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Marchombre à bord [Ari/Lahim]
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21.09.13 12:01
Ari n'avait pas la prétention d'être un bon chef : il mentait lorsqu'il affirmait avec assurance qu'il maîtrisait parfaitement la situation. Il faisait semblant quand, d'un geste désinvolte de la main, il faisait signe que tout irait bien. Pour éviter de gâcher la vie des rares élus qu'il entraînait à l’occasion dans ses périples improvisés, il devrait se contenter d'être ce qu'il est au fond, tout au fond : un bon marin, doublé d'un excellent nageur, et capable de prendre les décisions qui s'imposent même lorsque les circonstances paraissent désespérées. Surtout quand les circonstances paraissent désespérées, en fait. Mais non : quoi qu'il arrive, peu importe les rencontres et les expériences vécues, Ari préférait rester ce personnage détestable et obstiné qu'il avait construit au fil de ces années interminables passées sur les routes. Et, maintenant, il allait embarquer et faire de l'océan son nouveau terrain de jeu.

Sans surprise, il avait acheté le bateau avec de l'argent volé à un honnête homme -en tout cas, plus honnête que lui ne l'a jamais été. Son bateau ! La fierté ne l'étouffait pas, bien au contraire, il avait l'impression que sa respiration était encore plus fluide que d'habitude. Certes, le bateau n'était même pas de construction assez prestigieuse pour mériter un nom, et trois hommes suffisaient à le manœuvrer, mais c'était tout ce qu'il avait pu se permettre afin de ne pas attirer davantage l'attention des gardes d'Al-Jeit. Deux colosses, assez bêtes pour les rendre facilement manipulables, ainsi qu'un vieux cartographe borgne dont l'unique œil lorgnait l'horizon avec envie, avaient été recrutés sur la base d'un mensonge : deux heures durant, au comptoir poussiéreux d'un bar anonyme de la capitale alavirienne, Ari avait vanté son ascendance noble imaginaire et la flotte de son père qui n'attendait que ses ordres pour conquérir l'Archipel alines. Il avait longtemps insisté sur le fait que c’était le capitaine des gardes d'Al-Jeit en personne qui les lui avait recommandés, et avait même trouvé le culot de leur réclamer une totale discrétion au sujet de leur voyage futur à travers le Grand Océan du Sud. "On ne sait jamais, si des pirates nous espionnent..."
La bonne blague. Un pirate, Ari en était un lui-même !


Ses acolytes dénichés et bernés, il avait fait le nécessaire afin que des vivres et de l'eau douce soit entreposées à bord rapidement, puis avait donné l'heure de départ. On partirait de nuit, le plus discrètement possible. Ari jubilait littéralement. Il se sentait comme chez lui sur le pont de ce bateau de construction modeste. Tout se passerait comme il l'avait prévu, son plan était parfait...
Mais ça, c'était sans compter sur la bêtise des deux molosses.
L'heure approchait dangereusement, et pas la moindre trace de ses pigeons, respectivement nommés Diogo et Morvan. Ari commençait à s'énerver. Il avait cru que la particule El' judicieusement placée devant son nom de famille suffirait à faire comprendre à ces grosses brutes qu'il exigeait d'eux obéissance et, surtout, ponctualité. Mais il fallait croire que rien ne pouvait percer la bêtise crasse une fois qu'elle s'était emparée de l'homme. "Ces idiots vont tout faire rater ! fulmina-t-il en pensées." Derrière lui, il pouvait sentir la présence intrigante du cartographe borgne, Hoeve. Le vieillard se taisait, mais Ari savait qu'il partageait son impatience. En vérité, le jeune homme se doutait qu'Hoeve était au courant de ses mensonges mais faisait semblant d'y croire. Pourquoi ?
Pour le plaisir de reprendre la mer, peut-être ? Ari n'aurait pas su le dire.


Enfin, deux silhouettes trapues se profilèrent à l'ombre d'une rue. Ari fronça les sourcils, soudain prêt à se réjouir et pardonner, tant il était soulagé de leur venue. Mais le jeune homme déchanta vite fait lorsqu'il remarqua aux côtés de Diogo et Morvan une silhouette indubitablement féminine : en effet, une femme les suivait, et une plutôt mignonne en plus de ça ! Il allait hurler, se plaindre de leur inconscience, mais Diogo fut plus rapide que lui : tandis que Morvan aidait la jeune femme à monter à bord -visiblement, songea Ari en constatant les mouvements fluides, souples et presque effrayants de la demoiselle, elle n'avait pas besoin de gardes du corps- Diogo commençait à plaider leur cause d'une voix vaguement menaçante :

"On n'est pas pressés, chef, pas vrai ?
- Si, trancha Ari d'une voix froide.
- On a croisé cette fille en chemin, continua Diogo sans l'écouter. Elle dit s'appeler Lahim. Elle est jolie, hein ?
Le regard d'Ari alla de la silhouette létale de la jeune femme au regard brillant de convoitise des deux brutes. "Beurk, songea-t-il. Quel couple imparfait !"

- Chef, faut pas nous en vouloir, mais une fille comme ça, on a envie de l'impressionner alors... on lui a parlé de la mission.
- Quoi ! s'affola Ari.
C'était encore pire que ce qu'il imaginait.
- Chef, s'il vous plaît... Elle avait l'air d'aimer la mer...
- Oui mais non ! Je refuse !
- Juste un petit tour le long des côtes d'Al-Jeit... Jusqu'à l'aube... Le temps pour nous de conclure cette affaire !"
La tirade de Diogo fut agrémentée d'un sourire lubrique qui se voulait complice.

Et, bien sûr, Ari céda...
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22.09.13 13:57
Lahim se promenait tranquillement dans la rue. Ses gestes fluides et précis, ainsi que ces cheveux roux volant dans le vent, faisaient d'elle une assez jolie jeune femme. Le soleil, haut dans le ciel, brûlait fortement sa peau, mais cela ne la déplu guère. Elle regarda les marchants essayant de vendre leurs babioles. Ces personnes là devaient avoir une vie tranquille et simple. Simple. Lahim sourit, et s'approcha d'une table sur laquelle était soigneusement disposé des couteaux. " Une vie simple n'est pas faite pour moi. Pensa-t-elle sur le coup."Elle prit un poignard et le fit jouer entre ses doigts. Le commerçant à qui il appartenait, tourna la tête vers elle d'un air méfiant. Il l'a fixa longement, jusqu'à ce qu'elle en ai assez d'être dévisagée, et repose le couteau. La marchombre continua sa balade, et se fondit dans la foule. Le marché était gigantesque, et la foule était dense. Lahim allait voir un étalage de foulards, lorsqu'elle percuta quelqu'un.

"- Dégage du passage, gamine!" Lui dit l'homme qui l'avait bousculée .

C'était un homme grand, très grand, un visage pas vraiment séduisant, et un regard de glace. Lahim le sruta un instant. Elle avait envie de lui balancer son poing dans la figure, mais chassa immédiatement cette pensée. " Un marchombre est fait de finesse." se maudit-elle en silence. Elle choisit donc une autre méthode. Elle planta ses mains sur ses hanches, et le défia du regard.


"- Comment osez-vous dire ça, à une pauvre fille sans défense! Si vous pensez pouvoir séduire ainsi, autant se marier à une goule! "

"A une pauvre fille sans défense." releva-t-elle. Elle faillit éclater de rire sous l'énorme mensonge qu'elle avait proféré,  mais se retint de justesse. Il l'a détailla à son tour. A cet instant, un autre géant apparut à ses côtés. Il n'avait pas du voir que son ami s'était arrêté... Lahim ne s'inquiéta outre mesure sur le déroulement de cette conversation. Deux molosse face à elle, d'au moins deux quintaux, elle n'avait pas peur. Au contraire. Elle aimait défier les hommes, et voir leur réaction. Celle de l'homme la surprit fortement. Il s'inclina maladroitement.

"- Ma honte est immense. Mais plus plates et sincères excuses. Dit-il de sa voix grave, avant de poursuivre. Nous avons un bateau à prendre. Si vous acceptez de monter avec nous, ceci pardonnera peut être mon geste."

Lahim réfléchit un instant. Monter sur un bateau avec ces deux gros boulets ne l'intéressait guère. Mais aller vers d'autres endroits pouvait être intéressant. Voir réjouissant. Elle accepta donc avec plaisir. Suivit de la marchombre les deux colosses poursuivirent leur chemin.

"- Je m'appelle Diogo et voici Morvan, fit l'un, et nous ..."

Lahim soupira discrètement. Naviger en mer, oui, mais suivre la conversation de deux personnes plus que pénibles, non! Elle le laissa continuer son monologue et ne tira que quelques informations, comme: "... Et une mission... Avec un homme, et un vieux chnoc..." La suite ne l'interressa plus. Elle préféra sourire en sentant le vent sur sur visage et regarder les multitudes de choses qui l'entouraient. Ils quittèrent le marché, et s'engouffrèrent dans une rue.

"- Notre bateau par dans la nuit. Si tu es toujours d'accord, nous t'attendrons ici." Dit Diogo

Lahim se contenta d'hocher la tête, et tourna les talons.


"-Attends! Comment tu t'appelles?" lui demanda-t-il.

Lahim s'arrêta, se retourna vers eux, puis haussa les épaules.


"-Lahim."

Puis elle rejoind le marché en se fondit dans la foule. Un peu plus tard dans la nuit, lorsque la lune avait remplacé le soleil, Lahim était perchée à quinze mètres du sol, sur un toit. Elle n'avait dormit qu'une petite heure, mais elle n'était pas fatiguée. Elle se redressa, puis commença à courir. Arrivée au bord du toit, elle sauta, crocheta le rebord d'une fenêtre, et atterri souplement sur le sol. Elle traversa une avenue, et s'enfonça dans la rue ou, quelques heures auparavant, elle avait quittés les deux molosses. Ceux derniers l'attendaient, adossés à un mur. Sans un mot, ils vinrent vers elle, et la marchombre les suivirent. Bientôt, ils arrivèrent près d'un port où un bateau les attendait. Pas très loin du navire se trouvaient deux hommes. Grâce à son oeil acéré, elle put les discerner; il y avait un homme, aux cheveux légèrement longs, les yeux marrons - un pirate? - ainsi qu'un deuxième munit d'un bandage sur l'un de ses yeux. Pendant que l'un deux deux colosses allait vers eux, le deuxième l'invita à prendre pied sur le navire. Elle ne prit même pas l'aide qu'il lui proposait pour se hisser sur le bateau, et en quelques gestes souples, elle était déjà à bord. Elle se dirigea vers le devant du bateau. Un vent froid ébouriffa ses cheveux, et fouetta son visage. Elle sourit et ferma les yeux. Elle sentit la présence des deux molosses, de l'homme au yeux marrons et celui à qui il manquait un oeil, se hisser sur le bateau. Elle ne savait pas qui ils étaient, ni où ils l'emmenaient vraiment, ni même quelle était cette fameuse mission. Mais peut importe, elle le saurait tôt au tard...


[J'espère que ça va ^^]
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