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EVENT géantonnades ! [Neleam + Nessa + ?]
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Neleam
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Neleam
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20.12.12 23:16
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Libre ! J’étais libre.. Je sentais tout tourbillonner avec moi. Neleam avait fermé les yeux, mais je sentais. Elle n’était plus moi, elle n’avait plus d’emprise sur moi. Je voulu crier ma joie, montrer au monde entier que j’existais encore lorsque la réalité se rappela brutalement à moi.
Le dessinateur me lâcha.
Il fixa Neleam, comme pour vérifier qu’elle se remettait correctement du pas sur le côté. Celle-ci lui fit un signe de tête avant de gonfler la poitrine.

- Va les chercher, j’attends ici.


Je la sentais tendue. Elle avait détesté ça. Je jubilais ! Elle n’était donc pas toute puissante.. Elle avait peur du feu. Chez Ali je l’avais senti, comme là. Ce malaise.. Disparaître pour réapparaitre plus loin ne devait pas plaire aux parasites… tant mieux !
Enfin je n’étais pas encore sauvée d’affaire.
La guerrière s’assit sur un rocher, pour reprendre ses esprits, tout en analysant la situation.
Le reste du groupe ne tarderait plus trop, alors autant éviter de tomber dans une embuscade. Tout autour des cailloux. De différentes tailles bien entendu, mais pas d’arbres. Enfin si, quelques un plus bas. Quelques touches d’herbes éparses, aillant réussi le miracle de trouver un peu de terre. Plus haut.. D’autres rochers. Très haut.
Neleam plissa les yeux et observa la crête. Elle n’y distinguait rien d’anormal. Enfin rien qui pourrait paraitre plus anormal que la normalité de ce qu’elle ne considère pas comme anormal. Bref je n’étais jamais venue ici alors…Je ne savais pas trop quels en étaient les dangers. Des risques d’éboulements ? Possible… Mais le chemin semble avoir été foulé de nombreuses fois alors ce ne devrait pas être trop dangereux. Peut-être des Raïs, ou autres bestioles assoiffées de sang. Et Neleam bien entendu, il ne fallait pas oublier qu’elle était du mauvais côté de la barrière.

Une fois son cent-quatre-vingt terminé, le reste de sa petite troupe était là. Daeg le gros nounours (moins poilu qu’un nounours mais plus… musclé) et le frontalier, surnommé grisou.
Tout ce beau petit monde.
Neleam sourit :

-En avant mauvaise troupe !

Et c’est parti… La guerrière marchait d’un pas rapide. Avait-elle envie de semer les deux zigotos qui se lançaient continuellement des piques ? Possible… Mais comme je n’avais rien à faire, moi je comptais les scores. Et… le thull était en tête.
153 – 141
Match serré… Le frontalier avait rattrapé un grand retard lors de leur rencontre avec le dessinateur. Le thull n’avait pas été plus emballé que ça quant à faire un pas sur le côté et le frontalier s’en était donné à cœur joie. Neleam non plus n’était pas emballée, mais les deux mollusques étaient trop concentrés, l’un sur l’autre pour s’en apercevoir.
Et le dessinateur n’était jamais allé à Otolep, voilà pourquoi ils devaient encore marcher. Le dessinateur avait fuit juste après, refusant de les accompagner. ¨Pourquoi une telle peur .. ? Avait-il vu les géants ? Je sentais que cette question, Neleam commençait à se la poser. Comment réagir ? Il lui faudrait comprendre la situation, retenir un peu monsieur muscle avant qu’il ne se jette dans le tas et… Éviter de tous les massacrer, sinon le gourou serait furax, sans que personne ne s’en aperçoive.
Mission impossible.
Neleam soupira et se remit en chemin avant de se stopper.
Elle sentait quelque chose… Son sixième sens l’avertissait. De quoi ?
Aucune idée mais Neleam se jeta à couvert. Dernière un rocher juste au moment où des bruits de cailloux volant en éclats lui parvenait.

Qu’est-ce qu’il se passait encore ?



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Deag Jörgan
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Deag Jörgan
Thül



28.12.12 10:48
Le Pas sur le Côté.
Aberrant.
Lui, Deag Jörgan venait de faire un Pas sur le Côté.

A Al-Far, son entrain avait quelque peu diminué lorsqu’il avait prit conscience du trajet à parcourir. Entrer dans la Légende s’avérait long et fastidieux. Mais Neleam n’avait pas chaumé. Le premier Dessinateur passant dans le coin et apte à effectuer un Pas sur le Côté avait été réquisitionné sans autre forme de procès. Neleam lui avait retourné le cerveau comme un steak de siffleur de sorte que l’inconnu n’avait pas pu refuser.
Au grand damne de Deag qui n’appréciait pas du tout ce moyen de transport… Il s’y était d’abord farouchement opposé et seules les moqueries du Frontalier et l’insistance de Neleam l’avaient fait changer d’avis.
La chevalière était passée la première. A peine disparue, le frontalier envoyait une pique au Thül, mettant en doute ses motivations vu « son comportement de gros dindon mouillé ». Deag avait bien failli lui rentrer dedans, mais par chance le Dessinateur était revenu à ce moment là. Enfin par chance… Pas pour le dernier qui n’eut que le temps de voir un bébé montagne fondre sur lui, le décoller du sol en lui serrant les deux bras à les lui broyer. Deag avait alors vociféré une menace du genre :

- C’est mon tour ! Mais saches que si je perds quoi que ce soit en route, je t’embroche de bout en bout avec mon épée !

Nul ne sût jamais si c’était l’effet de la voix du Thül ou bien la taille de son épée qui offrait à la menace une profondeur inattendue, mais le Dessinateur fit montre d’un pouvoir bien supérieur qu’à l’accoutumé… Son Pas sur le Côté fut parfaitement exécuté et ils apparurent précisément où il le souhaitait. Deag le retint prisonnier de ses grosses paluches quelques secondes avant d’oser ouvrir les yeux. Enfin il lâcha sans ménagement le malheureux Dessinateur dont les pieds flottaient lamentablement dans le vide. Il atterrit brutalement et disparu aussitôt.
Deag se lança dans une tournée d’inspection, tâtant son large torse pour vérifier que tout était passé. Une fois l’inventaire de son énorme carcasse terminé, il respira plus librement. Rien ne manquait à l’appel. Le frontalier, qui était arrivé depuis longtemps sans qu’il s’en aperçoive, l’observait avec un rictus moqueur. Prenant conscience du spectacle qu’il devait livrer il reprit contenance en observant le paysage. Bon alors où était ce fameux étang ? Ou lac… Pourraient-t-ils y pêcher de quoi se sustenter ? Une question existentielle qui devrait attendre encore puisqu’ils n’étaient pas encore à destination.

Neleamn prit les devants en ces termes :

-En avant mauvaise troupe !

Deag ne songea pas un instant que cela puisse lui être adressé, et refourgua l’appellation à la présence du frontalier qui à son sens gâchait tout. Neleam marchait vite mais Deag n’avait pas de mal à suivre, ses grandes enjambées s’avérant bien utiles. Et force était de constater que le frontalier se mouvait aisément, habitué au terrain. Le comble étant qu’ils n’avaient plus de chevaux… Dans toute sa vilénie le Dessinateur avait refusé des les apporter. Soi-disant qu’il ne pouvait pas transporter une si lourde charge (ce qui n’avait pas rassuré le Thül).

Soudain, alors que Deag se figurait un combat mythique, Neleam se jeta à couvert. Dernière un rocher juste au moment où des bruits de cailloux volant en éclats lui parvenait.

Qu’est-ce qu’il se passait encore ?

Deagan vérifia discrètement qu’il n’avait rien écrasé par mégarde. Une fois convaincu de son innocence, il imita Neleam, et prit un air sévère qui convenait à l’observation, avec un temps de retard sur le frontalier. Des voix leur parvinrent :
- Mais fait un peu attention ! Tu veux qu’on nous entende de la Citadelle ??
- C’est pas moi je l’ai à peine touché et il s’est cassé en deux !


Deag jeta un coup d’œil discret en direction des voix. Ce qu’il vit était quelque peu singulier. Un noble, d’après ses vêtements, conversait avec un paysan à l’allure dépareillée, devant un rocher mal en point. Brisé net au centre, le roc semblait s’être frotté à plus fort que lui. Deag échangea un regard interrogateur avec Neleam et même avec le frontalier tant la situation s’avérait incongrue. Pourquoi un duo si mal assortit se baladait dans le coin ?

- Montre-moi ça… Mmm ils ont dû passer par là. Non mais regarde-moi ce chantier ! Qu’est-ce qu’il leur a prit de s’éloigner autant de l’Œil ?
- Et ça casse des rochers ces trucs ?
- Tu as vu les monstres que c’est ? Ils se battent tout le temps pour un rien sans se soucier de ce qu’il y a autour ! L’avantage c’est qu’on ne va pas avoir trop de mal à suivre leur trace. Amène-toi.
- Mais euh… comment on va faire pour qu’ils retournent à leur post ?
- On leur rappel les termes du contrat et s’ils refusent on leur botte le train. Allez bouge !


Les deux hommes s’éloignèrent et bientôt leur voix ne fut plus qu’un murmure lointain.
Deag se releva et se laissa aller.

- Qu’est-ce que c’était que ces zigotos ? Que je sois changé en frontalier si ces deux là n’étaient pas infestés de poux ! Tu avais raison Neleam ils rôdent près de l’Œil !

- Je m’inquièterai surtout de savoir ce qu’ils cherchaient à ta place, tas de muscles inutiles !

Deag le fixa méchamment et pendant un moment il n’y avait plus une once de bonhomie dans ses traits. Il évalua la taille de la tête du frontalier, ramassa une pierre d’une dimension similaire et la broya d’une seule main. Le frontalier eut la sagesse de ne pas répliquer et Deag, satisfait que son message soit passé, poursuivit :

- J’ai bien comprit qu’ils cherchaient leurs alliés. Des monstres capables de fendre le roc –et si je t’entends accuser les Thüls je veillerai à ce que tu nourrisses cette terre de ta chair abject pour l’éternité – mais qui n’ont apparemment pas respecté leur contrat. Et quel qu’il soit cela nous offre un avantage significatif. L’ennemi est désorganisé ! Profitons-en !

Deag se tourna alors vers Neleam qui avait eu l’idée de venir jusqu’ici.

- Tu avais raison l’Œil les attire ! Tu as eu du flair, petite ! Ta perspicacité sauvera peut-être le continent !

Le frontalier quant à lui ne partageait pas l’enthousiasme du Thül et le regard qu’il portait sur Neleam se teinta de suspicion.

- De la perspicacité ou…, chuchota-t-il pour lui-même.

Deag, qui en avait complètement oublié sa mésaventure avec le Pas sur le Côté, n’avait plus qu’une envie : éclater du pou. Sans oublier bien sûre qu’il s’agissait à la base d’être humains innocents.

- … on est pas obligé de les tuer, je pourrai les suspendre en hauteur, ou les séquestrer quelque part, ou faire des nœuds avec leurs membres le temps qu’on trouve un antidote. Tiens, on pourrait les immerger directement dans l’eau du lac et voir ce qui se passe lorsqu’ils boivent la tasse ?
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Neleam
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Neleam
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29.12.12 13:50
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La guerrière resta immobile, guettant tout ennemi potentiel. Tout comme moi, même si je ne servais à rien. Quitte à mourir, autant savoir par quoi. Ou qui. A notre grande surprise, ce furent des voix qui brisèrent le silence.

- Mais fait un peu attention ! Tu veux qu’on nous entende de la Citadelle ??
- C’est pas moi je l’ai à peine touché et il s’est cassé en deux !

Neleam soupira. Les inconscients.. Me que faisaient-ils ici ? La jeune femme se retourna et les observa a la dérobée. Elle était toujours derrière son rocher. Précaution assez inutile car un thül a légèrement plus de mal à l’imiter. Mais ces deux balourds, dépareillés, ne semblaient pas en avoir conscience. En effet, leur tenues étaient très différentes et ils n’avaient aucune raison, l’un comme l’autre, de se trouver ici…

- Montre-moi ça… Mmm ils ont dû passer par là. Non mais regarde-moi ce chantier ! Qu’est-ce qu’il leur a prit de s’éloigner autant de l’Œil ?

A cette phrase, Neleam se figea. Cette tension soudaine me fit réaliser que Neleam et eux étaient dans le même camp. Remettre les géants dans le droit chemin. Mais ceux-là en parlaient d’une façon désinvolte, comme si ce n’était rien.


- Qu’est-ce que c’était que ces zigotos ? Que je sois changé en frontalier si ces deux là n’étaient pas infestés de poux ! Tu avais raison Neleam ils rôdent près de l’Œil !

Il avait raison.. Neleam hocha la tête pour acquiescer. Bien sur qu’elle avait raison ! Elle et eux avaient entendus la même chose ! Le même appel ! Donc forcément qu’elle avait raison.. Il y aurait aussi des géants près de l’œil. Enfin ça, ce serait la « surprise ».

- Je m’inquièterai surtout de savoir ce qu’ils cherchaient à ta place, tas de muscles inutiles !

Daeg prit son temps avant de répondre au frontalier. Il lui fit comprendre qu’il avait intérêt à lui lâcher la grappe s’il tenait à rester encore un peu vivant.
Je savais que Neleam ne les pousserait pas trop à la réflexion. Mieux valait éviter qu’il ne la soupçonne, ou se mettent en tête des idées aberrantes, qui compliqueraient la situation. Ni elle ni moi n’avions envie de tuer Daeg ou le frontalier. Après avoir fait un bout de chemin, on se rend vite compte qu’on s’attache à ses compagnons de voyage.


- J’ai bien compris qu’ils cherchaient leurs alliés. Des monstres capables de fendre le roc –et si je t’entends accuser les Thüls je veillerai à ce que tu nourrisses cette terre de ta chair abject pour l’éternité – mais qui n’ont apparemment pas respecté leur contrat. Et quel qu’il soit cela nous offre un avantage significatif. L’ennemi est désorganisé ! Profitons-en !

Monsieur muscle se tourna ensuite vers moi, et me félicita.

- Tu avais raison l’Œil les attire ! Tu as eu du flair, petite ! Ta perspicacité sauvera peut-être le continent !

Je grinçais des dents. Oh non ! ne la remercie pas monsieur le thül… Mais Je sentais Neleam sourire, fière d’avoir un thül aveugle au fond de sa poche.
Son enthousiasme fut rapidement douché par le frontalier qui lui, ne semblait pas marcher dans la combine.

- De la perspicacité ou…,


Neleam se tendit, réalisant le danger que représentait cet homme.


- … on est pas obligé de les tuer, je pourrai les suspendre en hauteur, ou les séquestrer quelque part, ou faire des nœuds avec leurs membres le temps qu’on trouve un antidote. Tiens, on pourrait les immerger directement dans l’eau du lac et voir ce qui se passe lorsqu’ils boivent la tasse ?

La guerrière jeta un coup d’œil à Daeg qui était parti dans son délire. Mieux valait pour elle qui ne découvre jamais qu’elle était contaminée.. sinon elle souffrirait. Il ne ferait pas que la tuer. Ca serait trop simple. Et il n’évacuerait pas sa déception et sa rage de s’être fait berner.
Par contre le frontalier se réveillait et deviendrait certainement dangereux… Mais il pourrait être utile contre les géants. Neleam ne pouvait pas le tuer sans éveiller de soupçons. Monter Daeg conte lui par conter… C’était plus probable. Et un petit mot du frontalier ça en serait fini de lui. Le thül était un sang chaud.
Cependant la dernière question du thül m’interpella. Que se passe-t-il s’ils arrivent dans le lac .. ? Déjà il faut y parvenir, tout le monde n’en est pas capable… Et après ? L’œil les soignerait-il ? Où les rejetterait-il ? J’en savais rien.. Et Neleam non plus. Mais elle n’était pas rassurée. Elle commençait à se questionner sur le pouvoir de l’œil. Comme j’y n’y étais jamais allée, elle ne pouvait pas se douter de ce qui l’attendait…
Ca ne serait pas une partie de plaisir..


L’incident sembla cependant galvaniser le groupe. Il y avait de la baston à l’horizon. Il leur suffisait de suivre leur ploucs, cars ils étaient aussi discrets que les géants. Les géants… pas de simples bêbêtes qu’on tue facilement.. Neleam n’en avait jamais rencontré. Et c’était certainement le cas de nombreux alvariens. Etaient-ils aussi grand que ceux des contes terriens ? Musclés ? Méchants ? Idiots.. ? tant de questions, pour l’instant sans réponses…
Tous étaient silencieux, mais chacun ruminait différentes pensées.
D’ailleurs Neleam commençait à sentir le problème de grisou. Il lui faudrait le convaincre qu’elle n’était pas contaminée…
Par une preuve : trébucher dans les cailloux et rester blessée ? ou par de l’argumentation.. ? Je sentais que tout cela prenait la tête de la guerrière et elle ne savait pas tellement quoi faire. Tuer l’homme lui semblait un chouilla radical. Tant mieux.

La nuit finit par tomber, et ils étaient toujours au milieux de cailloux.


- Hum, je voudrais pas dire mais.. il fait presque nuit.


Neleam s’était tournée vers ses deux compagnons. Elle n’avait pas vraiment pris de provisions (juste un gourde d’eau et quelques lanières de viande séchée avec quelques fruits secs), ni de quoi dormir (une tente ou un duvet), ni de quoi voir dans le noir (lampe torche, bois sec...) et elle était entrain de le réaliser.
Une super nuit à l’horizon…

- on y voit presque rien ! C'est complètement mort, y a pas un arbre, ni une seule âme vivante. A part nous et ces trucs Elle faisait bien entendu allusion aux géants. Surtout qu'on ne sait même pas ce qui nous attend ! Si ça se trouve va...


La fin de ses jérémiades mourut au creux de sa gorge. Devant nous venait d'apparaitre l'oeil. Enfin, ce que nous supposions être l’œil. Bref de l'eau. Une vaste étendue d'eau, des montagnes au loin, pongées dans la brumes, et de la terre, vivante parcourue par un fleuve sinueux. Le tout était plongé dans l'obscurité et les rayons du soleil, qui se couchaient dans leur dos, se reflétaient sur les montagnes au loin, comme si ces massifs étaient un ville illuminée par des millions de lumières...
Neleam en resta bouche bée quelques instants. Moi même j'oubliais ma conditions afin de profiter pleinement de ce spectacles.

Cependant, des massifs sur notre gauches commencèrent à bouger. Ce que j'avais tout d'abord pris pour des rocs était... vivant. Je ne mis pas longtemps à comprendre. C'était eux les géants. Puis petit à petit, je remarquais qu'ils étaient très nombreux. éparpillés. le long de la falaise, puis un peu dans la plaine.. Complètement désorganisés... Mais même de loin, je sentais leur force et le danger qu'ils représentaient. Puis Neleam prit conscience des voiles d'un navire au milieu de l'océan, biep parti pour accoster au plus près de l’œil. Qui disait navire, faisait intrus. D’autres personnes, d’autres combats. De qui s’agissait-il ..?! Des contaminés eux-aussi ? Il sont toute fois très nombreux....

- hum ! ... Je sens qu'on ne va pas s'ennuyer... Vous pensez que le danger vient en premier de quel côté ?

A gauche, les homme rochers. Les géants. Et à droite, le navire et leur guerriers. Bien entendu, près de l’œil, il y aurait très certainement d'autres soldats. Infestés ou non...

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Deag Jörgan
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Deag Jörgan
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03.01.13 20:50
Ils avancèrent le reste de la journée, suivant aisément la trace des deux contaminés- qui ne faisaient pas grand cas de la discrétion- en plus des indices laissés par ce qui semblait être euh… quelque chose de gros. Lorsque le soleil déclina, ils se retrouvèrent plongés dans une semi pénombre qui allait croissante. Ce qui ne plut pas beaucoup à Neleam :

- Hum, je voudrais pas dire mais... il fait presque nuit.

Ce n’était qu’un problème minime pour Deag qui pouvait dormir n’importe où, sur n’importe quoi. En revanche il avait faim et z’yeutait depuis quelques heures déjà les quelques lamelles de viandes séchées qu’il gardait dans une bourse pendue à sa ceinture. Bien sûre il aurait été préférable de faire du feu, mais le paysage n’offrait rien à brûler. Jusqu’à présent il s’était retenu de manger pour ne pas passer pour un goinfre mais puisque Neleam insinuait qu’il était sans doute temps de faire une pause… Il saisit une lamelle aussi résistante qu’une semelle et la mastiqua avec satisfaction, son estomac ronronnant de plaisir. La chevalière continuait de se plaindre, sans s’assoir pour grignoter.

- On y voit presque rien ! C'est complètement mort, y a pas un arbre, ni une seule âme vivante. A part nous et ces trucs Elle faisait bien entendu allusion aux géants. Surtout qu'on ne sait même pas ce qui nous attend ! Si ça se trouve va...

Elle se tut soudain et Deag daigna s’intéresser à autre chose que sa nourriture. Il releva la tête et le vit. L’Œil d’Otolep. Dans toute son immensité, écrasant de majesté et irradiant de puissance. Le Thül ne pouvait ignorer sa beauté. Et pourtant il ne faisait que l’effleurer de sa maigre perception de non Dessinateur. Sous le coup de l’émotion il en oublia de regarder devant lui et failli heurter violemment Neleam –qui se serait à coup sûre retrouvée à terre et sonnée pendant quelques heures. Heureusement il parvint à piler net et à rétablir son équilibre, sans quitter des yeux ce qui l’appelait grossièrement « lac » ou « étang mystique ». Il s’en voulu aussitôt et maugréa intérieurement milles excuses à la Dame, au Dragon, et à l’Œil lui-même. Deag en éluda la présence désagréable du frontalier qui l’honorait d’un sourire sardonique pourtant atténué par le respect imposé par la vision. Même s’il avait déjà vu l’Œil et qu’il méprisait le Thül, il y a des moments où plus rien n’a d’importance. Ils partagèrent ce moment en silence.
Deag s’immergea tout à fait dans la contemplation, jusqu’à ce que sa vision périphérique ne l’informe d’un mouvement suspect. Il se concentra dessus et ce qu’il vit le stupéfia. Quelque chose bougeait au loin. Quelque chose de grand, beaucoup plus grand qu’un Thül, et de laid (beaucoup plus laid qu’un Thül). Puis un autre s’agita, puis encore un et bientôt toute une myriade se mit en mouvement. Ces créatures, Deag en avait rêvé. Il n’en avait jamais vu autrement qu’en illustration mais le doute n’était pas permit.
Des Géants.
Oublié la piscine de l’Imagination, rien ne comptait plus à présent que ces monstres mythiques, ces horreurs de la nature réputées pour leur force soi-disant inégalable et leur brutalité sans limite. Au début de cette quête, Deag se sentait prêt à entrer dans la légende en accomplissant bons nombres d’actes héroïques. Supporter le frontalier sans tenter de le tuer sérieusement en faisait partit. Mais jamais il n’aurait pensé qu’on lui offrirait la possibilité de réaliser un de ses rêves les plus chers. Confronter sa force à celle d’un Géant.
Ses yeux pétillèrent, comme lorsqu’il avait reçu sa première épée de soixante-dix kilos, et son cœur pompa plus de sang qu’à l’accoutumé comme s’il avait comprit que le réseau de muscles en réclamerait bientôt un apport constant et accrue pour optimiser ses performances. Bref, le Thül était dans un tel état d’excitation qu’il s’auto-dopait spontanément.

- Hum ! ... Je sens qu'on ne va pas s'ennuyer... Vous pensez que le danger vient en premier de quel côté ?

Les mots de Neleam parvinrent difficilement à son cerveau, embué par l’hyper ventilation que lui faisait subir le colosse. Il parvint toutefois à se concentrer suffisamment longtemps pour comprendre qu’il n’y avait pas que les Géants. Il ne voyait pas ce qu’il pouvait y avoir de mieux pire que les Géants, mais le frontalier le mit sur la voie.

- Des Pirates !, siffla-t-il entre ses dents.

Pirates ? Deag quitta des yeux l’objet de ses rêves de gloire pour s’intéresser à ce qui arrivait de l’autre côté. Effectivement, il pouvait confirmer qu’il s’agissait bien d’un bateau Pirate. D’une parce que le continent était plutôt mal équipé en la matière et que celui approchant était superbe, et de deux parce qu’aucun bateau allié ne se serait aventuré en Mer des Brumes. Quant à savoir ce qu’ils venaient faire ici, Deag avait sa petite idée. Garrus disait que le problème venait de chez eux. Non contents de contaminer le continent, ils comptaient en plus s’emparer d’un antidote potentiel : l’Œil ! Tortionnaires ! Il ne fallait pas laissé passer ça ! Deag bouillonnait intérieurement, qu’ils mettent donc un de leur satané pied sur terre et il leur montrerait de quel bois se chauffait le continent !
Mais en attendant… incapable de résister plus longtemps, Deagan porta une énorme main à son dos, et caressa la garde de sa gigantesque épée. Son corps, irrésistiblement attiré par le combat à venir, fut étrangement gêné par… un poids. Léger, certes, mais persistant, qui le tirait en arrière. Il fusilla du regard le trouble fête et découvrit avec stupeur qu’on le tirait par le fourreau de son épée dans une tentative désespérée visant à le retenir.

- Mais qu’est-ce que tu fais, pauvre fou ! Reste ici tu vas nous faire repérer et tuer dans le même temps !

Neleam y alla aussi de son argument, et Deag dût bien fléchir devant tant de bon sens. Il fut donc convenu qu’ils se planqueraient pour dormir et qu’ils attaqueraient au petit matin… Le Thül, encore frustré qu’on ait cassé sa joie, prit le premier tour de garde pour ruminer en paix.
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Neleam
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Neleam
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18.01.13 22:13
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- Des Pirates !

Grisou avait reconnu l'embarcation. Des pirates... Neleam et moi étions curieuses. Que faisaient-ils par ici ? Et seuls..? Nous savions que ce ne pouvait qu’être la mission pour réguler les géants, pour quelle autre obscure raison seraient-ils ici ?
Soudain la masse musculeuse de Daeg se mit à vibrer. Tout son être était porté vers l'avant et c'était un phénomène impressionnant. Je senti Neleam impressionnée, et se rendre compte qu'il était impératif que monsieur muscle reste son allié.
Sa grosse main se rapprochait de l'épée monumentale qui barrait son dos, comme s'il se préparait à charger.
Le frontalier et Neleam intervinrent avant qu'il ne soit trop tard. Il ne faut jamais se jeter la tête la première dans une telle situation. D'abord jauger avant de foncer tête baissée.

- Mais qu’est-ce que tu fais, pauvre fou ! Reste ici tu vas nous faire repérer et tuer dans le même temps !

Neleam approuva, bien que sa nouvelle épée la démange elle aussi. La prudence avant tout... Elle mit son grain de sel dans la discussion houleuse, car elle savait que le frontalier n'avait aucune chance de convaincre le thül.

Contre toute attente le sang de monsieur muscle fini par refroidir et ils partirent en quête qu'un abris pour la nuit. Daeg prit le premier quart, plein de fureur, et étant incapable de dormir. Neleam ne fit aucun commentaire et commença sa nuit. J'avais confiance en Daeg, s'il veillait alors Neleam pourrait reprendre des forces. Elle n'avait pas besoin d'une longue nuit de sommeil, mais... Cette marche dans les rochers l'avait bien épuisée.
Ce fut un hurlement qui me tira de ma léthargie. Un sommeil sans rêve mais réparateur. Au moins l'intruse ne tentait pas de m’empêcher de me reposer. Le frontalier trouva rapidement l'explication à ce cri lugubre.

- Nos prédécesseurs ont rencontrés les géants. Leur talent, quel qu'il soit ne semble pas leur avoir été d'une grande utilité. Il nous faudra donc établir une stratégie à l'aube.

Neleam acquiesça et resta couchée, tandis que les hommes échangeaient leur tour de garde. Oui, ils lui faudrait une stratégie. Neleam en avait conscience et il lui fallait la trouver rapidement. Sa mission n'était pas d'exterminer les géants mais qu'ils obéissent, ce qui était une autre affaire. Elle avait toute la nuit pour y réfléchir. Grisou montait la garde, sans prendre garde aux dormeurs, tandis que Neleam l'observait, immobile. J'ignorais quel chemin suivait ses pensées amis... j'aimais pas ça. Elle avait repris des forces après ces petite sieste et maintenant elle mettait en place un piège diabolique.
Et je ne pouvais pas savoir de quoi il s'agissait.
Le temps passa, les étoiles se déplacèrent et Grisou vint la secouer.
C'était son tour de garde. La jeune femme hocha la tête, se détendit les jambes et parti satisfaire sa vessie. Je sentais le froid mordre la peau, et Neleam se mit à faire des rondes. Elle ne s'arrêtait jamais, et faisait en sorte de ne pas être visible par ses camarades. Cependant elle savait que le frontalier ne dormait pas encore. Il fallait qu'il sache qu'elle montait la garde.
Ensuite elle partirait. C'était une évidence.Ca me semblait voué à une mort certaine mais Neleam semblait déterminée. En effet, plusieurs minutes plus tard, lorsque tout fut calme dans les environs, la guerrière faussa compagnie aux dormeurs.

Ses pas réguliers semblaient insouciants. Nous allions au devant de la mort et cela ne semblait déranger personne. Finalement un géants fini par apparaitre devant moi. Neleam devait avoir bien observé les environs car elle n'avait pas eu besoin de le chercher. Ou alors ils étaient tellement nombreux qu'au moindre pas ils en trouvaient un. Dans ce cas là... c'était vraiment mauvais signe. Même avec Daeg dans leurs rangs, ils ne pourraient s'en sortir. Tous les tuer était infaisable. Et s'ils ne fuyaient pas.... ils risquaient de mourir tous les trois.
Tandis que mes pensées s'éloignaient de la réalité, Neleam se planta devant le monstre. Celui-ci baissa les yeux vers la petite chose qui lui barrait le chemin. Puis une chose étrange se produit. Ma vision se troubla. J'étais dans une sorte de brouillard, je ne me rendais pas vraiment compte de ce qui m'entourait, de ce qui se passait. Neleam gérait mon corps, mais moi j'arrivais pas vraiment à suivre ce qu'il se passait. Je ne réalisais pas ce qui était en train de se passer, je me sentais flasque et bien que je sois déterminée à savoir ce que ferait Neleam je me sentais faiblir. Soudain mon corps repris l'initiative. il se baissa, me sortant de ma torpeur. Neleam esquiva de justesse le poing qui l'aurait envoyée s'écraser plusieurs mètres plus loin. Ses négociations ne s'étaient pas déroulées comme elle l'escomptait.
Je sentis mon sang s'échauffer. Il devait mourir. Neleam dégaina sa nouvelle épée et attaqua le géant. Cependant la guerrière avait l'impression d'être inoffensive. Elle ne pouvait attaquer que les jambes, le reste était hors de sa portée.
Fichue petite taille.
Soudain, surgissant de nulle part, un autre géant apparu. Les deux créatures échangèrent un grognement, et Neleam sut qu'elle avait du soucis à se faire.

- Retournez à vos positions initiales !


Ce fut tout ce qu'elle eut le temps de dire avant que les monstres ne se jettent sur elle. Le premier tenta de l'écraser tandis que l’autre s'armait de projectiles. Comment sortirons-nous de cette situation ?
Un hurlement surgit du fond de mes entrailles et Neleam attaqua le géant le plus proche. Son épée décrivit un arc de cercle avant de pénétrer dans la peau du géant. Derrière le genoux. Son épiderme était plus fragile à cet endroit. Cependant il ne s'écroula pas comme prévu. Raté, aucun tendon n'avait été touché. La guerrière attaqua de nouveau la cible dégagée tandis que l'autre géant n'était pas en reste. S'il avait été surpris par le cris de l'humaine, il répliqua, mais avec une voix beaucoup plus puissante, qui fit tout trembler.


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Deag Jörgan
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Mon personnage
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Aptitudes: Au combat ; corps à corps/armes lourdes ; aptitude pour la maladresse.
Deag Jörgan
Thül



31.01.13 19:38
Dans son rêve, Deag coursait en Géant en lui hurlant d’accepter d’être témoin à son mariage. Il cessait de courir et le frontalier apparaissait à ses côtés en souriant, et lui demandait s’il pensait vraiment que sa fiancée voudrait toujours de lui dans cet état. Là il lui tendait un miroir et Deag voyait des centaines de poux batifoler dans ses cheveux, jouant à mâchouiller ses tresses. Il lâchait le miroir et courait plonger sa tête dans l’Œil d’Otolep tandis que Neleam se moquait de lui en hurlant d’un rire malsain. Lorsqu’il voulut sortir, la chevalière l’en empêcha en lui appuyant la tête sous l’eau. Sa force le surprit et il se débattait vainement, discernant les traits défigurés de Neleam qui riait toujours, des poux lui sortant de la bouche et des oreilles. Il entendait l’écho de la marche nuptial singé par le frontalier alors qu’un bateau pirate fondait dans leur direction, prêt de les percuter…
Le hurlement de la Neleam du rêve se mêla à celui de la réelle, puis un autre -que le Deag du rêve crût être le sien- fit trembler l’eau et la terre…

Le vrai Deag de chair, d’os et de muscles, se réveilla en sursaut l’esprit embrumé par le cauchemar. Son premier réflexe fut de fourrager ses cheveux à la recherche de poux. N’y sentant rien grouiller, il remarqua enfin le frontalier qui fixait un point derrière lui, l’air complètement paniqué. Deag se retourna et vit un tableau des plus inquiétants.
Neleam, seule, face aux Géants.
Il échangea un bref coup d’œil avec le frontalier et sauta sur ses pieds, rangea son épée dans le fourreau pendu à son dos, et fonça. Une décharge d’adrénaline acheva de le réveiller tout à fait. Le temps que dura sa course effrénée, il eut le temps de trouver Neleam très égoïste. Pourquoi ne les avait-t-elle pas attendu ? Curieuse réflexion trouvant sa source dans le désir fou du Thül depuis tout petiot de se mesurer à un Géant, mais aussi dans la rancœur fictive qu’il tenait de son rêve où elle tentait de le noyer.

Distrait par ses pensées et son propre cri de guerre, Deag n’entendit pas le frontalier lui hurler d’attendre car quelque chose n’allait pas. Il n’eut pas l’ombre d’un soupçon, et n’aspirait qu’à se jeter dans la bagarre, sauver la chevalière et exiger des excuses pour cet acte de traîtrise absolue. Voyant qu’il aurait tout aussi bien pût parler à un mur, Grisou s’élança à la suite du Thül bien moins pressé que lui de risquer sa vie, mais y étant toutefois disposé. Il ne serait pas dit qu’un frontalier laisserait tout le mérite à un Thül ! Neleam était en très mauvaise posture, les coups qu’elle portait ne semblaient pas aboutir au résultat escompté.
Dans la version officielle, Deag préférera dire qu’il ne dégaina pas son épée tout de suite, étant donné le peu de dégât que celle de la chevalière infligeait au monstre. La vérité est qu’il la laissa au fourreau pour pouvoir jouer du corps à corps aussi longtemps que possible. Moins avisé mais tellement plus prestigieux !

A mesure qu’il s’en approchait il ressentait toute la férocité se dégageant des créatures cauchemardesques. Il força encore l’allure, visant sa première cible : le Géant s’en prenant à Neleam. Hurlant de plus belle, son vacarme attira l’attention du mastodonte qui se détourna de la chevalière. Trop lentement toutefois pour éviter l’impact.
L’impact ? Pire. Le choc des Titans. Deag heurta de plein fouet le Géant qui, surprit, recula d’un pas. Prit de trois quart, le monstre avait son bras gauche coincé par le corps de Deag qui poussa un cri de joie en se croyant plus fort. Mais dès l’effet de surprise passé, le Géant se reprit et utilisa son bras libre pour taper sur cette étrange arapède. Deag manqua d’étouffer lorsqu’il reçut le premier coup dans le dos, vidant ses poumons de tout l’air qu’ils contenaient. Il répliqua par un coup de tête dans le menton (la plus haute partie qu’il pouvait atteindre). Le Géant entra dans une colère noire et bourrina le dos du Thül. Deag réfléchit à toute vitesse. Il calcula que le Géant aurait réduit côtes, colonne vertébrale et poumons en bouillie avant qu’il ne parvienne à lui broyer le torse. Il changea de méthode. Lorsque le Géant arma son bras, il attendit qu’il amorce le mouvement pour le libérer, ne gardant de captif que son bras gauche. Il glissa derrière le Géant qui mangea son propre poing au niveau de l’estomac –lâchant au passage un rot plus mortel que tout le reste- et tira l’horrible membre jusqu’à entendre un « Crrak » encourageant. Pour finir, le Thül mit toute sa force dans son épaule droite pour cueillir le Géant au milieu du dos et le faire tomber grâce au déséquilibre causé par son bras tordu. Deag trouva le mouvement presque familier. C’était un peu comme déraciner un arbre… Il se laissa emporter dans la chute, et utilisa son coude pour écraser les vertèbres du Géant. Etalé sur ce gros tas, on aurait presque dit qu’il lui faisait un massage. Si ce n’est que le client se débattait sans pouvoir l’atteindre et que le Thül avait pour optique de rompre la colonne vertébrale. Pas le genre de traitement pour lequel on paye…

Mais c’était sans compter sur l’extraordinaire solidité de la chose qui rendait la tâche mal aisée. Un peu déçu, Deag s’obligea à sortir son épée et la planta avec une théâtralité très arthurienne dans le corps du Géant. Il dut insister et peser d’une partie de son poids dessus pour parvenir à ses fins. Dès que ce fut fait, le Géant cessa aussitôt de bouger. Mort.
Deag venait de tuer son premier Géant. Il prit appuie sur son épée pour respirer un peu et la douleur irradia de son dos. Aïe. Il le fit craquer pour remettre grossièrement ce qui avait été décalé, et constata qu’il n’avait que deux côtes fêlées au milieu d’un probable champ de bleus violacés. La fierté éclipsa la douleur et il fit un tour d’horizon.
Mais il n’eut pas le temps de voir grand-chose, car on le souleva de terre. Ce n’était plus arrivé depuis ses sept ans… Il réussit à agripper son arme au moment ou un rugissement manquait de défaire ses tresses. Un Géant l’avait porté à hauteur de son visage et Deag pût tout à loisir détailler l’horreur de ses traits, le trou béant ruisselant de morve lui servant de nez, et dû retenir sa respiration pour ne pas succomber à l’odeur de son haleine.
Il y eut ces trois secondes mémorables et un brin grotesques où, ayant cessé de rugir, le Géant examina le gros humain comme s’il hésitait entre en faire son casse-croûte et l’adopter comme jouet. Deag en profita pour lui balancer son poing dans l’œil, déclenchant un cécité provisoire ainsi qu’un mugissement de contrariété. Il eut ensuite le drôle de reflexe de se hisser sur les épaules du Géant et de profiter qu’il avait la bouche ouverte pour tenter de lui extraire quelques dents. Là encore officiellement il tentait de lui arracher la tête mais officieusement il voulait récupérer une partie de sa dentition en guise de trophée…

Vu de l’extérieur la scène devait être… spéciale. Ces deux êtres particulièrement grands formaient une structure colossale dont le sommet était plus large que le pied. En effet le Géant était bien plus grand que le Thül, mais ce dernier était plus large ce qui créait un déséquilibre certain. Le Géant se mit à courir tout en titubant, tâchant de se débarrasser de ce lourd parasite. La bouche ouverte, il était incapable de la fermer tant la poigne du Thül était solide. Et Deag ne se gênait pas pour trifouiller à l’intérieur, essayant alternativement de l’étouffer avec son poing et de récupérer une dent. Mais le monstre n’était pas prêt de lui céder ses ratounes et bavait allégrement, pour lui compliquer la tâche pensait Deag. Même si en vérité la production salivaire du Géant n’était pas volontaire mais bien une réaction biologique naturelle dut à la présence d’un (gros) corps étranger visiblement indécrottable.
Jucher la haut, Deag aperçu le frontalier qui jouait habilement de son sabre et préférait miser sur la dextérité et la réflexion plutôt que sur la force brute. Technique de mauviettes, selon le Thül qui lui trouvait un air de danseuse. Lui-même n’avait pas l’air bien fin à chevaucher un Géant, une main dans le gosier, mais il n’était pas assez objectif pour l’admettre. Il repéra également Neleam mais un évènement inattendu monopolisa son attention.

Un groupe de trois hommes venait d’apparaître, là, en plein milieu du champ de bataille –oui car Deag était bel et bien en guerre- et son Géant dada leur fonçait droit dessus… N’ayant jamais conduit un Géant avant cela, Deag n’avait pas la moindre idée de comment faire pour l’arrêter. En désespoir de cause il lui choppa la langue et la tira sur le côté...
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09.02.13 22:26



Dès leur séparation, Eilar se dirigea vers sa chambre. Il n’était pas particulièrement fatigué, surtout au vu de son inaction. Il n’était pas non plus un adepte du sommeil, et aimait profiter de son temps.
Seulement… Seulement… Il n’avait actuellement pas grand chose pour en profiter, justement. Il valait donc mieux aller se reposer à moitié pour passer le temps, et à moitié en espérant qu’il se passe quelque chose d’excitant nécessitant toute son énergie au cours du « trajet ». En bref, il faisait confiance au lendemain pour l’occuper davantage que le jour même et ceux qui le précédaient. Banal, en partie. Désespéré, surtout.

Comme il avait pu s’y attendre, même la nuit était décidée à le lasser. Pas même un rêve dont il se souvienne au matin. Pas très surprenant, non… Puis Eilar se souvint qu’il avait un pas sur le côté de programmé pour le jour même. Un pas sur le côté… Il avait beau se dire que sa méfiance était sans objet et qu’il devrait plutôt s’en exciter, puisque cela rompait la monotonie... Après tout, les pas sur le côté étaient très rare, certes… Mais enfin…
Le chevalier secoua la tête, et se changea, avant de ranger ses maigres affaires dans un sac qu’il mit sur son dos. Lorsqu’il arriva au point de rendez-vous, seul Néo, qu’il salua était présent. L’attente ne fut pas longue : Il n’eut même pas le temps de se demander si le Dessinateur ne les avait pas roulés que celui-ci arrivait déjà.

« - Alors, bien dormi ? C’est le grand jour aujourd’hui hein ! Bon allez, j’essaie de détendre l’atmosphère j’avoue mais je stresse un peu c’est vrai. A vrai dire, c’est la première fois que j’essaye ! »

Et en plus, c’était la première fois… Décidément… Puis il aperçut le clin d’œil d’Evan. Et éclata de rire.
Lui, presque s’effrayer d’une remarque aussi anodine ? Comme s’il n’avait pas traversé de nombreuses épreuves bien plus dangereuses sans sourciller. Sous prétexte qu’il se retrouvait en terrain inconnu, il se laissait envahir par les doutes… Ridicule ! Dans le pire des cas, le Dessinateur ferait une erreur et ils mourraient sur le coup. Auquel cas il n’y aurait rien à craindre, puisque ce serait trop rapide pour que cela ne puisse le déranger.

« - Bon, vous avez toutes vos affaires ? Alors on y va. J’ai accès à l’Imagination, je viens de vérifier. Donnez-moi vos mains… »

- Bah, au pire on retournera les récupérer plus tard. Ça devrait t’entrainer un peu au pas.

Eilar lui donna sa main sans hésiter. Puis attendit, en observant le paysage pour essayer de distinguer l’effet du transfert. Il ne put néanmoins se contenir de cligner un court instant des yeux.
Ils s’étaient déjà déplacés.
Bon. Il ne savait pas où ils étaient… Mais en tout cas, il y avait de l’herbe. Formidable. Pas de lac en vue, et le décor était tellement extraordinaire qu’Eilar n’aurait pu dire s’ils pouvaient se trouver dans un des milliers d’autres endroits semblables… Ou s’il en existait plutôt des millions. Manifestement, le…
Un grondement s’éleva dans leur dos, et les trois hommes se retournèrent simultanément.
Des tigres. Quatre.
Le Dessinateur réagit rapidement :
« - Ok les gars, on panique pas, okay ? Il suffit de ne pas faire de bruit. »
Eilar avait déjà sa hallebarde en main. Du bruit, il n’en avait pas fait, vu que l’arme n’était pas rangée dans un fourreau. Mais il doutait que ce soit réellement le bruit qui puisse poser problème. De toute façon, les tigres allaient réagir, bruit ou pas bruit, mouvement ou pas mouvement. Ils venaient quand même d’atterrir juste devant la bande, il était hautement improbable que les félins les ignorent ou s’éloignent pacifiquement.

« - ON COURT !!!! »

Eilar sourit. Ce Dessinateur était peut-être capable de faire un pas de côté, mais il n’avait manifestement pas les bons réflexes. Ils n’avaient aucune chance de semer les tigres, et ç’aurait été leur offrir bêtement le dos. Malgré les cris d’Evan, le chevalier se mit en garde, bien décidé à en découdre. Quatre tigres, ça faisait beaucoup, mais rien d’insurmontable s’ils se débrouillaient bien. Il se savait largement capable de se débarrasser d’un des félins sans trop de problème, grâce à la force et à l’allonge de son arme. Avec un peu de chances, les bêtes se sépareraient, et il pourrait peut-être même en occuper deux, le temps que ses deux alliés s’occupent des leurs.
Sauf que le Dessinateur semblait bien décidé à appliquer ses recommandations… Alors que les tigres se ramassaient, prêts à bondir, Eilar rit et interpela Néo :

- Deux chacun, ça me paraît correct. Je t’autorise à m’aider si j’ai un problème.

Manifestement, les tigres étaient du même avis. Parfait.
Alors que ceux-ci s’élançaient en l’air, Eilar tint sa hallebarde horizontalement, à sa droite, et fit un pas sur le côté, pour en intercepter un en plein vol. Mais retint son geste au dernier moment. Il tenait à son arme.
Un mur de pierre venait d’apparaître devant lui, et au bruit sourd qu’il perçut, il en déduit que les tigres venaient de lui prouver que cette apparition était bien réelle.
Eh bien, il savait faire quelque chose d’efficace, ce Dessinateur, finalement !

Quoique…

Un tigre venait de franchir la barrière, et se tenait devant Evan, hors de portée des deux chevaliers. Eilar ne savait pas si le dessinateur pourrait s’en tirer, mais dans le doute, il préféra ne pas intervenir, de peur de pousser le tigre rugissant à attaquer.

« - Je vais arranger ça…»
Le mur avait beau s’être révélé plutôt efficace, le jeune chevalier ne voulait pas prendre de risque, et s’avança très lentement, pour ne pas brusquer l’animal, tout en se rapprochant de son nouvel allié, pour pouvoir agir si le tigre se décidait.

« - Accrochez-vous les gars. »
Ouh là… Eilar ne savait ce que tramait l’excentrique, mais s’il prenait cette fois la peine de les prévenir, mieux valait se tenir prêt, au vu des précédents résultats. Il s’immobilisa, près d’Evan, et fléchit les jambes, tout en s’appuyant lourdement sur le sol, comme paré à arrêter une charge d’un chevalier de son seul corps.
Alors que le tigre passait à l’offensive, le chevalier vit le Dessinateur planter une flèche dans le sol. Et le sol se fissurer, laissant apparaître une faille de près de deux mètres. Eh ben…
Eilar sentit une main le pousser dans son dos. Surpris, il lâcha prise et chuta dans la faille.
Qu’est-ce que…

Puis le sol revint. Avec un lac au loin. L’Œil, sûrement. Ils avaient dû faire un nouveau pas. Eilar s’apprêta à se retourner pour taquiner le Dessinateur, quand il l’aperçut.
Un énorme monstre verdâtre foncer sur lui. Avec quelque chose juché sur son dos. Un Thül. Le monstre faisant près de trois mètres, et au vu de sa couleur, de son allure humanoïde et de l’expression ravissante de son visage (sans compter la main velue qui était enfoui dans sa bouche), c’était sûrement… Un Géant. Et aux intentions peu amicales.
Le chevalier renonça à comprendre et s’avança en éclatant d’un rire sauvage, empoignant fermement le manche de son arme. Le nouvel ennemi avançait en zigzag, apparemment dérangé par celui qui se tenait sur son dos et qui semblait tenter de le dévier de sa course.
Mais non, il ne fallait pas… C’était très bien comme ça !

Cette fois-ci, l’ennemi avait l’air tout de même plus résistant qu’un simple tigre, et ce n’était plus un entrainement. Eilar saisit sa hallebarde par l’extrémité du manche, et se prépara à frapper de toutes ses forces. N’ayant cessé d’avancer, il se trouvait désormais suffisamment loin de ses deux compagnons pour ne pas être dérangé. Il ne savait même pas s’il était vraiment à destination, il ne savait pas ce qui se passait, il ne savait pas qui était ceux qui luttaient ici (car il avait aperçu du coin de l’œil des combats). Mais il s’en fichait. Il avait devant lui un Géant, un vrai, et il n’allait pas le laisser s’en tirer comme ça. Ces bestioles étaient rares, et moins communs encore étaient ceux qui pouvaient se vanter d’en avoir occis un. Eilar était bien décider à se rajouter au lot.
Un bras massif tenta de le cueillir au niveau de la tête, mais le chevalier se pencha et passa sous le coup, avant d’asséner sans retenue le tranchant de sa hallebarde sur le haut de la cuisse du géant, pénétrant profondément la peau. C’en fut trop pour le monstre qui perdit l’équilibre et tomba sur le côté, envoyant par la même occasion voltiger un mètre derrière le Thül.
Ignorant le liquide rouge qui imbibait désormais ses vêtements, Eilar brandit à nouveau sa hallebarde, pour frapper le Géant au cou avec la même force, comme un bourreau exécute la sentence. Le résultat fut le même.
Sautant par-dessus le cadavre, le chevalier se planta tout sourire devant le Thül et tendit sa main pour l’aider à se relever.



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13.02.13 19:02


Je perdis l'équilibre quand Evan me poussa dans le vide. Il était capable de créer une faille de aux moins deux mètres, mais il était incapable de nous sortir des griffes d'un groupe de tigres des prairies autrement qu'en nous poussant dans un trou ? D'ailleurs, le fond du trou se rapprochais bien trop vite de nous. Evan m'attrapa alors pas la manche. Et comment il comptait nous sortir de là ? A ma connaissance, il m'étonnerait beaucoup si il se mettait à voler. Avant que j'ai le temps de me poser plus de question, je sentis le sol sous mes pieds. Un pas sur le côté. Je me sentis idiot de ne pas avoir penser à ça sur le moment. Evan m'avait inquiété quand nous nous appretions à partir de la Citadelle en nous informant que c'était la première fois qu'il en effectuait un. Et je ne crois pas que je recommencerais de si tôt. Surtout que son premier essai nous avait amenés dans un endroit que je n'avais pas eu le temps d'identifier à cause de l'arrivée des tigres, ou plutôt de notre arrivée au milieu des félins. A cheval, il y aurait eu moins de risques … Et urgence ou pas urgence, depuis quand poussait-on les gens dans des trous ?

Evan, la prochaine fois que tu nous fait un coup pareil, je te découpe en petits morceaux !

Bon, ou nous avait-il emmenés cette fois ? Un lac. Apparement nous étions au bon endroit, sauf que quelque chose de pas normal se passait. Des bruits de combat et de l'agitation. Une bagarre ? Mon hypothèse se confirma quand je vis une … montagne courir dans notre direction. Une silhouette immense et très très musclée courait dans notre direction sans avoir l'intention de changer de trajectoire. A mesure que la chose avancait, je pus distinguer une bête à la peau verdâtre et une tête pas symphatique. Et sur son dos … Un homme. Immense et musclé, des cheveux nattés et alors qu'il n'étaient plus qu'à quelques mètres de nous, je vis les traits de son visage.

DEAG ?!

Je ne révais pas, il était bien sur le dos d'un géant à essayer de le faire tourner en utilisant la langue du monstre ! Je détachais la hache qui se trouvait dans mon dos, mais avant que j'ai pu faire le moindre geste, Eilar s'avança et s'attaqua au géant. Véxé qu'il m'ait volé ma cible, je n'allais pas l'aider et me dirigeais vers un autre géant, mais quand Deag alla s'écrasait sur le sol en compagnie de la bête je me mis à rigoler malgré la situation et allait les rejoindre pour m'occuper du prochain qui allait dans leurs directions.

Alors Deag, on test un nouveau moyen de transport ?

Le géant courait dans notre direction et je me mis en garde. Ses créatures n'étaient pas réputées pour leurs délicatesses et étaient rares. Une occasion de tester un nouvel adversaire. J'aperçus une hache fixait dans son dos, mais il n'avait pas l'air décider à l'utiliser. De toute façon, en avait-il vraiment besoin ? Sa main partie dans ma direction et m'aurais écraser sur le sol si je n'avais pas fait un bond en arrière à une distance que je soupçonnais pas pouvoir atteindre. Je resserrais mes mains sur le manche de mon arme et me concentrais. Ce n'était pas un simple raï qui se trouvait là. Il s'avança encore et il essaya encore la même chose, mais cette fois-ci, j'étais prêt et je me déplaçais sur le côté pour laisser passer le coup. Je me trouvais sur sa gauche et ma hache fendit l'air en direction de son flan, mais ne fendit finalement que l'air. Il avait agi avec un rapidité que sa corpulence empêchait de deviner et son poing percuta mon estomac, me coupant le souffle. Reprend toi Néo ! L'Oeil est certes un très bel endroit pour mourir, mais je suis bien trop jeune à mon goût. Le temps que je reprenne mon souffle, le géant s'était détourné de moi et me tournais le dos en s’avançant vers Deag et Eilar.

Il est pour moi !

Je ramassais ma hache et la lançais de toutes mes forces. La lame se ficha entièrement dans son dos dans un bruit ecoeurant et le monstre s'écroula. Un sourire satisafit se dessina sur mes lèvres.

Et bah voilà !

Je récupérais mon arme et jetait un œil autour de moi. Plusieurs autres géants se trouvaient autours de l'Oeil. Qu'est ce qui se passait ?

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07.03.13 12:11
EVENT géantonnades ! [Neleam + Nessa + ?] Yeuxw
« LE JAUNE DE L'ANIMAL »
EVENT géantonnades ! [Neleam + Nessa + ?] Wolfeyes


Evan atterrit lourdement sur ses pieds, et le choc résonna jusque dans ses genoux. Il s'écrasa sur le sol, incapable de se réceptionner correctement. Dessiner son pas sur le côté pendant qu'ils chutaient n'était pas la plus brillante idée qu'il ait eu, mais au moins sa peau des fesses restait intacte. Et celle des deux chevaliers qui l'accompagnent aussi.
Evan se releva et ouvrit la bouche pour lancer une boutade. La referma.

"Qu'est ce que..."

Evan ouvrit des yeux grands comme des soucoupes. Il reconnaissait le paysage, le lac, plus loin, quelques rochers, épars, mais les gros bonhommes tout vert qui couraient dans tous les sens tous droits sortis des contes d'un autre monde, il ne connaissaient pas. Alors un Géant (parce que oui, il s'agissait bel et bien de Géants du Septentrion), monté par un Thül, alors là il n'aurait même pas cru cela possible.

Evan prit le temps d'observer la situation, comme il le faisait à chaque fois. Il s'adaptait juste en fonction des circonstances. Cela pouvait varier entre une poignée de secondes et plusieurs minutes. Du coin de l'oeil, il vit Eilar se ruer sur le Géant qui filait dans leur direction, la trajectoire rendue ivre par le tas de muscles juché sur ses épaules, qui jugeait bon de lui fourrer une main dans la bouche. Néo, lui, lui proféra une menace avant de se jeter à son tour à la poursuite d'un Géant.

Le jeune Dessinateur détailla son environnement. Il y avait plusieurs Géants, beaucoup trop pour trois débarqués de la Citadelle, aussi valeureux soient-ils.

Evan s'accorda le temps de la réflexion, préférant laisser les guerriers foncer dans le tas. Lui, il préférait réfléchir et comprendre. Que faisait le Thül ici? Ces hommes-là ne venaient pas de cette région, et qu'un Thül s'approche seul de l'œil était pour le moins étrange. Un Thül est un guerrier, pas un explorateur. Ils sont connus pour leur force et leur courage, pas pour leur passion à se lancer, seuls, à la découverte de paysages nouveaux, non. Alors quoi?

L'ouïe apporta à Evan se que la vue ne pouvait pas. Il y avait d'autres bruits de combat, et des râles... féminins? Evan constata une dernière fois que ses camarades s'en sortaient face aux gros bonhommes verts et disparut dans un bosquet. Il courut rapidement entre les arbres, se servant du Dessin pour repousser les branches devant lui. Il n'eut pas à aller bien loin. Préférant rester dissimulé à la lisière du bosquet, Evan aperçut un homme et une femme luttant contre des Géants. Trop occupés à tenter de se défaire de leur adversaire, ils n'aperçurent pas deux autres immenses silhouettes se profiler derrière eux.

Evan ouvrit la bouche pour les prévenir. La referma. Décidément... Ce serait stupide. Il les distrairait et ils pourraient perdre l'avantage contre l'adversaire. Voire la vie. Non. Evan se rendit à l'évidence. Il allait devoir s'en charger seul. Il avisa le décor qui l'entourait et passa à l'action. Une pierre énorme se détacha d'un rocher proche et fila tout droit vers la tête d'un premier Géant. Ce dernier ne s'en aperçut qu'à l'ultime seconde, ce qui évidemment était trop tard, et il se prit la pierre en pleine tête, ce qui lui aurait probablement éclaté le nez s'il en avait eu un. Evan répéta la manoeuvre avec le second Géant, mais celui-ci ne se fit pas berner, et balança son poing dans la pierre, ce qui eut pour effet immédiat de l'éclater en gros morceaux qui allèrent s'écraser non loin des belligérants.

Evan espéra qu'au moins il avait pu leur offrir la distraction qui leur permettrait de se défaire de leurs ennemis. Le Géant boxeur catégorie poids très très lourd aperçut finalement le Dessinateur et plissa les fentes qui lui servaient d'yeux. Dans un hurlement sauvage, il se précipita sur lui.

Evan poussa un juron sonore et disparut entre les arbres. Le Géant l'y suivit. Le Géant était beaucoup trop mobile, et tout allait beaucoup trop vite pour que le jeune homme puisse dessiner.

Une idée se fraya un chemin dans l'esprit d'Evan. Une possibilité, qu'il avait envisagée depuis le début, mais qu'il avait repoussé, la jugeant inutile, ou alors trop stupide. Cependant, elle semblait inéluctable, comme à chaque fois. Sans s'arrêter de courir, Evan ôta son haut et le jeta dans un coin. ll prit soudain un virage serré dans la volonté de perturber le géant et se jeta dans l'Imagination. Derrière lui, plusieurs arbres se tordirent soudain, barrant l'accès au Géant. Pour quelques secondes seulement. Evan accéléra et, prenant appui sur un tronc, bondit. Alors il se métamorphosa. Son nez s'allongea, ses cheveux se multiplièrent soudain, se répandirent en une seconde sur ton son corps, s'éclaircirent. Ses doigts rétrécirent, ses ongles s'allongèrent, son corps s'arqua, et le bleu de ses yeux se noya sous le jaune de l'animal.

Plusieurs mètres plus loi, le Loup atterrit, au moment-même ou le Géant explosait du poing le dernier tronc à lui barrer la route. Un grognement s'échappa de la gorge du loup, et ses babines se retroussèrent sur des dents effilées comme des poignards. Aussi gros qu'un loup du Nord, voire même un peu plus, le poil gris anthracite, et des yeux jaunes pétillants de haine. Le secret au grand jour. Le Géant marqua un courte hésitation, qui lui fut fatale. Actionnant les puissants muscles de ses pattes, le loup bondit en avant et prit de la vitesse. Il sauta sur l'arbre qui lui avait servi quelques secondes plus tôt et se jeta sur le côté, sur un autre arbre, sur lequel il prit appui un quart de seconde, avant de bondir dans l'autre direction, droit sur le Géant. Il atterrit sur son épaule, et planta ses griffes dans la chair pour ne pas chuter. Il se décala de côté, évitant la main du Géant qui tentait de se débarrasser de ce qui labourait le dos, et saisit la nuque du Géant dans l'étau de sa mâchoire puissante. D'un geste vif et empli de haine, il lui déchiqueta le cou, et le Géant s'écroula au sol. Le loup bondit souplement au sol, et s'en alla au petit trot. Il évolua entre les arbres, et sortit du bosquet.

Il entra dans la lumière vive du jour et ses pupilles se rétractèrent. Soudain, il retroussa les babines et poussa un grognement sonore.

Ce qu'il voyait ne lui plaisait pas.





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Neleam
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08.03.13 15:14
https://ewilan.forumactif.fr/t1995-neleam-une-femme-de-legende


Je n’avais aucun doute sur mes capacités. Cependant Neleam n’était pas aux commandes depuis si longtemps et…j’avais quelques doutes quant à sa capacité de nous sortir de là.
Le géant s’approchait de moi, et mon corps restait immobile. Je sentais Neleam tendue comme un arc. Un autre cri vint soudain troubler l’air. Et un thull embouti le géant. Momentanément, car le géant, restait plus fort et plus grand que Daeg, et il finit par reprendre le dessus. Neleam profita de cette distraction pour reprendre l’avantage.
L’autre géant. Grisou lui faisait face et Neleam alla le seconder. Par derrière elle planta son épée dans le dos massifs de la créature. Cela ne sembla pas lui faire plus effets que ça car il envoya rapidement valser le frontalier plusieurs mètres plus loin avant de se retourner.
Ses yeux étaient petits, noirs et… remplis de haine. Il se secoua le dos et réussit à faire tomber l’arme de la guerrière, comme s’il ne s’agissait que d’un cure-dent.

-Vous auriez dû obéir… Le gourou vous fera regretter le jour où vous avez vu le jour.


Puis elle attaqua, en même temps que le géant. Elle courait, se faufilait, esquivait sans cesse. Elle avait récupéré son épée et cherchait une faille dans cette musculature dure comme l’acier. Les yeux. Les oreilles et la bouche. Voilà ses cibles mais… Il était vraiment haut.
Le géant se détourna soudain de moi, et alla s’occuper du Thull. Neleam en profita pour sortir ses armes de jets. Malheureusement pour elle, le thull s’accrocha à la tête et chevaucha le géant. Drôle d’idée qui me faisait rire. Mais Neleam râlait car maintenant le géant bougeait dans tous les sens, comme ivre, et le thull cachait les cibles.
Grisou la rejoint, boitillant. Neleam lui lança un regard froid. Elle ne voulait pas entendre le moindre commentaire de sa part. Moi non plus…surtout que je sentais que l’homme se doutait que j’étais contaminée. Et sa solution pour régler ça devait être la décapitation.

Tandis que Neleam s’élançait à la poursuite de Daeg, elle passa à proximité d’un cadavre. Daeg était assez efficace.. Il semblait avoir eu quelques difficultés, mais finalement le géant était ride mort. Et…ses frères avaient rappliqué. Enfin peut-être parents car ils étaient encore plus grands. Neleam leva les yeux, surprise par leur soudaine apparition. Ceux-ci la regardèrent, se demandant certainement comment un si petit animal avait pu venir à bout d’un géant. L’arrivée de Grisou sur ses talons les décida et ils se jetèrent sur les guerriers. Enfin ils tentèrent dans un premier temps de les écraser. Neleam recula vivement, et tenta de couper les orteils et la cheville du géant. Elle entama la chair et aussi la patience du monstre. Celui-ci rugit et tenta de l’attraper. Elle se baissa et réussit à peine à esquiver, elle se prit une sorte de claque qui l’envoya au sol.
Je me sentais sur le pont de défaillir. Le coup n’avait pas été porté de plein fouet et pourtant…le voile noir se préparait à tomber. Mais Neleam semblait avoir quelques tours dans la manche, et elle se releva rapidement. L’autre géant tentait de tuer Gisou.
Soudain un cailloux se matérialisa et…s’écrasa contre le crâne du géant.
Neleam avait marqué un temps d’arrêt avant de s’approcher du géant survivant. Celui –ci remarqua le caillou qui faillit lui couter la vie et l'explosa d’un coup de poing bien placé. Puis il sembla trouver une autre victime plus appétissante que je ne voyais pas, car il se mit à courir en direction des fourrés.
J’aidais Grisou à se relever après avoir vérifié que l’autre géant était bien mort, puis on se mit à la recherche de Daeg. Ce ne fut pas très difficile à trouver. Il était en très bonne compagnie. Deux autres hommes, bien armé et protégé, dont l’un d’eux achevait le dernier Géant encore debout.

-He beh…

Tous se tournèrent vers elle, près à la faire passer vers un monde meilleur. Un petit sourire suffit pour désamorcer la tension.
Neleam prit les devant en s’adressant à Daeg car elle voyait bien qu’il lui en voulait.

-Bon écoute, c’était pas volontaire, pendant que je montais la garde j’en ai vu qui s’approchaient un peu trop alors… j’ai tenté de leur demander de partir, poliment, et… Ils l’ont mal pris je crois. Dans tous les cas ça a dégénéré, et tu es arrivé avant que je n’ai eu le temps d’en tuer un, alors réjouis-toi, tu es celui qui a tué le plus de ces créatures !


Puis Neleam salua les nouveaux venus, et se présenta. Ils profitèrent de la légère accalmie de Géant pour s’éloigner un peu des champs de batailles. Enfin, ils eurent le temps de s’en éloigner un peu que les buissons se déchirèrent…


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Nessa Minyatur
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14.03.13 21:04
https://ewilan.forumactif.fr/t2028-journal-de-bord-d-une-pirate-l
>> DEAG <<

- DEAG ?!

Le Thül fut très surpris d’entendre son nom et regarda la tête du Géant de travers comme si c’était lui qui venait de parler. Puis il remarqua un visage connu dans le groupe qu’il tentait d’esquiver.

- Néo ?

Il voulut lui adresser un signe de main mais l’une était occupée à utiliser la langue du Géant comme une bride et l’autre à se maintenir en équilibre. Ce n’est qu’ensuite qu’il remarqua qu’un compagnon de Néo fonçait droit sur lui. Deag tira d’autant plus fort sur la langue, tant pour éviter la collision que pour fuir ce potentiel voleur de Géant, mais d’un le monstre ne se montrait pas très coopératif, et de deux, l’inconnu semblait franchement déterminé. Ce dernier sortit une hallebarde –dont Deag en bon bourrin apprécia l’esthétique – qui cueillit le Géant en haut de la cuisse, achevant de le déséquilibrer. L’impact envoya valser le Thül qui s’écrasa bruyamment au sol. Vexé, d’être tombé et de s’être fait voler sa barbaque, Deag envisagea de punir l’arriviste. Mais il lui tendit une main amicale pour l’aider à se relever et le rire de Néo acheva de chasser sa rancune.

- Alors Deag, on test un nouveau moyen de transport ?

Le Thül partit d’un rire tonitruant et accepta de bon cœur la main tendu. Une fois sur pied il constata qu’un nouveau Géant en avait après eux. Deag aurait bien voulu récupérer son avance en abattant son deuxième gus de la journée, mais Néo s’en chargea. Le Thül profita de ce petit intermède pour faire connaissance avec Eilar puis pour commenter le combat de Néo. Cette fois il s’abstint de tout pari pour des raisons que seul Néo comprendrait. Deag craint plusieurs fois pour la vie de son ami, bien frêle à côté de lui ou de l’arme d’Eilar. Le Géant prit d’ailleurs l’avantage et Deag dégaina sa monstrueuse épée, prêt à s’emparer d’un trophée une bonne fois pour toute en se taillant un steak de Géant. Mais :

- Il est pour moi !

Néo n’en avait pas terminé et il rengaina à contre cœur, avisant une futur cible. Malheureusement trop loin… Il remarqua enfin la disparition du troisième homme venu avec Néo et Eilar. Il n’osa pas le traiter ouvertement de pleutre de crainte de froisser les deux hommes, mais il n’en pensait pas moins.

- Et bah voilà !

Néo venait d’exécuter son Géant, et Deag applaudit, les collisions de ses énormes paluches valant toutes les fanfares.

- Bra-vo mon ami ! Tu l’as occis avec panache !

Deag s’amusait tant qu’il en oublia momentanément ses deux compères de départ. Ils se rappelèrent à son bon souvenir presque immédiatement :

- He Beh…

Le Thül prit spontanément quelques centimètres de large supplémentaire, ses muscles se contractant sous la surprise, et dégonfla aussi sec lorsqu’il reconnut Neleam. La bataille les avait éloigné mais la chevalière l’avait vite retrouvé. Enfin elle et Grisou qui n’avait malheureusement pas périt. Deag se demanda combien de Géant il avait tué et se promit intérieurement d’en tuer au moins un de plus dès que l’occasion de présenterait. Il pourrait ainsi dire haut et fort qu’il avait combattu plus vaillamment qu’un frontalier. Plaisante perspective néanmoins quelque peu gâchée par le souvenir de Neleam partant seule à l’attaque. Comment avait-t-elle osée le laisser sur place pour jouer en solo ? Bien sûre il était soulagé de la voir saine et sauve mais… il lui en voulait quand même. Beaucoup. Neleam dût le sentir car elle expliqua :

- Bon écoute, c’était pas volontaire, pendant que je montais la garde j’en ai vu qui s’approchaient un peu trop alors… j’ai tenté de leur demander de partir, poliment, et… Ils l’ont mal pris je crois. Dans tous les cas ça a dégénéré, et tu es arrivé avant que je n’ai eu le temps d’en tuer un, alors réjouis-toi, tu es celui a tué le plus de ces créatures !

En temps normal, Deag l’aurait fustigé de reproches. Mais Neleam semblait croire qu’il avait tué deux Géants. En effet elle ignorait que celui lui ayant servi de monture avait été abattu par Eilar. Il se garda donc bien de la contredire, surtout devant Grisou, et coula un regard vers Néo afin qu’il taise la vérité. Décidément à chaque fois qu’ils se voyaient il y avait un secret à la clé. Néo portait peut-être la poisse ? La raison lui rappela toutefois que ce pauvre chevalier n’y était pour rien s’il avait précédemment accepté un stupide pari, et chevauché un Géant aujourd’hui. Force était d’admettre que le poissard, c’était lui-même…
Deag accepta de mauvaise grâce ce qu’il prenait pour des excuses venant de Neleam tout en maugréant pour la forme qu’elle aurait pu se faire tuer (et par prolongation que lui, Deag Jörgan était le héros lui ayant sauvé la vie. Oui lui et pas Grisou ! Et il omit bien évidemment la partie concernant son éloignement que le dit Grisou aurait pu interpréter comme de la désertion) mais qu’il était content qu’elle n’ait rien. Le petit groupe fit rapidement connaissance tout en s’éloignant du champ de bataille, peu propice aux réunions amicales.
Ils n’eurent toutefois pas le loisir d’aller bien loin que les buissons s’ouvraient brusquement sur un loup…


>> NESSA <<

Nessa n’avait pas chômé. Dès que Noëliam lui eut exposé la situation elle alla y jeter elle-même un œil puis distribua ses ordres. Trois resteraient sur place pour garder le navire et déguerpir au besoin tandis que les autres accosteraient. Pour comprendre et se battre. Contre des Géants, certes l’entreprise frôlait le suicide collectif, mais ce n’était pourtant pas ce qui inquiétait le plus Nessa.
Les humains.
Voilà où se trouvait le vrai danger. Des contaminés, nécessairement sinon pourquoi seraient-t-ils venus ici ? Nessa avait bien interceptée l’ordre du Gourou envoyant ses sbires recadrer les Géants à l’Œil. Ils n’avaient pas mis longtemps pour arriver…

- Si nous ne sommes pas revenus d’ici demain matin, partez sans nous.

- Mais capitaine…, tenta d’argumenter Vue dAigle.

- « Laissés derrière » , insista Nessa en référence au Code Pirate. Et si l’un de nous revient blessé… Tuez-le.

Le ton glacial de ses instructions fit pâlir ses hommes qui prièrent la Dame de ne pas avoir à en arriver là. Nessa dépêcha ensuite trois chaloupes où prit place l’équipage. Elle-même en partagea une avec Noëliam, Cyclope et Crack. Nain Rouge quant à lui avait tant insisté pour venir qu’il en fumait presque des oreilles. Craignant pour sa santé cardiaque, Nessa avait fini par céder, tout en insistant pour qu’il reste loin des Géants. Peine perdue, sa cafetière s’était remise à chauffer et Nessa l’avait finalement laissé libre d’agir à sa guise, tout en l’avertissant qu’elle ne bougerait pas d’un cil s’il se faisait écraser par un Géant. Le matelot était si petit qu’elle ne doutait pas un instant que les monstres ne sentiraient même pas ses os craquer. Nain Rouge soutenait au contraire que sa taille était un énorme avantage tactique et qu’il prouverait au monde entier qu’aussi petit soit-t-il il serait toujours plus grand que le Géant qu’il aurait tué.

Noëliam n’était pas restée à bord non plus. Comme à chaque fois qu’elles se voyaient -il en découlait inexorablement un aventure potentiellement tragique- Nessa laissait libre la jeune matelot d’agir à son gré. Et comme d’habitude Noëliam n’hésitait pas à la suivre. Son capitaine devait sûrement tourner dingue de la voir disparaître régulièrement… Nessa prédisait un bel avenir d’honnête Pirate à la jeune fille. Si elle restait en vie…

Finalement ils étaient une douzaine, prêt à risquer leur vie pour sauver l’Archipel (et obéir à Nessa dont l’humeur n’avait cessé de s’assombrir depuis le message du Gourou). Tous avaient une mission. Deux d’entre eux assisteraient Doc’ dans ses recherches. En effet si le Gourou tenait tant à garder Otolep sous sa coupe c’était nécessairement que ses eaux recelaient un danger potentiel pour lui. Les plus costauds, dont le têtu Nain Rouge, se chargeraient de faire diversion, attirant l’attention des Géants afin qu’ils ne perturbent pas Doc’. Les autres s’occuperaient des contaminés. Nessa comptait bien les contraindre à parler afin d’extraire des informations sur le parasites et le moyen de s’en débarrasser. Elle n’apparentait toutefois pas cela à de la torture mais à une entreprise musclée d’obtention de renseignements…

La courte traversée aurait pût se dérouler sans bavure si seulement une pincée de Géant ne les avait repéré. Ils devaient bien se moquer de leurs petites coquilles de noix flottantes, mais de toute évidence ils nourrissaient quelques tenaces griefs contre les humains à leurs bords. En témoignait le rocher qui vola dans les airs avant de mourir dans la mer, à un petit mètre d’une chaloupe (en fait ils en visaient une autre mais les Pirates ne pouvaient le savoir). Deux autres décolèrent, frappes approximatives qui eurent toutefois le méritent de faire quelques vagues et d’éclabousser les matelots. Nessa fit accélérer le mouvement, jusqu’à ce qu’une monstrueuse caillasse n’ombrage sa chaloupe.

- Plongez !, cria-t-elle à ses compagnons.

Elle donna l’exemple, disparaissant dans des eaux plus accueillantes, juste à temps pour entendre le bois exploser. Elle esquiva un cadavre de planche arrachée menaçant de se planter dans son cou et amorça sa nage. Pirate de naissance, pirate de cœur et de sang, elle fendit l’eau avec grâce et puissance, bien décidée à faire payer l’affront à ses monstruosités ambulantes. Tant pis si ses plans changeaient, elle devait s’adapter à la situation. Elle rejoignit le bord rapidement, suivit par les trois autres passagers de sa chaloupe, à savoir Noëliam, Crak et Cyclope qui avaient survécu à la pluie de pierres tandis que les autres en subissaient encore les assauts. Pas question de perdre toutes les chaloupes ! Ils ignoraient dans quel état ils reviendraient et s’ils auraient quelque chose à transporter. Afin de préserver les embarcations, Nessa se jeta à la rencontre des trois Géants/catapultes.

- Hey !, cria-t-elle à leur encontre.

Comportement suicidaire compte tenu de sa taille et de sa vulnérabilité manifeste. Un être humain normal n’aurait sans doute pas sciemment défié des Géants, et certainement pas sans arme. Pourtant Nessa se tenait droite, l’eau ruisselant encore de ses cheveux, imbibant ses vêtements au point qu’ils fusionnent avec son corps, nimbant sa peau d’une auréole liquide. Elle ne sentait jamais aussi bien qu’au sortir d’une baignade, comme en témoignait son port altier et l’arrogance teintant sa voix, néanmoins le bain avait été forcé… et s’il y avait bien une chose que Nessa détestait c’était bien d’être contrainte et forcée de faire quelque chose. Pire encore elle avait dût se presser. A côté de cela attenter à sa vie était très secondaire…
Le Géant le plus proche daigna lui accorder un regard, tout en armant son futur tire.

- Si tu lances ce rocher, je te tue, annonça-t-elle froidement.

Derrière elle Crak mastiqua bruyamment, la Dame sait quoi, manifestant son inquiétude. Guère impressionné, le Géant jeta son caillou (et manqua sa cible). Mal lui en prit. Nessa courut à sa rencontre…
… l’Imagination s’ouvrit.
Elle pila net, toute à sa vision. Il y avait un dessinateur parmi eux, parmi les contaminés. Et pas mauvais de surcroît. Distraite par cette nouvelle elle ne dût sa survie qu’à ses réflexes instinctifs qui lui permirent d’éviter spontanément un poing plus gros que sa tête. Décidemment ce Géant cumulait les erreurs. Nessa n’appréciait vraiment pas qu’on s’en prenne à son visage.

- Noë, Crak, Cyclope, occupez-vous du suivant, ordonna-t-elle tout en verrouillant sa concentration sur sa proie. Je m’occupe de celui-ci.

Tandis que ses compères filaient abattre leur Géant, Nessa détailla l’anatomie du monstre, se demandant s’il était suffisamment semblable aux humains pour en subir les mêmes faiblesses. Lassé de son immobilité, le Géant gronda et tenta de l’esquicher de son énorme pied. Nessa l’esquiva sans peine et en profita pour porter un coup précis à l’arrière de la cuisse censé stopper la circulation sanguine et paralyser la jambe. Qu’elle ne fut pas sa surprise lorsque son poing cogna durement sur le cuir de la chose, manquant d’exploser ses phalanges. Pas le temps de se laisser aller à la douleur, elle comprit qu’une lame était nécessaire pour en venir à bout. Elle tendit sa main droite ouverte loin devant elle…
… au loin l’Imagination s’ouvrit à nouveau sur le dessinateur contaminé.

- Draël !, appela-t-elle.

L’arme apparut dans sa main.
L’Imagination se ferma brutalement.

*Qu’est-ce qu’il se passe ?!*

Nessa était horrifiée, les gomeurs eux-mêmes étaient incapable de l’aveugler, c’était la première fois que la perception des Spires lui était refusé. Terriblement frustrée, elle déchargea sa colère sur le Géant, taillant sa jambe, coula de sa main chapardeuse en se tortillant –le fait d’être trempée faisait d’elle une prise pour le moins glissante- et coupa quelques doigts. Ainsi armée elle ne mit pas longtemps pour venir à bout de son ennemi, tranchant ce qu’il fallait pour le déséquilibrer. Le Géant tomba face contre terre, ou plus précisément le nez dans l’eau. Incapable de se relever il s’y noya. Nessa ne s’occupa plus de lui et partit aider ses matelots. Peine perdue elle arrivait alors qu’ils finissaient de l’exécuter. Le troisième Géant abandonna ses rochers pour renâcler en direction du quatuor, visiblement désappointé par le sort de ses camarades. Au moins les chaloupes sauvées pourraient enfin rejoindre la berge. Nessa leur faisait signe que la voie était libre lorsqu’un petit tremblement de terre les secoua. Cause ? Le dernier Géant s’était mis à courir. Nessa échangea un coup d’œil avec Noëliam. Ils étaient quatre, le monstre était seul.
Mais il courrait.
Elle n’eut pas à donner l’ordre, son expression était bien assez explicite. Elle détala comme un lapin, aussitôt suivie par les trois autres. Elle libéra Draël et l’Imagination s’ouvrit sur un nouveau dessin, presque terminé. Son don subissait un sacré dysfonctionnement ! En un éclair elle fit le rapprochement entre Draël et ce problème. Et elle comprit… tant qu’elle tenait son épée sa perception se bloquait. Comme si on lui refusait deux armes. De mauvaise son humeur passa à exécrable. Elle avisa ce qu’elle prenait pour un groupe de contaminés à quelques centaines de mètres de là.

- Une petite fête ça vous tente ?, demanda-t-elle en toute innocence

* * * * *

>> DEAG <<

Deag n’en revenait pas. Le loup n’était pas resté loup. Il était devenu homme. Comme si les Géant et les poux ne suffisaient pas, voilà qu’ils devaient composer avec un homme-loup. Ou un loup-homme. Mais que la majorité de l’individu soit lupine ou humaine lui importait peu.
La décence cela en revanche était important. Or l’inconnu n’en faisait pas grand cas puisqu’il se tenait nu comme au premier jour. Ce que le Thül trouva fort déplacé en présence d’une demoiselle. Il lui aurait bien donné de quoi se couvrir mais lui-même n’était vêtu que d’un pantalon. Le reste n’était qu’accessoire, fourreau de cuir, cor pendant à la ceinture, et brassard de cuir.
Il s’avéra que le tout nu n’était ni plus ni moins que le déserteur venu avec Néo et Eilar. De toute évidence il n’avait pas réellement déserté. Non il s’était changé en loup. Deag était complètement perdu, il n’avait jamais entendu parler d’une telle métamorphose et tout ce qui touchait ce qu’il ne comprenait pas le mettait mal à l’aise. Ils n’eurent pas le temps de réagir comme il se devait à pareille révélation que de nouveaux problèmes s’annonçaient.

Quatre individus leur fonçaient droit dessus, talonnés par un Géant visiblement remonté. Deag calcula rapidement leur provenance et reconnu leur style vestimentaire.

- Pirates à cinq heure ! rugit-t-il.

Le Géant, plus grand, plus lourd, plus fort et plus laid que les autres, aurait dû être sa priorité mais Deag craignait bien plus les poux que le reste, or d’après Garrus, les poux venaient de l’Archipel aline. Comme les Pirates. Donc Pirates égal poux. CQFD.
Le Thül dégaina sa redoutable épée et fonça dans le tas, à cent mètre, déterminé à causer des dégâts.

- Aaaaaaaaaaah !


>> Narratrice omnisciente <<


- Aaaaaaaaaaah !

Nessa vit fondre sur elle ce qu’elle prit pour un bébé Géant. Elle comprit ensuite qu’il s’agissait d’un Thül et trouva que c’était plutôt mauvais signe. Si le parasite avait investi des hôtes aussi puissants la lutte promettait d’être acharnée. Elle accéléra sa course.
Dès qu’il fut suffisamment près, Deag reconnu les traits de Nessa. Il pila net, son cri de guerre mourant dans sa gorge. La Pirate ne fit pas grand cas de son trouble et lui administra un coup de coude dans les parties sans ralentir. Deag resta sur le carreau un moment, et roula sur le côté pour ne pas finir piétiné. Si quelqu’un lui avait prêté attention il l’aurait vu pleurer, plier en deux, de rire, de douleur et de béatitude. Quoi qu’il en soit il resta tout seul dans son coin, le temps de récupérer.
Les Pirates quant à eux entraient dans la danse, croisant le fer avec les guerriers. Nessa se garda bien d’invoquer Draël, préférant conserver sa perception des Spires pour affronter le Dessinateur. Elle ne pouvait pas savoir de qui il s’agissait mais son attention fut toutefois attirée par un jeune homme du groupe. De son âge à peu près, il avait la bouche ensanglanté et ne portait pas de vêtement. N’étant elle-même pas pudique pour un sou, Nessa ne se formalisa pas de sa nudité, son visage en revanche la bouleversa et elle perdit de précieuses secondes à le détailler. Pour un peu elle l’aurait appelé Primaël, le souvenir des traits de son père encore profondément fiché dans sa mémoire, tout comme la finesse de ceux de sa mère. Si elle-même était un parfait mélange de ses deux parents, l’inconnu était son miroir masculin. Pourtant son trouble n’atteint son paroxysme que lorsqu’elle rencontra ses yeux…

Nessa ne faisait même plus attention au combat, son trouble de l’attention la déconnectant de la réalité, elle esquivait les coups (qui souvent ne lui étaient même pas adressés) instinctivement, sans même contrôler son corps, les yeux rivés sur ceux du jeune homme.
Chez elle, on qualifiait les yeux Tîwele de « Perles de l’Océan ». La légende voulait que l’on y discerne parfois l’ombre d’une Dame s’y baignant, honorant de sa présence leur âme liquide. Leur regard était unique, d’une teinte se nuançant au grès de l’humeur des Mers. C’était le cas de Gaerys et Primaël Tîwele, et Nessa en avait hérité comme tous les enfants Tîwele avant et après elle. C’était son héritage ! Et elle niait à cet étranger le droit d’en posséder de semblable. Un *Clang !* sonore l’arracha à sa méditation.
Une fois remit de ses émotions, Deag était revenu en trombe, juste à temps pour intercepter la lame de Grisou tentant de décapiter Nessa. La pirate s’en voulut de son manque d’attention et foudroya l’improbable duo Thül/Frontalier. Deag lui adressa un sourire béat –ce qui lui fit dire qu’il était probablement psychologiquement instable- et les abandonna pour filer l’usurpateur de regard.

Grisou bouscula Deag, et l’injuria copieusement. Il dégagea sa lame de celle bien trop lourde du Thül et s’avisa de suivre Nessa. Mais Deag ne l’entendait pas de cette oreille. Il empoigna le frontalier et le secoua comme un prunier :

- Ne comprends-tu donc rien sombre idiot ? Vul-gaire-gla-çon-ma-cabre ? (il ponctuait chaque syllabe d’une nouvelle secousse si bien que Grisou en lâcha son sabre) C’est elle ! C’est la fille !

Si leurs compagnons les voyaient ils ne devaient plus rien y comprendre. Peut-être que leur cohabitation n’avait que trop durer… Grisou ne savait plus quoi faire, à demi broyer par la force du Thül, il tenta d’argumenter :

- Ce n’est pas le moment de jouer la sensiblerie ! C’est une pirate, une contaminée, une… une… un POUX !

La vérité frappa Deag en pleine poire. Il relâcha Grisou, effondré. Toutefois l’un des Pirates s’entendit traiter de contaminé et ne le prit pas très bien. Il abandonna son combat pour s’en prendre au frontalier, le traitant lui de saleté de contaminé. Deag décida de se remuer et vint en renfort pour terrasser le Géant qui décidemment n’était pas aussi docile que ses congénères. La mise à mort du monstre était d’autant ralentit que les combats s’éparpillaient, les armes volant tantôt de concert vers le Géant avant de se retourner contre les humains ennemis. Les insultes pleuvaient, alimentant le climat d’hostilité.

Non content d’avoir ses yeux, l’étranger avait aussi le Don. C’était lui le dessinateur qu’elle avait repéré. Nessa esquiva sans mal ses quelques dessins offensifs et fini par le saisir à la gorge, sachant pertinemment qu’à cette distance même elle n’aurait sans doute pas le temps d’esquiver une nouvelle attaque. Elle espérait toutefois qu’il était suffisamment intelligent pour comprendre qu’elle aurait en revanche le temps de le tuer. En bref ils devaient s’en tenir à un statuquo ou mourir simultanément.

- Décline ton identité, cingla Nessa d’un ton péremptoire.

En guise de réponse, un violent impact fit trembler le sol, soulevant un impressionnant nuage de poussière. Vaincu, le Géant gisait, mort. Le bruit de sa chute ramena un silence chimérique qui eut tôt fait de se rompre dans un chant d’aciers. A peine leur ennemi commun terrassé, guerriers et pirates se retournèrent les uns contre les autres. La poussière retomba, faisant place à un curieux spectacle. Grisou assommé et coincé sous le Géant, ils étaient quatre contre quatre, se tenant mutuellement en respect. Nessa ne comprenait plus très bien pourquoi ces contaminés ne poursuivaient pas le combat. Après tout ils guérissaient presque instantanément et pouvaient bien en conséquent risquer quelques estafilades… Et pourtant non.

- Capitaine ?

Elle embrassa la scène du regard et soupira de mécontentement. Heureusement l’air doux sur ses habits mouillés la rafraîchit, apaisant les pulsions meurtrières accompagnant sa contrariété.

- Contaminés !, fit-t-elle en s’adressant à la petite troupe. Votre vie en échange d’informations.

- Contaminés, nous ? Deag s’insurgea. C’est vous les Pirates, vous les responsables de l’épidémie !

Nessa le foudroya à nouveau du regard et Deag fondit autant qu’il blêmit. La conversation promettait d’être houleuse… Nessa exposa avec une froideur d’iceberg qu’ils avaient fui l’Archipel à cause de l’épidémie et qu’elle n’était absolument pas contaminée. Deag la crut sur parole, perdant quelques points trop rares de q.i. Chacun y alla de son argument, de ses protestations, et finalement plus personne n’écoutait personne, si échauffés par le débat qu’ils en oubliaient leurs armes. Nessa ordonna à ses Pirates de baisser leurs sabres et réclama une trêve le temps d’éclaircir certains points. Elle relâcha donc son tout nu, gardant dans un coin de son esprit le problème de leur ressemblance. Une fois le calme partiellement rétablit elle expliqua :

- J’ai intercepté l’ordre du Gourou appelant ses contaminés à rejoindre Otolep pour recadrer les Géant sécurisant l’Œil. Si vous êtes là c’est donc que vous êtes des contaminés, sinon pourquoi seriez-vous venus jusqu’ici ?

Les autres lui retournèrent l’analyse et elle parla de son don de Perception, qui ne convainc personne si ce n’est l’étranger à poil qui l’avait vu esquiver ses dessins. Tous durent expliquer la raison de leur présence, chacun tentant de décortiquer le vrai du faux du suspect… Long et pénible. Heureusement la conversation fut égailler par le réveil de Grisou qui, n’ayant pas suivi toute l’affaire tenta d’occire quelques pirates à peine un œil ouvert. Heureusement l’incident fut clos et le frontalier se joignit au débat. Il commençait à y voir plus clair et tenta même d’orienter les soupçons sur Neleam. Après tout c’était elle qui avait lançait l’idée de se rendre à Otolep, comme par hasard quelques heures à peine après l’ordre du Gourou…
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28.04.13 15:35
Nessa donna très vite ses ordres. Trois matelots resteraient sur place pour garder le bateau, tandis que les autres prendraient les barques. Noëliam observa la jeune cheftaine. Elle avait l’air... perturbée. Non par le suicide collectif qu’entreprenaient son équipage et elle-même, mais par les humains. Ces humains qui étaient en train de se battre. Ces humains qui étaient peut-être... des contaminés. Oh non ! Cela allait compliquer la tâche.
- Si nous ne sommes pas revenus d’ici demain matin, partez sans nous.

- Mais capitaine…, tenta d’argumenter Vue d’Aigle.

- « Laissés derrière », insista Nessa en référence au Code Pirate. Et si l’un de nous revient blessé… Tuez-le.

Noëliam savait que Nessa avait raison. Mieux valait que seulement quelques uns d’entre eux meurent, plutôt que tout le monde. Les mots qu’elle avait prononcés étaient durs, mais ils en valaient la peine. Prononcé des Adieux auraient été stupides, d’autant plus qu’ils allaient peut être revenir. Peut être.

Nessa fit ensuite amarrer trois barques dans lesquelles se placèrent Crack, Cyclope, Nain rouge (qui avait bien insisté pour venir !), Noëliam, elle ainsi que les autres membres de l’équipage. Ils n’étaient qu’une petite douzaine. Tous avaient une mission. Périlleuse ou pas. Mieux valait obéir à Nessa car sa mauvaise humeur s’accroissait de jours en jours et Noë le voyait bien.

La traversée aurait put être calme et reposante si les géants ne les avaient pas repérés. L’un deux était tellement en colère qu’il leurs envoya un rocher. Il retomba dans la mer, provoquant ainsi d’énormes vagues et de nombreuses secousses. Les géants ne s’arrêtèrent pas. Ils en envoyèrent encore deux, avant qu’un quatrième ne réussisse à toucher la chaloupe.

- Plongez !, cria Nessa à ses compagnons.

Noëliam ne se le fit pas dire deux fois. Elle décrivit une courbe avant de plonger harmonieusement dans l’eau... ce qui lui sauva la vie. Un bout de planche cassé par le rocher avait été projeté en l’air, passant à deux centimètres de son ventre.
Elle nagea au plus profond de la mer, pour espérer ne pas percuter des débris ou quelque chose d’autre susceptible de la blesser. Ne pas oublier les paroles de Nessa. « Laissés derrière » Et si l’un d’entre nous revient blessé... Tuez-le. Elle continua de nager. Dés qu’elle sentit tout son corps frôler le sable, elle se redressa. A genou dans l’eau, elle était vraiment en très mauvaise posture. « Brrr, et en plus elle est froide » se plaignit elle. Le sel lui piquait les yeux néanmoins, elle se releva. Cela aurait put être comique si la mission n’était pas aussi dangereuse. Elle regarda autour d’elle et vit Nessa, Crack et Cyclope. La cheftaine s’avança à la rencontre des géants.

- Hey !, cria-t-elle à leur encontre.

Elle était en position de combat. L’eau coulait de ses cheveux, dégageant ainsi une aura de force. Elle n‘était vraiment pas contente. Le géant ne lui adressa qu’un bref regard. Il prépara son tir...

- Si tu lances ce rocher, je te tue, annonça froidement la cheftaine.

Le géant ne prit pas en compte ses paroles. Malheur à lui. Il lança son rocher, manqua sa cible mais déjà Nessa était passée à l’action. Elle s’élança mais soudain pila net. Un dessinateur était parmi eux car quelque secondes plus tard, un poing s’abattit exactement à l’endroit où se tenait Nessa.

- Noë, Crak, Cyclope, occupez-vous du suivant, ordonna-t-elle tout en verrouillant sa concentration sur sa cible. Je m’occupe de celui-ci.

Noëliam acquiesça. Cela ne servait à rien de la regarder sans rien faire. Autant aller massacrer l’autre géant. Massacrer ou se faire massacrer ? Elle ne chercha plus à réfléchir. Elle s’élança.

Le géant l’observa d’un œil perplexe. Il n’avait pas l’habitude d’écraser de la vermine aussi petite mais ce n’était pas aussi compliqué que ça en à l’air. Sauf quand la vermine bouge. Et celle là bougeait très vite. Aussi vive qu’un feu follet, elle s’était frayé un passage jusqu'à la jambe du géant. Déjà, son sabre mordait la chair, lui sectionnant en deux le tendon. Il poussa un rugissement, à la fois de rage et de douleur puis abattit son poing à l’endroit où se tenait la jeune fille. Elle n’y était plus. Elle était déjà repartie, quand elle heurta son autre jambe. Elle tomba, se reprit par miracle et donc, ne se fit pas mal. Mais elle lâcha son sabre. Elle voulut le récupérer mais il l’en empêcha. Elle se força à réfléchir. Le géant poussa un autre rugissement de douleur. Crack venait de lui crever un œil et le sang gicla. Beurk ! Noëliam se reprit. Elle se releva et mis tout son prodigieux entraînement en marche. Elle ne pouvait comptait que sur ses réflexes. Elle s’élança, mais cette fois, elle évita la main du géant qui se promenait au dessus de sa tête. Elle roula, se releva et, dans la foulée, lança ses couteaux. Trois. Dans le deuxième œil. L’action avait duré cinq secondes. Le géant poussa un autre rugissement. Noë n’en resta pas là. Le géant non plus. Il se mit en marche mais, oubliant qu’il n’avait plus qu’une seule jambe valide, il tomba et s’étala de tout son long. Cyclope acheva le travail. Il lui ouvrit une estafilade dans l’artère de la cuisse, le vidant ainsi de son sang. Le géant hurla, mais son hurlement fut noyé par le flot de sang qui s’échappait de sa gorge. Mort.


Tous trois rejoignirent ensuite Nessa. Noëliam avait auparavant récupérée son sabre et le nettoyait avec précaution. Soudain, le troisième géant apparut. Et visiblement, il était en colère !
Noë échangea un rapide coup d’œil avec Nessa quand le géant se mit à courir. Nessa n’eut même pas besoin de donner ses ordres. Tous comprirent. La meilleure chose à faire était...
Elle détala. Elle cala ses pas derrière Nessa quand un Thül leurs fonça dessus. Noëliam fut tellement impressionnée qu’elle faillit s’arrêter. Il était si grand et fort qu’elle pourrait le confondre avec un géant miniature. Ils se jetèrent dans la bagarre. Noëliam remarqua un jeune homme tout nu, ce qui l’a fait éclater de rire. « Voilà quelqu’un qui n’a pas peur de se montrer » pensa t’elle. L’homme qui l’affrontait ne dut pas bien comprendre pourquoi elle riait. C’était (à ce qu’elle pensait) un jeune chevalier. Soudain, la bataille s’arrêta net. Le Thül s’écria :

- Ne comprends-tu donc rien sombre idiot ? Vul-gaire-gla-çon-ma-cabre ?
C’est elle ! C’est la fille !


Noë n’avait pas tout suivi. A qui le Thül s’adressait-il ? Pourquoi pointait-il du doigt Nessa ? L’homme à qui il s’adressait répondit:

- Ce n’est pas le moment de jouer la sensiblerie ! C’est une pirate, une contaminée, une… une… un POUX !

Non mais quel culot ! C’était eux les contaminés ! Pour qui se prenait-il ? Noëliam en fut outrée. D’où se permettait-il d’insulter sa chef ? Noëliam s’avança à la rencontre de l’homme et le toisa :

- Pour qui te prends-tu ? Je ne vois qu’une seule saleté ici et c’est toi ! Qui est tu pour nous montrer de l’irrespect ? Nous sommes venus ici dans le but de mettre fin à cette épidémie ! Notre Archipel à été envahi ! Nous sommes les seuls survivants !

En même temps qu’elle parlait, elle s’avançait en le pointant du doigt si bien qu’il blêmit. Pendant ce temps, les autres avaient terrassés le géant et l’on put enfin aborder une discussion à peu prés calme.

- Capitaine ?

Nessa ne répondit pas. Au contraire, elle s’adressa aux étrangers.


- Contaminés !, fit-t-elle en s’adressant à la petite troupe. Votre vie en échange d’informations.

- Contaminés, nous ? Le Thül s’insurgea. C’est vous les Pirates, vous les responsables de l’épidémie !

La cheftaine le foudroya du regard si bien qu’il blêmit. La discussion s’engagea. Chacun trouvait des arguments si bien qu’a la fin tout le monde n’écoutait plus personne. Tous avaient les armes en main puis Nessa s’en aperçu car elle les fit rengainer. Noëliam rangea le sien et resta attentive à la scène. Nessa demanda le silence puis tout expliqua :

- J’ai intercepté l’ordre du Gourou appelant ses contaminés à rejoindre Otolep pour recadrer les Géant sécurisant l’Œil. Si vous êtes là c’est donc que vous êtes des contaminés, sinon pourquoi seriez-vous venus jusqu’ici ?


Elle eut beau expliquer sa perception du dessin et la raison pour laquelle les Pirates étaient venus à Otolep, personne ne la croyait. Ennuyeux et désagréable. Heureusement, l’homme qu’elle avait insultée reprit ses esprits (il avait été assommé) et essaya de poignarder quelques Pirates. Mais très vite, il comprit que ça ne servait à rien et l’incident fus clos. Il se joignit donc au débat. Noëliam n’avait presque rien dit car en termes de persuasions, Nessa était beaucoup plus avantageuse... Quand quelque chose attira son attention : Son bras gauche présentait une fine griffure.

« - Euh... Nessa ? »

Elle montra son bras.


[Désolé d'avoir été aussi longue! ]
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01.05.13 23:09




Après avoir aidé le Thül à se relever, Eilar aperçut Néo aux prises avec un autre Géant. Moyennement satisfait de voir une autre de ces cibles engagée, il s’apprêtait à partager le mastodonte, quand il vit le chevalier projeté en arrière. Ravi de voir une proie se libérer, il empoigna sa hallebarde qu’il brandit devant lui, alors que sa cible se retournait vers lui. Le Thül qui jusque-là se contentait de commenter le combat de Lyama, dégaina sa grande épée. Puis ils entendirent la protestation de son camarade : « Il est pour moi ! ». Et aperçurent la hache fichée dans le dos du Géant, qui s’écroula.
Raté…
Le chevalier jeta un regard agacé à son collègue triomphant, avant de s’apercevoir que le Dessinateur avait disparu. Bah ! Peut-être avait-il eu la frousse ? Ou alors s’était-il trouvé un adversaire ? Il ne fallait pas perdre de temps.

« He beh… »
Eilar se retourna. Une femme. Ce qui ne l’empêcha pas de froncer les sourcils, et de resserrer sa prise sur le manche de son arme. Elle s'expliqua rapidement, s'adressant manifestement au Thül. Eilar faillit ignorer ses paroles. Faillit. « Alors réjouis-toi, tu es celui qui a tué le plus de ces créatures »
Le chevalier retint un juron. Il venait juste d'arriver, avait tué un Géant sur-le-champ, et apprenait que cet ahuri en avait débité davantage ? Dans le meilleur des cas, il devrait donc en occire deux pour reprendre l'avantage. Et il doutait que les sujets du concours soient présents en quantité illimitée. Se désintéressant tout à coup de la nouvelle venue, il regarda de tous les côtés, à la recherche d'un moyen de regagner des points.

D’autres personnes encore étaient là, parfaitement inconnues du chevalier. Deux femmes et deux hommes. Combattant des Géants, en plusieurs groupes. Par prudence, Eilar s’approcha vivement. Une des deux femmes se débarrassant de son Géant, il accéléra le pas, se dirigeant vers les humains restant. Qui exterminèrent à leur tour leur adversaire. Dans un juron, Eilar se mit à courir, s’apprêtant à interpeler ces voleurs. Il avait enfin eu l’occasion de se couvrir de gloire, et ces égoïstes l’avaient ruinée ! Cela n’allait pas se passer comme ça, oh non !
Il pila net quand un nouveau Géant s’approcha du groupe des quatre malotrus. S’approcha plutôt rapidement, d’ailleurs, étant donné qu’il courait. Les individus fuirent, à la grande joie de Nelan, qui s’élança à nouveau en avant. Un petit deuxième, pour la forme !

« Pirates à cinq heure ! »
Le cri venait de derrière lui. Il supposa que la voix puissante était celle du Thül. Des pirates ? Bah, quelle importance ? Sinon que cela devait expliquer ce flagrant manque d’altruisme…
Alors que la collision devenait du futur de plus en plus proche, il vit le Thül le dépasser. Il courait vite, le bougre ! De leur côté, les pirates semblaient se positionner pour engager chacun un unique combattant. Eilar jura. Il n’avait pas de temps à perdre avec la piétaille : il ne restait qu’un Géant, selon toute apparence. Seulement, ces gêneurs ne semblaient pas très enclins à le laisser passer. Face au chevalier s’était positionné un homme brun assez âgé, avec un sabre à la main, semblant mâchonner quelque chose. Il fallait profiter de ces affrontements singuliers. Le Géant se trouvant derrière son adversaire, il devrait le passer le plus rapidement possible. Il sourit alors intérieurement. Quitte à avoir une arme aussi imposante, autant en profiter…
Eilar positionna sa hallebarde au ras de terre, à sa droite tout en courant, simulant une prise d’élan pour accentuer la force du coup, tout en poussant un cri de guerre tonitruant.
Alors qu’il ne fut plus qu’à quelques mètres, il fit mine de se préparer au coup, puis plongea les pieds en avant pour faucher les jambes du pirate, tout en tenant sa hallebarde au dessus de son corps, au cas où. Le pirate, inquiété par cette glissade osée, sauta sur le côté après une légère hésitation : se contenter de sauter l’aurait exposé à coup d’hallebarde difficilement parable. Alors que son adversaire se remettait en garde, Eilar sourit, satisfait, et se remit sur pied au plus vite, avant de sprinter en direction du Géant qui fonçait de même, suivi par l’homme, étonnamment rapide à comprendre qu’il avait été abusé. Le monstre frappa de taille de son bras massif, rencontrant alors la hallebarde du chevalier qu’il projeta en arrière par la violence de l’impact. Beuglant de douleur et regardant d’un air furieux son poignet blessé, il s’immobilisa.
De son côté, Eilar se remit sur pied au plus vite, avant de s’apercevoir que le pirate semblait se focaliser sur lui, et para du manche un coup vertical de l’humain, s’apprêtant à riposter.
Un bras massif les cueillit tous les deux, et les envoya valser. Le Géant n’était, lui, pas gêné par un quelconque combat fratricide. Commençant à s’habituer à se retrouver à terre, Eilar devança le pirate, qui semblait encaisser le coup plus difficilement, probablement à cause de son âge avancé et de la faible protection de son corps.
Le chevalier commençait cependant à être vraiment énervé, et l’inquiétude de perdre le dernier Géant qui restait décupla sa rage. Le rugissement qu’il émit était cette fois incontrôlé et quelque peu sauvage. Il saisit sa hallebarde à son extrémité, et la plaça en arrière, réellement prêt à frapper cette fois. Et courut à nouveau vers le mastodonte, qui plaça un nouveau coup de bras, accélérant quand il aperçut un frontalier se placer derrière sa proie. Préparé, Eilar l’esquiva aisément, avant de frapper de toutes ses forces au genou de son ennemi. Le coup fut si violent qu’il traversa l’articulation, tranchant proprement la jambe du Géant en deux, qui perdit l’équilibre et s’effondra en arrière. Avant de lui laisser le temps de toucher le sol, Eilar bondit et asséna un nouveau coup violent à l’extrême, décapitant le monstre d’un seul coup, tout en expulsant une dernière fois sa rage : « Raaaaaaaaaaaaah ! ».

Lentement, exténué par la violence de ses précédents mouvements, il se retourna vers le pirate, qui se tint prudemment à distance. Le chevalier réalisa qu’il venait d’étaler un Géant en un temps record, et se redressa et se remit en garde, avançant d’un air menaçant vers son adversaire humain, qui recula prudemment. Il n’avait plus vraiment la force de se battre, mais il pouvait toujours essayer de bluffer. Ils eurent vite rejoint le groupe des combattants qui se tenaient respectivement en respect. Il n’aperçut pas le frontalier, avant de comprendre que vu sa position, il avait dû se retrouver coincé sous le cadavre de son ex-ennemi. Bien fait.

Une des femmes, qui semblait être la chef des pirates, prit la parole : « Contaminés ! Votre vie en échange d’informations. ». Le Thül répliqua que c’étaient les pirates qui étaient contaminés.
Eilar comprit alors que lui et ses compagnons étaient totalement hors du coup. Manifestement, il y avait un rapport entre la présence des géants et des autres humains à l’Œil. Seulement il ne comprenait pas en quoi ils pourraient détenir des informations ou même être contaminés. Et puis… Contaminés par quoi ? Mieux valait demander directement à son adversaire…
« Hein, fit élégamment le chevalier. C’est quoi cette histoire ? Contaminés par quoi ?
- Ne fais pas semblant de l’ignorer ! éructa le pirate.
- Ignorer quoi ? Je viens juste d’arriver par un pas de côté, il se passe quoi là ?
- Parce que tu es capable de faire un pas de côté ? N’essaye pas de me tromper !
- Bien sûr que je ne sais pas en faire ! C’est l’autre Dessinateur, là… Evan !
- C’est ça, on lui dira ! Et pourquoi t’être jeté sur le Géant ? »

En écho à cette question judicieuse, la chef ordonna à ses hommes de baisser leurs armes, avant de s’exprimer : « J’ai intercepté l’ordre du Gourou appelant ses contaminés à rejoindre Otolep pour recadrer les Géant sécurisant l’Œil. Si vous êtes là c’est donc que vous êtes des contaminés, sinon pourquoi seriez-vous venus jusqu’ici ? »

Eilar sauta sur l’occasion pour répondre : « On est arrivé ici par un pas sur le côté, pour essayer de se baigner dans l’Œil. Et si j’ai bien recadré ma part de Géants, de quel Gourou tu parles ? ». Par un malheur prévisible, tous avaient répondu plus ou moins simultanément, et la conversation devint quelque peu confuse. Eilar s’abstint alors de tout nouveau commentaire, jugeant la chose inutile.




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13.05.13 9:25
EVENT géantonnades ! [Neleam + Nessa + ?] Yeuxw
“L’EAU DE L’OEIL ”
EVENT géantonnades ! [Neleam + Nessa + ?] Wolfeyes



Les grognements du loup allèrent en s’amplifiant. Beaucoup d’humains s’égaillaient dans la prairie parfois caillouteuse qui cerclait le lac mystique. Les sens de l’animal agités à l’extrême tentaient de s’accorder au cerveau de l’humain en lui pour trouver une explication au phénomène qui se déroulait sous ses yeux jaunes.
Sur sa droite, un assemblage hétéroclite de quadrupèdes l’observait avec circonspection. Pour être plus précis, deux hommes, l’un avec une hache, l’autre avec un grand bâton et un truc en ferraille au bout, un homme-cube aussi grand que large avec une densité musculaire au centimètre cube impressionnant, et un petit bout de femme armée d’une épée.

Evan prit le pas sur l’animal et sa silhouette se troubla pour laisser apparaître le jeune Dessinateur. Le garçon se redressa et regarda les quatre compères le dévisager bouche bée en souriant, amusé.

Un sourire qui ne resta pas longtemps. Il s’effaça même progressivement de son visage à mesure que quatre individus hurlants se ruaient vers eux, un Géant sur les talons. Evan sentit l’adrénaline envahir ses veines en brûlant. Le loup était encore à la lisière de sa conscience et ne demandait qu’à laisser s’échapper sa meurtrière sauvagerie. Evan s’apprêtait à changer de forme à nouveau lorsqu’un cri de guerre attira son attention. C’était Eilar qui courait en hurlant vers la créature, sa hallebarde pointée devant lui. Ouais, Eilar courait, mais c’était le Thül qui avait crié, en fait, Thül qui se mit en mouvement aussitôt après, suivi de très près par Néo et la femme.

Evan fit quelque pas en avant pour voir la scène de plus près. Il se concentra et ses yeux devinrent jaunes. Il bénéficiait maintenant de sa vision de loup. Les détails lui apparurent avec une netteté déconcertante. Il vit Eilar feinter un pirate d’un tacle audacieux et très bien exécuté, et il en poussa un sifflement admiratif. Dans d’autres circonstances, il aurait applaudit. Evan reprit une vision normale. Les deux groupes étaient maintenant sur le point de se percuter. En fait, ils venaient juste de se percuter. Ou plutôt quelque chose venait de percuter une partie à laquelle le Thül devait énormément tenir, et qu’il était pour l’instant en train de tenir dans ses mains en se tortillant sur le sol. Evan se concentra sur l’origine des maux du pauvre bougre et tout s’effaça autour de lui.

C’était une femme. Elle sembla enfin le remarquer, et tout s’effaça autour d’eux. Il ne restait plus qu’elle et le Dessinateur au milieu de nulle part, tenus au sol par le seul magnétisme de leur regard. Le même. On lui avait plusieurs fois dit qu’il avait de très beaux yeux, mais ce qu’Evan voyait en cet instant précis était deux billes d’océan irisées et profondes dans lesquels on avait l’impression de pouvoir naviguer vers d’inconnus horizons, ou alors de se noyer. Quand bien même la profondeur de ce regard était pour le moins troublante, quelque chose d’autre était encore plus frappant. Une ressemblance. Evan avait l’impression d’avoir sa copie en féminin en face de lui. Il scruta ses traits, insensible au combat devant lui qui oscillait entre les humains combattant le Géant et se battant tour à tour entre eux. Evan se glissa dans l’Imagination en prenant cette étrange jeune femme pour cible, la voleuse de visage. Il constata avec ahurissement qu’ils étaient totalement inoffensifs contre elle, ses dessins. Non pas qu’elle les esquivait, mais elle les détruisait à peine basculaient-ils dans la réalité. Comme si… Comme si elle savait à l’avance ce qu’il allait faire. Lisait-elle dans son esprit ? En tout cas, c’était aussi une Dessinatrice. Les choses promettaient d’être intéressantes.

Glips.

Intéressantes s’il restait en vie. Et la poigne de fer qui lui enserrait la gorge n’allait pas vraiment en ce sens. Evan songea aux possibilités qu’il avait. Dessiner, se métamorphoser, lui mettre un coup de tête. Mais en même temps, elle pourrait le tuer s’il tentait quoi que ce soit. Alors il devait s’en tenir à ça pour le moment, l’inaction contre sa vie.

Evan entendit soudain un son qui lui parut très lointain qui lui apprit que le dernier des Géants venait de perdre la vie. Et la tête aussi, apparemment.

La mort sembla dégeler la situation. Les pirates et les euh autres se firent face, maintenant qu’ils n’avaient plus d’ennemi commun. L’animosité planait clairement entre les deux bandes. Mais les pirates semblaient attendre des instructions de miss poigne de fer. Elle regarda Evan et ses compagnons tour à tour puis sans le lâcher, s’exprima.

- Contaminés, votre vie en échange d’informations, dit-elle froidement.

Evan ouvrit de grands yeux. Contaminés ? Qu’est-ce que cela voulait bien vouloir dire enfin ?

C’est alors que le Thül enchaîna, clouant un peu plus Evan dans son incompréhension :

- Contaminés, nous ? C’est vous les Pirates, vous les responsables de l’épidémie.

De l’épidémie ? Quelle épidémie ??

Le mystère s’épaississait alors que contradictoirement, les pièces du puzzle s’emboîtaient. Les deux groupes s’accusaient mutuellement d’être contaminés, ils parlaient d’une épidémie. Mais pourquoi venir à Otolep ? Apparemment, ils cherchaient la même chose et pensaient l’avoir trouvé dans l’autre. Mais si ce n’était ni l’un ni l’autre, alors qui, ou quoi ?

Miss étrangleuse expliqua alors qu’ils venaient en effet de l’archipel, mais qu’ils en étaient les derniers survivants. Puis chacun se mit à parler en même temps. Le cou toujours enserré entre les doigts de la pirate, Evan se mit à scruter chaque visage. Il devait bien y avoir un coupable quelque part. De telles coïncidences n’existent pas. La pirate le lâcha finalement, et Evan se massa le cou en lui lançant un regard noir. Si elle ne s’était pas si bien débrouillée pour qu’il risque de se faire tuer par elle s’il bronchait, il lui aurait déjà arraché la gorge à coup de crocs.

Elle s’écarta de quelques pas et annonça :

- J’ai intercepté l’ordre du Gourou appelant ses contaminés à rejoindre Otolep pour recadrer les Géant sécurisant l’Œil. Si vous êtes là c’est donc que vous êtes des contaminés, sinon pourquoi seriez-vous venus jusqu’ici ?

Un Gourou, des Géants qui encadrent l’œil. Le cerveau du Dessinateur faisait des conclusions à toute vitesse. Tout semblait prendre sens tout à coup. Et il y avait une certaine logique.. Dans la confusion qui suivit, Evan distingua plusieurs répliques en particulier. Eilar, d’abord, qui expliquait comment ils avaient atterri ici, un homme ensuite, qu’Evan devina être un Frontalier (tiens, un Frontalier qui voyage avec un Thül ?) qui accusait le petit bout de chevalier.

Tout s’expliquait. Les Pirates étaient là car, pour une raison inconnue, Miss Strangulo avait intercepté le message d’un Gourou, qui serait à l’origine de l’épidémie, laquelle infecterait des gens. Ce Gourou s’était débrouillé pour que des Géants du Septentrion encadrent l’œil ? Pourquoi ? Il devait avoir de bonnes raisons. Peut-être qu’il ne voulait pas qu’on puisse l’approcher à cause de son eau.. L’eau d’Otolep est pure et magique, et à côté de ça, des individus sont contaminés. Evan fit le rapprochement. Les Pirates venaient régler le problème, et la troupe du Dessinateur était arrivé au mauvais endroit au mauvais moment. Alors le troisième groupe.. ?

Evan s’avança soudain, se plaçant au milieu de l’attroupement. Sa nudité lui conféra toute l’attention dont il avait besoin. L’air de rien, il arracha à un pirate un bout d’étoffe qui le ceinturait et le noua autour de sa taille pour recouvrer un peu de décence et de dignité. Le pirate voulut protester, mais le regard noir/jaune que l’élémentaliste lui lança l’en dissuada.

- Ça m’a l’air pourtant simple dit-il de but en blanc. Eilar, que voilà, Néo, et moi avons atterri ici par pur hasard. Nous nous sommes rencontrés hier à peine. Ce monsieur comptait tenter la baignade.
Evan se tourna vers la cheftaine pirate, Nessa à l’évidence puisque l’une des siennes l’avait nommée ainsi, et la fixa droit dans les yeux.

- Tu prétends avoir intercepté un message qui t’a attiré ici. Je décide de t’accorder le bénéfice du doute, parce que t’as de jolis yeux.

Il se tourna vers ses compagnons.

- Ce qu’elle dit est vrai, elle a un don de perception. Cela veut dire qu’elle dit sûrement la vérité, sous toute réserve néanmoins, ajouta-t-il en la regardant froidement.

- Si le Gourou comme vous l’appelez a placé des Géants autour d’Otolep,, c’est qu’il craint que quiconque s’en approche. A l’évidence, il craint son eau.

Des murmures parcoururent l’auditoire.

- Conclusion, l’eau de l’œil d’Otolep est mauvaise pour les contaminés, et ni nous ni eux ne sommes contaminés par cette épidémie, peut importe ce qu’elle est. Ça veut donc dire que vous, (il se tourna vers le trio Thül, Frontalier, chevalier), avez un contaminé parmi vous.

Ses déductions amenèrent les deux groupes à réfléchir, et bientôt les accusations fusèrent.

Evan se tourna vers la chef pirate.

- Tu sembles être le leader. Si mes déductions sont bonnes, alors l’un d’entre eux est contaminé, et le tas de muscles, là, a déjà plaidé non coupable. Il n’en reste que deux.

Nessa semblait l’écouter avec attention.

- Je propose qu’on les soumette à un test. L’eau de l’œil.

Un sourire étira les lèvres du Dessinateur.

- Ça tombe bien, l’eau, c’est mon truc.





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Neleam
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Neleam
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16.05.13 17:53
https://ewilan.forumactif.fr/t1995-neleam-une-femme-de-legende


Un loup.
Ce qui venait de surgir était un loup. Je regardais, surprise, cette belle bête. D'où pouvait-elle venir, ce n'était pas vraiment un coin à loup par ici...
Comme en réponse à ma question le loup... se métamorphosa.
Un garçon se tenait maintenant à la place de l'animal. Nu comme un ver. Un humain. Loup-garou. Neleam ne semblait pas plus surprise que ça, en fait j'en savait rien, mais elle n'a pas levé les yeux au ciel pour regarder l'état de la lune. Inutile car il faisait grand jour, mais... j’aurais regardé quand même.
Enfin, ce n'est pas moi aux commandes...
Mes pensées semblaient étrangement prédictibles car Neleam se tournant soudain sans que j'ai souhaité faire quoi que ce soit. Je vis ce qui l'avait poussé à pivoter : Un groupe de gens. Et un géant. Encore.
Pfff... C'en était presque lassant. Mais ça ne devait pas être le cas pour le blond à la hache car il se précipita vers son ennemi rapidement rejoint par Musclor.

Neleam suivit le mouvement et se porta à la rencontre du groupe. Des pirates... Daeg n'avait pas tort.
La rencontre fut brutale et je fut presque éjectée du combat. Neleam menait la danse, tentant de protéger les arrières de ceux qui s'attaquaient au géant. Mais je sentais qu'elle ne savait pas vraiment où se positionner. Peut-être ils venaient la seconder dans sa quête mystérieuse avec les géants.... Ou pas.

Et c'était "pas".
Car la femme qui semblait être à la tête de la troupe d'éméchés prit la parole.

- Contaminés, votre vie en échange d’informations,
*

Daeg réagit au quart de tour, de façon peu amicale :

- Contaminés, nous ? C’est vous les Pirates, vous les responsables de l’épidémie.

Voilà le niveau de la discussion. Neleam n'intervenait pas, mais je sentais qu'elle était déçue qu'ils ne soient pas de son côté, tant mieux ! Enfin.... s'ils décidaient de nous tuer, je serais certainement moins ravie...

Ce fut l'homme-loup qui prit la parole pour rassembler tout le monde qui s'égosillait dans son coin. Jolie cacophonie, les gars.
Et bon, sang, pourquoi toutes les pirates que je croise sont gaulées comme des déesses ?! A croire que c'est le matériel nécessaire pour poser sa candidature chez les truands des mers.
Enfin pas que je sois jalouse mais...

Ça veut donc dire que vous avez un contaminé parmi vous.

Glups.
Mon monologue s'arrêta instantanément. Ouh ouh ! que c'est mauvais ça... Un type avec un cerveau ! et presque à poil !
Pourquoi le fait qu'il soit à pratiquement nu lui confère cette impression de science infuse que tout le monde va écouter ? Daeg est aussi presque nu et personne ne lui demande son avis !
... Bon peut-être que l'avis de Musclor n'est pas très... réfléchi, et aurait tendance à être "On fonce dans le tas ! Taÿo !". Okay je crois avoir compris.
Dans tous les cas il avait fini de parler. Et Neleam n'avait pas l'intention de se faire lapider, surtout que Grisou ramenait sa fraise.

-Ou c'est parce qu'on a une cervelle et qu'on sait s'en servir. Mon mon p'tit Gros loup c'est pas parce qu'on ici qu'on est forcément contaminés. Tu t'es retrouvé ici par "hasard" et nous on est venus ici en connaissance de cause avec la ferme intention de sauver tout le monde. Pas esoin d'être sucé par un poux pour ça.


Neleam reprit sa respiration. Elle allait raconter touuuute l'histoire. Pendant ce temps là je pouvais réfléchir à ce Gourou... Etait-ce lui qui donnait les ordres ? Il communique par télépathie... Vraiment super puissant! Mais.. comment cette pirate pouvait être au courant ? Le loup avait parlé d'un pouvoir de je ne sais quoi... mais pourquoi entendrait-elle les communications des méchants ? Ils devaient avoir leurs propre fréquence, sinon les dessinateurs les auraient entendus. Peut-être était-elle aussi une contaminée, elle à entendu le discours, mais sa hargne contre les contaminés prouve certainement qu'elle a réussit à se débarrasser de son hôte. Et reprendre le contrôle. Yeearh ! Moi aussi je veux être libre !

- Avec Daeg, le thull-ci, nous nous sommes rencontrés peu avant la bataille d'al-Vor. Nous... avons perdu la ville. Nous sommes arrivés alors que les contaminés prenaient procession de toute ce qu'il y avait. Et... On les a combattu. Mais allez vous battre contre des gens qui se moquent de perdre des bras ! Pire encore : contre des gens qui perdent leur bras et s'en moquent car il repousse immédiatement ! Enfin nous avons fini par trouver une parade : la décapitation. Mais c'était trop brutal, surtout que nos attaquants étaient de toutes conditions... même des gens qu'on pouvait connaitre. Alors on a courageusement prit nos jambes à notre cou. Et on a fait un bout de chemin avec des traitres de Mercenaires Qui eux aussi s'étaient pris une dérouillée. On en a apprit un peu sur les parasites, et leurs étranges capacités. Mais étant donné que Daeg et moi avions un peu du mal à nous fier à ces criminels, nous avons fait bande à part, surtout lorsqu'on a compris que ça serait plus discret qu'une centaine d'homme. Et nous sommes partis tous les deux, avec grisou ici présent, vers la Citadelle. En chemin on a réalisé que l'oeil d'Otolep était connu pour ses propriétés magiques, et qu'il guérirait certainement tout le monde alors on a foncé ici et... On est tombé sur des géants, puis sur ces types qui se sont téléportés sous le nez de nos géants, puis on est tombé sur vous qui avez ramené votre propre géant à la fête. Voilà !

Neleam fit un grand sourire à toute l'assistance. Il allait leur falloir quelques secondes pour digérer tout ça.

- Et Grisou hurle à qui veut entendre que je suis une contaminée. Un peu comme vous tous en fait. Pas le fait d'être contaminé (enfin j'en sais rien), mais le fait de dénoncer les autres, alors que vous en savez rien. Bref, moi j'accuse personne, pas pour autant que je vous fait confiance. Donc si vous le voulez bien on va avancer ver le lac, un peu le but de notre visite. Enfin pour ceux qui ont un but.

La fin de sa phrase s'adressait clairement à Eilar, Néo et Evan, qui étaient totalement perdus. En fait Neleam n'avait pas vraiment apprécié l'insinuation du loup, et avait du mal à le digérer [aha ! dans tous nos rp j'ai envie de te bouffer Evan ! xD]
La troupe hétéroclite se dirigea vers l'oeil. Je sentais les regards quelques peu suspicieux. Tout le monde pouvait être contaminé, j'en était bien l'exemple. Le coup du hasard des guerriers et dessinateur était peu crédible, et les pirates avaient parcouru un chemin important pour quoi ? Contrer le gourou ? mais ils font exactement ce qu'il a dit... C'était compliqué. Surtout qu'aller à l'oeil ne résoudrait en rien les problèmes. Tout le monde ne peut pas approcher l'oeil. Et rares sont les personnes à pouvoir le toucher. La moitié de la troupe devrait certainement s’arrêter sur les rives, voir même avant.
Et Que fera Neleam..? Je sentais qu'elle réfléchissais, mais que mon instinct de survie l'empêchait de trucider tout le monde. Car je n'aurait pas fait le poids. Ira-t-elle jusqu'au lac ? Le pourra-t-elle ?

Je ne prêtais pas vraiment attention aux conversations, mais notais que Neleam restait près de Deag. Puis quelques silhouettes apparurent

-Chouette, encore des pirates..

Une autre petite troupe qui semblait réfléchir au mystère de l'oeil. Tous ne devaient pas pouvoir approcher... Mais à quoi réfléchissaient-ils ?
Je craignais qu'ils ne cherchent à étudier l'oeil. Quelle perte de temps... Des multiples récits que j'avais entendus à ce propos, personne n'avait jamais réussit à prendre de l'eau de l'oeil. C'était un mystère, une entité vivante. Ewilan l'avait prouvé, elle avait communiqué avec lui.
Complètement délirant pour un esprit rationaliste comme le mien mais... je savais qu'il ne servais à rien de lutter.

Nessa, la chef des pirates discutait avec ses hommes. Les chevaliers, thulls et autres guerriers écoutaient discrètement.

Puis ça apparu doucement.
Je sentais une douce chaleur m'envahir. Comme un appel.
Neleam du l'entendre aussi car elle se mit en mouvement. A moins que ce sot moi qui ait marché, et elle suivit. Moi qui avait des doutes quant à ma capacité d'approcher l'oeil, je découvrit que j'avais tort. C4était magique. J'étais comme dans un rêve, je ne réalisais plus rien. Ce qui m'entourrait devenait flou. Je ne sentais plus mon corps. Neleam semblait avoir disparu...
Juste un appel.
L'oeil.

Magnifique.
J'étais devant lui, immobile. Il s’étalait à perte de vue. Où finissait-il exactement ? Et les montagnes, derrière, semblaient s'élever ver le ciel.
Ce lieu était puissant. impossible de mettre des mots dessus. J'abandonnais toute résistance, me lançant porter.

Mes pieds entrèrent dans l'eau, doucement. Au rythme de l'oeil. Un rythme que je percevais et qui me faisait vibrer. Je fut rapidement immergée. le froid de l'eau ne m'atteignait pas. Je ne sentais rien, sinon l'Oeil en personne.
Je fermais les lieux et me laissa aller.

Je sentais ses vibrations, comme s'il me parlais. Je le comprenais.
J'étais libre.

Soudain ce fut clair. Ce que je devais faire m'apparut. Limpide.
Je voyais. Au-delà du lac. au-delà des montagnes. Au-delà de la mer... Les nimurdes. Ils m'étaient inconnus et pourtant... rien ne m'étonnais. J'avais le savoir infus. Je me sentais puissante, comme un Dieu, et pourtant... Si inexistante.
J'étais la brise du vent.
Je vis le gourou. Je vis le parasites. je vis leur stratégie. Je vis les villes tombées, et le sang encore dans les rues.
Puis du feu. En moi. J'étais le crépitement de la flamme. J'étais vivante.
Puis de l'eau. Partout.

J'ouvris la bouche, mais de l'eau s’engouffra.
La réalité me frappa.

j'étais au milieu d'un lac. En train de me noyer.
Bien entendu, j'étais déboussolée, incapable de retrouver le haut du bas. Pire encore, j'étais incapble de nager.
J'avais perdu l'habitude de diriger mon corps et la reprise du contrôle était trop brutale; penser à aspirer de l'air. Mais où est-il ? Ouvrir les yeux. Secouer les bras. Fermer les doigts.
Impossible.
L'eau commençait à rentrer dans mes poumons.
Non, je ne veux pas mourir !

De l'air !
Je le sens. J'ouvre la bouche. je ne le sens pas rentrer. Je tousse pour chasser l'eau. Voilà mon corps se souvient. Il a des automatisme.
Et je sens des bras autour de moi.
Je comprends que quelqu'un me porte. Enfin, me maintient à la surface de l'eau.
Evan. Je le vois Je veux le remercier, mais je suis incapable d'articuler des mots. Ma bouche est engourdie. Le froid de l'eau. je l'espère. Sinon des séquelles de mon enfermement psychologique.

La rive arrive, j'arrive enfin à respirer correctement.
Mais je suis incapable de me lever, ni de marcher. Mon corps me semble lourd. Si lourd... Evan comprend que quelque chose ne va pas et me porte. J'aurais aimé le remercier. J'aurais aimé me débrouiller seule. j'aurais aimé marcher. J'aurais aimé essayer d'alléger mon poids. Mais mon corps me semblait étranger... j'aurais pu être au commande d'un thull ou d'un Raïs ça aurait été pareil. De moins point de vue du moins.

Le dessinateur me porta jusqu'au campement. Je vis tout le petit groupe installé là. discuter, observer, manger... Et ils me regardaient. Je n'essayais pas de lire dans leurs regards, car mon corps se rappelait à moi. j'avais mal, je le sentais m'écraser...
J'étais de nouveau moi...
On me frictionna puis on me tendit un bol chaud et me nourrit. Trop aimable. J'étais incapable de tenir le bol... J'avais de la peine à ne pas m'étaller par terre. Rien que de garder la tête droite...
J'étais assisse contre un truc mou. ou quelqu’un, je ne savais pas trop. J'aurais aimé tourner la tête pour regarde mais ma nuque était rigide, et ma tête extrêmement lourde. Ma peau était frigorifiée.

Je laissais les autres prendre soin de moi.
Ce fut horrible.

Ils me laissèrent allongée, et retournèrent vaquer. Et parler. Je le sentais. je le savais. ils parlaient de moi, ils cherchaient une explication... Je fermais les yeux.
Les images me revinrent... je n'avais pas rêvée, j'étais libre. Et je savais comment délivrer tout le monde.


A force d'effort et persévération, je réussis à bouger mes doigts. Puis la mécanique revint, et je réussit à bouger plus ou moins toutes les parties de mon corps. Je restais bien allongée cependant, je ne tenais pas trop à me lever pour m'écraser par terre.
Et il serait bientôt l'heure des explications....




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