Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

 :: Côté Hors-Jeu :: RP d'Antan :: Nord Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Pré-Event Nimurde [Libre]
avatar
Invité
Invité



21.12.12 18:50
Allongé dans l’herbe, Eilar se reposait, yeux clos… Faute de pouvoir mieux faire. La vie à la Citadelle était peu trépidante. Aucune auberge, aucune taverne. Et pas davantage de fête. Le paysage avait beau être plaisant, la monotonie de la vie lui était insupportable.
Il était arrivé la veille, pourtant, après avoir terminé sa mission. Escorter une caravane jusqu’à la Citadelle. La paye avait été correcte, mais peu enthousiasmante. Il s’était proposé pour jouir du voyage que pour la récompense. Voyage qui s’était révélé bien plus distrayant que ne le serait jamais la demeure des Frontaliers. Et pourtant… Pourtant, cela n’avait pas été si exceptionnel. Il s’était contenté de trotter pendant un mois. Mais au moins, le paysage défilait, non ?

Pensant trouver la solution à son problème, le chevalier se releva et commença à courir, sans raison particulièrement, pour faire le tour de la cour. Enfin si, il y avait une raison… Faire défiler le paysage.
Tout en gambadant, il gardait tout de même l’impression qu’il manquait quelque chose. Le décor d’ici se répétait certes, étant donné qu’il se contentait de se déplacer en ronds, mais il ne trouvait pas les lieux qu’il avait parcouru beaucoup plus variés. Des rochers, des plantes, des arbres, un fleuve, du sol… Rien de bien original, au fond. Alors… Quoi ?
Des combats ? Cela devait être ça. Bien qu’il n’en ait livré que trois durant tout le mois, et seulement contre des raïs suicidaires. Le véritable danger aurait été d’être celui qui n’aurait pas sa part de raï. Quoique pour cela, ses « compagnons » n’avaient pas semblé être bien pressés, se contentant de se tasser derrière lui, espérant qu’il prendrait les coups pour dix. Bande d’incapables… Il aurait préféré être secondé par des Thûls. Eux au moins ne fuyaient pas comme des larves au moindre problème. Seulement voilà… L’Empereur leur avait interdit de traverser le Pollimage, et la caravane s’était bien évidemment trouvée du mauvais côté. Il avait donc du se contenter des habituels mercenaires se faisant passer pour des grands guerriers, fanfaronnant devant les filles lorsque seulement le danger était loin. Désespérant…

Pour éviter de continuer à penser à ceci, il se dirigea vers le centre de la cour, où il s’arrêta. Puis saisit sa Hallebarde accrochée dans son dos, avant de se mettre en garde, jambes fléchies. Une main à l’extrémité, une autre au tiers, il frappa lentement dans le vide. De taille, de bas en haut, de haut en bas. D’estoc. Se retourna, répéta le mouvement en variant l’ordre.
Un ennemi derrière, maniant une dague, qui s’approcherait. Aussitôt, Eilar se retourna en donnant un violent coup de taille en tournoyant, à hauteur du bassin. Estoc, de dos, poitrine. Son pied arrière se décala pour s’aligner avec son pied gauche, le buste suivant le mouvement. Ses mains échangèrent subitement de position, et une nouvelle taille fendit l’air.
Le chevalier continua l’entrainement, complexifiant les situations au fur et à mesure que son esprit accélérait.
Il commençait à comprendre pourquoi les frontaliers étaient si redoutables au combat. Le temps qu’ils ne dépensaient pas à tenir les Raïs en respect était sûrement passé à s’entrainer, faute de pouvoir s’occuper autrement dans cette morne forteresse. De même que celui des fêtes qu’ils auraient dû organiser.

Il ne pourrait rester ici plus longtemps. Il avait beau vouer un culte à son arme et ne jamais manquer de s’y améliorer, cela faisait tout de même la onzième ou douzième fois qu’il se remettait à ses exercices… Pourtant, il ne voyait pas quoi faire, ni où se rendre. Ce voyage l’avait lassé des promenades à cheval sans but. Il lui en fallait un, faute d’avoir de quoi s’amuser. Il ne passait pas souvent dans le coin, peut-être y avait-il une particularité locale dont il pourrait profiter ? Al-Poll ou les Frontières de Glace ? Mouais. Trop froid, sans charme. Unique, certes, mais pas assez… Plus à l’Est alors ?
Soudain, il sut. Un lieu original, qu’il n’avait jamais visité, valant certainement le détour, plein de surprises potentielles… L’Œil d’Otolep, bien sûr ! Gamin, il s’était juré de se baigner dans ses eaux mystérieuses. S’il était à présent davantage dubitatif, il se devait d’essayer.
Voilà qui lui plaisait davantage. Enfin un objectif, un but. Une quête !
Mais seul et sans affrontement, cela perdait de son charme. Bah ! Voilà qui suffirait pour l’instant, au moins.

Alors qu’il rangeait son arme, il aperçut une silhouette qui pénétrait dans la cour. Un frontalier ? Peut-être pourrait-il s’exercer plus sérieusement…

Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



24.12.12 18:20



Néo était dans la forêt, se faufilant entre les arbres le plus discrètement possible pour ne pas effrayer le cerf qu'il traquait. Ce n'était pas très simple à cause de sa grande taille, mais grâce à son entraînement et sa pratique, il arrivait à se déplacer sans faire trop de bruit. Depuis tout petit, il adorait chasser. Son père lui avait appris les bases et il avait fait le reste seul.
Il sa cacha derrière un gros rocher à une dizaine de mètres du l'animal et tendit la corde de son grand arc en bois noir et calma sa respiration. Il visa la tête du cerf et lâcha sa flèche. Ne pas bouger. Jusqu'à ce que la flèche atteigne sa cible. Elle se ficha en plein dans l’œil de la proie. Le sourire habituelle de Néo s'agrandit. Il utilisait toujours ce moyen pour abattre les grosses bêtes qu'il chassait car elle permettait de ne pas abîmer le pelage. Il passa son arc en bandoulière et sortit de sa cachette pour mettre le cadavre sur ses épaules.
Il sortit de la forêt et soupira quand son regard se posa sur l'imposante Citadelle des Frontaliers ou il séjournait depuis une semaine. La raison de ce soupir n'était pas la distance qu'il avait à parcourir pour y arriver, non, il était endurant. C'était juste l'idée d'y retourner. Il trouvait cette endroit ennuyant au bout d'un moment. Les frontaliers n'était pas le peuple qui se prêtait le plus à la fête et à l’intérieur, aucune taverne ou autre endroit pour se détendre et oublier un moment les soucis de la vie. Non, mes frontaliers étaient des personnes qui ne pensaient uniquement au combat et à leur sabre qui pendait dans leurs dos. Leurs armes étaient leurs vies et un frontalier sans sabre … n'est plus un frontalier. Néo sourit à cette pensée. Il accordait aussi une importance au combat et à son arme, mais pas à ce point là !


Perdu dans ses pensées, Néo ne s'aperçut pas de la distance qu'il parcourait et fût surpris d'être déjà arriver à la Citadelle. Il salua les deux hommes qui gardaient la porte qui ne lui adressèrent qu'un simple regard inexpressif. (Je suis pas sur que ce mot existe … ^^) Néo se dirigea vers les cuisines et donna le corps du cerf au cuisinier qui saurait bien mieux le cuisinier que lui. Il monta dans la chambre qu'il occupait et pris une douche avant d'enfiler un pantalon, une chemise par-dessus sa fine cotte de maille et sa veste en cuir sans manche. Il attacha son sabre à sa ceinture et passa son arc en bandoulière avec un étui de cuir contenant une quinzaine de longues flèches et noua ses longs cheveux noirs. Il ressortit ensuite dans les couloirs du bâtiment et sa dirigea vers la cour principale. Néo espérer trouver une quête ou une mission qui lui permettrait de gagner un peu d'argent, mais la Citadelle n'était pas vraiment un lier de passage et il avait fait chou blanc.
Le jeune chevalier pensait partir le lendemain vers le Sud, vers Al-Chen. Kloa l'avait prévenu quelle serait là-bas et ils avaient convenus qu'ils se retrouveraient.


Néo sortit dans la cour principale de la Citadelle et après en avoir fait au moins deux fois le tour, il commença à désespérer de trouver quelque chose d’intéressant à faire. Il avait déjà fait une dizaine de balade à cheval avec Braise, son destrier, s'était entraîner une dizaine de fois également et … il n'y avait rien d'autres à faire ici. Il se dit qu'il allait peut-être partir aujourd'hui finalement quand il vit un homme bien bâti passer dans la cour en trottinant. Il ne portait pas l'armure de cuir des frontaliers et ce n'était pas un sabre qu'il portait dans le dos, mais une longue longue lance avec une lame sur le côté. Une hallebarde. L'étranger pénétra dans une cour plus petite et disparût de la vue de Néo. Le jeune chevalier se dirigea à sa suite avec l'attention de voir comment il occupait ses journées. En pénétrant dans la cour à son tour, il retint de justesse un soupir en voyant que finalement, il ne faisait que s'entraîner au combat. Mais sa technique n'était pas classique. Néo n'avait jamais vu ce style de combat avant. Et la hallebarde était une arme … peu commune contrairement au sabre ou à la hache. S'entraîner contre un être vivant serait sûrement plus divertissant que contre un ennemi imaginaire qui attaquait comme il se l'imaginait. De plus, il aurait l'occasion de découvrir une nouvelle façon de combattre.


Néo traversa la cour et se dirigea vers l'inconnu. En se rapprochant il put constater que l'homme était légèrement plus petit que lui et musclé. Il portait des pièces d'armures sur une cotte de maille et sa hallebarde était apparemment sa seule arme. Il avait une peau claire, avait des cheveux noirs mi-longs et un léger sourire barrait son visage, lui donnant un air joyeux et sympathique. Il stoppa son entraînement et rangea son arme. Il se retourna et son regard se posa sur moi. Je m’avançais vers lui et lui adressais la parole d'une voie enjouée.

[
Bonjour !
Je m'appelle Néo Lyama. Tu n'es pas d'ici n'est ce pas ?
Je ne sais pas pour toi, mais je trouve cette endroit plutôt ennuyeux …



Néo fit une pause pour lui laisser le temps de répondre et continua.


Tu étais en train de t'entraîner. Un combat, ça te dit ?



Néo ne vouvoyez les gens presque jamais et ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait commencer. Il sortit son sabre du fourreau qui pendait à sa ceinture et quand son adversaire se mit en garde, il commença à attaquer ...


Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



30.12.12 20:43


- Bonjour ! Je m’appelle Néo Lyama. Tu n’es pas d’ici non plus, n’est-ce pas ? Je ne sais pour toi, mais je trouve cet endroit plutôt ennuyeux.

La silhouette s’était révélée être un jeune homme de grande taille et quelque peu bronzé, sans être bonzé.

Moyen. Il avait fait mieux. Il n’était pas très exigeant en jeux de mots, mais là… C’était nul.
Bâti correctement, même si plus fin que lui, il portait dans son dos un sabre. Un frontalier ? Non, c’était stupide, aucun frontalier ne trouverait la Citadelle ennuyeuse. Ou du moins ne le dirait-il pas ouvertement. Et il avait dit ne pas être d’ici, donc… En tout cas, ce n’était pas un noble. Peut-être un simple voyageur comme lui, tout simplement.
- Je dois avouer qu’un peu de compagnie décente me manque. Les gens d’ici manquent légèrement d’humour et ont un goût très modéré pour les fêtes. Eilar Nelan.
Son interlocuteur sembla compréhensif. Ce n’était donc définitivement pas un Frontalier.
- Tu étais en train de t’entraîner. Un combat, ça te dit ?
Quoique…
Eilar sourit amicalement, et acquiesça.
- Pourquoi pas. Je craignais de m’exercer avec un frontalier. Ils sont doués certes, mais peu tendres.

Le chevalier fléchit les jambes, et reprit en main sa hallebarde, se mettant en garde. Aussitôt, son adversaire passa à l’action.
Impétueux. Il devait avoir son âge, mais il n’était pas certain que ce soit réellement un combattant chevronné. Son arme n’expliquait rien, et n’importe qui peut obtenir de beaux biceps sans pour autant savoir s’en servir. Eilar le savait bien, puisqu’il avait commencé à façonner son corps avant de savoir se battre vraiment, ceci étant une condition indispensable à la maîtrise de son arme. Il se retint donc, et prit son temps.
Mauvaise idée.
Son adversaire esquiva prestement son coup de taille, et la lame du sabre s’arrêta à quelques centimètres de sa jugulaire.
Hem… Manifestement, il s’était trompé.
- Excuse-moi.
En effet, sa retenue n’avait pas été très flatteuse pour son adversaire, qui pourrait s’en sentir insulté.
Il se remit en garde, pour la suite.
Une fois de plus, Lyama passa à l’assaut rapidement. Mais cette fois, Eilar ne se ralentit pas. La hallebarde fusa, et s’immobilisa sous l’aisselle droite de Néo.
Le chevalier recula et rit sans gène.
- Chacun son tour, on dirait. Allons, un peu plus de sérieux.


Finalement, ils semblaient avoir plus ou moins la même rapidité, même s’il était impossible d’en être sûr, aucun n’étant à fond. Si son style particulier aurait pu lui permettre de prendre son adversaire par surprise et d’en profiter, Eilar s’abstint de l’utiliser. Bien que ses possibilités soient nombreuses, il ne tenait pas non plus à révéler ses bottes pour un simple entrainement. Et Lyama avait l’air du même avis, ce qui poussait les résultats à une certaine égalité. Il était peut-être un peu en retard.
Quand il sentit que le combat ne serait plus très intéressant, à moins de trahir son style spécial –car si l’autre l’avait sûrement vu s’entrainer, ce n’était pas suffisant pour permettre réellement d’anticiper ou de mieux saisir ses coups– il bondit en arrière en abaissant sa hallebarde. Toute concentration sembla le quitter, et un sourire s’épanouit sur son visage.
- Cela suffira. Je commence à fatiguer, et je tiens à mes os ! De plus, le temps et l’entrainement m’ont creusé l’appétit. Tu viens ?
Alors qu’il s’apprêtait à entrer dans la cuisine, Eilar se retourna, pensif.
- J’y pense… Dès demain, je compte me rendre à l’Œil d’Otolep. Je me suis toujours demandé si j’étais capable de m’y baigner. J’irai à cheval. Si tu n’as rien de prévu, que dirais-tu de m’accompagner ?

Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



09.01.13 15:35


L'homme a qui j'avais adresser la parole se prénommez Eilar et il m'avait confirmer qu'il n'était pas d'ici. Je fus heureux de constater que je n'étais pas le seul à trouver les frontaliers peu amical et leur Citadelle quelque peu ennuyante. Il avait accepter la proposition d'un combat et s'était mis en garde.
Je me baissais pour éviter la hallebarde qui fusait vers ma gorge. Le coup était lent et Eilar semblait … prendre son temps. Vexé par ce jugement rapide, je me relevais et avant qu'Eilar est pu se remettre en garde, la pointe de mon sabre se retrouva a quelques centimètres de sa gorge.

Excuse-moi.


Je souris en haussant les épaules. Cett fois-ci, il se mit en garde et agît avec beaucoup plus de rapidité que la fois précédente et avant que j'ai pu faire quoi que ce soit, la lame de sa hallebarde se retrouva sous mon bras droit.

Chacun son tour, on dirait. Allons, un peu plus de sérieux.

Il avait parlé en riant et je souris à mon tour. J'empoignais la poignée de mon sabre plus fermement et le combat continua.
Nous avions conscience que l'autre n'utilisait pas toute ses capacités et cela ne semblait pas nous déranger. Chacun souhaitant préserver ses meilleures attaques. Le combat finit par devenir un peu lassant et Eilar sembla du même avis car il rompis le combat le premier en abaissant son arme.

Cela suffira. Je commence à fatiguer, et je tiens à mes os ! De plus, le temps et l’entraînement m’ont creusé l’appétit. Tu viens ?
 


Avec plaisir ! Je commence à avoir faim aussi.


Nous nous dirigeâmes donc vers les cuisines et je constatais qu'Eilar connaissait apparemment les lieux. Il était donc là depuis un moment. Je le laissais passer la porte en premier et une fois à l’intérieur de la salle ou les frontaliers prenaient leurs repas, il se retourna vers moi.

J’y pense… Dès demain, je compte me rendre à l’Œil d’Otolep. Je me suis toujours demandé si j’étais capable de m’y baigner. J’irai à cheval. Si tu n’as rien de prévu, que dirais-tu de m’accompagner ?


Il voulait essayer de se baigner dans l’œil. Je n'y avais jamais pensais auparavant, mais après tout, pourquoi pas ?

C'est une excellente idée ! Je suis venu ici à la recherche d'un voyage ou d'une quête, mais la Citadelle n'est apparemment pas le lieu idéal pour en trouver !


J'avais finit ma phrase en riant et nous nous dirigeâmes vers une table ou nous nous installèrent. J'attaquais mon repas et constater avec plaisir que le ragoût était vraiment délicieux. Eilar se révéla être un compagnon assez bavard et joyeux avec qui on ne s'ennuyait pas.
Après avoir finit notre repas, nous sortîmes dans la cour et je m'adressais à lui.

Je par donc avec toi demain, mais … d’où te viens cette idée de vouloir se baigner dans l'Oeil ? Je n'y ai jamais vraiment pensé.


Je me tus pour le laisser répondre avant de poursuivre avec un sourire.

Je vais te laisser, j'ai des choses à régler avant de partir.
A quelle heure as-tu prévu le départ ?


Je devais retrouver Kloa à Al-Chen, mais j'avais changé de programme et je souhaitais la prévenir avant de partir.


Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



12.01.13 21:22
Pré-Event Nimurde [Libre] Yeuxw
« OUI, MAIS SI C’ETAIT UN SIGNE ? »
Pré-Event Nimurde [Libre] Wolfeyes

Il était idiot, et il le savait. Y retourner était une mauvaise idée. La revoir était une mauvaise idée. Mais c'était plus fort que lui. Cela faisait trop longtemps. Son sourire, sa voix, son odeur...

Layna.

Sa première conquête, son premier amour, sa première fois. Près de quatre ans qu'ils s'étaient quittés, près de quatre ans que leurs chemins s'étaient séparés. Quatre ans qu'elle hantait ses nuits, quatre ans qu'il se réveillait au moins une nuit par semaine en hurlant son nom. Quatre ans d'atroce solitude, quatre ans de liberté. Il s'était promis de ne plus l'aimer, promis de l'oublier. De la haïr même, peut-être. Oui, la haïr. La haine est une passion, après tout, et la passion, Evan en manquait. De la sienne surtout. Ses bras, sa peau, ses courbes...

Le Raï faillit le surprendre.

Un guerrier au faciès de cochon, petit, à la peau verdâtre et au groin cerné de crocs, jaillit d'un bosquet au bord de la route. S'évader, partir dans ses pensées, Evan avait l'habitude de le faire. Cette fois, cela manqua de lui coûter la vie. Le Raï bondit de sa cachette et percuta Evan, sur le dos de Soupir, et tous les deux roulèrent au sol. Evan parvint à se relever et tira son couteau de chasse de sa botte. Le cochon se releva aussi et se jeta sur Evan une seconde fois. Cette fois, le Dessinateur put l'éviter sans grand peine. Il profita même de l'élan de son adversaire pour lui mettre un coup de pied entre les omoplates. Le raï s'étala de tout son long, et avant qu'il ait pu esquisser un mouvement, la terre sous lui se déroba, s'affaissa lentement. Horrifié, le cochon se vit s'enfoncer dans le sol, devenu soudain très humide. Ses bras et ses jambes furent prisonnièrs de la boue. Evan s'approcha de sa victime et lui trancha la gorge d'un geste net.

Un bruit derrière lui le fit se retourner. Il eut un hoquet de stupeur. Dix raïs lui faisaient face. Sans plus réfléchir, Evan se précipita sur Soupir, sa jument. Fuir? Bien sûr que non! Il allait juste libérer sa sœur, et ses saletés de cochons allaient la sentir passer. La gourde d'Evan émit un "plop" sonore lorsqu'il en ôta le bouchon. Ses yeux virèrent au bleu, et il passa à l'action.

Il plaça la gourde à terre et raffermit sa prise sur son arme. Il prit une grande inspiration. Le premier Raï se rua sur lui. De l'eau jaillit de la gourde posée sur le sol et se précipita sur l'ennemi. A l'ultime moment, elle prit une forme pointue et gela. Un poignard de glace se ficha dans le cœur du cochon. L'action n'avait pas duré deux secondes. Déjà, Evan se remettait en mouvement. Il se précipita sur un raï. La meilleure défense reste l'attaque. Il évita un cimeterre éméché d'un mouvement du buste et ficha sa lame dans le cou de son adversaire dans un cri de rage. Et de deux. Trois autres cochons se ruèrent sur Evan. Une bourraque les repoussa et ils atterrirent dix mètres plus loin. De l'eau s'échappa de la gourde et le même sort fut réservé aux cochons sur le sol. Cinq. La moitié. Les raïs, conscients que leur méthode ne fonctionnait pas terrible, ralentirent la cadence et prirent le temps de jauger leur adversaire. Evan fit de même. Son cerveau calculait déjà les trajectoires, prévoyait chaque geste. Lentement, une chorégraphie prit forme dans la tête du jeune Dessinateur. Lui, là, allait venir et brandir son cimeterre, alors il n'y aura juste qu'à lancer le couteau, au niveau de la faiblesse des plaques de protection, au niveau de l'aisselle. Puis lui, là tenterait un coup de taille. Alors il n'y aura juste qu'à...

Les ennemis passèrent à l'attaque. Tout se déroula comme prévu. Le couteau se ficha dans la chair du cochon avec un bruit mat. Six. Evan se jeta à plat ventre, se releva, derrière son ennemi. Il le saisit par les épaules et le retourna, s'en servant de bouclier. Ce dernier se fit empaler par son propre coéquipier. Sept. Une pointe de roche extraite du sol se ficha dans le corps de l'agresseur. Huit. Plus que deux. Les guerriers cochons se ruèrent simultanément sur Evan. Ce dernier se jeta en arrière et roula sur le dos. Dans le même mouvement, il s'empara de la lance sur le sol et n'eut qu'à la redresser. Le neuvième raï s'empala tout seul. Derechef, Evan bondit en arrière, le raï sur ses talons. Il s'empara de son couteau resté planté dans le corps de sa première victime et se rua sur la dernière. Le raï abattit sa hallebarde. Evan se décala légèrement de côté. L'arme se planta dans le sol meuble. D'un coup de pied rageur, Evan cassa le manche de bois, et dans le même mouvement, pivota sur ses hanches, frappa. Son couteau se planta dans la mâchoire de l'ultime cochon, de bas en haut.

Evan retira sa lame et laissa sa victime s'écrouler sur le sol et agoniser.

Dix.



Il était reparti depuis un quart d'heure lorsqu'il l'aperçut enfin. La Citadelle! Un frisson lui parcourt l'échine alors qu'un sentiment de plénitude l'envahissait. Il était surpris d'avoir été attaqué par des Raïs si près de la citadelle. Les temps étaient sombres, et les comportements inhabituels. Il ferait part de sa confrontation aux Frontaliers.

Evan talonna Soupir.


- Allez ma grande, on y est presque, courage!


Evan arriva à la Citadelle en fin d'après-midi. Il déposa sa jument dans les écuries, qu'il connaissait bien, et entra, après s'être présenté aux deux hommes qui gardaient l'entrée. Une vague de souvenirs le submergea alors qu'il regardait le décor qui l'entourait. Un an. Il était resté un an. C'était si peu, et c'était tellement. Un an durant, il y avait subi un entraînement intensif, s'était endurci. Le Dessin ne pouvait être sa seule arme. C'est certainement cette année qui lui avait sauvé la vie un peu plus tôt dans la journée. Il y avait rencontré Layna, Frontalière farouche. Au bout d'un an, il lui avait annoncé qu'il voulait partir, qu'il avait besoin d'air, de liberté, d'aventure. Elle avait tenté de l'en dissuader, il a tenté de l'emmener. Finalement, chacun avait pris sa décision, et l'histoire s'est arrêtée là.

Evan prit rendez-vous auprès du seigneur des marches du Nord. Après d'émouvantes retrouvailles, les deux hommes s'étaient en effet rencontrés et beaucoup appréciés, Evan fit part de sa découverte à son ami. Un pli inquiet barra le front de l'homme.
Ils en discutèrent encore un moment puis Evan prit congé, désireux de retrouver sa belle.

En passant près des cuisines, il croisa deux hommes tous deux armés qui discutaient. La réplique de l'un capta soudain toute son attention.

- ... compte me rendre à l’Œil d’Otolep. Je me suis toujours demandé si j’étais capable de m’y baigner. J’irai à cheval....

L'œil! Ce lieu mythique! Ce lieu où il avait conçu le plus beau de ses dessins. Il donnerait tout pour y retourner.
*Eh bien va voir Layna et va à l'œil ensuite, tu n'as rien de prévu de toute façon.
*Oui, mais si c'était un signe? Si le fait que je croise cet homme en cet instant parlant de l'œil était un signe? Un signe comme quoi il faut que je m'y rende?


Evan ne prit pas le temps de réfléchir plus, et décida d'agir comme il le faisait d'habitude: spontanément. Quand la chance passe, il faut s'en saisir et ne plus la lâcher. Il fit demi-tour.

Le temps qu'il réfléchisse, les deux hommes s'étaient envolés. Evan les chercha, et les trouva finalement dans la grande cuisine. Sans faire attention à ce qui l'entourait, il se précipita directement vers eux.

- Hé! Hé! Une minute!, les interpella-t-il. Une minute! Bonjour! Désolé de vous importuner. Je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre votre conversation dans le couloir. Vous comptez vous rendre à l'œil d'Otolep, c'est bien ça? Je m'appelle Evan, je suis Dessinateur. Je peux vous y conduire en un clin d'œil, sans mauvais jeu de mot.


Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



14.01.13 20:52


« Je pars donc avec toi demain, mais … d’où te vient cette idée de vouloir se baigner dans l'Oeil ? Je n'y ai jamais vraiment pensé. »

- D’où ? Bonne question… Pas moyen de me souvenir. Quand j’étais gamin sûrement. L’idée m’est venue et je me la suis rappelée, mais je ne fais pas vraiment attention au passé, alors de quand date-t-elle ? Aucune idée.

Néo sourit, et lui demanda à quelle heure ils partiraient. Eilar réfléchit avant un peu de répondre, mais n’en eut pas l’occasion.

« Hé! Hé! Une minute! Une minute! Bonjour! Désolé de vous importuner. Je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre votre conversation dans le couloir. Vous comptez vous rendre à l'œil d'Otolep, c'est bien ça? Je m'appelle Evan, je suis Dessinateur. Je peux vous y conduire en un clin d'œil, sans mauvais jeu de mot. »

Un jeune homme venait de se ruer vers eux, pour les apostropher vivement, quoique sans agressivité. De sa taille environ, aux cheveux noirs courts.
La spontanéité de cet Evan lui plaisait, mais il était plutôt surprenant. Quel mauvais jeu de mot ? Il en connaissait un rayon, et pourtant il n’en voyait pas… Une expression, sûrement.
Dessinateur… Il parlait donc d’un pas sur le côté. En soi, pourquoi pas, ce serait franchement pratique. Mais les dessinateurs capables d’effectuer un pas sur le côté étaient supposés être très peu nombreux. Enfin… S’il en était incapable, il n’y avait aucun souci à se faire. S’il réussissait, cela pourrait potentiellement se montrer plus problématique…

- Un pas sur le côté ? Ce ne serait pas de refus, mais pourquoi…

Eilar s’interrompit de lui-même. De quel droit se permettait-il de demander les motivations de cet homme ? Il venait leur proposer son aide sans contrepartie.

- Désolé pour ce que j’ai failli dire, je parle trop vite. Avec plaisir. Je me nomme Eilar Nelan. En revanche, mon nouveau compagnon, Néo, souhaiterait plutôt partir demain, si ça ne te dérange pas. Fixons cela à l’aube, d’accord ? Cela me laisse le temps de me reposer.

Il n’avait rien d’important à régler, et serait bien parti sur le champ, mais un peu de repos ne lui ferait pas de mal. Il n’y avait théoriquement rien de risqué à effectuer un pas sur le côté (du moins au vu du peu qu’il en savait), mais si jamais cet Evan le conduisait vers un autre endroit… Il y aurait sûrement des explications qui se perdraient.





Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



23.01.13 17:56



Hé! Hé! Une minute! Une minute! Bonjour! Désolé de vous importuner. Je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre votre conversation dans le couloir. Vous comptez vous rendre à l'œil d'Otolep, c'est bien ça? Je m'appelle Evan, je suis Dessinateur. Je peux vous y conduire en un clin d'œil, sans mauvais jeu de mot.


L'inconnu qui venait d'arriver vers nous presque en courant était un jeune homme qui devait avoir une vingtaine d'années avec des cheveux mi-longs un peu coiffes n'importe comment *C'est la nouvelle mode cette coiffure ?* Un sourire flottait sur son visage et ses yeux étaient rieurs. Il avait l'air sympathique.
Nous y conduire en un clin d’œil ? Je ne compris pas tout de suite qu'il parlait d'un pas sur le côté et quand ce fût le cas, je du faire une expression étonnée. Il était jeune et les dessinateurs capable d'en exécuter était peu nombreux. Mais si il nous le proposer, c'est qu'il en était capable, du moins je l’espérais. Je n'avais jamais utiliser ce moyen de transport et je ne sautais pas de joie à l'idée de le tester. Entre le moment ou nous disparaissions et le moment ou nous reparaissons … Où étions nous ?

Eilar pris alors la parole pour le questionner, mais s'interrompit au milieu de sa phrase avant de s'excuser. Je n'avais pas encore pris la parole jusqu'à maintenant. Même pour me présenter.

Je m'appelle Néo Lyama. Et oui, nous comptons bien nous rendre à l'Oeil.
Est-ce vraiment avec la pas sur le côté que tu propose de nous y emmener ?
Je n'ai jamais utiliser ce moyen de transport …
ajoutais-je avec un sourire.
Je vais vous laissez. Devant les écuries à l'aube, ça vous va ?

Je me levais et les saluais une dernière foie avant de m'éloigner. Je déposais un message à un dessinateur destiné à Kloa l'informant que nos retrouvailles auraient lieu plus tard et que j'en étais désolé. Une fois fais, je me dirigeais vers ma chambre et me dirigeais vers la fenêtre ouverte. La Citadelle était en hauteur et offrait un spectacle incroyable. Les derniers rayons du soleil donnait une teinte orangée aux forets et aux montagnes alentours. De la Vigie, le spectacle devait être encore plus grandiose. J'avais déjà essayer de mettre les pieds dans cette pièce réservée aux dessinateurs avec Kloa, mais étant donné que je n'avais aucun don en matière de dessin, je m'était retrouvé face à une sorte de rideau bleu qui m'interdisait l’accès à cet endroit. J'avais donc laissé tomber l'affaire, me contentant des fenêtres et des balcons les plus hauts pour profiter de la vue.

Je laissais mes pensées dériver vers le voyage à venir. Enfin … On ne pouvait pas vraiment appeler cela un voyage puisque nous allions arriver directement à destination. Je n'étais pas très rassuré à l'idée d'effectuer un pas sur le côté. A par leurs existences, je ne savais rien des Spires et de l'Imagination et j'ignorais comment un dessinateur s'y prenait pour disparaître d'un endroit et arriver à un autre en moins de quelques secondes. C'était tout de même étrange … *reprend toi Néo ! Tu as vécu pire !* Je sortis de mes pensées et fermais la fenêtre. Il faisait nuit à présent et puisque le rendez-vous avec Evan et Eilar était fixé à l'aube, je ferais mieux d'allais me coucher.

¤ ¤ ¤


J’émergeais difficilement du soleil après un nuit sans rêve et me levais en baillant. Je me préparais et rassemblais mes affaires dans mon sac avant d'accrocher le fourreau de mon sabre à ma ceinture et de passais ma hache dans mon dos. Je démontais mon arc et le glissais dans le sac avec son carquois contenant une douzaine de flèches et sortais dans la cour. Le jours commençait à peine à se lever. J'étais à l'heure. Je me dirigeais vers les écuries pour prévenir le palefrenier qui était déjà en train de travailler, que ma monture allait rester quelques temps ici. Cela m'étonnerait vraiment que Evan puisse emporter un cheval …

Je sortis et me postais à l'entrée des boxes en attendant mes compagnons.

Revenir en haut Aller en bas
avatar
Invité
Invité



31.01.13 11:16
HRP: Dites-moi si ça vous convient et/ou s'il faut que je change un truc ;)

Pré-Event Nimurde [Libre] Yeuxw
« ACCROCHEZ-VOUS, LES GARS. »
Pré-Event Nimurde [Libre] Wolfeyes

Evan attendait leurs réactions avec une certaine appréhension tout de même. Aussi bien, il venait de les brusquer, ou de les couper dans une discussion très importante. Aussi bien ils n’étaient pas commodes du tout et allaient lui mettre une raclée, et ce ne seraient pas les Frontaliers qui voleraient à son secours !
L’homme qui parlait au moment où il les avait interrompus prit la parole :
- Un pas sur le côté ? Ce ne serait pas de refus, mais pourquoi…
Il s’interrompit soudain et repris quelques secondes après, d’un ton tout à fait différent :
- Désolé pour ce que j’ai failli dire, je parle trop vite. Avec plaisir. Je me nomme Eilar Nelan. En revanche, mon nouveau compagnon, Néo, souhaiterait plutôt partir demain, si ça ne te dérange pas. Fixons cela à l’aube, d’accord ? Cela me laisse le temps de me reposer.
Eh bien, on ne pouvait pas dire que ce gars-là traînait ! Bon, au moins, Evan était satisfait. Ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait se faire remonter les bretelles. Mais vu l’allure des ces deux gars-là, il se doutait fort qu’il ne parviendrait pas à se tenir loin des ennuis ad vitam aeternam.
Le second euh… bonhomme, prit la parole à son tour :
- Je m'appelle Néo Lyama. Et oui, nous comptons bien nous rendre à l'Œil.
Est-ce vraiment avec le pas sur le côté que tu propose de nous y emmener ?
Je n'ai jamais utilisé ce moyen de transport. Je vais vous laisser. Devant les écuries à l'aube, ça vous va ?

- Impeccable ! , répondit le Dessinateur.
Puis Néo partit sans demander son reste !
- Bah dis-donc les gars, ont peut pas dire que vous trainiez vous hein ! Vous êtes même un peu… Un peu survoltés non ? Allez les gars, on s’en va casser du Raï !! C’est un peu comme ça que ça marche non ?
Devant l’impassibilité de mon partenaire, Evan choisit néanmoins de ne pas me démonter.
- Roooooooh allez !! Lâche-toi un peu vieux, tu vas pas te faire attaquer !
Eilar répondit enfin quelque chose qui fit rire le jeune Dessinateur, puis après quelques minutes à bavarder, ce dernier s’en alla trouver un endroit où dormir.
Elle n’était pas à la Citadelle. Layna. Evan eut du mal à contenir sa déception. Dépité, il ne parla à personne de la soirée et alla se coucher, pressé de se rendre à l’Œil.
Le lendemain, il se leva de bonne heure et après un copieux petit déjeuner, empaqueta ses affaires, pas grand-chose, et se mit en route pour les écuries. Il y trouva Soupir, sa chère jument. Il la caressa de longues minutes et détacha son arc de la selle qu’il enfila en bandoulière ainsi qu’un carquois rempli de flèches Il s’empara d’une flèche au manche brisé. Un bref saut dans l’Imagination et elle était réparée
Ses affaires prêtes, Evan se rendit dans l’étable y trouver ses compagnons. Ils étaient là tous les deux.
- Alors, bien dormi ? C’est le grand jour aujourd’hui hein ! Bon allez, j’essaie de détendre l’atmosphère j’avoue mais je stresse un peu c’est vrai. A vrai dire, c’est la première fois que j’essaye !
Il leur adressa un clin d’œil, de telle manière qu’ils ne purent savoir si il blaguait ou non.
- Bon, vous avez toutes vos affaires ? Alors on y va. J’ai accès à l’Imagination, je viens de vérifier. Donnez-moi vos mains…
Evan ferma les yeux. Aussitôt apparurent dans sa tête les Spires, un nombre de chemin infini. Il ne savait pas très bien comment s’y prendre, la seule fois qu’il avait fait un pas sur le côté, c’était un peu involontaire…
Peu à peu, il visualisa l’Œil. Il s’était rendu une fois, mais malgré tout, chaque détail était précis dans sa tête. Evan se savait être un Dessinateur hors du commun, dans le sens où sa maîtrise sortait de l’ordinaire, mais il ignorait s’il serait capable de transporter les deux hommes en même temps.
Son pas sur le côté était presque terminé.
Tout aurait pu se dérouler comme prévu.
Aurait pu. Si un cheval n’avait pas renâclé.
Le renâclement du cheval rappela à Evan l’un de ses nombreux souvenirs en tant qu’éclaireur dans les convois, un jour qu’un tigre des prairies les attaquait. Dans les plaines de Shaal.
Ils disparurent.
*
Dans la seconde, ils se matérialisèrent dans un autre lieu. Evan chercha l’Œil du regard mais ne vit que des plaines. A perte de vue. De l’herbe, partout. Partout, de l’herbe. Un bruit le fit soudain se retourner.
- Par la Dame…
Un tigre, un bon mètre au garrot, se redressait doucement. Et derrière lui, trois autres.
- Ok les gars, on panique pas, okay ? Il suffit de ne pas faire de bruit.
Le tigre leva soudain les yeux sur eux et sembla comprendre ce qu’il se passait. Sembla comprendre que le repas venait de lui être servi sur un plateau d’argent. Ou plutôt sur un plateau d’herbe, parce qu’il n’y avait que ça dans les plaines.
Le tigre rugit soudain, si fort que son haleine agita les cheveux du Dessinateur.
- ON COURT !!!! , hurla-t-il à ses compagnons, puis, faisant demi-tour, prit ses jambes à son cou.
Il crut voir un de ses camarades dégainer son arme et cria que ça ne servait à rien, qu’ils ne pourraient jamais s’en sortir face à quatre tigres enragés.
Il accéléra le pas. Derrière lui, les tigres venaient de se mettre en mouvement, et rattrapaient déjà la maigre avance qu’ils avaient réussi à prendre. Evan percuta soudain. Le Dessin bien sûr !
Il se retourna et plongea dans l’Imagination. Aussitôt, un mur de pierre de deux mètres jaillit du sol et les tigres vinrent s’encastrer dedans.
- Vous voyez ? C’est pas si terrible que ça final…
Il s’interrompit aussitôt lorsqu’une des bêtes bondit par-dessus son mur de fortune.
- Oh ho ! Ok les gars, on reste calme…
La bête rugit à nouveau. Evan dégaina lentement son arc. Non, il n’aurait pas le temps. Ille rengaina aussitôt. Il jeta un rapide coup d’œil à ses compagnons. Ils avaient le visage fermé.
- Je vais arranger ça…, risqua Evan.
Il sortit une flèche de son carquois. Le tigre se ramassait. Un plan prenait forme dans l’esprit du jeune homme, mais il fallait être complètement fou pour le tenter, et complètement chanceux pour le réussir. Derechef, Evan se glissa dans les Spires. Il visualisa la flèche. Dans la tige en bois, il plaça lentement de la puissance. Le bois, la terre, l’un des éléments. Et ça, c’était son rayon. Il plaça donc de la puissance dans le fin bout de bois, toujours plus de la puissance, jusqu’à ce que la flèche menace d’exploser. Alors il ouvrit les yeux.
- Accrochez-vous les gars.
Le tigre ramassa sa prodigieuse musculature et bondit sur les trois hommes. Alors Evan saisit sa flèche à une main et la planta d’un geste rageur dans le sol en poussant un cri. Aussitôt, celui-ci se fendit sur plusieurs dizaines de mètres et les deux parties se détachèrent soudain l’une de l’autre dans un tremblement terrible. La faille fit en une fraction de seconde deux mètres de large. Evan y poussa ses compagnons, bon gré mal gré, et sauta à son tour, juste à temps. Le tigre passa au-dessus de leurs têtes, qu’il aurait dû arracher du reste de leur corps d’un mouvement de patte. La terre du sol ne s’était désolidarisée « que » sur vingt mètres en profondeurs et déjà les compagnons s’en rapprochaient dangereusement ! Evan saisit la manche d’un, le poignet de l’autre et se glissa dans les Spires.
*
Le tigre, rageur, chercha les humains du regard. Personne. Il s’approcha de sa démarche féline du bord du trou.
Personne.


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1
Sauter vers: