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Vertigo. [Roxane/Edwin]
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Roxane
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Roxane
Rêveur__Membre



01.07.16 22:39
VertigoRoxy feat Edwin

-Eux aussi l’ignorent. Et c’est là-dessus que je vais jouer.

La réponse avait fusé, presque immédiate, et démontrait tout l’art de la ruse dont Edwin pouvait témoigner. C’était là que l’on reconnaissait les têtes pensantes, les tacticiens ; je n’aurais jamais eu l’audace d’affronter toute cette horde sous couvert d’un mensonge. C’était un pari fou, risqué, qui peut-être ne marcherait pas : mais qu’avions-nous à perdre ? Il n’était plus temps de réfléchir, ou de penser aux éventuelles conséquences néfastes. Il nous fallait agir.

-Ecoutez… Je suis conscient que nous vous en demandons beaucoup compte tenu des circonstances…Mais je vais avoir besoin de votre aide. Pour vous débarrasser une bonne fois pour toutes de ce fléau.
-Vous pensez en être capable ? fis-je d’une voix douce.
-Je…je ferais de mon mieux !

La femme du chef passa le bout de ses doigts sur ses yeux, séchant les quelques larmes qui avaient encore l’audace de s’écouler. Elle osa même un faible sourire, qui dénotait quelque peu avec la tragédie qui s’était encourue cette après-midi, mais elle nous témoignait de fait son courage, et surtout sa volonté de mener jusqu’au bout notre plan. Elle était dotée d’une très grande détermination, d’un sang-froid sans limite malgré ses émotions. Cela me portait presque à croire que c’était elle, et non son mari, qui aurait dû gouverner ce village. Mais les hommes étaient-ils assez mûrs pour accepter d’être dirigée par une femme ? Ils le devraient. Elle allait les sauver tous, démontrant de façon évidente sa valeur.

-C’est plus que risqué. C’est pourquoi j’ai besoin de savoir si vous me faîtes confiance. Je vais avoir besoin de vous, et de votre confiance. Quoiqu’il arrive.

-Je suis avec vous, messire, je ferais tout ce que vous voudrez.
-Je suis avec toi, moi aussi.

Je pressai pendant un bref instant la main d’Edwin dans la mienne, montrant un visage affable qui se voulait encourageant. Puis mon sérieux reprit immédiatement, alors qu’il m’indiqua les prochaines directives que nous devrions prendre. Cette fois, il n’était pas question d’y aller selon mes propres sentiments, au risque d’empirer les choses comme je l’avais fait. Je devrais maîtriser mes émotions et faire preuve du calme infatigable du guerrier à mes côtés, car, me semblait-il, c’était la seule chose sensée qu’il me restait à faire. C’était pour cela, aussi, que nous étions tellement différents : j’agissais trop avec mon cœur, alors que lui voyait l’étendue des possibilités qui le mènerait coûte que coûte à une victoire. Nos deux façons de voir les choses n’étaient pas antinomiques, plutôt complémentaires, et nous permettaient d’assurer le bon maintien des événements quoiqu’il advienne.

Edwin sembla alors chercher quelque-chose autour de lui, ses yeux fouillant la nuit qui se dressait en maître devant nous – puis ses pupilles s’animèrent d’une quelconque étincelle et il s’adressa de nouveau à moi :

-Tu me prêterais cette dague ? J’ai besoin d’une arme discrète.
-Tant que tu me la rends au final !

Je lui laissai l’objet entre les mains, consciente qu’il en aurait bien plus besoin que moi, et qu’il saurait d’autant mieux la manier. Nous nous quittâmes presque aussitôt, chacun disparaissant de son côté pour accomplir la tâche qui lui incombait. La nuit risquait d’être encore longue, mais il y avait quelque-chose d’excitant à l’idée de pouvoir mettre un terme à cette lutte inutile…

C’est ainsi que nous prîmes les chemins qui s’enfonçaient dans le village, toujours en prenant soin de ne pas nous exposer entièrement. Nous étions silencieuses, concentrées sur nos propres pas, comme par peur de nous trahir. Ce fut elle qui ramassa une première arme qu’elle trouva, bien qu’elle le tînt à bout de bras et d’une main tremblante – ce geste lui coûtait, et je ne la comprenais que trop bien, mais elle était admirable de continuer. Je m’en procurai moi-même à nouveau une facilement, et repérai même l’épée d’Edwin échouée encore à terre. A croire que les bandits étaient des idiots de ne pas avoir fait le ménage des armes, bien que cela soit en vérité une aubaine pour nous. Je pris soin de la prendre, sachant qu’il en aurait besoin rapidement.

-Pensez-vous que nous ayons des chances ? fit la femme au bout d’une éternité de silence.

Nous venions de récupérer les chevaux délaissés près des abords du village, et nous scrutions la nuit pour trouver l’un ou l’autre de ses congénères – mais ceux qui avaient survécu devaient évidemment être bien cachés, du moins l’espérais-je. Nous n’avions rencontré personne jusqu’ici, mais Marylis, l’épouse du chef, savait où se trouvait les meilleurs endroits pour se dissimuler, et avait parié sur le fait qu’ils s’étaient sûrement regroupés. Nous nous dirigions ainsi simplement vers l’un des premiers endroits possibles, certaines de ne pas être à portée de voix pour pouvoir parler.

-Je n’en sais rien, avouai-je. Mais il ne faut pas perdre espoir. A l’heure qu’il est, je suis sûre qu’Edwin est en train de les mener en bateau d’une main de maître !
-J’espère vraiment que vous avez raison. Je suis fatiguée de tout ceci, tellement fatiguée.
-Ne flanchez pas…Ils n’attendraient que ça.

Marylis hocha gravement la tête, me donnant ainsi raison en silence. C’était difficile pour tout le monde, mais tout serait bientôt terminé. Nous continuâmes notre route, le silence nous enveloppant de nouveau, animées par le désir de vaincre. Les premières cachettes furent malheureusement infructueuses, et nous ne trouvâmes que d’un désordre aberrant, signe du passage de ces bandits. Et puis un léger frémissement fendit l’air. Nous n’avons pas eu le temps de comprendre ce qu’il se déroulait qu’un homme était apparu devant nous, une arme tremblante en mains, essayant de nous menacer. Lorsqu’il découvrir le visage de la demoiselle, cependant, il la baissa aussitôt, se confondant en excuses.

-Je vous ai pris pour ces monstres ! Pardonnez-moi, j’ai eu si peur…
-Ne vous inquiétez pas, fit Marilys d’une voix tranchante mais les lèvres tremblantes. Mais il faut que vous nous suiviez. Nous avons un plan.
-Êtes-vous seul ?

Ma question avait presque fusé aussitôt – sa réponse le fit tout autant. Il nous conduisit face à un groupe d’une vingtaine d’hommes et femmes, quelques enfants agrippés à leurs jambes. Aucun ne disait mots, leurs yeux étaient effarés – même les bébés ne criaient plus. Nous ressentions tous cette tension dans l’air, garantissant une bataille imminente. Ils détenaient presque tous ce qui pouvaient ressembler de près ou de loin à une arme. Ils étaient bien plus prêts que je ne l’avais espéré. Marilys et moi prirent la peine de leur exposer notre dessein, réveillant de la vivacité dans leurs yeux éteints.

-Ce soir, messieurs dames…Vous allez être libres !

Mon cri fut repris par toutes ces bouches affamées de victoire. La fin était désormais proche.




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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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13.08.16 17:52
https://ewilan.forumactif.fr/t2324-journal-de-bord-d-edwin-til-il

    - Tu m’as mis en colère, tout à l’heure, Janek.

    Solidement campé sur ses appui, silhouette sombre se découpant sur la lumière violente de cet après-midi outrageusement ensoleillé. Silhouette sombre à l’aura sombre, à l’énergie animale presque palpable. Dans un sursaut, les larbins du responsable de ce carnage brandirent tous leurs armes vers la nouvelle menace, tout en veillant à l’immobilité de leurs proies.
    D’autant plus méfiant que cet homme qu’il reconnaissait comme son trouble-fête se pointait en territoire ennemi sans la moindre arme, le chef des brigands concentra toute son attention sur cet inconnu. Inconnu qui au passage, était censé meubler le sol de la grange avec ses blessures et la rouquine qui avait déboulé à ses côtés sur la place. Mais il eut beau chercher, la poupée rousse en question n’était pas visible dans son ombre. Et l’importun se tenait fièrement, sans la moindre douleur apparente.

    - Tu cherches sans doute ma jolie poupée. Celle que tu as menacée pour me faire plier. Je vais t’épargner cette fatigue : je l’ai tuée.

    L’homme dévisagea Edwin avec circonspection, aussi ajouta-t-il :

    - Elle était mon informatrice. C’est elle qui m’a averti de ton petit feu de joie sur la place. Mais j’ai réalisé son incompétence, avec le petit temps de réflexion que tu m’as accordé, cloîtré dans cette vieille grange. Elle n’a pas su me prévenir à temps que tu touchais à ma propriété. Alors j’ai repris ce qui m’appartenait ; sa vie.

    Peu impressionnable, comme la plupart de ces bandits spécialisés dans la terreur d’innocents et le marché noir, l’escroc gorgé de fierté laissa échapper un ricanement.

    - Ta propriété, tiens-donc. Et qui es-tu donc pour te permettre de convoiter MON territoire ?

    - Je suis l’homme qui est furieux de voir son bien rôtir sur un bûcher. Tu m’as volé en volant la vie d’Elriq, mon ami. Et pour cela, j’exige réparation.


    Le sourire se figea sur le visage du brigand, incertain de la conduite à suivre. Cet homme débarquait de nulle part, et si son assurance et son absence de douleur malgré les combats ne lui inspiraient rien qui vaille, il n’était pas encore prêt à le croire. Edwin sentit son hésitation, ce vacillement qui le faisait danser au bord de la crédulité sans s’y laisser sombrer. Il fit donc un pas en avant. Immédiatement, un excité de sa bande bondit vers lui. D’un geste sec du tranchant de la main vers la gorge de l’individu, le Frontalier lui coupa la respiration.

    - Assez.


    Ce simple mot, qui accompagna la chute de l’homme en pleine asphyxie, eut un écho particulièrement froid dans la pièce où la tension venait de monter d’un cran.

    - Tu m’as volé, car Elriq était mon associé. J’ai perdu de l’argent par ta cupidité. Je suis venu le récupérer.

    Si son assurance parfaite et sa voix glaciale ne le trahissaient pas, Edwin sentait chaque seconde s’étioler plus lentement que la précédente. Car chaque seconde qui passait le mettait un peu plus en danger. Plus loin irait-il dans son rôle, plus facile serait le faux-pas. Mais pour convaincre, il fallait devenir l’autre. Embrasser complètement le masque.

    - Ce n’est pas en agressant mes hommes que tu obtiendras gain de cause, l’ami.


    Le Frontalier jeta un coup d’œil dédaignait au bandit qui tentait de retrouver son souffle à ses pieds.

    - Tu as raison.

    Il se mut tellement vite que ses contours devinrent flous un court instant. Dans un étonnant ballet et un hurlement de douleur, il récupéra un otage au prix du bras de son ravisseur. La dague que lui avait prêtée Roxane, sortie de nulle part, était maintenant délicatement posée sur le cou d’un villageois qui ne savait plus de qui il devait avoir peur, perdu dans un conflit d’intérêts qui le dépassait complètement. Le murmure qui se glissa dans son oreille au moment où tous les ennemis contemplaient l’homme et son os brisé l’aida toutefois à prendre parti.

    - Les renforts sont en route, suis mes paroles et un maximum de villageois s’en sortiront.

    - Et donc tu menaces ce que tu considères comme ta propriété.

    Le visage de Janek était réjoui. Peu lui importait les deux comparses qui gisaient au sol, la prise d’otage de ce fou signifiait tout bonnement qu’il paniquait. Derrière cette apparence froide apparaissait une réaction irrationnelle, que seul un homme en perte de ses moyens savait choisir. Aussi le sourire dur qui redessina les lèvres de son interlocuteur le surprit-il.

    - Ma propriété ou celle que tu t’es arrogée, Janek ? C’est bien pour ça que nous sommes là, non ? Tu m’as volé, tu t’es fait de l’argent grâce à ces gens et sur mon dos. Je reprends donc ce qui m’appartient, jusqu’à ce que tu me rembourses.

    Avançant la dague de façon à la dégager du cou de son semblant d’otage, après l’avoir prévenu d’une pression de la main gauche sur l’épaule qu’elle tenait, Edwin murmura « Tombe » avant de faire semblant de tordre le cou du villageois d’un geste sec. L’homme s’affaissa comme une poupée de chiffon, mais le maître d’armes n’eut pas le temps de se féliciter des talents d’acteur de sa marionnette, tout occupé qu’il était à fixer son ennemi. Il ne l’avait pas lâché des yeux en mimant son geste, pas plus qu’il n’avait cillé en entendant les cris étouffés des autres villageois, et même de certains de leurs ravisseurs.

    Enfin Janek voyait son assurance se fissurer dangereusement. Ce type était fou, assurément. Qu’allait-il lui réserver s’il gérait ainsi ses biens ? L’assemblée frémit quand le Frontalier fit un pas en avant. Les armes des bandits oscillaient entre leurs otages et cette menace.

    - Je vais donc détruire ta source de revenus, Janek – il martelait son nom à chacune de ses phrases pour le ramener sans cesse à lui et à la menace imminente – pour te faire perdre de l’argent comme tu m’en as fait perdre.

    Le principal concerné n’avait plus du tout envie de rire.

    - Ensuite, tu me rembourseras. Jusqu’à la dernière pièce. Sinon je te détruirai, toi.

    Sa voix était presque douce sur ce dernier mot. Encore un pas. Les preneurs d’otage relâchèrent leur proie pour se placer devant elles. Ils étaient garants de la propriété de leur patron, comme il aimait à le leur rappeler. Un dernier pas, et Edwin se tenait à l’endroit exact qu’il avait visé, au beau milieu de la pièce, mais dans l’angle de la fenêtre. Une boucle rousse le rassura. Tout allait se jouer maintenant.

    - Qu’est ce que tu en penses, Janek ? Tu me rembourses tout de suite ou je dois m’énerver ?

    Le chef des brigands avait pâli, affreusement. Il parlait de s’énerver ? Cet homme était un malade. Mais un malade qu’il ne pouvait laisser le mener à la baguette. Captant le regard d’un de ses acolytes proches, il cligna lentement des yeux en signe d’assentiment. L’homme se jeta sur Edwin, rassuré de le voir focalisé sur son supérieur. S’il était vraiment aussi concentré sur lui, alors comment avait-il pu réagir aussi vite ? Un geste du bras, et la dague vint se ficher entre ses deux yeux, comme une vulgaire fléchette. Profitant une fois de plus de la stupéfaction générale, Edwin se rua sur l’ennemi le plus proche de son but. Chassant la lame qui le menaçait, il perdit de l’élan, mais se servant de son adversaire comme d’un bouclier, il brisa la vitre de l’auberge. Les deux hommes traversèrent l’encadrement pour tomber dans la poussière. Désarmant son coussin d’atterrissage complètement sonné il bondit sur ses pieds et essuya sa tempe, qu’un éclat de verre avait entamée, d’un revers de manche. Le signal était donné. Le masque avait rempli son objectif : deux ennemis étaient hors course - le troisième devait avoir récupéré sa respiration depuis - les villageois n'étaient plus sous la menace directe de leurs oppresseurs qui s'étaient rassemblés vers le centre de la pièce pour le cerner, et les entrées étaient dégagées. Et puisque Roxane avait rempli sa propre mission, il ne restait plus à leurs alliers qu'à les encercler en se ruant à l'intérieur par l'ouverture qu'il venait de leur offrir.

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