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L’Envers du décor.[Suite Quête Impériale](Edwin/Ellana/Siam)
Ellana Caldin
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Ellana Caldin
Marchombre



12.10.15 23:30
« L’Envers du décor. »



Oiseau gracile, je m’étire et je m’effile. Le temps n’a aucune emprise sur les muscles roulant sous ma peau satinée, à demi-dévoilée par ce drap de soie qui me couvre jusqu’aux hanches. Où suis-je ? Qu’importe. En dépit de l’étau qui comprime mon crâne et du goût pâteux qui orne ma bouche, je me sens bien. Un courant d’air traverse la pièce, effleure mes cheveux, se perd le long de mon cou et de ma poitrine. Un frisson me parcourt l’échine. Je n’ose ouvrir les yeux. Pourquoi ? Y a-t-il matière à avoir peur ? Mes sens avertis malgré ma récente torpeur m’annoncent  que ce n’est pas le cas. D’où vient alors cette étrange impression qui empreint ma poitrine d’un poids considérable ? Pour cette fois, poète comme savant demeurent muets face à la question posée. Sont-ils endormis, eux aussi ? Je n’aurais su le dire. Où suis-je ? Qu’importe.  Puis-je être effrayée par la Lumière comme par les Ténèbres, je me sens incroyablement bien.


Féline.

Lentement, la jeune femme étire l’un après l’autre les muscles de son corps encore endormi. Yeux clos, elle agite chacun de ses doigts, saisissant sans le voir quelques-unes des particules de lumière qui illuminent la chambre en cet instant. D’un mouvement mesuré, elle dégage l’une de ses jambes de la chaleur des couvertures avant de l’y remettre aussitôt ; en dépit du soleil et de l’heure avancée de la matinée, la température de la pièce reste encore bien trop fraîche pour tenter une sortie aussi téméraire. Soupirante, Ellana effleure de ses phalanges la douceur de sa chevelure ébène, puis grimace en y trouvant un nœud. Apparemment, eux aussi ont passé une soirée mémorable… Faut-il vraiment ouvrir les yeux ? Elle fronce les sourcils, marquant de sa morosité les traits harmonieux de son visage. Puis, lassée d’attendre, elle dévoile au monde la sauvagerie de ses prunelles sombres. Cligne des yeux. Une fois. Deux fois. Cinq fois. Elle ne parvient que difficilement à s’habituer à la clarté de la chambre.

Une respiration sur sa gauche l’oblige à tourner la tête. Trop vite, trop tôt ; les vertiges n’en finissent plus de l’assaillir. Par la Dame, que mettent-ils dans ces fichus cocktails impériaux ? Son humeur s’améliore nettement lorsqu’elle décrit les contours de l’homme assoupi à ses côtés. Il semble si détendu, si apaisé lorsqu’il dort… Comme si, pour un temps, les lourdes responsabilités qui l’accablent habituellement peuvent rester à l’état de vague souvenir. Mais la marchombre se doit de reconnaître que même endormi, Edwin garde autour de lui une aura qui impressionne. Impressionne les autres, non elle. Non pas qu’elle n’ait jamais été éclaboussée par la maitrise de son caractère et ses incroyables capacités, mais en cet instant, elle ne peut s’empêcher de mettre de côté son rôle de Seigneur des Marches du Nord pour ne considérer que l’homme, et uniquement l’homme. Celui que la plupart des Frontaliers si ce n’est la quasi-totalité de la population Gwendalavirienne méconnaissent encore.

D’un geste tendre, elle caresse la joue piquante de son compagnon. Il s’agite dans son sommeil en grommelant vaguement, lui tirant un sourire amusé. Malicieuse, l’étincelle qui danse dans son regard ne cesse plus de briller tandis que, d’un mouvement souple, elle se positionne au-dessus de son amant. Oh, Monsieur est grognon ? Eh bien… Laissons-nous quelques minutes pour changer cela. Joueuse, elle se sent d’humeur joueuse. Avec une infinie précaution, la jeune femme se penche jusqu’au visage de son soupirant, prenant garde à ne pas le toucher de quelque façon que ce soit. Au creux de son ventre, elle devine autant qu’elle ressent la boule de désir se former. Prête à imploser. Prête à exploser. Prête à parer de milles couleurs la beauté de leur étreinte. Désirée et désirante, elle cède enfin à la tentation qui la tenaille et frotte doucement son nez contre celui d’Edwin. Puis, ne résistant plus outre mesure à cette passion qui l’anime, Ellana frôle de plusieurs baisers le visage du Frontalier, prenant soin de s’attarder le long de sa nuque et aux commissures de ses lèvres sans pour autant le laisser l’entrainer dans l’un de ses propres baisers. Elle ne doit pas, il la perdrait. Définitivement, irrémédiablement, il la perdrait.

Et, tandis qu’elle le sent sur le point de s’éveiller, la valse de sa bouche s’immobilise aux côtés de l’oreille d’Edwin.
Sur un dernier baiser, Ellana s’entend murmurer :

« J’en connais un qui vit un lendemain de soirée difficile… »

Un nouveau sourire illumine ses traits lorsque, féline, elle dévore du regard le visage tant aimé. Et brusquement, deux prunelles argentées emprisonnent de leurs abysses l’impétuosité qui la compose. En dépit de la brûlure qui pulse au creux de sa poitrine, Ellana se fige. Frémissement, encore. Frémissement, toujours. Cessera-t-il un jour d’enivrer sa raison dès lors qu’il pose les yeux sur elle ? Elle se prend à espérer que non. Et, une nouvelle fois, elle plonge au cœur de ces pupilles. Sans y prendre garde, elle s’y noie. Perdue, son amertume. Envolée, sa morosité. Ne subsiste qu’une quiétude qu’elle n’aurait pu nommer de crainte de la voir s’échapper. Elle déglutit et laisse son regard glisser jusqu’aux lèvres entrouvertes de son amant. Elle s’imagine le gout sucré de ce baiser dont elle rêve encore, chavire pour un autre moment autour de ses convictions. Doit-elle céder ? Non, probablement pas. Mais Ellana n’est pas le genre de femme à se limiter aux « on doit ».

Indéniablement et irrésistiblement, la marchombre succombe à l’appel silencieux qui depuis des années la taraude, et scelle sa bouche à celle d’Edwin dans un baiser à la hauteur des sentiments qui la tourmentent.
Fiévreuse ardeur. Inconditionnelle passion.  Puis, plus tard, la dévotion.
Jusqu’à ce Souffle qui brutalement jaillit.


Renaissance.

Ellana se redresse, à bout de souffle. Aussi enjouée que brûlante d’un désir à peine assouvi, la jeune femme choisit de se dégager d’Edwin avant que la situation ne dérape. Insouciante, elle promène son regard sur la pièce qui l’entoure. La chambre est claire, spacieuse et plutôt sobre. Une commode de bois sombre, sur laquelle sont disposées quelques pierres orangées et une statuette étrange, orne l’entrée de la pièce. A ses côtés s’alignent fauteuils et armoire sur lesquels elle ne s’attarde pas. Une porte se découpe dans le mur gris clair, dissimulant – et ce, elle le devine – une salle de bains dans laquelle il lui tarde de se cacher. Et, au sol, parsemant la moquette beige, des vêtements éparpillés. Brusquement, Ellana prend conscience qu’elle ne possède que quelques vagues souvenirs de la nuit passée. Certes, elle se souvient de la soirée d’anniversaire de l’Empereur au Palais et des diverses coups d’éclat qui ont égayé cette charmante fête – doit-on vraiment parlé du moment où elle a dénudé une noble prétentieuse au beau milieu de la salle ? Ou du cas, plus préoccupant, des mercenaires qui ont choisi de clore le feu d’artifices ? – mais elle ignore ce qu’il s’est passé ensuite. De la fin de la réception au réveil chaotique, tout n’est que trou noir. Et cela l’inquiète plus qu’il ne devrait…

Elle baisse les yeux, constatant qu’elle a revêtu – sans savoir comment – la chemise d’Edwin. En s’apercevant qu’elle est immaculée de sang, elle ne peut s’empêcher de grimacer. Impérieuse, elle tourne la tête vers son compagnon et, vrillant ses iris embrasés dans les siens, clame d’une voix forte qui accentue la douleur de sa boite crânienne.

« Tu aurais pu éviter de te salir, tout de même. Elle est fichue. »

Poussant un soupir exagérément bruyant, la jeune femme délit les longues jambes satinées qu’elle avait repliées sous son corps en s’asseyant puis, avant que le Frontalier n’ait l’audace de la saisir, se relève en souplesse. Par la Dame, comme le sol lui semble bas… Un nouveau soupir s’échappe de sa gorge tandis que, les poings posés sur les hanches, elle contemple le massacre de leur épopée récente. Une moue dubitative se peint sur son visage et, lorsqu’elle se tourne vers Edwin, un haussement de sourcils narquois vient compléter son expression. Cheveux en batailles, traits tirés, mine perdue. Edwin fait décidément une magnifique épave.

« Votre Seigneurie pourrait-elle éventuellement me raconter ce qu’il nous est arrivés hier soir ? »

Saisissant d’un mouvement gracieux sa robe perdue à même le sol, elle la montre à Edwin, l’air faussement outragé.

« Et ne me dis pas que tu ne te souviens de rien, ou je risque de mal le prendre ! »

Ravie, elle laisse de nouveau choir le vêtement et se jette de nouveau sur le lit, laissant dans le sillage de son envol l’écho de son rire cristallin.
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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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13.10.15 10:52
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    Accablé par un sommeil de plomb, qui se transformerait assurément en mal de tête au réveil, Edwin ne bougea pas d’un pouce lorsque la marchombre lui grimpa dessus. Plusieurs sensations le tirèrent pourtant, malgré lui, hors du confort des bras de Morphée. Un souffle chaud tout d’abord, qui titillait sa nuque et son visage. Une cascade de cheveux ébènes, ensuite, qui lui chatouillaient le nez. Une délicieuse sensation, enfin, alors qu’Ellana redessinait son visage de ses baisers.

    Le Frontalier remua, le nez plissé sous les aléas des cheveux de la marchombres. Entendre sa voix lui permit toutefois de faire un pas de plus vers son dur réveil.

    - J’en connais un qui vit un lendemain de soirée difficile…

    Ce murmure, à peine moqueur, se fraya un chemin jusqu’à sa conscience, amenant avec lui le début d’une mémorable migraine. Il entrouvrit les yeux, se rendant compte seulement maintenant que sa compagne se trouvait carrément sur lui. En temps normal, il aurait été réveillé avant même qu’elle n’eût achevé son mouvement. Aujourd’hui… mieux valait ne pas y penser.

    La lumière l’agressait comme jamais, mais il ne sut pas refermer les yeux, tout emprisonné qu’il était par la vision de cette femme sublime qui se jouait de son état. Et puisque cette sensation était réciproque…
    Les lèvres de la marchombres se scellèrent aux siennes, achevant de le réveiller – du moins le pensait-il – de la plus douce des façons. Envolée, la mauvaise humeur. Contenue, – pour un temps – la migraine. Ces deux acteurs principaux d’un perfide lendemain de soirée revinrent pourtant à la charge à la seconde où il sentit Ellana se détacher de lui. Après un court instant durant lequel elle semblait observer la pièce où ils se trouvaient – mais pourquoi semblait-elle redécouvrir leur chambre ?! – le Frontalier sentit que le semi-coma qu’il avait quitté lui tendait encore les bras. Ses paupières commencèrent à se clore de nouveau, mais la voix de la femme qui se trouvait toujours sur lui, bien trop élevée pour la sensibilité de ses sens, lui fit rouvrir les yeux dans un sursaut.

    - Tu aurais pu éviter de te salir, tout de même. Elle est fichue.

    Une grimace soucieuse s’empara de ses traits alors qu’il se força à garder sa vue en éveil pour détailler la tenue dont elle parlait, qui se trouvait à même son corps. Sa chemise, dont la façade d’un blanc éclatant était devenue tout bonnement écarlate. Seul le bas du tissu, à l’abri de l’assaut car bien soigneusement plissé dans son pantalon, était intact. Le motif ainsi dessiné était singulier. Mais pour l’heure, il se demandait comment il avait pu garder ce vêtement. Il était persuadé de l’avoir abandonné après l’assaut. Le problème était qu’il ne se souvenait pas de grand-chose après le combat.

    Même le soupir exaspéré qu’il entendit se ficha dans sa tête comme une pointe acérée. Fichue migraine. Ellana le libéra – malheureusement – pour partir à l’assaut de la gravité. Dépassé par tant de volonté matinale, il se contenta de grogner et de rouler sur le ventre, la tête absorbée par son oreiller, qu’il calait bien fermement de ses bras. Après quelques secondes de silence, il se demanda toutefois ce qui pouvait bien occuper sa compagne, et tourna simplement la tête. Il rouvrit l’œil qu’il avait ainsi dégagé du coussin pour la voir pousser délicatement du bout des orteils un des vêtements qui jonchaient la moquette dans un indicible désordre.

    - Votre Seigneurie pourrait-elle éventuellement me raconter ce qu’il nous est arrivés hier soir ?

    Edwin ouvrit la bouche pour répondre, mais le temps qu’il trouve quelque chose de sensé à lui répondre, elle avait déjà ramassé sa robe, l’agitant du bout des doigts en ajoutant :

    - Et ne me dis pas que tu ne te souviens de rien, ou je risque de mal le prendre !

    La bouche du Frontalier se referma sans attendre une seconde. Il n’était pas en état de trouver la bonne réponse. Son père lui avait toujours inculqué que le silence pouvait être de loin la meilleure des solutions dans certaines situations. Celle-ci en faisait assurément partie, perdu qu’il était dans la chronologie des événements récents. Pour toute réponse, la marchombre éclata de rire et se jeta de nouveau sur le lit, se campa fièrement sur un coude, face à lui. Edwin n’avait pas bougé d’un pouce, si ce n’est qu’il avait légèrement rebondi sur le matelas. Il se contenta de la détailler de son œil ouvert. Mais comment faisait-elle pour bondir aux quatre coins de la pièce?
    Dans un soupir, il se tourna à son tour sur son côté, de façon à lui faire face. Il tendit le bras vers le visage de sa femme, et décrivit un arc de cercle sur sa joue avec son pouce, trouvant enfin la réponse qu’il cherchait.

    - Assurément quelques moments fort sympathiques.

    Il se pencha vers elle pour déposer un baiser sur ses lèvres, et dans un effort considérable de volonté, se redressa. Assis sur le bord du lit, il se frotta la tête de ses mains, avec l’espoir que ce simple geste affûterait ses sens. Il remarqua que son caleçon trônait au pied du lit – il ne se souvenait décidément pas de ce qui s’était passé après la sortie du patio- et s’en revêtit avant de se lever. Un pas hésitant lui permit de se stabiliser alors que tout tanguait dangereusement autour de lui. C’est alors qu’il remarqua qu’ils n’étaient pas chez eux, mais toujours au palais. C’était logique, bien sûr, seulement il venait de s’en rendre compte. Il se retourna pour observer Ellana, espérant trouver en elle le sursaut qui lui ferait reprendre conscience des événements de la veille, mais elle semblait plutôt se délecter à détailler son air hagard. Sur un grognement contrit, il se décida à rejoindre la salle de bain, persuadé qu’un bon jet d’eau glacé sur son visage l’aiderait à clarifier sa mémoire. Du moins l’espérait-il, car il était à court de solutions. Contrairement à ce qu’il pensait, ce fut pourtant vers la porte d’entrée de leur suite qu’il se dirigeait. Tiens, depuis quand la porte de la salle d’eau avait-elle une clé ? Ne s’arrêtant pas à ce curieux détail, il ouvrit la porte… pour la refermer aussitôt. Sentant que son amour propre allait en prendre un coup s’il se tournait vers elle, Edwin se dirigea le plus naturellement du monde vers la véritable salle de bain, se traitant mentalement d’idiot.

    Effrayé par l’image que lui renvoyait la glace, le Frontalier recueillit de l’eau froide dans le creux de ses mains pour s’en asperger le visage. Piètre remède, mais c’était mieux que rien.

    Siam.
    L’image de sa jeune sœur s’imposa à lui sans qu’il ne sache pourquoi. Il n’avait pas souvenir de l’avoir croisée à la sortie du patio (en même temps, il n’avait aucun souvenir postérieur à cette dernière partie de réception) mais l’image de la jeune blonde, bouteille vide à la main, lui revint. Sa manie de grand-frère protecteur le poussait à aller s’assurer que tout allait bien pour elle. Surtout qu’elle avait eu, s’il se souvenait bien, l’alcool particulièrement triste hier soir.

    Il retourna dans la chambre, chercha parmi les vêtements éparpillés son pantalon, et sauta dedans avec des réflexes en partie retrouvés : il avait encore besoin de s’équilibrer un peu, mais pouvait désormais envisager ce type de mouvement. Un petit pas pour Edwin, un grand pas pour sa dignité.

    Il chercha des yeux son haut, se souvint qu’il entourait la silhouette de la marchombre et qu’il était bon à jeter, et renonça. De toute façon, le couloir était réservé aux invités, il ne risquait pas de choquer quelqu’un en se rendant dans la pièce voisine, surtout à cette heure matinale. (Il était en fait presque l’heure de déjeuner, mais le Frontalier l’ignorait) N’ayant trouvé qu’une chaussure sur les deux, il renonça également à se chausser.

    Face à la question silencieuse d’Ellana au sujet de cette soudaine agitation, il lui annonça qu’il allait juste s’assurer que Siam était bien rentrée, puisqu’elle occupait la suite voisine.

    Il sortit donc de la chambre, pour frapper à la porte voisine. Heureusement pour lui, il ne pouvait se tromper, sa propre chambre étant la dernière du couloir. Un silence plat lui répondit. Il frappa un peu plus fort, appelant sa sœur. Le peu de convives de la veille qui avaient eu l’honneur d’occuper une suite dans ce couloir n’étaient pas visibles. Seul un couple passa devant lui, affectant une surprise ostentatoire de le voir torse et pieds nus dans un couloir du palais. Edwin s’arrêta à leur air encore plus défraîchi que le reflet que lui avait renvoyé le miroir, et estima que le regard lourd de sens qu’il leur adressait valait bien le sarcasme que sa mauvaise humeur voulait leur jeter à la figure. En effet, le couple pressa le pas pour quitter le corridor. Il eut donc le loisir de continuer à tambouriner à la porte. Tentant le tout pour le tout, il actionna la poignée, parfaitement conscient qu’il allait rencontrer la résistance d’un verrou. Il n’en fut rien, la porte s’entrebâilla. Fronçant les sourcils, le maître d’armes ouvrit la porte d’une main, l’autre posée sur son encadrement.

    - Siam.. ?

    Une forme roula sur le lit. Une forme… masculine ? A la façon dont le corps s’était mu sur l’autre moitié du lit, il vit que sa jeune sœur n’était décidément pas présente. Un grognement qu’il crut reconnaître sans pouvoir en retrouver l’émetteur se fraya un chemin jusqu’à ses souvenirs embrumés.

    - Edwin, tu peux pas faire moins de bruit ?

    Le principal intéressé se figea de surprise.

    - J’ai l’impression d’avoir la tête comprimée entre les fesses d’un Khazargante…

    Les épaules et la tête du Frontalier cédèrent sous la consternation.

    - Bjorn, je peux savoir ce que tu fais dans la chambre de ma sœur ?

    Etalé sur le dos, les bras en croix, le Chevalier peinait à sortir de la brume.

    - Aucune idée. Je crois que je me suis écroulé dans la première pièce disponible que j’ai pu trouver. Bien mal m’en prit d’ailleurs, parce que mes voisins ont décidé de continuer la fête sous les draps jusqu’au petit matin d’après ce que j’ai pu entendre.

    Bien sûr, il avait fallu que la seule personne capable de se souvenir de ce qui s’était passé après avoir ingurgité son poids en alcool et en entremets passe sa nuit dans la chambre voisine. Le ton gouailleur qu’il n’avait justement pas décelé dans la voix de son ami le rasséréna toutefois sur un point : il ignorait l’identité de ces voisins…

    - Mais je te rassure, je ne l’ai pas croisée, ni dans ce lit, ni ailleurs !

    Loin d’être rassuré, Edwin soupira et referma la porte derrière lui, pour retourner dans sa chambre.
    Où diable sa sœur avait-elle pu passer ?


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Siam Til'Illan
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Siam Til'Illan
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24.10.15 19:38
Siam se réveilla dans un lit inconnu enroulée dans une simple couverture de laine. Après la mémorable soirée d'anniversaire de l'empereur (dont elle ne gardait, bizarrement, aucun souvenir...) sa tête se rappelait de manière assez douloureuse à son bon souvenir. Malgré les nombreux concours de boisson auxquels elle avait participé avec ses amis (hors de la surveillance familiale, bien entendu...) elle pouvait, malheureusement, encore avoir la gueule de bois.
Au prix d'un effort surhumain, la frontalière parvint à se redresser et à sortir de son lit.
Le sol était froid. Or, sa chambre avait une moquette épaisse et chaude. Donc, ce n'était pas sa chambre.
Impressionnée par son remarquable esprit de déduction, la jeune fille s'apprêtait à sortir de la chambre lorsqu'elle trébucha sur un corps et s'étala de tout son long sur le sol.
L'inconnu grommela, ouvrit les yeux et la regarda. Siam le regarda attentivement, sans le reconnaître.

-Pourriez-vous m'expliquer ce que je fais là ?
-Il se trouve, mademoiselle, que vous vous êtes endormie dans le couloir, par terre. Quand l'empereur est allé se coucher, il m'a demandé de m'occuper de vous. Je ne connaissais pas l'emplacement de votre chambre alors je vous ai amenée ici.
-Ah, intéressant. Pourriez-vous me ramener à l'endroit où vous m'avez trouvée ?

L'homme se leva immédiatement et lui ouvrit galamment la porte avant de la conduire à travers le dédale que constituaient les couloirs du palais. Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent dans un couloir qu'elle connaissait bien, c'était celui où était sa chambre.
Siam s'attendait à ce que le garde continue son chemin, mais il s'arrêta devant la porte de la chambre voisine, celle d'Edwin et d'Ellana.
Oh, non, pitié, ne me dites pas que j'ai fait ça, pas devant chez eux.

-Pourquoi on s'arrête ?
-Mademoiselle, c'est devant cette porte que je vous ai trouvée.

Siam réfléchit rapidement. Peut-être qu'ils n'étaient pas rentrés quand le garde était venu...
Elle décida de rentrer dans sa chambre au cas où Edwin déciderait de venir voir si elle allait bien. Elle se dirigea vers sa chambre mais au moment où elle allait appuyer sur la poignée, la porte s'ouvrit sur Edwin torse et pieds nus (ce qui pour lui était plutôt exceptionnel).
La frontalière décida de prendre les devants et demanda :

-Est-ce que je peux savoir ce que tu faisais dans ma chambre et ce que c'est que cette tenue ?
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Edwin Til' Illan
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Edwin Til' Illan
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03.12.15 14:05
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    - Est-ce que je peux savoir ce que tu faisais dans ma chambre et ce que c'est que cette tenue ?

    Le temps que son esprit embrumé ne restitue les propos à sa conscience, il eut confirmation que c’était bien sa sœur, en chair et en os, qui se trouvait devant lui. Juste au moment où il la cherchait. Etonné par le ton qu’elle avait employé (et qui lui vrillait un peu aux tempes), il haussa un sourcil perplexe.

    - Je viens de me lever, déclara-t-il sur un ton de grand frère agacé, avant de retourner sa première question : Je peux savoir ce que tu faisais HORS de ta chambre ?

    Sans lui laisser le temps de répondre, il secoua la tête en refermant la porte dans son dos.

    - Peu importe. Nous sommes sûrement attendus auprès de l’Empereur au vu des événements d’hier. (Ceux dont il se souvenait, heureusement) Ne traînons pas.

    Il se dirigea de nouveau vers sa chambre, et s’immobilisa lorsqu’il constata que derrière lui, Siam s’apprêtait à actionner la poignée de la pièce qu’il venait de quitter. Dans une moue mi-figue mi-raisin, il se retourna vers sa sœur, la main sur la poignée de sa propre chambre.

    - Il faut que je te prévienne… Ta chambre a fait les frais de la quantité d’alcool qui a été servie hier.

    Ou comment lui laisser la surprise de découvrir Bjorn avachi sur son lit.


    C’est avec une fossette amusée au coin des lèvres qu’il apparut de nouveau dans sa chambre. Ellana s’était levée, et sa chemise – ou du moins ce qu’il en restait – trônait au milieu de la pièce. Cet indice le mena directement à la salle de bain. Il fallait dire aussi que l’appartement ne comportait pas d’autre pièce, si ce n’est un balcon.

    Une étuve. Elle avait transformé la salle de bain en étuve.
    Elle barbotait, d’après la condensation qui ruisselait déjà sur les glaces et la chaleur étouffante qui régnait dans la pièce, dans une eau capable d’ébouillanter n’importe quelle créature du désert des Murmures. Méfiant, il effleura la surface brûlante de l’eau, avant d’agiter sa main dans une grimace. Définitivement de mauvaise humeur, tant du fait de son mal de crâne que de ce lui qui l’attendait au vu des événements tragiques de la soirée, il adressa un regard réprobateur à sa compagne avant de se dévêtir et de se glisser en face d’elle dans la baignoire (le mot « piscine » était probablement plus approprié), serrant les dents pour ne pas communiquer sa douloureuse sensation. La température de l’eau tranchait radicalement avec l’eau froide de la Citadelle. Il remua un moment, tentant de trouver un peu de confort alors que tout son être lui criait de fuir cette horrible température, quelque peu agacé par le regard amusé de la marchombre, sous la courbe expressément moqueuse de son sourcil.
    Obstiné dans sa bouderie, il s’immobilisa et lui fit l’affront de fermer les yeux alors que son corps s’habituait à la chaleur et que ses muscles noués se détendaient. Il se laissa glisser au fond de la baignoire pour s’immerger entièrement, puis se rassit, s’étirant à la manière d’un chat paresseux. Il aurait très bien pu se rendormir ici, dans cette chaleur qui n’était pas si terrible que ça après tout… Il aurait pu, s’il n’avait pas reçu une gerbe d’eau en pleine figure. Dans son tressaillement, ses paupières se rouvrirent brusquement pour découvrir deux iris argentés. Etincelants, en réponse à la provocation. Les yeux plissés, il demeura un instant immobile, jaugeant son adversaire avec le magnétisme d’un félin ayant trouvé sa proie. Ravi de déceler l’ombre du doute dans les yeux tant aimés, un sourire malicieux se permit de redessiner fugacement le contour de ses lèvres.
    Et le félin bondit sur sa proie, bien décidé à la couler sous les remous qu’occasionnait leur bataille. Rires et gerbes d’eau ne tardèrent pas à assaillir la pièce. Ce ne fut qu’après avoir bu plusieurs la tasse et constaté que le niveau d’eau de la baignoire avait considérablement baissé pour recouvrir les murs qu’ils cessèrent leur bataille navale, bien décidés à profiter de ces derniers instants de calme avant la tempête. Ce répit leur fut toutefois refusé, puisqu’on frappa vigoureusement à la porte. Edwin étouffa un juron et sortit du cocon de chaleur que constituait la baignoire. Il joua les équilibristes pour se sécher rapidement et éviter d’inonder la chambre, et se drapa dans l’un des peignoirs que le palais laissait à l’intention de ses invités.

    Pas franchement ravi, agressé par le choc thermique entre les deux pièces, il ouvrit brusquement la porte sur le garde impérial qui venait de suspendre son geste, un bras ballant sans avoir frappé de nouveau contre le bois.

    - Veuillez me pardonner de vous déranger, monseigneur, mais l’Empereur souhaite vivement vous voir. Il ne voulait pas vous presser mais insiste sur l’urgence de la situation.

    Edwin le tranquillisa d’un geste, mais un doute le poussa à demander :

    - Quelle heure est-il ?

    - Eh bien, il est midi passé, monseigneur.

    Le Frontalier ne laissa rien paraître, mais manqua intérieurement de s’étrangler. Il avait l’impression d’avoir dormi une heure tout au plus et de s’être réveillé en milieu de matinée. Pas au déjeuner ! Il remercia le garde et lui fit savoir qu’il ne ferait pas attendre plus longtemps l’empereur. Avant de s’en aller, l’envoyé lui précisa :

    - J’ai également prévenu votre sœur et le général Wil’ Wayard.

    Edwin le remercia une dernière fois et referma la porte. Il avait oublié de faire part à Ellana de sa découverte à l’égard du chevalier. Chevalier qui devait se trouver dans un bel état, lui aussi. Il revint sur ses pas pour retrouver la salle de bain. Le champ de bataille qui s’offrit à ses yeux l’arrêta net dans son élan. De l’eau. De l’eau partout. Dégoulinant sur les murs, tapissant le sol en de larges flaques, perlant sur la peau satinée de la marchombre… Le maître d’armes secoua la tête pour ne pas se laisser distraire par cette dernière pensée, avant d’oublier son mal de tête pour s’activer. Il commença par ôter le bouchon de la large baignoire, ignorant la réaction probablement courroucée de la personne qui s’y trouvait encore, et énonça la raison de son méfait :

    - On est en retard. Sil’ Afian nous attend.

    Il jeta des serviettes aux quatre coins de la pièce pour éponger la mare, acheva de se sécher convenablement, passa une main dans ses cheveux courts pour les remettre en place, et s’habilla. Il retrouva avec soulagement ses vêtements de cuir sombre, bien plus pratiques qu’une chemise cintrée et salissante pour se parer à toutes les éventualités. Seule l’étape du rasage lui demanda de se poser quelques minutes pour ne pas s’entailler la peau. Gueule de bois ou pas, ami de l’empereur ou pas, il devait être présentable.

    Avisant Ellana qui n’était pas encore tout à fait prête, il lui annonça qu’il la retrouvait dans le bureau de l’Empereur, et traversa la chambre d’un pas pressé. La main sur la poignée de la porte, il lui revint à l’esprit qu’il avait omis un détail. Il revint vers la salle de bain, une main contre l’encadrement de la porte.

    - Au fait, Bjorn dormait à côté. Et il a a priori plus de souvenirs que nous de cette courte nuit, puisque nous l’aurions empêché de sombrer dans un coma réparateur.

    Devant l’air interloqué de la marchombre, qui devait se situer quelque part entre l’amusement et la consternation, il ajouta :

    - Mais ne t’en fais pas, je ne lui ai pas révélé l’identité de ces bruyants voisins.

    Il appuya sa confidence d’un clin d’œil et sortit de la suite aussi rapidement qu’il venait de la traverser.

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Siam Til'Illan
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Siam Til'Illan
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22.01.16 23:36
Spoiler:

-Je viens de me lever. Je peux savoir ce que tu faisais HORS de ta chambre ?

Siam lui adressa un sourire crispé.
Pourquoi est-ce que tu ne me fais pas confiance ? J'ai vingt-quatre ans. Bon je sais que je ne suis pas très raisonnable... d'accord pas du tout raisonnable mais quand même...

Siam essaya de trouver une excuse qui justifierait son absence de la chambre, exercice rendu difficile par la migraine qui lui vrillait les tempes. Une promenade matinale ? Un regard à sa tenue l'en dissuada. Son frère coupa court à ses pensées.

-Peu importe. Nous sommes sûrement attendus par l'Empereur après les événements d'hier. Ne traînons pas.

Il s'avança vers la porte de sa chambre et se retourna au dernier moment pour lui lancer cette réflexion plutôt énigmatique :

- Il faut que je te prévienne… Ta chambre a fait les frais de la quantité d’alcool qui a été servie hier.

Siam haussa les épaules. Elle avait bien trop mal à la tête pour réfléchir. Elle actionna la poignée et entra dans sa chambre.

-Tiens, Siam. Bien dormi ? Désolé de t'avoir pris ton lit mais je crois que ça ne t'a pas trop dérangé, si ? Ah, Edwin te cherche. Tu l'as vu ?

Siam regarda d'un air étonné Bjorn, allongé dans son lit. Elle venait visiblement de trouver la réponse aux propos sibyllins de son cher grand-frère.

-Euh, j'ai bien dormi, non, ta présence dans mon lit ne m'a pas dérangée étant donné que je n'y étais pas et oui, j'ai vu Edwin mais je n'ai pas encore eu de remarques à propos de mon lit de cette nuit, ce qui malheureusement ne saurait tarder. Au fait, l'Empereur ne devrais pas tarder à nous faire appeler. Je vais prendre une douche. Juste comme ça, tu as des souvenirs de cette nuit ? Après la bagarre, je veux dire.
-Moi ? A part le bruit de mes voisins, rien du tout. Le trou noir.

Avec un sourire amusé, Siam se rendit vers la salle de bain.
En faisant couler l'eau chaude, elle essaya de se rappeler de ce qu'il s'était passé après la bataille. Elle se souvenait de la bataille, elle avait aussi le très vague souvenir d'avoir partagé un verre avec son frère et sans doute plus d'un verre. C'était déjà mauvais. Si les souvenirs d'Edwin s'arrêtaient en même temps que les siens, elle risquait déjà d'avoir une petite discussion désagréable. Elle se glissa dans l'eau chaude en s'efforçant de chasser ses idées noires. Il était impératif qu'elle recouvre entièrement ses esprits et sa concentration avant d'aller rejoindre les autres.
Un coup à la porte interrompit ses pensées.

-Siam ? Un garde vient de passer. Sil'Afian nous attend.
-Je te laisse la salle de bain tout de suite. Il n'a pas eu l'air surpris le garde en te voyant dans ma chambre ?
-Bah, sans doute un peu.


Siam s'enroula dans une serviette avant de sortir de la salle de bains. Ses vêtements de cuir sombre l'attendaient sur une chaise. Elle les enfila avec un sourire béat avant de chercher son sabre des yeux. Elle se souvint enfin qu'elle l'avait laissé à un garde et sortit de sa chambre en lançant à Bjorn qu'elle le retrouverait chez Sil'Afian. Elle marcha en silence dans les couloirs du palais. Ses quelques séjours au palais ne lui permettait certes pas de le connaître aussi bien que la Citadelle mais elle était néanmoins capable de se rendre jusqu'au bureau de l'Empereur. Les deux gardes en faction devant la porte la laissèrent entrer dans une pièce meublée sobrement mais avec goût. L'Empereur patientait en compagnie d'Edwin. Siam leur sourit et alla s'adosser au mur en attendant les autres.
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Neleam
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Mon personnage
Sexe et âge: Femme d'une petite trentaine d'années, MORTE
Aptitudes: Guerrière émérite, grande conteuse et bonne résistance à l'alcool.
Neleam
Chevalier__Admin



25.01.16 23:26
https://ewilan.forumactif.fr/t1995-neleam-une-femme-de-legende
Lorsque Neleam ouvrit les yeux, elle était dans sa chambre. Et à sa grande surprise, aucun mal de tête.
La pièce était plongée dans la pénombre mais la jeune femme reconnaissait les lieux. Le Chevalier qui gondole. Au moins, elle n'avait pas fini ivre morte puisqu'elle avait été capable de rentrer chez elle après la soirée. Peut-être le petit plongeon forcé dans la fontaine l'avait suffisamment dégrisé.

Neleam se leva rapidement, décidée à tenter de profiter un minimum de la journée qu'elle imaginait déjà bien entamée.
Très mauvaise idée...
A peine était-elle débout que sa tête se mis à tourner, elle fut prise d'envies nauséeuses et son sang vint battre avec force à ses oreilles. Elle avait l'impression que sa tête allait exploser. Le chevalier se laissa choir sur son lit et ferma les yeux, tentant de calmer les battements anarchiques de son cœur.

Raté.
Elle avait la gueule de bois.
Pire.
Elle était encore ivre. Parfois ça lui faisait ça, la sensation de ne pas avoir évacué tout l'alcool de son sang. Et aujourd'hui était un de ces maudits jours... Heureusement elle était à l'auberge. Le bon côté d'être le repaire de chevaliers fêtard c'est que l'aubergiste est habitué aux gueule de bois et expérimentes de nombreux remèdes pour se remettre sur pied plus vite que son ombre.
Elle n'avait qu'à descendre et se diriger jusqu'au comptoir. Mais ça lui paraissait de l'ordre de l'exploit.

Décidée à se battre contre son propre corps, Neleam se leva. Lentement. Très lentement. Petit à petit, elle réussit à s'assoir. Elle inspira profondément et attendit que son sang cesse de l'assourdir. Elle était incapable de penser, elle se concentrait sur son unique but : descendre.

Ce qui lui parut une éternité plus tard, Neleam était debout, dans le couloir et s'approchait des marches. Elle avançait lentement, rasant les murs. Pourquoi n'était-elle pas rester dormir sur le comptoir ? Au moins elle aurait eu moins de mal à se lever...
Ah ! Elle y était ! Enfin.
En bas des escaliers, il ne lui restait plus qu'une petite dizaine de mètre et elle serait sauvée. Souriant, heureuse de pouvoir retrouver son état normal, la jeune femme continua son chemin, tranquillement, ignorant les rires et autres piques moqueurs.


Le gout était abominable. Neleam grimaça et fit un effort surhumain pour ne pas le recracher et vomir son diner par la même occasion. Horrible.
Elle garda les yeux fermés, tentant d'oublier le gout atroce qui persistait dans sa bouche mais plus elle essayait de l'oublier, plus elle y pensait et moins ça disparaissait. Peut-être la guerrière devait-elle penser à autre chose. La soirée de la veille. Qu'avait-elle fait ?

Neleam se souvenait d'avoir mis une robe. D'avoir bu un truc bizarre... Des mercenaires. Une bagarre. Du sang et de la boue. Bjorn ! Elle avait rencontré Bjorn ! Ah, rectification, elle l'avait rencontré ivre. L'avait-elle embrassé ?
Se plongeant dans ses souvenirs, le chevalier finit par en arriver à la conclusion que... non. Elle n'en avait absolument aucun souvenir. Par contre elle se souvenait de Salim. De son sourire. Et de ses yeux paniqués lorsque... Lorsqu'elle allait manger un petit four. Ah oui, le petit four... Catastrophe ! Et l'empereur ! Que de catastrophes… Les souvenirs affluaient dorénavant en masse et dans le désordre.
Elle se souvenait de Siam, qui était ivre elle aussi. Elles avaient chanté ensemble, avec...une rousse aussi. Et un type avec des cheveux étrange. Elle n'avait aucune idée de qui c'était. Et elle avait dansé avec l'empereur. Il était plutôt séduisant. Et Edwin. Ce type... n'avait pas été aussi glacial que dans ses souvenirs. Peut-être parce qu'il y avait Ellana. Une jeune femme amusante, Neleam se souvenait d'elle. Vaguement. En fait tout était très... coloré et joyeux.

Comment est-ce que ça s'était terminé ?
Elle avait beau fouiller sa mémoire elle ne se souvenait pas... Juste de la porte de l'auberge. Qu'elle était lourde à pousser et que... rien. Après elle était dans sa chambre.

Neleam releva la tête et observa la pièce. Certains chevaliers avaient quitté leur siège pour s'approcher d'elle et lui demander des détails. Ils rigolaient fort, ce qui donnait mal à la tête à leur ex-cheftaine. Elle n'échapperait pas à l'histoire... Pourquoi aimait-elle ces brutes sans cervelle qui adoraient écouter des histoires ? Des chats auraient été nettement mieux, elle se serait blottie avec eux et aurait passé le reste de la journée à dormir.


***


Neleam se leva et soupira de bienêtre. Elle regarda la bassine où elle se trouvait et grimaça devant sa couleur. Elle était vraiment très sale... Maintenant que tous les évènements de la veille lui revenaient avec plus de clarté, elle avait terriblement honte de son comportement.
Séchant ses longs cheveux dans une serviette, la guerrière enfila une tenue simple. Pantalon beige et chemise noire. Elle n'avait plus envie d'être celle qu'elle avait été. Elle se détestait pour avoir été une telle bête de foire la veille. Ou avant-veille. Elle avait été ridicule et avait tâché la réputation des chevaliers. N'était-elle pas une femme respectable ?


***

Accrochée à l'encolure de Firmament la guerrière s'élançait vers l'horizon. Dans ses sacoche, son attirail de chevalier. Sur elle, des vêtements passe-partout.
Elle chevauchait à ride abattue vers Al-Chen. Une telle immensité, un si beau lac lui permettrait très certainement de retrouver sa paix intérieure. Elle voulait fuir le plus loin possible d'Al-Jeit.

Pour le moment.
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