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Retour au pays... [Erys + Karlson + ...]
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30.04.12 17:50
Erys ne s'était jamais rendu compte à quel point Al-Chen lui avait manqué jusqu'à ce que la ville soit en vue. Lorsqu'elle apparut à l'horizon, elle fut prise d'une telle nostalgie qu'elle crut qu'elle allait se mettre à pleurer. C'était risible, elle le savait, mais c'était ainsi. Après tout, elle avait passé la majeure partie de son enfance dans ces rues et les avait quittées sans un regard...

Elle déglutit, chassant la boule qui entravait sa gorge, et talonna le mulet qui lui faisait office de monture. Après avoir rechigné, la bestiole se lança de mauvaise grâce dans un petit trot qui fit jurer Erys entre ses dents tant elle était secouée de tous côtés. Mais quelle idée avait eu ce foutu marchand de poser comme condition qu'elle l'accompagne sur une monture ! Il avait une charette, non ? Ne pouvait-il pas la laisser monter comme n'importe quel être sencé l'aurait fait ? Mais non ! Cependant, la jeune femme avait trouvé une sorte de contrepartie dans la tête qu'il avait tiré en la voyant tirer son mulet. Il avait eu l'air totalement héberlué et rien que son visage valait les jours douloureux qui allaient suivre; du moins le pensait-elle jusqu'à ce qu'elle ait l'impression que son derrière était réduit à une sorte de purée infâme couverte de bleus.
Mais enfin, le voyage touchait à sa fin et elle allait pouvoir toucher sa paie sans avoir fait d'autres mauvaises rencontre que celle de cette bourrique.

Une fois les portes passées et le chariot arrêté, Erys se laissa glisser au sol avec raideur et se tourna vers le marchand qui était déjà occupé à faire décharger son chariot. Sans un seul remerciement, il lança une bourse à la jeune femme qui la récupéra au vol et vérifia la monnaie. Il manquait près du cinquième de ce qui avait été convenu.

- Excusez-moi, dit-elle fermement à son arnaqueur, mais il semblerait que vous n'ayez pas correctement compté.

- J'ai très bien compté, gamine ! rétorqua le bedonnant petit bonhomme. Ce qui était proposé, c'était pour un vrai Chevalier, pas pour une fille cahutant sur un âne !

Erys étrécit les yeux. Avait-il réellement dit qu'elle n'était pas un vrai Chevalier ? Elle posa sa main sur le pommeau de son épée.


- Pardonnez-moi, je pense ne pas avoir très bien entendu. Il m'a semblé que vous disiez que je n'étais pas un vrai Chevalier...?

- Je l'ai dit et je le maintiens ! Si l'on avait croisé des brigands, je ne suis pas sure que tu aies assuré, gamine !

La mâchoire de la jeune femme se crispa et elle reserra sa poigne sur son arme avant de se forcer à la relacher. Elle n'allait quand même pas perdre son sang-froid à cause d'un salopard qui l'insultait ! Quelle réputation allait-elle faire à ses pairs ? Oui, mais il pensait qu'elle n'était pas Chevalier...

- Monsieur, vous feriez bien de cesser vos insinuations douteuses et de me payer ce qu'il m'est du ! Autrement, je ne suis pas sure que votre commerce continuera fort longtemps sans Chevalier pour assurer votre protection. Et si vous doutez à ce point de mes capacités, je peux vous les démontrer ici et maintenant, répliqua-t-elle d'un ton cinglant en portant de nouveau sa main à l'épée.

Cette même épée qu'elle jugeait jusqu'il n'y a pas si longtemps comme étant un vulgaire bout de métal rouillé, mal équilibré, mais elle avait fini par s'y attacher et, avec des efforts acharnés et réguliers, elle avait remporté la bataille contre la rouille qui osait s'aventurer sur la lame que son maitre lui avait offert au début de son apprentissage.
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Karlson Hrejo Voïshinta
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Karlson Hrejo Voïshinta
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02.05.12 15:28
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    ۞ AL-CHEN / LE SANG DES INNOCENTS ۞


La nuit était tombée sur la ville d'Al-Chen. Les cités de l'Empire de Gwendalavir n'avaient que peu de ressemblance avec celles du continent de l'Est. Moins vastes, moins fortifiées, elles ne vivaient pas en totale autarcie et dépendaient majoritairement d'un marché global, de filières spécialisées qui leur garantissaient une économie durable tant que l'harmonie durait avec le reste de l'Empire. La spécificité de cette ville résidait dans l'armement, armes blanches et armures, et dans la construction navale. Le Valinguite avait pris ses précautions avant d'accepter la mission de Viladra et s'était longuement renseigné. Apparemment, c'étaient les forges d'Al-Chen qui fournissaient les troupes d'élites de l'Empire, la Légion noire. Le métal fondu ici était le meilleur du pays et la réputation des armures de vargelite des légionnaires dépassaient largement les frontières impériales.

Cependant, ce n'était ni pour les armes, ni pour les armures que Karlson avait prit la route d'Al-Chen sur le dos de Shi, le grand étalon noir ramené de Valingaï. Non, il était là à cause d'une dette, une dette non payée. Un marchand d'Al-Chen, un certain Célimo Chil'Mano, n'avait pas payé le tribut qui lui avait été demandé en échange des nombreux services qu'il avait demandé aux Mercenaires du Chaos. En l'occurrence, il s'était, peu ou prou, grassement enrichit en récupérant les clients de ses concurrents qu'il avait fait assassiner. Le temps était venu pour la guilde de réclamer son dû : la vie de Célimo Chil'Mano.
Retour au pays... [Erys + Karlson + ...] 120331052559386506

Ayant laissé son cheval à l'écurie de l'auberge haut de gamme qu'il occupait, le Valinguite arpentait les rues et ruelles étroites. Seul, il était une cible facile pour les chasseurs de prime et autres ivrognes qui traînaient sur le pavé, mais sa haute silhouette, le cliquetis de son cimeterre sur sa cuisse, l'éclat de ses poignards et ses yeux rouge sang suffisaient à dissuader les plus hardis. Les Alaviriens s'écartaient de son passage en croisant son regard carminé, ils baissaient les yeux et s'effaçaient en toute hâte.

Karslon avait observé le marchant Chil'Mano dès son arrivée à Al-Chen, en début d'après-midi. Il l'avait vu entrer en ville avec son chariot plein à craquer, escorté par une jeune femme, un chevalier, juchée sur un mulet. Une image surréaliste qui avait tiré un sourire au Valinguite. Humpf, heureusement, le ridicule ne tue pas... La guerrière, visiblement mécontente au vu du poids peu amène de la bourse que lui avait lancé le marchand, protesta. Du coin de l’œil, il la vit même tendre les doigts vers la garde de son épée. Mais Chil'Mano ne se démonta pas. Pressé, il lui dit de le retrouver plus tard pour le reste de sa paye et s'en retourna à ses occupations.

Il avait alors suffit au Valinguite d'attendre la nuit tombée pour agir. Sa soirée, il l'avait passée à se familiariser avec la ville, à localiser le domicile de Célimo Chil'Mano, les entrées, … Il avait mémorisé les ruelles, l'emplacement des recoins sombres où il pourrait se fondre à la faveur de la nuit. Une fois cela fait, il était rentré à l'auberge, dans sa chambre, et avait passé le reste de la soirée à aiguiser ses armes.

Et enfin, le voile bleu pétrole de la nuit recouvrit Al-Chen. Karlson frappa à la porte, un vieux valet ouvrit. L'homme écarquilla les yeux, fixant sans comprendre le cimeterre qui lui transperçait le corps. Le Valinguite poussa le valet à l'intérieur, dégageant sa lame, et ferma l'épaisse porte de bois d'un coup de pied. Au moment où le valet tombait à genoux, un homme déboucha d'un couloir, dégainant son épée. Futile... L'assassin plongea la main dans son manteau noir, tira un de ses couteaux et lança son arme d'un geste vif, fluide et implacable. Le poignard se ficha dans la gorge de sa victime. Il poursuivit son chemin.

Comme les autres Mercenaires du Chaos l'avaient informé, Célimo Chil'Mano recevait ce soir ses associés, de quoi transformer la riche demeure bourgeoise en bain de sang. Deux hommes armés, des gardes visiblement, accoururent dans le hall d'entrée en donnant l'alerte. Karlson leva les yeux au plafond, admirant avec un demi sourire le magnifique lustre de cristal, lourd de plusieurs kilos de verre et de métal.

Casse.

A son injonction, la chaîne qui tenait le lustre se brisa net et tomba sur les deux gardes qui, inconscients ou morts peu lui importait, ne se relevèrent pas.

Karlson poussa la porte qui le séparait de son gibier. Célimo Chil'Mano, son fils, et trois de ses associés étaient là, pris de panique, les yeux hagards, cherchant en vain une échappatoire. Un homme d'une quarantaine d'années, le seul armé, brandissant une hache d'apparat qui décorait la pièce, fonça sur lui en rugissant. Bien essayé, mais trop lent... Le Valinguite pivota du buste au moment où la hache s'abattait sur lui, dévia le coup d'un mouvement fluide de sa lame. Effectuant un balayage du pied, il déstabilisa le quarantenaire qui tomba à la renverse et eut à a peine le temps de croiser le regard rougeoyant du Valinguite avant de mourir, le cimeterre planté en plein cœur.

Décidément, l'efficacité de cette attaque surprise dépassait toutes ses espérances. Quatre hommes étaient encore dans la pièce, sans armes, sans gardes pour les protéger, quatre hommes entièrement à sa merci. Il allait prendre son temps pour tuer Chil'Mano, et tous ceux qui oseraient se mettre en travers de sa route connaîtraient le même sort.

Qui êtes-vous ?! Hurla le marchand, sa voix tremblant sous l'effet de la peur.

C'est la mort qui m'envoie, susurra Karlson, l'heure est venue de payer ta dette.
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06.05.12 14:55
"Si je mets la main sur ce fichu marchand...!"

Erys était furieuse. Non seulement Chil'Mano ne respectait pas son contrat, mais en plus il ne venait pas au rendez-vous qu'il avait lui même donné ! Mais où allait le monde si même les nobles n'avait plus de parole ? Et comme ledit rendez-vous avait été fixé vers la fin de l'après-midi, elle avait perdu son temps, ne pouvant accomplir ce pourquoi elle était là. S'acheter une armure digne de ce nom ou retrouver ses parents, par exemple.

D'un pas vif, elle se dirigea vers le poste des Gardes. Se renseigner sur l'adresse de ce marchand avait été simple, facile. Plus qu'elle ne s'y attendait, étant donné que c'était la première fois qu'elle oeuvrait ainsi. Elle connaissait à présent son lieu de résidence et quoi de mieux que des gardes pour le forcer à payer son dû ? Oui, bon, des Chevaliers auraient mieux valu mais elle ne tenait pas à s'annoncer à eux comme étant incapable de gérer ses affaires elle-même. Les gardes feraient donc l'affaire.

Parvenue au poste de garde, elle somma celui en poste d'aller chercher le commandant du lieu. Le susnommé lui accorda un regard irrité :


- Et en quel honneur, ma p'tite dame ? Ce n'est pas une heure pour régler les disputes de voisinages.

Erys inspira profondément. "On ne frappe pas les gardes. On ne frappe pas les garde. On ne les frappe pas !" Puis relacha son souffle et dit calmement, tapotant la garde de son épée de ses doigts :

- Je suis Chevalier, monsieur. Je n'ai que faire des querelles de voisinages et autres broutilles de ce genre. A présent, allez donc me chercher votre commandant !

Le garde se raidit sous l'ordre cinglant, effectua un parfait garde-à-vous et fonça à l'intérieur du batiment. Enfin un qui ne mettait pas en doute son statut ! Cela faisait un bien fou. Ils devaient avoir l'habitude d'être sommé par quelqu'un de sa caste.

Le commandant arriva quelques minutes plus tard, l'uniforme impeccable et rasé de frais. Il s'arrêta en voyant Erys et l'examina de haut en bas, s'arrêtant sur son épée et son arc, avant de la saluer d'un hochement de tête.


- Dame Chevalier...

- Erys.

- Chevalier Erys, je suis le Commandant Amidarn, que puis-je faire pour vous être utile ?

- Commandant, votre cité abrite une crapule. J'aimerais que deux de vos hommes m'accompagnent pour... persuader le marchand Chil'Mano de me verser la somme complète qui m'est due.

S'il éprouva de la surprise, Amidarn n'en montra rien et appela deux hommes, qui se montrèrent dans la minute, l'un d'une vingtaine d'année et l'autre plus jeune encore. Il n'y avait rien à dire, leur système était efficace, et s'était presque trop facile ; surréaliste. Elle ne dit rien.

- Chevalier Erys, voici mon second, Jil'Gofaj. Avec Cairn, il vous accompagnera chez Chil'Mano.

Simple, efficace, sans question superflue et sans mettre en dout sa parole... Décidemment, le Commandant Amidarn lui plaisait. D'autant qu'il était plutôt joli garçon en dépit de, ou peut-être grâce à, la cicatrice qui barrait la joue de son visage brunit par le soleil. Si elle restait quelques jours, peut-être passerait-elle le voir.

Erys le remercia d'un mouvement de tête et emmena les deux soldats avec elle dans les rues d'Al-Chen. D'abord silencieux, le plus jeune des deux soldats -Cairn- se mit bientôt à parler de tout et de rien, malgré le regard de reproche que lui faisait de temps en temps son supérieur qui resta muet tout du long. Erys apprit ainsi que ce n'était pas la première fois que "son" marchand ne remplissait pas ses contrats, et que tous ses concurrents avaient mystérieusement disparu de sa route, un moment où à un autre. La jeune Chevalier comprit soudain mieux pour quelle raison le Commandant lui avait si facilement cédé deux hommes : il avait enfin une occasion de coincer le noble sans voir sa fureur -et ses appuis- se retourner contre lui. Erys le trouva nettement moins sympathique, d'un coup.

Cependant, les projets d'Amidarn -et ceux d'Erys par la même- tombèrent à l'eau avant même d'avoir commencé. En parvenant devant la demeure du marchand, ils entendirent des cris, suivi d'un grand fracas. Et puis... Le silence.
Tirant leur épée les deux soldats se précipitèrent, suivis d'Erys qui avait encoché une flèche à son arc. Parfois, les armes de longues distance atteignaient bien plus surement leur cible que les épées.

Dans le couloir, deux cadavre, dans le hall, un lustre de cristal gisait au sol, coinçant deux hommes dessous dont l'un semblait reprendre ses esprits. Il y avait neuf morts ou agonisants en tout, si l'on comptait les deux hommes sous le lustre, dans toute la maison. Y compris la pièce où ils entrairent ensuite, un salon visiblement, au milieu duquel se tenait un homme, grand, une cimetère à la hanche, qui était penché sur l'un des corps.


- Relevez-vous et faites nous face ! brailla Jil'Gofaj.

Ah ben, il n'était pas muet, finalement. Mais c'était un imbécile, décida Erys. Et si le second d'un poste de garde était un imbécile, c'était que son supérieur ne valait pas mieux. Comme si un homme qui avait commis un tel bain de sang allait se rendre si facilement. Mieux aurait fallu lui tirer une flèche, sans sommation, qui l'aurait cloué sur place pour pouvoir l'interroger ensuite. Elle se demanda vaguement combien de temps Jil'Gofaj allait survivre à son poste.
Le meurtrier termina d'essuyer son poignard sur les vêtements de sa victime - le marchand - et se releva lentement, tel un félin en chasse. Il tourna la tête vers les deux gardes et les cloua sur place d'un regard rouge sang. Sa main glissa vers sa taille...

La corde de l'arc vibra, et Erys poussa un juron. Sa flèche venait de se planter dans le mur, et sa cible s'était mise à l'abri derrière un coffre d'une roulade parfaitement exécutée. Ce type savait se battre, et plutôt bien à en juger ses mouvements. Elle dégaina son épée, prête à lui faire face dès l'instant où il sortirait de sa cachette.
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Karlson Hrejo Voïshinta
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Karlson Hrejo Voïshinta
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10.05.12 22:04
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Célimo Chil'Mano, le dernier survivant, était penché au-dessus de son fils, tentant en vain de stopper l'hémorragie en faisant pression sur la plaie béante de son flanc. Mais le corps agonisant refroidissait déjà, malgré toutes les larmes et les cris de son père. Karlson observait la scène avec un demi-sourire. Voir un tel déchaînement de sanglots et de douleur, voir chaque fibre du petit cœur du marchand se déchirer les unes après les autres comme un condamné qu'on écartèle, le renvoyait des années en arrière, quand lui-même s'était penché sur le corps moribond de sa mère qui le fixait avec des yeux écarquillés par la peur et révulsés par la douleur, son visage figé en une incommensurable grimace de terreur. Le Valinguite sentait encore le sang chaud couler sur ses doigts alors que sa dague fouillait entre les côtes de sa victime. Elle avait remué les lèvres une dernière fois, pour articuler le nom de son fils, mais aucun son n'était sorti de sa bouche, juste une gerbe écarlate qui était venue éclabousser le visage du jeune homme. Karlson avait assassiné sa propre mère, de sang froid, parce qu'on l'avait payé. Mais ce n'était pas tant l'argent qui l'avait intéressé. Pour être précis, il avait eu alors deux motivations. Premièrement, son maître le lui avait demandé, et si son maître lui avait demandé de servir de repas aux cannibales de la Forêt d'Ar, il l'aurait fait sans hésitation. Et deuxièmement, une abominable curiosité s'était emparée de lui à l'idée de tuer sa propre génitrice. La femme qui l'avait mis au monde n'était pas une marâtre cruelle. C'était une triste créature mariée à un homme de l'âge de son père à quinze ans et devenue mère à seize.
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C'était son père qui avait loué les services de son maître pour cette mission, sans savoir que le maître mettrait son élève à l'épreuve. Le patriarche Voïshinta désirait une nouvelle femme, et escomptait donc se débarrasser de la précédente. Sans hésitation, Karlson avait libéré la pauvre créature de sa prison de chair et d'os. Au moins ainsi ne souffrirait-elle plus d'être battue et violée quotidiennement. Et vous savez ce qui était le plus risible dans cette histoire ? Deux mois plus tard, son père devait mourir sous la lame de son maître Isyphyrus, son meurtre avait été commandé par son fils aîné qui ne pouvait plus attendre de prendre sa place. La vanité de l'aristocratie valinguite n'avait pas de limites.

Et c'était donc avec un demi-sourire qu'il observait Chil'Mano appeler inutilement le nom de son fils qui avait déjà quitté ce monde. Il se félicitait d'avoir d'abord pris la vie du fils. Faire souffrir le père n'était pas clairement écrit dans son ordre de mission, mais cela devait certainement faire partie des pré-requis. Rengaina son cimeterre, il tira de sa botte son coutelas et de dirigea vers sa victime. D'un coup de pied dans les côtes, il envoya le marchand contre le mur à trois mètres de là. Le vieil homme s'étala de tout son long. Karlson posa son pied sur sa hanche et le retourna sur le dos. Il se pencha et plongea son coutelas entre les côtes palpitantes de sa victime. Célimo Chil'Mano hoqueta, plus de surprise que de douleur. Son regard apeuré croisa celui du Valinguite, rouge grenat, qui contempla ses pupilles qui se voilaient. Mission accomplie.

Il se répétait mentalement ces deux mots quand un bruit attira son attention. Une troupe de garde s'était invitée à la petite sauterie et, au vu de la mine des hommes qui pénétrèrent dans la salle, ils devaient avoir découvert les cadeaux laissés un peu partout sur son passage.

Relevez-vous et faites nous face !

Si Karlson n'avait pas été si stoïque, il aurait éclaté de rire. Au lieu de ça, il prit le temps d'essuyer son poignard ensanglanté sur la tunique de feu Chil'Mano puis le glissa dans sa botte et se leva souplement pour faire face aux gardes. Il reconnut, à leurs tenues, deux gardes d'Al-Chen, puis ses yeux tombèrent sur la jeune femme brune, pas mal, dont il se souvint immédiatement. Il l'avait aperçue le matin-même alors qu'il épiait le marchand. La fille au mulet... Celle-ci semblait moins empotée que les deux gardes, car elle avait préféré bander son arc plutôt que de s'engager dans une discussion inutile. Oui, c'est comme ça que j'aime qu'on me fasse face, les armes d'abord et les mots plus tard. Il esquissa un mouvement pour empoigner son cimeterre, mais elle décocha sa flèche qui, si elle manqua sa cible, eut au moins pour effet de le faire plonger à l'abri.

Une seconde lui suffit pour établir un plan. Rester sur les lieux du crime était impensable car, non seulement il avait juré à Viladra de ne pas faire trop de remous pour le meurtre d'un simple marchand, mais des gardes risquaient également d'arriver à tout moment en renforts. En plus, il y avait déjà trop de cadavres dans cette maison. Non, il n'allait pas prendre le risque de rester ici, il allait plutôt profiter de sa connaissance des environs pour balader la petite troupe dans la ville. Plus tôt dans la journée, il était parti en reconnaissance, histoire d'être capable de prendre efficacement la fuite en cas de problème. Voilà qui était une perspective plutôt réjouissante.

Les gardes étaient prêts à passer à l'assaut quand le Valinguite profita de la proximité d'une autre pièce pour s'y faufiler et, le temps que ses poursuivants s'en rendent compte, il avait bondit par la fenêtre. Il atterrit souplement sur le pavé et, en quelques longues enjambées, il disparut dans les ruelles étroites d'Al-Chen. La nuit était tombée, l'obscurité était propice à la furtivité, et si la ville grouillait encore d'activité en cette période de foire marchande, cela n'ajoutait que plus d'attrait à la traque qui venait de débuter. Éclatant d'un rire clair et carnassier où pointait déjà la joie poursuite, il se fondit dans l'ombre.
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13.05.12 19:34
Une seconde passa, puis trois, cinq, vingt, sans que rien ne bouge. Erys se décida alors à avancer, prudemment en cas d'assaut, et jura en apercevant le meurtrier s'enfuir par la fenêtre de la pièce voisine. Et riant, avec ça !

Elle rangaina son épée d'un geste rageur avant de sortir par la même interstice que lui. Malgré le noir, elle repéra les empreintes des bottes de l'individu, moins profondes que ce qu'on pouvait attendre de la part d'un gaillard pareil. Cependant, elles étaient suffisamment visibles pour qu'elle puisse le pister. Jusqu'à ce qu'il se même à la foule. Erys grimaça, quelle idée de faire la foire en cette période ? Bon, certes, le temps était idéal, mais ça n'arrangeait pas ses affaires. Elle jeta un coup d'oeil derrière elle aux gardes que se tenaient derrière la fenêtre qu'elle venait de franchir. Quels abrutis !


- Rejoignez-moi, dit-elle avec agacement.

Ils s'exécutèrent, piétinant les empreintes de bottes par la même occasion et la jeune femme se retint de lever les yeux au ciel. Définitivement une belle paire d'andouille.


- Suivez-moi. Discrètement, ajouta-t-elle en constatant qu'ils étaient toujours arme au clair.

Dire que chaque seconde qui passait laissait une chance de plus à cet assassin de disparaitre dans la nature !
Sans les attendre, elle s'élança dans la rue tortueuse qu'avait emprunté le pisté. Si ses souvenirs étaient exact, il se dirigea droit vers le centre ville; vers la grand place où avaient lieu les derniers marchandages du jour. L'endroit où il avait le plus de chance de se fondre dans la masse. Elle se mit à courir, dégainant son poignard, les yeux sur les traces. Cependant, du fait des ombres des bâtiments, elles semblaient disparaitre par endroit.

Elle parvint à un croisement, jeta un oeil aux empreintes et tourna à gauche sans ralentir l'allure, son épée battant la mesure contre sa cuisse. Le chemin emprunté faisait des sortes de zigzag et, au bout de quelques minutes, elle se rendit compte qu'elle était seule. Les deux gardes avaient du prendre l'autre rue. Ou ils étaient partis cherchés du renfort, pensée plus réjouissante. Cependant, pour l'heure, elle ne pouvait compter que sur elle-même. Et elle devait retrouver cet homme ! Si elle le laissait filer, son orgueil de chevalier allait en prendre un sacré coup.
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Karlson Hrejo Voïshinta
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15.05.12 23:18
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L'air nocturne de la ville embaumait. On pouvait sentir entrer dans ses poumons la fraîcheur de la nuit, l'odeur des étals d'épices et de viande rôtie. Karlson, quant à lui, s'il captait toutes les subtilités de l'atmosphère de fête d'Al-Chen, ne retenait que le musc puissant de la traque, de la course-poursuite et du sang qu'il avait versé en abondance. Ses mains étaient rouges, des gouttelettes rouges sur son visage, des taches rouges sur ses vêtements noirs, … L'excitation de la chasse et du meurtre coulait dans ses veines et les battements calmes et maîtrisés de son cœur répandaient cette allégresse dans chaque cellule de son corps. Ses muscles en action fonctionnaient à la perfection, et cela-même suffisait à sa satisfaction. Il filait dans les ruelles étroites, se fondait dans l'ombre, s'éclipsait pour réapparaître plus loin. Ses pieds foulaient à peine les pavés. Sa liberté tout juste reconquise, après avoir été si longtemps le prisonnier de Viladra, l’enivrait comme jamais. Il n'était pas pressé de rentrer à la forteresse des Mercenaires du Chaos pour faire son rapport. Il rentrerait naturellement dans les délais impartis, car sa vie en dépendait, mais rien ne l’empêchait de s'amuser un peu avant de rentrer.

Il entendit non loin les pas de trois personnes, les deux gardes et la jeune femme qui l'avaient surpris chez Chil'Mano. Semer ses poursuivants dans les ruelles d'Al-Chen ne s'avéra pas trop ardu. Les confondant avec des traces de pas qui allaient dans un sens puis dans l'autre, des traces de pas qui n'étaient même pas les siennes, car ces ruelles, bien que peu fréquentées, étaient parcourues par quelques escogriffes toujours prêts à commettre quelque crime de bas étage, bientôt, seule la jeune femme en armes fut à sa poursuite.
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Elle a du flair... Karlson ralentit sa course pour la laisser approcher. Avant qu'elle ne puisse l'apercevoir, il escalada un mur, atteignit une terrasse et se cala dans l'ombre de l'angle du mur. La jeune femme ne courrait pas, elle trottinait, observait les traces, cherchait des indices de son passage. Il attendit qu'elle dépasse le lieu où il s'était tapis et la regarda s'éloigner.

Une idée germa dans son esprit alors qu'il reconnaissait les lieux. Sa mémoire photographique lui faisait rarement défaut et l'endroit était idéal pour une embuscade. Il se laissa glisser le long du mur, atterrit sans un bruit sur le pavé et suivit la jeune femme comme son ombre. Quand elle fut sur le point de se retourner et de découvrir sa présence, il plongea dans l'Imagination. Les possibles s'étalèrent devant lui dans un kaléidoscope de couleurs et d'idées, pourtant, il fila dans les spires, tel une flèche de volonté pure, pliant l'Imagination à son désir. Un sourire prédateur s'étira sur le visage du Valinguite alors que les mots fatidiques sortaient d'entre ses lèvres.

Droite.

Comme frappée par la foudre, la jeune femme se figea. Elle resta stupéfaite pendant une seconde, puis tourna à droite et s'engouffra dans une ruelle sombre qu'elle connaissait peut-être mieux que lui, une ruelle humide et puante, une ruelle... non, pas une ruelle, un cul-de-sac. L'ordre de Karlson se prolongea jusqu'au fond de la ruelle, puis il lâcha prise. La guerrière fit immédiatement volte-face et le toisa de ses yeux marrons. Les iris rouges de l'assassin étincelèrent dans la semi-obscurité de la ruelle.

Elle n'était pas très grande, ni très musclée pour une femme chevalier. Sa silhouette frêle et ses traits doux ne laissaient pas présager qu'elle fut apte à tenir une épée et à assurer la défense d'un convoi. Cependant, la sous-estimer serait commettre une première erreur et Karlson, en tueur avisé, ne se le permettrait pas. Le Valinguite était un perfectionniste. Si les gardes n'étaient pas arrivés, il aurait pu se débarrasser des corps, les disséminer aux quatre coins de la ville voire les jeter dans le fleuve. Il aurait ensuite, en bonus, pu se servir dans les coffres du marchand. Non que ce fut précisé dans son ordre de mission, mais il avait quitté les terres de l'Est en emportant que de rares biens et l'attaque des Mercenaires du Chaos avait fini de le priver de ce qu'il lui restait, si ce n'étaient son cimeterre, ses poignards et son cheval Shi. En l'occurrence, il ne voulait pas dépendre de la générosité de Viladra...

Croisant les bras sur son torse, il détailla la jeune femme en armure qui avait fait échouer son projet.

Alors... qui est la proie désormais ? Tu ne peux plus courir, petit rat... Tu n'as nulle part où aller...
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18.05.12 22:00
Il faisait sombre dans les rues d'Al-Chen. La lune, inconstante qu'elle était, jouait à cache-cache avec les nuages, projetant des ombres inquiétantes dans les recoins des proches. A la faveur de la nuit, on aurrait pu croire que des monstres y étaient tapis. La musique et les bruits de fête, dus à la foire marchande qui ne dormait presque jamais -"tant qu'il y a des clients, il y a de l'argent" était la devise de certains marchands -, s'étaient estompés au fur et à mesure que le poursuivant et le poursuivit s'éloignaient des places peuplées. Ici, le silence était roi, et les coupes-bourses légion si l'on y prenait pas garde. Heureusement, l'éclat métallique du fer avait tôt fait de les dissuader. Cependant, ils foulaient le sol et, dans la nuit noire comme l'encre, il n'était pas facile de repérer des empreintes. Avait-elle suivie les mauvaises, c'était elle trompée ? Bientôt, Erys crut avoir perdu la trace de l'assassin. Elle emprunta plusieurs chemins au hasard, se fiant à sa chance, et l'aperçut soudain au détour d'une rueelle.

Sans hésiter, la jeune femme le suivit, prête à dégainer au moindre signe de danger. Elle était Chevalier, certes, et recherchait l'aventure, mais pas au point d'y laisser sa peau ... A moins que celà lui confère une gloire immense (même si post-mortem). Lorsqu'elle tourna à son tour au coin de la rue, se retrouvant dans un chemin aux hauts murs étroits, elle sentit les poils de ses bras se hérisser et son coeur cogner plus fort dans sa poitrine. Il avait disparu. Certes, il aurait pu emprunter l'une des deux ruelles de la rue, mais les fenêtres aveugles et l'air abandonné de certaines masures qui jouxtait celle-ci indiquait sans aucun doute possible quant aux faits que ces ruelles donnaient sur des culs-de-sac. Une belle impasse pour quelqu'un voulant s'enfuir, et le tueur n'avait jusqu'ici marqué aucune hésitation quant à l'itinéraire qu'il suivait : il connaissait son chemin. Sinon, il n'aurait pas été se perdre dans les profondeurs d'Al-Chen alors qu'il pouvait emprunter des artères plus fréquentées. Erys continua d'avancer en trottinant, mesurant sa respiration et son souffle. Il ne pouvait pas être passé bien loin.

Un bruit l'alerta et la fit se retourner. Ou, plutôt, elle aurait voulu se retourner.


Droite.

Le mot fusa dans le silence ambiant et, sans qu'elle puisse rien y faire, son corps cessa de lui obéir. Bien entendu, Erys tenta de résister, mais l'ordre, ancré dans son esprit, la forçait à obéir. Ses pas la conduisirent dans une ruelle sur la droite qui, comme prévu, donnait sur un cul-de-sac où des détitus jonchaient le chemin. Un rat passa à toute vitesse, dérangé dans sa quête de nourriture. L'assassin la suivait, juste derrière elle, elle pouvait sentir son souffle sur sa nuque. Son coeur battait la chamade. Pourquoi fallait-il que cet homme soit un putain de Dessinateur ?!

Dès qu'elle eut atteint le fond du cul-de-sac, Erys redevint libre de ses mouvements. Elle fit aussitôt volte-face et put enfin le détailler correctement. Grand et musclé, les mains rendues caleuses à force de manier l'épée. La peau pâle et des cheveux noirs, qui faisaient ressortir, sur son visage presque trop parfait, ses yeux rouges, dérangeants. Il portait des tissus de bonne facture, quoi que légèrement tachés par le crime qu'il avait commis. Trop peu, bien trop peu, à l'égard du carnage laissé derrière lui. Il ne portait aucune armure, juste ses armes -cimetère, poignards...- mais rien qu'avec elles, on pouvait voir qu'il s'agissait d'un guerrier, aucun doute là dessus, et il dégageait une aura sombre, violente, presque malsaine.
L'individu croisa les bras sur son torse et Erys reposa la main sur son arme sans la dégainer.


Alors... qui est la proie désormais ? Tu ne peux plus courir, petit rat... Tu n'as nulle part où aller...

Sous le coup de la surprise, Erys éclata de rire. Un rire spontanné, incontrôlable. Elle devait avoir un don pour s'attirer des surnoms, ce n'était pas possible autrement ! Un rat ? Ma foi, c'était toujours mieux qu'un moineau. Un rat avait les dents longues. Un rat était dangereux. Après de longues secondes, elle reprit son sérieux.

- Tu es drôle, mercenaire. Fais moi rire encore, lança-t-elle avec défi. Et prend garde à ce que le rat ne te morde pas; c'est plein de maladies, ces saloperies !

L'assassin contracta la mâchoire. Ca ne devait pas être la réaction qu'il espérait de sa part. Bien. Erys ôta son arc de son dos et le posa contre le mur, prenant tout son temps. Si le tueur l'attaquait avec le Dessin, elle ne pouvait rien y faire. Il ne bougea pas. La jeune femme dégaina alors son épée et se mit en garde. Dans sa poitrine, son coeur battait la chamade, injectant des décharges d'adrénaline dans son corps. C'était dur de rester désinvolte devant un adversaire avec un charisme - et une aura de danger - pareil.

- Alors, mercenaire, préfères-tu te cacher derrière le Dessin où venir danser avec moi ?

Elle agissait par pur provocation. Par obstination aussi. Elle ne pouvait pas mourir ici, encore moins à cause d'un stupide Dessin ! Elle n'avait pas encore accompli sa Quête, qui ferait d'elle un Chevalier renommé. Elle vivrait. Et enverrait ce foutu meurtrier six pieds sous terre ! Malgré tout, elle attendit son accord. Question d'honneur. Cet homme avait beau avoir du sang sur les mains, elle ne pouvait l'attaquer sans sommation. C'aurait été indigne d'un chevalier. Indigne d'elle.
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Karlson Hrejo Voïshinta
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Karlson Hrejo Voïshinta
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28.05.12 0:36
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La jeune femme au mulet éclata de rire avant de lui rétorquer farouchement :

Tu es drôle, mercenaire. Fais-moi rire encore. Et prend garde à ce que le rat ne te morde pas ; c'est plein de maladies, ces saloperies.

Le Valinguite leva un sourcil, intrigué. Bien, la situation s'avérait de plus en plus intéressante. La petite avait du caractère, et cela rendrait la tâche plu excitante. Il l'observa se défaire de son grand arc pour le poser contre un mur avec soin avec son carquois. Karlson ne broncha pas et la laissa dégainer son épée sans esquisser le moindre geste offensif. Il avait vu dans le regard de la jeune femme qu'elle ne serait pas une victime docile et qu'elle ne lui présenterait pas la gorge en attendant la morsure de sa lame. Non, le petit rat se battrait jusqu'au bout, et c'était tant mieux. Il était fatigué des proies faciles qui courbaient trop vite l'échine. Ces combats, il ne pouvait les apprécier. Ce qu'il cherchait dans un duel, c'était l'occasion d'être un virtuose, de faire corps avec la mort, de quitter toute humanité pour devenir l'assassin. Et cet assassin, cet autre lui-même, en cet instant, ronronnait de plaisir. Il cherchait le paroxysme du combat et, s'il n'était pas certain qu'elle lui donnerait cette absolue satisfaction, au moins jaugeait-il qu'elle se défendrai assez pour l'amuser.

Alors, mercenaire, préfères-tu te cacher derrière le Dessin ou venir danser avec moi ?
Retour au pays... [Erys + Karlson + ...] 120331052559386506
Cette fois, la remarque eut le mérite de lui soutirer un sourire. Lui, un Mercenaire, vraiment ? Eh bien, voilà quelque chose qui était discutable. Certes, il s'était mis au service de Viladra et remplissait toutes les missions qu'elle lui donnait, cependant, il ne se considérait pas comme un de ces Mercenaires du Chaos. La guilde était puissante, les perspectives d'avenir et d'évolution dans la hiérarchie étaient alléchantes, cependant, il n'adhérait pas à l'idée du Chaos, comme la concevaient les Mercenaires. Karlson tuait, parce que c'était ainsi. Les terres de l'Est avaient depuis les temps originels entretenu dans l'ombre la tradition des assassins, des Hrejos. Il faisait partie d'une lignée de prestigieux tueurs, une lignée qui se transmettait les arts de la mort de maître en disciple depuis la nuit des temps. Son maître Isyphyrus, comme son maître avant lui, avait fait de lui un assassin craint de tous en Orient. De tous ceux qui avaient eu vent de son existence et qui avaient de quoi craindre sa lame. C'était la tradition et l'appel de l'obscur qui le guidaient, et non l'envie de mener ce monde au chaos. Si ce monde sombrait dans les flammes et l'anarchie, il n'y aurait plus de Hrejos, les souvenirs des grands maîtres disparaîtraient et plus jamais il n'y aurait de disciple à qui enseigner les arts létaux, … il ne serait pas en mesure de tenir la promesse faite à son maître de transmettre à son tour la tradition à une nouvelle génération. Et donc, son association aux Mercenaire du Chaos n'était effective que parce qu'elle lui était pour l'instant avantageuse. Il attendrait de voir l'évolution de la situation et de mieux connaître ce continent avant de changer de position.

Karlson plissa les yeux et détailla son adversaire. La jeune femme était soit bien courageuse, soit bien téméraire. Elle avait vu ce qu'il avait fait des habitants de la villa de Chil'Mano et de ses gardes et elle le défiait pourtant avec tant de véhémence ? Et bien soit. Le Valinguite dégaina lentement son cimeterre, faisant chuinter la lame en la sortant de son fourreau. Le doux son du frottement du métal valait toute les symphonies du monde... Il fit un moulinet du poignet, faisant vibrer l'air avec son arme, et se mit en position de combat. Une flamme farouche s'alluma dans ses yeux de grenat.

Danser ? … Je ne danse pas, gamine... je tue.

D'un mouvement si rapide qu'il semblait flou, il s'élança vers la femme chevalier, sa lame au bout du bras. Alors qu'il fonçait droit vers elle, il ne ralentit pas, s'approcha jusqu'à ce que son visage ne soit qu'à quelques centimètres du sien, jusqu'à ce qu'elle puisse sentir son souffle sur sa joue. Et, pendant une fraction de seconde, il sonda ses prunelles sombres. Il y vit la surprise, suivie de la prise de conscience... Elle esquissa un geste pour se défendre, mais il n'était déjà plus là. Le Hrejo avait disparu dans l'ombre et, avant qu'elle ne se rende compte qu'il était derrière elle, il passa à l'attaque.
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09.06.12 20:24
L'homme dégaina son arme avec une lenteur délibérée, avant de lui faire faire un mouvement parfaitement inutile. Ensuite, seulement, il se mit en garde. Bien, s'il n'était pas économe, il se fatiguerait plus vite et ça faciliterait les choses...

- Danser ? … Je ne danse pas, gamine... je tue.

Quel barbare ! Ne penser qu'à tuer, vraiment... Erys ne put se permettre le luxe de penser quoi que ce soit d'autres : il avait bougé. Si rapidement, si brusquement, que son regard n'imprima pas le déplacement et, lorsqu'elle leva l'épée pour parer, il était déjà derrière elle. Elle fut un instant étonné; un instant de trop. Lorsqu'elle se tourna pour retrouver un contact visuel avec l'ennemi, il passait déjà à l'attaque. Elle fut trop lente à s'écarter, récoltant une balafre à la joue. Une seconde plus tard et sa tête aurait été embrochée. Erys recula en jurant :

- Merde !

Sans attendre un pas de plus, elle s'élança à son tour. Il se joua d'elle, l'esquivant facilement. Mais alors qu'il pensait déjà mettre un terme à l'affrontement, sa cimeterre fendant l'air vers la hanche d'Erys, celle-ci para. Elle s'adaptait au rythme de son adversaire. Enfin !

Après quoi, le jeu fut plus équilibré. Les armes se croisaient dans un bruit effroyable qui se répercutait dans tout le voisinage, de quoi attirer l'attention de n'importe qui, mais l'un comme l'autre étaient si concentré sur le combat qu'ils n'y faisaient pas attention. Après tout, qui viendrait ici, à cette heure, un jour de foire ?
L'épée d'Erys siffla l'air, visant le menton de l'homme qui leva sa cimeterre pour parer. Au dernier moment, la lame dévia, s'enfonçant dans le bras qui ne tenait pas l'arme, déchirant les vêtements de bonne qualité pour faire jaillir le sang qui éclaboussa les deux combattants. C'était la première fois qu'Erys arrivait à le toucher.

Tacitement, les deux adversaires prirent quelques secondes de repos, reculant chacun d'un pas. La jeune femme était en nage et ses cheveux se retrouvaient plaqués sur son front et sa nuque. Elle avait déjà été blessée plusieurs fois et était moins endurante que son opposant. En d'autres termes : elle était dans la merde.
Le tueur observa calmement la déchirure dans ses vêtements, prenant tout son temps. Il savait qu'Erys ne l'attaquerait pas, profitant de ce bref répit pour tenter de reprendre des forces. Déjà, les bras de la Chevalier tremblaient légèrement sous les coups de son adversaire. Mais elle n'abandonnerait pas. Jamais.

La nuit les enveloppait de ses bras ténébreux, comme si elle voulait les cacher du restant du monde, leur combat étant pareil à un secret honteux qu'elle devait dissimuler à la face du monde jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un... Et que celui là ait poursuivi sa route.

Les deux combattants reprirent leur position. Garde basse, parades, feintes, attaques, semblèrent s'enchainer à l'infini pour Erys qui s'efforçait de calmer son souffle durant cette danse mortelle. Vraisemblablement, seul l'un deux quitterait cette ruelle ce soir... Et elle refusait que ce ne soit pas elle.

Loin de là, il y eut un écho, auquel elle ne préta aucune attention, jusqu'à ce qu'il se rapproche et se transforme en bruit de bottes. D'inombrables bottes foulant la terre battue des rues. La garde arrivait... Elle devait tenir encore un peu.
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Karlson Hrejo Voïshinta
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26.06.12 23:57
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Passé le moment de la surprise, la femme chevalier riposta ardemment aux attaques de Karlson, et celui-ci devait avouer qu'elle avait du répondant, la gamine. Ses coups étaient erratiques et son visage contracté en une grimace de concentration. Si elle se défendait bien jusqu'à présent, le Valinguite se doutait qu'elle était prête à perdre pied, alors que lui-même se battait nonchalamment, tenant son fin cimeterre d'une main, esquivant, feintant à gauche, à droite, attaquant depuis tous les angles possibles. Sa respiration était calme, sa force tranquille et son endurance marathonienne lui permettraient de continuer ce combat des heures durant.

Cependant, la jeune femme lui réservait encore quelques surprises... Ainsi, d'une feinte téméraire, elle fit mine de l'attaquer au flanc, puis releva sa lame vers le visage de son adversaire. Bien joué pour une gamine ! Karlson eut tout juste le temps de dévier l'épée de la femme chevalier qui se ficha dans son bras, transperçant se glissant sous son brassard, déchirant ses vêtements sombres, faisant gicler des gouttelettes de sang sur le visage de la jeune femme. Tsss, voilà qui était agaçant. Le Valinguite conserva un visage impassible.

Comme d'un commun accord tacite, les deux guerriers s'écartèrent de quelques pas. La jeune femme venait de le toucher pour la première fois, et ils se faisaient désormais face comme des égaux. Il ne s'agissait plus de s'amuser avec un duel de passade, mais de combattre sur un pied d'égalité.
Retour au pays... [Erys + Karlson + ...] 120331052559386506
La femme chevalier ne le savait peut-être pas, mais elle venait de gagner le respect du Hrejo. Le vent agita les mèches noires du Valinguite qui voletèrent devant ses yeux carmins. Et maintenant, désormais qu'elle était son égale, il se battrait à son tour d'égal à égal. Il n'était plus question de jouer, et il allait prouver à la femme chevalier qu'il n'avait pas hérité du titre de Hrejo de son maître Isyphyrus seulement grâce à son ascendance noble. Elle allait découvrir l'art de la mort des assassins des terres orientales.

Là, dans l'obscurité épaisse de la nuit, dans l'ombre des ruelles d'Al-Chen, allait se jouer un combat mortel, un duel entre vrais combattants, pas entre simples bâtards ivrognes des caniveaux, mais entre artistes du combat. Personne n'en avait cure, sauf eux. Personne n'en avait conscience, sauf eux. Un seul survivant. A l'issue de ce combat, il n'y aurait qu'un seul et unique survivant.

Karlson détailla son adversaire. La jeune femme était couverte de nombreuses blessures, des blessures peu profondes, qui saignaient peu, mais qui l'avaient petit à petit fatiguée depuis le début de leur face à face. Il distinguait les tremblement les tremblements, non pas de peur mais exprimant la fatigue qui harassait la femme chevalier, qui parcouraient ses bras qui brandissaient vaillamment sa lourde épée. Vraisemblablement, il serait celui à sortir vivant de ce duel. Mais il ne tuerait pas son adversaire comme une vulgaire cible, pas comme celui qu'il était venu assassiner ce soir-même à Al-Chen. Non, il lui offrirait une mort de guerrier.

Ils se mirent en garde et, sans un mot, fondirent l'un vers l'autre, lames brandies, se lançant à corps perdu dans un duel qui repris de plus belle. Karlson ne tenait toujours son cimeterre que d'une main, et il faisait face à une adversaire changée, calme, transformée. Elle n'était plus dominée par la colère froide qu'avait éveillé en elle la vue des corps ensanglantés de la famille Chil'Mano. Un profonde concentration émanait de son regard impassible, de son souffle maîtrisé. Il semblait qu'elle aussi avait compris. Elle avait compris que l'un d'eux ne survivrait pas à cette nuit.

Alors qu'il feintait et visait la gorge de son adversaire, Karlson capta le bruit sourd d'une course. Non, de plusieurs courses. Une troupe d'hommes se rapprochait de leur position et, à en croire le cliquetis régulier et métallique des armes et des armures, il s'agissait de renforts. C'était la garde d'Al-Chen. Ces idiots n'allaient pas tarder à interrompre leur duel...

Sans prévenir, le Valinguite rompit le combat et s'écarta. La femme chevalier, coupée dans son élan, chancela et se remit en garde. La balafre sur la joue avait recommencé à saigné et le sang gouttait au bout de son menton, mêlée à la sueur glissant sur son front et ses tempes. Elle lança un regard déconcerté au Hrejo qui lui répondit d'un demi-sourire. Déjà, il pouvait apercevoir, dans le dos de la jeune femme, les hommes de la garde d'Al-Chen qui accouraient à son secours. Karlson essuya sa lame sur sa cuisse, imbibant le tissu noir de son pantalon d'un peu plus de sang, après celui de ses victimes dans la villa de Chil'Mano. Après quoi, il rengaina sa lame et vrilla ses yeux rouges dans ceux de son adversaire.

Nous nous reverrons, gamine, et nous terminerons ce combat... sois-en certaine.

Sur ces mots, il fit volte-face et s'élança dans l'ombre. Il avait des ordres, dont celui de ne pas faire plus de victimes que nécessaire. Et comme c'était là sa première mission pour Viladra, il ne tenait pas à décevoir la chef des Mercenaires du Chaos. Quant à sa nouvelle rencontre... il ne doutait pas que leurs routes se croisent à nouveau dans un futur proche.

Fin de ce RP
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