Mon personnage Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
Neleam
Chevalier__Admin
20.12.12 23:16
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Deag Jörgan
Thül
28.12.12 10:48
Le Pas sur le Côté. Aberrant. Lui, Deag Jörgan venait de faire un Pas sur le Côté.
A Al-Far, son entrain avait quelque peu diminué lorsqu’il avait prit conscience du trajet à parcourir. Entrer dans la Légende s’avérait long et fastidieux. Mais Neleam n’avait pas chaumé. Le premier Dessinateur passant dans le coin et apte à effectuer un Pas sur le Côté avait été réquisitionné sans autre forme de procès. Neleam lui avait retourné le cerveau comme un steak de siffleur de sorte que l’inconnu n’avait pas pu refuser. Au grand damne de Deag qui n’appréciait pas du tout ce moyen de transport… Il s’y était d’abord farouchement opposé et seules les moqueries du Frontalier et l’insistance de Neleam l’avaient fait changer d’avis. La chevalière était passée la première. A peine disparue, le frontalier envoyait une pique au Thül, mettant en doute ses motivations vu « son comportement de gros dindon mouillé ». Deag avait bien failli lui rentrer dedans, mais par chance le Dessinateur était revenu à ce moment là. Enfin par chance… Pas pour le dernier qui n’eut que le temps de voir un bébé montagne fondre sur lui, le décoller du sol en lui serrant les deux bras à les lui broyer. Deag avait alors vociféré une menace du genre :
- C’est mon tour ! Mais saches que si je perds quoi que ce soit en route, je t’embroche de bout en bout avec mon épée !
Nul ne sût jamais si c’était l’effet de la voix du Thül ou bien la taille de son épée qui offrait à la menace une profondeur inattendue, mais le Dessinateur fit montre d’un pouvoir bien supérieur qu’à l’accoutumé… Son Pas sur le Côté fut parfaitement exécuté et ils apparurent précisément où il le souhaitait. Deag le retint prisonnier de ses grosses paluches quelques secondes avant d’oser ouvrir les yeux. Enfin il lâcha sans ménagement le malheureux Dessinateur dont les pieds flottaient lamentablement dans le vide. Il atterrit brutalement et disparu aussitôt. Deag se lança dans une tournée d’inspection, tâtant son large torse pour vérifier que tout était passé. Une fois l’inventaire de son énorme carcasse terminé, il respira plus librement. Rien ne manquait à l’appel. Le frontalier, qui était arrivé depuis longtemps sans qu’il s’en aperçoive, l’observait avec un rictus moqueur. Prenant conscience du spectacle qu’il devait livrer il reprit contenance en observant le paysage. Bon alors où était ce fameux étang ? Ou lac… Pourraient-t-ils y pêcher de quoi se sustenter ? Une question existentielle qui devrait attendre encore puisqu’ils n’étaient pas encore à destination.
Neleamn prit les devants en ces termes :
-En avant mauvaise troupe !
Deag ne songea pas un instant que cela puisse lui être adressé, et refourgua l’appellation à la présence du frontalier qui à son sens gâchait tout. Neleam marchait vite mais Deag n’avait pas de mal à suivre, ses grandes enjambées s’avérant bien utiles. Et force était de constater que le frontalier se mouvait aisément, habitué au terrain. Le comble étant qu’ils n’avaient plus de chevaux… Dans toute sa vilénie le Dessinateur avait refusé des les apporter. Soi-disant qu’il ne pouvait pas transporter une si lourde charge (ce qui n’avait pas rassuré le Thül).
Soudain, alors que Deag se figurait un combat mythique, Neleam se jeta à couvert. Dernière un rocher juste au moment où des bruits de cailloux volant en éclats lui parvenait.
Qu’est-ce qu’il se passait encore ?
Deagan vérifia discrètement qu’il n’avait rien écrasé par mégarde. Une fois convaincu de son innocence, il imita Neleam, et prit un air sévère qui convenait à l’observation, avec un temps de retard sur le frontalier. Des voix leur parvinrent : - Mais fait un peu attention ! Tu veux qu’on nous entende de la Citadelle ?? - C’est pas moi je l’ai à peine touché et il s’est cassé en deux !
Deag jeta un coup d’œil discret en direction des voix. Ce qu’il vit était quelque peu singulier. Un noble, d’après ses vêtements, conversait avec un paysan à l’allure dépareillée, devant un rocher mal en point. Brisé net au centre, le roc semblait s’être frotté à plus fort que lui. Deag échangea un regard interrogateur avec Neleam et même avec le frontalier tant la situation s’avérait incongrue. Pourquoi un duo si mal assortit se baladait dans le coin ?
- Montre-moi ça… Mmm ils ont dû passer par là. Non mais regarde-moi ce chantier ! Qu’est-ce qu’il leur a prit de s’éloigner autant de l’Œil ? - Et ça casse des rochers ces trucs ? - Tu as vu les monstres que c’est ? Ils se battent tout le temps pour un rien sans se soucier de ce qu’il y a autour ! L’avantage c’est qu’on ne va pas avoir trop de mal à suivre leur trace. Amène-toi. - Mais euh… comment on va faire pour qu’ils retournent à leur post ? - On leur rappel les termes du contrat et s’ils refusent on leur botte le train. Allez bouge !
Les deux hommes s’éloignèrent et bientôt leur voix ne fut plus qu’un murmure lointain. Deag se releva et se laissa aller.
- Qu’est-ce que c’était que ces zigotos ? Que je sois changé en frontalier si ces deux là n’étaient pas infestés de poux ! Tu avais raison Neleam ils rôdent près de l’Œil !
- Je m’inquièterai surtout de savoir ce qu’ils cherchaient à ta place, tas de muscles inutiles !
Deag le fixa méchamment et pendant un moment il n’y avait plus une once de bonhomie dans ses traits. Il évalua la taille de la tête du frontalier, ramassa une pierre d’une dimension similaire et la broya d’une seule main. Le frontalier eut la sagesse de ne pas répliquer et Deag, satisfait que son message soit passé, poursuivit :
- J’ai bien comprit qu’ils cherchaient leurs alliés. Des monstres capables de fendre le roc –et si je t’entends accuser les Thüls je veillerai à ce que tu nourrisses cette terre de ta chair abject pour l’éternité – mais qui n’ont apparemment pas respecté leur contrat. Et quel qu’il soit cela nous offre un avantage significatif. L’ennemi est désorganisé ! Profitons-en !
Deag se tourna alors vers Neleam qui avait eu l’idée de venir jusqu’ici.
- Tu avais raison l’Œil les attire ! Tu as eu du flair, petite ! Ta perspicacité sauvera peut-être le continent !
Le frontalier quant à lui ne partageait pas l’enthousiasme du Thül et le regard qu’il portait sur Neleam se teinta de suspicion.
- De la perspicacité ou…, chuchota-t-il pour lui-même.
Deag, qui en avait complètement oublié sa mésaventure avec le Pas sur le Côté, n’avait plus qu’une envie : éclater du pou. Sans oublier bien sûre qu’il s’agissait à la base d’être humains innocents.
- … on est pas obligé de les tuer, je pourrai les suspendre en hauteur, ou les séquestrer quelque part, ou faire des nœuds avec leurs membres le temps qu’on trouve un antidote. Tiens, on pourrait les immerger directement dans l’eau du lac et voir ce qui se passe lorsqu’ils boivent la tasse ?
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Neleam
Chevalier__Admin
29.12.12 13:50
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Deag Jörgan
Thül
03.01.13 20:50
Ils avancèrent le reste de la journée, suivant aisément la trace des deux contaminés- qui ne faisaient pas grand cas de la discrétion- en plus des indices laissés par ce qui semblait être euh… quelque chose de gros. Lorsque le soleil déclina, ils se retrouvèrent plongés dans une semi pénombre qui allait croissante. Ce qui ne plut pas beaucoup à Neleam :
- Hum, je voudrais pas dire mais... il fait presque nuit.
Ce n’était qu’un problème minime pour Deag qui pouvait dormir n’importe où, sur n’importe quoi. En revanche il avait faim et z’yeutait depuis quelques heures déjà les quelques lamelles de viandes séchées qu’il gardait dans une bourse pendue à sa ceinture. Bien sûre il aurait été préférable de faire du feu, mais le paysage n’offrait rien à brûler. Jusqu’à présent il s’était retenu de manger pour ne pas passer pour un goinfre mais puisque Neleam insinuait qu’il était sans doute temps de faire une pause… Il saisit une lamelle aussi résistante qu’une semelle et la mastiqua avec satisfaction, son estomac ronronnant de plaisir. La chevalière continuait de se plaindre, sans s’assoir pour grignoter.
- On y voit presque rien ! C'est complètement mort, y a pas un arbre, ni une seule âme vivante. A part nous et ces trucs Elle faisait bien entendu allusion aux géants. Surtout qu'on ne sait même pas ce qui nous attend ! Si ça se trouve va...
Elle se tut soudain et Deag daigna s’intéresser à autre chose que sa nourriture. Il releva la tête et le vit. L’Œil d’Otolep. Dans toute son immensité, écrasant de majesté et irradiant de puissance. Le Thül ne pouvait ignorer sa beauté. Et pourtant il ne faisait que l’effleurer de sa maigre perception de non Dessinateur. Sous le coup de l’émotion il en oublia de regarder devant lui et failli heurter violemment Neleam –qui se serait à coup sûre retrouvée à terre et sonnée pendant quelques heures. Heureusement il parvint à piler net et à rétablir son équilibre, sans quitter des yeux ce qui l’appelait grossièrement « lac » ou « étang mystique ». Il s’en voulu aussitôt et maugréa intérieurement milles excuses à la Dame, au Dragon, et à l’Œil lui-même. Deag en éluda la présence désagréable du frontalier qui l’honorait d’un sourire sardonique pourtant atténué par le respect imposé par la vision. Même s’il avait déjà vu l’Œil et qu’il méprisait le Thül, il y a des moments où plus rien n’a d’importance. Ils partagèrent ce moment en silence. Deag s’immergea tout à fait dans la contemplation, jusqu’à ce que sa vision périphérique ne l’informe d’un mouvement suspect. Il se concentra dessus et ce qu’il vit le stupéfia. Quelque chose bougeait au loin. Quelque chose de grand, beaucoup plus grand qu’un Thül, et de laid (beaucoup plus laid qu’un Thül). Puis un autre s’agita, puis encore un et bientôt toute une myriade se mit en mouvement. Ces créatures, Deag en avait rêvé. Il n’en avait jamais vu autrement qu’en illustration mais le doute n’était pas permit. Des Géants. Oublié la piscine de l’Imagination, rien ne comptait plus à présent que ces monstres mythiques, ces horreurs de la nature réputées pour leur force soi-disant inégalable et leur brutalité sans limite. Au début de cette quête, Deag se sentait prêt à entrer dans la légende en accomplissant bons nombres d’actes héroïques. Supporter le frontalier sans tenter de le tuer sérieusement en faisait partit. Mais jamais il n’aurait pensé qu’on lui offrirait la possibilité de réaliser un de ses rêves les plus chers. Confronter sa force à celle d’un Géant. Ses yeux pétillèrent, comme lorsqu’il avait reçu sa première épée de soixante-dix kilos, et son cœur pompa plus de sang qu’à l’accoutumé comme s’il avait comprit que le réseau de muscles en réclamerait bientôt un apport constant et accrue pour optimiser ses performances. Bref, le Thül était dans un tel état d’excitation qu’il s’auto-dopait spontanément.
- Hum ! ... Je sens qu'on ne va pas s'ennuyer... Vous pensez que le danger vient en premier de quel côté ?
Les mots de Neleam parvinrent difficilement à son cerveau, embué par l’hyper ventilation que lui faisait subir le colosse. Il parvint toutefois à se concentrer suffisamment longtemps pour comprendre qu’il n’y avait pas que les Géants. Il ne voyait pas ce qu’il pouvait y avoir de mieux pire que les Géants, mais le frontalier le mit sur la voie.
- Des Pirates !, siffla-t-il entre ses dents.
Pirates ? Deag quitta des yeux l’objet de ses rêves de gloire pour s’intéresser à ce qui arrivait de l’autre côté. Effectivement, il pouvait confirmer qu’il s’agissait bien d’un bateau Pirate. D’une parce que le continent était plutôt mal équipé en la matière et que celui approchant était superbe, et de deux parce qu’aucun bateau allié ne se serait aventuré en Mer des Brumes. Quant à savoir ce qu’ils venaient faire ici, Deag avait sa petite idée. Garrus disait que le problème venait de chez eux. Non contents de contaminer le continent, ils comptaient en plus s’emparer d’un antidote potentiel : l’Œil ! Tortionnaires ! Il ne fallait pas laissé passer ça ! Deag bouillonnait intérieurement, qu’ils mettent donc un de leur satané pied sur terre et il leur montrerait de quel bois se chauffait le continent ! Mais en attendant… incapable de résister plus longtemps, Deagan porta une énorme main à son dos, et caressa la garde de sa gigantesque épée. Son corps, irrésistiblement attiré par le combat à venir, fut étrangement gêné par… un poids. Léger, certes, mais persistant, qui le tirait en arrière. Il fusilla du regard le trouble fête et découvrit avec stupeur qu’on le tirait par le fourreau de son épée dans une tentative désespérée visant à le retenir.
- Mais qu’est-ce que tu fais, pauvre fou ! Reste ici tu vas nous faire repérer et tuer dans le même temps !
Neleam y alla aussi de son argument, et Deag dût bien fléchir devant tant de bon sens. Il fut donc convenu qu’ils se planqueraient pour dormir et qu’ils attaqueraient au petit matin… Le Thül, encore frustré qu’on ait cassé sa joie, prit le premier tour de garde pour ruminer en paix.
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Neleam
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18.01.13 22:13
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Deag Jörgan
Thül
31.01.13 19:38
Dans son rêve, Deag coursait en Géant en lui hurlant d’accepter d’être témoin à son mariage. Il cessait de courir et le frontalier apparaissait à ses côtés en souriant, et lui demandait s’il pensait vraiment que sa fiancée voudrait toujours de lui dans cet état. Là il lui tendait un miroir et Deag voyait des centaines de poux batifoler dans ses cheveux, jouant à mâchouiller ses tresses. Il lâchait le miroir et courait plonger sa tête dans l’Œil d’Otolep tandis que Neleam se moquait de lui en hurlant d’un rire malsain. Lorsqu’il voulut sortir, la chevalière l’en empêcha en lui appuyant la tête sous l’eau. Sa force le surprit et il se débattait vainement, discernant les traits défigurés de Neleam qui riait toujours, des poux lui sortant de la bouche et des oreilles. Il entendait l’écho de la marche nuptial singé par le frontalier alors qu’un bateau pirate fondait dans leur direction, prêt de les percuter… Le hurlement de la Neleam du rêve se mêla à celui de la réelle, puis un autre -que le Deag du rêve crût être le sien- fit trembler l’eau et la terre…
Le vrai Deag de chair, d’os et de muscles, se réveilla en sursaut l’esprit embrumé par le cauchemar. Son premier réflexe fut de fourrager ses cheveux à la recherche de poux. N’y sentant rien grouiller, il remarqua enfin le frontalier qui fixait un point derrière lui, l’air complètement paniqué. Deag se retourna et vit un tableau des plus inquiétants. Neleam, seule, face aux Géants. Il échangea un bref coup d’œil avec le frontalier et sauta sur ses pieds, rangea son épée dans le fourreau pendu à son dos, et fonça. Une décharge d’adrénaline acheva de le réveiller tout à fait. Le temps que dura sa course effrénée, il eut le temps de trouver Neleam très égoïste. Pourquoi ne les avait-t-elle pas attendu ? Curieuse réflexion trouvant sa source dans le désir fou du Thül depuis tout petiot de se mesurer à un Géant, mais aussi dans la rancœur fictive qu’il tenait de son rêve où elle tentait de le noyer.
Distrait par ses pensées et son propre cri de guerre, Deag n’entendit pas le frontalier lui hurler d’attendre car quelque chose n’allait pas. Il n’eut pas l’ombre d’un soupçon, et n’aspirait qu’à se jeter dans la bagarre, sauver la chevalière et exiger des excuses pour cet acte de traîtrise absolue. Voyant qu’il aurait tout aussi bien pût parler à un mur, Grisou s’élança à la suite du Thül bien moins pressé que lui de risquer sa vie, mais y étant toutefois disposé. Il ne serait pas dit qu’un frontalier laisserait tout le mérite à un Thül ! Neleam était en très mauvaise posture, les coups qu’elle portait ne semblaient pas aboutir au résultat escompté. Dans la version officielle, Deag préférera dire qu’il ne dégaina pas son épée tout de suite, étant donné le peu de dégât que celle de la chevalière infligeait au monstre. La vérité est qu’il la laissa au fourreau pour pouvoir jouer du corps à corps aussi longtemps que possible. Moins avisé mais tellement plus prestigieux !
A mesure qu’il s’en approchait il ressentait toute la férocité se dégageant des créatures cauchemardesques. Il força encore l’allure, visant sa première cible : le Géant s’en prenant à Neleam. Hurlant de plus belle, son vacarme attira l’attention du mastodonte qui se détourna de la chevalière. Trop lentement toutefois pour éviter l’impact. L’impact ? Pire. Le choc des Titans. Deag heurta de plein fouet le Géant qui, surprit, recula d’un pas. Prit de trois quart, le monstre avait son bras gauche coincé par le corps de Deag qui poussa un cri de joie en se croyant plus fort. Mais dès l’effet de surprise passé, le Géant se reprit et utilisa son bras libre pour taper sur cette étrange arapède. Deag manqua d’étouffer lorsqu’il reçut le premier coup dans le dos, vidant ses poumons de tout l’air qu’ils contenaient. Il répliqua par un coup de tête dans le menton (la plus haute partie qu’il pouvait atteindre). Le Géant entra dans une colère noire et bourrina le dos du Thül. Deag réfléchit à toute vitesse. Il calcula que le Géant aurait réduit côtes, colonne vertébrale et poumons en bouillie avant qu’il ne parvienne à lui broyer le torse. Il changea de méthode. Lorsque le Géant arma son bras, il attendit qu’il amorce le mouvement pour le libérer, ne gardant de captif que son bras gauche. Il glissa derrière le Géant qui mangea son propre poing au niveau de l’estomac –lâchant au passage un rot plus mortel que tout le reste- et tira l’horrible membre jusqu’à entendre un « Crrak » encourageant. Pour finir, le Thül mit toute sa force dans son épaule droite pour cueillir le Géant au milieu du dos et le faire tomber grâce au déséquilibre causé par son bras tordu. Deag trouva le mouvement presque familier. C’était un peu comme déraciner un arbre… Il se laissa emporter dans la chute, et utilisa son coude pour écraser les vertèbres du Géant. Etalé sur ce gros tas, on aurait presque dit qu’il lui faisait un massage. Si ce n’est que le client se débattait sans pouvoir l’atteindre et que le Thül avait pour optique de rompre la colonne vertébrale. Pas le genre de traitement pour lequel on paye…
Mais c’était sans compter sur l’extraordinaire solidité de la chose qui rendait la tâche mal aisée. Un peu déçu, Deag s’obligea à sortir son épée et la planta avec une théâtralité très arthurienne dans le corps du Géant. Il dut insister et peser d’une partie de son poids dessus pour parvenir à ses fins. Dès que ce fut fait, le Géant cessa aussitôt de bouger. Mort. Deag venait de tuer son premier Géant. Il prit appuie sur son épée pour respirer un peu et la douleur irradia de son dos. Aïe. Il le fit craquer pour remettre grossièrement ce qui avait été décalé, et constata qu’il n’avait que deux côtes fêlées au milieu d’un probable champ de bleus violacés. La fierté éclipsa la douleur et il fit un tour d’horizon. Mais il n’eut pas le temps de voir grand-chose, car on le souleva de terre. Ce n’était plus arrivé depuis ses sept ans… Il réussit à agripper son arme au moment ou un rugissement manquait de défaire ses tresses. Un Géant l’avait porté à hauteur de son visage et Deag pût tout à loisir détailler l’horreur de ses traits, le trou béant ruisselant de morve lui servant de nez, et dû retenir sa respiration pour ne pas succomber à l’odeur de son haleine. Il y eut ces trois secondes mémorables et un brin grotesques où, ayant cessé de rugir, le Géant examina le gros humain comme s’il hésitait entre en faire son casse-croûte et l’adopter comme jouet. Deag en profita pour lui balancer son poing dans l’œil, déclenchant un cécité provisoire ainsi qu’un mugissement de contrariété. Il eut ensuite le drôle de reflexe de se hisser sur les épaules du Géant et de profiter qu’il avait la bouche ouverte pour tenter de lui extraire quelques dents. Là encore officiellement il tentait de lui arracher la tête mais officieusement il voulait récupérer une partie de sa dentition en guise de trophée…
Vu de l’extérieur la scène devait être… spéciale. Ces deux êtres particulièrement grands formaient une structure colossale dont le sommet était plus large que le pied. En effet le Géant était bien plus grand que le Thül, mais ce dernier était plus large ce qui créait un déséquilibre certain. Le Géant se mit à courir tout en titubant, tâchant de se débarrasser de ce lourd parasite. La bouche ouverte, il était incapable de la fermer tant la poigne du Thül était solide. Et Deag ne se gênait pas pour trifouiller à l’intérieur, essayant alternativement de l’étouffer avec son poing et de récupérer une dent. Mais le monstre n’était pas prêt de lui céder ses ratounes et bavait allégrement, pour lui compliquer la tâche pensait Deag. Même si en vérité la production salivaire du Géant n’était pas volontaire mais bien une réaction biologique naturelle dut à la présence d’un (gros) corps étranger visiblement indécrottable. Jucher la haut, Deag aperçu le frontalier qui jouait habilement de son sabre et préférait miser sur la dextérité et la réflexion plutôt que sur la force brute. Technique de mauviettes, selon le Thül qui lui trouvait un air de danseuse. Lui-même n’avait pas l’air bien fin à chevaucher un Géant, une main dans le gosier, mais il n’était pas assez objectif pour l’admettre. Il repéra également Neleam mais un évènement inattendu monopolisa son attention.
Un groupe de trois hommes venait d’apparaître, là, en plein milieu du champ de bataille –oui car Deag était bel et bien en guerre- et son Géant dada leur fonçait droit dessus… N’ayant jamais conduit un Géant avant cela, Deag n’avait pas la moindre idée de comment faire pour l’arrêter. En désespoir de cause il lui choppa la langue et la tira sur le côté...
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09.02.13 22:26
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13.02.13 19:02
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07.03.13 12:11
« LE JAUNE DE L'ANIMAL »
Evan atterrit lourdement sur ses pieds, et le choc résonna jusque dans ses genoux. Il s'écrasa sur le sol, incapable de se réceptionner correctement. Dessiner son pas sur le côté pendant qu'ils chutaient n'était pas la plus brillante idée qu'il ait eu, mais au moins sa peau des fesses restait intacte. Et celle des deux chevaliers qui l'accompagnent aussi. Evan se releva et ouvrit la bouche pour lancer une boutade. La referma.
"Qu'est ce que..."
Evan ouvrit des yeux grands comme des soucoupes. Il reconnaissait le paysage, le lac, plus loin, quelques rochers, épars, mais les gros bonhommes tout vert qui couraient dans tous les sens tous droits sortis des contes d'un autre monde, il ne connaissaient pas. Alors un Géant (parce que oui, il s'agissait bel et bien de Géants du Septentrion), monté par un Thül, alors là il n'aurait même pas cru cela possible.
Evan prit le temps d'observer la situation, comme il le faisait à chaque fois. Il s'adaptait juste en fonction des circonstances. Cela pouvait varier entre une poignée de secondes et plusieurs minutes. Du coin de l'oeil, il vit Eilar se ruer sur le Géant qui filait dans leur direction, la trajectoire rendue ivre par le tas de muscles juché sur ses épaules, qui jugeait bon de lui fourrer une main dans la bouche. Néo, lui, lui proféra une menace avant de se jeter à son tour à la poursuite d'un Géant.
Le jeune Dessinateur détailla son environnement. Il y avait plusieurs Géants, beaucoup trop pour trois débarqués de la Citadelle, aussi valeureux soient-ils.
Evan s'accorda le temps de la réflexion, préférant laisser les guerriers foncer dans le tas. Lui, il préférait réfléchir et comprendre. Que faisait le Thül ici? Ces hommes-là ne venaient pas de cette région, et qu'un Thül s'approche seul de l'œil était pour le moins étrange. Un Thül est un guerrier, pas un explorateur. Ils sont connus pour leur force et leur courage, pas pour leur passion à se lancer, seuls, à la découverte de paysages nouveaux, non. Alors quoi?
L'ouïe apporta à Evan se que la vue ne pouvait pas. Il y avait d'autres bruits de combat, et des râles... féminins? Evan constata une dernière fois que ses camarades s'en sortaient face aux gros bonhommes verts et disparut dans un bosquet. Il courut rapidement entre les arbres, se servant du Dessin pour repousser les branches devant lui. Il n'eut pas à aller bien loin. Préférant rester dissimulé à la lisière du bosquet, Evan aperçut un homme et une femme luttant contre des Géants. Trop occupés à tenter de se défaire de leur adversaire, ils n'aperçurent pas deux autres immenses silhouettes se profiler derrière eux.
Evan ouvrit la bouche pour les prévenir. La referma. Décidément... Ce serait stupide. Il les distrairait et ils pourraient perdre l'avantage contre l'adversaire. Voire la vie. Non. Evan se rendit à l'évidence. Il allait devoir s'en charger seul. Il avisa le décor qui l'entourait et passa à l'action. Une pierre énorme se détacha d'un rocher proche et fila tout droit vers la tête d'un premier Géant. Ce dernier ne s'en aperçut qu'à l'ultime seconde, ce qui évidemment était trop tard, et il se prit la pierre en pleine tête, ce qui lui aurait probablement éclaté le nez s'il en avait eu un. Evan répéta la manoeuvre avec le second Géant, mais celui-ci ne se fit pas berner, et balança son poing dans la pierre, ce qui eut pour effet immédiat de l'éclater en gros morceaux qui allèrent s'écraser non loin des belligérants.
Evan espéra qu'au moins il avait pu leur offrir la distraction qui leur permettrait de se défaire de leurs ennemis. Le Géant boxeur catégorie poids très très lourd aperçut finalement le Dessinateur et plissa les fentes qui lui servaient d'yeux. Dans un hurlement sauvage, il se précipita sur lui.
Evan poussa un juron sonore et disparut entre les arbres. Le Géant l'y suivit. Le Géant était beaucoup trop mobile, et tout allait beaucoup trop vite pour que le jeune homme puisse dessiner.
Une idée se fraya un chemin dans l'esprit d'Evan. Une possibilité, qu'il avait envisagée depuis le début, mais qu'il avait repoussé, la jugeant inutile, ou alors trop stupide. Cependant, elle semblait inéluctable, comme à chaque fois. Sans s'arrêter de courir, Evan ôta son haut et le jeta dans un coin. ll prit soudain un virage serré dans la volonté de perturber le géant et se jeta dans l'Imagination. Derrière lui, plusieurs arbres se tordirent soudain, barrant l'accès au Géant. Pour quelques secondes seulement. Evan accéléra et, prenant appui sur un tronc, bondit. Alors il se métamorphosa. Son nez s'allongea, ses cheveux se multiplièrent soudain, se répandirent en une seconde sur ton son corps, s'éclaircirent. Ses doigts rétrécirent, ses ongles s'allongèrent, son corps s'arqua, et le bleu de ses yeux se noya sous le jaune de l'animal.
Plusieurs mètres plus loi, le Loup atterrit, au moment-même ou le Géant explosait du poing le dernier tronc à lui barrer la route. Un grognement s'échappa de la gorge du loup, et ses babines se retroussèrent sur des dents effilées comme des poignards. Aussi gros qu'un loup du Nord, voire même un peu plus, le poil gris anthracite, et des yeux jaunes pétillants de haine. Le secret au grand jour. Le Géant marqua un courte hésitation, qui lui fut fatale. Actionnant les puissants muscles de ses pattes, le loup bondit en avant et prit de la vitesse. Il sauta sur l'arbre qui lui avait servi quelques secondes plus tôt et se jeta sur le côté, sur un autre arbre, sur lequel il prit appui un quart de seconde, avant de bondir dans l'autre direction, droit sur le Géant. Il atterrit sur son épaule, et planta ses griffes dans la chair pour ne pas chuter. Il se décala de côté, évitant la main du Géant qui tentait de se débarrasser de ce qui labourait le dos, et saisit la nuque du Géant dans l'étau de sa mâchoire puissante. D'un geste vif et empli de haine, il lui déchiqueta le cou, et le Géant s'écroula au sol. Le loup bondit souplement au sol, et s'en alla au petit trot. Il évolua entre les arbres, et sortit du bosquet.
Il entra dans la lumière vive du jour et ses pupilles se rétractèrent. Soudain, il retroussa les babines et poussa un grognement sonore.
Ce qu'il voyait ne lui plaisait pas.
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Neleam
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08.03.13 15:14
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Autre(s) Compte(s) : Deag Jörgan
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Date d'inscription : 29/01/2011
Mon personnage Sexe et âge: Jeune femme de *je dois compter* Aptitudes: Reflexes accrus ; Maîtrise le corps à corps mais mal les lames traditionnelles. A l'aise dans l'eau, mal à l'aise dans les airs ou sur un cheval.
Nessa Minyatur
Capitaine Aline__Membre
14.03.13 21:04
>> DEAG <<
- DEAG ?!
Le Thül fut très surpris d’entendre son nom et regarda la tête du Géant de travers comme si c’était lui qui venait de parler. Puis il remarqua un visage connu dans le groupe qu’il tentait d’esquiver.
- Néo ?
Il voulut lui adresser un signe de main mais l’une était occupée à utiliser la langue du Géant comme une bride et l’autre à se maintenir en équilibre. Ce n’est qu’ensuite qu’il remarqua qu’un compagnon de Néo fonçait droit sur lui. Deag tira d’autant plus fort sur la langue, tant pour éviter la collision que pour fuir ce potentiel voleur de Géant, mais d’un le monstre ne se montrait pas très coopératif, et de deux, l’inconnu semblait franchement déterminé. Ce dernier sortit une hallebarde –dont Deag en bon bourrin apprécia l’esthétique – qui cueillit le Géant en haut de la cuisse, achevant de le déséquilibrer. L’impact envoya valser le Thül qui s’écrasa bruyamment au sol. Vexé, d’être tombé et de s’être fait voler sa barbaque, Deag envisagea de punir l’arriviste. Mais il lui tendit une main amicale pour l’aider à se relever et le rire de Néo acheva de chasser sa rancune.
- Alors Deag, on test un nouveau moyen de transport ?
Le Thül partit d’un rire tonitruant et accepta de bon cœur la main tendu. Une fois sur pied il constata qu’un nouveau Géant en avait après eux. Deag aurait bien voulu récupérer son avance en abattant son deuxième gus de la journée, mais Néo s’en chargea. Le Thül profita de ce petit intermède pour faire connaissance avec Eilar puis pour commenter le combat de Néo. Cette fois il s’abstint de tout pari pour des raisons que seul Néo comprendrait. Deag craint plusieurs fois pour la vie de son ami, bien frêle à côté de lui ou de l’arme d’Eilar. Le Géant prit d’ailleurs l’avantage et Deag dégaina sa monstrueuse épée, prêt à s’emparer d’un trophée une bonne fois pour toute en se taillant un steak de Géant. Mais :
- Il est pour moi !
Néo n’en avait pas terminé et il rengaina à contre cœur, avisant une futur cible. Malheureusement trop loin… Il remarqua enfin la disparition du troisième homme venu avec Néo et Eilar. Il n’osa pas le traiter ouvertement de pleutre de crainte de froisser les deux hommes, mais il n’en pensait pas moins.
- Et bah voilà !
Néo venait d’exécuter son Géant, et Deag applaudit, les collisions de ses énormes paluches valant toutes les fanfares.
- Bra-vo mon ami ! Tu l’as occis avec panache !
Deag s’amusait tant qu’il en oublia momentanément ses deux compères de départ. Ils se rappelèrent à son bon souvenir presque immédiatement :
- He Beh…
Le Thül prit spontanément quelques centimètres de large supplémentaire, ses muscles se contractant sous la surprise, et dégonfla aussi sec lorsqu’il reconnut Neleam. La bataille les avait éloigné mais la chevalière l’avait vite retrouvé. Enfin elle et Grisou qui n’avait malheureusement pas périt. Deag se demanda combien de Géant il avait tué et se promit intérieurement d’en tuer au moins un de plus dès que l’occasion de présenterait. Il pourrait ainsi dire haut et fort qu’il avait combattu plus vaillamment qu’un frontalier. Plaisante perspective néanmoins quelque peu gâchée par le souvenir de Neleam partant seule à l’attaque. Comment avait-t-elle osée le laisser sur place pour jouer en solo ? Bien sûre il était soulagé de la voir saine et sauve mais… il lui en voulait quand même. Beaucoup. Neleam dût le sentir car elle expliqua :
- Bon écoute, c’était pas volontaire, pendant que je montais la garde j’en ai vu qui s’approchaient un peu trop alors… j’ai tenté de leur demander de partir, poliment, et… Ils l’ont mal pris je crois. Dans tous les cas ça a dégénéré, et tu es arrivé avant que je n’ai eu le temps d’en tuer un, alors réjouis-toi, tu es celui a tué le plus de ces créatures !
En temps normal, Deag l’aurait fustigé de reproches. Mais Neleam semblait croire qu’il avait tué deux Géants. En effet elle ignorait que celui lui ayant servi de monture avait été abattu par Eilar. Il se garda donc bien de la contredire, surtout devant Grisou, et coula un regard vers Néo afin qu’il taise la vérité. Décidément à chaque fois qu’ils se voyaient il y avait un secret à la clé. Néo portait peut-être la poisse ? La raison lui rappela toutefois que ce pauvre chevalier n’y était pour rien s’il avait précédemment accepté un stupide pari, et chevauché un Géant aujourd’hui. Force était d’admettre que le poissard, c’était lui-même… Deag accepta de mauvaise grâce ce qu’il prenait pour des excuses venant de Neleam tout en maugréant pour la forme qu’elle aurait pu se faire tuer (et par prolongation que lui, Deag Jörgan était le héros lui ayant sauvé la vie. Oui lui et pas Grisou ! Et il omit bien évidemment la partie concernant son éloignement que le dit Grisou aurait pu interpréter comme de la désertion) mais qu’il était content qu’elle n’ait rien. Le petit groupe fit rapidement connaissance tout en s’éloignant du champ de bataille, peu propice aux réunions amicales. Ils n’eurent toutefois pas le loisir d’aller bien loin que les buissons s’ouvraient brusquement sur un loup…
>> NESSA <<
Nessa n’avait pas chômé. Dès que Noëliam lui eut exposé la situation elle alla y jeter elle-même un œil puis distribua ses ordres. Trois resteraient sur place pour garder le navire et déguerpir au besoin tandis que les autres accosteraient. Pour comprendre et se battre. Contre des Géants, certes l’entreprise frôlait le suicide collectif, mais ce n’était pourtant pas ce qui inquiétait le plus Nessa. Les humains. Voilà où se trouvait le vrai danger. Des contaminés, nécessairement sinon pourquoi seraient-t-ils venus ici ? Nessa avait bien interceptée l’ordre du Gourou envoyant ses sbires recadrer les Géants à l’Œil. Ils n’avaient pas mis longtemps pour arriver…
- Si nous ne sommes pas revenus d’ici demain matin, partez sans nous.
- Mais capitaine…, tenta d’argumenter Vue dAigle.
- « Laissés derrière » , insista Nessa en référence au Code Pirate. Et si l’un de nous revient blessé… Tuez-le.
Le ton glacial de ses instructions fit pâlir ses hommes qui prièrent la Dame de ne pas avoir à en arriver là. Nessa dépêcha ensuite trois chaloupes où prit place l’équipage. Elle-même en partagea une avec Noëliam, Cyclope et Crack. Nain Rouge quant à lui avait tant insisté pour venir qu’il en fumait presque des oreilles. Craignant pour sa santé cardiaque, Nessa avait fini par céder, tout en insistant pour qu’il reste loin des Géants. Peine perdue, sa cafetière s’était remise à chauffer et Nessa l’avait finalement laissé libre d’agir à sa guise, tout en l’avertissant qu’elle ne bougerait pas d’un cil s’il se faisait écraser par un Géant. Le matelot était si petit qu’elle ne doutait pas un instant que les monstres ne sentiraient même pas ses os craquer. Nain Rouge soutenait au contraire que sa taille était un énorme avantage tactique et qu’il prouverait au monde entier qu’aussi petit soit-t-il il serait toujours plus grand que le Géant qu’il aurait tué.
Noëliam n’était pas restée à bord non plus. Comme à chaque fois qu’elles se voyaient -il en découlait inexorablement un aventure potentiellement tragique- Nessa laissait libre la jeune matelot d’agir à son gré. Et comme d’habitude Noëliam n’hésitait pas à la suivre. Son capitaine devait sûrement tourner dingue de la voir disparaître régulièrement… Nessa prédisait un bel avenir d’honnête Pirate à la jeune fille. Si elle restait en vie…
Finalement ils étaient une douzaine, prêt à risquer leur vie pour sauver l’Archipel (et obéir à Nessa dont l’humeur n’avait cessé de s’assombrir depuis le message du Gourou). Tous avaient une mission. Deux d’entre eux assisteraient Doc’ dans ses recherches. En effet si le Gourou tenait tant à garder Otolep sous sa coupe c’était nécessairement que ses eaux recelaient un danger potentiel pour lui. Les plus costauds, dont le têtu Nain Rouge, se chargeraient de faire diversion, attirant l’attention des Géants afin qu’ils ne perturbent pas Doc’. Les autres s’occuperaient des contaminés. Nessa comptait bien les contraindre à parler afin d’extraire des informations sur le parasites et le moyen de s’en débarrasser. Elle n’apparentait toutefois pas cela à de la torture mais à une entreprise musclée d’obtention de renseignements…
La courte traversée aurait pût se dérouler sans bavure si seulement une pincée de Géant ne les avait repéré. Ils devaient bien se moquer de leurs petites coquilles de noix flottantes, mais de toute évidence ils nourrissaient quelques tenaces griefs contre les humains à leurs bords. En témoignait le rocher qui vola dans les airs avant de mourir dans la mer, à un petit mètre d’une chaloupe (en fait ils en visaient une autre mais les Pirates ne pouvaient le savoir). Deux autres décolèrent, frappes approximatives qui eurent toutefois le méritent de faire quelques vagues et d’éclabousser les matelots. Nessa fit accélérer le mouvement, jusqu’à ce qu’une monstrueuse caillasse n’ombrage sa chaloupe.
- Plongez !, cria-t-elle à ses compagnons.
Elle donna l’exemple, disparaissant dans des eaux plus accueillantes, juste à temps pour entendre le bois exploser. Elle esquiva un cadavre de planche arrachée menaçant de se planter dans son cou et amorça sa nage. Pirate de naissance, pirate de cœur et de sang, elle fendit l’eau avec grâce et puissance, bien décidée à faire payer l’affront à ses monstruosités ambulantes. Tant pis si ses plans changeaient, elle devait s’adapter à la situation. Elle rejoignit le bord rapidement, suivit par les trois autres passagers de sa chaloupe, à savoir Noëliam, Crak et Cyclope qui avaient survécu à la pluie de pierres tandis que les autres en subissaient encore les assauts. Pas question de perdre toutes les chaloupes ! Ils ignoraient dans quel état ils reviendraient et s’ils auraient quelque chose à transporter. Afin de préserver les embarcations, Nessa se jeta à la rencontre des trois Géants/catapultes.
- Hey !, cria-t-elle à leur encontre.
Comportement suicidaire compte tenu de sa taille et de sa vulnérabilité manifeste. Un être humain normal n’aurait sans doute pas sciemment défié des Géants, et certainement pas sans arme. Pourtant Nessa se tenait droite, l’eau ruisselant encore de ses cheveux, imbibant ses vêtements au point qu’ils fusionnent avec son corps, nimbant sa peau d’une auréole liquide. Elle ne sentait jamais aussi bien qu’au sortir d’une baignade, comme en témoignait son port altier et l’arrogance teintant sa voix, néanmoins le bain avait été forcé… et s’il y avait bien une chose que Nessa détestait c’était bien d’être contrainte et forcée de faire quelque chose. Pire encore elle avait dût se presser. A côté de cela attenter à sa vie était très secondaire… Le Géant le plus proche daigna lui accorder un regard, tout en armant son futur tire.
- Si tu lances ce rocher, je te tue, annonça-t-elle froidement.
Derrière elle Crak mastiqua bruyamment, la Dame sait quoi, manifestant son inquiétude. Guère impressionné, le Géant jeta son caillou (et manqua sa cible). Mal lui en prit. Nessa courut à sa rencontre… … l’Imagination s’ouvrit. Elle pila net, toute à sa vision. Il y avait un dessinateur parmi eux, parmi les contaminés. Et pas mauvais de surcroît. Distraite par cette nouvelle elle ne dût sa survie qu’à ses réflexes instinctifs qui lui permirent d’éviter spontanément un poing plus gros que sa tête. Décidemment ce Géant cumulait les erreurs. Nessa n’appréciait vraiment pas qu’on s’en prenne à son visage.
- Noë, Crak, Cyclope, occupez-vous du suivant, ordonna-t-elle tout en verrouillant sa concentration sur sa proie. Je m’occupe de celui-ci.
Tandis que ses compères filaient abattre leur Géant, Nessa détailla l’anatomie du monstre, se demandant s’il était suffisamment semblable aux humains pour en subir les mêmes faiblesses. Lassé de son immobilité, le Géant gronda et tenta de l’esquicher de son énorme pied. Nessa l’esquiva sans peine et en profita pour porter un coup précis à l’arrière de la cuisse censé stopper la circulation sanguine et paralyser la jambe. Qu’elle ne fut pas sa surprise lorsque son poing cogna durement sur le cuir de la chose, manquant d’exploser ses phalanges. Pas le temps de se laisser aller à la douleur, elle comprit qu’une lame était nécessaire pour en venir à bout. Elle tendit sa main droite ouverte loin devant elle… … au loin l’Imagination s’ouvrit à nouveau sur le dessinateur contaminé.
- Draël !, appela-t-elle.
L’arme apparut dans sa main. L’Imagination se ferma brutalement.
*Qu’est-ce qu’il se passe ?!*
Nessa était horrifiée, les gomeurs eux-mêmes étaient incapable de l’aveugler, c’était la première fois que la perception des Spires lui était refusé. Terriblement frustrée, elle déchargea sa colère sur le Géant, taillant sa jambe, coula de sa main chapardeuse en se tortillant –le fait d’être trempée faisait d’elle une prise pour le moins glissante- et coupa quelques doigts. Ainsi armée elle ne mit pas longtemps pour venir à bout de son ennemi, tranchant ce qu’il fallait pour le déséquilibrer. Le Géant tomba face contre terre, ou plus précisément le nez dans l’eau. Incapable de se relever il s’y noya. Nessa ne s’occupa plus de lui et partit aider ses matelots. Peine perdue elle arrivait alors qu’ils finissaient de l’exécuter. Le troisième Géant abandonna ses rochers pour renâcler en direction du quatuor, visiblement désappointé par le sort de ses camarades. Au moins les chaloupes sauvées pourraient enfin rejoindre la berge. Nessa leur faisait signe que la voie était libre lorsqu’un petit tremblement de terre les secoua. Cause ? Le dernier Géant s’était mis à courir. Nessa échangea un coup d’œil avec Noëliam. Ils étaient quatre, le monstre était seul. Mais il courrait. Elle n’eut pas à donner l’ordre, son expression était bien assez explicite. Elle détala comme un lapin, aussitôt suivie par les trois autres. Elle libéra Draël et l’Imagination s’ouvrit sur un nouveau dessin, presque terminé. Son don subissait un sacré dysfonctionnement ! En un éclair elle fit le rapprochement entre Draël et ce problème. Et elle comprit… tant qu’elle tenait son épée sa perception se bloquait. Comme si on lui refusait deux armes. De mauvaise son humeur passa à exécrable. Elle avisa ce qu’elle prenait pour un groupe de contaminés à quelques centaines de mètres de là.
- Une petite fête ça vous tente ?, demanda-t-elle en toute innocence
* * * * *
>> DEAG <<
Deag n’en revenait pas. Le loup n’était pas resté loup. Il était devenu homme. Comme si les Géant et les poux ne suffisaient pas, voilà qu’ils devaient composer avec un homme-loup. Ou un loup-homme. Mais que la majorité de l’individu soit lupine ou humaine lui importait peu. La décence cela en revanche était important. Or l’inconnu n’en faisait pas grand cas puisqu’il se tenait nu comme au premier jour. Ce que le Thül trouva fort déplacé en présence d’une demoiselle. Il lui aurait bien donné de quoi se couvrir mais lui-même n’était vêtu que d’un pantalon. Le reste n’était qu’accessoire, fourreau de cuir, cor pendant à la ceinture, et brassard de cuir. Il s’avéra que le tout nu n’était ni plus ni moins que le déserteur venu avec Néo et Eilar. De toute évidence il n’avait pas réellement déserté. Non il s’était changé en loup. Deag était complètement perdu, il n’avait jamais entendu parler d’une telle métamorphose et tout ce qui touchait ce qu’il ne comprenait pas le mettait mal à l’aise. Ils n’eurent pas le temps de réagir comme il se devait à pareille révélation que de nouveaux problèmes s’annonçaient.
Quatre individus leur fonçaient droit dessus, talonnés par un Géant visiblement remonté. Deag calcula rapidement leur provenance et reconnu leur style vestimentaire.
- Pirates à cinq heure ! rugit-t-il.
Le Géant, plus grand, plus lourd, plus fort et plus laid que les autres, aurait dû être sa priorité mais Deag craignait bien plus les poux que le reste, or d’après Garrus, les poux venaient de l’Archipel aline. Comme les Pirates. Donc Pirates égal poux. CQFD. Le Thül dégaina sa redoutable épée et fonça dans le tas, à cent mètre, déterminé à causer des dégâts.
- Aaaaaaaaaaah !
>> Narratrice omnisciente <<
- Aaaaaaaaaaah !
Nessa vit fondre sur elle ce qu’elle prit pour un bébé Géant. Elle comprit ensuite qu’il s’agissait d’un Thül et trouva que c’était plutôt mauvais signe. Si le parasite avait investi des hôtes aussi puissants la lutte promettait d’être acharnée. Elle accéléra sa course. Dès qu’il fut suffisamment près, Deag reconnu les traits de Nessa. Il pila net, son cri de guerre mourant dans sa gorge. La Pirate ne fit pas grand cas de son trouble et lui administra un coup de coude dans les parties sans ralentir. Deag resta sur le carreau un moment, et roula sur le côté pour ne pas finir piétiné. Si quelqu’un lui avait prêté attention il l’aurait vu pleurer, plier en deux, de rire, de douleur et de béatitude. Quoi qu’il en soit il resta tout seul dans son coin, le temps de récupérer. Les Pirates quant à eux entraient dans la danse, croisant le fer avec les guerriers. Nessa se garda bien d’invoquer Draël, préférant conserver sa perception des Spires pour affronter le Dessinateur. Elle ne pouvait pas savoir de qui il s’agissait mais son attention fut toutefois attirée par un jeune homme du groupe. De son âge à peu près, il avait la bouche ensanglanté et ne portait pas de vêtement. N’étant elle-même pas pudique pour un sou, Nessa ne se formalisa pas de sa nudité, son visage en revanche la bouleversa et elle perdit de précieuses secondes à le détailler. Pour un peu elle l’aurait appelé Primaël, le souvenir des traits de son père encore profondément fiché dans sa mémoire, tout comme la finesse de ceux de sa mère. Si elle-même était un parfait mélange de ses deux parents, l’inconnu était son miroir masculin. Pourtant son trouble n’atteint son paroxysme que lorsqu’elle rencontra ses yeux…
Nessa ne faisait même plus attention au combat, son trouble de l’attention la déconnectant de la réalité, elle esquivait les coups (qui souvent ne lui étaient même pas adressés) instinctivement, sans même contrôler son corps, les yeux rivés sur ceux du jeune homme. Chez elle, on qualifiait les yeux Tîwele de « Perles de l’Océan ». La légende voulait que l’on y discerne parfois l’ombre d’une Dame s’y baignant, honorant de sa présence leur âme liquide. Leur regard était unique, d’une teinte se nuançant au grès de l’humeur des Mers. C’était le cas de Gaerys et Primaël Tîwele, et Nessa en avait hérité comme tous les enfants Tîwele avant et après elle. C’était son héritage ! Et elle niait à cet étranger le droit d’en posséder de semblable. Un *Clang !* sonore l’arracha à sa méditation. Une fois remit de ses émotions, Deag était revenu en trombe, juste à temps pour intercepter la lame de Grisou tentant de décapiter Nessa. La pirate s’en voulut de son manque d’attention et foudroya l’improbable duo Thül/Frontalier. Deag lui adressa un sourire béat –ce qui lui fit dire qu’il était probablement psychologiquement instable- et les abandonna pour filer l’usurpateur de regard.
Grisou bouscula Deag, et l’injuria copieusement. Il dégagea sa lame de celle bien trop lourde du Thül et s’avisa de suivre Nessa. Mais Deag ne l’entendait pas de cette oreille. Il empoigna le frontalier et le secoua comme un prunier :
- Ne comprends-tu donc rien sombre idiot ? Vul-gaire-gla-çon-ma-cabre ? (il ponctuait chaque syllabe d’une nouvelle secousse si bien que Grisou en lâcha son sabre) C’est elle ! C’est la fille !
Si leurs compagnons les voyaient ils ne devaient plus rien y comprendre. Peut-être que leur cohabitation n’avait que trop durer… Grisou ne savait plus quoi faire, à demi broyer par la force du Thül, il tenta d’argumenter :
- Ce n’est pas le moment de jouer la sensiblerie ! C’est une pirate, une contaminée, une… une… un POUX !
La vérité frappa Deag en pleine poire. Il relâcha Grisou, effondré. Toutefois l’un des Pirates s’entendit traiter de contaminé et ne le prit pas très bien. Il abandonna son combat pour s’en prendre au frontalier, le traitant lui de saleté de contaminé. Deag décida de se remuer et vint en renfort pour terrasser le Géant qui décidemment n’était pas aussi docile que ses congénères. La mise à mort du monstre était d’autant ralentit que les combats s’éparpillaient, les armes volant tantôt de concert vers le Géant avant de se retourner contre les humains ennemis. Les insultes pleuvaient, alimentant le climat d’hostilité.
Non content d’avoir ses yeux, l’étranger avait aussi le Don. C’était lui le dessinateur qu’elle avait repéré. Nessa esquiva sans mal ses quelques dessins offensifs et fini par le saisir à la gorge, sachant pertinemment qu’à cette distance même elle n’aurait sans doute pas le temps d’esquiver une nouvelle attaque. Elle espérait toutefois qu’il était suffisamment intelligent pour comprendre qu’elle aurait en revanche le temps de le tuer. En bref ils devaient s’en tenir à un statuquo ou mourir simultanément.
- Décline ton identité, cingla Nessa d’un ton péremptoire.
En guise de réponse, un violent impact fit trembler le sol, soulevant un impressionnant nuage de poussière. Vaincu, le Géant gisait, mort. Le bruit de sa chute ramena un silence chimérique qui eut tôt fait de se rompre dans un chant d’aciers. A peine leur ennemi commun terrassé, guerriers et pirates se retournèrent les uns contre les autres. La poussière retomba, faisant place à un curieux spectacle. Grisou assommé et coincé sous le Géant, ils étaient quatre contre quatre, se tenant mutuellement en respect. Nessa ne comprenait plus très bien pourquoi ces contaminés ne poursuivaient pas le combat. Après tout ils guérissaient presque instantanément et pouvaient bien en conséquent risquer quelques estafilades… Et pourtant non.
- Capitaine ?
Elle embrassa la scène du regard et soupira de mécontentement. Heureusement l’air doux sur ses habits mouillés la rafraîchit, apaisant les pulsions meurtrières accompagnant sa contrariété.
- Contaminés !, fit-t-elle en s’adressant à la petite troupe. Votre vie en échange d’informations.
- Contaminés, nous ? Deag s’insurgea. C’est vous les Pirates, vous les responsables de l’épidémie !
Nessa le foudroya à nouveau du regard et Deag fondit autant qu’il blêmit. La conversation promettait d’être houleuse… Nessa exposa avec une froideur d’iceberg qu’ils avaient fui l’Archipel à cause de l’épidémie et qu’elle n’était absolument pas contaminée. Deag la crut sur parole, perdant quelques points trop rares de q.i. Chacun y alla de son argument, de ses protestations, et finalement plus personne n’écoutait personne, si échauffés par le débat qu’ils en oubliaient leurs armes. Nessa ordonna à ses Pirates de baisser leurs sabres et réclama une trêve le temps d’éclaircir certains points. Elle relâcha donc son tout nu, gardant dans un coin de son esprit le problème de leur ressemblance. Une fois le calme partiellement rétablit elle expliqua :
- J’ai intercepté l’ordre du Gourou appelant ses contaminés à rejoindre Otolep pour recadrer les Géant sécurisant l’Œil. Si vous êtes là c’est donc que vous êtes des contaminés, sinon pourquoi seriez-vous venus jusqu’ici ?
Les autres lui retournèrent l’analyse et elle parla de son don de Perception, qui ne convainc personne si ce n’est l’étranger à poil qui l’avait vu esquiver ses dessins. Tous durent expliquer la raison de leur présence, chacun tentant de décortiquer le vrai du faux du suspect… Long et pénible. Heureusement la conversation fut égailler par le réveil de Grisou qui, n’ayant pas suivi toute l’affaire tenta d’occire quelques pirates à peine un œil ouvert. Heureusement l’incident fut clos et le frontalier se joignit au débat. Il commençait à y voir plus clair et tenta même d’orienter les soupçons sur Neleam. Après tout c’était elle qui avait lançait l’idée de se rendre à Otolep, comme par hasard quelques heures à peine après l’ordre du Gourou…
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28.04.13 15:35
Nessa donna très vite ses ordres. Trois matelots resteraient sur place pour garder le bateau, tandis que les autres prendraient les barques. Noëliam observa la jeune cheftaine. Elle avait l’air... perturbée. Non par le suicide collectif qu’entreprenaient son équipage et elle-même, mais par les humains. Ces humains qui étaient en train de se battre. Ces humains qui étaient peut-être... des contaminés. Oh non ! Cela allait compliquer la tâche. - Si nous ne sommes pas revenus d’ici demain matin, partez sans nous.
- Mais capitaine…, tenta d’argumenter Vue d’Aigle.
- « Laissés derrière », insista Nessa en référence au Code Pirate. Et si l’un de nous revient blessé… Tuez-le.
Noëliam savait que Nessa avait raison. Mieux valait que seulement quelques uns d’entre eux meurent, plutôt que tout le monde. Les mots qu’elle avait prononcés étaient durs, mais ils en valaient la peine. Prononcé des Adieux auraient été stupides, d’autant plus qu’ils allaient peut être revenir. Peut être.
Nessa fit ensuite amarrer trois barques dans lesquelles se placèrent Crack, Cyclope, Nain rouge (qui avait bien insisté pour venir !), Noëliam, elle ainsi que les autres membres de l’équipage. Ils n’étaient qu’une petite douzaine. Tous avaient une mission. Périlleuse ou pas. Mieux valait obéir à Nessa car sa mauvaise humeur s’accroissait de jours en jours et Noë le voyait bien.
La traversée aurait put être calme et reposante si les géants ne les avaient pas repérés. L’un deux était tellement en colère qu’il leurs envoya un rocher. Il retomba dans la mer, provoquant ainsi d’énormes vagues et de nombreuses secousses. Les géants ne s’arrêtèrent pas. Ils en envoyèrent encore deux, avant qu’un quatrième ne réussisse à toucher la chaloupe.
- Plongez !, cria Nessa à ses compagnons.
Noëliam ne se le fit pas dire deux fois. Elle décrivit une courbe avant de plonger harmonieusement dans l’eau... ce qui lui sauva la vie. Un bout de planche cassé par le rocher avait été projeté en l’air, passant à deux centimètres de son ventre. Elle nagea au plus profond de la mer, pour espérer ne pas percuter des débris ou quelque chose d’autre susceptible de la blesser. Ne pas oublier les paroles de Nessa. « Laissés derrière » Et si l’un d’entre nous revient blessé... Tuez-le. Elle continua de nager. Dés qu’elle sentit tout son corps frôler le sable, elle se redressa. A genou dans l’eau, elle était vraiment en très mauvaise posture. « Brrr, et en plus elle est froide » se plaignit elle. Le sel lui piquait les yeux néanmoins, elle se releva. Cela aurait put être comique si la mission n’était pas aussi dangereuse. Elle regarda autour d’elle et vit Nessa, Crack et Cyclope. La cheftaine s’avança à la rencontre des géants.
- Hey !, cria-t-elle à leur encontre.
Elle était en position de combat. L’eau coulait de ses cheveux, dégageant ainsi une aura de force. Elle n‘était vraiment pas contente. Le géant ne lui adressa qu’un bref regard. Il prépara son tir...
- Si tu lances ce rocher, je te tue, annonça froidement la cheftaine.
Le géant ne prit pas en compte ses paroles. Malheur à lui. Il lança son rocher, manqua sa cible mais déjà Nessa était passée à l’action. Elle s’élança mais soudain pila net. Un dessinateur était parmi eux car quelque secondes plus tard, un poing s’abattit exactement à l’endroit où se tenait Nessa.
- Noë, Crak, Cyclope, occupez-vous du suivant, ordonna-t-elle tout en verrouillant sa concentration sur sa cible. Je m’occupe de celui-ci.
Noëliam acquiesça. Cela ne servait à rien de la regarder sans rien faire. Autant aller massacrer l’autre géant. Massacrer ou se faire massacrer ? Elle ne chercha plus à réfléchir. Elle s’élança.
Le géant l’observa d’un œil perplexe. Il n’avait pas l’habitude d’écraser de la vermine aussi petite mais ce n’était pas aussi compliqué que ça en à l’air. Sauf quand la vermine bouge. Et celle là bougeait très vite. Aussi vive qu’un feu follet, elle s’était frayé un passage jusqu'à la jambe du géant. Déjà, son sabre mordait la chair, lui sectionnant en deux le tendon. Il poussa un rugissement, à la fois de rage et de douleur puis abattit son poing à l’endroit où se tenait la jeune fille. Elle n’y était plus. Elle était déjà repartie, quand elle heurta son autre jambe. Elle tomba, se reprit par miracle et donc, ne se fit pas mal. Mais elle lâcha son sabre. Elle voulut le récupérer mais il l’en empêcha. Elle se força à réfléchir. Le géant poussa un autre rugissement de douleur. Crack venait de lui crever un œil et le sang gicla. Beurk ! Noëliam se reprit. Elle se releva et mis tout son prodigieux entraînement en marche. Elle ne pouvait comptait que sur ses réflexes. Elle s’élança, mais cette fois, elle évita la main du géant qui se promenait au dessus de sa tête. Elle roula, se releva et, dans la foulée, lança ses couteaux. Trois. Dans le deuxième œil. L’action avait duré cinq secondes. Le géant poussa un autre rugissement. Noë n’en resta pas là. Le géant non plus. Il se mit en marche mais, oubliant qu’il n’avait plus qu’une seule jambe valide, il tomba et s’étala de tout son long. Cyclope acheva le travail. Il lui ouvrit une estafilade dans l’artère de la cuisse, le vidant ainsi de son sang. Le géant hurla, mais son hurlement fut noyé par le flot de sang qui s’échappait de sa gorge. Mort.
Tous trois rejoignirent ensuite Nessa. Noëliam avait auparavant récupérée son sabre et le nettoyait avec précaution. Soudain, le troisième géant apparut. Et visiblement, il était en colère ! Noë échangea un rapide coup d’œil avec Nessa quand le géant se mit à courir. Nessa n’eut même pas besoin de donner ses ordres. Tous comprirent. La meilleure chose à faire était... Elle détala. Elle cala ses pas derrière Nessa quand un Thül leurs fonça dessus. Noëliam fut tellement impressionnée qu’elle faillit s’arrêter. Il était si grand et fort qu’elle pourrait le confondre avec un géant miniature. Ils se jetèrent dans la bagarre. Noëliam remarqua un jeune homme tout nu, ce qui l’a fait éclater de rire. « Voilà quelqu’un qui n’a pas peur de se montrer » pensa t’elle. L’homme qui l’affrontait ne dut pas bien comprendre pourquoi elle riait. C’était (à ce qu’elle pensait) un jeune chevalier. Soudain, la bataille s’arrêta net. Le Thül s’écria :
- Ne comprends-tu donc rien sombre idiot ? Vul-gaire-gla-çon-ma-cabre ? C’est elle ! C’est la fille !
Noë n’avait pas tout suivi. A qui le Thül s’adressait-il ? Pourquoi pointait-il du doigt Nessa ? L’homme à qui il s’adressait répondit:
- Ce n’est pas le moment de jouer la sensiblerie ! C’est une pirate, une contaminée, une… une… un POUX !
Non mais quel culot ! C’était eux les contaminés ! Pour qui se prenait-il ? Noëliam en fut outrée. D’où se permettait-il d’insulter sa chef ? Noëliam s’avança à la rencontre de l’homme et le toisa :
- Pour qui te prends-tu ? Je ne vois qu’une seule saleté ici et c’est toi ! Qui est tu pour nous montrer de l’irrespect ? Nous sommes venus ici dans le but de mettre fin à cette épidémie ! Notre Archipel à été envahi ! Nous sommes les seuls survivants !
En même temps qu’elle parlait, elle s’avançait en le pointant du doigt si bien qu’il blêmit. Pendant ce temps, les autres avaient terrassés le géant et l’on put enfin aborder une discussion à peu prés calme.
- Capitaine ?
Nessa ne répondit pas. Au contraire, elle s’adressa aux étrangers.
- Contaminés !, fit-t-elle en s’adressant à la petite troupe. Votre vie en échange d’informations.
- Contaminés, nous ? Le Thül s’insurgea. C’est vous les Pirates, vous les responsables de l’épidémie !
La cheftaine le foudroya du regard si bien qu’il blêmit. La discussion s’engagea. Chacun trouvait des arguments si bien qu’a la fin tout le monde n’écoutait plus personne. Tous avaient les armes en main puis Nessa s’en aperçu car elle les fit rengainer. Noëliam rangea le sien et resta attentive à la scène. Nessa demanda le silence puis tout expliqua :
- J’ai intercepté l’ordre du Gourou appelant ses contaminés à rejoindre Otolep pour recadrer les Géant sécurisant l’Œil. Si vous êtes là c’est donc que vous êtes des contaminés, sinon pourquoi seriez-vous venus jusqu’ici ?
Elle eut beau expliquer sa perception du dessin et la raison pour laquelle les Pirates étaient venus à Otolep, personne ne la croyait. Ennuyeux et désagréable. Heureusement, l’homme qu’elle avait insultée reprit ses esprits (il avait été assommé) et essaya de poignarder quelques Pirates. Mais très vite, il comprit que ça ne servait à rien et l’incident fus clos. Il se joignit donc au débat. Noëliam n’avait presque rien dit car en termes de persuasions, Nessa était beaucoup plus avantageuse... Quand quelque chose attira son attention : Son bras gauche présentait une fine griffure.
« - Euh... Nessa ? »
Elle montra son bras.
[Désolé d'avoir été aussi longue! ]
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01.05.13 23:09
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13.05.13 9:25
“L’EAU DE L’OEIL ”
Les grognements du loup allèrent en s’amplifiant. Beaucoup d’humains s’égaillaient dans la prairie parfois caillouteuse qui cerclait le lac mystique. Les sens de l’animal agités à l’extrême tentaient de s’accorder au cerveau de l’humain en lui pour trouver une explication au phénomène qui se déroulait sous ses yeux jaunes. Sur sa droite, un assemblage hétéroclite de quadrupèdes l’observait avec circonspection. Pour être plus précis, deux hommes, l’un avec une hache, l’autre avec un grand bâton et un truc en ferraille au bout, un homme-cube aussi grand que large avec une densité musculaire au centimètre cube impressionnant, et un petit bout de femme armée d’une épée.
Evan prit le pas sur l’animal et sa silhouette se troubla pour laisser apparaître le jeune Dessinateur. Le garçon se redressa et regarda les quatre compères le dévisager bouche bée en souriant, amusé.
Un sourire qui ne resta pas longtemps. Il s’effaça même progressivement de son visage à mesure que quatre individus hurlants se ruaient vers eux, un Géant sur les talons. Evan sentit l’adrénaline envahir ses veines en brûlant. Le loup était encore à la lisière de sa conscience et ne demandait qu’à laisser s’échapper sa meurtrière sauvagerie. Evan s’apprêtait à changer de forme à nouveau lorsqu’un cri de guerre attira son attention. C’était Eilar qui courait en hurlant vers la créature, sa hallebarde pointée devant lui. Ouais, Eilar courait, mais c’était le Thül qui avait crié, en fait, Thül qui se mit en mouvement aussitôt après, suivi de très près par Néo et la femme.
Evan fit quelque pas en avant pour voir la scène de plus près. Il se concentra et ses yeux devinrent jaunes. Il bénéficiait maintenant de sa vision de loup. Les détails lui apparurent avec une netteté déconcertante. Il vit Eilar feinter un pirate d’un tacle audacieux et très bien exécuté, et il en poussa un sifflement admiratif. Dans d’autres circonstances, il aurait applaudit. Evan reprit une vision normale. Les deux groupes étaient maintenant sur le point de se percuter. En fait, ils venaient juste de se percuter. Ou plutôt quelque chose venait de percuter une partie à laquelle le Thül devait énormément tenir, et qu’il était pour l’instant en train de tenir dans ses mains en se tortillant sur le sol. Evan se concentra sur l’origine des maux du pauvre bougre et tout s’effaça autour de lui.
C’était une femme. Elle sembla enfin le remarquer, et tout s’effaça autour d’eux. Il ne restait plus qu’elle et le Dessinateur au milieu de nulle part, tenus au sol par le seul magnétisme de leur regard. Le même. On lui avait plusieurs fois dit qu’il avait de très beaux yeux, mais ce qu’Evan voyait en cet instant précis était deux billes d’océan irisées et profondes dans lesquels on avait l’impression de pouvoir naviguer vers d’inconnus horizons, ou alors de se noyer. Quand bien même la profondeur de ce regard était pour le moins troublante, quelque chose d’autre était encore plus frappant. Une ressemblance. Evan avait l’impression d’avoir sa copie en féminin en face de lui. Il scruta ses traits, insensible au combat devant lui qui oscillait entre les humains combattant le Géant et se battant tour à tour entre eux. Evan se glissa dans l’Imagination en prenant cette étrange jeune femme pour cible, la voleuse de visage. Il constata avec ahurissement qu’ils étaient totalement inoffensifs contre elle, ses dessins. Non pas qu’elle les esquivait, mais elle les détruisait à peine basculaient-ils dans la réalité. Comme si… Comme si elle savait à l’avance ce qu’il allait faire. Lisait-elle dans son esprit ? En tout cas, c’était aussi une Dessinatrice. Les choses promettaient d’être intéressantes.
Glips.
Intéressantes s’il restait en vie. Et la poigne de fer qui lui enserrait la gorge n’allait pas vraiment en ce sens. Evan songea aux possibilités qu’il avait. Dessiner, se métamorphoser, lui mettre un coup de tête. Mais en même temps, elle pourrait le tuer s’il tentait quoi que ce soit. Alors il devait s’en tenir à ça pour le moment, l’inaction contre sa vie.
Evan entendit soudain un son qui lui parut très lointain qui lui apprit que le dernier des Géants venait de perdre la vie. Et la tête aussi, apparemment.
La mort sembla dégeler la situation. Les pirates et les euh autres se firent face, maintenant qu’ils n’avaient plus d’ennemi commun. L’animosité planait clairement entre les deux bandes. Mais les pirates semblaient attendre des instructions de miss poigne de fer. Elle regarda Evan et ses compagnons tour à tour puis sans le lâcher, s’exprima.
- Contaminés, votre vie en échange d’informations, dit-elle froidement.
Evan ouvrit de grands yeux. Contaminés ? Qu’est-ce que cela voulait bien vouloir dire enfin ?
C’est alors que le Thül enchaîna, clouant un peu plus Evan dans son incompréhension :
- Contaminés, nous ? C’est vous les Pirates, vous les responsables de l’épidémie.
De l’épidémie ? Quelle épidémie ??
Le mystère s’épaississait alors que contradictoirement, les pièces du puzzle s’emboîtaient. Les deux groupes s’accusaient mutuellement d’être contaminés, ils parlaient d’une épidémie. Mais pourquoi venir à Otolep ? Apparemment, ils cherchaient la même chose et pensaient l’avoir trouvé dans l’autre. Mais si ce n’était ni l’un ni l’autre, alors qui, ou quoi ?
Miss étrangleuse expliqua alors qu’ils venaient en effet de l’archipel, mais qu’ils en étaient les derniers survivants. Puis chacun se mit à parler en même temps. Le cou toujours enserré entre les doigts de la pirate, Evan se mit à scruter chaque visage. Il devait bien y avoir un coupable quelque part. De telles coïncidences n’existent pas. La pirate le lâcha finalement, et Evan se massa le cou en lui lançant un regard noir. Si elle ne s’était pas si bien débrouillée pour qu’il risque de se faire tuer par elle s’il bronchait, il lui aurait déjà arraché la gorge à coup de crocs.
Elle s’écarta de quelques pas et annonça :
- J’ai intercepté l’ordre du Gourou appelant ses contaminés à rejoindre Otolep pour recadrer les Géant sécurisant l’Œil. Si vous êtes là c’est donc que vous êtes des contaminés, sinon pourquoi seriez-vous venus jusqu’ici ?
Un Gourou, des Géants qui encadrent l’œil. Le cerveau du Dessinateur faisait des conclusions à toute vitesse. Tout semblait prendre sens tout à coup. Et il y avait une certaine logique.. Dans la confusion qui suivit, Evan distingua plusieurs répliques en particulier. Eilar, d’abord, qui expliquait comment ils avaient atterri ici, un homme ensuite, qu’Evan devina être un Frontalier (tiens, un Frontalier qui voyage avec un Thül ?) qui accusait le petit bout de chevalier.
Tout s’expliquait. Les Pirates étaient là car, pour une raison inconnue, Miss Strangulo avait intercepté le message d’un Gourou, qui serait à l’origine de l’épidémie, laquelle infecterait des gens. Ce Gourou s’était débrouillé pour que des Géants du Septentrion encadrent l’œil ? Pourquoi ? Il devait avoir de bonnes raisons. Peut-être qu’il ne voulait pas qu’on puisse l’approcher à cause de son eau.. L’eau d’Otolep est pure et magique, et à côté de ça, des individus sont contaminés. Evan fit le rapprochement. Les Pirates venaient régler le problème, et la troupe du Dessinateur était arrivé au mauvais endroit au mauvais moment. Alors le troisième groupe.. ?
Evan s’avança soudain, se plaçant au milieu de l’attroupement. Sa nudité lui conféra toute l’attention dont il avait besoin. L’air de rien, il arracha à un pirate un bout d’étoffe qui le ceinturait et le noua autour de sa taille pour recouvrer un peu de décence et de dignité. Le pirate voulut protester, mais le regard noir/jaune que l’élémentaliste lui lança l’en dissuada.
- Ça m’a l’air pourtant simple dit-il de but en blanc. Eilar, que voilà, Néo, et moi avons atterri ici par pur hasard. Nous nous sommes rencontrés hier à peine. Ce monsieur comptait tenter la baignade. Evan se tourna vers la cheftaine pirate, Nessa à l’évidence puisque l’une des siennes l’avait nommée ainsi, et la fixa droit dans les yeux.
- Tu prétends avoir intercepté un message qui t’a attiré ici. Je décide de t’accorder le bénéfice du doute, parce que t’as de jolis yeux.
Il se tourna vers ses compagnons.
- Ce qu’elle dit est vrai, elle a un don de perception. Cela veut dire qu’elle dit sûrement la vérité, sous toute réserve néanmoins, ajouta-t-il en la regardant froidement.
- Si le Gourou comme vous l’appelez a placé des Géants autour d’Otolep,, c’est qu’il craint que quiconque s’en approche. A l’évidence, il craint son eau.
Des murmures parcoururent l’auditoire.
- Conclusion, l’eau de l’œil d’Otolep est mauvaise pour les contaminés, et ni nous ni eux ne sommes contaminés par cette épidémie, peut importe ce qu’elle est. Ça veut donc dire que vous, (il se tourna vers le trio Thül, Frontalier, chevalier), avez un contaminé parmi vous.
Ses déductions amenèrent les deux groupes à réfléchir, et bientôt les accusations fusèrent.
Evan se tourna vers la chef pirate.
- Tu sembles être le leader. Si mes déductions sont bonnes, alors l’un d’entre eux est contaminé, et le tas de muscles, là, a déjà plaidé non coupable. Il n’en reste que deux.
Nessa semblait l’écouter avec attention.
- Je propose qu’on les soumette à un test. L’eau de l’œil.
Un sourire étira les lèvres du Dessinateur.
- Ça tombe bien, l’eau, c’est mon truc.
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