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۞ A L'OMBRE DE LA HAINE
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Karlson Hrejo Voïshinta
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Karlson Hrejo Voïshinta
Citoyen de l'Est



22.07.12 16:15
https://ewilan.forumactif.fr/t1908-memoires-d-un-assassin-de-vali
    ۞ ASTARIUL / A L'OMBRE DE LA HAINE ۞


Karlson et Viladra chevauchaient côte à côte, suivant un maigre sentier qui serpentait dans le paysage accidenté des Plateaux d'Astariul. La chef des Mercenaires du Chaos n'avait pas mentionné le but de leur mission. Évoquant vaguement les Faëls, elle lui avait ordonné de le suivre sans poser de questions, et il avait obtempéré sans protester. Cela faisait plusieurs jours maintenant qu'ils voyageaient. Échangeant à peine quelques mots, ils progressaient rapidement. Après avoir quitté la forteresse, ils avaient traversé une forêt épaisse et infestée de monstres que Karlson n'avait parfois jamais vus. Il s'agissait de la Forêt d'Ombreuse. Revoir la lumière du jour après avoir été enfermé si longtemps dans la cage du sous-sol de la Forteresse, puis dans ses nouveaux quartiers et enfin dans la salle d'entraînement, l'avait brièvement aveuglé, ses pupilles s'étrécissant pour disparaître dans le rouge sang de ses iris.

La jeune femme était apparue deux heures environ après leur entraînement. Alors qu'il arrivait au point de rendez-vous, elle l'attendait dans le vaste hall de la forteresse, les cheveux encore humides de son bain. Il reconnu même le parfum de sa peau, de l'orchidée sauvage, un musc qui lui seyait à la perfection. Une fois de plus, elle avait revêtu une tenue très saillante qui flattait l’œil, et les regards que lui lançaient les Mercenaires du Chaos qui passaient près d'elle étaient éloquents. La scène de l'entraînement avait également fait son chemin, avec son lot de chuchotements et de rumeurs... Un nom revenait sans cesse : « Tryss ».

L'homme était apparu au milieu de leur entraînement, se glissant tout près de Viladra. Il était grand, presqu'autant que Karlson. Ce dernier, aux aguets, n'avait pas décelé de trace du don de l'Imagination en lui. Ce pouvait être une couverture, mais il n'avait pas non plus cet aura écrasante de puissance qu'avaient les mentaï, la sienne était tout à fait naturelle. Ses yeux bleus ses posèrent sur Karlson, et un sourire narquois fendit son visage. Mais le Valinguite était impassible et, ne décelant dans ses yeux rouges que de la glace, il se détourna et glissa subrepticement la main sur la cuisse de sa chef en passant sa langue sur ses lèvres. Rapidement, Viladra le congédia sans plus d'explications et partit en compagnie de Tryss.
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Dans la large salle d'entraînement, un murmure s'éleva. La foule s'agitait. Un sourire carnassier s'étira sur les lèvres du Valinguite alors qu'il passait une main sur sa nuque, faisait craquer ses vertèbres, et passait une main dans ses cheveux noir jais. Une étincelle farouche et fugitive s'alluma dans ses yeux carminés. Ce n'était pas tant le fait de voir Tryss partir en tenant Viladra d'une main sur sa hanche, mais le sourire narquois que le Mercenaire lui avait envoyé après l'avoir brièvement toisé. Un sourire qui lui en rappela un autre... Ce sourire, il avait envie de le découper au poignard hors de son visage pour ne laisser qu'une bouche sanglante, béante et édentée. Ce n'était pas un sentiment de quelconque jalousie qui l'agitait – Viladra était libre de coucher avec autant de personnes qu'elle désirait – mais quelque chose de plus amusant qui risquait de l'occuper lorsqu'il reviendrait de mission et que Tryss viendrait à croiser sa route dans les couloirs labyrinthiques de la forteresse, la rivalité. Dommage qu'il ne soit pas logé dans l'aile des mentaïs. Peut-être cela lui donnerait-il l'occasion de tuer au nez et à la barbe de Viladra, voilà un défi qui méritait réflexion. Il voyait déjà l'empoisonnement à la ciguë ou à la belladone, une lame enduite d'un mélange d'épices pour enflammer la plaie et l'infecter au point que l’amputation du membre soit la seule solution, … ou peut-être le venin de vipère des marais qui ferait partir sa peau en lambeaux. La victoire appartiendrait au meilleur assassin, et Karlson était bien décidé à honorer l'enseignement de son maître Isyphyrus.

D'un geste lent, en pleine réflexion, il rengaina son cimeterre et se dirigea vers la sortie. Deux Mercenaires du Chaos, visiblement enhardis par le départ de leur chef et le peu de cas qu'elle avait fait du Valinguite dès l'apparition de Tryss, lui barrèrent la route. Sans leur accorder le moindre regard, Karlson fit claquer sa langue. Il n'eut même pas besoin de prononcer un mot pour les faire bouger de son chemin. Il s'enfonça dans la forteresse, se dirigea vers ses quartiers et, deux heures plus tard, rejoignit Viladra.


Désormais, les Plateaux d'Astariul s'étendaient à perte de vue. Seule la Chaîne du Poll loin au nord et la Forêt de Baraïl faisaient barrage à l'étendue infinie et mortelle des plateaux. Partout, des rochers aiguisés sortaient du sol accidenté, parfois aussi grands que des arbres, parfois petits comme le poing, de parfaits coupe-jarrets pour les chevaux. Ci et là, des arbres rabougris, des buissons aux branches couvertes d'épines comme des poignards. Parfois passaient devant les sabots de leurs montures quelques charognards faméliques. Deux fois, ils entendirent le rugissement d'un fauve et, dès leur premier jour, ils repérèrent même les traces d'une goule. Au bord du chemin apparaissaient à quelques reprises les restes d'une des rares bâtisses de pionniers des plateaux. Les murs, parfois épais de plus d'un mètre, tenaient encore debout, telle la carcasse inaltérable d'un monstre. Depuis la guerre contre les ts'liches, rares étaient les Alaviriens à avoir tenté l'aventure de s'installer sur ces terres hostiles.

Depuis leur départ de la forteresse des Mercenaires du Chaos, Viladra n'avait pas daigné lui confié l'objectif de leur mission, ni la raison pour laquelle elle requérait sa présence – ou pourquoi elle avait soudainement décidé de l'accompagner, aussi la suivait-il sans un mot. Quel que soit son but, il aviserait en temps utile. Et ce ne pouvait pas être bien différent de ce qu'on lui avait demandé par le passé. Il s'agissait indubitablement de faire trancher quelques têtes. Il y avait un moment dans la vie d'un assassin ou faire couler le sang devenait aussi naturel que respirer. Pas de remords, pas de regrets, juste le sentiment d'avoir fait ce pourquoi on le payait. Karlson n'était déjà, à la base, pas d'un naturel très porté sur les regrets, chose dont son maître avait pu tirer profit pour faire de lui le plus efficace et renommé de ses disciples. Effectivement, il était un des rares Hrejos d'Isyphyrus à ne pas s'être fait tuer par un rival ou attraper par la garde pour être envoyé dans l'arène. Isyphyrus s'était toujours arrangé pour se débarrasser de ses mauvais élèves et Karlson pouvait se targuer d'être sa plus grande réussite...

Sa chef n'étant pas bavarde, il passait ainsi le plus clair du trajet à éviter les pièges des Plateaux d'Astariul et à ressasser son passé. Lorsqu'ils montaient le campement et s'installaient pour la nuit, il percevait la présence de Viladra dans les spires et le mouvement de ses lèvres formant le nom de « Caym ». Le Valinguite ne se préoccupait pas des tracas de la chef des Mercenaires, elle n'avait pas besoin de son aide. S'il était là aujourd'hui, c'était car il avait passé un pacte avec elle, un pacte qui lui garantissait la vie facile en Gwendalavir, alors que sur les terres de l'Est, il était un fugitif, un hors-la-loi dont beaucoup de cités-états rêvaient de décorer leurs cachots les plus obscurs. Un jour, il retournerait à l'est et ferait payer à ces misérables qui avaient sali son nom et celui de son maître. C'était une question d'honneur, mais aussi un devoir envers Isyphyrus. Il offrirait les têtes de ces scélérats en offrande à son maître et aux divinités de la mort...

D'un même mouvement, Karlson et Viladra, alertés par un sixième sans, tirèrent leurs lames hors de leur fourreau. L'oreille du Valinguite ne le trompait jamais, et il jurait avoir entendu le bruit familiers de sabots. Ils n'étaient plus seuls.
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Viladra Memphis
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Viladra Memphis
Mentaï



22.07.12 18:04


.:I Promenons-nous... I:.

"A mon destin, désormais mon délice,
J'obéirai comme un prédestiné ;
Martyr docile, innocent condamné,
Dont la ferveur attise le supplice,

Je sucerai, pour noyer ma rancœur,
Le népenthès et la bonne ciguë
Aux bouts charmants de cette gorge aiguë
Qui n'a jamais emprisonné de cœur."


۞ A L'OMBRE DE LA HAINE 430919mSanstitre

Lorsque Karlson m’avait rejoint à la porte, rien n’avait perturbé ses traits glacés. Ni les murmures sur notre passage lorsque nous allâmes récupérer nos montures, ni les regards hostiles que lui adressaient les mercenaires les plus hardis. Non, j’avais parfois perçu l’ombre d’un sourire narquois mais peut-être était-ce mon imagination. Ce que je savais, en tout cas, c’était que Tryss et lui n’allaient pas devenir de bons amis… Il ne manquait plus que Caym et le trio serait complet. Evidemment, Tryss était en position d’infériorité malgré sa remarque maitrise des armes, mais je me demandais de qui entre Karlson et Caym serait le vainqueur si une joute venait à éclater. Caym était tout de même un mentaï accompli particulièrement agile qui savait prendre ses adversaires en traitre… Mais Karlson avait ce petit quelque chose de très sombre et de tout aussi amusant qui le rendait plus dangereux qu’on ne le croyait. Un pari intéressant même si je ne voulais pas en perdre. Karlson était le seul dans mes rangs à avoir le don valinguite et Caym avait plus qu’une utilité martiale quand il venait me rejoindre le soir… Non, je ne pouvais pas me séparer d’eux. En revanche, un combat entre Tryss et Karlson seraient peut-être possible…

J’aurais pu nous mener aux plateaux d’un pas sur le côté mais le plaisir aurait été moins intense. De plus, j’avais aussi besoin d’un peu de temps pour réfléchir… Nous prîmes donc la route comme des voyageurs et normaux et je jetai un dernier regard derrière moi, devinant la silhouette de Thryss sur le plus haut balcon de la tour en train de nous regarder nous éloigner. Dans nos ébats, je l’avais presque senti maudire le nom de Karlson et de Caym ainsi que beaucoup d’autres. J’avais beau le favoriser, son obsession devenait de plus en plus problématique… Caym serait ravi de s’en débarrasser. Je l’en avais toujours empêché, mais là, pour le coup… Qui sait…

Le soleil était écrasant de chaleur et pourtant l’air y était glacial. Ce n’était pas étonnant ici, la nature faisait en sorte de nous montrer que nous n’étions pas les bienvenus…
Nous avancions depuis quelques heures sur les plateaux, nos chevaux renâclant à chaque obstacle auquel ils devaient faire face mais nous ne ralentissions pas pour autant. Cap sur le nord-ouest de Gwendalavir, notre but était d’atteindre l’extrême pointe de la forêt de Baraïl, là où elle frôlait les chaines d’Al poll. Autrement dit, il était obligé de traverser une petite partie des plateaux d’Astariul mais ce n’était pas pour me déplaire… On y rencontrait toujours des créatures intéressantes.
Jusqu’à présent, bruleurs et goules s’étaient tenus loin de nous et la monotonie commençait à me gagner. A manquer d’action, je devenais irascible… D’autant plus que n’étant pas de nature particulièrement bavarde, Karlson et moi n’avions échangé que quelques brèves paroles histoire de savoir où se reposer, les ordres que je lui donnais et quelques vagues hochements de tête.

« Il est peut-être beau mais c’est vrai qu’il n’est pas très sociable…
On ne peut pas tout avoir !
Peut-être devrais-je le provoquer un peu…
Ca risque de ne pas plaire à Caym et Tryss…
Huhu raison de plus de le faire. »

En pleine hésitation, j’avais envie d’arrêter le trajet et de le provoquer en duel. Après tout, c’était toujours du spectacle et son sang attirerait peut-être d’autres animaux plus conviviaux…
Posant une main sur la garde de mon katana, une vague dans l’imagination arrêta mon geste et j’esquissai un fin sourire en reconnaissant là une présence qui m’était très familière. Cela faisait un moment que l’on ne s’était pas parlés… Le désert Ourou faisait office de barrière et toutes communications avaient été coupées. Il avait du revenir à Gwendalavir…
Ouvrant les barrières protégeant ma conscience liée à l’imagination, sa voix chaude caressa mon âme avec sensualité.

« Ca faisait longtemps…
Suffisamment pour que je commence à m’énerver, oui. Où es-tu ?
Je peux être là où tu le souhaites, dans tes bras par exemple…
Ne sois pas si entreprenant, il pourrait me prendre l’envie de te tuer, Caym. »

Un silence mêlant la déception et la crainte suivit mes paroles mentales et j’esquissai un nouveau sourire. Il ne fallait tout de même pas trop pousser, je restais la chef des mercenaires du chaos, pas une simple femme à qui l’on peut tout dire… Enfin, au bout de quelques secondes, il reprit la parole d’un ton plus respectueux. Tout de même…

« Est-il possible que l’on se voit ?
Je suis sur les plateaux avec Karlson… Un invité de la forteresse.
Qui est-il ?
Un Valinguite particulièrement séduisant… Tu peux venir, si tu veux.
…Où êtes-vous, ma dame… ?
Tu n’as qu’à aller au croc de roche. Nous y approchons. »


Je Quelques minutes plus tard je sentis Karlson se raidir sur sa selle et tirer la lame de son fourreau (enlève le passage où tu dis que je t’imite xD). Bientôt, une silhouette émergea de derrière un énorme rocher à la forme d’une canine acérée. Grand, il avait un air de ressemblance avec Tryss, et pour cause, ils étaient cousins… Caym avait de très longs cheveux noirs et des yeux clairs sur une peau pale. Toujours habillé de cuir sombre, un sourire narquois venait orner son visage séduisant même dans les situations les plus dangereuses.
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S’approchant de nous en tirant un étalon à la robe baie foncée, il s’arrêta en face de moi et glissa sa main dans ma chevelure, approchant son visage jusqu’à ce que nos lèvres échangent un baiser à la saveur sauvage. Se redressant alors, il se tourna vers Karlson et je remarquai leur taille semblable ainsi qu’une musculature développée de chaque côté. Vraiment, je me demandais quel serait le gagnant…
Se jaugeant du regard, son sourire amusé s’étira un peu plus puis il se détourna de lui sans un mot.

Ca me fait plaisir de vous revoir, ma dame… Susurra-t-il, sa voix chargée de son désir de proximité. Les temps sont longs sans votre présence…

Caym, que de belles paroles… Répliquais-je après un léger rire sombre. J’espère que tu as mené ta mission à bien…

Sans aucun doute, venir en face de vous après un échec m’aurait été insupportable…

Encore cette petite pique moqueuse qu’il affichait tout le temps. Il me respectait plus que tout autre, c’était un fait, mais il ne pouvait s’empêcher de conserver cette attitude osée… qui ne me déplaisait pas, d’ailleurs.

J’ai repéré une marchombre, non loin d’ici. Termina-t-il après que l’on eu échangé les nouvelles des mercenaires. Si vous continuez vers l’ouest, ma dame, vous la débusquerez aisément…

Ses doigts effleurèrent mes lèvres une dernière fois puis il s’inclina profondément devant moi, adressant un dernier regard hautain accompagné d’un sourire goguenard à Karlson et posa une main sur sa monture avant de disparaitre d’un pas sur le côté. Mentaï. Des adversaires à ne pas prendre à la légère…

Nous avançâmes un peu plus jusqu’à un rocher émergeant du sol une centaine de mètres plus loin puis je laissai nos montures s’abreuver à la vasque d’eau naturel. Fermant les yeux, je laissai mes autres sens se développer et ne tardai pas à ressentir effectivement une petite présence humaine. La chasse allait s’ouvrir…
Me tournant vers Karlson, un sourire carnassier étira mon visage.

Le seigneur nous offre une petite gâterie avant d’arriver…




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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
Mercenaire__Membre



22.07.12 18:48
Killian laissait Taï'Dashar galoper à sa guise. Il savait où aller et il savait que c'était urgent. Et elle était plus qu'heureuse de pouvoir de nouveau le monter. Elle avait accouché depuis maintenant près de quatre mois et avait repris sa forme d'avant, son endurance, sa force. Elle était à nouveau la Marchombre à part entière et une mère en plus. Elle avait laissé son enfant à Roxane en partant, jugeant trop dangereux pour lui l'endroit ou elle allait. Et elle savait qu'il était entre de bonnes mains. Mais qu'est-ce que ce fût dur de partir…

Elle se souvenait avoir mis près d'une heure à s'en aller. A chaque fois qu'elle s'éloignait de trois mètres, elle se retournait et courait en arrière pour lui dire une nouvelle fois au revoir et donnant des instructions plus qu'inutiles à Roxane qui savait très bien comment faire avec les bébés. Et elle y serait encore, à faire ses au revoir, si la Rêveuse ne l'avait pas poussée sur le dos de son cheval en lui donnant une claque sur la croupe pour le faire partir. A se souvenir, elle souriait.

Elle avait reçu une missive, urgente apparemment, qui lui disait qu'elle devait se rendre au-delà des plateaux d'Astariul, retrouver un autre Marchombre qui lui expliquerait tout en détail. Pas de nom, pas d'adresse, rien. C'était peut-être un piège, mais sa curiosité était trop forte. C'est pour cela qu'elle avait laissé son enfant en sécurité, alors qu'elle l'emmenait souvent lors de ses voyages en solitaire. Elle pensa aussi à Kerïm, le Chevalier qu'elle avait rencontré avant l'accouchement. Un très beau Chevalier…

Bref, elle était dans les Plateaux, galopant les cheveux au vent. Elle voulait se dépêcher pour être le plus vite possible avec son bébé, Roxane et Kerïm.

Ralentissant la cadence, elle ne voulait tout de même pas que son bel étalon meurt d'épuisement, elle observa le paysage. De la roche, des arbres rabougris….pas grand-chose à vrai dire. Et, chance, elle n'avait pas encore croisé de brûleurs ou de goules. A croire qu'ils avaient disparus, alors qu'ils se jetaient sur les rares voyageurs osant encore passer sur leur territoire.

Lorsqu'elle pensait à toutes les aventures vécues durant sa grossesse, elle se disait qu'elles avaient été merveilleuses. Sauf peut-être, non sûrement, l'épisode ou l'autre avait voulu lui couper le ventre pour prendre son bébé. Mais elle avait par ailleurs rencontré une Petite, qui l'avait emmené dans son village et même offert un collier qu'elle portait sous sa tunique en cuir.
Ou encore à l'expédition, à un mois de grossesse, ou elle avait rencontré Lavrenti, le guide, Hash, une autre Rêveuse, Thowind, Dessinateur intrépide, Süraby, demi-Faëlle…bref, des gens formidables.

Soupirant elle mit son cheval au trot et d'un coup, plissa les yeux. Son nez ne lui disait rien, sans doute à cause de la distance. Pourtant, elle était sûre que devant elle s'était tenu quelqu'un. Légèrement dans l'ombre, certes, mais elle avait vu sa silhouette, ainsi que celle d'un cheval. Reprenant son sérieux et redevenant attentive, elle se méfia. Apparemment, c'était journée portes ouvertes dans les Plateaux et elle n'était pas seule. Et ceux qui s'y promenaient n'étaient pas souvent de simples voyageurs qui ne voulaient pas d'histoires…

Elle continua donc, observant l'horizon, écoutant la nature, le vent…Taï'Dashar avançait sans manifester une once de peur.

Par contre, elle voyait qu'il renâclait et bavait. Il avait à nouveau voulu aller trop vite, le fou. Heureusement pour lui, elle savait qu'il y avait de l'eau pas loin ou il pourrait s'abreuver. Et elle se reposer légèrement. Après des mois sans être montée à cheval, les jours de chevauchées actuels mettaient ses cuisses comme ses fesses au supplice. Le cuir de la selle mordait sa peau malgré le vêtement pourtant solide et elle était heureuse en allongeant ses jambes le soir venu. Mais il fallait passer par là pour pouvoir monter comme avant.

Stoppant ses pensées comme son cheval, elle sentit quelque chose. Son nez brûla. Quelque chose, ou non quelqu'un plutôt, de puissant, se trouvait là. De puissant et de mauvais. Si mauvais qu'elle mit immédiatement un nom dessus : Mercenaire du Chaos.

Il fallait donc toujours qu'elle tombe sur eux. Mettant le cheval au pas, elle avança. Elle n'allait pas fuit non plus. Mais la puissance qui se dégageait de cette odeur était-elle qu'elle se méfiait encore plus…

Peut-être s'en allaient-ils. De toute façon ils ne savaient sans doute pas qu'elle était là. Donc si elle était assez lente ils s'en iraient et elle éviterait de se salir les mains. Parce qu'elle n'avait pas spécialement envie pour l'heure de se mesurer à un Mercenaire. Elle avait plus urgent et elle voulait retrouver son enfant, Roxane et Kerïm, comme elle l'avait déjà pensé.

Malheureusement pour elle, ils semblaient au courant et l'attendaient. Apercevant le point d'eau, elle vit également deux personnes. Un homme et une femme. L'homme était mystérieux, rien que dans sa posture. La femme aussi l'était, mais c'est d'elle que se dégageait la puissance.

Killian stoppa sa monture. Elle jaugea ses chances. Faibles, s'ils étaient tous deux Mentaïs et utilisaient leur don. Non, dans ce cas-là, elle n'avait aucune chance. Mais elle ne se laisserait pas faire. Le vent murmurait toujours à son oreille. Elle descendit de sa selle. Elle ne voulait pas qu'il arrive quelque chose à Taï'Dashar. Et, comme ça, il pourrait l'aider, si jamais.

Faisant face aux deux personnes, elle leur dit :


-Désolée de vous…déranger…

Elle sourit en coin. Parfois elle pouvait aussi se montrer sarcastique. Le combat étant inévitable, autant le retarder un peu, qu'elle puisse jauger son adversaire, chercher les endroits ou elle pourrait avoir l'avantage pour avoir de meilleures chances de réussite…
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Karlson Hrejo Voïshinta
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Karlson Hrejo Voïshinta
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22.07.12 23:36
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Karlson avait déjà dégainé son arme quand l'inconnu se révéla, faisant un pas dans la lumière, tenant son cheval par la bride. Il n'eut même pas besoin de voir sa tenue, sa lame, son maintien. Il avait devant lui un Mercenaire du Chaos, indubitablement un mentaï, au vu de son assurance et de cette aura particulière que dégageaient les dessinateur alaviriens détenteurs d'un don puissant. Ces dessinateurs ne savaient décidément pas masquer leur pouvoir, et c'était encore pire quand ceux-ci avaient un don supérieur. Quand on savait qu'un assassin se devait d'être discret, celui-ci ne semblait pas très avisé. Décidément, l'ego était un virus destructeur... qui pouvait mener à sa propre chute.

L'homme, aussi grand que lui, n'était pas sans partager une certaine ressemblance avec Tryss, un des amants de Viladra. Et son instinct lui disait que les deux Mercenaires ne partageaient pas qu'une ressemblance physique... Longs cheveux noirs, visage anguleux, yeux clairs et mordants, sourire goguenard et tête haute. Si c'était un mentaï, ils se rencontreraient certainement encore dans les couloirs de la forteresse. Il ne tarda pas à s'approcher de Viladra, non sans avoir dévisagé le Valinguite, et ce dernier découvrit qu'il était face à ce « Caym », la personne que la chef des Mercenaires avait contacté mentalement durant le voyage depuis la forteresse jusqu'aux Plateaux d'Astariul. Les deux Mercenaires s'approchèrent, échangèrent quelques mots qui n'intéressaient pas le Hrejo qui se contenta de rengainer sa lame et de croiser les bras. Il était là pour suivre les ordres de la chef des Mercenaires, le reste ne l'intéressait guère, aussi les laissa-t-il finir sans émettre le moindre commentaire.

Il ne tendit l'oreille que lorsqu'il fut question d'une cible potentielle. « J'ai repéré une Marchombre non loin d'ici, disait-il, si vous continuez vers l'ouest, ma dame, vous la débusquerez aisément. » Eh bien, voilà enfin une information intéressante. Jamais encore le Valinguite n'avait pu affronter un membre de la guilde des Marchombres, les ennemis héréditaires des Mercenaires du Chaos qui en faisaient leurs cibles prioritaires et quasi uniques, aveuglés par une haine millénaire. Mais ce n'était pas là son problème. Il tuait parce qu'on lui demandait, et non parce qu'il poursuivait quelque idéal qu'on lui aurait transmis.
۞ A L'OMBRE DE LA HAINE 120702103512908246

Après quelques minutes, le mentaï, nommé Caym, s'écarta et prit sa monture par la bride avant de disparaître. Un pas sur le côté. Karlson commençait à s'habituer à cette façon de se déplacer qu'utilisaient les dessinateurs alaviriens. C'était pratique, mais lui-même n'était pas intéressé. User et abuser de son don était à éviter. La facilité avait toujours un prix à payer. Lui-même ne l'utilisait pas sans raison. S'il pouvait tuer sans prononcer des mots de pouvoir, alors il préférait saisir sa lame ou ses poignards, bien qu'il ne rechignait pas à lancer quelques ordres pour conduire son ennemi où il le voulait ou pour se sortir de situations périlleuse en agissant sur des verrous ou portes qui lui barraient le passage.

Le seigneur nous offre une petite gâterie avant d'arriver...

Les pupilles de Karlson s'étrécirent et son regard carminé sonda les environs.

Je pars en reconnaissance, lâcha-t-il brièvement avant de se mettre en marche, l'arme à la main.

La Marchombre ne fut pas difficile à débusquer. Elle était juste là, s'avançait à leur rencontre, à pied. Le Valinguite parcourut la moitié du chemin qui les séparaient.

Désolée de vous... déranger...

Tu n'as pas exactement l'air désolée, gamine... Il se campa face à elle, la lame ornée de runes de son cimeterre pointée vers le bas, et secoua la tête pour dégager ses mèches noir jais de son visage. Ses yeux carminés détaillèrent la jeune femme. Elle était fine, vêtue d'une tenue de cuir noir sur laquelle elle portait poignards et lames de toutes tailles, et certainement aussi des poisons. Cheveux noirs, yeux noirs, une ombre vivante. Un sourire fugitif était apparu sur ses lèvres rouges quand elle avait prononcé ces mots. Elle semblait décontractée, mais sa posture n'échappa pas au Hrejo, une posture de combat. Son air désintéressé n'était qu'une façade. Elle savait à qui elle avait à faire et surtout qu'elle n'était pas en position de force. Un ennemi qui se bat pour sa vie devant une mort inévitable est toujours imprévisible. Ni narquois ni hautain, Karlson resta impassible alors que la jeune femme les scrutait avec attention, lui et Viladra. Il s'exprima sans animosité... les Marchombres étaient ses cibles car elles étaient aussi celles des Mercenaires, mais il ne voyait pas de raison d'accabler celle qui faisait face à une mort assurée.

Quel est ton nom, Marchombre ?
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Viladra Memphis
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Viladra Memphis
Mentaï



29.07.12 1:35


.:I tant que le loup n'y est pas... I:.

"Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remord,
Et, charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort !"


۞ A L'OMBRE DE LA HAINE 430919mSanstitre

Karlson ne montra aucun enthousiasme à l’idée de rencontrer un marchombre mais un bref éclat traversa son regard rougeoyant, montrant là une curiosité certaine. A vrai dire, à moins qu’il en ait croisé à l’est, il n’avait jamais vu ces petits insectes croustillants… Il allait adorer, c’était certain. Du danger de qualité, et le plaisir d’exterminer cette race infâme, des plaisirs qui faisaient le bonheur de mes papilles. Evidemment, pour lui c’était différent… Il ne ressentait pas la haine réciproque entre les mercenaires et ces êtres puisqu’il ne connaissait pas vraiment l’empire et ses coutumes mais j’avais tout le temps de lui apprendre le nécessaire…
M’annonçant qu’il partait en repérage, j’haussai légèrement les épaules. C’était inutile, la cible venait droit sur nous, nous n’avions qu’à l’attendre… Mais peut-être était-il tout simplement très impatient de voir enfin de ses propres yeux notre friandise préférée…
Voyant son dos disparaitre derrière le rocher, je descendis de ma monture et flatta distraitement l’encolure de mon étalon qui renâcla sous ce contact peu habituel. Je commençais à m’adoucir en ce moment… Le sexe avait parfois des effets néfastes.

« Il va falloir que je fasse preuve d’un peu de sadisme prochainement, rien ne va !
Moi je te trouvais bien, comme ça !»

M’adossant contre les flancs de mon cheval, je croisai les bras et levai la tête vers le ciel. Il faisait un temps lumineux malgré la fraicheur et je fus surprise de constater que cette clarté ne m’atteignait plus autant qu’avant… Il y avait quelques années, je ne supportais plus toute cette lumière qui agressait mes yeux, une fragilité sans doute due à mes longs moments d’enferment pendant lesquels je m’entrainais afin d’être accepter en tant que Mentaï à part entière. Quand on voyait où j’en étais, je n’étais pas prétentieuse que d’affirmer que j’étais fière de moi… Certes, certes que mes anciennes connaissances ne seraient pas ravies de me savoir ici, mais quelle ascension ! Me voilà hissée au plus haut échelon du chaos, après notre seigneur bien sur. Que la vie était pleine de surprise… Fille de petit bourgeois marchand, ancienne garçon manqué, intrépide et passionnée par l’art des marchombres, j’étais mercenaire du chaos. Illogique à souhait, j’étais dans mon élément…

Halala… Soupirais-je en étirant longuement mes bras au dessus de ma tête. Se défouler va me faire du bien, pourvu qu’il soit coriace…

Bientôt des pas se firent entendre et je vis bientôt Karlson réapparaitre une seconde plus tard, fixant ce que je ne voyais pas encore. Une femme apparu alors et je la dévisageai en silence. Beaucoup de personne aurait pu dire que nous avions quelques ressemblances et pourtant la différence émanaient de chacun de nos pores. L’opposition du chaos à cette pseudo harmonie… Grande pour une femme, elle possédait des cheveux bruns et des yeux sombres.
Son attitude était d’apparence décontractée mais il y avait trop de combattants aguerris ici pour qu’elle trompe quelqu’un. Ce que l’on voyait en elle d’un œil plus expert était la méfiance, le fait qu’elle se savait en position de force et j’avais de plus en plus de mal à masquer la jubilation qui montait en moi. J’aurais pu la tuer, là, en quelques dessins rapidement exécutés… Karlson aurait pu aussi mettre fin à sa vie pitoyable d’un mot car je sentais en tant que dessinatrice qu’elle n’avait pas le don ou dans le cas contraire, d’une manière insignifiante.

Elle nous fixa à son tour, nous jaugeant du regard et je vis son regard s’attarder quelques fractions de secondes sur moi. Je ne devais pas me montrer en tant que chef des mercenaires, il n’y avait aucune raison qu’elle ne le devine après tout puisque personne ne connaissait son nom et que j’avais fait circuler la rumeur qu’il s’agissait d’un homme depuis longtemps, mais par précaution je me devais de me faire passer pour un simple membre de l’organisation. Encore que, elle ne vivrait pas assez longtemps pour prévenir les siens…
Assoiffée à l’idée de m’amuser, je quittai les frontières de l’imagination que je venais d’effleurer et caressai distraitement mes avant-bras. La greffe suffirait, mon sabre resterait au fourreau… J’aimais me mettre des difficultés, saigner n’avait jamais été qu’un pur plaisir…
Elle nous parla alors et j’esquissai un fin sourire narquois en entendant une voix parfaitement mesurée. Cette petite souris savait garder son sang-froid devant les prédateurs que nous étions, c’était un bon point, elle mettrait du temps à mourir et me permettrait plus d’amusement. Je l’appréciais déjà…

Ho non, tu tombes juste à pic… Susurrais-je sans même faire attention à la question de Karlson.

La réponse était évidente, pourtant. Une proie était une proie, peu importe le nom qu’elle se donnait… On l’oublierait facilement et je me chargerai peut-être par la suite de ses proches, histoire de parfaire le tableau. J’avais commencé par Misao, ce n’était pas un problème… Sauf que là, évidemment, elle ne serait plus là pour souffrir. Espérons que l’un de mes mentaïs ne viendrait pas m’interrompre pour une affaire urgente… Encore que, Karlson était tout à fait à même de l’occuper pendant que je retournais régler en vitesse ce qui devait l’être. Mais je n’aimais pas spécialement partager… C’était une fleur de ma part. Et autant lui montrer de suite ses futurs ennemis car après tout, il était lié à la forteresse…

« Dis donc, tu commences à lui accorder des faveurs…
Vraiment ?
Depuis quand partages-tu les marchombres ? Seuls tes élèves y ont eu droit…
Il faut bien être généreux, de temps en temps… »

Levant mes mains devant mon visage, je les caressai du regard, appréciant leur couleur nacrée ainsi que mes longs doigts effilés si habiles à enserrer des gorges fragiles. Alors j’activai délicieusement ma greffe, laissant couler le long de mes membres prendre à partir du coude, glissant jusqu’à mes ongles qui s’allongèrent alors tout en s’effilant. Peu pratique pour donner des coups de poings, c’était sur, cette solidité métallique me permettait néanmoins de parer tout en restant dans l’offensive, me donnant par le même temps des armes aiguisée maniées encore plus habilement que si je les avais eu en main. Oui, le rentaï avait déjà décelé à l’époque l’utilité que je leur donnerai. Une utilité de mort douce, lente tout en restant dans la sensualité glaciale…
Mon sourire s’agrandissant légèrement, je m’avançai alors jusqu’à être au niveau de Karlson, à moins de trois mètres d’elle. Mon accession au sommet ne m’avait pas été uniquement du à ma greffe ou à mon don, j’avais développé aussi le troisième œil, comme je l’appelais qui avait mené au même temps à une vitesse bien plus développée que la moyenne. J’aimais me dire que j’étais plus une machine à détruire qu’une réelle personne mais je tenais trop aux plaisirs de la chaire pour m’en convaincre…

Tes amis marchombres, malgré les sentiments que je leur porte, m’ont fait un véritable don en me faisant découvrir le rentaï… Dis-je alors avant de décaler mes appuis avec soin. Mais trêve de bavardage, autant commencer la dégustation tout de suite…

Et d’un mouvement flou, je bondis en avant, traversant la distance en un rien de temps, ma main fusant droit vers son cœur pour lui arracher. Parant mon attaque avec vivacité, je ne pus m’empêcher de laisser un bref éclat de rire ravi. Je n’étais pas tombée sur un marchombre de base ou même un maitre marchombre, quelque chose me soufflait qu’elle était encore plus expérimentée. Un membre du conseil, sans doute… Encore que, elle était un peu jeune mais ses capacités avaient du compenser ce problème. Je me souvenais encore du conseil présent lorsque j’étais parmi eux. Des êtres séniles qui parlaient toujours sans agir. Je me souvenais aussi de celui qui avait joué le rôle de mon mentor ; maitre marchombre et pourtant si faible… Le dépasser avait été d’une extrême facilité grâce à Akiro. C’était à ce moment là que j’avais commencé à me méfier de leurs paroles doucereuses et de leurs mensonges… Depuis qu’ils avaient osé tout me prendre, j’avais décidé de récupérer ma part. Et ça ne s’arrêtera pas à cinquante meurtres, ho non, il en faudrait bien plus pour calmer cette haine sous-jacente qui sommeillait en moi. Je tuerai jusqu’à ce que ma soif s’apaise, jusqu’à ce que son âme soit vengée, jusqu’à ce que mon seigneur soit satisfait.

Pour tout ce que vous m’avez volé, ignobles batards… Murmurais-je glaciale, mes mots masqués par le bruit métallique de ma greffe heurtant ses défenses.

Et le combat commença, mon enthousiasme grandissant en même temps que ma haine. Mon âme s’enfonçait un peu plus encore dans l’obscurité mais je me demandais déjà s’il était possible qu’elle plonge encore plus bas… Cette noirceur m’avait apporté tellement de force, c’en était presque à me demander si une sombre aide divine ne m’avait pas privilégié afin que j’exécute ses ordres. Et on osait douter du chaos…



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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
Mercenaire__Membre



29.07.12 10:00
[j'espère que cela vous convient !]

Au bout de quelques instants, ce fût l'homme qui parla :

-Quel est ton nom, Marchombre ?

Killian se retint de pouffer. Que leur importait son nom ? Ils n'avaient pas besoin de le connaître, tout comme elle n'avait pas besoin de connaître les leurs, d'autant plus qu'ils ne donneraient même pas leur vrai nom, dans le pire des cas. Aussi ne répondit-elle tout simplement pas.
Reportant son attention sur la femme, celle de qui émanait cette odeur de puissance sombre et destructrice, Killian la détailla à nouveau. Presque aussi grande qu'elle-même, elle avait les mêmes cheveux longs et sombres, mais des yeux plus clairs. Beaucoup de similitudes alors qu'elles étaient en tout point opposées l'une et l'autre…

L'homme était encore plus différent. Un visage lisse, sans défaut visible, encadré par des cheveux d'un noir ébène mettant en évidence ses yeux d'un rouge vif.


Killian n'était pas dupe, loin de là. Ses chances d'en ressortir vivante se comptaient sur un doigt. Ou alors il faudrait un miracle. Mais elle n'avait aucune envie de partir, d'abandonner son bébé et Kerïm. Elle ne voulait pas s'en aller. Alors, si un miracle pouvait apparaître, même à l'ultime moment, elle était preneuse.

Mettant de côté ses pensées pour se concentrer sur le combat qui allait débuter sous peu, elle vit la femme lever les mains vers son visage, arborant un fin sourire. Et, lorsqu'elle se plaça aux côtés de son acolyte, Killian vit nettement les griffes qu'elle portait. Une Greffe ! Là, elle ne comprenait plus. Les Mercenaires n'avaient pas de Greffe ! A moins que…avait-elle été Marchombre ?


Tes amis marchombres, malgré les sentiments que je leur porte, m’ont fait un véritable don en me faisant découvrir le rentaï… Mais trêve de bavardage, autant commencer la dégustation tout de suite…

Cela confirma ses craintes. Elle avait été Marchombre. Killian sourit insolemment pendant qu'elle parlait tout en changeant ses appuis. Elle était prête au combat.

Puis, tout s'accéléra. La Mercenaire bondit en avant, si rapide que Killian crut avoir rêvé un court instant. Main tendue en avant, ses griffes pointées droit vers son cœur, elle pensait l'avoir du premier coup. Effaçant le buste, se décalant de côté, la Marchombre évita facilement le coup audacieux.


Pour tout ce que vous m’avez volé, ignobles batards…

Cela n'avait été qu'un murmure prononcé entre deux attaques que Killian paraît du mieux qu'elle pouvait, une dague dans chaque main.

C'est à ce moment qu'elle sentit que le combat débutait réellement. A ce moment qu'elle sentit le vent s'engouffrer en elle, lui donnant le courage et la force nécessaire pour tenir le plus longtemps possible. A ce moment qu'elle envoya toutes ses pensées à Roxane, Kerïm et son enfant.
En revanche, ce qui l'inquiétait, c'était l'immobilité de l'homme. Qu'allait-il faire ?

Mais elle ne put y réfléchit plus avant. Harcelée par sa collègue, Killian ne pouvait rien faire d'autre que se défendre. Trouver une faille ou s'infiltrer. Juste une. Y pénétrer et frapper.

Osant une botte risquée, Killian joua le tout pour le tout pour la faire fléchir un instant. D'une détente, elle se propulsa en l'air, jambe tendue, prêt à frapper le torse de sa victime. Victime qui évita facilement à son tour, malgré la rapidité de la Marchombre qui se laissa retomber, se remettant immédiatement en position de combat.


Le sourire carnassier de son adversaire était presque terrifiant.

Elle s'amusait. C'était tout. Au lieu d'attaquer ensemble, l'achevant proprement en moins de cinq minutes et moins encore en utilisant leurs dons s'ils en avaient, elle préférait s'amuser un peu. Logique des Mercenaires, comme toujours.

Le seul bruit ambiant était l'acier contre l'acier qui s'embrassait, se liait pour mieux se séparer et repartir à l'assaut désespérément. Killian virevoltait, paraît, se défendait, tentait d'attaquer…elle n'était pas encore à bout de forces, loin de là. Mais si l'homme se décidait à participer, elle ne tiendrait pas longtemps face aux attaques combinées des deux. Surtout que l'homme était frais comme un gardon, lui.

Serrant les dents, déliant ses armes des griffes pour la énième fois, Killian se jura d'en emporter un avec elle dans la mort. Ou du moins en blesser un suffisamment profondément pour qu'il n'en réchappe pas.

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Karlson Hrejo Voïshinta
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Karlson Hrejo Voïshinta
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02.08.12 22:49
https://ewilan.forumactif.fr/t1908-memoires-d-un-assassin-de-vali

Les choses se passèrent très vite. Viladra apparut à ses côtés, ses mains étrangement transformées, désormais pourvues d'ongles démesurés. Encore un de ces tours de passe-passe des Alaviriens. Cela commençait à être fatigant. Le combat entre les deux jeunes femmes s'engagea immédiatement, l'une luttant pour sa survie, l'autre ivre de rancœur. La chef des Mercenaire ne tarda pas à cracher son venin, assaillant son adversaire avec fureur, ses griffes aussi tranchantes que des rasoirs, sa main vengeresse guidée par la haine. Un sourire carnassier fendit le visage de Viladra alors qu'elle prenait l'avantage. Elle prenait du plaisir à écraser son adversaire qui virevoltait, usait de mille stratagèmes pour échapper à ses griffes meurtrières. Et ainsi allait le duel...

Le Valinguite laissait Viladra mener cette danse macabre, puisqu'elle était sa supérieure et qu'elle y prenait tant de plaisir. Il observait en silence celle qui allait bientôt tomber sous les coups de la Mercenaire. Une Marchombre... ses mouvements étaient fluides et rapides, ses techniques de combat et d'esquive intéressantes. Son style lui rappelait une consoeur Hrejo qu'il avait un jour rencontrée. Ces années passées sur le continent de l'Est semblaient faire partie d'une autre vie. Il lui tardait de revoir, après une longue traversée du désert, l'Echine du Dragon donc les pics acérés semblaient déchirer le ciel, barrière ultime séparant le désert de la civilisation orientale, le monde sur lequel il régnait, le monde sur lequel les maîtres assassins comme son maître Isyphyrus régnaient tels des dieux... Ici, en Gwendalavir, il n'était qu'un étranger, un paria, un mercenaire à la solde du Chaos et de Viladra. Il retint un soupir agacé en reportant son attention sur les deux femmes. De chien des enfers, il était devenu chien de guerre, évolution ô combien édifiante... Les lames de Viladra rasèrent de près la gorge de la Marchombre qui effectua une gracieuse pirouette pour y échapper. Dommage, il aurait voulu que le combat en reste là, que Viladra la tue une bonne fois pour toutes pour qu'ils puissent continuer leur mission. Rester à l'arrière ne le dérangeait pas, tant que c'était pour une bonne raison. Là, il était simplement le témoin de la mise à mort d'une Alavirienne. Le meurtre ne lui posait pas problème, il était un assassin. Mais il tuait parce qu'on le payait, parce que c'était sa fonction, pas par plaisir et certainement pas en se laissant emporter par sa colère. Même s'il avouait volontiers qu'il lui arrivait de prendre du plaisir à la traque et au combat, quand la victime était coriace et digne d'intérêt.
۞ A L'OMBRE DE LA HAINE 120702103512908246

Rengainant lentement son cimeterre, il secoua la tête pour chasser ses mèches noir jais de son visage. Les bras croisés sur la poitrine, il observait le combat en silence. Peut-être qu'intervenir pouvait s'avérer bénéfique, en fin de compte... Lors de leur entraînement dans la forteresse, Viladra avait tué un ennemi qui avait tenté d'assassiner le Valinguite, par jalousie probablement. Il en avait gardé un certain ressentiment. Elle ne l'avait pas laissé abattre lui-même celui qui attentait à sa vie. L'occasion était belle... Son maintien ne changea pas, ses yeux aux couleurs sanglantes restèrent parfaitement froids et impassibles. Sa respiration, calme, soulevait lentement son torse. Seul le vent caressant ses cheveux noirs les faisaient onduler doucement. Puis un sourire fugace, passé inaperçu aux yeux des deux femmes. Sourire suivi d'une incursion dans l'Imagination, une incursion brève, légère et fantomatique. Claquement de langue inaudible. Effet immédiat.

La Marchombre hoquetta, perdit le rythme du combat, comme par accident. Viladra vit l'ouverture et s'y engouffra. Ses lames étincelèrent, mordant la chair, s'enfonçant dans le biceps de son adversaire, déchirant le muscle, tranchant le bras et le traversant, apparaissant de toute leur longueur de l'autre côté. La main de la Mercenaire était tout contre la Marchombre, le sang de la jeune femme coulant sur ses doigts, glissant jusqu'à son coude avant de couler sur le sol rocailleux et sec des Plateaux d'Astariul, et le sol buvait le sang comme un vampire.

Karlson n'avait pas bougé, seuls ses yeux émettaient une lueur sanguine improbable. Viladra l'avait-elle perçu dans les spires ou était-elle trop absorbée par son combat et aveuglée par sa haine pour prêter attention à une présence si fugace dans l'Imagination ? Il espérait qu'elle l'avait senti. Il voulait voir sa toute grande colère, sachant qu'elle n'avait pas tué cette Marchombre dans un combat singulier et régulier, qu'elle avait remporté la victoire et la tête de la jeune femme sur un incident si petit. Petit dans les fait, cet incident prendrait des dimensions titanesques dans l'esprit de la guerrière et le souvenir de cette victoire lui laisserait éternellement un goût amer... Déteste-moi, Viladra, déteste-moi comme je te déteste, hahaha... Mais la haine n'est-elle pas, chez nous, un sentiment aux subtilités si particulières et si différentes que la haine du commun des mortels ? Déteste-moi, Viladra.
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Viladra Memphis
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Viladra Memphis
Mentaï



03.08.12 0:58


.:I coup de chance... I:.

"Vous entendrez toute l'année
Sur votre tête condamnée
Les cris lamentables des loups

Et des sorcières faméliques,
Les ébats des vieillards lubriques
Et les complots des noirs filous."


۞ A L'OMBRE DE LA HAINE 430919mSanstitre

Le combat continuait, les mouvements s’enchainaient les uns après les autres tandis que mon plaisir augmentait quand je voyais sa garde faiblir et se rétablir in-extremis. Sentant Karlson dans mon dos qui ne bougeait pas, je fronçai imperceptiblement les sourcils en me demandant ce qu’il manigançait. Il n’était pas du genre à laisser un adversaire de valeur aux mains d’un autre et si j’étais sa supérieure, je m’étais attendue à ce qu’il y prenne part au moins pour le plaisir si ce n’était pas pour la mise à mort. Néanmoins, ses petites réflexions ne concernaient que lui et je me moquai absolument de ce à quoi il pouvait bien penser tant qu’il se contentait de respecter nos engagements.
Mes lames effleurant la peau tendre du cou de ma proie, elle parvint à éviter une nouvelle fois mon attaque d’une pirouette aérienne et retomba souplement sur ses jambes quelques mètres plus loin, la garde toujours levée. Pas mal, petite souris… Dommage que tu doives mourir aussi vite, tu aurais pu progresser encore bien plus et peut-être même aurais-tu été capable de me tenir tête un peu plus longtemps. Mais tu n’avais pas à t’en vouloir, j’étais tout de même à la tête de la plus grande et la plus puissante organisation criminelle… Si je me laissais avoir aussi facilement, notre logique chaotique aurait été durement ébranlée hu hu…

« Moi je me méfie de Karlson.
Tu te méfies de tous ceux qui s’approchent de moi…
Je suis en général contre la violence, mais tu aurais du le tuer dès le début.
Huhu, qui sait, ce temps arrivera peut-être plus vite que prévu !
Et j’en frémis d’impatience…
Il est pourtant utile !
Les mercenaires n’ont pas besoin d’un voyageur de l’est dans leurs rangs. »

Elle marquait un point, il était vrai que nous avions toujours réussi à maintenir notre niveau et notre efficacité en se contentant des effectifs crées à partir des habitants de Gwendalavir ou parfois, dans de rares cas, de la planète terre. Je m’étais étonnée moi-même en proposant au Hrejo d’intégrer notre organisation… D’habitude, j’avais tendance à faire éliminer ceux qui risquaient de compromettre nos plans. J’avais eu une petite envie d’exotisme, très certainement…
Reportant mon attention sur le combat, je commençai à prendre peu à peu le dessus quand une vague mentale effleura mon esprit. Un mouvement subtil, quasi-indiscernable pour ceux qui ne s’y connaissent pas… Non pour un mentaï.
Alors que je visais le cœur de la marchombre, elle eu un hoquet de surprise et mes lames déchirèrent sans peine sa chaire, ses muscles tout en sectionnant ses côtes, ratant le cœur de quelques millimètres mais déchirant grièvement un poumon. Mon bras ressortant de l’autre côté, mon visage était à côté de celui de la jeune fille qui hoqueta à nouveau, lâchant au sol un jet de salive ensanglantée. Retirant lentement mon bras tandis qu’elle tombait à terre, une main crispée sur la plaie béante, je me tournai vers lui. L’éclat de ses yeux ne me trompa pas, c’était bien lui qui avais agit… Et même si je me trompais, ce n’était pas grave. Je n’étais pas à une erreur près, après tout…

« Ha bah finalement ça vient ! Enfin !
Tu vas le tuer ? Il voulait peut-être juste t’aider ?
Il sait très bien à quel point je n’ai pas besoin d’aide…
Bon bah écoute, Misao aussi a voulu jouer… Pardonne-lui pour cette fois. »

Karlson, Karlson, je pensais que ce combat allait durer plus longtemps… Lâchais-je dans un soupir las. Finalement il fut ennuyeux, basique et à cause d’une bête erreur elle a perdu.

Me retournant, je lui adressai un grand sourire avant de m’approcher de lui. Je le vis se raidir imperceptiblement tandis que je m’arrêtai à quelques centimètres de lui, le sang coulant encore le long de mes avant-bras argentés.
Levant une main jusqu’à son visage, je jouai distraitement avec une mèche de ses cheveux avant de la placer délicatement derrière son oreille, fixant sans émotion apparente ses yeux carmins.

Une bête erreur, oui. Repris-je. Mais je ne crois pas qu’elle soit due à son incompétence…

Nous pénétrâmes dans l’imagination en même temps mais ma colère était si démesurée, si froide et si calme étonnamment que je broyai impitoyablement ses défenses une à une sans même m’amuser du fait que cette fois-ci, c’était moi qui lançais l’offensive. En temps normaux je me serais certainement étonnée, pour le coup j’étais… légèrement frustrée.
Des chaines sortirent du sol et enserrèrent puissamment ses bras, le clouant dans ses mouvements tandis que des maillons d’acier enserrèrent violemment le bas de son visage, s’incrustant légèrement dans sa chaire. Ils avaient du lui entailler les lèvres car je vis bientôt un mince filet de sang couler le long du métal.

Pourquoi a-t-il fallu que tu compliques les choses, Karlson ? Demandais-je d’une voix douce. Moi qui pensais que nous serions amenés à bien nous entendre… Haha, j’ai eu la naïveté d’une enfant à qui on aurait faussement promis une glace, c’est amusant.

Lui tournant le dos, je regardai quelques secondes la marchombre se vider de son sang tandis que mes doigts cliquetaient les uns contre les autres d’un rythme régulier.
Le mouvement fut alors vif et précis. Ma main fendit l’air, tranchant sa chaire de l’épaule à la hanche en une plaie béante tracée en diagonale. L’os mis à nu, son corps tressaillit sous une douleur que personne ne pouvait supporter, pas même le plus endurci des mentaïs. Le sang coula à flot le long de ses jambes et de son torse tandis que les mèches les plus longues de sa chevelure se mêlaient à son fluide vital, filant à son rythme vers le sol.
Une main enserra alors son visage tandis que l’autre filait droit vers ses yeux dans le but de les lui arracher.

« Dame Viladra ? »

Mon geste s’arrêtant à quelques millimètres de ses paupières, je poussai un soupir exaspéré et me retins de lever les yeux au ciel.

« Tu sais bien que j’ai horreur d’être dérangée, Caym.
Veuillez m’en excusez, ma dame, mais nous pensons avoir réussi à déchiffrer une partie du manuscrit mais…
Mais ?
Mais il nous faut votre aide avant que les mentaïs ne deviennent fous. »

Allons, allons. Le ciel semble être avec toi, aujourd’hui…

Laissant la rêveuse mourir au sol ainsi que Karlson dans la même position, je fis un pas sur le côté jusqu’à la forteresse. Faisant retranscrire les découvertes sur papier, je rejoignis ensuite la prison et attrapai le rêveur attaché au mur par le poignet. Il fallait dire qu’il n’avait plus de mains, il fallait que je trouve autre chose à la place…
Réapparaissant à nouveau sur les plateaux, mon absence avait duré moins de cinq minutes et fis disparaitre mon dessin, laissant Karlson s’affaler au sol, brutalement libéré de ses liens. Si je le laissais ainsi, il mettrait moins d’une heure à mourir. Peut-être un peu plus parce qu’il était résistant…

Je mettrai ton geste sur le compte de l’inconscience… dis-je alors en faisant disparaître ma greffe. Nous allons repartir sur de nouvelles bases, Karlson. Espérons qu’elles seront meilleures que celles-ci… Je ne peux pas tout pardonner, après tout.

Le rêveur déroula alors son dessin, refermant les bords de la plaie mais lui laissant une certaine pâleur puisque le sang ne pouvait être récupéré. Appelant Caym pour qu’il le ramène, il adressa un sourire méprisant à Karlson et disparu avec le prisonnier. Je n’étais pas d’humeur à m’occuper de ces petites rivalités… Il allait d’ailleurs falloir que je fasse bientôt un petit nettoyage. Caym ? Tryss ? Les deux ? Nous verrons bien plus tard…
Posant à nouveau mes yeux opalescents sur Karlson qui s’était redressé, je pris une voix calme qui tranchait avec mes actions précédentes.

Pouvons-nous nous remettre en route, Karlson ? Ou as-tu d’autres idées en tête…





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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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03.08.12 21:13
[voilà ! alors je ne savais pas jusqu'où je pouvais aller, donc j'ai fait comme je pensais...si cela ne vous plaît pas, dites le et je change ! Si cela vous plaît tel quel, Karlson répond, Vil encore une fois et ensuite Roxy et Kerïm ? Ou....autre chose ??? XD]


La Mercenaire ne faiblissait pas. Au contraire, ses coups semblaient de plus en plus violents au fur et à mesure que le combat continuait. La colère que Killian voyait dans ses yeux était telle qu'elle était sûre que c'était ça qui la faisait se battre avec tant de hargne. Bien plus que le simple fait qu'elle soit Marchombre. D'ailleurs, ce n'était pas une simple Mercenaire. Elle était d'un trop haut niveau. Mentaï, à tous les coups, même si Killian ne comprenait pas pourquoi elle n'utilisait pas le dessin, voire encore au-dessus des Mentaïs.

Mais la Marchombre n'eut pas le temps de réfléchir plus avant qu'elle évita d'une pirouette les griffes de son adversaire qui fusaient vers sa gorge, l'effleurant. Atterrissant souplement sur ses pieds, elle se remit tant bien que mal en garde, malgré la fatigue qui commençait à se faire sentir. La Mercenaire prenait peu à peu l'avantage et cela la faisait jubiler. Mais Killian, même après quatre mois passés depuis l'accouchement, n'avait pas récupéré toutes ses forces. Elle s'était bien sûre remise à s'entraîner dès que possible, reformant sa silhouette, retrouvant sa fluidité, son agilité, sa souplesse, mais elle gardait des marques de sa grossesse et cela avait pour conséquences son affaiblissement trop rapide dans ce combat.

Armes levées, posture parfaite, elle se prépara à contrer la Mercenaire qui revenait à la charge, lorsque quelque chose bloqua son esprit. Quelque chose qui la perturba, qui la frappa violemment, lui faisant perdre son rythme, sa concentration. Elle eut un hoquet de surprise devant cette violence mentale inconnue, laissant une belle ouverture à son adversaire qui en profita.

Killian sentit chaque griffe pénétrer son torse, s'enfonçant dans sa chaire, ses muscles et ses os comme dans de l'eau. Elle hoqueta une nouvelle fois, alors que la Mercenaire était contre elle, la main enfoncée dans sa poitrine, ressortant de l'autre côté. Crachant du sang, Killian s'effondra alors que la Mercenaire retirait ses griffes. Mettant la main sur la plaie, elle tenta de se relever. La douleur était horrible. Elle sentait son sang s'écouler le long de ses doigts, glisser sur sa peau pour s'écraser au sol, emmenant un peu de sa vie avec à chaque fois.

Sa vision devenait floue par instants, et elle ne comprit pas pourquoi la Mercenaire enserrait l'homme dans des chaînes de métal. Était-ce lui qui l'avait déconcentrée ? Elle l'avait presque oublié, trop absorbée dans son combat. Mais là…elle allait mourir.

La Marchombre tenta de montrer un visage déterminé lorsque la femme se tourna vers elle, tapant de ses griffes en un battement régulier. Comme un battement de cœur. Le sien ne battrait plus longtemps. Il allait s'arrêter à tout jamais, dans les secondes qui suivaient. Alors elle pria, envoya ses pensées, son amour, à Kerïm, son enfant, Roxane…son enfant…quatre mois et déjà orphelin…

Elle vit la main fouetter l'air mais ne reçut rien. Ce fût l'homme qui se prit le coup de griffe, creusant un sillon de son épaule jusqu'à sa hanche, faisant jaillir le sang.

Elle respirait avec difficulté, mais respirait encore. La douleur était inimaginable. Comme si toute la douleur de l'Empire, la douleur de chaque être vivant en Gwendalavir était venue se concentrer en elle.

La Mercenaire s'éloigna et disparue. Killian ne comprit pas. Elle n'allait pas la tuer ? De toute manière, elle allait mourir toute seule…Une main au sol, l'autre tentant vainement de maintenir son sang à l'intérieur, Killian inspira difficilement. Ses paupières voulaient se fermer, mais il ne fallait pas. Si elles se fermaient, jamais plus elles ne s'ouvriraient.

Kerïm, Roxane, son enfant…elle ne pensait qu'à eux. Elle vit à peine la femme revenir avec un autre homme.

Les chaînes se retirèrent et l'homme s'affala au sol, pâle. Le peu de choses qu'elle voyait encore avec les étincelles qui parsemaient sa vision. La douleur était trop atroce pour qu'elle se concentre sur autre chose. Et elle n'avait même pas réussi ne serait-ce qu'à la blesser…

Elle comprit que l'inconnu était un Rêveur lorsque la plaie causée par les griffes se résorba d'elle-même. Et, avant d'être repris par un troisième homme surgit de nulle part, le Rêveur la regarda, avec un air désolé peint sur le visage…

Il ne devait pas s'en vouloir de ne pas pouvoir la soigner. Comme si les Mercenaires allaient le laisser faire de toute façon.

Ses adversaires discutèrent entre eux encore quelques minutes, puis s'en allèrent, sans un regard pour elle. Ils étaient persuadés qu'elle allait mourir sous peu. Dans d'atroces souffrances. Toujours à genoux, une main sur son ventre, elle respira, respira, attendit qu'ils soient loin, et appela Taï'Dashar d'une voix si faible qu'elle eut peur qu'il ne l'entende pas. Il avait eu l'ingéniosité de disparaître dès le début, les Mercenaires l'oubliant complètement.

Il arriva, tête baissée, les oreilles devant, attentif. Il la renifla, renâcla, lui effleura la joue du bout du nez.


-Chutt…

Elle murmurait, n'avait plus assez de forces pour parler plus haut et surtout, elle avait les larmes aux yeux tant la douleur était intense. Il s'approcha encore et elle, prenant sa main ensanglantée, lui en mis partout. Sur sa belle liste blanche, sur les balzanes, sur la selle….la ou elle pouvait l'atteindre sans trop d'efforts.

Puis, alors qu'il penchait la tête sur elle, elle murmura au creux de son oreille :


-Va les chercher. Kerïm, Roxane…va les chercher. Ils comprendront. Reviens avec eux. Vite…je t'en prie…

Le cheval hennit légèrement et se détourna, réticent. Elle l'encouragea du regard et il se résigna, partant au triple galop. Elle savait qu'il avait compris. Elle savait qu'il ne s'arrêterait pas avant de les avoir rejoints, même épuisé et en sueur.

Il était son seul espoir d'en réchapper. Parce que là…la douleur était vive et elle sentait les blessures. Le trou béant dans sa poitrine, passant à côté du cœur mais percutant le poumon, la ligne de feu profonde qui s'ouvrait sur son bras….elle souffrait le martyr elle ne pouvait pas dire autrement.

Ses yeux se fermaient petit à petit, elle les maintenait ouverts. Surtout pas fermés.

Mais pourquoi les Mercenaires l'avaient-ils laissée en vie ? Pourquoi étaient-ils partis sans être sûrs qu'elle était morte ?

"Le ciel semble être avec toi". Voilà ce que cela signifiait. L'unique Marchombre que les Mercenaires n'avaient pas achevé eux-mêmes. La nature allait s'en charger. A moins que Taï'Dashar ne reviennes vite…
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Karlson Hrejo Voïshinta
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05.08.12 22:04
https://ewilan.forumactif.fr/t1908-memoires-d-un-assassin-de-vali
Spoiler:


Le geste du Valinguite eut l'effet escompté, et plus encore. Viladra abattit sa victime d'un coup de griffes en pleine poitrine, sa main d'argent enfoncée dans la chair de la Marchombre qui émit un hoquet de surprise, une mousse rosée apparaissant déjà aux commissures de ses lèvres. Retirant ses lames, elle laissa son adversaire glisser au sol, les mains plaquées sur la plaie béante d'où s'échappaient des flots de sang. Une victoire facile qui ne ravit pas du tout la chef des Mercenaires car, une fois son adversaire battue, elle ne lui accorda plus aucun regard. Ses yeux gris, qui avaient pris soudain une teinte orageuse, toisèrent Karlson de toute sa haine.

Un dessin se forma dans l'Imagination. Immédiatement, il bascula dans la réalité alors qu'un sourire narquois fendait le visage de l'assassin. D'épaisses chaînes jaillirent du sol tels des serpents de métal. Elles s'enroulèrent autour de ses bras et ses jambes comme si elles voulaient les broyer. Une autre ensuite, plus fines, enserra le bas de son visage, faisant plusieurs tours de sa tête. Les mailles blessèrent la peau pâle du Valinguite et furent rapidement maculées de gouttelettes écarlates qui tracèrent des lignes sanglantes en coulant sur sa gorge. Viladra tourna sur elle-même, fixa à nouveau la Marchombre. Ses doigts argentés cliquetèrent, ses longs ongles de métal s'entrechoquant alors qu'elle semblait en pleine réflexion. Tu as été naïve, Viladra... que vas-tu faire maintenant ? Tu as peut-être cru que j'ai voulu te doubler... Mais je ne faisais que te tester. Jusqu'où iras-tu pour me punir de t'avoir volé la victoire ?

Et la réponse tant attendue ne tarda pas. D'un geste si rapide qu'il fut presque flou, elle fit volte-face et attaqua. Un éclat argenté. Ses lames fendirent l'air, s'enfoncèrent dans le torse du Valinguite et tranchèrent les muscles, traçant sur son corps un long et profond sillon de l'épaule à la hanche. Une gerbe sanglante explosa hors de la large blessure, projetant du sang tout autour, et sur Viladra aussi. La douleur fusa, irradiant dans tout son corps, de ses jambes à sa tête. Elle détonna dans son cerveau, brouillant sa vision, faisant trembler l'univers autour de lui. Et pourtant, il ne chercha pas à la fuir, ni à la combattre. Il la chercha, elle, la douleur, il l'appela et laissa sa conscience fondre en elle. Quand il se fut lui-même transformé en souffrance, quand il eut lentement perdu conscience de son corps, il ne ressentit plus la douleur. Son esprit, saturé par ses sensations, était blanc. Il ne voyait plus rien et ne sentait plus rien, seul son esprit, comme exacerbé, fonctionnait encore.
۞ A L'OMBRE DE LA HAINE 120702103512908246

Il eut juste la vague sensation d'une présence proche, celle de Viladra, puis de ses doigts sur sa gorge souillée de sang... la sensation d'un geste arrêté en plein mouvement. Puis des mouvements dans l'Imagination.

Enfin, il fut libéré de ses chaînes. Son corps, gourd et faible, s'affaissa. Un homme s'approcha et se mit à parcourir les spires, faisant basculer dans la réalité un type de dessin qui lui était alors inconnu. Les os brisés se ressoudèrent en quelques secondes, les bords des artères sectionnées se refermèrent, les ligaments furent reliés et les muscles déchirés soignés. La reconstruction complète de son corps ne prit que quelques minutes, laissant sur son torse un longue cicatrice diagonale, rouge et gonflée mais totalement saine, dernière trace de la colère de Viladra, qui ne tarderait pas à disparaître, tandis que la rancœur de la Mercenaire aurait encore la vie longue. C'était une blessure d'amour-propre après tout...

Bien qu'il fut faible, le Hrejo se mit debout. Ses vêtements de cuir noir étaient déchirés et maculés d'hémoglobine fraîche et il se tenait sur ses deux pieds dans un flaque de son propre sang. Son visage exsangue était pâle comme la face d'un cadavre, et la lueur de ses yeux rouges rendait le tableau encore plus macabre. L'homme qu'il avait aperçu avant le combat apparut d'un pas sur le côté, mais le Valinguite l'ignora royalement. Ce dernier avait les yeux plissés et retenait un sourire alors qu'il croisait le regard courroucé de Viladra. Les doigts de la main droite de l'assassin pianotaient sur sa cuisse à un rythme régulier, comme impatients de saisir la poignée de son arme attachée à sa hanche. Décidément, le continent alavirien était plein de surprises... Il lui tardait de voir quels autres phénomènes l'attendaient ici-bas.

Il suivit Viladra sans un mot alors qu'elle retournait vers leurs montures laissées un peu plus loin. Son étalon de Valingaï, Shi, l'attendait près d'un haut rocher, piaffant, secoua furieusement la bête. Sa robe noire étincelait et ses yeux sombres étaient perçants comme des dagues. Il s'en approcha, posa une main sur son mince et long chanfrein, puis caressa sa puissante encolure avant de l'enfourcher avec une légère grimace. Les deux cavaliers reprirent leur route vers le Nord à travers les hostiles Plateaux d'Astariul. Ils laissèrent là la Marchombre agonisante qui baignait déjà dans la marre de son propre sang. Viladra n'accorda aucun regard à sa victime, déjà morte à ses yeux. Ce n'était qu'une victime de plus des Mercenaires du Chaos, dans leur grande course pour répandre la violence et l'anarchie sur l'Empire harmonieux et vivace de Gwendalavir. Guerre ou paix, peu lui importait, tant qu'il y en avait pour lui confier des missions, et le payer comme il se doit. Le problème avec les Mercenaires, c'était qu'ils voulaient l'anarchie, le désordre, … et si le désordre était fort demandeur des services d'un assassin, il payait mal. Les meurtres politiques, familiaux, commerciaux, étaient bien plus lucratifs.
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20.08.12 21:58
C'était une grande maison faite de pierres claires et fraîches. Elle était immense, s'élevait sur deux étages. On aurait dit une ancienne bergerie, rénovée, à laquelle Kerïm avait fait construire quelques appartements supplémentaires. Elle était bâtie sur le flanc d'une petite colline, nichée dans la plaine qui séparait la forêt d'Ombreuse et celle de Baraïl. Ils étaient à peine quelques kilomètres d'Ombre et non loin des collines du Taj. Un lieu insolite qui affichait son panel de paysages merveilleux aux yeux de cette maison blanche. Jointe à ses murs était liée une grange assez imposante pour contenir une centaine de chevaux, voir même plus. Chevaux qui, d'ailleurs, vaquaient dans la plaine, la mouchetant de diverses couleurs mouvantes. Seules quelques bêtes étant enfermées dans des enclos, préparée au sevrage ou à une prochaine vente. Celui qui s'occupait de ses animaux, Kerïm Val'Dor, somnolait posément dans un hamac tendu entre deux arbres de la plaine, un enfant d'à peine quatre mois dormant profondément sur son ventre. Dans son faux-sommeil, Kerïm caressait doucement la tête du bébé endormi, lui murmurait des choses douces s'il venait à tressaillir.

Kerïm tourna la tête vers sa maison. Cela faisait maintenant un peu plus de trois mois qu'il l'avait fait rénover pour qu'ils puissent emménager, Killian, le bébé et lui. Vivre dans une maison avait été plutôt une nécessité. Killian et Kerïm auraient pu très bien vivre sur les routes, comme ils l'avaient fait si longtemps chacun de leur côté sans se connaître. Pour le Dresseur, c'était comme si ils avaient toujours vécus ensembles, depuis des siècles. La seule différence désormais, était ce visage endormi aux petits poings serré contre son torse qui s'appelait Nathan. Et il était la grande raison de cet emménagement prématuré. Killian avait décrété qu'il serait mieux pour un enfant aussi jeune d'évoluer dans un lieu stable qui signifiait famille -même si elle adorait emmener Nathan en très longues promenades. Raison à laquelle Kerïm était entièrement d'accord. Et même si Killian s'évaporait déjà dans tout Gwendalavir, Kerïm aimait à s'occuper de Nathan seul, parfois avec la compagnie de Roxane qui passait souvent chez eux. Et aujourd'hui, toutes ces conditions étaient réunies. Roxane, leur amie rêveuse, était à l'intérieur et faisait on ne sait quoi dissimulée aux yeux de Kerïm. Et Killian... Killian était partie dans la journée, au plus grand regret de toute la petite famille. Que le départ fut long, la jeune mère se retournant sur ses pas pour un baiser supplémentaire, une consigne supplémentaire, une étreinte supplémentaire. Et elle était partie au galop comme pour quitter le plus vite possible leur paisible maison et ainsi, se retenir de faire encore demi-tour. Roxane s'était occupée de Nathan toute la matinée, pendant que Kerïm s'occupait au dressage de quatre chevaux qu'il pensait donner à Anton, pour son cirque. Ils s'étaient retrouvés pour manger et maintenant, Kerïm et Nathan faisait la sieste à l'ombre, au milieu des chevaux.

Kerïm tourna la tête et vit au loin dans la plaine, un trait de poussière marquant les foulées d'un cheval au galop. Nathan dans les bras, il se redressa. Généralement les chevaux se déplaçaient en groupe, très peu étaient solitaires, encore moins ceux de son troupeau. Le cheval fonçait droit vers la maison, balançant la tête de chaque côté de son corps pour avertir les autres. Qu'avait-il, ce cheval fou ? Il galopait, ne semblait pas vouloir s'arrêter. L'ombre du cheval semblait tout droit se diriger vers lui. Kerïm se leva et marcha à grands pas vers la maison, sans trop secouer l'enfant dans ses bras. Le cheval se s'arrêta pas, le suivit, terrassé, ulcéré. Kerïm eut soudain peur pour Nathan, si il n'arrivait pas à arrêter ce cheval dingue, le Dresseur se ferait écraser et lui aussi. Mais sa peur s'évapora aussitôt et fut remplacée par une beaucoup plus grande. Le cheval en question était un étalon, noir comme l'ébène des cheveux de Killian. Sa selle ballotait sur son dos, sans sa cavalière. Le Dresseur ne put retenir une plainte sonore qui réveilla Nathan.

_Roxane ! Roxane viens vite ! Kerïm hurlait en direction de la maison. Roxane ! Killian a eut un accident ! Il lui est arrivé quelque chose de grave ! Vite, Roxane !

La jeune femme rousse déboula de la maison, les yeux ronds. Elle se précipita vers eux que déjà Taï'Dashar piaffait devant Kerïm en hennissant de douleur. Il confia tremblant Nathan à la jeune Rêveuse, le bébé commençait à pleurer de peur devant cette agitation nouvelle qui l'avait tiré de son sommeil. Il se saisit avec force de la bride de Taï'Dashar, l'immobilisa d'une main rassurante. Ses mains n'en tremblèrent que plus de découvrir le sang qui maculait l'étalon. Un sang qui appartenait à Killian. Une seconde plainte parcourut le corps musclé de Kerïm. Il passa une main douce sur sa tête de Nathan, lui fit une bise salée sur le front, serra l'épaule de Roxane.

-Je vais la chercher, restez à l'intérieur jusqu'à ce que l'on revienne.

Car c'était une certitude qu'ils allaient revenir tout les deux. Ça ne serait pas possible autrement. Il s'écarta d'eux en grandes enjambées, jeta un coup d'œil circulaire à la plaine constellée de chevaux. Il lui en fallait un rapide et endurant, capable de faire le chemin dans les deux sens, au galop. Il siffla et appela d'une voix forte :

-Alizé !

Un hennissement lui répondit aussitôt et la jument baie accouru au galop vers lui. Elle ne prit pas même le temps de s'arrêter, Kerïm empoigna sa crinière quand elle le frôla et bondit sur son dos dans l'élan. Il fit suivre à sa jument les traces de Taï'Dashar qui les suivaient non loin, au petit galop, pour reprendre son souffle. Où était arrivé l'accident ? Arriverait-il trop tard ? Kerïm sur Alizé au galop se morfondait. Dans sa tête, c'était la débandade, il se faisait souffrir et n'en prit que lentement conscience. Il se contenta d'observer les traces au sol, Taï'Dashar ayant arraché sur son passage d'énorme motte de terre. Ce ne fut qu'à un certain endroit, où il ne vit plus de traces au sol qu'il repassa Alizé au trot pour qu'elle reprenne son souffle. Taï'Dashar en profita pour les dépasser au galop et leur montrer le chemin. Kerïm suivit l'étalon en talonnant Alizé. Il ne voulait perdre aucune seconde qui étaient devenues bien trop précieuses. Dans sa poitrine, il entendait son coeur battre comme un tambour contre ses os. Et dans le creux de ses vibrations, il sentait le battement de celui de Killian. Il le sentait et savait que c'était le sien, ce coeur si lent qui se faisait discret entre les résonances du sien. Le temps d'une foulée, Kerïm cacha son visage dans la crinière de sa jument en poussant un gémissement qui ressemblait bien plus à un hurlement. Il leva la tête, suivit des yeux la masse sombre de Taï'Dashar qui galopait devant lui. L'étalon entre dans un bois, slalomant avec adresse entre les arbres épais. Et il s'arrêta net.

On y était. Kerïm stoppa du dos de Alizé et se précipita. S'arrêta, cherchant son souffle devant sa vision d'horreur. Ses cauchemars étaient devenus réalité. Killian gisait sur le lit de feuilles mortes noyées par son sang. Sa poitrine était perforée d'un jet de chaires déchirées qui crachaient leur sang, si vital. Son bras aussi était lacéré, l'os était à découvert et Kerïm déglutit. Il se jeta à genoux à ses côtés, la pris contre lui. Il ne put retenir ses larmes. Il embrassa le front, les lèvres de son amour.

- Je suis là, Killian. Tiens le coup, Nathan et Roxane nous attendent. Ils nous attendent Killian !

Il murmurait avec force, après un dernier baisé mouillé de larmes, il déchira son habit et fit des compresses de fortune sur les blessures de Killian. Celle de la poitrine avait frôlé son coeur, son poumon était perforé, c'était certain. Il ne fallait pas que l'hémorragie atteigne celui intacte. Kerïm lui caressa les cheveux, pour la rassurer. Elle avait encore les yeux ouverts et respira fort, une écume rosée se formant dans le creux de ses lèvres. Le Dresseur la prit délicatement dans ses bras, la secouant le moins possible. La portant à bout de bras, il l'installa doucement sur le dos d'Alizé, continuant à la maintenir pour éviter qu'elle ne tombe. Il grimpa aussi vite qu'il le pus derrière Killian, la cala contre son torse et agrippa la crinière pour faire un étau de fortune dans lequel elle serait maintenue. Il mit aussitôt Alizé au galop, la grande jument baie détalant vers la plaine familiale comme si sa vie en dépendait. Le dos de Killian était collé au torse de Kerïm et commençait à imbiber sa chemise du sang de sa blessure. Kerïm lui murmurait des mots doux, des mots qui la calmerait, la rassérénait. Des mots qui lui donnerait la force de tenir jusqu'à Roxane et son fils. Seulement, l'entendait-elle ? Si elle était devenue sourde, il espérait qu'elle sente son coeur battre contre elle, lui intimant par ses battements rauques de tenir. Kerïm voyait la tâcha claire de la maison. Il enfonça ses talons dans les flancs d'Alizé pour qu'elle accélère la cadence, ce qu'elle fit sans rechigner. Elle aurait tout fait pour son Dresseur.

-Chante. Chante Alizé, préviens-les.

A l'entente de ses mots clefs, Alizé poussa un hennissement sonore qui traversa la plaine et vint se répercuter contre les vitres de la maison. « Encore » ; « Chante Alizé ! » ordonna Kerïm. La jument obéit, hennissant encore dans ses foulées gigantesque. Ils y étaient. Ils traversaient l'immense jardin de leur maison, passaient à côté des autres chevaux. Kerïm arrêta avec force sa jument et bondit sur le palier de la maison, Killian entre ses bras, les yeux ouverts mais le visage inexpressif. Le Dresseur courut dans le couloir et tourna tout de suite à droite, pour rentrer dans le salon. Roxane l'attendait là, les yeux grands ouverts. Kerïm déposa la jeune femme à même le sol, le canapé étant trop fin pour que l'on puisse s'occuper bien d'elle. Kerïm se redressa promptement, laissant la jeune femme qui habitait son coeur à Roxane, son amie. Il piétina le sol de ses pieds, les yeux brillants. « Continue à vivre Killian, continue, continue, encore, encore, encore ». Il entendit un gémissement et se tourna pour ne pas regarder, il ne voulait pas gêner Roxane dans son rêve et s'éloigna pour aller chercher Nathan, toujours inconsolable depuis son départ. Il le prit dans ses bras, le serra fort contre lui. Il lui embrassa le front, son petit Nathan. Roxane avait du travaille, et Kerïm ne pouvait plus rien faire désormais. Il était inutile dans cette pièce, désormais il devait attendre. Gardant Nathan dans le creux de ses bras, il quitta le salon et sortit dehors, allant s'assoir sur les marches qui menaient au perron. Il attendait Roxane, pour qu'elle lui dise s'il devait pleurer jusqu'à épuiser sa chaire.


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22.08.12 21:59
Roxane, cette fois-là, se trouvait en compagnie de Kerïm. En fait, elle était même dans sa propre maison…Et ils étaient seuls. Sans Killian. Qui ne reviendrait de sa mission que dans quelques semaines, voir peut-être mois…
AAH ! Je vous arrête tout de suite. N’allez pas imaginer des choses, monsieur-madame la-le lectrice-lecteur ! Non mais ! Je vous signale que notre rêveuse a tiré un trait sur lui ! Oui, bon, elle le trouve toujours aussi beau et absolument craquant, mais ça ne va pas plus loin. Si c’est vrai ! C’est pas parce-que l’autre rp est pas fini qu’il faut pas me croire !

Hum. Bref. La jeune rêveuse voulait faire une surprise à le (je sais c’est pas français ! mais c’est voulu !) namoureux de Killian. Et elle n’avait rien trouver de mieux que…
Un gâteau.
Un super bon gâteau au chocolat, comme lui avait appris une fois à faire un pâtissier dans les rues d’Al-Vor ou un bazar ainsi. Elle avait acheté la veille la nourriture nécessaire à la préparation, et l’avait caché dans sa chambre pour ne pas que Kerïm la remarque et lui demande des explications…Une surprise est une surprise ! Si elle dévoilait la surprise, la surprise ne serait plus surprisante…je dirais même, la surprise serait désurprisantée…Vous me suivez ?

Donc, les mains dans la pâte, trop concentrée pour lever la tête vers l’éleveur endormi, Roxane réfléchissait. A quoi ? Un peu de tout. HA ! Je vous entends penser ! SI, elle SAIT réfléchir ! Bande de lecteurs malotrus !
DOOOONC, la rêveuse réfléchissait à n’importe quoi en même temps. Elle songeait au bébé qu’elle avait mis au monde. Il se prénommait Nathan (oh, je connais un Nathan. Il m’agace uu’) et était en grande forme.
Mais malheureusement, Killian ne put s’occuper bien longtemps du bébé. Le devoir l’appelait déjà et elle fut forcée à l’abandonner aux bras de Roxane et Kerïm. Par chance, cette avant-dernière avait accepté.
Elle aurait aimé continuer à sillonner les routes mais son amie avait besoin d’elle et elle ne pouvait simplement pas la laisser tomber.
Et puis, son grand amour-à Kiki pas à Roxy ! Roxy, elle a pas un grand amour mes DES !- lui avait fait des petits yeux suppliants auxquels elle ne put résister.

La jeune fille était tellement occupée par le dosage du chocolat –en prenant soin d’en faire plus pour pouvoir lécher le plat – qu’elle ne remarqua absolument pas le cheval qui venait de faire une entrée fracassante dans la cour.
Cependant, elle entendit nettement le hurlement paniqué du garçon. Un hurlement terrifiant. A vrai dire, le plus horrible qu’elle n’ait jamais entendu.

-Roxane ! Roxane viens vite ! Roxane ! Killian a eut un accident ! Il lui est arrivé quelque chose de grave ! Vite, Roxane !

La rêveuse abandonna tout de suite sa préparation et courut en direction de Kerïm. Il regardait partout autour de lui, complètement paniqué. Elle ne comprenait pas pourquoi il s’agitait ainsi. Et puis, comment pouvait-il savoir que Killian avait…
Elle se figea. Devant elle, le cheval de la jeune maman se tenait près du jeune homme, la mine presque aussi affolée que lui. Sa robe était en sang. Le sang de Killian.

Roxane déglutit, s’avançant vers l’éleveur. Et si les ennemis de la marchombre étaient encore là, à l’attendre ? S’ils avaient réussi à blesser aussi gravement celle-ci, nul doute qu’ils ne feraient qu’une bouchée de Kerïm.
Et puis, peut-être que l’animal était venu de loin. Dans ce cas, il n’y avait plus aucun espoir de la revoir en vie…
La rêveuse se ressaisit, une boule dans la gorge. Elle ne voulait pas penser à des horreurs pareilles. Killian était en vie. Blessée, mais en vie.
Il fallait qu’elle y croie. Elle voulait y croire.

-Je vais la chercher, restez à l'intérieur jusqu'à ce que l'on revienne.

Le jeune homme lui déposa le petit dans ses bras et elle ne put même pas rouspéter, lui demander de venir sur place pour gagner du temps.
D’autant plus que le voyage sur le cheval pourrait affaiblir la marchombre. Mais il ne lui laissa pas le temps de répliquer qu’il partait déjà au galop.

Levant les yeux au ciel malgré elle, elle rentra dans la maison. Il fallait qu’elle s’occupe l’esprit. Sinon, jamais elle ne pourrait tenir.
Nathan hurlait à pleins poumons, et elle eut beau chantonner (le pauv’ goss) toutes les berceuses qu’elle connaissait, cela ne le calma pas. Elle tenta de le faire manger, il refusa de boire le contenu du biberon. Alors, excédée, elle le déposa dans son berceau et partit dans la cuisine.
Mais elle ne put continuer sa surprise. Ses mains tremblaient trop et elle renversait tout ce qu’elle touchait. Alors elle se résigna à attendre au salon, broyée par les remords et d’images affreuses la hantant. Toutes contenaient Killian. Morte.
Elle ignorait combien de temps elle était restée comme ça, à attendre, mais elle se sentait terriblement mal.

Roxane ne put heureusement pas penser à d’avantage de choses horribles car Kerïm fit une entrée fracassante dans le salon, la faisant sursauter.
Il la déposa sur le sol lui-même et s’éloigna. La rêveuse ferma les yeux un instant, en proie à une crise de larmes. Killian était vraiment dans un sal état.
Un poumon était probablement perforé et un de ses os était à découvert. Et surtout, tout ce sang…Elle posa la main sur ses lèvres, s’empêchant de hurler, et s’assit rapidement près de son amie.
Il fallait qu’elle la soigne. Et vite. Kerïm avait certes été courageux de la chercher, mais il l’avait dangereusement affaiblie.
Elle lui en parlerait plus tard. Car si cela devait se reproduire, peut-être qu’elle ne tiendrait pas jusque là.

La rêveuse se pencha sur le corps de son amie, et déposa ses mains sur sa poitrine, là où une lame l’avait transpercée. Elle était tellement froide…
Elle se mordit la lèvre et ferma les yeux pour entreprendre son rêve. Il fallait qu’elle rejette toutes les autres émotions. Sinon, elle ne réussirait pas…Et Killian serait perdue.

Roxane visualisa donc son rêve. Elle recousît mentalement la plaie, joignant les bouts de chair entre eux. Elle referma le trou causé dans le poumon, et déploya toute son énergie à la maintenir en vie. Elle se concentra sur les battements de son cœur, lui donnant la force nécessaire à continuer de se battre.
Puis elle rouvrit les yeux. La plaie ne s’infecterait plus, c’était certain. Et elle pouvait à nouveau respirer normalement. Cependant…Elle ne parvenait pas à maintenir les battements de son cœur.
Killian allait mourir.

Roxane poussa un gémissement, se mordant le poing pour ne pas hurler. Combien de temps avait-elle passée à faire son rêve ? Et elle ne s’était même pas occupée de l’os qui ressortait !
Elle se sentait tellement fatiguée, étourdie…Elle allait s’endormir, s’évanouir et laisser périr son amie. De toutes manières, elle ne pouvait plus rien faire.
Elle n’avait jamais pu sauver quelqu’un de la mort. Elle n’y arriverait jamais.

-NON !

La rêveuse hurla ce mot. Elle ne voulait pas renoncer. Elle ne devait pas renoncer ! Elle sentit une énergie nouvelle la traverser, celle du désespoir, et elle se pencha à nouveau sur le corps affaibli de Killian.
Elle rêva, une onde d’énergie parcourant les tissus, les organes vitaux et toutes les moindres cellules de la jeune femme.
Tout se ressouda. Et, bien qu’elle allait devoir rêver encore dans les prochains jours à venir, pour l’aider à cicatriser plus vite et à se reposer complètement, Roxane sentit une bouffée de fierté l’envahir.
Elle avait sauvé Killian de la mort. Elle avait sauvé quelqu’un des bras cruels de la Faucheuse. Elle avait réussi là où elle avait toujours échoué.

La marchombre risquait de ne pas se réveiller avant longtemps. Quelques jours, voir même des semaines s’il le fallait.
Mais elle se réveillerait. Le reste n’avait que trop peu d’importance.
Roxane poussa un cri de joie, qui alerta tout de suite Kerïm. Il arriva en courant, et la jeune fille lui sourit en déclarant :

-Je l’ai sauvée. Moi, Roxane, j’ai réussi à la sauver ! Et je…oh…

La tête lui faisait atrocement mal. Elle avait vidé toutes ses forces pour la guérir. Mieux. Elle lui avait prodigué ses propres forces.
Mais à présent, elle ne pouvait plus tenir debout.
Elle s’affaissa sur le sol, inconsciente, mais pu nettement distinguer le sourire de bonheur de l’amoureux.

Elle n’avait jamais vu un sourire pareil. Et jamais elle ne pourrait l’oublier. Jamais.
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24.08.12 19:10
"Kerïm, Nathan, Roxane. Roxane, Kerïm, Nathan. Nathan, Roxane, Kerïm." Elle murmurait les noms inlassablement. Elle bougeait les lèvres, mais aucun son n'en sortait. Au-dessus d'elle, le soleil brillait, chauffant le sol de ses rayons. Et pourtant, elle avait froid. Elle était même gelée. Elle inspira une nouvelle fois, du mieux qu'elle put. Cela lui faisait tellement mal, de respirer…Le vent s'engouffrait toujours en elle, murmurant au creux de son oreille de lutter, de persévérer. C'est ce qu'elle faisait. Lutter contre les doigts de la mort qui s'approchaient lentement de son épaule. Mais elle ne voulait pas mourir. Pas maintenant. "Kerïm, Nathan, Roxane." Les trois personnes les plus chères à ses yeux. Kerïm, l'homme de sa vie, l'élu de son cœur, Nathan, son fils, son bout de chou de quatre mois, Roxane, sa meilleure amie, sa confidente.

Elle ne les abandonnerait pas. Ses yeux se fermaient lentement et elle se força à les rouvrir. Au moins, elle était sûre d'une chose, tant qu'elle sentirait la douleur, elle saurait qu'elle vivait encore. "Roxane, Kerïm, Nathan." Trois noms, trois forces, trois secondes supplémentaires. Elle regardait les nuages défiler au-dessus d'elle, voyait les oiseaux, libres, voler et défier les vents.

Et, soudain, alors qu'elle inspirait avec effort, elle le sentit. Elle sentit SON odeur. L'espoir grandit en elle. L'espoir d'être sauvée. L'espoir de continuer à vivre. Puis elle entendit le son des chevaux. Taï'Dashar avait accompli sa mission. Elle voulut sourire, n'y parvint pas, cracha encore un peu de sang. Puis il arriva près d'elle, la prit contre lui. Il l'embrassa sur le front, sur les lèvres malgré le sang. Et il pleurait. Elle, elle se noyait dans ses yeux turquoises, y puisaient un peu de force pour tenir. Kerïm…il était là. Il allait la sauver…


- Je suis là, Killian. Tiens le coup, Nathan et Roxane nous attendent. Ils nous attendent Killian !

SA voix emplit les oreilles de la Marchombre, et elle savoura cette mélodie qui envoya un coup d'estoc à la mort, l'éloignant légèrement. Il l'embrassa encore, d'un baiser au goût salé des larmes, puis elle sentit qu'il mettait des compresses sur les blessures. Il caressa ses cheveux, d'un geste qui se voulait rassurant. Parce que oui, elle était terrifiée à l'idée de mourir…
Alors elle voulut parler, lui montrer qu'elle était toujours là, avec lui, qu'elle ne partirait pas. Elle inspira donc, mais ne réussit qu'à cracher du sang, toujours du sang. Elle était avec lui. Entre de bonnes mains. Elle avait une envie folle de se laisser aller, de fermer les yeux deux minutes…mais refusa. Parce que ce ne serait pas deux minutes, mais l'éternité. Il fallait qu'elle lutte, qu'elle se batte pour vivre, pour continuer à partager la route de Kerïm, de voir son fils grandir, de rire avec Roxane, d'apprendre à Dresser des chevaux…
Elle luttait, luttait farouchement alors qu'il la callait sur le dos de son cheval, la tenant entre ses bras. Et Taï'Dashar ? Ce n'était pas sur lui qu'elle était. Suivait-il ? Ou était-il resté à la maison familiale ? Le départ brusque de la monture provoqua une sourde douleur dans la poitrine de la Marchombre, qui eut l'impression que les doigts de la mort s'étaient encore plus rapprochés. Collée à Kerïm, elle entendait les mots doux qu'il lui disait, les entendait, s'en emplissait, tirant de sa voix une force de plus. Et elle sentait son cœur battre contre son dos. Son cœur qui battait si vite par rapport au sien, comme s'il voulait battre pour eux deux en même temps. Le ciel défilait au-dessus d'elle et elle jurerait que le cheval accélérait encore la cadence. La douleur atteignait des pics inimaginables à chaque foulée les rapprochant de leur but. Mais la douleur signifiait la vie. Elle était toujours en vie, et ne mourrait pas.

Dans un heurt qui déclencha un éclair foudroyant de douleur dans le corps de la Marchombre, l'animal se stoppa et elle sentit Kerïm la prendre dans ses bras forts et l'emmener à l'intérieur de leur havre de paix qu'il avait fait rénover pour les y accueillir. Il déboula dans le salon et la déposa à même le sol. Elle vit Roxane au-dessus d'elle, paniquée, et entendit les pleurs de son Nathan. Elle ne put à se moment là retenir un gémissement tout en inspirant une nouvelle fois avec difficulté. Elle avait tellement froid…
Il était parti. SON odeur était plus légère. Il n'était pas loin, mais pas dans la pièce. Alors qu'elle aurait tant voulu qu'il reste, qu'il lui prenne la main, la serre fortement, qu'il lui parle, qu'il soit là tout simplement. Mais elle pouvait comprendre qu'il veuille laisser Roxane faire son travail. Et il devait être si inquiet, si paniqué…si seulement elle avait la force de lui dire qu'elle l'aimait, qu'elle ne le quitterait pas, pas ainsi…

Elle vit Roxane se pencher sur elle et déposer ses mains sur la blessure de la poitrine. "Oui, vite Roxane, soigne-moi…aide-moi à vivre, aide-moi à lutter, je n'en peux plus." Et d'un coup, une onde de fraîcheur parcourut son corps, transperçant la blessure, les organes touchés, pour les forcer à se ressouder. Killian luttait encore pour que le cœur ne lâche pas. Elle remarqua qu'elle pouvait respirer mieux, ne se priva pas d'inspirer et d'expirer profondément, mais son cœur ne reprenait pas son rythme normal. Et ses yeux se fermaient…elle voyait le sourire torve de la mort qui riait en voyant les efforts vains de la Rêveuse. Elle le voyait, se sourire, cet air narquois qui signifiait qu'elle mourrait, quoi qu'il arrive.
Elle vit la main se tendre vers elle, pour la prendre aux épaules et l'emmener pour l'éternité. Elle sentit le souffle froid se déposer sur sa nuque, et mentalement, hurla en même temps que Roxane :

-NON !

Ce cri, suivit d'une nouvelle onde de bien-être franchissant son corps firent reculer la mort. Reculer si loin que le cœur reprit petit à petit ses battements réguliers, même si c'était hésitant. Killian sentit la blessure de son bras se refermer de moitié, tout comme celle de la poitrine. Comme si…comme si quelqu'un lui donnait ses propres forces pour qu'elle tienne. Roxane. Roxane s'épuisait pour qu'elle vive…Killian voulut pleurer mais n'y parvint pas non plus. Roxane l'avait sauvée. Kerïm l'avait cherchée et Roxane avait fait reculer la Grande Faucheuse. Elle serait l'unique Marchombre à avoir réchappé aux Mercenaires…

Et là, certaine qu'elle ne mourrait pas, Killian cessa de lutter autant. Et l'épuisement chargea, la fatigue, tout. Elle luttait toujours, pour que les efforts de sa famille ne soient pas vains, mais elle avait relâché une partie et son corps demandait du repos. Beaucoup de repos même.

Alors elle laissa ses yeux se fermer lentement et ce fût presque s'ils ne criaient pas merci. Elle entendit la voix de la Rêveuse, mais ne comprit pas ce qu'elle disait. Elle vit Kerïm débouler avec Nathan dans les bras, tout flou, le sourire aux lèvres.

"Je ne vous abandonnerais jamais. Je vous en fais la promesse."

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24.08.12 21:43
Ses doigts chatouillèrent le ventre de Nathan qui se mit aussitôt à gazouiller d'amusement. Kerïm le regarda avec peine et amour. Nathan savait-il que sa mère était entre la vie et la mort ? Sûrement, le lien était si fort entre une mère et son fils qu'il ne pouvait ne pas savoir. Et il riait sous les doigts de Kerïm, autant que ce dernier pouvait sourire.

Tout les deux se raccrochaient à la même chose, au bonheur d'être dans les bras d'un être aimé. Mais au contraire de Nathan, le Dresseur n'avait personne pour le prendre dans ses bras, l'embrasser pour le consoler. Il n'y avait que Nathan et son sourire, Roxane et l'espoir qu'elle portait dans ses Rêves. Mais surtout, il y avait l'amour de Killian qui battait dans sa poitrine comme un démon. Il fracassait ses envies et ses désirs contre ses os, sa chaire, son âme. Si on avait pu sombrer dans cette âme, ça aurait été comme chuter dans un néant absolu d'où s'échapperait ici le rire de Killian, là le bruit de la respiration de Nathan alors qu'il est endormi. On aurait pu y sentir l'odeur de la peau sucrée de la jeune femme, la chaleur de son corps quand ils brûlaient comme des feux hurlants lors d'une belle nuit d'amour, la douceur de la main de Nathan lorsqu'il s'emparait de son doigt. Son âme était un néant coloré. Et son amour se débattait avec fureur contre la simple idée de mourir.

_NON !

Le hurlement de Roxane percuta le coeur de Kerïm de plein fouet. Une lame glacée s'engouffra dans sa poitrine brûlante de fièvre. Il ne respira plus et ses yeux étaient si fermés que le sang refluaient de ses paupières. Il se contenait de hurler à la plaine sa souffrance, il se contenait de tomber à genoux face à la justice sans échappatoires de la vie. Seules ses larmes échappaient à son contrôle, elles glissaient sur ses joues : intouchables. Son âme résonnait doucement. Elle résonnait de tous ses souvenirs de bonheur partagé. Une larme qui coulait était un souvenir nouveau qui envahissait son coeur. Tous tournaient autour de Killian, de cette femme magnifique qu'il aimait comme beau diable.

Il ouvrit ses yeux anéantis. Nathan le regardait surpris, sa petite bouche ouverte comme un poisson. Nathan ris. Et Kerïm comprit que Killian n'était pas morte. Killian ne pouvait pas être morte. Nathan était trop heureux dans ses bras. Le Dresseur se remit à respirer, laissa de nouveau les couleurs et le bonheur s'engouffrer dans son corps. Kerïm se mit alors à rire, sûrement un rire nerveux, mais un rire sincère et franc. Ce fut limite s'il ne sautillait pas dans le jardin en brandissant Nathan au dessus de sa tête. Et c'est au cri de joie de Roxane qu'il bondit dans la maison comme un feu follet, illuminant le salon de son sourire épanoui. Killian vivait grâce à Roxane. Killian vivait. Roxane était merveilleuse.

-Je l'ai sauvée. Moi, Roxane, j'ai réussi à la sauver ! Et je...oh...
-Ouiii ! Roxane tu es fantast... AH !

La joie de Kerïm le faisait crier. Crier de peur, de joie, de bonheur. Kerïm hurlait tout seul dans la maison. Tout seul, parce que dans ses bras Nathan gazouillait comme un fanfaron et parce que, à terre, gisaient inconscientes les deux femmes. Le silence s'étendit dans la pièce et Kerïm ouvrit de grands yeux ronds. Il était magnifiquement, merveilleusement heureux. Il se mit à rire dans ce silence inconscient. Kerïm alla poser son petit Nathan dan son berceau et alla s'agenouiller aux côtés de sa belle Killian. Il lui caressa amoureusement la joue, se pencha pour l'embrasser avec tendresse. Sa respiration chaude embauma son coeur et étira encore son sourire. Kerïm prit dans ses bras Killian et la monta à l'étage. Le Dresseur la déposa sur leur lit où il la débarrassa de ses vêtements poisseux de sang. Il les lança dans un coin de la pièce, se leva et alla dans la salle de bain -juxtaposée à la chambre- d'où il sortit avec une serviette humide à la main. Il s'assit aux côtés de sa chérie-chérie et envisagea de nettoyer tout ce sang qui souillait son beau corps. Lorsqu'elle fut propre et qu'elle fut comme chaque matin où elle dormait encore, Kerïm la couvrit d'un drap, l'embrassa une dernière fois et descendit au rez-de-chaussée.

Roxane gisait encore sur le paquet du salon en position évanouie. Le petit Nathan la regardait au travers des barreaux de son berceau en gazouillant d'hilarité. Kerïm la prit dans ses bras et la posa allongée dans le canapé. Par réflexe et sans vraiment en prendre conscience, il prit son pouls et fut rassuré de l'entendre battre normalement.

-Grwaaapbillililizziippiiii !
-Qu'est-ce qui se passe Nathan-Biliilizziipipiiibiii ?

Kerïm s'était levé pour aller chercher Nathan dans son berceau, le petit garçon, on pouvait le dire, semblait rire à pleins poumons. Ca changeait quelque peu des hurlements matinaux. Le Dresseur prit l'enfant dans ses bras et scruta les yeux bruns foncés du marmot. Ils étaient brillants.

-Oohh... tu veux parler à Roxane ? Allons voir Roxane !

Il s'accroupit au chevet de la Rêveuse, mettant Nathan calé sur son épaule pour qu'il puisse la voir lui aussi. Elle semblait profondément endormie, avec un petit air...béat sur les lèvres. Le père -adoptif- et le fils rirent ensembles.

-Elle est drôle, hum ? Elle est merveilleuse aussi. Surtout merveilleuse... AAH NAN NATHAN ! PAS LES DOIGTS DANS LES OREILLES ! Nathan regarda avec des yeux ronds son père gesticuler, son petit doigt dodu enfoncé dans l'oreille de Roxane.

Kerïm secoua doucement l'enfant pour qu'il lâche prise, mais obstiné, il en enfonça un deuxième. C'est que les oreilles de Roxane avaient l'air très agréables au touché. Nathan gazouilla et Kerïm ne put s'empêcher de sourire. Comment pouvait-il résister à une pareille petite tête. Doucement, il prit les doigts de Nathan et les dégagea de l'oreille de Roxane. Il résista à la tentation d'y fourrer aussi le sien. Mais non, non, non. Il fallait montrer l'exemple !

-Enfant mal élevé -fait pas comme si c'était moi qui t'avais éduqué- rôh... ! Allez, viens on va voir maman maintenant, la femme de notre vie mon chéri !

Kerïm gravit les marches de l'escalier deux à deux pour gagner leur chambre. Sa belle femme dormait profondément, ses cheveux sombres s'étalait autour de son visage pour lui faire un coussin de soie. Killian ressemblait à ses princesses endormies dans les légendes de Gwendalavir, que l'on ne pouvait réveiller que d'un baiser amoureux. Mais Killian était une reine et Kerïm, même si il était un vrai prince, ne pourrait pas la réveiller en l'embrassant passionnément. Il tenta sa chance en s'allongeant aux côtés de Killian, il posa ses lèvres sur celle rosées de sa compagne. Il lui donna sa force et les couleurs de son bonheur vécu avec elle. Kerïm quitta ses lèvres avec regret et laissa un peu de place entre eux pour Nathan, qui, il le voyait bien, voulait vraiment s'imposer dans le couple.

Kerïm caressait doucement les cheveux de Killian, aussi ne se rendit-il pas compte qu'il venait de s'endormir. Comme diraient certains Thüls, après l'effort, le réconfort. Il rêva que Roxane était devenue toute noire et qu'elle ne cessait de chanter aussi faux qu'elle en avait l'habitude, armée d'un fouet dans la cuisine. Killian, elle, était devenue une Thüle géante, le dépassant de quelques têtes, lançant Nathan dans les airs pour, soit disant, le faire dormir. Ce fut d'ailleurs Nathan qui le réveilla en expérimentant encore sa technique du doigt-dans-l'oreille. Kerïm grogna avec nonchalance, s'étira posément dans leur lit. Il embrassa encore et encore sa dulcinée, prit son fils dans ses bras et descendit encore endormit dans le salon. Son regard peu intelligent le parcourra de façon circulaire. Oui, Roxane se reposait encore. Puis il entra dans la cuisine et ne put retenir un « Oohhhhhh ! Y a du chocolat tout partout ! » de surprise. Tout partout, c'était le mot. Plusieurs giclées de chocolat avaient même atteint le haut de la fenêtre. Kerïm s'approcha de la banque, trempa son doigt dans le chocolat encore liquide qui se trouvait dans un bol. Il l'enfourna aussitôt dans sa bouche, c'était vraiment trop bon. Il trempa sur deuxième fois se tourna pour viser la bouche de Nathan mais se ravisa.

-Ah non ! Toi tu n'as pas le droit ! Toi, c'est ça !

Kerïm bondit avec Nathan dans les bras vers un biberon qui s'offrait à lui et lui mit dans les bras. Le petit garçon but comme un affamé. Le Dresseur sourit et sortit de la cuisine où Roxane avait très certainement essayé de leur préparer une surprise après le départ de Killian. Il entra dans le salon, changea de place un fauteuil pour le poser près de Roxane endormie. Il s'y assit, posa Nathan sur ses genoux pendant qu'il dégustait son lait. Que du lait, du lait et pour Kerïm, du chocolat !

-Ahlala, mon petit Nathan, vivement que tu sois grand ! Parce que là, le chocolat te passe sous le nez et tu es réduis à boire du lait. Alors que là ! Roxane était en train de préparer une délicieuse surpr...

Kerïm ferma sa bouche et regarda Roxane. Elle semblait encore dormir. Mais était-ce vraiment le cas ? Car ils avaient bien dormis quelques heures, la Rêveuse devait avoir repris ses forces. Et avec le bruit qu'ils avaient fait... Kerïm se pencha vers Roxane en tenant Nathan contre lui. Il le regarda, comprit son regard. Il hocha la tête, s'approcha encore de Roxane. Et enfonça son doigt dans son oreille.
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Roxane
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25.08.12 18:36
Roxane était profondément endormie. Rien, absolument rien ne pourrait perturber son sommeil.
Elle ne rêvait pas. Trop fatiguée. Trop enfoncée dans les tréfonds du repos. Elle aurait pu rester des heures comme ça, même des journées, si deux enfants ne l’avaient pas ennuyée. Oui, deux ! Kerïm était loin d’être adulte, parfois !!!

La première mission ‘Denlézoreille’ ne la fit même pas ciller, à vrai dire. Elle remua juste légèrement mais c’était tout. Il fallait dire que les mini doigts de Nathan ne faisaient que la chatouiller. Alors bon, elle continua à se reposer, sourire aux lèvres.

La seconde mission porta ses fruits, par contre. Elle était à la lisière du réveil ; ce moment magique ou le sommeil se bat pour garder votre esprit endormi. Mais…
Un individu importun passa à l’action. Grand, poilu, machiavélique. Vous l’aurez compris…L’agent secret 000, alias Kerïm, était dans les parages. Et, armé de son doigt, son plus fidèle équipement, il agit, sans personne pour contrecarrer ses plans maléfiques…

Roxane ouvrit ses yeux automatiquement, le doigt du jeune homme dans l’oreille. Elle cligna des yeux plusieurs fois, éberluée par le spectacle qui s’offrait à elle.
Kerïm, tout comme Nathan, semblait presque surpris qu’elle se réveille. Quelques secondes passa, sans qu’aucun des protagonistes n’ose bouger.
Puis lentement, la rêveuse s’assit tandis que le père enlevait son doigt de son oreille. Elle dit doucement :

-Je ne chercherai pas à comprendre. Je ne veux même pas le savoir, en fait. Mais…Kerïm, Nathan…

Une lueur de malice s’alluma dans ses yeux. Elle se mordit la lèvre, pour s’empêcher d’éclater de rire et de dénoncer son plan presque autant diabolique que la mission ‘Denlézoreille’. Agrippant un coussin derrière elle, elle donna un coup d’oreiller sur la tête de Kerïm tandis qu’elle hurlait :

-Vous allez le regretter !

Elle fonça entre les jambes du jeune homme et disparut dans la maison, arme en main. Il fallait le prendre par surprise…En évitant du mieux qu’elle pouvait d’aller dans la cuisine. Elle n’avait pas oublié son futur gâteau au chocolat, et elle comptait bien terminer sa merveille sucrée.
Roxane monta dans les chambres. Elle passa sur la pointe de ses pieds devant celle de Killian, gloussant comme un individu s’apprêtant à faire une bêtise. En plus, la proximité du risque-celle que la marchombre se réveille, bien que ce fait soit absolument impossible. La pauvre était dans un coma léger et n’ouvrirait les yeux que dans une ou deux semaines, si elle était une battante, bien entendu- était plus qu’excitante.
Ecoutant les bruits de la maison, elle chercha la position du père. Ce dernier avait un net désavantage dans la situation : Nathan…Le petit risquait de pleurer à tout moment et, à moins qu’il s’en soit séparé, il allait lui donner son emplacement très facilement.
Et, comme répondant à ses prières, le bébé hurla. La rêveuse se retourna, courant vers le bruit des pleurs et, lorsqu’elle entra dans la pièce -la chambre d’amis- elle vit Nathan dans son lit, remuant les pieds et les mains.
Mais pas de Kerïm.
Alors que Roxane regardait à droite puis à gauche, un coup lui vint par derrière. Des plumes voletèrent autour d’elle, et elle se retourna d’un bond, attaquant son assaillant avec force.
Ils se poursuivirent un long moment ainsi, jusqu’à être complètement épuisé.
A la fin de la journée, Kerïm était assis sur le canapé, essoufflé, le corps de Roxane sur les genoux.
Sa tête était enfuie dans un coussin désormais tout plat, ses cheveux roux dépassant du tissu. Elle chuchota quelque-chose rendu incompréhensible par l’étoffe dans sa bouche (quelque-chose du genre « cmorfl qui nppoie ») puis, se rendant bien compte que le jeune homme ne devait avoir rien compris, elle articula, relevant la tête :

-Je disais que ce serait pas moi qui allais nettoyer. Je suis l’invitée, après tout.

Roxane lui tira la langue et s’assit en équilibre sur les genoux du pauvre garçon. Il fallait l’avouer, elle profitait un peu de ce contact. Mais jamais elle ne lui dirait.
Elle lui sourit puis fit, enlevant une plume de ses cheveux :

-Heureusement que Killian dort, hein… ?

Jouant le tout pour le tout, elle lui plaqua un gros bisou sur la joue puis se releva, se dirigeant vers la cuisine. S’il rouspétait, elle lui répliquerait que, lors de leur rencontre, il s’était qualifié de celui qui aimait les baisers de Roxane…

La rêveuse acheva en chantonnant sa surprise. Elle prépara même le dîner, Kerïm ne se présentant pas. Il se lavait peut-être, ou changeait la couche de bébé…
Dans tous les cas, Roxane put dresser la table dehors et, lorsque le garçon descendit enfin, son assiette était déjà remplie, n’attendant que lui.
Le gâteau était presque cuit, et serait juste terminé à temps pour le dessert.

Roxane sourit, l’invitant à s’asseoir en face de lui. Il fallait qu’ils parlent de choses plus sérieuses, comme la guérison de Killian, mais tout semblait tellement irréel qu’elle voulait repousser ce moment à l’infini.
Elle ne s’était jamais autant amusée. Pourquoi devait-elle jouer aux adultes, après tout ? Elle allait avoir dix-huit ans sous peu mais elle n’avait aucune envie de se conduire comme tel.
L’enfance lui plaisait tellement…

[HS : à toi de lancer la conversation sur…un sujet XD]

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