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Parmi les ruines [Edwin/Killian Dell'Kaïron]
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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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11.04.14 14:32

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Parmi les ruines


«Pourquoi lutter ? »

feat Edwin Til’Illan

Plongée dans ses réflexions plus ou moins lumineuses, Killian respirait profondément et regardait l’horizon sans le voir. Elle était plongée dans ses souvenirs, et la chaleur de son étalon contre elle était vraiment bénéfique pour son corps affaibli plus qu’elle ne l’avouait. Elle allait mieux qu’au réveil après les premiers soins, mais elle n’était pas idiote, elle savait qu’il lui faudrait un peu de temps avant que son corps soit comme avant et encore. Killian allait faire comme toujours : dès qu’elle pourrait marcher, elle irait s’entraîner pour reformer ses muscles. Courir, gestuelle… tout ce qu’il fallait pour une bonne remise en forme des troupes !

Elle entendait vaguement les hommes parcourir le camp, s’occuper des feux, les cuisiniers qui préparaient le repas du soir qui devait revigorer les troupes harassées par le combat. Killian n’avait pas spécialement faim. Un peu comme d’habitude depuis toute cette misère.
Ce qui la ramena sur terre fut une couverture qu’on lui tendait et qu’elle prit, observant Edwin s’asseoir en face d’elle, après avoir vérifié qu’elle ne saignait pas.

- La journée a été longue…

Elle ne fit qu’acquiescer, d’accord avec lui. La journée avait été longue et éprouvante. Le sang et la mort étaient passés par là. Mais leur convoi n’était constitué que de soldats aguerris qui savaient à quoi s’attendre dans ce genre de mission. La mort était leur quotidien, comme une vieille amie que l’on venait saluer.

Edwin semblait encore plus fatigué que ses soldats. Comme tout bon chef, il s’inquiétait pour tout le monde et pleurait la mort de chacun.

 - Comment va l’abdomen ?

-Oh… euh… bien. Ca va bien. Ce n’est pas ma première blessure, je sais où sont mes limites. Et je savais que je pouvais me rendre jusqu’ici sans aggraver mon cas.

Elle haussa les épaules et, la fraîcheur nocturne s’installant, elle mit la couverture sur elle en plus du drap. Edwin lui, ne semblait pas encore souffrir du froid, sinon elle lui donnerait la couverture et ce serait bon.
Killian respira profondément, observant Edwin.

-Vous êtes fatigués et troublé. Moi aussi je peux voir quand quelqu’un va mal. Nous trouverons ce que mijotent les Mercenaires à Al’Poll. Je vous le garantis.

Si seulement elle pouvait avoir les Mentaïs… en souvenir de celle qui lui avait perforé la poitrine et laissée pour morte. Venger la mort de Nathan, celle de son père biologique, enterrer la douleur liée au départ de Kerïm… si seulement cela pouvait fonctionner en tuant ses fils de chien… enfin…

-Mangez ce soir et… reposez-vous. Vous n’arriverez plus à réfléchir sinon et un chef avec les idées embrouillées font des bêtises, même un chef du nom d’Edwin Til’Illan…

Elle ferma un instant les yeux, se redressant contre le flanc de Taï’Dashar qui restait sagement couché pour elle. Et oui, pour elle, Edwin était un homme comme un autre… fort et intimidant, mais en aucun cas surhumain.

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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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11.04.14 22:37
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     - Oh… euh… bien. Ca va bien. Ce n’est pas ma première blessure, je sais où sont mes limites. Et je savais que je pouvais me rendre jusqu’ici sans aggraver mon cas.

     Le maître d’armes se contenta d’acquiescer, le regard perdu dans ses pensées. Il avait déjà oublié qu'il était censé la morigéner pour la frayeur qu'elle avait causée aux Rêveurs.

     - Vous êtes fatigué et troublé.

     A ces mots, il releva la tête et plongea ses yeux gris dans les yeux de la marchombre.

     - Moi aussi je peux voir quand quelqu’un va mal. Nous trouverons ce que mijotent les Mercenaires à Al’Poll. Je vous le garantis.

     Un faible sourire redessina le contour de ses lèvres, et il hocha de nouveau la tête, semblant replonger dans une profonde réflexion. Un cri s’éleva au centre du camp pour annoncer que le dîner était prêt.

     - Mangez ce soir et… reposez-vous. Vous n’arriverez plus à réfléchir sinon et un chef avec les idées embrouillées font des bêtises, même un chef du nom d’Edwin Til’Illan…

     - Bien chef, répondit-il en souriant plus franchement.

     Réfléchissant à comment il allait pouvoir amener la question sans la braquer, il laissa quelques secondes s’écouler avant d’ajouter plus sérieusement.

     - En parlant de manger, tu devrais faire de même. Je sais que les marchombres ne sont pas bien épaisses, mais ton corps a besoin de forces…

     Il avait appuyé sa phrase d’un regard éloquent et, sans attendre sa réponse, se leva pour rejoindre le feu qui se dressait au centre du campement. Il revint quelques minutes plus tard, un bol fumant dans chaque main et une miche de pain posée en équilibre entre son avant-bras et son torse. Il tendit un bol et un morceau de pain à la jeune femme, et reprit la parole.

     - Quant aux Mercenaires… Un front à la fois, Killian.

     Il faisait bien entendu allusion aux combats intérieurs qu’elle menait, dont il avait pu percevoir les signes alarmants dans son attitude mais aussi depuis le début de sa convalescence. Sans un mot de plus, pensant qu’elle avait besoin d’un peu de solitude, il s’éloigna de quelques mètres, ayant repéré l’arbre contre lequel il allait s’assoir pour manger et continuer à réfléchir.

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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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12.04.14 10:41

Parmi les ruines [Edwin/Killian Dell'Kaïron] - Page 2 549949rosesang
Parmi les ruines


«Lentement, mais sûrement.»

feat Edwin Til’Illan

Elle rouvrit les yeux pour observer Edwin, qui affichait un grand sourire en répondant :

 - Bien chef

Elle ne fit que ricaner silencieusement. Sourire lui était devenu trop difficile pour y parvenir. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’il ne poursuive :

  - En parlant de manger, tu devrais faire de même. Je sais que les marchombres ne sont pas bien épaisses, mais ton corps a besoin de forces…

Son regard ne laissait aucune place à la réplique et elle l’observa s’éloigner vers le centre du camp, où le dîner était servit. Elle savait qu’elle n’avait jamais été bien épaisse, même si elle avait autrefois gardé quelques kilos dus à l’accouchement, mais à présent elle avait bien perdu et elle n’osait même plus se regarder de peur de voir les côtes se dessiner sur sa peau. Bon, c’était peut-être un peu exagéré, mais si elle continuait ça ne tarderait plus.

Edwin revint avec deux bols pleins et du pain. Elle prit le bol qu’il lui tendait ainsi que le morceau de pain, n’ayant guère faim, mais comme il le disait, son corps devait reprendre des forces.

 - Quant aux Mercenaires… Un front à la fois, Killian.

Elle fronça les sourcils. Un front à la fois ? Parlait-il de son attitude ? Elle mangea une cuillerée, alors qu’il s’éloignait.

-Attendez !

Le Frontalier se retourna, et elle lui fit signe de s’asseoir avec elle. Le temps qu’il le fasse, elle avala un peu de pain et une autre cuillerée.

-Qu’insinuez-vous par « un front à la fois » ? Êtes-vous en train de me dire que je n’étais pas assez concentrée et que c’est à cause de ça que j’ai été blessée ?

Elle tentait de sonder son regard, mais tous savait qu’Edwin ne démontrait rien de ses pensées.

-J’étais parfaitement concentrée. Je sais mettre de côté mes pensées personnelles quand il faut se battre. Ou alors c’est parce que je suis distante ? Mais Edwin, rien ne vous oblige à me parler.

Là elle baissa la tête. Elle était de nouveau dure et… au fond elle appréciait qu’il lui parle. Elle s’était si bien renfermée que… quand quelqu’un lui parlait ça relevait du miracle.

-Pardon, je ne voulais pas être brutale.

Elle mangea un peu, cherchant quoi dire. Parler ? De quoi ? Non, elle n’avouerait pas ses blessures internes. Par contre, un autre sujet pouvait intéresser le maître d’armes.

-J’ai été Frontalière, il fut un temps, vous savez ? Et pour répondre à votre question, ce qui m’a fait changer de voix c’est… un combat. Contre des Raïs et des Mercenaires. J’y ai vu… mon premier amour se faire tuer. J’ai compris que ce n’était pas cette vie que je voulais. Les combats, je ne voulais pas en avoir comme ça, par ordre. Je veux choisir quand je me bats ou non. Être libre. Et j’ai rencontré mon Maître Marchombre.

Voilà, une part de sa vie, si lointaine déjà. Entre temps, elle était devenue elle-même une Maître Marchombre accomplie, avait connu deux hommes, dont l’un décédé, avait eu un enfant, décédé. De tout ce qu’elle avait, elle se retrouvait seule.

-Nous avons tous nos souffrances, Edwin. J’ai juste décidé de ne plus me relever après ce que j’ai traversé. C’est tout. Et c’est pour ça que je suis distante. Ni plus, ni moins.

Pour sûr, cela allait attiser sa curiosité, mais… elle n’arrivait pas à parler. Parce que si elle le faisait, elle se mettrait à pleurer. Et pleurer devant quelqu’un comme Edwin signifiait être faible. Elle ne le voulait pas. Alors elle utilisait la chaleur de son étalon contre elle pour refouler tout ça, regardant son bol et mangeant lentement, laissant le Frontalier analyser ses paroles.

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Edwin Til' Illan
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12.04.14 15:37
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     -Attendez !

     Edwin s’arrêta et pivota pour lui faire de nouveau face. Contrairement à ce qu’il avait pensé, elle souhaitait qu’il se rasseye. Il reprit donc place en face de la marchombre.

     -Qu’insinuez-vous par « un front à la fois » ? Êtes-vous en train de me dire que je n’étais pas assez concentrée et que c’est à cause de ça que j’ai été blessée ?

     Il prit le temps de porter une cuillère à sa bouche, persuadé qu’elle trouverait seule ce qu’il entendait par là. Elle cherchait pourtant la réponse dans ses yeux.  

     - J’étais parfaitement concentrée. Je sais mettre de côté mes pensées personnelles quand il faut se battre. Ou alors c’est parce que je suis distante ? Mais Edwin, rien ne vous oblige à me parler.

     Sa dernière réplique lui fit finalement reposer sa cuillère. Son regard métallique se ficha dans les yeux orageux de la jeune femme, qui baissa immédiatement la tête. Il s’apprêtait à répondre, mais une fois de plus elle le prit de vitesse.

     - Pardon, je ne voulais pas être brutale.

     - Il n’y a pas de mal, répondit-il d’une voix neutre.

     Il repoussa son bol et croisa les mains derrière sa nuque pour s’étirer.

     - Je parlais certes de la concentration, mais surtout de ton corps. Tu te laisses fondre Killian. Tu continues à t’entraîner mais pas à t’alimenter. Personne ne peut prévoir l’issue d’un combat, surtout face à un Mentaï, mais c’est à toi de mettre toutes les chances de ton côté…

     Le maître d’armes savait qu’il marchait sur des œufs. Il craignait toujours qu’elle se braque, qu’elle lui jette son bol à la figure et ne lui adresse plus la parole. Il savait néanmoins qu’il ne pouvait la laisser mourir à petit feu ou se faire tuer sans rien faire. Elle reprit la parole. Son bol restait entre ses mains. C’était un bon début.

     - J’ai été Frontalière, il fut un temps, vous savez ?

     Un air de surprise non feinte se peignit sur le visage du Frontalier. Il ne l’avait pas vue combattre assez pour y avoir pensé.

     - Et pour répondre à votre question, ce qui m’a fait changer de voie c’est… un combat. Contre des Raïs et des Mercenaires. J’y ai vu… mon premier amour se faire tuer. J’ai compris que ce n’était pas cette vie que je voulais. Les combats, je ne voulais pas en avoir comme ça, par ordre. Je veux choisir quand je me bats ou non. Être libre. Et j’ai rencontré mon Maître Marchombre.

     Edwin hocha la tête. Liberté. Le maître-mot des Marchombres.

     - Je suis désolé… pour ton fiancé.

     Il ne s’autorisa toutefois pas à afficher une moue compatissante. Même si elle eût été sincère, il était le premier à trouver la compassion insupportable. Ce sentiment, pourtant initié par une bonne intention, ne menait à rien. Il n’était que passivité gênée, et gênante.

     - Nous avons tous nos souffrances, Edwin. J’ai juste décidé de ne plus me relever après ce que j’ai traversé. C’est tout. Et c’est pour ça que je suis distante. Ni plus, ni moins.

     Edwin resta silencieux de longues secondes. Le silence devenait presque pesant lorsqu’il se décida à le rompre.

     - Tu as tort. Il y a toujours une raison de se battre. Renoncer à se battre, c’est renoncer à vivre. La vie est un combat, et les fronts s’y multiplient. Et même quand tout semble perdu, quand tu perds goût à tout ce qui t’a toujours rendue heureuse, la vie qui te semblait si destructrice peut t’offrir un présent inespéré.

     Une multitude d’images se bousculaient dans son esprit. Une néanmoins s’imposa plus fortement que les autres. Il se revit  déboucher en haut de l’escalier de la citadelle des Mercenaires, cet escalier qui menait directement à son fils. Cet instant où son regard avait croisé celui d’Ellana. Vivante. Cet instant où tout était redevenu possible. Il plongea de nouveau son regard magnétique dans celui de la marchombre.

     - Tu penses peut-être qu’il y a des gens plus forts que d’autres, qu’il t’est inutile de te relever car tu n’y arriveras pas. Si tel est le cas, tu te leurres, car tout n’est qu’une question de volonté. Et si la volonté te manque… Ouvre les yeux. Tu t’es relevée malgré toi, ou du moins tu as commencé à te redresser. Sinon, pourquoi aurais-tu pris part à cette expédition ?

     Parler autant en une seule fois dans un contexte tout autre que son quotidien militaire relevait de l’exploit pour quelqu’un d’aussi taciturne qu’Edwin. Impassible, le Frontalier guettait sa réaction.


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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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12.04.14 17:30

Parmi les ruines [Edwin/Killian Dell'Kaïron] - Page 2 549949rosesang
Parmi les ruines


«Lentement, mais sûrement.»

feat Edwin Til’Illan

Elle savait qu’elle se laissait fondre mais la nourriture la dégoûtait… enfin… pour l’heure elle mangeait le contenu de son bol, ce qui était déjà pas mal. Le silence qui s’était installé devenait assez pesant, et elle craignait avoir blessé ou vexé le Frontalier.

 - Tu as tort. Il y a toujours une raison de se battre. Renoncer à se battre, c’est renoncer à vivre. La vie est un combat, et les fronts s’y multiplient. Et même quand tout semble perdu, quand tu perds goût à tout ce qui t’a toujours rendue heureuse, la vie qui te semblait si destructrice peut t’offrir un présent inespéré.

Lui parlait de ce qui « semblait » perdu. Pour elle, c’était perdu. Kerïm ne reviendrait pas, pas plus que Nathan. La vie lui avait tout pris et ne comptait pas le lui rendre. Lui offrir un présent inespéré ? Quoi donc ? Mais quoi ?! Dites le lui ! Killian voulait bien croire que la lumière était toujours présente pour elle, mais … elle n’avait aucun signe. Même la Voie ne lui montrait aucune piste.
Elle vit bien que le chef Frontalier était à son tour perdu dans ses pensées, ou ses souvenirs, et elle lui laissa le temps nécessaire, avant qu’il ne replonge ses yeux dans les siens et ne poursuive :

  - Tu penses peut-être qu’il y a des gens plus forts que d’autres, qu’il t’est inutile de te relever car tu n’y arriveras pas. Si tel est le cas, tu te leurres, car tout n’est qu’une question de volonté. Et si la volonté te manque… Ouvre les yeux. Tu t’es relevée malgré toi, ou du moins tu as commencé à te redresser. Sinon, pourquoi aurais-tu pris part à cette expédition ?

Elle avait commencé à se relever inconsciemment ? Il n’avait peut-être pas tort… Elle déglutit, baissant un peu la tête pour réfléchir.

-Je fais partit de cette expédition pour « m’occuper » et ne pas rester avec mes pensées.

Soupirant, elle posa son bol vide de côté et se redressa légèrement contre son étalon. Le soir tombait lentement et les jeux d’ombre et de lumière qui se dessinaient sur le visage d’Edwin le rendaient encore plus terrifiant et intimidant.

-Est-ce que vous trouveriez une raison de se battre, ou de vivre peu importe, si on vous enlevait coup sur coup la personne que vous aimez par-dessus tout, puis votre enfant ? Est-ce que vous voudriez continuer à respirer, alors que vous avez recueillit le dernier souffle de votre jeune bébé ? Que votre bien-aimé(e) vous a tourné le dos sans un regret ? Je suis sûre que même vous, vous ne pourriez pas faire comme si de rien n’était et espérer que la vie vous offre un … « présent inespéré ».

Elle serra les mâchoires, détournant le regard. Ses mains tremblaient et son cœur avait accéléré graduellement au fil de ses paroles. Elle avait à moitié avoué ce qu’elle avait traversé. Elle n’était pas surhumaine. Elle ne voulait pas de compassion.

-Ma volonté… je ne sais pas ce que je veux, Edwin. Je ne sais plus. J’erre, c’est tout ce que je fais. Mais je ne vais pas vous embêter. Vous avez un camp à gérer. Je vais retourner dans ma tente et vous fichez la paix. On s’en fiche des histoires personnelles. Nous avons une mission et je compte bien aider à déjouer les plans des Mercenaires.

Et pour le prouver, elle commença à se relever, tenant les draps et la couverture contre elle. Elle tenait mieux sur ses jambes et sa tête ne tournait plus, c’était déjà ça. Taï’Dashar se releva derrière elle et elle se soutint à lui. Elle reprenait son souffle, puis irait à la tente, mais attendait aussi au cas où Edwin voudrait parler.


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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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12.04.14 23:12
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     - Je fais partie de cette expédition pour « m’occuper » et ne pas rester avec mes pensées.

     Edwin acquiesça ; refuser de rester avec ses pensées, c’était malgré tout avancer. Il espérait qu’elle s’en rendrait compte.

     - Est-ce que vous trouveriez une raison de se battre, ou de vivre peu importe, si on vous enlevait coup sur coup la personne que vous aimez par-dessus tout, puis votre enfant ?

     Les mâchoires du Frontalier se crispèrent mais il ne la lâcha pas des yeux. Si elle savait… Dans sa manière naturelle de réagir, il s’était battu. Au sens littéral. De manière assurément déraisonnable. Il  se serait sans doute égaré de manière irrémédiable si ses amis n’avaient pas été là pour le modérer.

     - Est-ce que vous voudriez continuer à respirer, alors que vous avez recueilli le dernier souffle de votre jeune bébé ? Que votre bien-aimé(e) vous a tourné le dos sans un regret ? Je suis sûre que même vous, vous ne pourriez pas faire comme si de rien n’était et espérer que la vie vous offre un … « présent inespéré ».

     Des fragments de l’énigme que constituait la marchombre s’assemblaient alors. Le maître d’arme était tendu, autant par la détresse de la jeune femme que par les souvenirs qu’elle avait inconsciemment fait resurgir en lui. Et la fatigue n’arrangeait rien. Il garda le silence, sachant qu’elle n’allait pas rester sur cette note-ci.

     - Ma volonté… je ne sais pas ce que je veux, Edwin. Je ne sais plus. J’erre, c’est tout ce que je fais. Mais je ne vais pas vous embêter. Vous avez un camp à gérer. Je vais retourner dans ma tente et vous fichez la paix. On s’en fiche des histoires personnelles. Nous avons une mission et je compte bien aider à déjouer les plans des Mercenaires.

     Il avait anticipé son mouvement et se dressa promptement sur ses pieds pour rester à sa hauteur, tout en guettant le signe d’une quelconque faiblesse de la marchombre. Elle semblait déjà un peu plus assurée sur ses pieds que lorsqu’il l’avait croisée à la sortie d’Al-Poll.

      - Es-tu bien sûre de toi quand tu penses que je n’ai rien vécu de similaire ? Crois-tu que je suis du genre à proférer des paroles vides de sens que je n’aurai pas pu vérifier par moi-même ?

      Malgré lui, son timbre de voix était trop calme, et son visage fermé, comme lorsqu’il était de mauvaise humeur. Il n’était pourtant pas en colère, juste trop peu à l’aise avec ce genre de conversation et d’émotions. Inquiet de sa réaction et se traitant mentalement d’idiot, il ne lui laissa pas le temps de chercher une échappatoire et tenta d’adoucir sa voix.

     - On se fiche des histoires personnelles, jusqu’à ce qu’elles s’insinuent sur notre état général, puis sur le champ de bataille, puis sur notre vie – ou notre mort. Tu erres peut-être, mais cette errance n’est que temporaire. A condition de ne pas rester fermée sur toi-même et de voir que tu n’es pas seule. Saches simplement que tu n’as pas à me ficher la paix, et que tu n’auras pas à chercher bien loin quelqu’un pour te soutenir si jamais tu en ressens le besoin.

     Il appuya cette dernière phrase d’un regard insistant sur la manière dont elle s’appuyait toujours sur son étalon, avant d’ajouter :  

     - Physiquement ou non.

     Un maigre sourire redessina le coin de ses lèvres. Tout était calme au milieu du campement. Les combattants éreintés regagnaient un à un leurs tentes, alors que certains prenaient leur tour de garde.


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Killian Delkaïron
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13.04.14 10:29

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Parmi les ruines


«Lentement, mais sûrement.»

feat Edwin Til’Illan

Le Frontalier s’était remis sur pied avec rapidité, et lui dit d’un ton… un peu sec :

- Es-tu bien sûre de toi quand tu penses que je n’ai rien vécu de similaire ? Crois-tu que je suis du genre à proférer des paroles vides de sens que je n’aurai pas pu vérifier par moi-même ?

Non… elle n’avait jamais dit qu’il n’avait pas connu de souffrances… c’était justement pour ça qu’elle ne voulait pas avoir l’air de s’apitoyer. Parce que tout le monde avait déjà eu son lot, et Edwin aussi… elle avait la bouche entrouverte, voulait s’excuser si elle l’avait offensé. Telle n’avait pas été son intention.

Killian se rendait juste compte à quel point elle était devenue détestable de ses semblables. Elle qui auparavant été douce, sympathique et joviale, voilà qu’elle vexait ceux qui voulaient lui parler avec gentillesse, comme si, même inconsciemment, elle voulait les chasser. Voilà qu’à présent elle se détestait.

 - On se fiche des histoires personnelles, jusqu’à ce qu’elles s’insinuent sur notre état général, puis sur le champ de bataille, puis sur notre vie – ou notre mort. Tu erres peut-être, mais cette errance n’est que temporaire. A condition de ne pas rester fermée sur toi-même et de voir que tu n’es pas seule. Saches simplement que tu n’as pas à me ficher la paix, et que tu n’auras pas à chercher bien loin quelqu’un pour te soutenir si jamais tu en ressens le besoin.

Son regard insistant l’empêcha de baisser la tête, et il acheva :

 - Physiquement ou non.

Oh… euh… hum… il était vrai qu’elle s’appuyait sur Taï’Dashar et qu’elle était peu sûre de parvenir jusqu’à sa tente sans appui.

-Je veux bien…merci…

Elle eut donc le droit de s’appuyer sur son épaule et ils avancèrent vers la tente. Killian ne disait rien, obligeant ses jambes à la porter et surtout, elle ne posait pas tout son poids sur le Frontalier. Elle réfléchissait à ses paroles. Parler ? En était-elle capable ? Mais… si elle parlait, elle pleurerait et… devant Edwin s’était inconcevable… elle ne voulait pas lui paraître faible… elle ne voulait pas qu’il se sente mal à l’aise devant une femme en pleurs, elle ne voulait pas de compassion ou de pitié, parce que lui aussi avait connu ses douleurs et pourtant, il était là, droit et fort. Il avait d’autres soucis bien plus urgents que les confessions d’une Marchombre.

Arrivés à la tente, elle se coucha et le remercia encore, cherchant à recouvrer son souffle régulier.

-Vous avez d’autres choses à penser, Edwin… je serais égoïste si je vous contais ce qui ne va pas alors que les Mercenaires fomentent un mauvais coup non loin de nous. Et puis, vous êtes éreinté de cette journée. Allez vous reposer. Je ne bouge plus de là, c’est promis.

Elle lui fit un petit sourire et le laissa parler avant qu’il ne s’en aille.

Seule, elle soupira en regardant le sommet de la tente. Avec un peu de chances, il aurait oublié le lendemain. Et une chance pour elle, sans qu’elle le sache, il n’avait pas fait allusion aux prénoms qu’elle avait répétés durant son sommeil.

Elle ferma les yeux, et comme toujours, les images se logèrent sur ses paupières closes, comme un film qui tournait en boucle. Se battre… peut-être qu’elle devait se battre pour Nathan en fait… de là-haut, peut-être voulait-il que sa mère reste celle qu’il avait connu et non celle qu’elle était devenue. Peut-être attendait-il qu’elle parle à quelqu’un, que c’était lui qui avait tout orchestré pour qu’Edwin soit à ses côtés de la sorte. Elle ne savait pas…
Et Killian n’avait jamais été du genre à se confier… elle écoutait et aidait les autres, mais parlait peu d’elle et de ses soucis. Alors si en plus elle devait le faire avec un personnage tel qu’Edwin…

C’est sur ses pensées qu’elle s’endormit, profondément, hantée par toute cette histoire.

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13.04.14 12:36
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     Elle acceptait son aide. C’était un début. Contrairement à son habitude, il fit donc attention à ne pas marcher vite, conscient que le corps de Killian ne se remettait que lentement. Il respecta son silence sur le trajet et, une fois arrivés devant la tente, lui tint l’ouverture et soutint son bras le temps qu’elle y entre et s’y installe, tout en restant dehors.

     - Vous avez d’autres choses à penser, Edwin…  lui dit-elle une fois installée. Je serais égoïste si je vous contais ce qui ne va pas alors que les Mercenaires fomentent un mauvais coup non loin de nous. Et puis, vous êtes éreinté de cette journée. Allez vous reposer. Je ne bouge plus de là, c’est promis.

     L’ombre d’un sourire se peignit sur les lèvres du Frontalier. Il était quelque peu déconcerté par sa manière de passer du repli sur soi à la gentillesse. Et par le premier sourire qu’elle lui offrait.
     Avisant la nuit noire qui s’était déployée sur le camp, il décida de ne pas insister. Elle parlerait quand elle le souhaiterait.

     - Nous aurons tout le loisir d’en parler demain ou sur la route du retour, si jamais tu le souhaitais. Repose-toi bien.

     Sur ces mots, sa tête disparut de l’embrasure de la tente.

     Après avoir promené son regard sur le camp et s’être assuré que la garde était en place, le maître d’armes regagna sa tente. Malgré les pensées qui bouillonnaient sous son crâne – mercenaires, souvenirs, Ellana, Destan, marchombres, expédition… - il trouva rapidement le sommeil, comme à son habitude.

*

      Lorsqu’il ouvrit les yeux, la lumière était encore faible et le camp encore endormi. Edwin s’étira et sortit de sa tente. Il salua les quelques Frontaliers qui menaient la garde ou ne trouvaient plus le sommeil et s’éloigna du camp pour rejoindre le point d’eau et se laver. L’eau glacée avait un effet revigorant sur ses muscles, et sur son esprit. La situation le préoccupait. Les pertes avaient été trop lourdes. Comment les Mercenaires pouvaient-ils être si nombreux dans une cité en ruines qui n’avait même pas été rebâtie ? Comment se faisait-il que les siens n’avaient retrouvé que quelques fugitifs après les combats, et non d’autres mercenaires restés en retrait ? En sortant de son bain, Edwin avait pris sa décision. Ils retourneraient à Al-Poll dans la journée, une fois que tout le monde serait reposé. Il était convaincu que quelque chose se tramait là-bas et ne pouvait se résoudre à quitter les lieux sans avoir compris quoi.

      C’est sur cette pensée qu’il regagna le centre du camp, les mains dans les poches du manteau qu’il avait pris pour faire face à la fraîcheur matinale. Il récupéra son sabre dans sa tente et s’éloigna de manière à ce que le bruit de l’acier ne réveille personne. Assis sur des rochers en périphérie du camp, il affûtait machinalement sa lame tout en réfléchissant. Le bruit régulier de l'acier et son reflet dans le regard du Frontalier, mis en évidence par la lumière naissante du matin, délivrèrent un même message. Une promesse.

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Killian Delkaïron
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13.04.14 14:03

Parmi les ruines [Edwin/Killian Dell'Kaïron] - Page 2 549949rosesang
Parmi les ruines


«Lentement, mais sûrement.»

feat Edwin Til’Illan

Au matin, Killian s’éveilla lentement. Son corps était déjà plus alerte. Elle put donc se lever sans trop de difficultés, et rester debout. Certes elle ne pensait pas pouvoir rester très longtemps en station debout, mais c’était un bon début. A chaque réveil nocturne, elle avait changé de décision. Une fois elle se disait qu’elle avouerait tout à Edwin, et l’autre fois elle rejetait cela en se disant que justement, il avait d’autres chats à fouetter.

Elle enfila un haut, camouflant les bandages, et sortit. L’aube était à peine là, et très peu de monde était debout. Il y avait les sentinelles, et plus loin, elle vit Edwin. Mais il s’éloignait, donc elle décida de ne pas le déranger maintenant. A la place, elle s’occupa de son étalon avec soins, avant d’aller se débarbouiller puis, comme elle avait le temps, elle fit un peu de gestuelle. C’était difficile et réveillait la douleur, mais cela lui permettait de faire un peu le vide et de réfléchir plus posément.

En retournant au camp, elle se disait que la situation était étrange. Al’Poll était en ruine, et ils n’avaient débusqués qu’une poignée de Mercenaires. Ceux qui avaient fuis n’avaient pas été rattrapés. Donc ils étaient restés dans la ville. Mais… où ? Killian avait l’impression que ses fils de chiens les menaient par le bout du nez et se moquaient d’eux. Quand le petit-déjeuner fut prêt, elle alla prendre deux bols, et alla vers l’endroit où Edwin s’était réfugié, affûtant son sabre.

-Bonjour…. J’espère ne pas vous déranger.

Elle lui fit un petit sourire et lui donna son bol, s’installant en face.

-Je vais mieux, si c’est ce qui vous inquiète. Les Rêveurs ont fait du bon boulot et deux nuits de repos ont été très bénéfiques.

Elle mangea un peu aussi. Là, elle soupira. Tant pis, autant le lui dire. Il avait été gentil avec elle et… avait été le premier à lui tirer un sourire. Il avait bien le droit de connaître la vérité.

-Je sais que vous aussi avez eu votre lot de souffrances. Mais je vais vous dire pourquoi je suis comme ça. Je ne veux pas de compassion ou de pitié… comme dit tout le monde souffre un jour ou l’autre dans sa vie. Elle soupira et baissa la tête. Un jour j’étais à une fête avec une amie. J’y ai rencontré un homme avec qui j’ai passé la vie. Et nous savions que… c’était le bon. C’était lui… je le sentais. Mais un incendie a ravagé l’auberge et il n’a pas réussit à s’en sortir. J’ai enterré son corps à moitié brûlé le lendemain, pour apprendre quelques semaines plus tard que j’étais enceinte de lui.

Là encore, elle gardait la tête basse, voyant les images dans son bol, et éloignant les larmes. Elle s’était juré de lui avouer l’histoire, mais de ne surtout pas pleurer.

-Je me retrouvais enceinte, le père mort, sans toit ni argent. Mon amie m’a aidée, et on s’est donné rendez-vous quelques mois après. Donc quand on s’est retrouvée, j’en étais à sept mois de grossesse. Et il y avait un spectacle ambulant, là où nous sommes allées. Le Dresseur était… vraiment beau et très doué avec les chevaux. Nos regards se sont croisés et… c’était comme si on se dévorait des yeux. Elle ricana à se souvenir. A Roxane, jalouse que Kerïm l’ait choisie plutôt que la Rêveuse. Nous avons fait connaissance et … nous sommes tombés amoureux l’un de l’autre. Il acceptait le bébé et m’assurait qu’il avait une maison dans la plaine. Nous l’avons rénovée. J’ai accouché d’un petit garçon. Nathan. Nous vivions heureux, une belle famille. Et en tant que Marchombre, il y eut un moment où je fus appelée pour une mission. Il acceptait de rester avec le petit, et je partais, priant pour revenir vite. Mais je suis tombée sur une Mentaï. Je n’avais aucune chance. Elle m’a laissée pour morte, la poitrine perforée. C’est mon étalon qui a alerté Kerïm. Il est venu, m’a ramenée et mon amie Rêveuse a utilisé toute sa force pour me sauver. Je suis restée un mois dans le coma et quand je me suis réveillée… j’étais heureuse de les revoir tous.

Elle déglutit. Elle racontait sa vie et tremblait, serrant son bol avec force, n’osant toujours pas regarder le Frontalier. Elle se mettait à nue pour lui.

-J’ai mis du temps à me rétablir mais une fois fait, nous pouvions à nouveau vivre paisiblement. Il dressait ses chevaux, j’élevais Nathan. Moi qui ne m’étais jamais vue en mère au foyer…  et un beau jour il… on s’est disputé et… il… a dit qu’il voulait retrouver sa vie de nomade avec sa sœur et son spectacle… qu’il en avait marre et que de toute manière Nathan n’était pas de lui, même s’il l’aimait. Il est partit en me laissant comme ça, sans un regard en arrière. Alors… je suis partie aussi, avec mon fils. Ce n’était pas ma maison et Nathan avait cinq mois. Il aimait être contre moi sur Taï’Dashar. Il aimait caresser la crinière du cheval…

Elle se coupa, ravalant les larmes. Ne pas pleurer !

-Nous avons parcourut les routes ensemble, et je faisais attention à trouver une auberge pour dormir. Il était trop jeune pour la belle étoile. J’ai toujours veillé à ce qu’il soit au chaud, qu’il ait de quoi manger et boire… j’ai toujours fait attention. Mais… il y a quelques mois… il est tombé malade du jour au lendemain. Gravement malade. Je craignais que ce ne soit de ma faute… je suis allée à toute vitesse chez les Rêveurs les plus proches. Et … tout ce qu’ils ont pu me dire c’était que Nathan était condamné. Que c’était une maladie rare mais fulgurante et mortelle. Que tout ce que je pouvais faire c’était l’accompagner, être là jusqu’au bout.

Elle respira profondément, ferma les yeux un instant, ravalant les larmes. Les images étaient si nettes…

-Il est partit quelques jours plus tard. Je le tenais contre moi, ma main dans la sienne… il me regardait, fiévreux… il me serrait le doigt avec force… et… il a respiré avec difficulté puis… plus rien… sa main a lâché mon doigt, ses yeux se sont fermés progressivement… et… je ne savais pas quoi faire… je… les Rêveurs m’ont souhaité leurs condoléances et… me l’ont pris pour l’habiller mieux… alors j’ai creusé sa tombe près d’un beau saule pleureur… et je l’y ait enterré. J’ai gravé son nom sur un morceau de bois. Et je suis restée là, à genoux, à pleurer. Je me sentais et me sens toujours encore responsable… je cherche ce que j’ai mal fait… pourquoi est-il mort si jeune ? Depuis je… me suis renfermée et… je suis froide et distante alors que ce n’est pas mon caractère habituel… mais je me disais que je portais la poisse…

Killian inspira un grand coup à nouveau. Sa voix avait tellement tremblée ! Que pensait Edwin ? Qu’il y avait plus grave ? Qu’elle devait se relever ? Qu’elle n’était pas la seule à avoir perdu un enfant ? Elle le savait… mais Nathan avait été sa seule famille et qu’il meurt ainsi… d’un coup… après que Kerïm l’ait quittée… cela avait été trop en trop peu de temps.

-Voilà vous savez tout à présent. Et je sais que je ne suis pas la seule à avoir perdu un bébé. Que tout le monde souffre. Je le sais mais je n’arrive pas à surmonter. Je n’arrive pas à trouver une source de bonheur… a rire ou sourire…

Elle releva la tête vers lui, et même si ses yeux étaient humides et brillants, elle ne pleurait pas. Elle pleurerait plus tard, seule, mais en aucun cas devant Edwin. Sinon, que penserait-il d’elle à nouveau ?

-Et… pour la suite de l’expédition et la mission… on fait quoi maintenant ?

Oui elle changeait de sujet, mais c’était pour qu’Edwin comprenne qu’il n’avait pas à faire ce que tout le monde faisait : « je suis désolé … » et tout le reste. Elle le lui avait dit, pour qu’il la cerne mieux. Pas pour qu’il la prenne en pitié. Il avait connu pire sans doute. Mais à présent, les images étaient à nouveau là, et tournaient en boucle dans son esprit…

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Edwin Til' Illan
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13.04.14 17:01
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     Le campement sortait petit à petit de sa torpeur. Edwin continuait à aiguiser son sabre. Il avait perdu toute notion du temps dans ses réflexions, et ne se rendit compte que la majorité du camp était sortie de son sommeil que lorsque Killian s’approcha, deux bols à la main. Il rangea son sabre dans son fourreau, qu’il avait posé à côté de lui, et l’accueillit avec un sourire.

     - Bonjour.

     Il la remercia pour le petit-déjeuner, son propre sourire reflétant celui qu’il avait vu s’esquisser sur les lèvres de la marchombre. Elle semblait déjà aller mieux. Physiquement, mais peut-être aussi moralement.

     - Je vais mieux, si c’est ce qui vous inquiète. Les Rêveurs ont fait du bon boulot et deux nuits de repos ont été très bénéfiques.

     Le maître d’armes acquiesça.

     - Ils voudront sûrement changer ton pansement, surtout après la frayeur que tu leur as faite hier.

     A ce souvenir, Edwin sourit de nouveau, même si Killian ignorait tout de l'incident. Il n’avait pas été très patient avec les hommes qui leur sauvaient pourtant la vie. Il tenta d’imprimer dans son esprit qu’il devait aller les voir pour s’excuser. Ne pas oublier.

     Ils mangèrent quelques instants en silence avant que Killian ne laisse échapper un soupir. Il redressa alors la tête, ayant toujours à l’esprit qu’elle était convalescente et que les tâches les plus simples pouvaient toujours constituer pour elle un effort. Mais elle ne montrait pas de signe de fatigue, elle rassemblait juste ses esprits avant de prendre la parole.

      Il l’écouta parler sans l’interrompre, cherchant à accrocher son regard mais elle gardait la tête résolument baissée pour garder une contenance.

     Nathan, elle avait prononcé ce nom sous l’emprise de la fièvre. Et le deuxième nom devait être celui de son amant mort dans un incendie. Mais la suite de son histoire venait contredire sa supposition. Kerïm – le deuxième nom qu’il avait entendu dans la tente - était donc l’homme avec lequel elle avait élevé son fils.
La blessure du Mercenaire. La longue cicatrice qui parcourait le haut de sa poitrine en était donc la conséquence. Et dire que cela avait manqué de se reproduire sous ses yeux …
 
     Les souvenirs firent trembler la marchombre. Edwin ne savait quoi faire, mais se rappela le caractère de la jeune femme et le fait qu’elle ne tolèrerait aucun élan de compassion. Alors il se contenta d’écouter la suite de son récit, bouillant intérieurement de ne savoir comment lui venir en aide.

     Moi qui ne m’étais jamais vue en mère au foyer… cette phrase qu’Ellana lui avait souvent répétée. Mais la suite de ses paroles lui ôta toute envie de sourire. Ainsi donc ce Kerïm était celui qui l’avait abandonnée, avec son jeune enfant. Edwin sentit le mépris l’envahir. Ne pas juger…

     Elle marqua un temps d’arrêt, que le Frontalier respecta. S’il avait voulu parler, il était de toute façon incapable de trouver quoi dire. Quels mots peuvent apaiser une trahison ?

     Tout ce que je pouvais faire c’était l’accompagner, être là jusqu’au bout.
     Quels mots peuvent guérir la mort ?
     Quels mots peuvent combler l’absence ?

     Que dire ? Etre désolé n’avançait à rien et elle ne voulait pas de compassion. Il s’étonna lui-même de la douceur de sa voix lorsqu’il dit simplement :

     - Merci.

     Elle lui avait fait confiance, s’était livrée à lui sans véritablement le connaître, alors qu’elle admettait elle-même prendre ses distances avec tout le monde.

     - Voilà vous savez tout à présent. Et je sais que je ne suis pas la seule à avoir perdu un bébé. Que tout le monde souffre. Je le sais mais je n’arrive pas à surmonter. Je n’arrive pas à trouver une source de bonheur… à rire ou sourire…

     Lorsqu’elle redressa enfin la tête, elle ne s’autorisa pas à pleurer. Quoiqu’elle en dise, elle était plus forte que ce qu’elle pensait.

     - Et… pour la suite de l’expédition et la mission… on fait quoi maintenant ?

     Son brusque changement de sujet lui ôtait l'embarras de trouver à répondre à son malheur. Il ne saisit toutefois pas la porte de sortie qu'elle lui offrait et se hasarda :

     - Tout n’est qu’une question de temps. La douleur sera toujours présente, mais tu pourras l’apprivoiser, faire en sorte de la gérer. Et tu as malgré tout déjà commencé à le faire, sinon tu n’aurais pas pris part à cette expédition.

     Certes, plus simple à dire qu’à faire.
     Puis, sans lui laisser le temps de répondre, de manière à ne pas la mettre dans l’embarras pour trouver à répondre à ceci, comme elle venait de le faire, il enchaîna :

     - Quelque chose ne va pas. Les Mercenaires sont trop nombreux, et semblent s’être volatilisés. J’ai pensé ce matin retourner sur les lieux de l’affrontement pour y trouver un quelconque indice. Mais j’ai du mal à me résigner à demander à mes hommes de retourner là-bas, de risquer à nouveau leur vie alors qu’ils se sont battus si vaillamment hier. J’hésite à y aller moi-même.

     Il avait exposé son idée en toute transparence, alors qu’il ne soumettait jamais ses plans à la discussion. Mais elle s’était livrée à lui de la même façon, c’était le moins qu’il puisse faire.


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Killian Delkaïron
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13.04.14 17:33

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Parmi les ruines


«Lentement, mais sûrement.»

feat Edwin Til’Illan

Edwin l’avait remerciée d’une voix douce. Il l’avait remerciée de s’être confiée à lui, et elle lui en était reconnaissante. Et elle savait qu’il ne dirait rien à personne. C’était ce qui allait les rapprocher à présent, leur lien. Clignant des paupières pour ravaler les quelques larmes, elle l’écouta :

 - Tout n’est qu’une question de temps. La douleur sera toujours présente, mais tu pourras l’apprivoiser, faire en sorte de la gérer. Et tu as malgré tout déjà commencé à le faire, sinon tu n’aurais pas pris part à cette expédition.

Elle se doutait que la douleur ne la quitterait plus, mais elle ne trouvait pas de but à atteindre. Elle ne trouvait pas de raison de poursuivre, même s’il disait qu’elle se relevait. Edwin semait le doute dans son esprit. Et si Nathan voulait au contraire qu’elle continue de vivre, que ce serait lui qui veillerait sur elle comme elle l’avait fait jusqu’à sa mort ? Se dire cela était déjà moins douloureux.
Killian cherchait quoi répondre, quoi dire sans causer la gêne, mais Edwin reprit, l’imitant en changeant de sujet :

 - Quelque chose ne va pas. Les Mercenaires sont trop nombreux, et semblent s’être volatilisés. J’ai pensé ce matin retourner sur les lieux de l’affrontement pour y trouver un quelconque indice. Mais j’ai du mal à me résigner à demander à mes hommes de retourner là-bas, de risquer à nouveau leur vie alors qu’ils se sont battus si vaillamment hier. J’hésite à y aller moi-même.

Donc il pensait comme elle, que quelque chose clochait. Elle se concentra, et réfléchit. Y retourner… Oui mais avec toute l’armée ce ne serait pas discret.

-J’ai aussi pensé que c’était étrange… nous avons ratissé la région alentours et n’avons trouvé aucun fuyard. Si vous voulez je peux m’y rendre.

Tout de suite, elle le vit désapprouver.

-Ou alors on y va ensemble ! Mais je ne vous laisserais pas y aller seul et vous avez raison, les hommes doivent se reposer. Ma blessure va très bien et si on reste prudent… il n’y a pas de raison pour qu’on ait à ce battre. On y va, on repère les lieux, on cherche une explication et on revient.

Elle le voyait cogiter. Elle savait qu’elle était blessée et que son corps manquait encore d’endurance et de souplesse en cas de combat, mais elle refusait de laisser Edwin y aller seul. En fait, depuis tout ça, il était son premier ami. Le premier à avoir su percer la carapace qu’elle s’était formée. Elle ne voulait pas le perdre bêtement. Et puis…toute l’expédition avait besoin de lui.

-Edwin je ne vous laisserais pas seul. Vous êtes gentil avec moi et… vous m’avez écoutée et…non je refuse que vous alliez risquer votre vie de la sorte.

Elle était inflexible sur le sujet. C’était eux deux ou rien.

-Je ne serais pas un poids mort derrière vous ! Je serais aussi discrète que d’habitude, à l’instar de tous les Marchombres ! Je suis utile… s’il-vous-plaît.

On aurait dit qu’elle le suppliait non ? En fait non mais elle ne voulait pas qu’on pense qu’elle ne pouvait plus rien faire. Ses soucis personnels n’entraveraient en rien ses capacités à réfléchir sur le présent. Edwin ne pouvait y aller seul. C’était tout aussi simple que ça.

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Edwin Til' Illan
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19.04.14 12:04
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     Enoncer son plan à haute voix l’avait décidé : il retournerait dans la cité en ruines. Seul. Il ne mettrait ainsi personne en danger et pourrait mener ses recherches dans la plus grande discrétion. Il s’apprêtait à énoncer sa résolution lorsque Killian prit la parole.

     - J’ai aussi pensé que c’était étrange… nous avons ratissé la région alentours et n’avons trouvé aucun fuyard. Si vous voulez je peux m’y rendre.

     Une ombre passa sur les traits du maître d’armes, qui ouvrit la bouche pour faire savoir son désaccord, mais la jeune femme le prit de vitesse.

     - Ou alors on y va ensemble ! Mais je ne vous laisserais pas y aller seul et vous avez raison, les hommes doivent se reposer. Ma blessure va très bien et si on reste prudent… il n’y a pas de raison pour qu’on ait à ce battre. On y va, on repère les lieux, on cherche une explication et on revient.

     Edwin avait ouvert la bouche à chaque fin de phrase pour parler. Dire que c’était de la folie, qu’elle avait frôlé la mort et qu’il ne l’emmènerait jamais dans une mission dont on ne connaissait pas l’issue. Voilà pourquoi il ne soumettait jamais ses plans à la discussion. Il n’avait pas pu placer un seul mot tant Killian paraissait sûre d’elle et enchaînait ses arguments. Il réfléchissait à ce qui pourrait rendre une telle expédition envisageable. Non, c’était insensé. Pourquoi diable y réfléchissait-il ?

     - Edwin je ne vous laisserais pas seul. Vous êtes gentil avec moi et… vous m’avez écoutée et…non je refuse que vous alliez risquer votre vie de la sorte.

     Le regard indéchiffrable du Frontalier se plongea dans les yeux de la marchombre. Malgré son émotion, ou peut-être à cause de celle-ci, elle paraissait inflexible.

     - Je ne serais pas un poids mort derrière vous ! Je serais aussi discrète que d’habitude, à l’instar de tous les Marchombres !

     Pire, elle semblait enthousiaste à l’idée de cette expédition. Elle s’investissait. Peut-être pour la première fois depuis son renoncement. Cette idée n’en était pas moins dangereuse. Si les Mercenaires étaient bien sur les lieux… Edwin réfléchissait, le regard perdu au fond de son bol vide.

     - Je suis utile… s’il-vous-plaît, ajouta-t-elle.

     Il releva la tête. Se rendait-elle compte du changement qui se profilait en elle ? Elle s’affirmait désormais, s’était trouvé un but. Killian voulait faire ses preuves, du moins à nouveau, et accomplir ceci lui permettrait peut-être de mieux remonter la pente.
     Ne pas laisser les sentiments décider pour lui …

     Edwin soupira et passa une main sur son visage, las de ses propres tergiversions. Il y a des jours où il vaut mieux se fier à son instinct qu’à sa raison.
     Aujourd’hui  était l’un d’eux.

     Regrettant déjà ses paroles, il dit simplement :

     - D’accord.

     Il se leva promptement, enleva son manteau et passa le fourreau de son sabre dans son dos.

     - Mais vas d’abord voir les Rêveurs, qu’ils changent ton bandage et te donnent l’autorisation d’aller te promener.

      Bien entendu, les Rêveurs ne lui accorderaient jamais leur soutien pour repartir là-bas, même s’il leur restait une chance d’éviter les combats. Il voulait ainsi qu’ils lui affirment qu’elle était en état de se déplacer. Il s’occuperait du reste, s’il le fallait.

     Edwin distribua ses ordres pour l’organisation du camp en son absence. Les hommes profiteraient ainsi de la clarté du jour pour s’éloigner d’All-Poll, au cas où des Mercenaires se rapprochaient.

     Le temps que les rêveurs s’occupent de la marchombre, le Frontalier avait sellé les chevaux et les rejoignit alors qu’ils ressortaient de la tente où ils avaient soigné la jeune femme. Edwin posa une main sur l’épaule d’un des rêveurs qu’il avait un peu rudoyé la veille, et les remercia. Il tendit les rênes de Taï’Dashar à Killian et se dirigea vers les abords du campement, avant de se hisser en selle. Il avait retrouvé le visage impassible – du moins plus impassible que d’ordinaire -  et concentré du général en mission.

     - Tu me jures que tu te sens bien ?, s’enquit le maître d’armes d’un air soucieux. Quelle idée il avait eue d’accepter…

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Killian Delkaïron
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19.04.14 15:41

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«Lentement, mais sûrement.»

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Edwin se passa une main sur le visage, perdu dans ses pensées. On aurait même juré qu’il se livrait une bataille interne, et Killian s’en voulait de lui imposer cette lutte supplémentaire. Elle craignait qu’il refuse. Elle craignait ne pas y arriver et pourtant, elle était déterminée. Elle… voulait essayer de redevenir un peu comme avant. D’utiliser sa souffrance pour en faire une force, et se relever comme il le fallait. C’est ce que son fils aurait voulut, et c’est ce qu’elle allait faire.

  - D’accord.

Elle réprima un petit sourire, le remerciant d’un infime signe de la tête alors qu’il se relevait et passait son arme dans le fourreau fixé à son dos. Elle l’imita et l’écouta :

 - Mais vas d’abord voir les Rêveurs, qu’ils changent ton bandage et te donnent l’autorisation d’aller te promener.

-Oui chef.

Elle ricana légèrement et s’éloigna vers la tente des Rêveurs. Bien que son pas soit encore un peu maladroit, elle se tenait déjà bien mieux sur ses jambes. Elle avait fait quelques gestuelles et entraînements qui lui avaient redonné un peu de souplesse et d’agilité. Elle ne causerait pas d’ennuis à Edwin et ne lui ferait pas regretter sa décision. Elle ne voulait en aucun cas être un poids pour lui.

Les Rêveurs s’empressèrent de l’examiner, au grand dam de Killian qui s’impatientait.

-Tout ce que je veux c’est que vous me changiez ce bandage et m’autorisiez à aller patrouiller avec le général. Dit-elle au bout d’un moment.

-Ce n’est peut-être pas une bonne idée… Commença l’un d’eux, se coupant en voyant le regard de la Marchombre. Bon… d’accord mais… soyez prudente et ne faites pas de mouvement trop brusques.

-Merci bien.

Ils changèrent donc son pansement et ils ressortirent au moment où Edwin arrivait avec les deux montures parées à la balade. Tiens, Taï’Dashar c’était laissé faire par un pur inconnu ? Ou avait-il sentit l’aura intimidante d’Edwin et décidé de ne pas faire le fanfaron ? Parce que Killian se souvenait parfaitement de ce petit palefrenier qui voulait lui enlever le mors et c’était fait mordre légèrement, sans gravité. Taï’Dashar était dressé à la perfection certes, mais qu’avec sa maîtresse… non les autres.
Bref, Edwin remercia l’un des Rêveurs et elle prit les rênes de son étalon quand il les lui tendit, le suivant aux abords du camp. Ce n’est que là qu’ils grimpèrent en selle, Edwin affichant un air impassible comme d’habitude. Killian se sentit à nouveau parfaitement à l’aise, dans son univers, juchée sur le dos de son étalon et en route pour une mission. Son état d’esprit avait changé depuis qu’elle avait tout avoué à Edwin. Cet homme… avec peu de mots mais une présence constante et fiable avait réussi à entrer dans sa bulle et crever l’abcès…  C’était dingue.

 - Tu me jures que tu te sens bien ?

Elle le regarda et lui fit un petit sourire.

-Oui. Je me sens bien. Je vous promets que vous n’aurez pas à regretter votre décision, je ne serais pas un poids pour vous et je serais prudente.

Elle se tut un instant et reprit :

-Et… je suis concentrée sur notre tâche. Le reste est enfoui dans un coin pour plus tard.

Si ça pouvait le rassurer, au moins il le savait. Le camp s’éloignait petit à petit derrière eux alors que les contours sinistres des ruines d’Al’Poll apparaissaient. Tous deux étaient silencieux, à l’affût du moindre bruit suspect.
Quand ils arrivèrent, ils attachèrent les chevaux à l’extérieur, assez lâchement pour qu’en cas de danger ils puissent s’échapper en tirant simplement. Sortant pour l’un son sabre et pour l’autre deux dagues, ils entrèrent dans les ruines encore plus terrifiantes avec les ombres qui s’étiraient. Ils ne restèrent pas longtemps dans la rue centrale, préférant rester à l’abri des bâtiments délabrés et surtout, dans l’ombre. Il fallait raser toute la ville, se souvenir de la direction prise par les Mercenaires fuyards, afin de trouver leur cachette.

Pour l’heure, tout était calme, et Killian était sur ses gardes, utilisant sa greffe pour sonder l’air. A part l’odeur d’Edwin, la sienne et celle plus ténue des montures, elle ne sentait rien de particulier. Il ne restait plus qu’à espérer que rien ne vienne perturber tout ça…

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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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19.04.14 18:16
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     Killian lui affirma en souriant qu’elle était en forme.

     - Bien.

     - Et… je suis concentrée sur notre tâche. Le reste est enfoui dans un coin pour plus tard.

     Edwin hocha la tête silencieusement. Parfait. Ou presque.

     Ils chevauchèrent silencieusement jusqu’à l’entrée d’Al-Poll. La route leur prit moins de temps que la veille, puisque le campement n’avait pu être monté très loin. Ils mirent pied à terre et attachèrent leur chevaux, leur laissant assez de jeu pour qu’ils puissent se défaire du nœud si besoin était. L’acier chanta doucement, presque harmonieusement, alors qu’ils s’armaient tous les deux. A cet instant, la ville déserte semblait leur appartenir. Mais les ombres qui s’étiraient à certains endroits lui conféraient une atmosphère particulièrement dérangeante. Elles leur étaient pourtant d’une utilité non négligeable pour avancer.

     Ils arrivèrent bientôt au lieu des premiers affrontements. Si les corps de leurs alliés avaient été enterrés, ceux des mercenaires étaient toujours bien présents. Au fur et à mesure qu’ils approchaient du centre du champ de bataille, les rares courants d’air leur portaient une odeur particulièrement insupportable. Ils continuèrent toutefois à avancer. Progresser pour ne pas laisser place à la nausée. Un peu plus loin encore, les traces de combat - ainsi que les souvenirs du Frontalier qui avait arpenté le champ de bataille la veille avec les survivants- indiquaient l’endroit à partir duquel les mercenaires avaient entamé, pour certains, leur retraite. Edwin ralentit alors, et observa le sol minutieusement. Il aperçut la limite à partir de laquelle les combats avaient cessé. A ce stade de l’assaut, aucun Frontalier ni aucun Marchombre n’avait laissé sa vie. Le sang qui imbibait le sol ne pouvait donc être que celui des mercenaires qu’ils avaient tués.

     Alors pourquoi  un large filet de sang s’étendait-il bien plus loin que les limites de la zone des combats ?

     - Ce n’est pas le sang de quelqu’un qui fuit en courant ou à cheval. Un mercenaire a rampé ici, ce qui explique l’irrégularité de la trace, murmura Edwin.

     Se redressant, il balaya les environs du regard. La cité – ou ce qui en restait- était toujours aussi déserte. Sans un mot, il se remit donc en marche, suivant cette nouvelle piste. Celle-ci les faisait progresser dans ce qui avait été autrefois les rues principales, aussi avançaient-ils le plus prudemment possible. Toujours aucun ennemi.

     Edwin s’arrêta alors que leur piste, qui les avait de nouveau entraînés dans les ruelles, s’arrêtait aussi en une tâche plus prononcée. Mais aucun corps n’était visible. La façade qui leur faisait face était entièrement lisse, et aucune porte ne s’y dessinait. Le maître d’armes passa la main sur le béton. Rien. Il plongea alors la main dans le léger sac qu’il avait pris avec lui, qui contenait son arc, et en sortit une bourse de toile. Il sortit la sphère graphe de son écrin avec précaution. Car c’est avec des sphères graphes que les Mercenaires étaient parvenus à cacher leur cité, et bien qu’ils n’en n’aient probablement plus eu suffisamment pour dissimuler une citadelle entière, ils pouvaient très bien en avoir conservé assez pour masquer une entrée. Sans dire un mot, Edwin rengaina son sabre pour attraper la main de Killian et la poser sur la sphère graphe qu’il tenait dans l’autre main, de sorte qu’elle voie comme lui l’escalier qui plongeait dans l’obscurité. Juste devant leurs pieds.

     Un sourire dur se peignit sur le visage du maître d’armes alors qu’il venait de découvrir une nouvelle fois la couardise de ces rejetons de Ts’Liches. Il rangea la sphère graphe dans son sac et reprit son sabre d’un geste fluide, poli par l’habitude. Il mit un pied sur la première marche de l’escalier et s’immobilisa. Son regard, dans lequel on pouvait voir briller sa détermination, s’attarda sur Killian. Il ne pouvait l’emmener dans l’antre des Mercenaires, ce n’était censé être qu’une mission de reconnaissance. Et ils n’avaient aucune chance de vaincre l’ennemi. Pas à deux.

     A contrecœur, il laissa les marches de pierre dans son dos et indiqua de la tête le chemin qu’ils avaient emprunté quelques minutes plus tôt.

     - On y va.  



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Killian Delkaïron
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Killian Delkaïron
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19.04.14 20:53

Parmi les ruines [Edwin/Killian Dell'Kaïron] - Page 2 549949rosesang
Parmi les ruines


«Lentement, mais sûrement.»

feat Edwin Til’Illan

Ils arrivèrent bientôt sur les lieux des affrontements. Killian put constater que les Mercenaires n’avaient guère pris le soin d’enlever le corps de leurs frères morts au combat. Elle grimaça, mais se concentra de plus belle. Ils devaient inspecter les lieux et trouver leur combine.
Edwin ralentit, s’accroupissant et regardant le sol. Elle, elle resta à l’affut au cas où. Tout était si silencieux que s’en devenait angoissant. Killian se prenait même à resserrer sa prise sur ses dagues, tandis que le Frontalier se redressait et se remettait en marche. Elle suivit donc le mouvement, comprenant bien vite. Il suivait une longue trainée de sang séché, qui ne pouvait pas avoir été laissée par un homme qui courrait ou était à cheval. C’était irrégulier, certains endroits étaient plus marqués que d’autres, comme si la personne faisait des pauses. Un Mercenaire avait donc rampé à terre pour rejoindre leur cachette.

Ils s’enfoncèrent dans les ruelles, les bâtiments semblant même se resserrer autour d’eux, et la piste se stoppa devant une façade lisse et curieusement en bon état. Le sang était en masse devant le mur, mais il n’y avait aucun corps, ni aucune porte qui laisserait penser à une entrée. Killian regardait autour d’eux, perplexe et cherchant la clé de se mystère, quand Edwin ouvrit son sac, y chercha un plus petit, et dévoila… une pierre bleue. Une sphère graphe. Killian en avait certes entendu parler, les Mercenaires les avaient utilisées pour cacher leur repère, mais elle n’en avait jamais vu. Et pour être franche, elle les imaginait bien plus grosses.
Seulement elle ne savait pas en quoi elle pourrait leur être utile ici, et ne comprit pas lorsque le Frontalier rangea son arme. Par contre se fut la surprise qui se peignit sur ses traits quand il lui prit la main pour la poser sur la pierre. De un, elle fut parcourue d’un frisson au contact du Frontalier, et de deux, un escalier apparaissait maintenant là où se trouvait un mur lisse et sans défaut deux secondes auparavant.

Ainsi les Mercenaires avaient une cachette souterraine ? L’escalier s’enfonçait dans les ténèbres et Killian fut envahie par cette envie d’exploration. Et apparemment, Edwin aussi. Il avait rangé la pierre et dégainé son sabre, avant de poser un pied sur la première marche. Elle allait pour lui emboîter le pas quand il se retourna et la regarda longuement, son regard acier plongé dans le sien. Pourquoi ne continuait-il pas ? Ils ne feraient que repérer les lieux, pas chercher l’affrontement. Elle savait qu’à deux il leur était impossible de vaincre les Mercenaires, surtout qu’ils avaient des Mentaïs, peut-être des Envoleurs, et elle n’était pas encore totalement remise de sa plaie. Le risque était trop gros et elle fit donc marche arrière avec lui. L’escalier disparut, rendant au mur son état naturel, et Edwin lui montra le chemin emprunté plus tôt.

   - On y va.  

Elle acquiesce et ils repartirent, mémorisant le lieu dans leur tête. C’est là que Killian sentit une drôle d’odeur venir vers eux.
Une odeur de chien véreux du nom de Mercenaire. N’ayant pas le temps de prévenir, elle rengaina ses armes, agrippa le poignet d’Edwin, et l’attira contre un mur. Elle heurta le mur de son dos, et plaqua l’homme contre elle pour qu’il ne soit pas visible de la rue.

Elle mit son doigt sur sa bouche pour lui intimer le silence en voyant qu’il s’apprêtait à parler, et elle tourna juste assez la tête pour voir un homme aller droit vers le mur. Apparemment, il était entré ailleurs et n’avait pas vu les chevaux à l’entrée. Il approcha le mur qu’ils venaient de quitter, et sembla y entrer comme si ce n’était qu’un voile de tissu. Killian attendit encore un peu, avant de relâcher la pression de ses doigts sur les avant bras du maître d’armes et de rougir atrocement.

-Pardon. Je…n’avais pas le temps de prévenir qu’il arrivait. Murmura-t-elle, gênée.

Son cœur battait si vite qu’elle craignait ameuter les Mercenaires planqués dans leur souterrain. Elle regardait Edwin, rouge, lui faisant un petit sourire. Elle était gênée mais… elle le referait au besoin et… cela avait fait longtemps qu’elle n’avait pas sentit la chaleur d’un homme aussi proche d’elle…

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