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Un convoi..spécial [privé Roxane]
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Killian Delkaïron
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Autre(s) Compte(s) : Kem Al'Ran
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Sexe et âge: Ex-Marchombre de 30 ans...une femme bien entendu
Aptitudes: Sait ce battre contre toutes sortes d'armes, n'a pas peur et viendra toujours en aide aux autres
Killian Delkaïron
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15.04.12 19:10
-Perte que je connaissais, non. Maintenant, pertes qui me touchent…

Killian ne dit rien. Toutes les pertes devaient sans aucun doute la toucher plus que quiconque. Les pleurs, au-dehors, ne cessaient pas.
D'un coup, la Rêveuse se leva et dit :


-Je vais aller voir s’il n’y aurait pas des blessés à guérir. Puis…Je pense qu’on devrait rester un petit moment pour aider. On va avertir les villages alentour, et nous verrons bien qui viendra sauver ces pauvres âmes…

Killian hocha distraitement la tête. Qui l'a faisait souffrir en plus. Elle avait mal à la tête et c'était bien la première fois. Sans doute la bosse. Mais celle-ci lui rappelait qu'elle était en vie. Elle voulut répondre à Roxane, lui dire qu'elle venait aussi, qu'elle aiderait ses pauvres gens à reconstruire le tout, mais son ami mit ses mains sur sa tête et, d'un coup, la douleur s'évanouit. Killian lui en fût reconnaissante, mais l'interrogea du regard. Aussi Roxane répondit-elle :

-Quand je t’ai prise dans mes bras, une poutre nous a heurtées violemment et on s’est évanouie. C’est Anton, le danseur que tu as du apercevoir avec moi hier, qui nous a ramené ici. J’y vais, maintenant…

Une poutre…elle comprenait mieux. Anton…a oui ! Elle revoyait le danseur dans sa tête. Elle était heureuse pour Roxane, même si en ce moment elle ne l'affichait pas trop. Roxane s'éloigna vers la porte, mais au dernier instant ce retourna et dit, son regard dans le sien :

-Tu sais, tu n’es pas obligée de venir aider, si tu ne t’en sens pas capable. Tu peux rester ici et je viendrais te voir pour te veiller. Mais…Ne fais pas de bêtises, je t’en prie. Ca ne résoudrait absolument rien. Tu ne ferais qu’attrister encore plus de monde. Si Nataël ou Ethan étaient encore de ce monde, ils seraient de mon avis. La chance finira par tourner vers toi, tu sais. Toute histoire finit bien…Alors…Si tout va mal, c’est que ce n’est pas la fin.

Elle la fixa encore un instant et sortit. Killian ferma et rouvrit les yeux, se donnant du courage. Ne pas se laisser abattre. Surtout pas. Des gens avaient besoin d'elle. Des gens qui avaient perdu un fils, une fille, un mari et non pas un amour d'un soir. Cruelle avec elle-même ? Un peu. Mais il le fallait. Et Roxane avait raison. Ni Ethan, ni Natael n'auraient voulu qu'elle se laisse aller ou même songer à mourir. Elle se leva et se dirigea vers la table de toilette du jeune homme. Elle se regarda dans la petite glace. Son visage était encore plus tiré et plus marqué que jamais. Ses yeux ne reflétaient plus grand chose. Haussant les épaules, elle se passa de l'eau dessus, pour effacer le rouge de ses yeux. Depuis Natael, elle n'avait plus jamais autant pleuré à vrai dire. Elle enfila son habit que quelqu'un avait posé de côté, mit ses armes ou il fallait et sortit.
Le soleil tapa et elle fût éblouie, comme si elle sortait d'un tunnel. Elle ricana silencieusement. Un tunnel…elle n'en voyait pas encore le bout. Le soleil n'était que passager dans la noirceur de son cœur pour l'instant. Plus tard, cela irait mieux. Plus tard.
Elle ne chercha même pas Roxane du regard, sachant qu'elle devait être en train de soigner les autres.

Au contraire, elle se dirigea vers l'auberge. Aider à la déblayer. Peut-être retrouvé le corps pour l'enterrer dignement. Se faire mal, pour mieux guérir.
La gorge serrée, elle s'y dirigea, pelle en main. Des hommes et des femmes avaient déjà commencé et lui laissèrent une place. Qu'elle choisit, juste à la fenêtre.
Elle déblaya, longtemps, enlevant les bouts de bois, de verre, de cendre…Son visage était trempé de sueur et les larmes s'ajoutèrent une nouvelle fois lorsqu'elle découvrit le corps d'Ethan. Il n'était pas complètement détruit. Elle voyait un bout du visage. Les jambes avaient pris la plus grande partie, en fait. Le torse était presque intact. Elle s'agenouilla près de lui et caressa la seule joue qu'il possédait encore, en même temps qu'elle lui serrait sa main intacte. Elle laissa ses larmes couler sur lui et pria en silence, pour qu'il rejoigne Natael et vive en paix avec lui et tous les morts de cette funeste nuit. Elle ne pouvait s'empêcher de pleurer en le voyant, aussi se releva-t-elle, dit calmement aux autres qu'il fallait l'emmener pour l'enterrer et s'éloigna. Elle trouva Roxane plus tard, et ensemble elles continuèrent leur tâche.

Killian s'était enfermée dans une bulle de silence, seul le bruit de sa pelle résonnait à ses oreilles. Elle n'entendit pas Anton leur dire de prendre une pause déjeuner.
Ce n'est que lorsqu'elle vit du coin de l'œil le jeune homme soulever Roxane et la chatouiller qu'elle releva la tête. Elle voulut leur sourire, ils étaient si beaux tous les deux, mais elle n'y arriva pas. Au contraire, elle dût leur montrer un visage triste, au vu de leurs regards qui se baissèrent. Elle n'eut pas le temps de s'expliquer que le garçon s'éloignait et que Roxane disait :


-Il a raison, il faut que nous mangions pour reprendre des forces. Tu n’as déjà rien avalé, ce matin. Il faut que tu manges, Killian. S’il te plait.

Puis elle lui prit la main et l'emmena la ou les habitants avaient installé une sorte de buffet, pour que tous puissent manger. Il était quatorze heures, et la plupart avaient déjeuner, donc ils se remettaient lentement à la tâche. Une grande partie de la place était déblayée, mais il faudrait encore quelques jours pour finir, et des semaines pour tout reconstruire. Et Killian était bien décidée à les aider jusqu'au bout.
Elle laissa Roxane la guider et prit docilement le bout de pain qu'elle lui tendit. Il ne lui donnait vraiment pas envie. Son ventre ne grognait pas. Mais elle se força et le mangea. Roxane lui sourit et cette fois, elle réussit à y répondre aussi, même s'il était plus faible. Elle inspira un grand coup.
Elle y arriverait. Le vent se mit à souffler et elle l'écouta attentivement :

"Courage. La mort n'est qu'une étape dans la vie. Ils ne t'ont pas quittée…"

Elle sourit timidement et rouvrit les yeux qu'elle ne se souvenait pas avoir fermés. Qu'une étape ? Oui, mais définitive. Elle regarda Roxane et hocha la tête. Elle allait mieux. Elles rejoignirent une nouvelle fois les autres et s'attaquèrent aux restes des maisons de la grande place. Il y en avait encore assez. Les hommes alignaient les cadavres les mieux conservés par les flammes, pour que l'on puisse les identifier et les enterrer. Le soleil se couchait donc lorsque celui qui semblait être le maire du village dit qu'il était temps de faire le deuil et de leur créer une sépulture digne d'eux.

Les trous étaient faits, il n'y avait plus qu'à les allonger et leur dire au revoir. Killian aida à mettre Ethan dans le sien. Ses collègues du cirque lui dirent au revoir en premier, la Marchombre restant en retrait. Il les avait côtoyés toute sa vie…elle qu'un seul soir. Une fois que tous furent passés, alors que la plupart des trous étaient bouchés, un bout de bois planté dans la terre ave le nom de la personne inscrite dessus, Killian s'avança à son tour. Elle contempla le garçon, ne pouvait retirer son regard. Elle le mémorisait une dernière fois. Elle ne voyait plus grand chose avec les larmes, qui ne voulaient décidemment pas s'arrêter, mais elle réussit à dire aux autres de fermer la tombe. Une fois fait, elle prit le bout de bois et grava elle même le nom d'Ethan et une note personnelle :

"Bonheur de se rencontrer,
De rire et de se regarder,
Amour."


Une poésie Marchombre était tout ce qu'elle pouvait lui donner. Mais c'était énorme à ses yeux. Son cœur semblait plus léger maintenant. Elle réussit même à sourire devant son travail.
Et elle se rendit compte qu'il faisait nuit et que les habitants étaient tous rentrés pour se reposer, en vue d'une nouvelle longue journée de travail le lendemain. Elle se releva, murmura un dernier "je t'aime" à la nuit et se retourna. Elle vit alors Roxane, de côté, avec Anton. Killian s'approcha d'eux et leur sourit. Pour leur dire ensuite :


-Vous formez un très beau couple, tous les deux.

Il fallait qu'elle le leur dise. Ils pouvaient s'embrasser et être heureux en sa présence. Ethan était en paix maintenant, avec Natael, dans sa tête. Ensemble, ils marchèrent vers les roulottes. Roxane l'accompagne même jusqu'à l'intérieur.

-Merci, Roxane. Dit-elle une fois la porte fermée. Merci pour tout.

Sans la Rêveuse, qui sait ce qu'elle aurait fait ?
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Roxane
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15.04.12 21:55
Elle mangea enfin. Pas grand-chose, en fait : une simple miche de pain. Mais elle mangea, et je lui en fus reconnaissante.
Je lui souris longuement et elle me rendit mon sourire, plus faible mais sincère.
Puis elle ferma les yeux, semblant ailleurs, et je la fixai bêtement. Un combat intérieur avait peut-être rage ou simplement trouvait-elle enfin une paix intérieure. Je l’ignorai, mais patientait, attendant que Killian me fasse comprendre que tout allait pour le mieux pour elle. J’étais véritablement inquiète, et je ne le cachai pas.
Elle rouvrit les yeux, hochant la tête pour me signifier qu’elle se sentait bien. Puis nous nous dirigeâmes à nouveau vers la place, et aidèrent à terminer de nettoyer débris et sortir les corps. Certains miraculés étaient encore en vie, et je prenais tout de suite soin d’eux. Comme je ne désirai pas enterrer les corps, je m’éloignai de Killian qui voulait sans doute faire son deuil et passa entre les personnes blessées, pour leur demander s’ils allaient mieux ou s’ils voulaient quelque-chose.
Mais lorsque le maire du village demanda à tous de se rassembler pour enterrer les corps, je ne pus éviter cette tâche macabre et baissa la tête comme tout le monde lorsqu’il fit son discours en mémoire des morts.
Je vis mon amie se diriger vers le corps d’Ethan, et la troupe du cirque passer entre leurs propres morts. J’attendais à l’écart, assise sur un banc.
Je songeai à tous ses morts, ceux de l’attaque de Raïs et ceux de l’incendie, et fermai les yeux un instant. J’espérai que, où qu’ils soient, ils soient heureux. Mais je me demandai par dessus tout comment l’incendie avait eu lieu.
J’interrogeai quelques personnes, et certains me répondirent que le feu de la fête s’était soudain propagé, mais ils n’en étaient pas sûrs. Peut-être était-il tout simplement criminel… ?

-Moi je dirai que c’est un jeune délinquant qui a fumé en cachette, contre le gré de ses parents…


La voix d’Anton me parvint, derrière moi, et je ne pus m’empêcher de sourire en me retournant. Il leva les yeux vers le ciel, posant l’index sur ses lèvres, faisant semblant de réfléchir intensément.
Il ouvrit à nouveau la bouche, un air taquin sur le visage :

-Ou bien, le feu de notre amour était tellement puissant qu’il est allé au delà de notre petite barque…


-Qu’est-ce que tu peux être idiot toi !


Je le dépassai, amusée mais il me prit par la main et s’assit plus loin avec moi. Un silence s’établit entre nous, et je lui demandai d’une voix posée :

-Comment fais-tu… ?Comment fais-tu pour être si joyeux, dans un tel moment ?


Il posa ses yeux sur moi et, pour la première fois depuis que nous étions ensembles, il sembla totalement sérieux. Il me répondit après un moment, reprenant son sourire :

-Ce n’est qu’un masque, tu sais…Nous, dans le cirque, on a tellement l’habitude de devoir sourire…Des fois, on y est forcé, on ne choisit pas de faire un spectacle à un tel moment, parce-que ça nous tue tout simplement. Mais on sourit, car il faut que nous amusions le publique. Et nous continuons même en dehors du campement.


Il m’indiqua de la main un clown qui faisait rire deux enfants et leur mère, et j’hochai la tête, comprenant. Il m’arrivait souvent de sourire pour cacher mes réels sentiments. Il continua, entremêlant ses doigts dans les miens :

-Le visage qui s’éclaire, un air merveilleux ou une étincelle qui brille dans le regard du spectateur…C’est ça, notre vrai récompense, à nous.


-Et avec moi, c’est aussi pour du semblant alors ?


-Non...Toi, c’est différent…


Il me donna une pichenette dans le nez, et reprit son sens de l’humour :

-N’empêche, ce matin, tu aurais du garder le drap que je t’ai donné hier…Les habits, tout ça, c’est un peu trop encombrant tu crois pas ?


-Ah oui ? Mais je pense que tu aurais marcher avec plaisir sur le tissu pour le faire tomber…


-…Je n’ai pas dit le contraire.


-Ah, les hommes ! Tous les mêmes !


-Ah, les femmes ! Vous dites ça mais, au fond, vous adorez !


Killian arriva alors, mettant fin à nos chamailleries. Elle nous sourit et nous dit, un air complice sur le visage :

-Vous formez un très beau couple, tous les deux.


Nous nous regardâmes en même temps et je le vis rougir. Je m’esclaffai, satisfaite de le voir gêné, et nous marchâmes jusqu’à la roulotte d’Ethan où Killian logeait.
Je me tournai vers Anton, avant d’entrer à la suite de Killian et lui demandai :

-Tu restes jusque quand ?


-Jusqu’à ce que le village soit totalement reconstruit. Le chef de la troupe l’a décidé…et toi ?


Un brin d’appréhension s’entendait dans sa voix. Je lui fis un clin d’œil et répondit :

-Pareil. On se rejoint dans ta roulotte ?


-Ouais mais fais gaffe…Je serais chaud comme la braise et j’ai pas envie de déclencher un deuxième incendie…


Je lui donna une petite claque sur la tête et Killian referma la porte, en murmurant, reconnaissante :

-Merci, Roxane…Merci pour tout.


Je m’approchai d’elle, lui prenant les mains et, mon regard figé dans le sien lui répondit :

-Ne me remercie pas. Je n’avais pas envie de te perdre, Killian. Je t’apprécie vraiment.


Je lui lâchai les mains, parcourut les quelques mètres de la caravane et me tourna vers elle :

-Tu veux parler de quoi ? J’ai l’impression qu’on fait une overdose de tristesse alors remettons un peu de joie dans tout ça…


Je me tus, et reprit, excitée :

-Tu sais que je connais aussi Neleam ?? Elle était venue chez les rêveurs et j’ai pris soin d’elle ! On a beaucoup parlé et elle m’a appris quelques bases pour me défendre ! Et puis, elle a du partir précipitamment…Je l’adore, elle est géniale cette fille…Elle me manque, parfois.


Je me tus à nouveau, attendant sa réaction ou qu’elle lance un autre sujet de conversation (ou les deux). Peut-être qu’elle avait d’autres questions à me poser, sur mon passé, mon avenir ou mon futur ?
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Killian Delkaïron
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15.04.12 22:29
Roxane lui prit les mains et déclara :

-Ne me remercie pas. Je n’avais pas envie de te perdre, Killian. Je t’apprécie vraiment.

Puis elle parcouru la roulotte, cherchant quelque chose à faire ou à dire.

-Tu veux parler de quoi ? J’ai l’impression qu’on fait une overdose de tristesse alors remettons un peu de joie dans tout ça…

Oui, il était temps de repasser du côté joyeux. Killian en avait marre de baigner dans l'obscurité et la tristesse…Lorsque la Rêveuse reprit la parole, elle était plus qu'excitée :

-Tu sais que je connais aussi Neleam ?? Elle était venue chez les rêveurs et j’ai pris soin d’elle ! On a beaucoup parlé et elle m’a appris quelques bases pour me défendre ! Et puis, elle a du partir précipitamment…Je l’adore, elle est géniale cette fille…Elle me manque, parfois

Killian sourit. C'était amusant de constater que le monde est petit. Elles avaient toutes deux rencontré la Chevalier. Et Roxane avait raison, elle était géniale !
Killian regarda la roulotte, une nouvelle fois pensive, mais pas à cause d'Ethan. Elle réussissait à le regarder sans pleurer maintenant. Maintenant qu'elle savait qu'il était en paix. Elle réfléchissait à ce qu'elle pouvait dire.
Et là, elle se rendit compte qu'elle ne savait rien de Roxane !
Espérant ne pas faire ressurgir de mauvais souvenirs qui pourraient la blesser, elle demanda :


-Tu ne m'as jamais raconté ton passé. Souhaiterais-tu le faire ? Je suis curieuse….

Elle sourit, plus franchement encore. Si Roxane ne voulait pas le lui raconter, elle comprendrait. Le passé pouvait être douloureux, et l'oublier difficile. Le faire ressurgir était une horreur.
Roxane regarda dans le vide et Killian comprit que c'était le cas pour elle. Alors elle se leva, mit ses mains sur les épaules de son amie et lui dit :


-Tu n'es pas obligée de le dire. C'est une question comme une autre. Cela peut attendre plus tard, comme tu peux ne jamais le dire.

Elle sourit et la regarda pour qu'elle soit sûre que Killian était sincère. Puis celle-ci lui donna un baiser sur la joue, affectueusement, et termina :

-Tu es fatiguée. Va dormir. Anton doit t'attendre. Tu as le temps de voir si oui ou non tu me répondras.

Roxane hocha la tête, distraitement. Oui, Killian avait fait remonter des souvenirs douloureux et s'en voulait. C'est pour cela qu'elle lui disait d'aller se coucher. Anton lui remonterais le moral. Killian caressa pensivement une veste de scène d'Ethan, sourit, et se coucha à son tour. Le lit lui parut horriblement vide…

******

Killian se réveilla à l'aube, reposée et le cœur bien plus léger. Un voile de tristesse et de chagrin subsistait, mais en même temps, elle ne pouvait pas tout oublier en trois jours.
Elle sortit après s'être lavée et rejoignit les citoyens qui déblayaient encore.
Roxane arriva plus tard avec Anton. Elles travaillèrent ensemble encore une fois et Killian sentait que la Rêveuse cherchait ou le courage de lui parler, ou les mots qu'il fallait.
C'est pour cela que la Marchombre ne dit rien. Lui laisser du temps.

Des chariots entiers arrivaient de tous côtés, livrant du bois et des outils pour reconstruire tout ce qui avait brûlé. L'après-midi, elles aidèrent donc à tout décharger et tout entasser de côté. Normalement, ils commenceraient quelques jours plus tard. Pour le moment, il fallait encore enlever des débris, répertorier les pertes matérielles et autres…

A la nuit tombée, elles mangèrent en compagnie des autres, Anton plaisantant souvent sur tout et n'importe quoi, faisant rire l'assemblée.
Par petits groupes, tous s'en allèrent. Killian était assise près du feu resté allumé, contemplant ses flammes. Des flammes qui avaient l'apparence d'Ethan…
Lorsqu'elle sentit une présence s'installer à ses côtés, elle se força à oublier, mettre de côté, pour écouter ce que Roxane avait à dire…
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Roxane
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16.04.12 18:22
Je vis Killian sourire, l’air songeur. Elle devait sans doute penser à Neleam et à toutes les bêtises-si elle en avait fait- qui s’étaient passées lors de leur rencontre. Je souris en retour, mais elle ne s’en aperçut pas.
Plongées dans ses pensées, elle perdit peu à peu son sourire, et se tourna soudainement vers moi, comme si elle venait de faire une découverte extraordinaire :

-Tu ne m'as jamais raconté ton passé. Souhaiterais-tu le faire ? Je suis curieuse….


…Pas si extraordinaire que ça, sa découverte, si vous voulez mon avis…Tandis qu’elle reprenait son sourire, décuplé, ce fut à mon tour d’être complètement ailleurs. Mon passé ?
Elle voulait connaître mon passé ? Et si je n’avais pas envie de le lui dire, que ferait-elle ? Seule Neleam était au courant de toute ma vie, et elle m’avait aidée du mieux qu’elle le pouvait à affronter l’avenir. si la femme chevalier ne m’avait pas mise à nu, jamais je ne lui aurais dit quoi que se soit. Cependant, simplement en faisant attention à moi et à mon regard, elle avait deviné ce que je cachai. Je me souvenais encore distinctement de ses paroles…
‘Toi par exemple. Tu n'as que 15 ans, mais tes yeux montrent qu'à l'intérieur tu es plus âgée, tu en a déjà beaucoup vu. Tu connais la nature humaine, ton enfance est déjà loin derrière toi, mais tu refuse d'abandonner ton innocence, mais ce n'est plus qu'une façade. Tu en as conscience, mais elle te permet de tenir le coup, de ne pas devenir folle.’
Killian me ramena à la réalité en déposant ses mains sur mes épaules. Je clignai plusieurs fois des yeux, me demandant un instant ce que je faisais ici, puis écoutai ce qu’elle avait à me dire, reprenant peu à peu conscience :

-Tu n'es pas obligée de le dire. C'est une question comme une autre. Cela peut attendre plus tard, comme tu peux ne jamais le dire.


J’hochai la tête, distraitement, incapable de reprendre mon sourire. Elle me déposa un bisou sonore sur la joue, affectueusement et me murmura :

-Tu es fatiguée. Va dormir. Anton doit t'attendre. Tu as le temps de voir si oui ou non tu me répondras.


-Hmm Hmm…


Ce fut ma seule réponse, mise à part le nouvel hochement de tête. Je traversai la caravane, me dirigeant à la porte, et sortit aussitôt dehors. Je ne lui avais pas souhaiter une heureuse nuit ni ne lui avait dit au revoir, mais j’étais bien trop distraite pour m’en rendre compte.
Je ne vous cache pas que mon passé ressurgissait dans toutes les parcelles de mon être. Il me sembla revoir les visions d’horreur de mon enfance, et ce fut des larmes qui accueillirent Anton, couché dans son lit en train de chantonner.
Dès qu’il me vit, il se précipita à ma rencontre, me berçant dans ses bras. Il ne me demanda pas une seule fois pourquoi je pleurai. Peut-être avait-il vu ma souffrance ou simplement n’était-il pas assez curieux, mais je lui en fus reconnaissant.
Collée contre lui, je m’endormis avec la sensation que rien ne pouvait plus m’arriver ici. Killian me protégerait et, je le savais, Anton aussi.
J’étais en sécurité.

*************

Le lendemain matin, je me réveillai avec un Anton complètement avachi sur moi, ronflant légèrement. Je lui chatouillai le cou et il se réveilla en sursaut, me dévisageant. Puis il avisa la pièce où nous nous trouvions, fronçant les sourcils puis souriant à nouveau.
Amusée par ce petit spectacle, je lui demandai :

-Je fais tellement peur que ça ?


-Ah ! Tu n’imagines même pas !


Pour toutes réponses, il reçut un coussin en pleine figure. Il se mit à rire, puis m’expliqua que je venais de le réveiller en pleins cauchemars (apparemment, il rêvait que des lapins mutants essayant de le mettre tout nu en public. A voir son air terrifié, ce devait vraiment être effrayant bien que la vision que j’en avais était fort amusante…)
Nous mangeâmes dans la roulotte puis nous sortîmes, arrivant après Killian. Je me dirigeai vers elle, Anton partant à l’opposé. Je voulus la saluer mais en fus totalement incapable.
Je m’étais dit avant de m’endormir cette nuit que je devais lui parler de moi. Parce-qu’après tout, elle m’avait bien raconté toute sa vie, et les douleurs qui allaient avec. Et puis, avec la mort en plus d’Ethan, je lui devais bien ça…
Toute la journée donc, où je débarrassai les multiples chariots de leurs attirails et aidai à déblayer d’avantages les maisons, je réfléchis à une quelconque manière de le dire. Plusieurs fois, je crus que c’était la bonne mais tandis que je m’approchai près de mon amie pour lui parler, je retroussai chemin, dépitée. Je n’en avais plus le courage…

La nuit tomba rapidement, et tout les habitants encore en vie du villages et ceux des villes voisines nous retrouvâmes autour d’une gigantesque table, nous partageant de la nourriture.
Les artistes du cirque faisaient du mieux pour garder la bonne humeur dans les troupes, et Anton venait parfois près de moi pour me parler juste à moi.
Cette fois j’étais sur ces genoux, assise près du feu et nous partagions un dessert sucré, mordant à tour de rôle. Killian était près de nous, le regard viré sur les flemmes.

-Arrêteuh ! Tu prends un trop grand morceau !


Mon cher artiste fronça les sourcils, et m’embrassa délicatement le front, me répondant l’air plaisantin :

-Je fais gaffe à ce que tu ne manges pas trop…Tu sais, à partir d’un certain tour de taille je n’aurais plus de forces pour te prendre sur mes genoux…


-Espèce de sale…


Je lui martelai le torse, et tout le monde réunit autour du feu s’esclaffèrent, moi compris. Je m’approchai de lui, l’air sensuel et je le vis rougir légèrement.
Lorsque je m’approchai de son oreille pour lui murmurer quelque-chose, il s’attendait sûrement à une remarque charnelle car il devint pivoine. Je dis donc, assez haut pour que tout le monde entende :

-Fais gaffe à tes fesses toi. Si toi tu grossis, je ne pourrais plus supporter ton poids sur mon corps…


L’assemblée sourirent tous à Anton, décidément rouge, et quelques enfants priaient leur parents de leur expliquer ce que cela signifiait-en vain.
Je me tournai enfin vers Killian, décidée à lui raconter mon passé. Laissant mon chéri et les autres, je la rejoignis sur le banc et la regardai dans les yeux. Nous étions à l’écart, juste bien pour que personne ne nous entende.
Je laissai passer un silence, puis, comme nous savions toutes les deux de quoi mon discours allait retourner, je décidai de laisser tomber les intro’s comme ‘Je suis prête’ ou ‘Voici comment s’est déroulé mon passé’.
Je commençai donc directement, optant cependant pour une manière plus douce d’aborder le sujet :

-Au départ, ma vie était parfaite. J’ai grandi dans une maison à l’écart de tout, riche et heureuse. J’avais une famille formidable, une chambre des plus confortables...Bref, je n’avais rien pour me plaindre. Fille unique, mes parents me choyaient. Mais…


Je fermai les yeux, pour me rappeler. A ce moment, mon goût pour devenir Rêveuse débuta. Peut-être désirait-elle savoir comment était-il venu aussi je lui expliquai, rouvrant les yeux :

-Mais un jour mon père est revenu blessé à la maison. Nous avons eu la chance de trouver un rêveur dans les environs, qui le soigna. J’étais éblouie par cette magie qu’il utilisait et étonnée qu’en un simple rêve tu puisses guérir une si profonde blessure. Lorsqu’il fut parti, je demandai à mes parents de devenir l’un des leurs mais ils refusèrent. J’ai insisté, mais rien n’en fit…Alors deux jours plus tard, je suis partie en leur laissant un mot. J’ai accompli mon apprentissage à Ondiane et ce ne fut pas tous les jours faciles. Les rêveurs avaient du mal à m’accepter, si jeune et surtout…Si…fille. Mais j’étais plus douce qu’eux et ils finirent par m'admettre comme l’une des leurs. Connaissant les rêves à la perfection, je décidai de partir à travers le monde pour aider les gens blessés directement.


Je me tus. Cherchant d’abord à savoir si Killian m’écoutait toujours. Comme elle me fixait, complètement attentive, je su que je ne devais pas m’inquiéter pour cela. Et puis…Et puis je n’osai pas reprendre, la suite étant la plus douloureuse.
Mais au bout d’un moment, je repris, presque dans un murmure :

-Mon voyage dura jusqu’à aujourd’hui. Je revenais et reviens parfois à Ondiane ou Fériane pour aider les rêveurs, mais la plupart de ma vie se fait sur les routes. Et…On ne peut pas dire qu’il y a toujours des gens honnêtes. J’ai été capturée parfois par des mercenaires pour que je m’occupe d’eux sans que je ne le veuille…Et puis…J’ai vu. J’ai vu tellement de choses, Killian. Des brûleurs exterminés des familles entières, des hommes saouls battrent leurs femmes et leurs enfants…J’ai vu des mères tuer leur nouveau-né, incapables de pouvoir s’en occuper. J’ai vu tellement de sang…


Mon regard se fit vide. Je revoyais les instants de ma vie où tout le sang avait coulé, abondant. Incapable de défendre qui que se soit, j’observai les situations cachée, pourtant incapable d’ôter mon visage de ces vues horribles.
Ce fut la gorge nouée que je continuai et que je conclu :

-Et puis…Il y avait des hommes, beaucoup d’hommes. En manque d’amour ou simplement en manque de leurs besoins. Saouls ou conscient, le spectacle était toujours le même. Ils me touchaient, cette envie vorace fichée sur leurs lèvres. Ils me violaient, sans l’ombre d’un regret. Ils me forçaient à faire des choses ignobles et inimaginables pour une fille âgée d’à peine treize ans !


Treize ans. Date de ma Première fois. Le jour où je perdis définitivement ma virginité. Le jour où je perdis définitivement mon innocence.
Le jour où mon enfance s’acheva, à peine entamée.
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Killian Delkaïron
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16.04.12 19:15
-Au départ, ma vie était parfaite. J’ai grandi dans une maison à l’écart de tout, riche et heureuse. J’avais une famille formidable, une chambre des plus confortables...Bref, je n’avais rien pour me plaindre. Fille unique, mes parents me choyaient. Mais…

Killian fixait Roxane, tout en sachant qu'elle ne la voyait pas. Ou plus. Ses yeux étaient plongés dans son passé, un passé que la Marchombre avait ravivé involontairement. Elle ferma les yeux tout de suite après, plongeant plus loin, plus profondément, et continua :

-Mais un jour mon père est revenu blessé à la maison. Nous avons eu la chance de trouver un rêveur dans les environs, qui le soigna. J’étais éblouie par cette magie qu’il utilisait et étonnée qu’en un simple rêve tu puisses guérir une si profonde blessure. Lorsqu’il fut parti, je demandai à mes parents de devenir l’un des leurs mais ils refusèrent. J’ai insisté, mais rien n’en fit…Alors deux jours plus tard, je suis partie en leur laissant un mot. J’ai accompli mon apprentissage à Ondiane et ce ne fut pas tous les jours faciles. Les rêveurs avaient du mal à m’accepter, si jeune et surtout…Si…fille. Mais j’étais plus douce qu’eux et ils finirent par m'admettre comme l’une des leurs. Connaissant les rêves à la perfection, je décidai de partir à travers le monde pour aider les gens blessés directement.

Elle les rouvrit, la regardant. Killian ne cillait même plus. Elle écoutait. La Rêveuse était un peu comme elle. Vouloir être libre, vagabonder partout, vivre pleinement. Même si elles parcouraient deux voies bien distinctes.
Roxane inspira, prenant son courage. Killian aurait voulu la stopper. Lui dire que ce n'était pas nécessaire. Que le passé est derrière et qu'il faut s'en servir uniquement pour devenir plus fort, meilleur, et mieux vivre en apprenant de ses erreurs ou de ses souffrances. Mais la Rêveuse continua :


-Mon voyage dura jusqu’à aujourd’hui. Je revenais et reviens parfois à Ondiane ou Fériane pour aider les rêveurs, mais la plupart de ma vie se fait sur les routes. Et…On ne peut pas dire qu’il y a toujours des gens honnêtes. J’ai été capturée parfois par des mercenaires pour que je m’occupe d’eux sans que je ne le veuille…Et puis…J’ai vu. J’ai vu tellement de choses, Killian. Des brûleurs exterminés des familles entières, des hommes saouls battrent leurs femmes et leurs enfants…J’ai vu des mères tuer leur nouveau-né, incapables de pouvoir s’en occuper. J’ai vu tellement de sang…

L'on comprenait mieux pourquoi elle était si bouleversée à chaque fois qu'elle voyait un mort. De tous les Rêveurs que la Marchombre avaient croisés, elle était bien la seule à éprouver autant d'émotions pour les inconnus qui mourraient.

Killian sentit à l'odeur de Roxane toute la peur et la tristesse qu'elle ressentait, tout le dégoût aussi. Pourquoi ? Elle n'allait pas tarder à le savoir :

-Et puis…Il y avait des hommes, beaucoup d’hommes. En manque d’amour ou simplement en manque de leurs besoins. Saouls ou conscient, le spectacle était toujours le même. Ils me touchaient, cette envie vorace fichée sur leurs lèvres. Ils me violaient, sans l’ombre d’un regret. Ils me forçaient à faire des choses ignobles et inimaginables pour une fille âgée d’à peine treize ans !

Cette fois, la Marchombre cilla. Treize ans ! Elle…elle ne savait pas quoi faire. Roxane avait été malheureuse. Bien plus qu'elle. Avait souffert plus qu'elle. Alors Killian laissa son cœur la guider. Elle lui prit les mains et l'attira à elle, collant sa tête flamboyante sur ses épaules. Roxane était secouée de sanglots et Killian ne cessait de murmurer des "chut, c'est fini" dans ses cheveux.
Autour d'elles, les villageois allaient se coucher pour affronter une autre journée de labeur. Killian cherchait les mots justes. Des mots apaisants. Elle cherchait de l'aide dans la Voie, dans le vent, mais c'était comme s'ils l'avaient abandonnée. Non. Elle n'en avait juste pas besoin pour cela. La Voie ne l'abandonnerait jamais.
Elle regarda le ciel au travers des boucles rousses de son amie, y chercha de l'inspiration et trouva.

Elle se détacha de la Rêveuse et lui sécha tendrement les larmes qui restaient au coin de ses magnifiques yeux.
Puis elle se leva et chercha quelque chose. Elle revint avec un bout de bois, sortit sa dague et grava des mots dedans, des mots immuables qui seraient éternels et qui valaient bien mieux que tous les discours de la terre…

"Peines et joies,
Souffrances et plénitude,
Vie."


Trois lignes. Trois lignes qui signifiaient beaucoup à ceux qui savaient lire. Et Killian savait que Roxane était l'une d'entre elles. Elle tendit le bout de bois à la Rêveuse qui lut. Puis Killian prit la parole :


-Ton passé est derrière toi, Roxane. Je suis navrée d'avoir été celle qui la fait ressurgir et de t'avoir fait souffrir. Mais ce que je veux te dire c'est que…ton passé a fait de toi celle que tu es aujourd'hui. Ton passé t'a rendue forte et courageuse plus que tu ne peux l'imaginer. Il a fait de toi cette personne douce, gentille, généreuse, drôle qui est mon amie. Il te permet d'avancer et de grandir. Il te permet de savourer la vie, d'en profiter plus que tous ceux qui n'ont pas connu ou vécu ce que toi tu as vécu.

Elle la regarda, lui transmettant une part de sa force et termina :

-Et je te remercie de l'avoir partagé avec moi. Je te remercie du fond du cœur et suis une fois encore désolée de l'avoir ravivé.

Killian se leva avec elle. Roxane avait toujours le morceau de bois en main. Anton était à l'écart, sifflotant, attendant sa chère et tendre.

-Va le rejoindre, Roxane. Profite des derniers jours ou il est là.

Roxane sourit faiblement et s'en alla, pensive. Killian resta un moment seule, un petit sourire aux lèvres. Ethan et Natael étaient fiers d'elle…

******

Deux semaines s'étaient écoulées. Le village reprenait une forme décente. Du sinistre, plus rien ne subsistait, hormis les tombes et le sol noir là ou les flammes avaient dévorées le bois. Des fleurs étaient posées sur chaque tombe, chacune plus jolie l'une que l'autre.
Cinq maisons étaient achevées, l'auberge en cours, et le reste étaient encore sur les plans. Deux semaines ou Killian avait aidé tout le monde, avait touché à tout, en compagnie de Roxane et Anton. La Rêveuse avait retrouvé le sourire.

Killian aussi. Bien sûr, il lui arrivait d'être triste encore de temps à autre, en passant près de la tombe pour y mettre des fleurs, ou en allant vers l'auberge, ou encore dans la roulotte qu'elle occupait toujours. Mais elle se ressaisissait et continuait.
Les enfants couraient partout, jouant gaiement en cette belle matinée. Les travaux avançaient bien et les villageois étaient ravis d'avoir de nouveau des habitations dignes de ce nom.

Killian était dehors, assise près de la roulotte, faisant une pause après une heure et demie de coupage de bois. Elle se sentait pas bien, mais ne le disait pas.
Son estomac faisait des acrobaties en tout sens, se tordait, se contorsionnait, comme s'il voulait sortir de son corps. Comme tous les matins. Elle ferma les yeux et inspira un grand coup. Il fallait à nouveau qu'elle aille vomir.
Le peu qu'elle avalait, elle le ressortait quelques heures plus tard…

En plus, elle ne supportait plus l'odeur de la viande grillée. Lorsqu'elle était à côté de celle-ci. Elle demandait à Roxane de la lui apporter à la roulotte, cherchant à chaque fois d'autres excuses. Mais Killian n'était pas idiote et savait que la Rêveuse voudrait savoir.
Mais elle ne voulait pas l'embêter. Elle se disait que cela allait passer, que c'était un contre coup de toutes ses émotions refoulées depuis une semaine et demie…
Mais bon…c'était agaçant.
Elle voulut se relever, mais son ventre cria et elle plaqua sans le vouloir sa main dessus, l'autre sur sa bouche pour s'empêcher de tout vomir sur place.

Elle se releva plus lentement, le ventre toujours douloureux. Il fallait aller bosser, maintenant.
Elle rejoignit donc son amie, espérant que celle-ci ne voie rien…
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Roxane
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17.04.12 19:18
J’étais en pleurs. Le visage baigner de larmes, incapable de les arrêter. Je me félicitai intérieurement d’avoir choisi de rester aussi éloignée des autres car je n’aurais pu supporter tous les regards des autres et toutes leurs innombrables questions.
Et Killian se comporta en véritable ange. Elle m’attira contre elle, ma tête coincée sur son épaule et nous restâmes longtemps comme ça jusqu’à ce que je me calme. Elle devait peut-être comprendre maintenant pourquoi je profitai ainsi des simples petits plaisirs de la vie…
Mais après avoir connu l’horreur, une simple fleur peut vous paraître tellement merveilleuse…
Puis elle se détacha quelque peu de moi, séchant mes larmes du bout des doigts et se leva. En la regardant s’éloigner, je ne pus m’empêcher de penser qu’elle était comme la sœur que j’aurais toujours voulu avoir. Douce, tendre et à l’écoute…J’aimais vraiment Killian, et me promis de la remercier un jour pour tout ce qu’elle avait fait pour moi, jusqu’à aujourd’hui.
Je regardai le feu danser sous mes yeux, écoutant distraitement l’histoire lointaine racontée par Anton. Je n’entendais que des bribes mais à son ton enjoué, cela me réchauffai d’avantage le cœur.
Ensuite Killian revint, bâton en main et écrivit quelque-chose dessus. J’essayai de voir par dessus son épaule mais elle me tournait le dos. J’allais me mettre à bouder, reprenant mon naturel ‘petite-fille’ mais elle se retourna et me tendit le bout de bois.
Je murmurai tout bas l’inscription qui s’avéra être une des célèbres poésies marchombres :

"Peines et joies,
Souffrances et plénitude,
Vie."

Je n’avais jamais bien compris au juste pourquoi les marchombres désiraient écrire soudainement sur le sable, une écorce ou même parfois dans leur assiette (si si, j’ai déjà vu !). Je ne comprenais même parfois pas le sens, mais je trouvais toujours cela…Magnifique. Et, lorsque je comprenais, tellement vrai !
Je soulevai mon visage vers Killian, reconnaissante. Les quelques mots qu’elle venait d’inscrire n’étaient que pure vérité et…poésie.
Elle ouvrit enfin la bouche et déclara, cherchant à me réconforter :

-Ton passé est derrière toi, Roxane. Je suis navrée d'avoir été celle qui la fait ressurgir et de t'avoir fait souffrir. Mais ce que je veux te dire c'est que…ton passé a fait de toi celle que tu es aujourd'hui. Ton passé t'a rendue forte et courageuse plus que tu ne peux l'imaginer. Il a fait de toi cette personne douce, gentille, généreuse, drôle qui est mon amie. Il te permet d'avancer et de grandir. Il te permet de savourer la vie, d'en profiter plus que tous ceux qui n'ont pas connu ou vécu ce que toi tu as vécu.


Elle me regarda un instant, soutenant mon regard. Elle pensait vraiment ce qu’elle me disait. Ce n’était pas de vulgaires paroles, prononcées dans le ventjuste pour que j’arrête de pleurnicher, comme parfois le faisaient certaines personnes.
Elle était véritablement sincère. Et je sentis des larmes poindrent à nouveau, mais pas parce-que j’étais triste…Parce-qu’elle m’avait touchée.

-Et je te remercie de l'avoir partagé avec moi. Je te remercie du fond du cœur et suis une fois encore désolée de l'avoir ravivé.


Killian se leva et je l’imitai tout de suite. Je crus d’abord qu’elle allait me demander si je voulais me dégourdir les jambes, pour que nous continuions notre conversation. Nous arriverions vers le petit lac où quelques jours avant Anton et moi nous voguions, faisant parler notre amour et je lui avouerai que l’artiste de cirque m’avait offert sa virginité, bien que je me savais qu’elle s’en doutait un peu…Mais bon, des sœurs se disent tout, non ?
Mais elle ne fit rien de tout cela. Elle me désigna Anton, attendant à quelques pas de nous que nous ayons fini de parler pour profiter lui aussi de ma présence et dit :

-Va le rejoindre, Roxane. Profite des derniers jours ou il est là.


Je voulais lui dire que je n’étais pas fâchée sur elle qu’elle ait fait ressurgir mes souvenirs et la douleur, que, de toutes façons, je l’aurais mise au courant un jour ou l’autre.
Mais je n’y parvins pas, me contentant de lui sourire faiblement et de m’éloigner. Mais elle comprendrait sûrement toute seule. Mon admiration pour elle se lisait facilement dans mon regard.

-Hé bien ? Elle t’a dit quoi pour que tu sois dans cet état ?


Anton passa sa main sur mon visage, observant mes yeux rouges. Il semblait vraiment inquiet, aussi, je pris ses doigts glacés et les baisai, avant de répondre :

-Rien de bien grave, ne t’en fais pas…


Il ne parut pas satisfait de la réponse mais ne répondit rien. Nous rentrâmes donc dans notre roulotte et, avant que je ne ferme la porte, j’adressai un petit signe vers Killian, qui me le rendit.
Puis je me retrouvai seule en compagnie de mon cher artiste de cirque qui ne semblait pas vraiment vouloir dormir cette nuit…

*******
Les jours passèrent et avec eux, les semaines. Chaque heure ne fut que labeur, entraide et rigolade. Oh, bien sur, nous pensions souvent aux morts. Certaines familles restaient inconsolables et décidaient de quitter les lieux pour ne plus se souvenir des disparus.
Le travail continua donc, et plusieurs maisons étaient en train d’être reconstruites. Il n’y avait que leur base pour le moment ou les squelettes de bois, mais il ne restait presque plus d’endroit où trônaient des débris, ramenant une certaine propreté au village.
Chaque jour aussi, les habitants alentours nous apportaient de quoi nous nourrir et boire, ainsi que parfois des cadeaux, faisant plaisirs aux petits et grands.
Et puis…Un autre cadeau sembla apparaître pour Killian. Au départ, je n’en étais pas sûre. Mais chaque détail qui apparaissaient de jours en jours me confirmaient mes pensées…
Déjà, les vomissements…Pas joli joli à dire, mais mon amie semblait en avoir souvent…Pour une simple maladie, c’était un peu excessif…
Et puis, elle ne supportait plus les odeurs fortes. La viande, ou le parfum que je mettais parfois, elle ne pouvait plus les sentir sans avoir de brusques nausées…
De simples signes qui, séparés ne représentent pas grand-chose mais, mis ensemble…Cela ne pouvait suggérer qu’une seule et unique chose : Killian était enceinte.

Justement, en parlant d’elle ! Elle vient de me rejoindre pour reconstruire ce qui avait été un marchand. Je la regardai arriver, souriante. Mais mon sourire se figea aussitôt lorsqu’elle s’arrêta, le visage livide et remit. J’accourai vers elle, sorti un papier de ma poche et essuyai sa bouche. Je l’observai un long moment. Je ne savais pas, au juste, si je devais lui dire ou pas.
Peut-être trouverait-elle que c’est une excellente nouvelle. Ou bien…Au contraire…
Puis je me souvins qu’elle désirait avoir des enfants, alors je finis par ouvrir la bouche, la fixant :

-Killian ? Je voudrais te dire que tu es enceinte.


Je la refermai aussitôt. Peut-être…un peu brusque, comme mise en situation ? J’aurais pu faire une amorce plus théâtrale, digne des chef-d’œuvres…
Mais non.
J’avais agis à ma manière : sans douceur, sans délicatesse…A la Roxy quoi !



[Hs: sorry j'avais pas trop d'idées =/]
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Killian Delkaïron
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17.04.12 19:49
[pas trop d'idées non plus, j'espère que cela t'ira !]

Killian approcha de Roxane, tentant d'avoir une apparence tranquille, mais son ventre n'en faisait qu'à sa tête. La Rêveuse l'attendait, souriante. A quelques mètres d'elle, malheureusement, la Marchombre n'y tint plus. Elle se pencha et rendit tous ses derniers repas. Elle ferma les yeux, imaginant les regards des autres et se redressa.

Roxane était apparue devant elle et lui essuya la bouche. Killian lui sourit. Son ventre s'était légèrement calmé. Roxane ne cessait pas de la fixer, et la Marchombre avait peur de se qu'elle voyait…


-Killian ? Je voudrais te dire que tu es enceinte.

L'interpellée écarquilla les yeux. Elle était…elle était…enceinte ? Elle ferma les yeux et sourit de plus belle. Elle mit une main sur son ventre, imaginant le petit être qui allait grandir. Et, en sachant qu'Ethan était le père, c'était un cadeau merveilleux. Une trace de lui, en vie, sur cette terre.

Elle regarda Roxane et lui prit la main. Heureuse.


-Tu es sûre ? Vraiment ?

La Rêveuse hocha la tête toujours souriante.

-Je…je…je ne sais pas quoi dire…

C'était vrai. Elle avait toujours voulu être mère un jour, connaître ce bonheur, mais de là à ce que ce soit si tôt…elle ne savait pas si elle était prête. Si elle serait une bonne mère. Sa vie de Marchombre était trop mouvementée non ? C'était une chose qu'elle ignorait de A à Z, la maternité. Il y avait tant de questions qui apparaissaient soudain, comme les questions du logement, de la nourriture, de l'argent…des choses auxquelles elle ne pensait jamais, puisqu'elle était seule et vivait au jour le jour. Mais avec un bébé…ce ne serait plus pareil.

Elle entraîna Roxane à sa suite, se dirigeant vers les travaux. Il faudrait que la Rêveuse lui explique certaines choses…

Elles se mirent au travail, doucement d'abord, puis plus énergiquement, avec de nombreuses pauses durant lesquelles Killian continuait à rendre des fantômes de repas. Elle n'avait plus rien dans l'estomac et mangeait peu. Elle ne savait pas comment elle arrivait à vomir encore autant. Et les hommes puant l'alcool dérangeaient son nez, déjà sensible par la Greffe, mais là…

Roxane n'était jamais loin et veillait à ce que les nausées passent, mais la Marchombre lui dit rapidement de ne pas gaspiller son énergie pour cela. Il y avait plus grave. A la pause du soir, alors que le soleil se couchait doucement, elles étaient installées près du lac, admirant ses eaux tranquilles.
Anton était avec elles et caressait les cheveux de Roxane, qui avait la tête posée sur ses genoux. Ils parlaient, enfin se chamaillaient plutôt comme toujours, mais Killian ne les voyait pas. Elle caressait son ventre, songeuse. Ethan grandissait en elle. Enfin, une partie de lui. Qui disait qu'il serait son clone ? Ou elle. Ce pouvait être une fille. Enfin. Elle garderait la surprise.


-Roxane… commença-t-elle, attirant l'attention du couple, il faudra que tu m'apprennes certaines choses…

Elle sourit en regardant la Rêveuse qui rit à son tour. Oui, Killian était ignorante sur le sujet et qui mieux que Roxane pour l'éduquer ?

Les villageois allèrent rapidement manger, ceux ayant de maisons terminées mangeant entre eux, les autres grillant la viande sur la grande place. Même de loin, son nez sentit l'odeur et elle ne put empêcher une grimace. Elle espérait pouvoir à nouveau la supporter bientôt…
En riant, Roxane demanda à Anton de chercher leur part de viande. Killian la remercia du regard. Elle n'aurait pas pu. D'habitude, elle faisait l'effort, lorsqu'elle ne trouvait plus d'excuse, elle pinçait le nez et se dépêchait, mais là…maintenant que Roxane avait compris et identifié son mal, même si ce n'était pas un mal à proprement parler, Killian n'avait plus beaucoup honte.

La vie souriait enfin à nouveau. Peut-être que cela pouvait continuer un peu ?
En plus, ses oreilles captèrent une conversation, parlant d'une soirée organisée pour l'inauguration du nouveau village, et une commémoration pour ceux qui avaient péri.
Une nouvelle fête, même teintée de tristesse pour les morts…
De quoi faire la paix avec soi-même non ?
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Roxane
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20.04.12 19:50
Killian me prit la main, la mine radieuse. Je fus tout à coup réellement soulagée qu’elle réagisse comme ça, craignant pendant un instant qu’elle ne désire plus cet enfant. Et puis, elle devrait l’élever seule, sauf si elle trouve une autre personne d’ici là…
Je me promis d’être la personne qui la ferait accoucher et que je serais là pour les premiers mois du bébé, pour la ‘lancer’ dans le rôle de maman. Après, elle partirait, continuer son voyage et la laisser seule avec l’enfant pour profiter…

-Tu es sûre ? Vraiment ?


J’hochai la tête, souriant à mon tour. C’était des signes qui ne trompaient pas ! Je réfléchi à mon amie, le ventre rond, passant part toutes les étapes de la grossesse…Et puis…Je me dis que je ne lui parlerai peut-être pas tout de suite des sautes d’humeur…

-Je…je…je ne sais pas quoi dire…


Ses yeux se perdirent dans la vague, et je décidai de la laisser tranquille avec ses pensées. Je me tournai vers Anton, l’observant en train de travailler.
Il avait retroussé ses manches, faisant luire ses fins muscles au soleil. Il se tourna, surprenant mon regard et me fit un sourire dragueur qui me fit pouffer de rire. Puis la mine rieuse, il reprit son travail à nouveau concentré.
Killian m’entraîna soudain à sa suite, sur le champ de travail que nous avions commencé. Nous continuâmes ainsi toute la journée à construire le squelette d’une maison devant nous arrêter plusieurs fois pour ses maux de ventres. Je songeai à un éventuel remède qui pourrait calmer son ventre. Il y avait bien une plante, mais elle avait brûlé avec ma petite sacoche…
A la pause de midi, j’en parlai avec un homme venant d’un visage voisin et il promit de m’en ramener le soir-même tout frais du marché.
Je le remerciai, retournant à mon boulot.

Le jour déclina, les nausées de Killian ne passant toujours pas. Elle m’avait demandée de la rejoindre près du lac pour parler, me disant que si je le souhaitais, Anton pouvait se joindre à nous.
Mais j’attendais l’arrivée de l’homme avant de faire quoique se soit. Je guettai ainsi sa venue, tournant toujours sur moi-même à sa recherche. Et ce fut sa voix qui parvint derrière moi, me faisant sursauter d’au moins un mètre :

-Voilà mademoiselle ! C’est moi qui paye, par contre et j’insiste !


-Oh…Merci beaucoup, monsieur !


Je pris les plantes, et inclinai légèrement la tête pour le remercier. De toutes manières, je n’aurai pas su le payer….
Mon argent avait disparu avec l’auberge, malheureusement. Et j’étais bien heureuse d’être tombée sur un homme généreux ! Si ça avait été un avare, je pense que je n’aurais pas fait long feu !

Quoiqu’il en soit, j’allai chercher Anton dans sa roulotte. Il était en train d’enfiler ses habits propres et à ses cheveux mouillés je devinai qu’il venait de se doucher.
Je fis de même rapidement, ne supportant plus la crasse qui me collait à la peau. Il était assis sur son lit, posant le regard sur mon corps, nullement gêné. Je secouai de temps à autre la tête à son intention, mais il ne réagit même pas.
Lorsque je sortis, il me tendit une petite robe bleu pâle et je l’enfilai. Lorsque je m’avisai devant son miroir, il éclata de rire et fit :

-Ah, vous les femmes ! Toujours en train de vous soucier de votre apparence !


-Oui hé bien vous les hommes feriez mieux d’en faire autant…


Elle lui indiqua son pantalon, d’où l’on pouvait apercevoir que sa chemise était à moitié enfuie dedans et à moitié à l’extérieur. Il leva les yeux au ciel, souriant et après s’être arrangé nous sortîmes mains dans la mains.
Nous rejoignîmes donc Killian qui était assise devant le lac et Anton s’assit tranquillement, tapotant ses genoux de ses mains pour que je vienne sur lui.
Je déposai ma tête contre lui, et il me fixa un moment en souriant, puis se pencha vers moi pour m’embrasser.
Je frissonnai de plaisir et jetai un œil vers mon amie pour vérifier que cela ne la dérangeait pas. Mais elle me sourira et tourna le visage vers le lac, dont les couleurs du ciel déclinant se reflétaient. Commença alors une discussion entre Anton et moi… :

-Aaaah…Tu te rappelles ?! C’est ici qu’on a…


-Yep pepep ! J’apprécierai que tu ne le cries pas sous tous les toits, si tu veux bien, le coupai-je. Déjà que toute ta troupe doit être au courant maintenant !


En effet, il avait cette fâcheuse habitude de raconter tout de sa vie à ses compagnons. Mais vraiment tout…Ainsi, je pense bien qu’il a raconté en détail notre première nuit d’amour à son patron. Lorsque j’ai appris ça, il dut multiplier les efforts pour me calmer…
Quoiqu’il en soit, il me caressa les cheveux et répondit :

-Ouais mais n’empêche…C’était…


Je le coupai une seconde fois :

-Nan nan nan ! C’était rien du tout, espèce d’Anton !


-Oh ! Comment tu m’as traité là ?


-J’ai dit, je détachai lentement les mots, ‘espèce d’Anton’ !

-Ah ouais ?! Comment tu oses toi ! C’est franchement ignoble ce que tu dis ! C’est comme si je te traitai de…Je sais pas moi…De…De Roxy !


Je fis semblant d’être choquée et nous éclatâmes de rire en même temps. Mais lorsque Killian commença à parler, nous arrêtâmes aussitôt :

-Roxane… il faudra que tu m'apprennes certaines choses…


J’éclatai de rire. Effectivement, il valait mieux la préparer à l’avance au bébé. S’il naissait et que je lui apprenais les trucs seulement à ce moment, elle risquait d’avoir du mal.
Je me relevai donc des genoux d’Anton et lui demandai en papillonnant des yeux :

-Tu veux bien nous laisser ? Une discussion de femmes va débuter et je doute que ça t’intéresse…


-En fait, j’étais tellement en colère contre toi pour m’avoir traiter d’Anton que j’allais justement m’en aller !


Il m’adressa un clin d’œil et se releva, murmurant un ‘à ce soir…’ avant de partit complètement. Un silence léger fit alors place et lorsque je vis que l’odeur de la viande fit grimacer Killian, je me souvins de la plante.
Je la lui tendis alors en parlant :

-Prends ça ! Ca va t’aider beaucoup pour tes maux de ventres. Tu n’as juste qu’à mâcher.


Elle s’exécuta tandis que je me levai pour dégourdir mes jambes. J’observai un instant à mon tour l’étendue du lac, songeant à Anton.
J’étais en train de tomber amoureuse de lui. Or…Je n’en avais pas vraiment le droit. J’avais Rasinar, tout d’abord…
Mais bon. Il fallait dire que je n’avais jamais reçu des lettres, ni une seule visite de lui depuis notre rencontre. Donc, je pouvais bien profiter un peu aussi de l’amour qui s’offrait à moi…
En même temps, peut-être qu’il n’en avait pas eu le temps. La vie d’un mercenaire devait sans doute être dure à gérer, ce qui expliquait pourquoi il ne venait pas. Et peut-être que lui de son côté ne faiblissait pas devant une femme…Donc…je le trahissais.
Et si en fait, il ne m’aimait pas ? S’il ne m’avait jamais aimé ? Ce baiser n’avait rien signifié pour lui. Il se foutait éperdument de mon existence et m’avait déjà oubliée…
Je secouai la tête pour chasser ce flot de pensées de mon crâne et, me tournant vers Killian l’air de rien je lui demandai :

-Donc, c’est quoi que tu veux me demander ? Pose-moi pleins de questions, je vais tenter d’y répondre !


Je lui tendis la main pour l’aider à se lever. Vous le savez sans aucun doute mais…Je n’aime pas vraiment rester assise à ne rien faire pendant longtemps. Cela expliquait sûrement mon envie de sortir entre les murs d’Ondiane ou de Fériane…
Bref, je commençai à marcher, voulant faire le tour du lac. J’attendais les nombreuses questions de Killian avec impatience, me la figurant déjà avec un bébé dans les bras, rayonnante…
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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20.04.12 22:00
[pas super désolée...:/ ]


Roxane sortit une petite plante de sa poche et dit en la lui donnant :

-Prends ça ! Ca va t’aider beaucoup pour tes maux de ventres. Tu n’as juste qu’à mâcher.

Killian la prit et la regarda un peu. Puis elle la mit dans sa bouche pendant que la Rêveuse se levait. Elle mâcha et avala. La plante atterrit dans son ventre douloureux et elle eut un effet immédiat. Une onde de fraîcheur s'abattit à l'intérieur de la Marchombre et son estomac sembla apaisé. Il ne se tournait plus dans tous les sens du moins. Rien que pour ceci elle voulut remercier son amie…
Qui demanda, joyeuse :


-Donc, c’est quoi que tu veux me demander ? Pose-moi pleins de questions, je vais tenter d’y répondre !

Puis elle lui tendit la main pour qu'elle se relève. Elle n'en aurait pas eu besoin, mais la prit et se remit debout. Elles commencèrent à marcher, longeant le lac dont les eaux paisibles se teintaient de toutes les couleurs sous les rayons du soleil couchant. Et s'éloigner de l'odeur de viande grillée n'était pas pour déplaire au nez de la Marchombre…
Elle réfléchissait.
Des questions, elle en avait, elle ne le cachait pas. Mais par ou commencer ? C'était si inattendu, si brutal, elle ne savait pas. Roxane attendait, patiente.
Alors Killian se lança :


-En fait…comment cela se passe-t-il ? En gros ? Je veux dire, la grossesse et après, pour la naissance…

Elle regarda Roxane, qui lui sourit. Des questions peut-être idiotes, mais elle en avait besoin. Elle continua :

-Et, puis aussi…oooh c'est dur Roxane ! Il y a tant de choses ! Je suis…dépassée…

Elle sourit à son amie. C'était vrai. En général, elle maîtrisait la situation, contrôlait tout et réussissait à s'en sortir d'une façon logique. Mais là, la situation glissait entre ses doigts. Depuis la mort d'Ethan, ou elle s'était effondrée, jusqu'à maintenant, ou elle était enceinte.
Effondrée pour se redresser comme toujours, évidemment, elle n'était pas Marchombre pour rien, mais sa guilde et la Voie n'avait rien à voir avec une grossesse. Et ce ne serait pas le vent qui lui dirait comment élever un nouveau-né. Elle se sentait un peu honteuse en fait, de ne rien savoir…

Elles continuaient à marcher tranquillement, une légère brise soufflant dans les arbres et faisant voler les longs cheveux de Roxane.
Qui n'avait toujours pas répondu.


-Je voudrais juste avoir les grosses lignes. Que je sache ou je vais. Je veux être une bonne mère, Roxane. Et pour le moment, j'ai peur de ne pas l'être. Je serais seule pour l'élever. Il faut qu'il ait tout ce qu'il faut.

Elle avait parlé le plus sérieusement possible, malgré son état d'excitation. Excitation, peur, stress…tout se mélangeait. Elle qui n'avait plus stressé depuis des années, elle ne ce souvenait plus de ce que c'était…Mais ses émotions se livraient bataille en elle.

Elle attendit que Roxane parle, sachant que la Rêveuse trouverait les bons mots et les bons conseils. A oui ! Une dernière chose frappa l'esprit de la Marchombre :


-J'ai une autre faveur à te demander. Je…je voudrais beaucoup que ce soit toi qui mettes mon enfant au monde…

Cette fois, elle avait bafouillé. Et elle était anxieuse. Mais ou était l'excitation ? Elle ne comprenait plus rien.
Elles firent demi-tour, retournant lentement vers le village. La nuit tombait. Roxane la regarda, toujours souriante. Killian le lui rendit, ayant d'un coup peur des réponses. Peur? Mais pourquoi ? Sa mère lui avait un jour parlé de ceci. Les hormones. Déjà ? Ou son esprit lui jouait-il des tours ? Bah, elle verrait …
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Roxane
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24.04.12 18:59
-En fait…comment cela se passe-t-il ? En gros ? Je veux dire, la grossesse et après, pour la naissance…


Killian était tellement adorable à s’inquiéter ainsi ! Je lui souris, amusée. C’est vrai que les mamans se posaient toujours d’innombrables questions, se préparant à tout…Et puis lorsque le bébé venait, elles oubliaient tout ce qu’elles avaient appris pour agir avec leur propre instint.

-Et, puis aussi…oooh c'est dur Roxane ! Il y a tant de choses ! Je suis…dépassée…


Nous continuâmes notre marche, le vent s’engouffrant dans nos cheveux. Je ne répondais rien. En fait, je profitai entièrement du moment présent.
J’aimais bien être à ses côtés, l’écouter s’en faire pour le bébé. J’imaginais fort bien toutes les questions qu’elle se posait, réfléchissant dans l’ordre comment les poser, les formuler. Elle attendait peut-être une réponse mais je voyais dans son air qu’elle voulait me poser des milliers d’autres questions alors je ne l’en privai pas…
De toutes façons, j’avais assez bonne mémoire pour me rappeler de toutes ses interrogations !

-Je voudrais juste avoir les grosses lignes. Que je sache ou je vais. Je veux être une bonne mère, Roxane. Et pour le moment, j'ai peur de ne pas l'être. Je serais seule pour l'élever. Il faut qu'il ait tout ce qu'il faut.


Je continuai de sourire, imperturbable. Elle ne serait pas seule à l’élever, peut-être. C’était une marchombre tellement extraordinaire !
Bon, il était vraie qu’elle était assez timide et réservée et qu’au départ, il fallait être patient pour qu’elle s’ouvre ainsi à vous.
Mais après… ! Après Killian était une fille géniale ! C’est pour cela que je la considérais en secret comme une sœur. Elle se trouverait certainement quelqu’un qui l’aime et qui serait là pour toujours pour elle. J’en étais persuadée…D’ailleurs, je voulais lui souligner mais elle me devança en s’écriant :

-J'ai une autre faveur à te demander. Je…je voudrais beaucoup que ce soit toi qui mettes mon enfant au monde…


Ca me semblait tellement évident que j’hésitai à lui répondre. Je me tenais près d’elle, toujours silencieuse tandis que nous faisions demi-tour vers le village.
En réalité, j’attendais pour voir si d’autres questions déferleraient. Mais comme elle ne sembla pas en avoir d’avantage, je lui répondis enfin :

-Tout d’abord, bien sur que je serais celle qui mettra ton enfant au monde. Comptes-y bien! J'en aurais été vexée si tu m'avais pas demandée!…Mmmmh...Je dirais…Rendez-vous à ce village-ci dans sept mois ? On ne sait jamais que l’enfant vienne plus tôt…Ca leur arrive parfois, ces petits capricieux !


J’éclatai de rire devant ma tirade, puis recouvrai mon sérieux. Elle devait sans doute être morte d’inquiétude à l’idée d’être capable d’accoucher plus tôt.
Enfin, je la comprenais. L’idée de mettre au monde me terrifiait moi-même !

-La grossesse ? Hé bien, déjà, tu seras libérée de tes règles…Pour ça, je t’envie vivement tu sais ! Mais elles reviendront environs un mois après. Plus ou moins, ça dépend des personnes…Mais désolée de t’apprendre ça, elles seront aussi plus longues que d’habitude ! Enfin bref. Sinon, ben les premières semaines voir les premiers mois tu auras toujours des nausées. Et puis tu auras un peu dur à pouvoir ‘résister’ face aux odeurs fortes. Oh ! En parlant de résister !


Je m’arrêtai, lui faisant face. Je la regardai de haut en bas, m’imaginant déjà qu’elle serait son envie particulière.
Car il était connu que, puisque les hormones travaillaient, une envie prenait aux femmes enceintes de manger un aliment précis à un certain moment. Elles étaient même parfois presque folles si elles ne l’avait pas tout de suite !

-Tu auras une envie particulière pour de la nourriture ! Parfois même ce que tu ne peux pas supporter d’habitude, il t’en faudra absolument à ce moment là…


Cette fois, je me mordillai la lèvres en pensant à la suite de mon discours. J’allais peut-être la faire rougir au possible. En fait, non, c’était sur, elle serait rouge tomate !
Comme nous étions aux abords du village, je ralentis le pas pour ne pas que des petits curieux entendent…

-Et puis, cela va faire sûrement plaisir aux garçons-oh et, je suis sûre que tu en trouveras un autre pour t’aider, ne t’en fais pas…- ta poitrine va grossir ! Pas énormément, mais quand-même assez pour qu’on le remarque…Elle risque aussi de te faire mal, parfois.


Je détournai le visage pour ne pas assister à son rougissement. Enfin, si elle rougissait. Je ne préférais pas la mettre d’avantage dans une gêne incontrôlable.
Comme elle ne pipait mots, je continuai tout en cherchant Anton dans la foule de gens qui trônaient autour du village :

-Hé puis, des sautes d’humeur, tu seras facilement irritable ou tu seras hypersensible, pleurant presque parce-qu’on refuse de t’octroyer une promotion…Et, évidemment, tu seras aussi très fatiguée, surtout lors des derniers mois.


Je tournai ma tête vers Killian pour l’observer à nouveau. Cela devait lui faire bizarre d’avoir un plan précis de ce qu’elle allait ressentir. Peut-être même que je l’avais effrayée plus qu’autre chose…Qu’à cause de moi, elle ne voudra plus de cet enfant et que…

-Il faut que tu fasses attention aussi ! dis-je précipitamment. Tu ne pourras plus faire des trucs bizarres de marchombres, ça risque d’être dangereux pour le bébé. De même que porter des choses lourdes ou autres. Essaie de ne pas trop te fatiguer et d’éviter de trop grands chocs-je sais on peut pas prévoir ça mais bon- ou de te faire bousculer. Tout au long de la grossesse tu auras des contractions qui seront de plus en plus proches au fur et à mesure que le bébé va arriver…Au moment d’accoucher, tu auras la perte des eaux et après faudra qu’on se grouille pour faire venir ton enfant au monde ! Mais enfin, on y est pas encore.


Je lui adressai un clin d’œil. A vrai dire, je trouvai ça inutile de déjà parler de l’accouchement. Enfin, c’est vrai quoi ! Elle était à quelques semaines de la grossesse et elle pensait déjà à la fin ?! Mais qu’elle vive sa vie ma petite stressée de marchombre !
Je repérai enfin Anton qui m’attendait dans un coin. Il attendrait aussi longtemps que durerait notre conversation, il n’en faisait aucun doute…Je lui fis un léger signe auquel il répondit, puis je repris mon sérieux en m’exprimant encore une fois :

-Mais surtout, ne t’en fais pas. Toutes les mères ont peur de ne pas agir comme il faut quand le bébé sera au monde, mais au final elles s’en sortent comme des chefs. C’est…naturel, c’est tout. Alors ne t’en fais pas trop pour ça, d’accord ?


Je me tus, attendant sa réaction. J’avais, comme d’habitude, monopolisé la parole…

[Hs : tu réponds(et tu finis si tu veux), je réponds pour terminer et tu finis si ce n’est déjà fait ? :]

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Killian Delkaïron
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24.04.12 19:50
Roxane semblait attendre d'autres questions. Elle répondit donc lorsqu'elle fût sûre que la Marchombre n'en avait plus.

-Tout d’abord, bien sur que je serais celle qui mettra ton enfant au monde. Comptes-y bien! J'en aurais été vexée si tu m'avais pas demandée!…Mmmmh...Je dirais…Rendez-vous à ce village-ci dans sept mois ? On ne sait jamais que l’enfant vienne plus tôt…Ca leur arrive parfois, ces petits capricieux !


Killian fût heureuse de savoir que ce serait elle qui l'aiderait. Sept mois…sept longs mois qui risquaient de passer à une allure folle…Et cela n'avait pas calmé sa nervosité. Roxane continua, souriante :

-La grossesse ? Hé bien, déjà, tu seras libérée de tes règles…Pour ça, je t’envie vivement tu sais ! Mais elles reviendront environs un mois après. Plus ou moins, ça dépend des personnes…Mais désolée de t’apprendre ça, elles seront aussi plus longues que d’habitude ! Enfin bref. Sinon, ben les premières semaines voir les premiers mois tu auras toujours des nausées. Et puis tu auras un peu dur à pouvoir ‘résister’ face aux odeurs fortes. Oh ! En parlant de résister !


Elle s'arrêta pour lui faire face. Les nausées resteraient encore des mois ? Killian ne savait pas si elle supporterait…mais bon…Pour ce qui était des règles, elle s'en fichait un peu à vrai dire…

-Tu auras une envie particulière pour de la nourriture ! Parfois même ce que tu ne peux pas supporter d’habitude, il t’en faudra absolument à ce moment là…

Killian haussa les sourcils. Pour le moment, elle n'avait pas d'envie particulière. Il faudrait donc en plus qu'elle reste aux abords d'une ville, au cas où. Fini les longues promenades en solitaire…

Roxane ralentit encore et baissa la voix. Intriguée, Killian se pencha vers elle pour l'écouter :


-Et puis, cela va faire sûrement plaisir aux garçons-oh et, je suis sûre que tu en trouveras un autre pour t’aider, ne t’en fais pas…- ta poitrine va grossir ! Pas énormément, mais quand-même assez pour qu’on le remarque…Elle risque aussi de te faire mal, parfois.

Killian se sentit rougir. Elle qui ne rougissait jamais…Roxane était peut-être confiante, elle moins. Les garçons avaient la fâcheuse tendance à mourir après avoir croisé sa route…
Roxane semblait chercher quelqu'un dans la foule et ajouta :


-Hé puis, des sautes d’humeur, tu seras facilement irritable ou tu seras hypersensible, pleurant presque parce-qu’on refuse de t’octroyer une promotion…Et, évidemment, tu seras aussi très fatiguée, surtout lors des derniers mois.

Elle se mettait rarement en colère. Alors elle se voyait mal s'énerver toutes les deux secondes ou même pleurer pour n'importe quoi.
En fait, elle était légèrement plus inquiète qu'auparavant. Et si cela ne se passait pas comme elle le disait ? Et s'il y avait un problème ?


-Il faut que tu fasses attention aussi ! dis-je précipitamment. Tu ne pourras plus faire des trucs bizarres de marchombres, ça risque d’être dangereux pour le bébé. De même que porter des choses lourdes ou autres. Essaie de ne pas trop te fatiguer et d’éviter de trop grands chocs-je sais on peut pas prévoir ça mais bon- ou de te faire bousculer. Tout au long de la grossesse tu auras des contractions qui seront de plus en plus proches au fur et à mesure que le bébé va arriver…Au moment d’accoucher, tu auras la perte des eaux et après faudra qu’on se grouille pour faire venir ton enfant au monde ! Mais enfin, on y est pas encore.

Trucs bizarres…Du Roxane tout craché ! Elle ne pourrait plus grimper, elle s'en était un peu doutée. Mais le vent serait toujours là. Les contractions ? Elle ne voulait même pas y penser. Roxane fît un signe à Anton, qu'elle venait de voir et Killian en profita pour passer encore une fois sa main sur son ventre. Qui allait grossir…
La plante faisait merveille, elle n'avait pour le moment plus de nausées.


Roxane reporta une nouvelle fois son attention sur elle et conclut :

-Mais surtout, ne t’en fais pas. Toutes les mères ont peur de ne pas agir comme il faut quand le bébé sera au monde, mais au final elles s’en sortent comme des chefs. C’est…naturel, c’est tout. Alors ne t’en fais pas trop pour ça, d’accord ?

Killian lui sourit. Roxane était vraiment quelqu'un d'extraordinaire qu'il faut avoir rencontré au moins une fois dans sa vie. Et Killian ne la remercierait jamais assez. Elle lui avait fait entrevoir ce qui l'attendait, même si cela pouvait changer. Sa mère lui avait un jour dit que l'on sait toujours comment une grossesse débute, mais que l'on ne sait jamais comment elle s'achève.
Sans savoir pourquoi, c'était une phrase qui avait marqué Killian, alors qu'à l'époque elle trouvait cela ridicule et disait ne jamais avoir d'enfant.


Et maintenant, elle était enceinte. Et le père ne connaîtrait jamais son enfant. Par contre, Killian le reverrait à chaque fois qu'elle regarderait le bébé.
Roxane semblait attendre une réaction aussi dit-elle :


-Merci Roxane. Je pense y arriver. Grâce à toi. J'ai toujours un peu peur, mais j'y arriverais. Allons rejoindre les autres, d'accord ?

La Rêveuse sourit et, ensemble, elles rejoignirent Anton, qui embrassa la jeune femme à plein bouche. Killian détourna le regard, par respect.

Ils passèrent la soirée ensemble, discutant de tout et de rien, surtout de rien en fait, heureux d'avoir pu reconstruire le village. Le maire remercia tout le monde chaleureusement, et pria une nouvelle fois pour les victimes, énonçant les noms.
Arrivés à celui d'Ethan, Killian, bien que triste, ne put s'empêcher de sourire. Ethan serait toujours avec elle. Dans son ventre certes mais aussi dans sa tête et dans son cœur. Tout comme Natael.


Elles retournèrent dans leurs roulottes et Killian regarda pour la dernière fois toutes les affiches. D'ailleurs, elle prit une photo du jeune homme qu'elle plia et rangea soigneusement. Comme sa, son enfant pourrait voir à quoi avait ressemblé son père.

Elle s'endormit, le cœur bien plus léger et l'esprit bien plus détendu que quelques jours auparavant.

Le lendemain, elle ferma la porte de la roulotte et sortit sous un soleil éclatant. Roxane était avec Anton, devant leur roulotte. C'était le moment des au revoirs…


Elle s'approcha d'eux et leur sourit. Puis elle prit la parole.

-Je vais partir, Roxane. Veux-tu que je te ramène à Ondiane ?

Elle fît non de la tête et sourit à Anton. Killian ne posa pas plus de questions. Elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait.

-Je vais faire mon rapport là-bas et ensuite, j'irai là ou le vent veut que j'aille. Mais dans sept mois je t'attendrais devant la tombe d'Ethan. Si tu le souhaites.

Pas un lieu très réjouissant, mais c'est le seul qui lui était venu à l'esprit. Roxane hocha la tête vigoureusement.

-Au revoir, Roxane. Veille sur toi. A dans sept mois !

Elle n'attendit pas de réponse. Elle aurait pleuré sinon. Les hormones commençaient déjà à faire effet…Elle voulait pleurer si Roxane répondait, et était en colère de partir en voleuse…

Elle sella tendrement Taï'Dashar et se jucha sur son dos. Il était heureux de repartir. Elle le fît trotter jusqu'à ce que le village soit hors de vue. Puis elle le lança au galop. Vers une destination inconnue. Vers son avenir.
Sept mois…
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Roxane
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26.04.12 20:02
-Merci Roxane. Je pense y arriver. Grâce à toi. J'ai toujours un peu peur, mais j'y arriverais. Allons rejoindre les autres, d'accord ?


Je souris, heureuse qu’elle m’ait demandée cela. Pas qu’elle commençait à m’ennuyer ! Qu’est-ce que vous vous imaginez donc !
Non, j’avais juste envie de rejoindre Anton. D’ailleurs, lorsqu’il me vit arriver près de lui, il sauta littéralement sur moi et m’embrassa à bouche que veux tu !
Enfin soit. Nous passâmes une agréable soirée ensemble et je constatai avec surprise que le village était déjà fini.
Si si ! Je vous promets. Cela peut vous paraître dingue voir inimaginable, mais toutes les habitations et les différents magasins avaient été reconstruits. Bon, bien sur, les décorations et tout ça n’étaient pas encore arrivées. Mais nous avions été si nombreux à travailler sur le chantier et tellement motivés que tout fut finit en très peu de temps.
Le maire nous remercia donc tous chaleureusement et énonça le noms des victimes, tout le monde baissant la tête par signe de respect.
Puis la nouvelle mairie fut inaugurée ainsi que divers bâtiments. Mais je n’assistai pas aux festivités.
J’étais éreintée et me suis couchée fort tôt, Anton me rejoignant plus tard dans la nuit. En fait, je ne sais pas trop où il a dormit parce-qu’en me réveillant, je faisais l’étoile sur le lit…Mais enfin, ce n’est pas mon problème !

Le lendemain donc, j’étais en train de discuter avec mon amant lorsque Killian débarqua devant nous, souriante.
Je l’interrogeai du regard lorsqu’elle me dit :

-Je vais partir, Roxane. Veux-tu que je te ramène à Ondiane ?


Je secouai la tête, à mon tour souriante. Me tournant vers Anton, je lui adressai un clin d’œil qu’il ne comprit pas.
Evidemment. Je ne lui avais pas parlé de mes projets. En fait, je voulais rester encore une semaine ou deux avec lui et puis seulement je partirai. Profiter de ses quatorze jours, rien qu’avec lui…J’en frémissai d’impatience.
Bien sur, cela me peinait de dire au revoir à Killian. Mais je savais que nous nous reverrions bientôt. Dans sept mois, au grand maximum. Peut-être avant, qui sait ?!

-Je vais faire mon rapport là-bas et ensuite, j'irai là ou le vent veut que j'aille. Mais dans sept mois je t'attendrais devant la tombe d'Ethan. Si tu le souhaites.


J’hochai la tête, pour qu’elle n’ait crainte. Je serais là en tant et en heure. Imprimant cette information dans le coin de ma tête, je l’observai.
Elle semblait vraiment radieuse. Mais…Peinée de me quitter. Je voulais lui dire qu’il ne fallait pas être triste. Qu’elle pouvait toujours m’envoyer des lettres à Ondiane ou Fériane, que je lui répondrai autant que possible. Je voulais lui dire tellement de choses ! Mais elle ne m’en laissa pas le temps.

-Au revoir, Roxane. Veille sur toi. A dans sept mois !


La jeune marchombre partait, sans même attendre ma réponse. Je voulus la rattraper, lui parler mais Anton me retint en me fixant longuement. Si elle s’en allait ainsi, c’est qu’elle n’aimait pas les ‘au revoir’. Je ne pouvais pas m’opposer à son envie…
Je lui répondis néanmoins, même si maintenant elle était déjà loin :

-Au revoir, Kiki ! A dans ses mois ! Et pas de bêtises !


-Kiki ? s’esclaffa Anton. Ah ouais pourquoi pas !


Je lui tirai la langue, vexée. J’étais fière de mon surnom, moi !

**********

-Roxane ? Nous partons demain.


C’était dans la soirée du départ de Killian. J’étais assise à table avec Anton, mangeant mon repas. Je l’avais trouvé étrangement silencieux pendant le début du repas, lui qui pourtant passait son temps à rire et à plaisanter.
Mais là…Rien. Enfin, vu l’annonce qu’il venait de me faire, je comprenais pourquoi. M’étouffant avec mon brocolis, je failli l’expulser par le nez lorsqu’il me dit ça.
Il ne trouva même pas cela drôle et répéta, complétant les informations manquantes :

-Je pars demain matin, avec le reste de la troupe. Les travaux ici sont finis et on doit continuer notre petite tournée. Je…Je suis désolé de ne pas t’avoir prévenu plus tôt mais sinon tu aurais agi comme si jamais on ne se reverrait.


Je me calmai, buvant un grand verre d’eau et le regardai fixement. ‘comme si jamais on ne se reverrait’
Mais jamais nous ne nous reverrons, n’est-ce pas ? Comment c’était possible, autrement ? Je n’allais pas le suivre avec lui. Il devrait le savoir.
Mais apparemment, non.

-Tu pourrais peut-être m’accompagner et…

-Non.


-Pourquoi non ? Tu soignerais les gens de notre troupe ou même ceux que nous rencontrerions ! Ce sera tellement bien, tu verras !


Anton me regardait, les yeux suppliants. Il ne voulait pas lui non plus me voir partir. Il ne voulait pas me quitter.
Eperdument amoureux de moi, c’est limite s’il n’en mourrait pas…Et comme il attendait une réponse, je fis, le regard dans le vide :

-Peut-être que la nuit à assez durée.


Je faisais évidemment référence à la fameuse nuit de notre rencontre. Où nous étions censés être follement amoureux l’un de l’autre…juste pour un soir. Et cette nuit c’était allongée, encore et toujours. Il était temps d’y mettre un terme. Avant que nos cœurs soient définitivement détruits.

-Que…Comment ? Non ! Roxane, non !


Je me levai, réprimant une envie de pleurer. Mais il me rattrapa, me tenant fermement le bras pour ne pas que j’essaie de fuir la conversation.
J’évitai son regard, baissant les yeux. Il releva mon visage entre ses doigts et murmura :

-Pourquoi… ? Je t’aime, Roxane. Je t’aime vraiment.


-C’est bien là le problème, dis-je tristement. Et comme il ne comprenait pas, je repris : J’ai adoré être avec toi, tu étais vraiment un homme parfait mais je ne peux pas me résoudre à partir avec toi. J’aime être libre, voyager aux grès de mes envies et non pas parce-que ta troupe a décidé d’aller à un tel endroit. Tu peux me demander ce que tu veux, mais tu ne peux pas me supprimer ma liberté.


Et sur ce monologue, je me dégageai d’Anton doucement mais durement à la fois, marchand vers le lac où nous nous étions avions eu notre Première fois.
Je ne voulais pas lui faire du mal. Cependant, il m’était impossible de m’imaginer suivre quelqu’un à la trace ou de rester tranquillement dans une maison pour toute ma vie.

********

J’étais devant le lac, genoux repliés et tête posée dessus. Je regardai distraitement les étoiles au dessus de moi, ne sachant ce que je devais faire. Et comme s’il avait entendu toutes mes craintes, Anton me rejoignit en silence.
Après un moment qui me parut être une éternité, il s’exclama dans le silence :

-D’accord. Je ne te retiens pas. Je ne te retiens plus. C’est ta vie, pas la mienne. Pars, va-t-en. Oublie-moi. Nous ferons comme si nous ne nous étions jamais rencontrés. Ca n’aura été qu’un songe, une pure fantaisie.


-….


-Le plus beau de tous les rêves, sache-le.


-Anton…


-Ne t’avise même pas de venir dans ma roulotte. Je t’ai déjà oubliée.


J’étais abasourdie par ce que je venais d’entendre. Tellement que, en fait, je n’arrivai pas à pleurer. Je l’entendis se relever et partir aussi rapidement qu’il était venu. Prise de court, je me relevai à mon tour et courut vers lui, lui agrippant le poignet.
Et lorsqu’il se retourna, je vis un énorme sourire fiché sur son visage.
C’est là que je compris.
Il se payait de ma tête. Depuis le début.

-Tu devrais voir ta tête ! C’est hilarant ! Ahahah !


-Je ne trouve pas ça drôle ! J’y ai vraiment cru !


Mais à force de le voir rire, je fus de la partie. Et lorsque nous fûmes calmés, il me dit plus sérieusement :

-J’ai demandé à la troupe à ce qu’on revienne dans sept mois et ils sont d’accord. Je t’attendrai d’ici là, sache-le. Au même endroit que Killian, d’accord ? Ne fais pas attention à ce que j’ai dit, Roxy. Tu es inoubliable.


Comme je ne trouvai rien à dire, je me mis sur la pointe des pieds et l’embrassa amoureusement.
Et cette nuit fut comme la première, à la différence près qu’elle était encore plus merveilleuse.

**********

Le lendemain, lorsque je suis partie, la troupe me dit au revoir ainsi que tout le village. J’y croisai la femme et les filles de Bartoloméo, qui m’adressèrent un bref signe.
Anton me donna le collier qu’il portait constamment autour de son cou, me jurant qu’il me porterait chance.
Je n’ai pleuré pour personne. Ils me manqueraient tous, ce n’était pas cela. Mais je pouvais enfin bouger de ce village, marcher dans les différentes contrées de Gwendalavir.
Je pouvais enfin être libre.


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