoup à Aleksander et que ni toi, ni lui, ne désiriez ce qu'il s'est passé.

Ludwiga lui avait répondu, évasive, qu'elle faisait bien peu de cas d'Aleksander, que le Frontalier la laissait bien indifférente désormais. Le vieux guérisseur avait poussé un long soupir.

Ce n'est pas la première fois que je vois quelqu'un revenir d'années de combat et faire preuve de la même froideur que toi. Tu as passé de longues années sur le champ de bataille et tu t'es endurcie. Mais tu es chez toi désormais et la guerre est finie. Ne deviens pas une machine à tuer sans âme, Ludwiga.

Et il était parti, laissant entrer les amies de la Frontalière qui s'inquiétaient de son état de santé. Quant à Aleksander, il avait perdu son bras gauche. Cela non plus, ça ne lui faisait rien. D'un sourire, elle rassura ses amies avant de détourner le regard. Par la fenêtre, elle observait des hautes tours de pierre grise de la Citadelle d'abord puis, plus loin, par-delà l'épais et imprenable rempart qui protégeait la forteresse, la vue imprenable sur les Marches du Nord. Elle n'était pas bien installée pour apprécier le paysage à sa juste valeur, mais elle savourait le ciel clair, le vent sur la plaine qu'elle devinait glacé et les grands prédateurs qu'elle imaginait roder dans les rochers. Il lui fallait sortir de sa torpeur d'indifférence, s'éveiller à nouveau au monde. Que diable Aleksander et les ragots qui couraient au sujet du couple qu'ils avaient autrefois été ! Elle devait se lever, redevenir la tigresse qu'elle était autrefois, c'était ce qu'aurait voulu...

Ainsi passa une semaine, sans entrainement, sans mouvement brusque. Durant la seconde semaine de repos, Ludwiga commença à faire des étirements quotidiens pour retrouver la forme. On lui avait bien proposé de l'amener par un pas sur le côté vers un des châteaux des Rêveurs pour qu'elle soit soignée, mais elle avait refusé. Lorsque la troisième semaine débuta, elle entreprit de se renforcer. Par des abdominos, des pompages et des étirements quotidiens, elle retrouva la forme beaucoup plus vite qu'elle n'aurait pu l'espérer. Même si son moral n'était pas au beau fixe, elle savait qu'il lui fallait avancer, rester occupée pour garder son esprit éloigner des mauvais souvenirs. Aussi, dès qu'elle en fut capable, elle demanda à être intégrée à un groupe de ronde, qui écumait la région et les grand chemins pour éliminer les troupes de brigands qui s'attaquaient aux voyageurs. En ce jour, elle était tout à fait consciente qu'elle ne serait plus jamais la même. Elle devait devenir une personne nouvelle, redevenir une personne en évolution et non pas rester l'indifférente et glaciale guerrière revenue d'années de combat. Elle ne pouvait redevenir la jeune femme farouche et effrontée qu'elle était. Elle oublierait le défi stupide d'Aleksander et, surtout, elle oublierait cet autre homme, cet autre homme qu'elle avait l'impression d'avoir rencontré dans une autre vie.

C'est l'esprit un peu allégé que Ludwiga reprit le cours de sa vie. S'efforcer d'oublier ne la mènerait à rien, sauf à la douleur, et la jeune femme était trop pragmatique pour cela. Elle remettrait les évènements à leur place, dans un coin de sa tête, et le temps ferait le reste. Le temps et la solitude. Alors qu'elle avait toujours été une personne faite pour vivre en communauté, elle sentait le besoin de partir, de voyager seule pour purifier son âme. Les grands espaces lui manquaient, tout comme les nuits glacées passées blottie dans des couvertures contre le flanc chaud de son cheval, et aussi les rencontres qui ponctuaient ces parcours en solitaire. Voilà qui aurait de quoi la remettre d'aplomb pour affronter une nouvelle étape de sa vie, après celle des années de guerre.

Un matin, elle se dirigea vers les écuries, les bras chargés de provisions et de couvertures. Elle poussa la porte du bâtiment d'un coup de hanche, s'avança dans l'écurie impeccable où s'activaient les palefreniers depuis le petit matin. Des chevaux passèrent la tête par-dessus la porte de leurs stalles, cherchant de leurs grands yeux leurs propres cavaliers. Ludwiga déposa son paquetage au pied d'un mur et se dirigea vers sa monture. Le grand étalon gris souris l'accueillit d'un hennissement doux quand elle passa la porte de sa stalle pour lui flatter l'encolure. C'était un animal puissant, un cheval de bataille. Sous sa robe gris sombre roulaient des muscles épais, ses grands yeux marron étaient calmes et attentifs, entourés d'un pelage plus sombre, presque noir, tout comme ses jambes et son nez. Son large poitrail portait des cicatrices, tout comme ses flancs et sa croupe. Ludwiga lui toucha le front avec un sourire en coin.

Criminel, souffla-t-elle.

L'étalon hennit en entendant son nom. Sans attendre, Ludwiga le sortit, sans aucune attache, le laissant la suivre alors qu'elle sortait de la stalle. Elle le brossa, lui cura les pieds et démêla ses crins avant de le brider, le seller, et d'attacher son paquetage à sa selle.

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14.10.11 19:57


rencontre avec...
... le grand chef!



~ Ce qui fut poussière redeviendra poussière [Ludwiga/Heiwa] 240695Sanssdqsdtitre


- Ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cour
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !



Ramenant ma chevelure bleutée en arrière qui cachait ma vue, je les maintiens quelques instants de mes mains le temps que le vent cesse de me fouetter le visage. Ce caprice de la nature étant passé, je laissai mes cheveux retomber mollement sur mes épaules couverte d’une cape de fourrure puis frissonnai une dernière fois avant de talonner Nocturne qui renâclait de plus en plus. Se mettant finalement au pas bien que je sentais pertinemment qu’il n’avait qu’une envie : plonger la tête dans un ruisseau et piquer un roupillon bien mérité, je ne le laissai pas s’arrêter et d’une pression de talon, lui commandai même d’accélérer la cadence. Là vous vous dites certainement : mais quelle femme cruelle ! Elle martyrise les animaux et les force à dépasser leur limite pour son simple plaisir personnel ! Mais pas du tout, seuls les frontaliers peuvent comprendre à quel point nous sommes attachés à nos montures… La mienne était mieux traitée que je ne l’étais, c’était pour dire ! La véritable raison pour laquelle je ne pouvais pas m’arrêter était que je me trouvais dans un lieu pour le moins charmant au niveau du paysage mais qui l’était beaucoup moins quant à sa fréquentation… Les redoutables plateaux d’Astariul abritaient trop de prédateurs qui risquaient de s’intéresser un peu trop près de moi et mon apetissant cheval. De ce fait, je voulais continuer ma route jusqu’à quelques hauts rochers que je connaissais qui me permettaient de me positionner en hauteur et d’abriter mon étalon derrière leur redoutable porte de pierre. Se trouvant tout de même à plusieurs kilomètres et le soleil baissant un peu trop vite à mon goût, j’obligeai donc Nocturne à aller plus vite afin que son nom ne s’accorde pas trop à la situation qui risquait d’arriver…

Ayant quitté Al’far deux jours plus tôt, j’avais entrepris de faire une petite remontée jusqu’à la citadelle que je n’avais pas vue depuis maintenant plus de six mois. Ne possédant pas d’amis particuliers, je n’y allais pas parce que mes confrères m’avaient manqué mais plutôt parce que j’avais conscience que l’on devait toujours finir par revenir retrouver nos bases. Mes racines, plus précisément… Je m’étais donc décidée à longer l’Ombre afin de gagner Tintiane sans aucune anicroche. Plutôt bien accueillie dans cette cité de rêveurs, ils se montraient aussi courtois que discrets et il était assez étrange de tenir une conversation avec eux puisqu’ils répondaient pour la plupart soit par des phrases philosophiques, soit par monosyllabes. J’avais vaguement entendu parler d’une rêveuse plus extravertie que ses confrères et qui agitait régulièrement la tranquillité de leur guilde mais je n’avais pas eu le plaisir de la rencontrer. Tant pis, ça serait pour une prochaine fois !
Si jusqu’à ici tout avait bien commencé, il fallait avouer que j’étais d’une malchance incroyable mais d’une chance tout aussi vaste. Incompatibilité entre les deux, me direz-vous, et bien non ! J’étais une femme particulièrement curieuse à un point qu’il m’arrivait parfois d’en oublier les mesures de sécurité. Après avoir eu de nombreux problèmes dans mon passé d’aventurière, cela faisait désormais quelques temps que je faisais attention à ce que je faisais et pourtant j’attirais inlassablement tout ce qu’il y avait de mauvais, de vil ou de dangereux dès que je faisais un pas… Ca, c’était pour la malchance. Pour le revers de la médaille, c’était plutôt simple ; j’avais toujours réussi à me sortir de situations pourtant particulièrement épineuses, parfois grâce au hasard ou tout simplement parce que je destin en avait décidé ainsi… Mais revenons à la situation présente.

Trottinant donc jusqu’au point de repère que j’avais décidé, le fait de ne pas avoir eu de souci depuis mon départ de la cité des rêveurs m’inquiétait fortement. Certes, vous êtes plutôt du genre à répondre : mais tant mieux, Heiwa ! Tu es saine et sauve, pas un bobo et un mental d’enfer ! Pourquoi est-ce que tu râles ?
Et bien parce que c’est simple… Comme je l’ai dit, je suis d’une malchance incroyable. Un aimant à conneries ! Un attire-ennuis ! Et ce que je ressentais là était le calme avant la tempête… Et plus celui-ci était long, plus forte serait la secousse.
Jetant donc régulièrement des regards autour de moi, je fixais chaque tâche mouvante, écoutais chaque bruit et reniflais avec concentration chaque odeur qui pouvait paraitre suspecte… Rassurée pour le moment, je commençai soudainement à me trouver en plein terrain dégagé sans même un arbuste pour cacher ne serait-ce qu’un bout de ma botte. Grimaçant à cause de cette situation qui ne me plaisait guère, je lançai Nocturne au galop quand un hurlement bien reconnaissable raisonna derrière moi, provoquant un écart à ma monture et manquant de me désarçonner. Flattant nerveusement l’encolure de mon cheval pour le rassurer, je ne le fis pas arrêter et serrai les dents. S’il y avait bien deux prédateurs que je ne pouvais pas voir, c’était les bruleurs et les Ijahkis… Alors pour ces derniers je ne m’inquiétais pas trop puisqu’ils se trouvaient dans le désert des murmures, mais par contre pour le premier… Je n’étais que trop certaine d’avoir reconnu là son cri si facilement repérable.

« Et voila, je savais bien qu’il fallait que quelque chose arrive… »

Les bruleurs sont aussi vicieux que les mercenaires et aussi fort que… Non, pas que les frontaliers mais pas loin. Possédant une rapidité hors-norme, il était impossible de savoir à son rugissement à quelle distance il se trouvait et encore moins de savoir si vous étiez sa cible ou non. Possédant des flagelles qui pouvaient tuer un bœuf en un simple contact, ses griffes avaient de quoi faire pâlir de jalousie les femmes de la noblesse qui se laissaient pousser les ongles et quand à ses crocs, ils étaient suffisamment impressionnants pour que je ne critique pas devant lui l’haleine répugnante que dégageait son souffle brulant. Et je passe sur les détails comme quoi il fait presque deux mètres de haut pour parfois six mètres de long et qu’il a trois paires de pates et que lorsqu’il trouve une proie il ne la lâche pas… Oui, ne nous sapons pas le moral et continuons d’avancer. Peut-être qu’il poursuivait un lapin, je ne sais pas moi, ou bien qu’il voulait juste s’échauffer la voix en faisant vibrer ses cordes vocales… La forteresse n’était plus qu’à moins d’une journée complète de trot… Ce serait vraiment, mais vraiment bête de me faire descendre aussi près. Féroce frontalière que j’étais désormais aujourd’hui, il était de mon devoir de savoir occire tous les ennemis. Ou presque, on ne pouvait pas être bon en tout, hrm.

Pourquoi moi… Mais qu’ais-je fais au dieu, bon sang… !

Alors que je pensais l’avoir distancé, un fracas d’arbres déchirés retentit loin dans mon dos et je me retournai pour voir une forme souple et massive qui sortait de la lisière du bois que je venais de quitter un peu plus tôt. Promis, plus jamais je ne pècherai, mon dieu. Accordez moi votre pardon et…
Poussant un cri strident à l’adresse de mon cheval, celui-ci tendit le cou en avant et allongea sa foulée, ses sabots martelant en rythme avec le pas puissant que j’entendais derrière moi. Non, tout compte fait il n’était pas en rythme… Il était plus lent, à peine plus lent mais plus lent quand même. Comprenant que l’inévitable allait se produire dans ce que je calculais être une vingtaine de minutes maximum, j’avisai un unique rocher haut de quatre mètres qui se découpait en plein milieu de la plaine et de mes genoux, ordonnai à mon étalon de s’y diriger. Quand j’y arrivai, je sentais le vent que déplaçant le bruleur dans mon dos et compris que si je ne laissais pas Nocturne continuer sans moi, mon poids le ralentirait et il finirait dévoré. Poussant un soupir exaspéré à l’idée de perdre du temps aussi bêtement, je sautai sur ma selle afin de m’y tenir accroupi et attendis que mon étalon frôle le rocher pour bondir dans les airs…
Laissant mon cheval galoper, notre poursuiveur sembla surpris de cette manœuvre et ne broncha pas lorsque je retombai sur le rocher, battant maladroitement l’air de mes bras pour retrouver mon équilibre. Ouf… Maintenant que plus rien ne me gênait, il ne restait plus qu’à faire à manger…
Le bruit métallique qui résonna dans les airs lorsque je dégainai mes deux sabres m’apporta la certitude que si ce n’était peut-être pas une question de chance, quelqu’un dans le ciel veillerait à ce que je ne meure pas. D’une puissante détente, je sautai dans les airs, frôla les flagelles électrifiées de l’animal et retombai sur son dos, au milieu de ses poils drus.

Je pense toujours à vous… Murmurais-je au vent

Le soleil était haut dans le ciel et l’air glacial lorsque j’aperçu enfin la longue et magnifique tour principale de ce que l’on appelait la citadelle. Lâchant un soupir soulagé, je voulus m’étirer lorsque la douleur dans mon épaule me rappela ma blessure. Ayant battu le bruleur sans trop de difficulté, son cadavre était tombé à mes pieds et j’avais tourné les talons afin de commencer un véritable marathon pour retrouver ma monture qui s’était arrêtée je ne sais où plusieurs centaines de mètres plus loin. Ayant commis une erreur de débutant, je n’avais pas vérifié que mon adversaire était bien mort et celui-ci, vicieux comme il était, profita du moment où je baissais ma garde pour utiliser ses derniers forces afin de me balancer une griffe mal intentionnée sur l’épaule. Tranchant la chaire profondément jusqu’en bas de l’omoplate, j’avais saigné abondamment mais avais entrepris de massacrer sa pate de mes armes jusqu’à ce que ma frustration soit passée. Ensuite, blanche comme un linge et au bord de l’inconscience, j’avais bandé sommairement ma plaie pour retrouver tant bien que mal Nocturne qui avait eu le bon sens de revenir en arrière, me facilitant la chose.
Je suis donc actuellement pas loin de l’entrée, à gauche des écuries où une petite silhouette attira mon attention. Une jeune femme aux longs cheveux blonds était en train d’empaqueter ses affaires et à sa manière de se mouvoir, je compris qu’elle était aussi blessée. Hum, à vue d’œil je suggère le flanc droit ou bien pas très loin de l’abdomen… Et comme elle semble ne pas être très à l’aise malgré sa souplesse et son agilité évidente, cela ne doit pas dater de très longtemps. Curieuse comme je suis, je fis faire un détour à ma monture et avançai tranquillement au pas jusqu’à elle.

« Je dois lui faire drôle d’impression avec ma tête toute blanche et mes cheveux poisseux de sang. »

Reconnaissant alors Ludwiga Til’… Til’… Reconnaissant donc Ludwiga la chef des frontaliers qui se situait juste en dessous du seigneur de la citadelle, elle était une combattante hors paire qui rivalisait avec les meilleurs. De huit à dix ans mon ainée, j’avais toujours rêvé d’atteindre un niveau comme le sien mais n’y étais pas encore arrivée. Je ne la connaissais pas trop, je ne savais pas vraiment si c’était quelqu’un de sociable puisque mon enfance ne s’était pas faite avec elle vu notre différence d’âge et que j’avais commencé mes expéditions solitaires dès que je fus en âge de voyager seule. Si cela se trouvait, elle n’allait même pas reconnaître en moi l’un des membres de son peuple… Ce ne serait pas la première fois après tout.
Avec un sourire joyeux qui contrastait étrangement avec le sang qui maculait mon haut de cuir, descendis de mon étalon avec une grimace puis lui fis face. A peine plus grande qu’elle, nous étions assez contraires au niveau du physique avec nos couleurs de cheveux et d’yeux différentes mais même si elle était plus compétente que moi, je pouvais voir l’aura familière que dégageait une femme combattante. Je pouvais aussi sentir un esprit de fer qui devait certainement masquer une personnalité plus sensible… C’était comme cela chez les frontaliers. Si beaucoup d’entre nous préférait jouer les durs ou les impassibles pour se protéger, moi je préférais arborer une attitude enjouée… C’était nettement plus agréable pour les autres, mais aussi pour moi. Ce fut donc d’un ton jovial que je m’adressai à ma chef, que je venais tout juste de découvrir dit en passant.

Enchantée ! Heiwa Shiroame. Vous êtes blessée ? Moi qui pensais que nous étions plus en sécurité à la citadelle, je me dis qu’un bruleur ou deux valent peut-être mieux finalement si même la chef des frontaliers arrive à se faire toucher. Sans indiscrétion, vous comptiez aller où comme ça ?






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Ludwiga Hasagan
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Ludwiga Hasagan
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07.01.12 18:18
https://ewilan.forumactif.fr/t1946-echos-du-parcours-d-une-fronta
HRP: désolée d'avoir mis autant de temps... =S



La douleur fait partie de la vie,
elle ne m'empêchera jamais de me battre


Ludwiga était tout entière consacrée à son occupation, c'est-à-dire panser son étalon, Criminel, le seller et attacher son paquetage à sa selle quand une jeune femme entra dans les écuries, vêtue d'une armure... eh... en lambeaux... armée d'un grand sourire et de longs cheveux... de longs cheveux bl... bleus ?! De la tête aux pieds – du coup, ses cheveux avaient par endroits plutôt l'air violets - , elle était couverte de sang. Beaucoup de sang. Fort heureusement, il ne s'agissait visiblement pas du sien, ou, en tous cas, pas entièrement du sien. De plus, au vu de sa façon de se tenir, Ludwiga devinait que la bataille avait été rude. Quelle créature avait bien pu s'en prendre à elle ? Certainement pas un Raïs. Il semblait plus vraisemblable qu'il s'agisse d'un tigre. Cependant, n'importe quel Frontalier savait généralement percevoir la présence d'un de ces grands félins par de menus détails qui signalaient sa présence, tels des traces, des carcasses de proies, etc. Un goule ? Non, cela ne se pouvait. Les goules vivaient principalement sur les plateaux d'Astariul et s'aventuraient rarement hors de ce territoire. Des loups ? Non plus. Elle serait morte, car les loups du nord attaquaient en masse et elle n'avait pas entendu qu'un groupe de Frontalier avait affronté une meute de loups. Un... brûleur ?

Enchantée ! Heiwa Shiroame. Vous êtes blessée ? Moi qui pensais que nous étions plus en sécurité à la citadelle, je me dis qu’un bruleur ou deux valent peut-être mieux finalement si même la chef des Frontaliers arrive à se faire toucher. Sans indiscrétion, vous comptiez aller où comme ça ?

Un brûleur... ou deux ? « Elle se fout de moi ?! » pensa Ludwiga. Elle faillit écarquiller les yeux, mais se retint de justesse. Impassible, elle resterait impassible. Ou, tout au moins, elle se permit un petit haussement de sourcils. La jeune femme en face d'elle se moquait indubitablement d'elle. Et puis... c'était quoi cette couleur de cheveux ? Clignant quelques fois des yeux, la Frontalière rassembla ses pensées. Heiwa... Sh... eh... Heiwa ne pouvait pas avoir survécu a une rencontre avec un couple de brûleurs. C'était impossible. Edwin Til'Illan, à la limite, aurait été capable de s'en sortir – même armé d'un cure dent pourrait-on ajouter, mais Ludwiga connaissait tous les combattants frontaliers les plus redoutables de la Citadelle et elle n'avait jamais entendu parler de la jeune femme. Enfin, quoique, vu l'état de son armure, elle ne doutait pas qu'Heiwa ait fait de mauvaises rencontres.

Où je compte aller ? Je vais partir en voyage pour quelque temps. Je compte notamment me rendre à Al-Poll, cela fait longtemps que je n'ai plus vu la cité souterraine et un de mes amis fait partie de la troupe qui garde l'entrée de la ville.

Et c'était vrai. Enfin, plus ou moins. Elle comptait partir pour se changer les idées, partir longtemps. Cela faisait des lustres qu'elle voulait retourner parcourir Gwendalavir. Al-Poll serait sa première étape. Il y a longtemps, elle avait elle-même fait partie de la troupe qui gardait l'entrée de l'ancienne cité. Mais elle en avait évidemment profité pour se glisser dans la montagne, par l'entrée secrète de la ville. Elle avait marché, torche à la main, dans les boyaux de pierre qui menaient à la cité souterraine. Seule, silencieuse, ombre parmi les ombres, elle avait pu admirer les beautés oubliées, façonnées par les plus grands dessinateurs dont Merwyn lui-même. Les tours, brillantes comme du cristal, s'élançaient à l'assaut du plafond de pierre et les bâtisses, plus somptueuses les unes que les autres, rivalisaient d'ingéniosité architecturale. Evidemment, Al-Poll ne pouvait être que magnifique. Elle avait autrefois été l'Al-Jeit du Nord, une cité entièrement dédiée à l'art du dessin.

Ensuite, après Al-Poll, Ludwiga traverserait les Plateaux d'Astariul. En cette saison, le voyage serait rude, elle en avait conscience, mais, en solitaire, elle ne doutait pas qu'elle progresserait rapidement. De plus, elle savait où se diriger pour atteindre les quelques fermes qui se tenaient au coeur des plateaux, fermes qui ressemblaient plus à des bastions qu'à des entreprises agricoles. Les rares habitants des Plateaux d'Astariul étaient des gens chaleureux. Dans leur isolement, ils sentaient qu'ils n'avaient que peu de contact avec l'actualité de Gwendalavir alors, chaque voyageur était accueilli comme un invité de marque et était plébiscité. En échange de l'hospitalité, il fallait en effet se préparer à parler pendant des heures du monde extérieur.

Et après ? Al-Far, puis traversée du Lac Chen en bateau à roues aubes, ensuite Al-Chen, et...

Ludwiga observa Heiwa qui lui rendait un regard sibyllin. Elle lui répondit tout en continuant à s'occuper de sa monture, Criminel. Le tutoiement vint naturellement.

Ensuite, je penche vers une traversée des Plateaux d'Astariul. Et puis, pourquoi pas Al-Far, le Lac Chen, ... Et, toi, Heiwa, sans indiscrétion, d'où viens-tu avec... eh ... ?

Elle désigna d'un geste large l'état de l'armure de la Frontalière aux cheveux bleu électrique. Ludwiga ne put retenir un sourire en voyant la mine dépitée de la jeune femme. Elle reconnaissait bien là une soeur frontalière. Les dégâts causés par le combat que Heiwa avait mené impressionneraient n'importe qui, elle-même devait fort souffrir de ses nombreuses blessures. Mais elle restait sereine, joyeuse même. Tant qu'elle ne les empêchait pas de se battre, les blessures, aussi douloureuses soient-elles, n'arrêtaient pas un Frontalier. Et pour son attitude, Ludwiga respectait déjà Heiwa. Malgré son goût étrange pour la coloration de ses cheveux. Elle se retint avec difficultés de lui demander: "Au fait, tes cheveux, c'est naturel ?" Mais elles se trouvaient toutes deux dans une écurie, en armure et en armes, et, de surcroît, elles étaient blessées. Elle se voyait donc mal lui poser la question. A la limite, si elles avaient été dans d'autres circonstances, elle se serait permise cette question bizarre. En l'occurrence, ce n'était pas le moment !

Criminel, son imposant étalon gris sombre, émit un hennissement qui rappela Ludwiga à la réalité. Elle était prête à partir. Les fontes de sa selle étaient remplies de provisions de toutes sortes et elle emportait également un sac contenant des vêtements de rechange, une couverture pour lui tenir chaud à l'extérieur, des flèches supplémentaires pour son arc qu'elle avait déjà accroché à sa selle, des ustensiles de cuisine divers et de quoi faire sa toilette en cours de route. Et elle n'oubliait évidemment jamais... sa brosse à cheveux. Coquetterie aux yeux de certains, Ludwiga adorait littéralement ses cheveux. Le soir, avant de se coucher, elle défaisait sa tresse et se peignait parfois pendant près d'une heure, jusqu'à ce que sa chevelure blonde et lustrée tombe sur ses épaules comme une cascade d'or. Cela lui procurait un sentiment de paix absolument vital... Mais, ça, c'était une autre histoire ! Et puis, of course, son sabre. Ludwiga faillit pouffer de rire toute seule rien qu'à l'idée de partir avec sa brosse à cheveux mais sans son sabre. Elle se voyait déjà, face à un tigre affamé, brandir sa brosse à cheveux. Ce qui serait ridiculement pathétique. Son sabre était à sa place, dans son fourreau, accroché entre ses omoplates.

En parlant de sabre... Cela faisait une éternité qu'elle utilisait cette arme. Quand elle serait à Al-Chen, elle en profiterait pour passer commande d'une nouvelle lame chez un artisans forgeron. Les forgerons d'Al-Chen étaient très réputés pour la qualité de leur orfèvrerie. C'étaient eux qui modelaient les superbes armures des combattants de la Légion noire. Les Légionnaires de l'Empire étaient considérés comme les meilleurs guerriers de Gwendalavir. C'était en partie, et en partie seulement, vrai. Il était vrai que les meilleurs guerriers de l'Empire se retrouvaient notamment dans la Légion noire, mais seulement les Légionnaires d'origine frontalière. Elle pourrait en profiter pour en défier un ou deux en chemin... Mh... Ca lui rappelait quand, étant adolescente, avec d'autres Frontaliers et Frontalières, elle prenait un malin plaisir à défier tous les guerriers étrangers qui faisaient escale à la Citadelle pour voir ce que le monde avait à offrir en matière de talent. Elle avait été à chaque fois déçue. Mais ça lui avait aussi permis de contredire ses professeurs. En effet, les professeurs, quand ils parlaient des différents peuples de Gwendalavir, leur demandait de rester modestes, de ne pas être trop fiers, vis-à-vis des peuples non-guerriers et de ceux qui se proclamaient invincibles - les T-H-Ü-L-S, pour ne pas les mentionner. Effectivement, les professeurs avaient tort. Il n'y avait pas un seul peuple en Gwendalavir, lame en main, capable de rivaliser avec les Frontaliers... héhéhé.

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14.01.12 17:45


Entre femmes...
... on se comprend!



~ Ce qui fut poussière redeviendra poussière [Ludwiga/Heiwa] 240695Sanssdqsdtitre


Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse ;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.



« Heiwa, prends des cours d’humour avant de te lancer dans une discussion, idiote ! »

Telle fut la première pensée qui traversa mon petit esprit atrophié lorsque je vis l’expression de Ludwiga après avoir engagé la conversation. Heu… Rassurez-moi, elle n’avait pas prit au pied de la lettre ce que je venais de dire, hein ? Le jour où je serai capable d’avaler un bruleur (ou deux) pour mon petit déjeuner, je serai en âge de ne plus me la raconter… Mais quand on avait réussi à sortir vivant d’un combat contre l’un d’entre eux, j’avais bien le droit de me lâcher un peu, non ? Non ? Bon d’accord. Je m’en rappellerai pour les situations à venir.
Voyant son regard s’attarder une fraction de seconde sur ma chevelure, je me retins de passer ma main dedans d’un air légèrement gêné. Oui, sur Gwendalavir il pouvait y avoir des physiques assez étranges… Pourquoi avais-je les cheveux bleus ? Allez donc sortir ma mère de sa tombe pour lui demander des explications ! Et si vous ne pouvez pas, et bien je vous l’expliquerai si vous osez me le demander direction. Je ne suis pas une descendante des elfes ou d’une autre connerie dans le genre, hm ? Je suis tout ce qu’il y a de plus humain, avec peut-être des facultés intellectuelles en moins, mais humain tout de même. Oui, nous les frontaliers, nous n’aimions pas vraiment l’art du dessin bien que l’on avouait que cela avait une certaine utilité… A condition que cela ne s’approche pas trop de nous. Et bien, comment dire… Je ne savais pas effectuer le dessin le plus simple sans gâcher une paire d’heures de mon temps, mais étrangement, j’avais baigné dedans en même temps que dans le liquide amniotique.

Où je compte aller ?

« Oui, pardon ? »

Reprenant conscience de ce qui m’entourait, je gardai un visage souriant qui ne montrait pas que j’avais décroché de la situation. M’expliquant qu’elle comptait se rendre à Al’Poll (Tiens, Vila’ et Iz’ y sont haha) afin d’aller rendre visite à la pauvre âme qui était obligée de s’y geler avec ses copains afin de surveiller ce lieu désertique qui abritait autrefois le majestueux et légendaire dragon des spires.
Elle m’expliqua un itinéraire assez long qui passait par le nord, en l’occurrence pour voir son ami, et qui bifurquait après vers le sud en traversant les plateaux d’Astariul. Hésitant un glisser une petite mise en garde depuis que la procréation des bruleurs avait considérablement augmenté, je la laissai finir quand elle termina sur une éventuelle visite du lac Chen. Entre nous, le seul qui méritait d’être vu était bien l’œil d’Otolep et bien que j’éprouvais une sensation de malaise lorsque je me trouvais à son bord, sa beauté surpassait tout ce qu’il pouvait y avoir. Comme j’étais frontalière, l’effet néfaste du dessin qu’il semblait envoyer vers les arpenteurs des spires ne m’étaient pas destinés et de ce fait le peuple de glace pouvait s’en approcher, mais j’étais trop prudente pour ne pas ignorer comme un appel de mise en garde lorsque j’y étais à proximité.

« Parfois, la nature dépasse l’entendement humain… »

Comme elle m’avait renvoyé la question, je me grattai nerveusement l’arrière du crâne d’un air gêné. Amochée comme j’étais, le mieux aurait été que je reste à la citadelle le temps que mes blessures se referment, et aussi que je fasse remettre mon armure à neuf, mais comme j’avais horreur de rester enfermée quelque part, il m’était impensable de faire de telles choses…
Poussant un soupir désabusé, je sortis une petite lame de l’une de mes poches et coupai un à un les liens de mon plastron léger qui tomba au sol. A moitié déchiré au niveau de l’épaule sans parler de l’entaille plus que conséquente qui traversait la pièce rigide de droite à gauche, j’avais eu beaucoup de chance… En général, je restais en vêtement de cuir souples et rechignais à mettre mon armure, pourtant légère et peu encombrante, quand j’effectuais de longs voyages. Cette fois là je m’étais décidée à m’exécuter et cela m’avait sans doute sauvé d’une hémorragie mortelle… A même pas vingt ans, ma mère aurait été peu fière de moi si je m’étais fait tuer aussi vite !
Me rappelant que la jeune femme attendait une réponse, je ramenai distraitement ma chevelure en arrière d’un coup de tête et affichai une mine joviale.

A vrai dire, commençais-je en choisissant bien mes mots, je comptais passer ici vite fait pour rappeler au peuple que j’étais toujours présente et après je voulais aller un peu explorer ce qu’il y avait de l’autre coté de la mer des brumes. Oui, c’est sur ça fait un peu loin et je ne suis jamais certaine d’en revenir…

« Avec tout ce qu’on raconte sur ces cités soi-disant cruelles et dangereuses… »

… Mais je pense que ça en vaut le coup ! Après tout, le prince et sa sœur y sont bien allés, ma fierté en prendrait un coup si je ne suivais pas l’exemple.

Entre nous, ma fierté n’y était pour rien… Je me fichais totalement de ce que faisait l’empereur lui-même et si je faisais quand même en sorte de me tenir au courant sur l’état de la famille royale de la citadelle, je n’y accordais qu’une petite importance réelle, considérant que j’avais déjà bien à faire dans la vie. J’étais jeune, certes, et pas trop moche ce qui me permettrait peut-être plus tard de rencontrer un superbe épéiste viril au pas possible, car malgré mon caractère froid je pouvais bien rêver, mais je prônais la découverte du monde. Pour le moment, il me restait deux endroits où je n’avais pas mis les pieds : le royaume Rai’s qui me repoussait de par l’odeur que je reniflais à proximité de la frontière quand le vent tournait, et les terres de l’Est qui, par la distance, m’avaient un peu dissuadé de m’y rendre. Entre les bateaux de mauvaise qualité et les typhons… J’hésitais même à menacer un haut dessinateur qui s’y était déjà rendu afin qu’il m’y amène d’un pas sur le coté. Non, je blague… Nous étions bien trop attachés à la symbiose entre notre cheval et nous pour nous permettre une triche aussi grossière, après tout.
Flattant l’encolure de Nocturne qui n’avait pas un bobo contrairement à sa propriétaire, il donnait toujours l’impression de se ficher de ce qui l’entourait. Enfin, après c’était peut-être moi qui étais un peu gaga à lui imaginer des expressions aussi humaines… Mais il fallait avouer que parfois, il m’arrivait le soir de me confier à mes lames comme si elles étaient capables de me comprendre.

« Ca c’est parce que je suis tarée. »

Après… Repris-je, profondément concentrée, ou avant, plutôt, la forêt de Baraïl… Ca fait un bail que je n’y suis pas allée et s’ils sont assez bizarres, les faëls ont tellement de fierté que sous l’apparence de compétition, je dois dire qu’ils m’entrainent assez bien. Je suis loin d’exceller les marchombres dans l’escalade, mais j’y travaille petit à petit… Et le tir à l’arc est tout aussi amusant contrairement à ce que l’on pense.

Je pouvais paraitre pour une frontalière bien étrange… En général, nous n’usions que d’une seule lame dans un combat et j’avais déjà vu les regards peu amènes de ceux qui m’avaient vu m’entrainer avec mes deux sabres. Le tir à l’arc, généralement réservé aux autres, n’était pas dans nos pratiques principales mais j’avais toujours considéré qu’il fallait assimiler un maximum de connaissances dans le domaine du combat plutôt que de se limiter à une seule. Mon rêve était non seulement d’atteindre le grade de mes rêves, mais surtout de devenir une guerrière polyvalente. On avait vu beaucoup de marchmbre mourir devant plus faible qu’eux sous prétexte qu’ils s’étaient faits agresser par des combattants qui sortaient de leurs habitudes… Peut-être des frontaliers, aussi. Mais ma nature de fille des marches m’empêchait de l’admettre…

Tu sais, dis-je en souriant tout à coup après une dizaine de seconde, l’un de mes objectifs et d’acquérir le grade de frontalière redoutable et redoutée ! Ce n’est qu’un titre, bien sur, mais c’est toujours agréable de le savoir ! Après, ça ce n’est que pour mon ambition des glaces, si je puis dire… ma quête ultime et bien d’emmagasiner un maximum de connaissances. Mais ce n’est pas toujours facile à comprendre… On croit que j’en délaisse mes tâches à la citadelle, ce qui au fait n’est pas faux. Terminais-je en haussant légèrement les épaules.

D’un autre coté, Ludwiga était bien à la tête de notre peuple et elle se permettait pourtant de se balader à droite et à gauche, c’était presque la même chose que moi ! Encore que, il était inutile de nier que je passais quatre-vingt pour cent de mon temps en dehors qu’à l’intérieur de notre domaine… Mais bon, je n’avais pas choisis où je naitrais ! J’étais fière d’être une frontalière, après tout nous étions respectés et plutôt appréciés dans le domaine des guerriers, mais avec mon caractère non-violent qui n’aspirait pas à l’agressivité, c’était à se demander si on ne s’était pas trompé dans la répartition des êtres vivants… Ouais, être un oiseau aurait été nettement plus amusant, pour moi.

« Ou une larve, hrm. »

Réajustant le bandage sommaire que j’avais fait autour de mon épaule, il se teintait à nouveau de rouge et je compris que la plaie s’était rouverte. Y’a pas à dire, je savais bien qu’on aurait du engager un rêveur à temps plein à la citadelle… Entre les estropiés de mission et les duels qui finissaient toujours mal, il aurait eu du boulot sans aucun problème. Sauf que bien sur, il n’y en avait pas et j’étais aussi bonne guérisseuse que cuisinière. Vous avez déjà gouté à ma cuisine ? Non, bien sur que non… Sinon vous ne seriez plus là aujourd’hui.
Resserrant d’un coup sec les nœuds de tissu pour que tout ne dégringole pas par terre, je conservais mon air joyeux quoique légèrement affable.

Désolée, m’excusais-je, je suis plutôt mal tombée à Astariul. Je dois paraitre un peu comme du gibier pour les prédateurs, il faut dire… La confusion peut être possible.





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16.01.12 19:42
[Jamais deux sans trois...

Ça faisait deux semaines qu'elle était rentré à la Citadelle... Deux semaines et elle avait déjà le mal du voyage.
Durant plus d'un an elle avait parcouru le pays, elle avait rencontrer des personnes qui avait réussi a apaiser et à adoucir son cœur, d'autres lui avait transmit une partie de leur connaissance dans les armes. Tous resteraient gravés dans son cœur... Elle avait tendance à s’attacher au gens très vite et beaucoup...
Loup était un exemple type : Ils se connaissaient depuis longtemps et avait mûri ensemble. Elle l'avait trouvé dans les bois et avait jusqu’à risquer sa vie pour pouvoir sauvée la sienne. Il faut dire que dès leurs première rencontre ils s'étaient compris d'instinct, lui grognait, elle parlait.
Sa plus grande inquiétude fut quand même lorsque quelqu'un lui fit remarquer que l'age d'un chien (qui est le cousin du loup) doit être multiplier par sept. Lilith était donc partie voir un ami un peu magicien pour lui demander si il pouvait faire quelque chose. Et il avait fait quelque chose : il avait réuni leur cœur pour qu'ils battent toujours ensembles... Ils seraient toujours ensemble...
Trottinant à ses côtés, le loup gémi pour lui demander à quoi elle pensait. Elle lui caressa la tête.

- Ne t'inquiète pas... je vais bien, elle se permit un petit moment de réflexion, je pensait que nous pourrions repartir, quand dis tu ?

Loup eu un sourire canin. Il adorait courir, sentir le travail de ses griffes labourant le sol et avoir l'impression d'être le roi du monde. À la Citadelle, il n'avait que peu d'espace pour se défouler, mais dehors... dehors il pourrait enfin se lâcher.
Et Lilith le savait très bien.[/size]

Les frontaliers étaient habituer à ce drôle de couple et rare était ceux qui se retournait ou sursautait quand ils voyaient Lilith parler à son ami. La plupart seulement car, parfois, un jeune frontalier les voyait et les dévisageait. Loup détestait qu'on le dévisage et dès qu'il sentait que quelqu'un le fixait trop longtemps il se mettait à grogner et à montrer des dents jusqu’à ce que Lilith lui demande d'arrêter ou que l'autre passe son chemin.


Lilith s'arrêta brutalement puis tourna sur ses talons et repartit d'un pas décidé vers la « chambre » de ses parents. Elle savait enfin ce qu'elle voulait.
Lorsqu’elle arriva devant sa porte elle eu un instant d’hésitation : Elle avait vu ses parents si peu... Elle se demanda si elle ne ferait pas mieux de prendre un peu sur elle et partir dans un mois ou deux, d'un autre côté sa mère aimait la franchise et c'était un minimum que de lui dire la vérité.
Elle ouvrit la porte.
La lumière étincelante qui sortait des fenêtres grandes ouvertes éclairait deux personnes, un homme et une femme, tous les deux respirait la fierté et les combats rudement menés. La femme, sa mère, avait de longs cheveux blonds, ils étaient tressés et retombait dans son dos avait grâce. Elle avait des yeux bleus comme son mari assit à coté d'elle. Celui-ci avait les cheveux d'un noir de jais qui faisaient contraste avec la pureté de ses yeux. Ils tournèrent le visage vers leur fille, attentifs.

- Papa ? Maman ? Je voudrais vous dire quelque chose... commença-t-elle, j'aimerais repartir.

Elle voyait déjà les regards suppliant de sa mère et imaginait la voix grave de son père qui lui demandait pourquoi d'un ton chevrotant par la tristesse.
Mais apparemment elle avait extrapolée : Sa mère rayonna de bonheur et dit avec un grand sourire que ce n'était pas trop tôt.

- Nous nous disions il n'y a pas plus de cinq minutes qu'il était grand temps que tu reparte, lui apprit son père, tu t'ennuie à mourir ici et, même si nous sommes très heureux de te revoir, ce n'est pas comme ça que nous voulons pour toi.

Émue, elle leur sauta dans les bras en leur assurant qu'elle les aimait et qu'elle était si heureuse qu'ils la comprenne.

Q
uand elle repartit après une heure d'au revoir et de recommandation, elle se dirigea d'un pas sautillant vers sa chambre tout en parlant à Loup et en disant bonjours à tous ceux qu'elle croisait. L'animal n'écoutait même pas et se contentait de trottiner à ses côtés en approuvant les joies de son amie avec quelques petits aboiements. Le joyeux cortège arriva dans la pièce qui était à elle depuis deux ans (depuis qu'elle était officiellement frontalière et sœur d'arme de tous les habitants de la Citadelle). Elle se rua vers son armoire pour sortir quelque vêtements de rechanges et son arc avec quelques flèches. Elle passa aussi chez l'armurier pour affûter les lames de ses couteaux et de son épée.
Quand elle eu fini elle se dirigea vers l'écurie pour préparer son cheval : Vent-du-Soir. C'était un étalon gris pommelé à l’humeur changeante. Il piaffa quand il la vit.

- Bonjour toi. Comment tu va ?

Il remua la tête comme pour dire « je vais bien et toi ? ». Lilith savait que ça n'était rien, Loup était le seul animal qui la comprenait et vice-versa. Mais elle aimait jouer avec son imagination.

- Moi je vais bien, devine quoi... On pars en voyage !! De retour sur les routes !

Toute joyeuse elle alla le pensa puis alla chercher sa bride et sa selle.
Alors qu'elle faisait son dernier aller-retour, elle aperçu Ludwiga qui s'occupait elle aussi de son cheval. Elle paraissait sur le point de partir. Lilith faillit aller lui demander ce qu'elle faisait là alors qu'on lui avait dit qu'elle avait été sérieusement blessée lors d'un défit. Puis elle se dit que c'était la Chef et qu'elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait.

Elle allait repartir quand une fille au cheveux bleus électrique _« Waouh ! Je veux les même » pensa-t-elle_ couverte de sang. Elle semblait couverte en partie de son sang et son adversaire s'était apparemment défendu. Elle la vit s’avancer tous sourire vers Ludwiga pour se présenter.
Sa curiosité piqué à vif elle resta là pour écouter la conversation. Lilith était caché par d'autres chevaux et aucune des deux femmes ne semblait faire attention à elle de toute façon. Quand elle entendit qu'elles aussi contaient partir admirer les paysages elle ne pu s'en empêcher, elle sortit de sa semi-cachette, les mains chargée de la selle de Vent-du-Soir, Loup à ses côtés, et leur dit :

- Bonjour, je suis Lilith Chik'ari et voici Loup... Si tu allait voir un médecin?!

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Ludwiga Hasagan
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Date d'inscription : 12/08/2009

Mon personnage
Sexe et âge: Frontalière de 28 ans
Aptitudes: Guerrière chevronnée et redoutée
Ludwiga Hasagan
Frontalier



27.01.12 13:36
https://ewilan.forumactif.fr/t1946-echos-du-parcours-d-une-fronta


Quand le sang recommence à couler...


Tu sais, dit Heiwa en souriant tout à coup après une dizaine de seconde, l’un de mes objectifs et d’acquérir le grade de frontalière redoutable et redoutée ! Ce n’est qu’un titre, bien sur, mais c’est toujours agréable de le savoir ! Après, ça ce n’est que pour mon ambition des glaces, si je puis dire… ma quête ultime et bien d’emmagasiner un maximum de connaissances. Mais ce n’est pas toujours facile à comprendre… On croit que j’en délaisse mes tâches à la citadelle, ce qui au fait n’est pas faux, termina-t-elle en haussant légèrement les épaules.

Les espérances d'Heiwa n'étaient pas sans fondements. Comme n'importe quelle guerrière qui se respectait, elle désirait monter de grade, c'était tout à fait naturel. En ce qui concernait le reste de ses projets, ils laissaient Ludwiga quelque peu perplexe. Emmagasiner un maximum de connaissances... Eh bien, oui, pourquoi pas, c'était une noble ambition. Certes vague, vaste et un brin idéaliste, mais noble. Ludwiga se souvenait elle-même que, à vingt ans, elle désirait devenir la meilleure guerrière de tout Gwendalavir pour marcher dans les traces d'Edwin Til'Illan. Bien sûr, elle ambitionnait aussi, à l'époque, de parcourir le monde, mais elle considérait avoir rempli cet objectif lors de ses années au service de l'Empire. A vrai dire, elle avait toujours été attentive aux gens qu'elle fréquentait et aux expériences qu'elle vivait pour en apprendre plus en règle générale, mais elle n'avait jamais considéré cela comme étant un objectif de sa vie. Effectivement, elle prenait plutôt les choses comme elles venaient et s'arrangeait en fonction des circonstances plutôt que de se référer à une connaissance spécifique ou l'autre. Elle mettait en relation tout ce qu'elle savait quand la situation devenait critique... En fait, on pouvait penser d'elle qu'elle n'avait pas vraiment l'esprit ouvert, ou pas assez en comparaison avec Heiwa...

Du coin de l'oeil, la Frontalière aperçut une jeune fille qui entrait dans les écuries, mais elle reporta son attention sur Heiwa.

Désolée, s'excusa-t-elle, je suis plutôt mal tombée à Astariul. Je dois paraitre un peu comme du gibier pour les prédateurs, il faut dire… La confusion peut être possible.

Le large bandage qu'Heiwa portait à l'épaule, déjà teinté d'une couleur rouge-brun inquiétante, recommença à s'imbiber de sang. Il était grand temps pour elle d'aller consulter un guérisseur. Justement, Ludwiga avait entendu dire que le vieux guérisseur, Thuy, était de retour à la Citadelle après avoir accompagné un groupe de guerriers et guerrières qui étaient partis prêter main forte aux soldats de l'Empire aux Frontières de Glace. On pouvait croire qu'il était absurde que la Citadelle n'ait pas au moins une mince confrérie de Rêveurs dans les environs. En fait, c'était très très très logique. Primo, il était impossible de dessiner dans la Citadelle. Secondo, le seule endroit où il était possible de dessiner était la Vigie. Tertio... pas de tertio. Comme la Vigie était seulement accessible aux dessinateurs de haut niveau et que les guerriers de la Citadelle n'étaient généralement pas des dessinateurs de haut niveau, ou alors ceux qui l'étaient n'étaient pas sur le champ de bataille mais étudiaient à Al-Jeit, et bien il était impossible de concilier les deux. C'était totalement absurde, illogique. Mais c'était comme ça. Les meilleurs guerriers de l'Empire devaient s'en tenir à la vieille médecine et aux remèdes de grand-mère.

Bonjour, je suis Lilith Chik'ari et voici Loup... Si tu allais voir un médecin ?!

La jeune fille déboula dans l'allée de l'écurie, entre elle et Heiwa, sans prévenir. Ludwiga l'avait vue entrer dans les écuries un peu plus tôt, accompagnée d'un étrange loup qui trottinait fidèlement à ses côtés. L'animal, le nez en l'air, humait l'odeur de paille fraîche et lorgnait les deux guerrières avec curiosité. C'était un loup puissant, mais il ne lui inspirait pas la méfiance qu'un loup du Nord lui aurait fait normalement ressentir. Non, l'animal était calme aux côtés de la jeune Frontalière blonde qui arborait un sourire exubérant, le regard dirigé vers les cheveux bleu vif d'Heiwa. Elle tenait dans ses mains une lourde selle. Elle aussi se préparait-elle à quitter la Citadelle pour un long voyage ? Ludwiga retint un sourire en pensant que beaucoup de jeunes, à cette époque, étaient comme irrémédiablement attirés par l'aventure et la découverte. Peut-être était-ce dû à la révélation de l'existence d'un continent voisin de l'Empire, à l'Est ? En tous cas, les limites de l'univers des Alaviriens avaient été repoussées au loin depuis. Le monde semblait encore plus vaste et plein de mystères et partir à l'aventure était grisant, surtout quand on est jeune et plein de rêves.

Ludwiga s'ébroua et sortit de ses pensées. Il fallait mener Heiwa au guérisseur Thuy, et vite ! En effet, le visage d'Heiwa prit un teint exsangue, affreusement pâle, alors que plus de sang imbibait son bandage. Pendant un instant, Ludwiga crut qu'elle allait défaillir et qu'elle aurait à la trainer jusqu'à l'infirmerie. En espérant que le loup ne tente pas de la croquer si jamais elle perdait connaissance.

Elle a raison ! Le guérisseur est au palais, il faut que tu ailles le trouver pour lui demander de te soigner, on dirait que ta blessure s'est à nouveau ouverte. On t'accompagne, il vaut mieux.

Là, dans les écuries, les trois Frontalières se faisaient face. Heiwa, une main sur son épaule blessée, l'air sceptique, semblait hésiter à consulter le guérisseur. Quant à Lilith et son loups, ils observaient la guerrière aux cheveux bleu vif. La jeune fille, serrant la selle de son cheval contre elle, avait les lèvres pincées pendant que son loup était plus détendu, restait immobile. Ludwiga se demandait ce qu'Heiwa allait décider. Elle espérait qu'elle serait raisonnable et non têtue et qu'elle accepterait de consulter le guérisseur. Ses blessures n'étaient pas mortelles, mais elles saignaient beaucoup et, si elle ne les désinfectait pas impeccablement, elles risquaient de s'infecter et une telle infection pouvait vite dégénérer. Qui sait ? Peut-être ne pourrait-elle même plus se battre ? Peut-être allait-elle devoir être amputée ? Ludwiga dramatisait un peu, mais mieux valait être trop prudent. Et puis, ce serait dramatique de ne plus pouvoir tenir sa lame et se battre. La Frontalière se félicita d'être passée chez le guérisseur dès que son duel fut fini. Elle aurait voulu s'en passer, mais elle devait bien avouer qu'elle aurait mis des mois à se rétablir sans sa précieuse aide. C'était grâce à lui si elle était désormais en mesure de reprendre la route pour le long voyage qu'elle prévoyait d'effectuer. De plus, elle n'aurait pas aimé conserver des stigmates de ce combat. Après tout, elle avait tourné une page de sa vie et prenait désormais un nouveau départ. Elle ne désirait pas vraiment oublier, car cela faisait partie de son histoire, mais elle ne voulait pas que ce duel lui fasse obstacle dans le futur. Avancer et vivre selon son désir était tout ce dont elle avait besoin.

Déposant ses affaires près de la stalle de son étalon de guerre, Criminel, elle fit signe aux deux autres Frontalières de la suivre à l'extérieur, vers le palais où restait le guérisseur. Dehors, le soleil matinal s'élevait lentement dans le ciel clair. C'était une belle matinée pour partir en randonnée. Il faisait frais et légèrement brumeux. L'air était piquant, juste comme elle l'aimait, et le vent ne s'était pas encore levé. Ici, quand le vent soufflait, mieux valait reporter ses activités, car le puissant courant d'air qui descendait les vallées ne pardonnait pas, il emportait tuiles et toitures de pailles au mieux et distribuait torrents de pluie et grêlons au pire.

Bref, en somme, une belle journée s'annonçait ! Ludwiga espérait que la blessure d'Heiwa n'était pas trop grave, pour qu'elle-même n'ait pas à différer son départ. Elle pourrait parcourir une longue distance avec un temps si clément. De plus, sa monture s'était bien reposée et avait récupéré des blessures qu'elle avait reçues lors du derniers affrontements qu'elles avaient menées ensemble. Sa propre blessure avait été proprement soignée et n'était pas si dangereuse, elle recouvrirait rapidement la forme et pourrait profiter au maximum de son voyage. Il lui tardait de prendre la route. Certes, elle aimait inconditionnellement la Citadelle et les Marches du Nord, mais l'aventure lui manquait terriblement.

Elle se tourna vers les deux Frontalières qui étaient toujours aux côtés de leurs montures.

Vous venez ?

[HRP : On ouvre un topic pour parler de la suite ou vous avez des idées ?]

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