| Aller à la page : 1, 2 | | Âge : 32
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Date d'inscription : 13/01/2015
Mon personnage Sexe et âge: Aptitudes:
| 27.01.16 15:37 Votre Personnage Votre Heros Nom : Lyyant Prénom : Sayanel Surnom : Aucun Sexe : Masculin Âge : Inconnu Guilde : Marchombres Statut dans la Guilde : Maître Marchombre Maître/Apprenti : Enaëllya (Maître) Nillem (Ancien apprenti). Objectif(s) : Que la guilde marchombre retrouve l'esprit Marchombre qu'elle avait avant d'être corrompue. Un peu de Vous Prénom/surnom : Agnès, Elcane Âge : 24 Goûts : Écrire ici Comment avez-vous connu le forum ? Top-sites? Avez-vous de l'expérience en RPG ? Ouip ! Votre activité sur le forum ? 2/7 Est-ce un double compte ? Songes pour la partie flood Votre première impression sur le forum ? Beau. Mot de passe :
Capacités Sayanel a appris durant sa formation les capacités propres à la guilde marchombre. Il peut, comme beaucoup de ses compagnons de route endormir une créature d'un chuchotis ou se dissimuler si bien qu'un oeil avisé ne pourrait le découvrir. Sayanel a pu obtenir la greffe accordée par le Rentaï qui lui permet de lancer des croissants de lune tranchants et redoutables. Sayanel a, comme beaucoup de ses amis, tenté de chevaucher la brume, dans présomptueuse envie de ressembler et d'accomplir autant d'exploits qu'Ellundril Chariakin, la légende marchombre.
Description Mentale Sayanel est quelqu'un de très discret. Il est très laborieux de l'amener à se confier sur ses sentiments et pensées et cela peut être un défaut pour les autres. Il considère beaucoup sa discrétion et cela est une qualité pour lui. Il lui est long de faire confiance et nécessaire d'observer en premier lieu. Cependant, une fois qu'il l'accorde, Sayanel est un ami des plus fidèles et loyaux. Toujours juste, il lui importe que la justice soit respectée par tous, et n'hésite pas à faire payer ceux qui se montrent cruels.
Description Physique Sayanel est un homme grand, élancé, à la musculature fine et aux traits dessinés. Ses cheveux gris sont coupés ras et sa mâchoire carrée lui offre un air de prime abord froid. Cependant, son sourire est des plus doux et ses yeux semblent s'éclairer lorsque le rire y monte. Ses yeux gris sont perçants et donnent l'impression qu'un hiver glacé y fait rage mais il n'est pas dans la nature de Sayanel d'être froid. Si des rides ont prématurément envahi son visage il n'est pas facile de lui donner un âge tant à cause de sa force physique que de sa discrétion.
Histoire - Chapitre 1 - La rencontre:
I - La rencontre Sayanel Lyyant était né un tranquille après-midi du mois de juin, alors que l'air chaud résonnait des rires des enfants et que l'été étirait doucement ses rayons sur Gwendalavir. Ses grands-parents, agriculteurs, avaient bâti avec l'aide de quelques autres jeunes couples amis une exploitation auto-suffisante qu'ils s'empoignaient à tenir hors de portée du reste du monde. Ils cultivaient leurs terres, s'occupaient de leurs animaux et comme il était courant dans ce genre de vie en huit clos, se regroupaient une fois chaque fin de semaine pour partager le plaisir simple d'être ensemble, et heureux. Le village, s'il était possible de l'appeler comme ça, avait développé une hiérarchie simple : quiconque voudrait siéger au sein du Conseil de l'exploitation le pourrait, et lorsqu'il ne lui ferait plus envie de s'y impliquer, il en partirait. Cinquante ans plus tard, les enfants étaient venus courir les champs alentour et les exploitations commençaient à commercer avec l'extérieur, assurant à leurs propriétaires de confortables existences. Ainsi filait la vie de la famille Lyyant lorsqu'elle accueillit Sayanel. Eriel et Leyanna, ses parents, étaient mariés depuis 5 ans lorsqu'il vint au monde. Ils avaient toujours vécu dans l'Exploitation, s'était rencontrés dans un champ, un jour que leur mère se croisaient, échangeant des nouvelles de leur nouveau né, et ne s'étaient plus quittés. C'est tout naturellement qu'Eriel avait repris l'élevage des bêtes à la mort de son père et qu'il avait bâti sa maison près de ses champs. Sayanel fit la joie de ses parents toute son enfance, mais il lui arriva souvent de les surprendre. Il devint un jeune garçon curieux, alimentant les conversations de nombreuses questions sur tout ce qui l'entourait. Il se mit à courir les champs avec les enfants de son âge et bien vite, parcourut les landes plus loin que quiconque l'avait fait dans l'Exploitation. Si ses parents lui enjoignaient la prudence, l'adolescence l'amena à pousser plus loin ses explorations, le gardant parfois éloigné de la maison plusieurs jours. S'ils ne comprenaient pas toujours ce qui pouvait amener un jeune homme à quitter leur Exploitation et son fonctionnement si prévisible et rassurant, Eriel et Leyanna avaient compris depuis longtemps que la vie de leur fils s'épanouirait loin d'eux, et qu'en lui soufflait l'envie d'aventure, de liberté et trop souvent de solitude. Mais voilà, alors que vint en Sayanel le désir pressant et irrépressible de partir courir le monde, son père lui souffla un contrat ; s'il travaillait pour lui à l'Exploitation encore une année, à plein temps, il lui fournirait les ressources nécessaires pour commencer son voyage. Sayanel connut ainsi quelques mois d'une monotonie tranquille... et ennuyeuse au plus haut point. Si travailler à la ferme, soigner les bêtes malades et faire du commerce avec les commerçants des villages alentour lui apportait des journées éreintantes et de belles rencontres, il passaient ses soirées à la belle étoile, s'éloignant de l'effervescence de l'Exploitation, puisant des réserves de patience qu'il ne se pensait pas capable de trouver. L'hiver s'effaça pour laisser timidement la place aux rayons du soleil et le printemps amena avec lui son lot de caravanes, d'aventuriers solitaires et de groupes de soldats secrets et silencieux, s'arrêtant à l'auberge tenue par les voisins de la famille Lyyant et qui ne s'éternisaient pas plus d'une nuit. Même s'il ne rêvait que du jour où il partirait, Sayanel en venait parfois à apprécier les aspects les plus simples de son existence ; il s'entendait à merveille avec ses parents et commençait à prendre en charge l'éducation de la nature à la petite sœur qu'ils lui avaient offert 6 hivers plus tôt. Anélya était une petite fille timide, s'émerveillant devant les veaux qui mugissaient faiblement et qui passaient des heures rêveuses à ramasser les fleurs sauvages. Malgré cela, dans ses heures solitaires, allongé sur une branche haute ou lors de ses longues courses au lever du jour, il ressassait ses désir d'aventure et attendait son heure. Il rencontra sa vie la veille de ses seize ans, accoudée à une table de l'auberge, alors que, chargé d'une caisse d’œufs, il entrait en soufflant bruyamment. Elle était brune et sa peau était assombrie par le soleil. Peut-être en tomba-t-il instantanément amoureux, ou alors l'attraction qu'il ressentit fut si intense qu'elle dépassait les sentiments amoureux, mais en tous cas, son regard vint se ficher directement dans le cœur de Sayanel. Ses yeux, bleus clairs lui coupèrent le souffle et il ne dut la survie des œufs qu'à un incroyable réflexe de conservation qui redressa à sa place la lourde caisse. - Ola... !Alors qu'il se détournait en rougissant, l'aubergiste lui donna une tape dans le dos qui faillit le faire lâcher son chargement une nouvelle fois. - Alors Sayanel, tu t'endors ?Alors qu'il riait nerveusement, il jeta un rapide coup d’œil derrière lui. Elle n'était plus là, partie si rapidement qu'il se demandait même si elle avait été là, ou s'il l'avait rêvée. - Dis Jayil, il n'y avait personne à cette table là ?- Là ? Si, une cliente, elle a du partir.- Qui est-ce ? Je n'ai jamais vu de femme comme elle par ici...L'aubergiste le regarda d'un air grave un instant. Puis, un sourire éclaira de nouveau son visage et il lui dit, railleur : - Elle t'a tapé dans l'oeil mon garçon ?Rougissant, Sayanel reprit la caisse qu'il venait de vider sur le comptoir et s'enfuit sans demander son reste. Après l'avoir déposée chez lui, il s'enfuit vers la forêt, en quête de tranquillité et d'un endroit où trouver ses réponses. La nuit commençait à tomber qu'il n'avait le début d'aucune piste, perché en haut d'une branche depuis laquelle il voyait la lueur des lumières éclairant l'entière Exploitation, et d'où lui parvenaient les rires des enfants et des soldats d'une caravane qui avaient décidé de prendre un repas dans le verger de l'auberge. De nombreux exploitants s'étaient joints à eux et la fête devait se prolonger jusque tard dans la nuit. Il se décida à les rejoindre alors que la lune amorçait sa montée dans le ciel. Jayil avait sorti un instrument de musique qui semblait avoir plusieurs siècles et dans un coin, il racontait une histoire aux enfants de l'Exploitation qui, assis en cercle, buvaient ses paroles. Les bougies allumées partout dans le verger diffusait une lumière chaude qui se balançait sous la brise et décalquait sur les murs des ombres gigantesques, illustrant ce que racontait Jayil de créatures ancestrales à 8 pattes velues, plus hautes que le toit de l'auberge. Alors qu'il se laissait porter par ses légendes de temps anciens, un mouvement à la périphérie de son regard attira toute son attention. Elle était là, réelle, assise sur la barrière marquant la bordure du verger, le sourire éclairé par la dizaine de bougies qui y étaient posées. Il se leva et s'approcha d'elle vivement, sans crainte, vaguement étonné par l'assurance se dégageant de ses gestes alors que tout n'était que peur à l'intérieur de lui. Arrivé à quelques mètres d'elle, la peur s'évanouit pour laisser place à une vague de bien-être. Le visage de l'inconnue dégageait une douceur et une bienveillance si entière qu'il savait qu'elle changerait sa vie. - Vous êtes là pour moi.. ?- Oui. Je m'appelle Enaëllya.- Qui êtes vous ?- Enaëllya, je viens de te le dire.Elle éclata d'un rire si doux qu'il sembla éteindre tout autre son autour d'eux. - Je pourrais t'expliquer en quelques mots qui je suis, mais n'as-tu pas envie de le découvrir ? Je peux lire en toi cette envie de liberté. Je vois en toi ce courage qui montre que ta vie ne te destine pas à ça. Je peux te montrer des endroits que tu n'aurais pas su imaginer en rêve et te guider sur un chemin d'harmonie. Si cette vie ne te semble pas faite pour toi, alors suis moi, viens avec moi, et je te montrerai tout ce que la liberté peut offrir, si on se permet de la goûter.
Chaque mot d'Enaëllya vinrent se ficher dans son cœur, et il se mit à battre fort, comme s'il n'avait attendu que ce moment pour comprendre comment fonctionner réellement, pleinement. - Vous ne me connaissez pas.. Comment pourriez-vous voir mon courage alors que je ne m'en trouve aucun ? Comment connaîtriez vous ce que la vie me réserve alors que je ne sais pas comment commencer à la vivre?
Elle s'approcha de lui et posa une main sur son épaule. - Les questions que tu me poses sont la juste réponse à ce que je pensais. Je vais te laisser réfléchir. A l'aube du cinquième jour, je t'attendrais dans la forêt au nord. Si tu viens me retrouver, je t'accompagnerai pour trouver ta voie. Mais si tu viens, tu me devras trois années de ta vie. Ces trois années seront dures, très éprouvantes. Mais elles te guideront sur un chemin qui est le tien, si tu as le courage d'accepter mes conditions. Trouve moi, comme je t'ai trouvé, et sois prêt à laisser cette vie. Si tu n'es pas là au début du jour, je repartirais et tu ne me verras plus.Sans rien ajouter, elle se détourna, franchit la barrière d'un saut agile et disparut dans la nuit. - Je m'appelle Sayanel. Chuchota-t-il, se rendant compte qu'il ne lui avait pas donné son prénom. Un rire léger, suivi d'un chuchotis lui répondit : - Je sais, disait-il, si doucement qu'il se demanda souvent s'il ne l'avait pas rêvé. Le soleil se leva cinq fois. Quatre journées pendant lesquelles il réfléchit intensément au tournant que pouvait prendre sa vie. Quatre jours durant lesquels sa famille l'observa discrètement, consciente que quelque chose était en train de se jouer, attendant paisiblement qu'il se décide, qu'il leur en parle. Le dernier soir, alors que tant d'heures de réflexion auraient dû lui être d'une quelconque aide, il se sentait plus perdu que jamais. Son père l'attendait dans la cuisine alors qu'il rentrait d'une promenade nocturne. - Assieds toi Sayanel, j'ai à te parler.- Qu'y a-t-il père ?- Quand as tu prévu de partir ?Sayanel releva vivement le regard. - Vous le saviez ?- Bien sûr, pour qui me prends-tu?- Je ne voulais pas vous en parler, pour ne pas vous inquiéter..Il lui raconta l'étrange rencontre avec Enaëllya et attendit les conseils qui, étrangement, ne vinrent pas. - Es-tu sûr qu'elle soit une personne de confiance, Sayanel ?- Oui, père.- Alors, j'imagine que ta décision est déjà prise. Ne reste pas pour nous si tu penses que ta vie est ailleurs. Ta mère et moi t'aimons, nous ne supporterions pas de te voir malheureux.Échangeant des mots visant à réconforter l'autre, des larmes et encouragements, les deux hommes se firent leurs adieux, conscients que leurs retrouvailles ne seraient pas avant plusieurs années, si retrouvailles il devait y avoir.- Va embrasser ta mère avant de partir, et Anélya. Je vais préparer un sac pour ton départ.Son père, figure forte de la famille s'effaça par la porte arrière, les yeux rouges d'avoir pleuré. Sayanel se dirigea vers la chambre de ses parents et trouva sa mère assise sur la fauteuil, un sourire sur les lèvres, les yeux brillants.- Alors, ça y est, tu t'en vas.- Mère...- Viens dans mes bras.. Sayanel s'effondra dans ses bras, de gros sanglots secouant sa poitrine. Elle le berça contre elle pendant de longues minutes, jusqu'à ce que, fatigué, les larmes se tarissent. - Je reviendrais vous voir. C'est promis.- Je sais. Tu es mon fils chéri. Contente toi de prendre soin de toi et ne nous garder une place dans ton cœur.- Toujours mère, toujours. Vous allez me manquer. - Toi aussi Sayanel. Allez, file avant que ton père ne vienne te chercher. Il ne s'agirait pas de l'énerver ce soir.Il sortit, le cœur déchiré par sa décision qu'il savait être la bonne, triste de voir finalement venir ce moment. Il entra dans la chambre d'Anélya et déposa sur son front un baiser rapide, pour ne pas la réveiller. Il déposa entre ses mains une pierre précieuse bleue qu'il avait un jour trouvé dans la cour de l'auberge après le départ d'une caravane et qu'il savait qu'elle convoitait secrètement. Avant de sortir, il se promit en silence de revenir, rapidement, pour la voir grandir.
Il referma la porte sur la maison silencieuse et rejoignit son père dans la cour. Il lui avait préparé un sac qu'il saurait plus tard empli de vêtements et de victuailles. Mais son père tenait dans sa main une lanière en cuit et Sayanel fut immédiatement subjugué par le cheval qui y était attaché.- J'ai demandé à Jayil de te trouver un cheval il y a deux jours, quand j'ai compris que tu partirais. Il a trouvé cette jument très belle, alors... Bref, j'espère qu'elle te mènera là où tu le souhaites. Après de nouvelles larmes et un dernier regard, Eriel rentra chez lui et en ferma la porte, victime d'émotions qu'il aurait aimé ne jamais connaître.- Salut mon beau, chuchota Sayanel.L'animal était d'un marron sombre et ses yeux se posèrent sur lui. Il s'avança vers lui, conscient que le garçon s'adressait à lui, et attendit. Il n'avait pas encore de nom à lui donner, trop de sentiment lui asseyait l'esprit pour qu'il puisse y réfléchir. - Allez, on y va ? Ils se mirent en route, marchant l'un à côté de l'autre, Sayanel ayant besoin de fouler une dernière fois les rues de l'Exploitation. Arrivé à l'orée de la forêt, il attacha la lanière de cuir à une branche et grimpa à l'arbre le plus proche. De là, il voyait tout le village, et surtout, il voyait sa maison, dont une lueur vacillante illuminait encore la fenêtre. Un craquement retentit derrière lui alors qu'une dernière larme roulait sur sa joue.- Je suis prêt.- Pas encore, mais tu le seras bientôt, chuchota Enaëllya dans son dos. Prends tout ton temps, je t'attend en bas. Il resta assis là, à contempler cette lueur, puis lorsqu'elle fut chassée par les premiers rayons du soleil, il rejoignit Enaëllya. Elle était assise dans l'herbe, près de son cheval, entièrement blanc, qui broutait avec sa monture. Il se dirigea vers l'anima qui trottina vers lui. - Je vais t'appeler Aurore, ça me semble approprié. Ça te va ? La jument hennit joyeusement et il se tourna vers Enaëllya, plus décidé qu'il ne l'avait jamais été.
- Je suis prêt, maintenant.
- Chapitre 2 - L'apprentissage:
Presque trois ans étaient passés. Trois ans de découverte, de leçons, de douleurs et de peines. Trois années de combats perdus, de côtes brisées, de gestuelle marchombre salvatrice et de nouveaux combats. Trois années d'escalade, de compréhension mutuelle, de rites et d'initiation. Sayanel avait été présenté à l'Ahn-Ju au début de sa troisième année et il était parti seul à l'ascension du Rentaï dans un voyage aussi solitaire que merveilleux. Il avait obtenu la greffe et s'en était revenu vers Al-Far. Enaëllya lui avait dit lors de son départ, quelques semaines auparavant qu'elle serait tous les jours à l'auberge du Faon, attendant son retour.
- Et si je ne reviens pas ?, lui avait-il demandé, la veille de son départ, soudainement soucieux.
Elle s'était contentée de sourire et avait tiré de sa poche un crayon qu'elle avait laissé courir sur le journal qu'elle remplissait chaque soir après leurs divers entraînement. Chose incroyable, il avait pu jeter un regard à ce qu'elle venait d'écrire.
« Puissant doute Devant le chemin à parcourir. Éternelle confiance. »
Il s'était esquivé ensuite, prétextant une promenade nocturne mais n'avait pu s'empêcher de se sentir rougir. Les marques de confiance et d'amitié d'Enaëllya étaient rares, et si aujourd'hui elle avait répondu à ses appréhensions, il ne pouvait s'empêcher de se demander si elle n'affichait pas plus de confiance qu'elle n'en ressentait réellement.
Il pensait à cela, chevauchant Aurore, alors que se profilait devant lui la forêt de Baraïl. Le Rentaï était derrière lui et il retrouverait sa Guide le lendemain, si tout allait bien. L'apprentissage de Sayanel ne fut marqué d'aucun événement fâcheux et s'il douta par moment, une phrase d'Enaëllya lui permettait de revenir sur la Voie qu'il s'était choisie.
L'auberge du Faon apparut soudainement devant lui, et il se surprit à ne pas s'être rendu compte du chemin qu'il empruntait. Il confia Aurore au garçon d'écurie et poussa la porte. L'été était de retour et même si le soleil ne s'était levé que depuis une heure, les fenêtres étaient grandes ouvertes, faisant profiter de la brise légère de l'extérieur et teintant l'air d'une odeur d'herbe coupée des plus satisfaisantes.
Comme elle l'avait promis, Enaëllya fit son entrée quelques minutes plus tard, alors qu'il était attablé devant un copieux petit déjeuner. Mais elle n'était pas seule. Jilano l'accompagnait. Les deux jeunes hommes avaient fait connaissance à la cérémonie de l'Ahn-Ju quelques mois auparavant et avaient noué, comme leurs Guides, une belle amitié. Ils étaient en tous points différents mais se comprenaient si bien qu'ils n'avaient parfois pas besoin de parler. Jilano était vif, drôle, impétueux et volontaire. Il cachait difficilement un esprit bien fait et rapide et dépassait régulièrement Sayanel lors de leurs entraînements au combat par sa rapidité. Ce dernier était plus silencieux, observateur, plus doué que Jilano pour se dissimuler ou se mouvoir sans bruit. Ils étaient parfaitement complémentaire et l'avait compris très vite, empêchant par là-même l'apparition d'une quelconque compétition entre eux.
- Te voici enfin de retour. Tu en a profité pour voir l'Oeil d'Otolep jeune disciple ? - Je crois qu'il voulait se faire désirer Enaëllya ! Surenchérit Jilano avant de lui serrer la main.
Les joyeuses retrouvailles égaillèrent l'auberge et pendant quelques minutes, Sayanel en oublia la fatigue liée à son dernier voyage.
Enaëllya en vint rapidement au point qu'elle voulait aborder avec eux.
- Bon, les affaires reprennent. J'ai été contactée par la guilde, il y aurait un problème avec une jeune disciple. Je dois donc partir et ne sait pas pour combien de temps j'en aurais. Ne vous attendez pas à avoir des vacances jeunes gens, vous partez en mission. Oui, ça vaut aussi pour toi Jilano, Esîl vient avec moi.
Elle sortir de sa poche une grande carte de Gwendalavir et la leur tendit.
- J'ai besoin que vous partiez faire des rencontres pour la guilde, afin de proposer nos services. Je vous ai proposé vu que vous avez tous deux été à l'Ahn-Ju et que vous avez réussi votre ascension du Rentaï. Cependant, cette mission est dangereuse et j'ai dû longuement négocié avec les maîtres marchombres. Je ne doute pas de votre réussite. Bref, pour plus de détail, il vous faut vous rendre à la rencontre de plusieurs peuples. Vous irez en territoire Faël pour commencer. Vous êtes ensuite attendus à la citadelle des frontaliers. Vous terminerez par l'Auberge de la Pointe du Monde, près de l'Oeil d'Otolep.
Le front de Jilano s'était plissé et Sayanel écoutait avec attention les ordre d'Enaëllya, conscient que cela serait l'épreuve la plus importante de sa formation.
- Vous devez rencontrer les dirigeants et responsables de chacun de ses endroits pour jeter les bases d'une alliance avec eux. Votre mission n'est pas de montrer ce que nous sommes, seulement de les convaincre de recevoir un diplomate qui viendra, avec son expérience, les voir ensuite.
Jeter les bases d'une alliance, un diplomate. Est-ce que la situation en Gwendalavir était en train de changer pour que cette mission soit nécessaire.
Le lendemain, les deux jeunes hommes chevauchaient à travers la forêt de Baraïl, cherchant le début du territoire Faël. Les derniers mots qu'Enaëllya lui avait offerts tournaient dans sa tête et il n'en comprenait pas encore toute la saveur.
- Lorsque tu seras à l'Oeil d'Otolep, tu affronteras un danger bien plus redoutable que tous les combattants que je t'ai fais affronter jusque là. Mais ce doute là sera légitime ; ne le repousse pas, ne le dénie pas. Accepte le, étudie le, et réfléchis. Tu n'en sortiras que plus fort. J'espère te revoir vite.
Il n'avait aucune idée de ce qu'elle avait voulu entendre par là, et la peur serrait déjà son cœur lorsqu'il y pensait. Jilano qui avait conservé le silence jusque là s'employa à rendre la suite du voyage plus agréable, et Sayanel aurait menti s'il avait dit qu'il n'avait pas réussir. Les deux hommes découvrirent un nouveau sentiment de liberté qu'ils n'avaient pas avec leur guide ; ils étaient libres d'aller où ils voulaient, au rythme qu'ils voulaient, et les guildes et représentants qu'ils rencontraient étaient pour la plupart, déjà tous au courant de leur venue, ce qui rendait les négociations et discussions bien plus faciles.
La citadelle ne posa pas plus de soucis pour eux en négociations, mais y entrer fut laborieux. Les soldats ne voulurent pas croire en leur identité, et leur posèrent mille et une questions, entamant la patience de Jilano.
Ils finirent par reprendre la route et mirent encore quelques jours pour trouver l'Oeil d'Otolep. L'endroit avait été relayé dans tellement de livres et de chansons que Sayanel n'arrivait plus à calmer les battements de son cœurs lorsqu'il le découvrit devant lui. Le soleil se couchait et ses rayons dépeignant mille nuances d'orange dans le ciel lui transpercèrent le cœur comme autant de flèches acérées. L'air ne vibrait qu'au son des vagues sur les rochers plus bas et l'air était empreint d'iode. Une tranquillité infinie se déversa en lui et il se laissa couler en silence dans la gestuelle marchombre, inconscient du fait que quelques mètres sur sa droite, Jilano l'imitait, une larme salée coulant sur sa joue, en proie à la même émotion.
Le soleil se coucha finalement, sans qu'aucun des deux ne sache où trouver l'auberge ou même ne s'en soucie. Le jour les trouva apaisés et reposés, comme si les semaines de voyage n'avaient pas eu lieu. Ils s'étonnèrent même de trouver quelques centaines de mètres plus loin un panneau planté dans la terre leur indiquant le chemin jusqu'à l'Auberge de la Pointe du Monde. Ils suivirent le chemin, une maturité nouvelle insufflée dans leur corps, comme si la rencontre avec l'Oeil d'Otolep avait en partie changé ce qu'ils étaient.
L'auberge se dressait au dessus de l'Oeil, coincée entre un bout de forêt et la falaise abrupte. Ils descendirent de cheval et entrèrent. Une vingtaine de clients étaient là, du soldat solitaire mangeant avant de repartir suivre une quelconque aventure et des jeunes femmes attablées, en partance pour l'Académie des Dessinateurs.
L'oeil et l'oreille de Sayanel furent immédiatement attirés par l'homme qui tenait le bar et qui riait de bon cœur avec une femme à ses côtés. Son cœur se mit à battre douloureusement contre ses côtes et il l'approcha, soudainement timide.
- Jayil... ?
L'homme arrêta de rire et plongea son regard interrogatif dans les yeux de Sayanel. Puis, un éclair de compréhension s’attarda sur son visage et ses yeux s'embuèrent de larmes.
- Sayanel, c'est bien toi.
Il contourna le comptoir, sous les yeux surpris de la femme derrière et serra Sayanel contre son cœur. De lourdes larmes tombèrent de ses yeux et coulèrent sur la nuque du garçon mais il rendit à Jayil son étreinte, aussi fort qu'il le put.
- Que fais-tu là Jayil ? - Et toi mon garçon ? Je te croyais mort toi aussi !
Jayil l'avait relâché et s'était écarté pour l'observer, jaugeant en un coup d'oeil sa nouvelle stature et la musculature discrète qui tendait ses vêtements.
- Non, je suis parti il y a presque trois ans. Mais.. Pourquoi me croyais-tu mort « moi aussi » ?
L'homme perdit soudainement son sourire et baissa les yeux.
- Viens avec moi.
Il guida Sayanel vers une porte arrière qui débouchait sur une maison qu'il n'avait pas vue pendant que Jilano restait dans l'Auberge, commandant à manger pour eux deux. Jayil ouvrit la porte et invita Sayanel à s'installer dans un fauteuil.
- Il y a quelques mois, j'ai rencontré Tamina et nous sommes venus nous installer ici pour reprendre l'Auberge de son père. Je t'avoue que je ne m'attendais pas à avoir ce genre de vie mais j'en suis très heureux. Un soir, il y a deux mois un homme est arrivé, il nous décrivait l'Exploitation à feu et à sang. Des créatures repoussantes sont venues pendant une nuit et ont tout détruit.
Un silence glacé s'installa dans la pièce. Sayanel, qui n'aurait jamais cru ça possible sembla manquer de courage soudainement.
- Et mes parents ? Et Anélya ? - Je suis désolé, je n'ai pas eu de nouvelle depuis. Mais l'homme nous a dit qu'il n'y avait eu aucun otage...
Sayanel sauta sur ses pieds et sortit de sa poche la carte que lui avait confié Enaëllya. Il l'ouvrit et la posa sous les yeux de Jayil.
- Dis moi où est l'Exploitation. J'y vais maintenant.
Jayil sembla soudain effrayé par la requête de Sayanel, mais il baissa les yeux et désigna un point sur la carte.
- Là. Là où tu as dessiné une croix. Mais il n'est pas besoin d'une carte, je peux t'indiquer la direction.
Sayanel voyait effectivement la croix dessinée à la main sur la carte. Comment ne l'avait-il pas vu auparavant ? Enaëllya était-elle au courant que ses parents étaient en danger et l'avait-elle conduit ici intentionnellement.
Après avoir demandé la direction à Jayil, il sauta sur son cheval et le lança au galop. Son cœur se serrait d'appréhension. Il n'avait pas vu ses parents depuis son départ, malgré sa promesse. Il n'en avait jamais eu l'occasion, ni le temps, et avait souhaité attendre la fin de sa formation pour y retourner en Marchombre et leur montrer le chemin parcourut. Jayil lui avait indiqué qu'il se trouvait à 6 jours de voyage mais il fit la route en 4 jours, ne s'arrêtant qu'à de rares moments pour ménager sa monture.
L'Exploitation était tombée. Les bâtiments et maisons n'étaient plus que ruines ou cendres. La paille de l'allée principale était tâchée de sang et des corps étaient pendus sous l'Arbre de la place centrale, celui ayant accueilli leurs jeux d'enfants et les bénédictions des couples se mariant. Le silence régnait et une odeur de mort flottait dans l'air. Les jambes tremblantes, il se laisse violemment tomber sur une pierre plate qui avait été pendant des années l'endroit secret où les couples amoureux venaient graver leurs initiales, mince preuve d'un amour censé être éternel. L'Exploitation avait été saccagée et pillée et tous les repères que Sayanel reconnaissait encore pour les avoir croisés chaque jour n'étaient plus. L'école avait été brûlée, chaque vitre des maisons détruites... Il détourna le regard des corps pendus à une branche en face de lui et se dirigea vers la maison qui l'avait vu naître. Si les murs n'étaient pas écroulés, le toit n'était plus et les herbes hautes devant la porte rendaient encore plus flagrant l'aspect désert de l'Exploitation. Sayanel passa la porte qui pendait sur ses gonds et pénétra la maison. Des traces de sang séché étaient visibles sur les murs et il pouvait sans difficulté s'imaginer les cris de sa famille cherchant à fuir le danger. Il se dirigea vers les chambres, surpris et inutilement rassuré par l'absence de corps dans la maison. Il trouva néanmoins la porte de la deuxième chambre fermée et fut submergé par une vague d'espoir.
- Père !! Mère !! Anélya !!! Vous êtes là-dedans ?
Il essaya d'enfoncer la porte mais ne parvint qu'à se faire mal à l'épaule. Il sortir alors de la maison en courant et escalada la fenêtre de la chambre pour enfin y entrer. Ils étaient là, et alors que ses joues étaient noyées de larmes, il tomba à genoux. Ils devaient être morts depuis des jours mais rien ne trahissait une quelconque violence. Sa mère était dans le lit et son père semblait endormi dans le fauteuil près d'elles. Leur visage bleuit par la mort semblait étrangement apaisé, comme si la mort n'avait pas été une ennemie si effrayante. Une odeur de putréfaction commençait à emplir la pièce mais Sayanel parvint à conserver la totalité de son estomac à sa place. Un coffret en bois était posé sur le bureau dont il s'approcha lorsque les larmes se furent taries.
Il contenait la pierre précieuse qu'il avait offert à Anélya le jour de son départ, des siècles plus tôt et de nombreux papiers. Tous lui étaient adressés. Sa mère, son père, et sa sœur, lui confiant alternativement leur espoir quant à son avenir et lui expliquant la situation.
L'attaque avait été soudaine et ils s'était enfermés ici pour tenter de survivre. Mais son père avait été blessé en tentant de barricader la porte. Ils avaient donc décidé de ne plus sortir d'ici. Son père avait été consumé par une infection et sa mère avait préféré ingérer un poison quand elle avait compris que leurs assaillants ne les laisseraient pas s'en sortir. La dernière lettre était d'Anélya :
« Sayanel.
Si tu lis ça, c'est que je ne t'ai pas encore retrouvé. J'ai pu m'enfuir et j'écris ça depuis un arbre, près de l'Exploitation. Je guette le moment où les monstres s'en iront et je viendrais alors déposer ça dans le coffre avec les lettres de Papa et Maman. Je prie pour qu'il ne te soit rien arrivé et pour que tu trouves ma lettre. Je vais rester quelques semaines ici, puis j'irais ailleurs. Il me faut trouver du travail, et un sens à ma vie, comme tu as pu le faire. Je reviendrais ici, chaque début d'été, pour essayer de te retrouver. S'il te plaît, ne m'oublie pas.
Anélya, ta sœur. »
Les jours qui suivirent furent consacrés à enterrer les cadavres qui jonchaient l'Exploitation, à nettoyer les lieux et à effacer les traces de l'odieux massacre commis par les Raïs, comme l'avait compris Sayanel. Il dormait en dehors de l'Exploitation, dans un arbre ou à même le sol et recommençait son dur labeur dès le soleil levé. Mais même ce travail si dur soit-il ne parvenait pas à masquer les doutes et interrogations qui avaient envahis sont esprit. Que se serait-il passé s'il n'était pas parti ? Il aurait peut-être pu sauver sa famille. Il aurait pu les voir encore, passer tant de temps avec eux. Il aurait pu sauver l'Exploitation, il en était sûr. N'était-il pas donc coupable d'avoir été absent quand les siens avaient besoin ? Qui était-il pour avoir décidé de passer sa vie loin d'eux sans pouvoir les défendre ? Et toutes ces missions, ces gens à protéger, à escorter. A quoi bon protéger des inconnus et n'être pas capable de prendre soin de ceux qu'on aime ?
Deux semaines passèrent ainsi, entre travail, peine et doutes. Deux semaines où il mangeait à peine, ne sentait plus même le vent sur sa peau où la morsure du soleil. Puis, un jour, alors qu'il creusait une nouvelle tombe dans l'ancienne cour de l'Auberge, il entendit des cris venir de l'extérieur de l'Exploitation. Intrigué, il tendit l'oreille, convaincu d'avoir rêvé. Un nouveau cri déchira l'atmosphère, mélange de peur et de supplique. Il s'élança dans l'allée, se maudissant d'avoir laissé avec Aurore son sac où dormaient ses poignards. Une femme courait dans les hautes herbes, serrant un lourds vêtement dans ses bras. Elle était poursuivie par deux créatures humanoïdes qui poussaient des cris féroces en brandissant une hache pour l'un et un arc pour l'autre. Il accéléra, hurlant au créatures en espérant les détourner de leur cible. La femme fit un détour pour venir à sa rencontre et alors qu'il pensait pouvoir la rattraper à temps, un Raï banda son arc et lui décocha une flèche. Elle s'effondra en poussant un cri de douleur.
Sayanel cingla l'air de sa main et un croissant de lune brillant jaillit dans l'air et abattit les deux assaillants. Il rejoignit bien vite la femme dont la robe, à hauteur de l'abdomen était déjà tâchée de sang.
- Aidez nous... Lui demanda-t-elle en dévoilant ce qu'elle tenait dans ses bras.
Sans se poser de question, sans lui laisser le temps de parler plus, il siffla Aurore, la monta en tenant l'inconnue dans ses bras et la dirigea vers la Citadelle des Frontaliers. Aurore, galvanisée par les encouragements de son maître sembla voler sur la lande et dévora les lieues les séparant de leur objectif. En une journée seulement, ils y furent et les soldats, comprenant l'urgence de la situation les menèrent devant le tout jeune empereur Sil' Afian. Il demanda immédiatement à un de ses maîtres du Dessin d'amener la jeune femme à Fériane grâce à un pas sur le côté.
Il se présenta quelques jours plus tard à l'Auberge de la Point du Monde où il trouva Jayil, Enaëlya, Jilano et Esîl attablés et put leur raconter toute l'histoire. Il avait trouvé une nouvelle stabilité et des réponses à ses questions. Il n'avait peut-être pas pu sauver sa famille, mais il était possible de sauver d'autres vies et il ne pouvait pas se refuser à cette voie.
Ils passèrent quelques jours à l'Auberge, savourant leur amitié et la fin de ce nouveau voyage. Esîl et Jilano repartirent à l'aube pendant que Sayanel et Enaëlya sellaient leurs montures. Ils firent un détour par l'Oeil d'Otolep et il sentit la même émotion que plusieurs semaines auparavant le saisir. Cet endroit était si parfait, si pur qu'il aurait pu y rester plusieurs heures. Enaëlya s'était assise à côté de lui, les jambes pendantes dans le vide et chuchota :
- On en a terminé Sayanel.
Il garda le silence, conscient que la sérénité qu'il ressentait était liée à l'Oeil et qu'il lui faudrait affronter rapidement le vide qu'elle allait laisser.
- Ces trois années ont filé si vite, Enaëlya. - Je sais.
Ils gardèrent le silence. Un silence complice, qui s'étira de minutes en heures et qu'il convint finalement de briser.
- Je vais partir maintenant Sayanel. Mais je serai toujours là. Et tu seras toujours avec moi. - Nous croiserons nous ? - Bien sûr. Sauf si tu ne veux plus me voir..
Une larme roula sur la joue de Sayanel qu'il ne prit pas la peine d'essuyer. La tristesse s'insinuait en lui, comme si la sérénité offerte par l'Oeil commençait à s'étioler et que son corps comprenait ce qu'il se passait.
- Tu n'as jamais rien dis de plus stupide. - Alors, ne t'inquiètes pas jeune disciple, nous nous reverrons. Je suis fière d'avoir pu te guider et fière des épreuves dont tu es sorti vainqueur.
Il continua à fixer l'horizon alors qu'elle se levait. Elle vint s'agenouiller derrière lui et l'entoura de son bras. Le geste, empli d'amour et qu'elle ne s'était jamais permis avant ça fit éclater Sayanel en sanglots, longs et douloureux. Il lui empoigna le bras et vint le serrer plus fort encore contre lui, comme s'il avait voulu se souvenir pour toujours de la chaleur et la douleur de cette étreinte.
Il finit par se calmer et la fatigue laisse place à la tristesse. Enaëlya finit par relâcher son étreinte et il la sentit se relever derrière lui. Elle posa une nouvelle fois la main sur son épaule et murmura : « Je serai toujours là ».
L'impression de la main sur son épaule demeura bien longtemps après qu'elle soit partie et il attendit plusieurs heures là de retrouver son équilibre.
- Chapitre 3 - Trahisons:
Les années passèrent, pleines de surprises et d'aventures. Sayanel parcourut le monde aux côtés de Jilano et apprit beaucoup sur le monde qui l'entourait. Quelques années après la fin de sa formation, il prit à ses côtés Nylia, son premier disciple. Il voyait en elle ce qu'il avait longtemps été, un jeune homme un peu perdu, avec une grande force en lui. Elle avança longtemps sur la Voie mais peu avant la fin de sa formation, elle l'abandonna pour suivre celle de l'amour, s'installant dans la Citadelle des Frontaliers avec le soldat qui lui avait demandé sa main. Si la déception pointa le bout de son nez, Sayanel compris au sourire de son disciple quand elle lui annonça que cette situation serait inévitable dans son parcours de Guide. Il attendit quelques années, s'interrogeant longuement sur les raisons de son précédent échec lorsqu'il rencontra Nillem. **** Ce dernier était un jeune voleur des rues d'Al-Jeit et il se faisait poursuivre par les gardes lorsque son regard croisa celui de Sayanel. Ce dernier put y lire détermination, concentration et quelque chose de plus sombre, de plus profond. La solitude. Il décida donc de suivre la course poursuite en passant par les toits, ne se décidant à intervenir que lorsque le jeune homme ne serait plus en mesure de s'échapper. Il devait reconnaître que cela prit plus de temps qu'il ne l'avait imaginé. Le garçon montrait des capacités à la course et à la dissimulation innées qui dépassait de beaucoup ce qu'il avait pu obtenir de Nylia lors de sa formation .Lorsqu'il finit tout de même par se retrouvé acculé à un mur, Sayanel intervint. Dissimulé dans la pénombre de la fin d'après-midi, il laissa un murmure, un chuchotis échapper à ses lèvres et le temps sembla se figer. Le plus grand des gardes, qui s'avançait vers le voleur d'un air menaçant fut stoppé en plein mouvement. Le jeune homme se figea, essoufflé, cherchant à comprendre et jetant des coups d'oeil aux alentours pour savoir par où il pourrait s'échapper. - Impressionnante fuite... Tu ne manques pas de talent.Sayanel sortit de l'ombre qui le dissimulait et se glissa sans difficulté entre les gardes qui ne bougeaient plus. Il fixa un sourire doux sur son visage, se demandant si cette entrevue changerait la vie du garçon comme quand Enaëlya lui avait parlé, des années, des siècles auparavant. - Qui êtes vous? C'est vous qui faites ça? demanda le voleur en désignant d'un coup de tête le garde le plus proche de lui.- Je m'appelle Sayanel. Et oui, c'est moi qui fais ça.- Pour quelle raison? J'allais m'en sortir tout seul, grogna le jeune homme, gonflant la poitrine dans une pathétique et impertinente tentative d'impressionner le Marchombre. Sayanel se rapprocha encore et croisa les bras, jaugeant du regard la stature de son vis-à-vis. Il nota la posture défensive, et la pose de combat qu'il avait pris, peut-être sans s'en rendre compte. - Oui... Je n'en doute pas.**** Sayanel sortit de sa rêverie. Les sentinelles avaient trahi l'empire et Ellana était revenu de mission avec l'annonce terrible de la trahison de Nillem qui s'était rallié aux Mercenaires du Chaos. Sayanel, sans un mot, avait sauté sur Aurore et avait galopé des jours durant. La nostalgie l'avait poussé vers l'Oeil d'Otolep et il avait attendu d'y être pour laisser sa peine s'échapper. La trahison résonnait dans tout son être, bouleversant tout ce qu'il avait cru possible, éteignant l'espoir qu'il avait placé dans la nouvelle génération de marchombres. Pire que tout, elle mettait en avant son incapacité à former, à guider, résonnant doucement avec l'échec de la formation de Nylia. Sayanel resta éloigné du reste du monde pendant des semaines, puis des mois qui se muèrent en années. Deux ans passèrent sans qu'il ne se présente à qui que se soit. Jilano le retrouva bien sûr, et s'en vint le consulter plusieurs fois, quand la guilde Marchombre était au plus mal, gangrenée par des adeptes en manque de pouvoirs. Sayanel s'en voulut de réagir de cette façon, mais il n'aurait pu en tous cas, faire plus que Jilano. Deux ans après la trahison de son disciple, il fut réveillé par une main se promenant sur son visage, douce comme une plume. - Si j'avais su que tu te morfondrais de la sorte, je ne t'aurais pas guidé sur la Voie.Enaëlya. Sayanel ouvrit les yeux, laissant un sourire éclairer son visage, pour la première fois depuis des semaines. Elle s'assit à côté de lui pendant qu'il se redressait, jetant un oeil à Aurore qui broutait paisiblement à côté et le feu qui l'avait réchauffé cette nuit, maintenant éteint. - Quand tu m'as dis que tu serais toujours là, je ne m'attendais pas à cela.- Sayanel, Jilano est mort.Et le temps s'arrêta. Étonnant comme Sayanel pourrait encore, des années après, raconter le vide qui s'est emparé de son être à cet instant là. Il est des moments dans la vie qui marquent et laissent un amer goût dans la bouche. Le goût du sang. Le goût de la mort. Et alors, rien n'importe plus. - ... Que s'est-il passé? - Il a été assassiné. De longues minutes s'écoulèrent, étirant leur infini autour d'eux, les figeant dans une attente absolue. Pour l'un qui désirait se rendormir et n'avoir jamais rien su de cette nouvelle et pour l'autre, triste d'avoir été la messagère de si terrible nouvelle, consciente que si le coeur de Sayanel avait un jour battu pour elle, elle était celle qui venait de le briser. La question échappa à ses lèvres :- ...Qui?- Personne ne le sait. Mais Ellana vient de se lancer dans une vendetta. Elle est persuadée que c'est un membre du Conseil des Marchombres, ce avec quoi je ne peut qu'être d'accord. - Comment va-t-elle?- Aussi bien que toi, j'imagine. Sayanel... - Je dois la rejoindre, je sais bien..- Oui. Tu ne trouveras aucune réponse ici, même si j'aimerais t'en apporter plus. Sayanel se rappelait le jour où il l'avait rencontrée. Elle était arrivée sur l'esplanade des départs de la caravane qu'il avait pour habitude d'escorter chaque année et il avait su voir en elle les qualités qui feraient d'elle la meilleure apprentie marchombre que Jilano avait connu.Jilano...Sayanel se leva. Il était temps de changer les choses.
- Chapitre 4 - 4 ans après..:
Al-Jeit était silencieuse. En surface tout du moins. Sous les pieds des quelques promeneurs encore debout, une cérémonie aussi importante qu'exceptionnelle avait lieu. L'élection du nouveau conseil des Marchombres. Sayanel se battait depuis plusieurs mois pour couper les branches qui en gangrenaient les plus hauts membres et venait de se faire élire à sa tête. Une cérémonie rapide et sobre avait alors été organisée pour lui laisser proposer aux membres présents les Maîtres Marchombre qui, pour lui, siègeraient au Conseil avec sagesse et justice. Il avait alors vu ses souhaits être approuvés par l'ensemble de la guilde et avait pu passer la soirée à discuter avec d'anciennes connaissances, soulagé de toute anxiété quant à l'intégrité future de la communauté Marchombre.
Alors que le soleil se levait et que les quelques membres encore présents s'esquivaient en silence, il s'éloigna vers une porte dérobée, rejoignant les appartements qui avaient été mis à sa disposition la veille et où il avait déposé ses affaires.
Il se dévêtit rapidement, enfilant des vêtements plus confortables que la toge de Porte Parole du Conseil, attrapa un mince carnet en cuir sur le bureau et sortit. Il escalada les passerelles d'Al-Jeit pour se jucher sur le dôme en verre de l'Académie et admira le lever du soleil.
Il ne bougea pas pendant un moment, offrant sa peau aux rayons timides du soleil puis sortit de sa poche le carnet de cuir. Il l'ouvrit à la dernière page, sur laquelle il avait recopié quelques mots offerts par Jilano :
" Une Voie en soi, Comme tracée pour nos pas. Amitié Eternelle."
Sayanel sourit.
| | Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Edwin
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Mon personnage Sexe et âge: Femme de 27 ans Aptitudes: Enchaîne sans difficulté les pas sur le côté
| Elyssa Cil'DarnDessinateur
27.01.16 16:40 Bienvenue officielle alors ! Il ne manque plus que la deuxième partie du mot de passe (nous sommes viles ), regarde du côté des règles de RP :) | | Âge : 32
Autre(s) Compte(s) : xxx
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| 27.01.16 16:48 Oui, ça aurait été trop simple ! C'est maintenant chose faite !
Et merci :) | | Âge : 30
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Mon personnage Sexe et âge: Ex-Marchombre de 30 ans...une femme bien entendu Aptitudes: Sait ce battre contre toutes sortes d'armes, n'a pas peur et viendra toujours en aide aux autres
| Killian DelkaïronMercenaire__Membre
27.01.16 17:09 | | Âge : 32
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Mon personnage Sexe et âge: Aptitudes:
| 27.01.16 17:10 Merci !! | | Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Edwin
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Mon personnage Sexe et âge: Femme de 27 ans Aptitudes: Enchaîne sans difficulté les pas sur le côté
| Elyssa Cil'DarnDessinateur
27.01.16 17:11 FELICITATIONS ! C'était encore plus compliqué que l'Anh Ju mais te voilà validé ! Je laisse à Killian te présenter la guilde des Marchombres, enfin sur le forum, pour ma part je m'occupe de l'Esprit errant qui est en toi ! On a un QG tout neuf ICI qui n'attend que des idées d'amélioration et des discussions. Et si tu as des questions ou des suggestions pour le forum en général, il faut aller visiter la Place Publique ! Tu peux dès à présent participer au flood et aux RPs ! Bienvenue | | Âge : 32
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Mon personnage Sexe et âge: Aptitudes:
| 27.01.16 17:15 Oui, finalement, nous avons réussi :'D
Merci encore !!
Et le lien du QG ne fonctionne pas...? | | Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Edwin
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Mon personnage Sexe et âge: Femme de 27 ans Aptitudes: Enchaîne sans difficulté les pas sur le côté
| Elyssa Cil'DarnDessinateur
27.01.16 17:23 De rien, merci à toi pour ta patience !
Tu n'y as accès qu'avec ton compte principal :) Comme tu n'as accès au QG Marchombre qu'avec le compte de Sayanel | | Âge : 32
Autre(s) Compte(s) : xxx
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Mon personnage Sexe et âge: Aptitudes:
| 27.01.16 17:23 Oh, super ! Mes questions sont stupides :D Merci, merci ! | | Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Edwin
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Mon personnage Sexe et âge: Femme de 27 ans Aptitudes: Enchaîne sans difficulté les pas sur le côté
| Elyssa Cil'DarnDessinateur
27.01.16 17:29 Meeeeuh non mon petit, il n'y a pas de question stupide ! | | Âge : 32
Autre(s) Compte(s) : Sayanel Lyyant
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| Elcane Hil'MilhoirLégionnaire__Membre
27.01.16 17:33 Haha, j'adore les smileys de ce forum ! :') | | Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Kem Al'Ran
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Mon personnage Sexe et âge: Ex-Marchombre de 30 ans...une femme bien entendu Aptitudes: Sait ce battre contre toutes sortes d'armes, n'a pas peur et viendra toujours en aide aux autres
| Killian DelkaïronMercenaire__Membre
27.01.16 17:33 Et pour les Marchombres, notre QG est ICI ! Nous t'accueillons à bras ouverts et je ne pense pas avoir à te présenter la guilde, tu joues son "chef" à la perfection :) N'hésite pas à proposer tes idées et bâtir la guilde avec nous :) | | Âge : 32
Autre(s) Compte(s) : Sayanel Lyyant
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Mon personnage Sexe et âge: Aptitudes:
| Elcane Hil'MilhoirLégionnaire__Membre
27.01.16 17:34 Merci Killian :) Et je n'hésiterai pas ! /o/ | | Âge : 30
Autre(s) Compte(s) : Caym Cali
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Mon personnage Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
| 27.01.16 20:43 donc officiellement : BIENVENUUUUUUE ! Superbe fiche ! :D j'espère que maintenant qu'il y a plein de MCB vicieux partout vous réussirez à faire de belles quêtes bien folichonnes :D (Caym déteint sur moi, j'aime pas les MCB) (Surtout qu'on est en pénurie de Chevaliers ! ) Je te souhaite plein de beauuuux RPs ! | | Âge : 32
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| 27.01.16 21:20 Haha !! Merciiiiiiiiiiiiiii !! /o/ Désolée de participer à l'invasion :D | | | |
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